Lukas Stella

INTOXICATION MENTALE, Représentation, confusion, aliénation et servitude, Éditions L’Harmattan, 2018. — L’INVENTION DE LA CRISE, 
Escroquerie sur un futur en perdition, Éditions L’Harmattan, 2012. — STRATAGÈMES DU CHANGEMENT De l’illusion de l’invraisemblable à l’invention des possibles Éditions Libertaires, 2009. — ABORDAGES INFORMATIQUES (La machine à réduire) Croyances informatisées dans l’ordre des choses marchandes, Éditions du Monde libertaire - Alternative Libertaire, 2002 — http://inventin.lautre.net/linvecris.html

  • LE PROBLÈME N’EST PAS LE CO2 MAIS L’EAU

    Comprendre les cycles hydrologiques et cultiver l’eau, pour restaurer la fécondité des sols et prendre soin du climat. (juillet 2022)

    Sans eau, pas de vie. Sous ses différentes formes et états, l’eau est indispensable à l’émergence et au maintien de la vie et compose l’essentiel des êtres vivants.
Les résultats des recherches les plus récentes confirment un savoir ancien, mais trop souvent oublié : les relations entre l’eau, les plantes et la vie du sol sont non seulement étroites, mais consubstantielles.
    
Ils démontrent également la justesse d’un proverbe africain qui énonce : « La différence entre désert et jardin ce n’est pas l’eau, c’est l’Homme ».
Des Africains avaient donc compris que l’humain est capable du meilleur comme du pire et ils avaient formulé il y a déjà longtemps d’une manière brève et profonde ce que de doctes personnes nomment aujourd’hui l’anthropocène.
    
Des humains ont créé et continuent de générer la majorité des déserts par leur maladresse, leur ignorance et leur hubris. Mais, la bonne nouvelle est que, si une minorité dominante à pu faire d’une partie de la terre un enfer déserté par l’eau, les plantes et le sol, de nombreuses expériences montrent que tout un chacun peut contribuer à en faire un Éden en apprenant à cultiver l’eau.
    
L’eau, comme le sol et les plantes, se cultive. Comprendre les interrelations de ce triptyque et en prendre soin, c’est prendre soin de la vie même.
La vie se cultive, la mort aussi. À nous de choisir.

    Jean-Luc Galabert
    https://interculturelles.org/project/cultiver-l-eau

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    "Comprendre les cycles hydrologiques et cultiver l’eau pour restaurer la fécondité des sols et prendre soin du climat".

    Cycles de l’eau

    Où l’on découvrira qu’il n’existe pas un, mais de multiples cycles de l’eau jusque là trop peu étudiés, que les cycles du carbone et de l’eau sont liés, et que la connaissance de ces cycles permettrait de cultiver l’eau.

    L’eau et les sols

    Où l’on apprendra que les sols peuvent être des éponges pour peu qu’y soit cultivée la vie dans sa diversité.

    L’eau et les plantes

    Où l’on montrera que les forêts génèrent de la pluie sur les terres émergées et que le végétal crée de l’eau nouvelle.

    L’eau et le climat

    Où l’on verra que le principal gaz à effet de serre n’est pas le CO2, mais la vapeur d’eau, et que restaurer les cycles de l’eau perturbés pourrait être un outil majeur à la portée de l’humanité pour lutter contre le réchauffement climatique.

    Initiatives régénératrices

    Où l’on s’émerveillera de la démonstration qu’il est possible de transformer des déserts des édens fertiles et féconds.

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    UNE AUTRE FIN EST POSSIBLE
    (extrait de la conclusion)

    Nous disposons aussi de millions d’alliés potentiels pour agir. Ce sont les arbres, les forêts, les plantes, les champignons, les vers de terre, les termites, les microorganismes du sol…

    Eux seuls sont les bios et géo-ingénieurs des équilibres de la vie. Eux seuls savent à la fois cap- ter, réguler, générer l’eau, mais aussi le dioxyde de carbone, l’oxygène, l’azote et tout ce qui est indispensable à la vie.

    Soyons à leur écoute, soyons leur apprentis, nous avons tant à apprendre. Que nous disent-ils ?

