Rezo

Le portail des copains

    • So, let me tell you a few things about Eastern Europeans and NATO and Russia.

      We see NATO in a completely different, and I dare say much more nuanced way. We are not fans of it, and we can agree with you on many, many reasons to criticise it. But when you say “Fuck NATO” or “End NATO expansion”, what I hear is that you do not care about the safety and wellbeing of my Eastern European friends, family and comrades. You are happy to put my mum at risk for cheap political points you would not even be able to act on, you bastards!

      When you talk about “expansion”, with everything this word implies, really, you are referring to this process in which Eastern Europe, for the reason of other countries making decisions over our heads in 1945, quite literally tip-toed around Russia petitioning it to allow us do what we wanted to do. Eventually, this resulted in Russia signing something called the Founding Act on Mutual Relations, Cooperation and Security between NATO and the Russian Federation. This happened in May 1997 and Russia, finally, agreed to what you are now calling “expansion” provided that certain conditions are met. These conditions effectively made us second-class members of NATO, but hey ho, that is all we could get and we went for it. Poland, Czech Republic and Hungary joined NATO in 1999, the Baltic countries followed in 2004. And for now, I want them to stay there, and it doesn’t have much to do with politics tbh. It is a self-preservation instinct, but this is another thing you will just not get. You talk more about “NATO expansion” than you talk about the fact that you are the funding members of it.

    • Même genre d’analyse à chaud.

      Les explications américano-centrées ne suffisent plus. Lettre à la gauche occidentale https://www.contretemps.eu/gauche-occidentale-ukraine-otan-russie-imperialisme

      (…) Il ne s’agit pas d’accuser la gauche occidentale d’ethnocentrisme, mais de souligner sa perspective limitée. Submergé par le brouillard de la guerre et le stress psychologique, je ne peux pas offrir une meilleure perspective. Je ne peux que demander de l’aide pour appréhender la situation en termes théoriques tout en incorporant les idées de notre coin du monde. Mettre les États-Unis au centre de toutes les explications ne nous aident pas autant que vous ne le pensez. Nous devons également faire un effort pour sortir des ruines du marxisme oriental et de la colonisation par le marxisme occidental. Nous faisons des erreurs sur ce chemin, et vous pouvez nous accuser de nationalisme, d’idéalisme, de provincialisme. Apprenez de ces erreurs : maintenant vous êtes beaucoup plus provinciaux et vous êtes tentés de recourir à un manichéisme simpliste.

      Vous êtes confrontés au défi de réagir à une guerre qui n’est pas menée par vos pays. Compte tenu de toutes les impasses théoriques auxquelles j’ai fait allusion, il n’existe pas de moyen simple de formuler un message anti-guerre. Une chose reste douloureusement évidente : vous pouvez contribuer à gérer les conséquences de la guerre en apportant une aide aux réfugiés d’Ukraine, quelle que soit la couleur de leur peau ou leur passeport. Vous pouvez également faire pression sur votre gouvernement pour qu’il annule la dette extérieure de l’Ukraine et fournisse une aide humanitaire.

      Ne laissez pas des positions politiques bancales se substituer à une analyse de la situation. L’injonction selon laquelle l’ennemi principal se trouve dans votre pays ne doit pas se traduire par une analyse erronée de la lutte inter-impérialiste. À ce stade, les appels à démanteler l’OTAN ou, à l’inverse, à y accepter qui que ce soit, n’aideront pas ceux qui souffrent sous les bombes en Ukraine, dans les prisons en Russie ou en Biélorussie. Les slogans sont plus nuisibles que jamais. En qualifiant les Ukrainiens ou les Russes de fascistes, vous faites partie du problème et non de la solution.

      Une nouvelle réalité autonome émerge autour de la Russie, une réalité de destruction et de dures répressions, une réalité où un conflit nucléaire n’est plus impensable. Beaucoup d’entre nous n’ont pas vu les tendances qui ont mené à cette réalité. Dans le brouillard de la guerre, nous ne voyons pas clairement les contours du nouveau. Pas plus, semble-t-il, que les gouvernements américains ou européens. Dans cette réalité, nous, la gauche post-soviétique, aurons incomparablement moins de ressources organisationnelles, théoriques, et tout simplement vitales. Sans vous, nous lutterons pour survivre. Sans nous, vous serez plus près du précipice.

    • Autant je comprends que l’on fustige les arguments uniquement fondés sur un impérialisme américain (qu’on ne trouvent pas qu’à gauche, par ailleurs), autant je trouve tout aussi bancale l’idée que la Russie aurait retrouvé une certaine autonomie ou qu’il y aurait une « dynamique propre » qui expliquerait ses actions en Ukraine ou ailleurs. Pour le coup, je ne peux que constater que les échanges théoriques qui ont repris entre l’est et l’ouest ont propagé la confusion bien avant que le brouillard de la guerre ne s’installe.