Rezo

Le portail des copains

    • Le matin, j’ai échoué, mais l’après-midi, j’ai appliqué ma première leçon, et j’ai demandé à mes étudiant.e.s universitaires ce qu’iels voulaient penser et entendre. Iels ont répondu beaucoup de choses, mais surtout que l’enseignement qu’iels avaient reçu jusqu’à présent était trop axé sur les problèmes, et qu’iels voulaient apprendre à travailler sur des solutions : ce à quoi elles ressembleraient dans divers secteurs professionnels. Iels voulaient savoir quels leviers actionner pour changer les systèmes politiques et économiques entrelacés. Iels voulaient connaître les aspects juridiques et commerciaux de la transformation systémique. Et iels voulaient avoir plus d’occasions de discuter de leur formation et de son orientation.

      Alors … j’ai jeté la présentation Powerpoint que j’avais préparée. À sa place (roulement de tambour), j’ai parcouru les diapositives du GIEC AR6 WG3 sur les solutions sectorielles, et nous avons discuté de chacune d’entre elles tour à tour, dans la mesure de mes compétences. Nous avons également discuté de la capture de l’État par les intérêts fossiles, des groupes de pression industriels, des lobbys et des obstacles au changement, des nouvelles technologies et du colonialisme, et de la nécessité de considérer son travail comme un effort pour parvenir à une transformation systémique. Ce fut l’une des meilleures expériences d’enseignement que j’aie jamais eues. Il y avait des sourires, de l’enthousiasme, de l’incrédulité, des expressions de frustration, des rires et toute la gamme des efforts humains. Quoi qu’il en soit, je n’ai plus ressenti de trahison.