    « Il n’y a qu’un seul processus par lequel nous pouvons assurer un climat et une atmosphère qui préserveront notre vie présente et à avenir et la vôtre aussi. Il s’agit de ce que vous appelez la photosynthèse, qui est la mère des cycles du carbone et de l’eau.

    Notre avenir comme le vôtre dépend de la façon dont vous nous permettrez ou non de régénérer les sols, de les rendre poreux, d’en faire une éponge carbonée où l’eau, l’air et une foule d’êtres vivants circulent.

    Mais, pour que nous puissions œuvrer à cette tâche, nous vous en prions, ne détruisez pas la peau de la terre, nous voulons dire les plantes.

    Elles seules savent récolter la lumière du soleil et protéger les ingénieurs de la vie habitant le sol du rayonnement solaire toxique qui nous dessèchent, nous brûlent, nous tuent.

    Les plantes sont essentielles pour fixer l’énergie solaire surpuissante, transformer le gaz que vous appelez CO2 en matière vivante et générer de l’oxygène et de l’eau. Sachez qu’une fois que la synthèse de la lumière a permis de créer de la biomasse qui mérite bien le nom que vous lui avez donné, c’est ce que nous faisons de cette matière qui importe. Selon vos actions sur le sol vous induirez son oxydation rapide en CO2 et l’oxygène nous brûlera, ou vous nous permettrez grâce aux champignons de la convertir en carbone organique dans le sol ? Il n’y a que deux possibilités.

    Il n’y a pas d’autre choix.

    Vous avez favorisé la voie de combustion et l’oxydation. Vous avez détruit les sols en les brutalisant. Vous nous avez empoisonnés à grand renfort de biocide, fongicide, pesticide, insecticide que vous aviez inventé d’abord pour éliminer vos semblables.

    Comment allez-vous pouvoir produire la nourriture qui vous est nécessaire et pour avoir un environnement et un climat vivable sans notre concours ?

    Vos civilisations peuvent prospérer, mais seulement brièvement si vous ne respectez pas les cycles naturels de la vie et de la mort auxquels vous et nous sommes assujettis. En revanche, si nous collaborons, nous pouvons même transformer les déserts issus de vos maladresses en milieux fertiles. C’est ce que nous avons fait il y a 420 millions d’années, et c’est ce que nous nous obstinons à faire avec une indéfectible constance depuis.

    Voilà que vous vous inquiétez de l’augmentation des températures terrestres. Vous dites, du moins certains d’entre vous, qu’il faut réduire les émissions de gaz réchauffant l’atmosphère.

    Mais, même si vous y arrivez, cela n’aura que peut d’effet si vous ne nous redonnez pas notre place de régulateur du vivant.

    L’augmentation des gaz à effet de serre n’est qu’un signe parmi d’autres vous rappelant les conséquences du déboisement, du défrichement, de la construction de villes tentaculaires presque entièrement minérale, de la combustion à outrance du carbone que nous avions accumulé et transformé en charbon et en pétrole pendant des millions d’années. Savez-vous que le simple fait de retourner le sol émet du dioxyde de carbone qui vous inquiète ?

    Vous le voyez, le CO2 que vous diffamez n’est pas à l’origine du problème. Le problème sont vos gestes, ceux par exemple qui ont forgé et ont manié, la hache, la houe ou la charrue et ont réduit à néant l’architecture subtile du vivant que nous avions construite.

    Vous avez érigé des cathédrales de pierre, mais aucune ne rivalise avec nos édifices humiques où circulent air, eau, macro et microfaune, et où toutes les plantes sont connectées par des réseaux mycéliens.

    Nous ne pouvons remédier l’altération flagrante des équilibres naturels de la Terre que si vous nous laissez jouer notre fonction.

