Sinon, dans la défense de gauche de la redevance, il y a la grosse difficulté in ze room : c’est quoi fondamentalement sa justification, ou au moins la justification de son montant ? En gros, l’idéal d’un service public de l’audiovisuel, c’est d’avoir un contrepoint pluraliste de l’information. Mais qui peut soutenir que le service public de l’information serait, ou aurait jamais été, pluraliste ? Qui, réellement, peut prétendre qu’on peut écouter France Inter, France Info ou France Culture pour obtenir une information de qualité ? Parce qu’à part une exception emblématique, à part Guillaume Meurice, on peut citer quoi ?
Ou bien on est arrivés au stade où il faut défendre la « pluralité » de Léa Salamé parce que sinon c’est Christine Kelly ? La position gauche en est réduite à réclamer qu’on socialise les revenus de Léa Salamé et d’Alain Finkelkraut, au motif que sinon c’est CNews ?
Pour le divertissement et la culture, est-ce que le mastodonte de la redevance se justifie pour financer les quelques exceptions qualitatives qu’on trouve sur le service public ? Ou bien est-ce que l’essentiel du budget part dans exactement les mêmes merdes que le privé ? Je veux dire, qu’on ait des concerts et des émissions musicales sympas sur le service public, certainement, qu’on ait parfois un truc à mater en replay sur Arte, oui. Mais ça représente quelle part de la redevance par rapport à Un si grand soleil, tous les soirs sur France 2 ? Qu’Un si grand soleil passe sur financements privés plutôt que sur un impôt obligatoire que je paie chaque année, est-ce vraiment un problème ?