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    Troubles dans la judéité : l’accueil des Ukrainiens ravive le débat sur l’identité d’Israël

    Joseph Confavreux

    15 juillet 2022 à 19h48

    Jérusalem, Tel-Aviv (Israël).– Ayelet Shaked, qui pourrait succéder cet automne au premier ministre démissionnaire Naftali Bennett qu’elle va remplacer à la tête du principal parti israélien, est connue pour ses opinions d’extrême droite assumées et son goût de la provocation. En 2019, l’ancienne ministre de la justice de Benyamin Netanyahou faisait ainsi campagne avec un clip « parodique » dans lequel elle se parfumait avec une fragrance baptisée « Fascism ».

    Depuis qu’elle a accédé au poste de ministre de l’intérieur de l’actuel gouvernement, elle s’est fait remarquer pour son intransigeance vis-à-vis des migrant·es subsaharien·nes, se réjouissant d’être parvenue à renvoyer dans leur pays la moitié des 60 000 demandeuses et demandeurs d’asile venus du Soudan ou d’Érythrée, pourtant présents en Israël depuis plus d’une décennie, puisque pratiquement personne ne peut plus entrer par la route du Sinaï depuis la construction d’une barrière avec l’Égypte en 2012.
    L’image d’ouverture du clip d’Ayelet Shaked.

    Ayant fondé sa carrière éclair sur l’hostilité aux migrant·es et sur la défense du caractère juif de l’État d’Israël, il est peu étonnant qu’elle affirme, au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, que l’État hébreu prendra sa part en accueillant les Ukrainien·nes d’origine juive, en vertu de la « loi du retour », l’Alya. Celle-ci accorde à toute personne ayant un grand-parent juif la citoyenneté israélienne et le bénéfice de nombreux avantages matériels pour s’installer en Israël : apprentissage de l’hébreu, aides au logement, sécurité sociale… Mais Ayelet Shaked refuse d’aller au-delà et d’accueillir des Ukrainiennes et Ukrainiens non juifs.

    Cependant, l’opinion publique, qui s’identifie facilement à ces femmes et enfants fuyant une guerre européenne, ainsi que les tiraillements au sein d’un gouvernement de coalition qui va de l’extrême droite à la gauche, ont cette fois obligé la ministre de l’intérieur à reculer en partie. Elle a dû concéder l’accueil d’un quota de 5 000 personnes ukrainiennes non juives, auxquelles s’ajoutent quelques arrivées supplémentaires au nom du regroupement familial, puisque de nombreux Ukrainiens et Ukrainiennes travaillent en Israël, légalement ou non, en particulier dans le secteur du BTP.

    « En tant que juive, explique Nina, une femme originaire d’Ukraine, arrivée en Israël en 1990 à l’âge de 16 ans, je comprends la rationalité de la loi du retour, mais je sais que, pendant l’Holocauste, nous étions dans la situation de n’avoir pas d’endroit où nous réfugier. Je pense donc que le gouvernement devrait accueillir beaucoup plus d’Ukrainiens qu’aujourd’hui. Même si nous sommes un petit pays, nous avons les moyens de le faire. Et surtout le devoir de le faire. »

    Israël facilite depuis des années les migrations de travail en provenance de différents pays pour compenser la réduction des permis donnés autrefois aux Palestiniens, mais fait tout pour que ces séjours demeurent limités à quelques années et que les personnes n’aient aucune chance de s’intégrer à la société.

    En parallèle, dans la même idée d’éviter qu’une population non juive ne demeure sur son territoire, Israël entrave par tous les moyens administratifs et politiques possibles les demandes d’asile.

    Bien que signataire de la Convention de Genève de 1951, Israël est ainsi, « avec un taux de reconnaissance du statut de réfugié de 0,06 %, le pays qui délivre le plus rarement le précieux sésame aux demandeurs d’asile, souligne Anat Ben Dor, qui dirige le laboratoire de droit des réfugiés de l’université de Tel-Aviv. En outre, même si vous obtenez le statut et que vous restez des années, vous n’avez aucune chance d’avoir la citoyenneté israélienne et vous risquez d’être renvoyé dans votre pays si le gouvernement juge que la situation s’est améliorée. Nous nous présentons comme un peuple de réfugiés et comme un pays d’accueil, mais cela ne concerne en réalité que les juifs. »

    Contrairement aux 30 000 personnes pouvant prétendre à des origines juives arrivées en provenance d’Ukraine depuis la fin du mois de février dernier et pouvant bénéficier des avantages liés à la loi du retour, les 5 000 Ukrainiennes et Ukrainiens non juifs venus en Israël « n’ont reçu que quelques coupons pour obtenir quelques habits et un peu de nourriture, poursuit Anat Ben Dor. Le vrai paradoxe est qu’avant la guerre, les Ukrainiens n’avaient pas besoin de visa pour venir en Israël. Aujourd’hui, il leur faut obtenir une autorisation dans les pays limitrophes de l’Ukraine pour venir jusqu’ici. Si vous êtes un Ukrainien non juif, il est donc plus difficile de venir depuis le déclenchement de la guerre qu’auparavant ! ».

