Lukas Stella

INTOXICATION MENTALE, Représentation, confusion, aliénation et servitude, Éditions L’Harmattan, 2018. — L’INVENTION DE LA CRISE, 
Escroquerie sur un futur en perdition, Éditions L’Harmattan, 2012. — STRATAGÈMES DU CHANGEMENT De l’illusion de l’invraisemblable à l’invention des possibles Éditions Libertaires, 2009. — ABORDAGES INFORMATIQUES (La machine à réduire) Croyances informatisées dans l’ordre des choses marchandes, Éditions du Monde libertaire - Alternative Libertaire, 2002 — http://inventin.lautre.net/linvecris.html

  • ACHÈVEMENT D’UN MONDE INVIVABLE

    Les mass-medias tournent en boucle sur le réchauffement climatique. Ces dérèglements du climat ont des causes multiples, et ne sont pas cataclysmiques. La théorie réductionniste du “réchauffement climatique” est une idéologie comptable du CO2 construite sur des statistiques et des moyennes générales, où chaque effet à sa seule cause attitrée, ignorant l’ensemble des équilibres instables du vivant, mais aussi les processus circulaires de l’écologie, avec ses interrelations complexes et ses interactions multiples dans un écosystème planétaire dépendant du système solaire.

    C’est le fonctionnement normal du capitalisme qui produit les dérèglements écologiques et l’intoxication de la vie. Cette catastrophe annoncée par tous les médias culpabilise les individus pour innocenter un système marchand destructeur. La prophétie apocalyptique appelle la nécessité d’une technique de gouvernement moraliste qui s’impose par la peur pour conjurer le sort du destin. La croyance en ces prédictions catastrophiques, calculées sur la probabilité du pire, est prétexte à de nouvelles restrictions comme des contraintes pesantes qui viennent s’additionner à l’exploitation capitaliste qui nous écrase. Tout repose sur des hypothèses scientistes parcellaires et restrictives prises pour des constats universels indiscutables.

    Dans ce monde complexe et instable, les prédictions ne s’avèrent jamais exactes. La prédiction de l’avenir est une source d’erreurs quand elle n’est pas une escroquerie. Des experts officiels avaient déjà prédit des désastres conséquents au refroidissement mondial prévu dans les années 70, la fin imminente du pétrole, le trou dans la couche d’ozone... Ces experts des gouvernements, qui servent les intérêts des multinationales, ont fait leurs preuves : l’amiante, le sang contaminé, le nuage de Tchernobyl, les pesticides, fongicides, herbicides... Ils ne sont plus crédibles ! On perd beaucoup en liberté et en intelligence collective à subir l’autorité des experts de l’État.

    Le climat se réchauffe, c’est un fait avéré, qui est récupéré, interprété et dénaturé. L’effet de serre est un phénomène naturel, dû au CO2, mais aussi à la vapeur d’eau, au méthane atmosphérique... Sans cet effet de serre, la Terre gèlerait littéralement, et sans CO2 il n’y aurait pas de vie sur terre. La théorie du réchauffement climatique restreint ses causes aux influences du CO2 produit par l’homme. Cette théorie dépend des rapports des experts du GIEC. Celui-ci a été créé en novembre 1988, à la demande du G7. La décision du G7 avait été prise sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, afin de justifier le nucléaire et d’empêcher une agence de l’ONU, soupçonnée de militantisme écologique, de mettre la main sur l’expertise climatique. Le GIEC ne fait que des hypothèses prédictives, qu’il présente comme les données d’une réalité inévitable, et les possibilités y deviennent très vite des certitudes scientifiquement prouvées. Les simulations passent pour une objectivité incontournable et incontestable.

    Limiter les causes de l’effet de serre aux gaz et à l’empreinte carbone de l’activité humaine, en ignorant l’influence prépondérante de la apeur d’eau et des nuages, ainsi que beaucoup d’autres facteurs, est une hérésie scientifique et une absurdité écologique. Les micros et nanoparticules, les pressions et dépressions, les océans, le bétonnage des villes, les rayonnements et les ondes, sont des phénomènes parmi bien d’autres qui jouent un rôle dans la formation des nuages, et donc modifient un climat en perpétuel changement.