    En conséquence, vous et nous n’avons plus d’autre choix que de nous allier pour parer à ce qui menace notre survie commune. Ensemble nous pouvons encore être en mesure d’agir efficacement. Nous aider devrait être désormais votre priorité, du moins si vous choisissez comme nous d’être des gardiens de la vie. »

    Bien que cela ne fasse pas la une des médias, et ne soit pas un sujet de débat public, l’eau, sous forme de vapeur, est de loin le premier gaz à effet de serre. L’eau engendre de 60 à 80 % de l’effet de serre de la planète. La part du dioxyde de carbone (CO2) est de 4,1 %, suivi par le méthane, les gaz fluorés, etc.

    L’effet de serre, c’est oublié par les médias, est d’abord un dispositif protecteur de la vie. C’est grâce à l’eau que la terre ne ressemble pas à la lune avec un gradient de 250 degrés entre le jour et la nuit. C’est grâce à l’eau que la température moyenne de la terre est propice à la vie. L’eau est le gaz à effet de serre qui permet cela.

    L’eau, substance étonnante par la versatilité de ses formes, est le sang de la terre, et le carbone est sa structure. Si ne nous prenons pas soin de l’un et de l’autre, nous périrons.

    Nos conversations et nos pensées sont hantées par les thèmes du réchauffement climatique et leur corollaire de canicules, d’inondations, d’incendies immaîtrisables, de destruction de la capacité des sols à être fertiles et nous n’arrivons pas à articuler les phénomènes qui balayent la stabilité climatique qui prévalaient il ya quelques décennies. Nous entendons les mots « effets de serre », « CO2 », « gaz à effet de serre », et les utilisons généralement à notre tour sans bien com- prendre ce qu’ils signifient.

    Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre, et pourquoi a-t-il cet effet réchauffant ?

    Une fois de plus, Emma Haziza nous aide à comprendre le dessous des cartes et des mots :

    « Un rayonnement lumineux incident du soleil, qui vient taper le sol, va rebondir. En rebondissant, il rencontre des molécules sur son chemin. Soit il s’agit de molécules à “deux têtes” comme l’azote (N2), l’oxygène (O2) qui vont être éjectées sur la trajectoire du rayon, soit il rencontre des molécules à “trois têtes” comme la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2)…, le rayon lumineux va faire vibrer et déstabiliser ces dernières molécules. Ces vibrations entraînent un réchauffement, et de proche en proche les vibrations qui se transmettent d’une molécule à l’autre vont réchauffer un ensemble de molécules jusqu’à arriver au sol et on a des masses d’air qui se réchauffent. »

    Lorsque la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre, quels qu’ils soient, augmente, la température de la Terre s’élève en conséquence. L’élévation de la température de la Terre, qu’elle que soit son origine (plus grande concentration de GES dans l’atmosphère, albédo plus important des sols par manque de végétation pour tamponner le rayonnement solaire…, cela augmente l’évaporation de l’eau et des terres).

    Comme l’air plus chaud contient plus d’humidité, sa concentration en vapeur d’eau augmente.

    Cela se produit parce que la vapeur d’eau ne se condense pas et ne se précipite pas aussi facilement à des températures plus élevées. La vapeur d’eau, dont le volume est plus important, absorbe encore plus la chaleur rayonnée par la Terre qui peut moins facilement s’échapper dans l’espace.

    Cela réchauffe encore plus l’atmosphère, ce qui entraîne encore plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère. C’est ce que les scientifiques appellent une « boucle de rétroaction positive ».

    Des scientifiques estiment que cet effet fait plus que doubler le réchauffement qui se produirait en raison de la seule augmentation du dioxyde de carbone. Cette boucle de rétroaction positive est alimentée, d’une part, par la déforestation, les modes d’exploitation agricole dominants des sols et l’urbanisation qui empêchent l’eau des précipitations de s’infiltrer dans les sols et favorisent son évaporation immédiate, et d’autre part, par l’exploitation des masses d’eau souterraine fossiles à la manière de l’exploitation du pétrole, pour irriguer des zones de culture comme la Californie, le Chili, l’Inde, le Sahara, le pourtour méditerranéen, qui injecte de grands volumes d’eau supplémentaires dans l’atmosphère parce que sa majeure partie va très vite s’évaporer ou ruisseler et ne rejoindra jamais les nappes phréatiques dont elle est issue qui, tout comme celles de pétrole se sont formées à l’échelle des temps géo- logiques.