    Le traitement des Ukrainiens non juifs fuyant la guerre est tellement restrictif dans l’État hébreu que, lundi 27 juin, en représailles, l’ambassadeur ukrainien à Tel-Aviv a menacé de ne pas délivrer de visa aux nombreux Israéliens qui font chaque année le pèlerinage à Ouman, ville du centre-ouest de l’Ukraine et l’un des plus importants centres du judaïsme hassidique.
    Manifestation contre l’invasion russe en Ukraine, à Tel-Aviv, le 12 mars 2022. © Photo Mostafa Alkharouf / Agence Anadolu via AFP

    La différence de traitement entre les personnes ukrainiennes juives et non juives cherchant à échapper à l’agression poutinienne constitue un nouveau signe du raidissement actuel sur le caractère juif d’Israël. Celui-ci s’était déjà traduit par le vote en 2018 d’une « loi fondamentale » affirmant qu’« Israël est l’État-nation du peuple juif dans lequel il réalise son droit naturel, culturel, historique et religieux à l’autodétermination » et retirant à l’arabe son statut de langue officielle à côté de l’hébreu.
    La « bataille des berceaux »

    Cette loi considère également « le développement d’implantations juives comme une valeur nationale et fera en sorte de l’encourager et de le promouvoir », à travers une formule qui peut justifier à la fois le développement des colonies à l’est de la ligne verte et une ségrégation accrue à l’ouest de celle-ci entre juifs israéliens et Palestiniens israéliens.

    Mais ce raidissement juridique se concrétise maintenant que l’accueil de quelques milliers d’Ukrainiens non juifs paraît problématique alors qu’il y a trente ans, Israël a accueilli des centaines de milliers de personnes venant d’ex-URSS et leur a donné la citoyenneté sans être regardant sur leur judéité.

    Au début des années 1990, l’effondrement de l’Union soviétique provoque un recours inédit à la loi du retour, dispositif central dans le rôle d’Israël, qui se veut par définition le pays refuge des juifs dispersés dans le monde entier. L’État hébreu, obsédé par la démographie, compte alors moins de 5 millions d’habitant·es et craint de perdre la « bataille des berceaux » face aux Palestiniens, alors que la première Intifada, déclenchée en 1987, bat son plein.

    Yitzhak Shamir, premier ministre de 1986 à 1992, désigne alors cette migration comme un « miracle », même si elle a été encouragée par un gouvernement israélien qui ne se focalise guère sur les origines juives des nouveaux arrivants. Non seulement beaucoup des russophones qui font leur Alya au début des années 1990 n’ont pas conservé les traditions juives réprimées sous le régime soviétique, mais beaucoup se forgent des ascendances, au point qu’on estime à environ 400 000 sur un million le nombre de migrant·es russophones non juifs.

    Longtemps, la judéité de ces nouveaux Israéliens, pour la plupart laïcs, déjudaïsés et peu sionistes, n’a guère été questionnée. D’abord parce que beaucoup « s’israélisent » rapidement, aidés par les efforts gouvernementaux. Alex Rif, 36 ans, mère de deux enfants de 4 ans et 7 mois, a immigré en Israël à l’âge de 5 ans, en provenance d’Ukraine.

    Elle grandit dans la ville de Netanya qui accueille des milliers de ces nouveaux venus. « Très vite, raconte-t-elle, j’ai voulu me débarrasser de mes habits russes, de ma culture russe. Je ne voulais parler qu’hébreu et je faisais tout pour avoir un accent parfait. J’ai fait des études, je me suis engagée comme volontaire dans des missions de service civique, comme le font de nombreux jeunes Israéliens, puis j’ai fait l’armée. Ensuite, j’ai rencontré un Israélien né ici. À 27 ans, du point de vue d’Israël, j’étais une success story, j’étais devenue une vraie sioniste. »
    Alex Rif dans son appartement de Tel-Aviv. © JC

    Ensuite, le poids démographique et politique des immigrés en provenance de l’ex-URSS dans la société d’accueil est tel qu’ils peuvent, bien davantage que d’autres migrants juifs comme les Yéménites ou les Éthiopiens, défendre leurs intérêts. Au cours des années 1990, ils sont en effet près de un million de personnes à émigrer en Israël, dont la population compte alors moins de cinq millions d’habitant·es. En outre, si beaucoup connaissent alors une trajectoire professionnelle et sociale descendante, ils appartiennent en majorité à des classes moyennes bien formées.

