Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Et si le problème de la France était la gouvernance de ses entreprises ? | 365 mots
    http://www.365mots.com/2012/11/et-si-le-probleme-de-la-france-etait-la-gouvernance-de-ses-entreprises

    je reste persuadé que les 20 milliards de crédits d’impôts distribués aux entreprises ne serviront à rien. La précédente décharge fiscale date de 2011 et a permis, via la suppression de la taxe professionnelle, de transférer 7,5 milliards d’euros par an des entreprises vers les ménages. La croissance et la courbe du chômage n’ayant même pas esquissé un début de frémissement depuis cette date, je vous prie de bien vouloir me permettre d’émettre de forts doutes sur l’utilité de la nouvelle mesure.

    Une question d’objectifs et d’intérêts

    Depuis maintenant plusieurs décennies, on écoute les chefs d’entreprises et leurs conseils pour la bonne marche du pays si benoîtement que c’en est suspect. Certes, ce sont des gens très intelligents au sens stratégique souvent hors normes, mais ne nous voilons pas la face : leur intérêt n’est pas celui du pays.

    • En tant que dirigeant d’entreprise (oui j’avoue :-) je suis mille fois d’accord avec tout ça...

      La France a un problème de gouvernance d’entreprises

      La réponse à ces question est que ceux qui prennent les décisions, les actionnaires, ont trouvé à l’étranger un moyen d’utiliser leur capital de manière plus efficace : au lieu de gagner 3 % tous les ans, ils ont obtenu 15 %. Une fois que leur stratégie court-termiste n’a plus fonctionné – dans le cas de Lejaby, suite à l’absence de toute R&D et à la suppression de tout investissement – ils ont mis la main sur d’autres sociétés et ont fait la même chose. Prendre possession de quelque chose, le vider de sa substance, et l’abandonner, cela s’appelle de parasitisme.

      La France a un gros souci de gouvernance d’entreprise. La force actuelle de l’Allemagne, où malgré l’absence de salaire minimum, le coût du travail est équivalent au nôtre, c’est qu’elle a un tissu très important de moyennes entreprises, dont les actionnaires sont les patrons, des gens qui y travaillent, qui y mettent physiquement les pieds tous les matins, qui ont des attaches personnelles dans leur région d’implantation et qui ne peuvent pas se dire, tous les quatre matins « allons-y, délocalisons en Chine ». C’est de ce patronat-là que la France a besoin, c’est ce patronat-là qu’il faut aider, ces entreprises-là qu’il faut développer.

      #gouvernance #parasitisme

    • C’est de ce patronat-là que la France a besoin, c’est ce patronat-là qu’il faut aider, ces entreprises-là qu’il faut développer.

      J’ajoute que de notre côté on bannit le mot « patron », sans doute un peu par idéologie, mais parce ce qu’on veut abandonner cette distinction. On est pour le moment les 3 actionnaires uniques d’une boite de 30 personnes, mais on ne s’estime propriétaire de rien, juste responsables, au niveau de la stratégie générale. J’allais dire « au plus haut niveau », mais c’est une vision hiérarchique. On est juste responsable de la trajectoire de l’entreprise, de sa pérennité dans le temps. On est l’arbitrage de dernier recours. Mais on n’est pas « au dessus ».

      La notion de propriété ne sert à rien, on ne veut pas de ses privilèges, il n’y a donc pas de dividendes. On considère que le bénéfice est un déficit inversé, c’est à dire le fruit d’une mauvaise gestion : soit une remunération trop faible de nos ressources (collaborateurs, fournisseurs..), soit un coût de vente trop cher de nos produits.
      Bon comme nos clients sont d’affreux capitalistes, on leur vend cher, et on met de l’argent de côté, mais idéalement faudrait pas, car on sait tous que dans la chaîne de valeur, celui qui paie la note à la fin, c’est l’individu...

      On agit dans notre société comme si on était mandaté pour la développer, créer de l’emploi et la rendre performante, comme un élu local a en charge une collectivité qui ne lui appartient pas et dont il ne doit en tirer aucun privilège, si ce n’est que le fait d’avoir un boulot intéressant grâce aux responsabilités.

      On ne veut pas distinguer le « patron » du reste de l’équipe, car chacun a une fonction, une mission et des responsabilités indispensables, on veut sortir du schéma hiérarchique, paternaliste et infantilisant traditionnel de l’entreprise.

      Voilà pourquoi je ne suis pas un révolutionnaire, j’espère encore un peu faire tâche d’huile, même s’il faudra 18 générations pour devenir un modèle dominant, j’espère encore un peu :-)

    • Je ne comprends pas ton distinguo : même si dans la pratique quotidienne vous vous efforcez d’être au service de tous les employés (ce que je veux bien admettre), le jour où quelque chose va mal, vous n’êtes pas à égalité. Si l’un de vous est malade, ou désire se barrer, ou si vous vous fâchez, les trois actionnaires sont dans une bien meilleure posture que les 27 autres.

    • @fil : bien sûr, au niveau des institutions, la distinction existe. Ensuite, à nous de gérer le projet pour évoluer dans une direction satisfaisante : on vise une scoop à terme si on est sûr que la gouvernance sera ok. Pour le moment il y a encore besoin de sortir de l’infantilisme culturel du salarié.
      Dans le mot patron, on entend à la fois « patrimoine » et « paternalisme ». C’est tout ça qu’on veut bannir...