    Nous avons pu voir que la perturbation des cycles de l’eau indispensable au maintien de conditions favorables à la vie n’est pas irréversible. Le moyen de les restaurer ne présuppose aucune haute technologie que resterait à inventer, mais seulement une grande intelligence des équilibres de la biosphère.

    Nous disposons de savoirs et de pratiques ancestrales et de toutes les connaissances scientifiques pour agir. Nous disposons de millions d’alliés potentiels pour agir, ce sont les arbres, les forêts, les plantes, les microorganismes du sol. Eux seuls savent à la fois capter, réguler, générer l’eau, mais aussi le CO2, l’azote et tout ce qui est indispensable à la vie.

    Pour clore cette brochure, je citerai de nouveau Emma Haziza : « Cela fait des années que je me focalise sur les solutions, les solutions, les solutions. Mais vous savez quoi ? Il y a des solutions partout (il y a des solutions pour s’adapter au risque inondation, pour s’adapter au risque sécheresse, pour recréer des cycles de l’eau à petite échelle…).

    Comme le dit Bettina Laville, le problème n’est pas de trouver les solutions, mais de trouver les solutions pour mettre en œuvre ces solutions. »

    Et je laisserai le mot de la fin à Hervé Coves, dont les recherches et les conseils bibliographiques ont stimulé et rendu possible la rédaction de cette documentation.

    « Il nous faut apprendre à récolter le soleil et cultiver l’eau pour retrouver le chemin de la fécondité. »

    https://interculturelles.org/wp-content/uploads/2022/07/Comprendre-les-cycles-hydrologiques-et-cultiver-l-eau-v1.pdf

    • La thèse de cette chercheuse hydrologue Emma Haziza a été relativement débunkée, c’est peu dire, depuis, notamment suite à son discours chez Thinkerview et ultérieurement dans la presse où elle dit (à contre-courant des chercheur·es et des rapports du GIEC) que c’est principalement le dérèglement du cycle de l’eau le plus gros responsable du réchauffement climatique.

      Le Réveilleur notamment lui a demandé des précisions sur ses sources sans véritable succès, indiquant que ce genre de thèse alimente la sphère climato-sceptique.

      (c’est pas pratique Twitter pour suivre, ni même The Reader App là… mais bon)

      https://threadreaderapp.com/thread/1549120359135322116.html

      https://threadreaderapp.com/thread/1553310584732614657.html

      Tout son passage Thinkerview sur le rôle de la vapeur d’eau dans le climat est très mauvais et complètement en dehors de ce que dit la littérature scientifique sur le sujet.

      Pour la citation attribuée au GIEC dans ce communiqué... Elle n’est pas dans le rapport du GIEC.

      Du coup Le Réveilleur prépare une vidéo sur le sujet spécifique de la vapeur d’eau, même s’il avait déjà abordé ce sujet dans des vidéos précédentes.

    • François-Marie Bréon (physicien climatologue) : https://threadreaderapp.com/thread/1549034441418321921.html

      Qui est Emma Haziza ? Sur son profil Tweeter, elle se présente comme « Researcher in Climate Change adaptation and mitigation » et aime se présenter ainsi en itw. Normalement, un chercheur, ça publie des articles dans des revues scientifiques, de préférence revues par les pairs.
      Or, manifestement, Mme Haziza passe plus de temps sur les plateaux que à publier des articles. Je ne trouve rien à son nom qui respecte le critère ci-dessus

      Mais surtout, je l’ai souvent prise en flagrant délit de raconter n’importe quoi. Par exemple, dans son interview sur @Thinker_view, sa description de l’effet de serre est complètement fausse
      Génant pour un spécialiste du changement climatique