    Certains reproduisent leur mode de vie dans des quartiers ou villes d’Israël, mettent en place leurs propres écoles et disposent de très nombreux médias en russe. En 1990 est aussi fondée la chaîne de supermarchés Tiv Ta’am, ouverts les vendredis et samedis, et surtout la première à vendre du porc et d’autres produits non cashers, dont le premier établissement se trouve à Rishon LeZion, une ville massivement investie par cette migration russophone. Désormais, la chaîne possède 32 magasins dans tout le pays, sans compter les enseignes indépendantes qui affichent leur indifférence aux préceptes du judaïsme, ainsi de Natali, située à quelques encablures de l’immense gare routière de Tel-Aviv et qui se proclame fièrement le « royaume du porc ».

    D’autres s’installent au-delà de la ligne verte, davantage parce que le logement y est moins cher que pour des raisons idéologiques, mais en finissant, pour beaucoup, par épouser ainsi de facto le projet de colonisation accrue de la Cisjordanie, votant majoritairement pour le Likoud ou les partis russophones qui le soutiennent, notamment Israel Beytenou (littéralement « Israël est notre maison »), fondé par Avigdor Liberman, qui vit dans la colonie de Nokdim en Cisjordanie. On estime entre 15 % et 20 % le nombre de personnes originaires de l’ex-URSS qui se sont installées dans des colonies de Cisjordanie.

    Liberman est surnommé « le faiseur de rois » de la politique israélienne tant son poids est décisif pour faire ou défaire les coalitions baroques qui gouvernent Israël et dont la dernière, forgée sur un rejet de Benyamin Netanyahou que Liberman a longtemps soutenu avant de s’en détacher l’an dernier, vient d’annoncer qu’elle renonçait et organisait de nouvelles élections à l’automne prochain.

    Le nombre des nouveaux venus et la diversité de leurs origines géographiques, sociales ou politiques compliquent l’appréhension de cette population hétérogène en tant que « communauté » au sens strict. « Même si nous parlons toutes et tous plus ou moins russe, il y a trop de sous-cultures et de différences pour que la question se pose comme cela », juge Nina.

    La question de la judéité de cette nouvelle population d’Israël est restée pendant plusieurs années un angle mort ou un réservoir d’anecdotes : contournements divers de la loi interdisant l’élevage de porc sur le territoire de l’État hébreu, notamment en prétextant un élevage « à des fins scientifiques », ou démantèlement d’un groupe de huit néonazis israéliens, tous d’origine russe, dans la ville de Petah Tikva en 2007…

    Mais les choses ont changé quand les enfants et les adolescents arrivés dans les années 1990 sont devenus adultes et se sont rendu compte que ce n’était pas parce qu’ils étaient israéliens qu’ils étaient reconnus comme juifs.

    Pour le grand rabbinat, contrôlé par les ultraorthodoxes, sont uniquement considérés comme juifs les personnes dont la mère est juive. Il pourrait ne s’agir que d’une question périphérique si, en Israël, existait un état civil organisé par l’État. Mais, dans le compromis historique sur lequel s’est fondé l’État hébreu, celui-ci a cédé aux religieux la haute main sur tout ce qui concerne le droit de la personne : naissances, mariages, enterrements…

    En 1998, une histoire emblématique heurte le pays. Le soldat Nikolaï Rappaport, 23 ans, est tué par un obus tiré par le Hezbollah libanais. Israël découvre alors non seulement la pauvreté dans laquelle vit sa famille, émigrée de Russie, mais apprend que le jeune homme sera enterré à Krasnodar, d’où il est originaire, dans le nord du Caucase. En effet, si ses funérailles avaient eu lieu en Israël, il aurait été considéré comme non juif et enterré hors des murs du cimetière juif puisque sa mère n’était pas juive.

    La question se pose plus particulièrement pour les femmes originaires de l’ex-Union soviétique dont les enfants ne seront pas reconnus comme juifs si elles ne prouvent pas elles-mêmes leurs origines juives. « Quelle offense que de pouvoir servir dans l’armée et ne pas pouvoir se marier. Ce problème pourrait pourtant trouver une solution facile si on enlevait le monopole de ces questions aux ultraorthodoxes », se révolte Dina Lisnyansky, enseignante à l’université de Tel-Aviv et issue d’une famille qui a entretenu les traditions juives même quand elle vivait encore dans l’Union soviétique.

    « Nous sommes comme des juifs de seconde zone », confirme Alex Rif. Sa mère est juive mais la jeune femme, qui plaide pour l’instauration d’un mariage civil, a refusé de passer devant les rabbins tant que toute sa communauté d’origine n’aurait pas le droit de le faire, ou d’aller se marier à Chypre, comme le font nombre d’Israélien·nes russophones.

    Les rabbins vous proposent parfois de faire un test ADN pour voir si on n’aurait pas une séquence qui prouverait qu’on est juif. C’est insensé.

