La Brique

Journal local de critique sociale

  • Et toi camarade, tu votes ?
    https://labrique.net/index.php/20-divers/1239-et-toi-camarade-tu-votes

    Pas facile de pouvoir échanger sereinement sur la question du vote, même au sein d’un groupe affinitaire. Quand le choix stratégique se heurte à la conviction profonde, la plus banale des questions peut vite crisper l’ambiance. Alors on a imaginé une discussion dépassionnée entre camarades, pour tenter de pousser au bout chaque logique.

    #En_vedette #Divers

    • Pfff. On en bouffe un par jour depuis quinze jours, de ces appels pour faire voter les anars.

      – Celui-ci en particulier part de l’exemple d’élections plus ou moins locales pour justifier la participation à la présidentielle. Alors non, vraiment non. (Ne serait-ce que parce que, dans une logique libertaire, les élections les plus locales sont les moins illégitimes.)

      – Principalement : l’idée que Méluche, sur un malentendu, pourrait accéder au deuxième tour, avec un gros effort d’imagination pourquoi pas. Mais alors écrire comme Guillon « faire élire Mélenchon », alors qu’il n’a rigoureusement aucune chance d’être élu dans un second tour, c’est vraiment mentir aux gens.

      – L’idée qu’une fois Méluche élu, il obtiendrait une majorité pour voter ses lois à l’Assemblée et au Sénat, c’est encore un mode de pensée magique. Méluche élu, il serait instantanément en cohabitation avec un gouvernement de droite.

      – Alors en rêvant comme Guillon sur le thème « faire élire Méluche », l’idée même qu’il pourrait commencer à appliquer quoi que ce soit, ou au minimum à bloquer le programme de « modernisation » néolibérale, sans subir illico une guerre économique totale, comme l’avait expliqué Lordon, ça me semble encore un faux espoir vendu aux gens.

      Franchement :
      – si vous croyez que voter c’est utile, oui, votez Mélenchon ; parce que, entre la fachote, le destructeur de nos mondes, et un type vaguement de gauche, tant qu’à faire faut voter pour le type vaguement de gauche ; y’a pas besoin d’en chier des caisses pour justifier qu’on vote Méluche ;
      – m’enfin arrêtez de fantasmer sur l’idée qu’en parvenant à faire voter les libertaires du pays, vous allez changer quoi que ce soit. On est tout de même très très (très très) loin de la configuration de 36.

    • Et sinon, même si tous ces textes avaient raison, et que ce serait bien que cette fois les anars aillent voter : c’est pas une semaine avant le vote que je vais pouvoir obtenir ma carte d’électeur.

      Là clairement ça s’adresse à des anars qui seraient donc jusqu’ici super-convaincus que voter c’est juste « légitimer la démocratie bourgeoisie », mais qui auraient tout de même une carte d’électeur, des fois qu’on sait jamais.

      (J’ai un certaine fascination pour ces grands mouvements de mobilisation inutile que permettent les interwebz.)