ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

  • #MeToo‌ : "Homme violent" ou "homme de son temps", un musée de Barcelone débat du rapport aux femmes de Pablo Picasso
    https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/pablo-picasso/metoo-homme-violent-ou-homme-de-son-temps-un-musee-de-barcelone-debat-d

    Oh le bel article que voilà : on évoque un « débat », mais les citations de l’article sont à sens unique. Pour le fond, on te dit que « l’image » de Picasso est « écornée par le mouvement #MeToo », avec cette tournure qui prend soin d’écrire « dépeint » pour ne pas se mouiller :

    Le peintre est souvent dépeint, depuis quelques années, comme un homme qui fut misogyne, agressif, pervers ou encore violent.

    Pour situer les accusations, on évoque aussi « un podcast » :

    Dans un podcast écouté par plus de 250 000 personnes en France, Picasso est décrit comme un homme violent jaloux et pervers.

    Bref hashtag MeToo, « des féministes » et « un podcast », toutes sources parfaitement anonymes, de manière assez transparente on devrait comprendre que les accusations contre Picasso reposent sur des bases pas bien sérieuses (ça sent la meute anonyme de la cancel culture de l’internet).

    À l’inverse, pour défendre le maître, on te sort de la vraie citation sourcée, avec des titres universitaires et de l’affichage d’expertise :

    Androula Michael, maîtresse de conférences en art contemporain chez Université de Picardie Jules Verne, était présente à ce séminaire : « Picasso était bien sûr quelqu’un d’égocentrique, qui n’était peut-être pas un homme exemplaire en tant qu’époux ou en tant que père, estime-t-elle. Cependant, nous n’avons pas de preuve pour l’accuser, le condamner. »

    Pour Androula Michael, les critiques à l’encontre de Pablo Picasso tombent même parfois dans l’erreur de l’anachronisme. Elle prend l’exemple du tableau « La femme qui pleure », datant de 1937 : « Il ne s’agit pas d’une femme qui subit des violences. Il faut connaître le contexte de 1937, avec la guerre civile. »

    […]

    Le directeur ajoute : « Que Picasso ait été violent avec les femmes, je n’y crois pas. Qu’il ait été un homme de son temps, du 18ème siècle, andalou, sans doute très séducteur, ça va de soi. »

    (Personnellement, j’ignorais que Picasso était un homme du 18e siècle, mais passons, c’est juste que personne ne relit jamais vos médias.)

    Et donc, malgré ces citations à sens unique, on conclura sur cet appel à débattre (au lieu de faire de la cancel culture anonyme de l’internet ?) :

    débattre des sujets qui fâchent, en multipliant les points de vue.