      Il y a plus grave, elle affirme (à 29:15) que l’eau représente 95% des gaz à effet de serre sur la terre, alors que le CO2 ne contribuerait que 4% . Pas clair où elle est allée chercher cela.
      Elle part ensuite sur un délire comme quoi on ne s’intéresse pas à la vapeur d’eau (comme gaz à effet de serre) parce que on ne peut pas connaître sa concentration dans le passé via les carottes de glace (qui permettent de connaître CO2, CH4 et quelques autres trucs)
      D’après elle, la vapeur d’eau , « on considère que elle ne rentre pas dans le système ». Je vais aller expliquer ça à mes collègues qui travaillent sur le cycle de l’eau ; ils vont être ravis de l’apprendre.
      Elle explique ensuite qu’on exploite les nappes phréatiques, que l’eau se retrouve dans les océans, et contribue 30% à la montée du niveau des mers. Elle dit bien « à vérifier », mais je trouve gênant qu’une hydrologue spécialiste du CC puisse donner un chiffre aussi faux.
      Pour des détails, cf chapitre 9.6, et table 9.5 sur
      ipcc.ch/report/ar6/wg1…
      Mais SURTOUT elle raconte n’importe quoi sur le cycle de l’eau en expliquant que le fait de pomper les nappes fossiles conduit à augmenter la vapeur d’eau dans l’atmosphère et à augmenter l’effet de serre.

    • Réchauffement climatique : le rôle de la vapeur d’eau
      https://www.youtube.com/watch?v=cN_QaUxRsaw

      Et donc le Réveilleur a sorti sa vidéo, bien détaillée, sur le sujet

      Je fais le point sur le rôle de la vapeur d’eau dans le changement climatique. Qu’est-ce qui fixe le contenu en vapeur d’eau dans l’atmosphère ? La vapeur d’eau peut-elle causée un changement climatique ? Peut-elle agir sur les changements climatiques sans être une cause ? Son rôle est-il étudié par les climatologues ? Est-ce que les émissions de vapeur d’eau par les sociétés humaines ont une influence sur le climat ?

      0:00​ • Introduction
      0:34 • Quelques bases physiques sur la vapeur d’eau
      3:17​ • Limite à la quantité de vapeur d’eau dans une masse d’air
      9:05 • Vapeur d’eau et changements climatiques
      11:33 • L’effet amplificateur de la vapeur d’eau
      17:06 • Pourquoi on n’en parle pas ?
      18:42 • Pourquoi la vapeur d’eau n’est pas étudiée ?
      20:05 • Est-ce que nos émissions de vapeur d’eau affectent le climat ?
      25:35 • Conclusion
      27:00 • Outro

      Précisions :
      J’ai volontairement évité le terme de « boucle de rétroaction ». Ce terme est très peu utilisé dans la littérature scientifique (on trouve plutôt « rétroaction climatique » dans les rapports du GIEC par exemple). Ce terme (et sa représentation cyclique) induit, à mon avis, pas mal de mécompréhensions sur le fonctionnement de la machine climatique. Je pense que parler d’amplification pour décrire le rôle de la vapeur d’eau induit moins de mécompréhensions.

    • « Il faut une grande maturité pour comprendre que l’opinion que nous défendons n’est que notre hypothèse préférés, nécessairement imparfaite, probablement transitoire, que seuls les très bornés peuvent faire passer pour une certitude ou une vérité. »
      Milan Kundera, Une rencontre, 2009.

      Dans notre conception du monde, fondée sur la causalité linéaire classique, deux éléments se dégagent avec une apparente logique et nécessité : d’une part la séparation de l’observateur (le sujet connaissant) et de l’observé (l’objet connu), et d’autre part l’organisation générale dun monde en fonction de paires de concepts opposés.
      Paul Watzlawick, L’invention de la réalité, 1981.

      Le concept de cause se fonde sur la présupposition qu’on peut expliquer n’importe quel phénomène en le réduisant à ses parties. On appelle ce type de pensée « réductionnisme pragmatique ». (...)
      L’interprétation proposée par le scientisme contient de plus la présupposition qu’aucun autre élément n’entre en jeu ; Elle exclut l’intervention de tout autre cause. Tel est l’erreur commise par le « réductionnisme ontologique » qui ne reconnaît pas avoir détruit le système des relations qui forment un tout en effectuant ces dissections et découpage.
      Rupert Riedl, L’invention de la réalité, 1981.