    Aucun modèle unique n’est capable, pour prévoir le réchauffement mondial, d’intégrer ou d’essayer d’intégrer toutes les variables. Les modèles informatisés utilisés pas ces experts corrompus, basés sur des omissions et des incertitudes substantielles, ne sont pas fiables. Le climat se réchauffe effectivement, mais la méthode et les conclusions catastrophistes du GIEC sont plus que discutables. Ces devins scientistes, au service des gouvernements, ont ainsi produit avec l’aide de tous les mass médias, un climat de peur, un écran de fumée anxiogène et persistant pour masquer les réels dangers bien présents que sont les pollutions chimiques (air, eau, nourriture), électromagnétiques, nucléaires, particules fines, nanoparticules, métaux lourds, perturbateurs endocriniens... qui menacent effectivement la vie sur terre.

    Ce qui est caché crée l’illusion, la panique et la soumission à un système qu’il s’agit seulement de perfectionner en le verdissant, afin de développer un écocapitalisme profitable aux plus riches. L’écologie récupérée, dénaturée et falsifiée, sert maintenant de prétexte aux nouvelles servitudes modernes, permettant un pillage maquillé et effréné des derniers restes de vie à exploiter, détruisant la biodiversité, intoxiquant tous les écosystèmes. Le désastre est déjà là, l’extinction des espèces, l’intoxication chimique et la bouillie électromagnétique généralisée... Reporter la catastrophe sur un futur hypothétique en la limitant au réchauffement, c’est autoriser, au présent, son expansion mortifère multiforme.

    La propagande médiatique ne discute que de chiffres, de dates, de doses et de statistiques. Les caprices du climat mondial ne se modélisent pas dans leurs supercalculateurs, les aléas des interrelations des processus vivants ne se résument pas à une série de chiffres et de moyennes, les interactions hypercomplexes d’un écosystème global n’entrent pas dans leurs programmes étriqués, la nature ne s’informatise pas. Le climat est une variation permanente, une instabilité en interdépendance avec son milieu, un phénomène complexe et ingouvernable. Il n’y a pas de coupable, il n’y a que des interactions dans des ensembles multiples ouverts à leur environnement. Il n’existe pas de système isolé, car nous vivons dans un monde composé de relations. Isoler une partie, disséquer en fragments séparés un système d’interactions complexes détruit la compréhension de l’ensemble. L’écologie est une manière de comprendre l’ensemble dans ses interactions, incompatibles avec la fragmentation concurrentielle du système capitaliste qui sépare, catégorise, spécialise, expertise, divise pour mieux contrôler, mieux réprimer et mieux profiter.

    Les prédictions des experts gouvernementaux sont des suppositions scientistes, des commentaires idéologiques sur des hypothèses statistiques, des préjugés qui n’ont pas grand-chose à voir avec la recherche scientifique. La science nécessite un questionnement et une remise en cause permanents, c’est ce qui maintient sa réfutabilité, et donc la préserve du dogme. L’écologie récupérée est fragmentée, constituée de mesures chiffrées puis extrapolées, montées en représentations prédictives, en projections catastrophiques, administrant la réalité spectaculaire d’un capitalisme en décrépitude.

    Une prédiction statistique projetée dans nos représentations numériques n’est plus une hypothèse incertaine, mais bien une vérité d’une évidence implacable, une promesse indiscutable qui s’avère pourtant toujours décevante. La normalité idéologique représente le futur comme le seul modèle possible, une réalité inévitable à laquelle on doit se soumettre dès aujourd’hui.
    Les prophètes présagent l’avenir comme un devenir inéluctable, une fatalité de mauvais augure qui rend le présent acceptable. Mais ce maintenant illusoire n’est plus que dans cet avenir en devenir, le vécu s’étant perdu dans la représentation projetée, désintégrée dans son transfert.

    L’écologie est une création de l’esprit, un concept dénaturé, réduit à une idéologie intolérante où le futur remplace le présent. La nature n’existe pas, c’est une abstraction, un prétexte pour séparer et ainsi maintenir une distance entre l’humain et son environnement, entre soi et sa propre nature. Étrangers au monde nous ne sommes plus nous-mêmes, séparés de notre propre nature, la vie nous échappe.
    Tous ceux qui ne s’incluent pas dans la nature, renient leur propre nature humaine, la rendent étrangère à leur vie, la chosifient pour mieux l’exploiter, transformant ainsi l’humain en marchandise parasite de la vie.

    Le désastre est déjà dans notre vie quotidienne, il a intoxiqué ce qui reste de notre survie. Le monde marchand ravage une planète en ruine, et détruit la vie dont il tire profit avant qu’il ne soit trop tard. L’intoxication est biologique et mentale, les nuisibles sont au pouvoir, les décideurs sont des casseurs de vies.

    Lukas Stella, Double monde, 2020
    http://inventin.lautre.net/linvecris.html#double-monde
    --