    Alex Rif, activiste

    « Prouver que l’on est juif est beaucoup plus difficile pour nous que pour quiconque, enchaîne-t-elle. Si vous venez de France ou des États-Unis, il est facile d’appeler le rabbin de votre communauté d’origine. Mais en URSS, il n’en existait pas ! Si cela n’est pas possible, on vous demande des papiers originaux alors que le régime soviétique persécutait les juifs et qu’il fallait se dissimuler. Les rabbins nous expliquent alors qu’il est possible d’aller photographier la tombe de nos grands-parents pour prouver nos origines. Mais le shtetl où ma grand-mère a grandi en Ukraine a été entièrement détruit. Aujourd’hui, c’est une forêt, comment pourrais-je y retrouver une tombe ? »

    Depuis quelques années, s’indigne-t-elle, « si tous ces moyens de prouver qu’on est juif sont impossibles, les rabbins vous proposent parfois de faire un test ADN pour voir si on n’aurait pas une séquence qui prouverait qu’on est juif. C’est insensé ! Comme si la judéité était un fait biologique et pas un mode de vie. Et comme si nous n’avions pas assez souffert d’être réduits à des critères biologiques et raciaux ».

    Avec le développement des tests ADN permettant d’établir son ascendance et ses origines géographiques, l’idée qu’il serait possible de trouver un « ADN juif », c’est-à-dire une séquence de code génétique dont la présence prouverait que l’on est juif sans que son absence signifie qu’on ne l’est pas, s’est renforcée.

    Au risque de se retourner contre les rabbins qui la promeuvent parfois, puisque l’actuel ministre des cultes, dans la coalition encore au pouvoir pour quelques semaines, s’est dit prêt à en passer par là pour briser le monopole du grand rabbinat sur ces questions : ce prétendu « ADN juif » ne distinguant en effet pas entre une ascendance par le père et par la mère…
    Deux millions de russophones

    Cette demande accrue de reconnaître comme juives et israéliennes à part entière les personnes originaires des mondes russophones doit beaucoup à l’affirmation identitaire de ce qu’on appelle ici la « génération 1.5 », c’est-à-dire celle des personnes arrivées encore enfants ou adolescents en Israël.

    À l’origine, il s’agit d’un terme technique utilisé en démographie, pour désigner les migrant·es qui n’appartiennent ni à la première génération qui a elle-même émigré, ni à la seconde, qui est née dans le pays d’accueil. Mais certains russophones d’Israël en ont désormais fait un slogan et une affirmation identitaire, et même une série télévisée retraçant l’éveil politique de cette génération.

    Pour Dina Lisnyansky, « notre identité est hybride et différente selon que l’on est arrivé adulte ou enfant. Mais nous nous sentons à la fois Israéliens, juifs et originaires de l’ex-URSS. Et nous avons une perspective unique sur la société israélienne, parce que nous sommes à la fois complètement en son sein mais que nous la regardons avec la distance que nous permet notre double culture ».

    Après avoir refoulé ses origines pendant toute sa jeunesse, Alex Rif a fait une dépression au lendemain de la mort de sa grand-mère, qui ne parlait que russe et la gardait à la maison quand ses parents allaient travailler. « Quand elle est morte, raconte-t-elle, je me suis rendu compte de ce que j’avais enfoui et j’ai commencé à écrire sur mon expérience. Je me suis aperçue en publiant mes textes sur Facebook que beaucoup de gens partageaient un vécu similaire. J’ai aussi mesuré à quel point les russophones avaient été déclassés socialement et professionnellement. Ma mère, qui était ingénieure en Ukraine, n’a jamais retrouvé de travail que comme femme de ménage. Sans parler du nombre de nos anciens qui vivent dans la plus grande pauvreté. Et nous avons aussi en commun d’avoir vécu les préjugés et les stigmatisations. »

    Depuis, la jeune femme multiplie les actions pour faire reconnaître à leur juste place ces migrant·es et ces familles venues de l’ex-URSS. Elle commence par lancer l’idée d’inviter les voisins israéliens pour Novi God, le Nouvel An russe. Puis lance « l’opération vétéran » durant laquelle des anciens soldats de la Seconde Guerre mondiale viennent dans des familles ou des écoles raconter leurs histoires. « Alors qu’Israël s’est fondé sur ce qui s’est passé pendant la guerre, l’histoire des soldats soviétiques qui ont vaincu le nazisme ne faisait pas partie du récit scolaire israélien », souligne la jeune femme dont l’un des grands-pères faisait lui-même partie de l’Armée rouge.

    « Dans le fond, mon projet secret, sourit-elle, était de rendre la culture russophone cool alors qu’on était réduits à l’image de pères alcooliques et de mères prostituées. Mais ce n’était qu’une étape. »

    (...)

    #Israël #Ukraine #racisme #réfugiés