marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • « Un phénomène tentaculaire et opaque » : le rapport au vitriol du Sénat sur le recours aux cabinets de conseil
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/un-phenomene-tentaculaire-opaque-le-rapport-au-vitriol-du-senat-sur-le-r
    https://video.twimg.com/amplify_video/1504414031528013834/vid/1280x720/I0pJvlMPlPUCgeV_.mp4?tag=14

    La commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques a rendu ses conclusions, après quatre mois de travaux. Elle met en évidence un recours « croissant » aux consultants privés et épingle une « influence avérée », à travers des interventions sur des « réformes majeures ». Elle appelle à mettre fin à l’opacité et à durcir le cadre déontologique.

    Cabinets de conseil : "L’Etat donne parfois le sentiment qu’il ne sait plus faire. #McKinsey est la clé de voûte de la vaccination. En moyenne, une journée de consultant est facturée 2168,38 euros. Les cabinets ont été chèrement présents dans la crise sanitaire."
    "Même le baromètre de l’action publique a été créé par un cabinet, #Capgemini, 3 millions d’euros, cela fait cher le baromètre. Nous avons identifié une prestation de 4 millions d’euros à McKinsey pour la réduction de 5 euros des APL."

    Faux témoignage : "L’un de ses directeurs de McKinsey a affirmé sous serment que McKinsey payait l’impôt sur les sociétés en France, hors McKinsey n’a pas payé l’impôt sur les sociétés en France depuis 10 ans. Le procureur de la République va être saisi." Eliane Assassi

    • Le cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en France
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/17/le-cabinet-de-conseil-mckinsey-accuse-d-evasion-fiscale-en-france_6117905_43

      Le géant américain, qui mène régulièrement des missions de conseil pour l’Elysée et le gouvernement, n’a payé aucun impôt sur les sociétés en dix ans. L’un de ses dirigeants avait affirmé l’inverse en janvier devant une commission d’enquête du Sénat. Dans leur rapport publié jeudi, les sénateurs évoquent un « exemple caricatural d’optimisation fiscale ».

      McKinsey avait fait l’objet, début 2021, d’une vive polémique quand l’implication de ses consultants dans la gestion de la pandémie de Covid-19 a éclaté au grand jour. Un an plus tard, le prestigieux cabinet de conseil américain est de nouveau dans la tourmente, cette fois pour des accusations d’optimisation fiscale agressive. « La Firme », comme elle est surnommée, n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis dix ans, selon le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil, rendu public jeudi 17 mars, et dont Le Monde a pris connaissance.

      Cette révélation est d’autant plus embarrassante, à l’aune de la déclaration faite par l’un de ses dirigeants lors de son audition par les sénateurs, le 18 janvier : « Je le dis très nettement : nous payons l’impôt sur les sociétés en France », a témoigné, sous serment, Karim Tadjeddine, le responsable du pôle secteur public de McKinsey. Une affirmation en contradiction avec les informations obtenues par la commission d’enquête auprès de l’administration fiscale, qui a conduit les sénateurs à saisir le procureur sur cas de M. Tadjeddine. Le faux témoignage devant une commission d’enquête est passible de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

      Grâce à leurs pouvoirs étendus, les sénateurs ont pu poursuivre l’enquête

      En février 2021, Le Monde avait révélé que la branche française de McKinsey opérait en réalité depuis une structure basée dans l’Etat du Delaware (Etats-Unis), le principal paradis fiscal américain pour les sociétés, caractérisé par une imposition nulle et une grande opacité financière. Sans pouvoir détailler les mécanismes fiscaux utilisés par l’entreprise, faute de transparence sur ses comptes. Grâce à leurs pouvoirs étendus, les sénateurs ont pu poursuivre l’enquête, en allant directement récupérer à Bercy des documents relatifs à McKinsey & Company Inc France et McKinsey & Company SAS, les deux principales entités françaises du cabinet, sur la période 2011 à 2020.

      Conclusion : McKinsey est bien, techniquement, assujetti à l’impôt sur les sociétés. Mais peut-on vraiment dire qu’il l’a « payé » ? Il n’a pas versé le moindre centime à ce titre entre 2011 et 2020, ont constaté les sénateurs. Et ce alors que le chiffre d’affaires français du cabinet était de 329 millions d’euros en 2020, dont 5 % dans le secteur public, pour six cents salariés.
      Optimisation fiscale prisée de bien des multinationales

      Pour parvenir à ce résultat, McKinsey utilise un mécanisme d’optimisation fiscale prisé de bien des multinationales : la déclaration des « prix de transfert » de ses entités en France à la société mère basée au Delaware. Concrètement, le cabinet déduit de ses bénéfices imposables en France de nombreux frais facturés à d’autres entités du groupe situées à l’étranger, comme s’il s’agissait de prestataires. Frais d’administration générale, usage de la marque, assistance interne au sein du réseau, mise à disposition de personnels… Autant de dépenses qui apparaissent comme des charges dans les comptes de la société, et permettent au cabinet de réduire son impôt sur les sociétés à zéro.