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Professeur- Documentaliste. Ressources documentaires, numériques ou culturelles

  • Usbek & Rica - « Il faut absolument lutter contre l’invisibilisation des modérateurs de contenus »
    https://usbeketrica.com/fr/article/il-faut-absolument-lutter-contre-l-invisibilisation-des-moderateurs

    La première étape, c’est de lutter contre l’invisibilisation des modérateurs. Il faut absolument les sortir de l’ombre de leurs écrans, ce que cultivent les entreprises de réseaux sociaux avec un recours fréquent à de strictes clauses de confidentialité leur permettant d’échapper à tout examen public (des usagers, de la société civile, des régulateurs) et de maintenir des salaires bas. C’est aussi pour ne pas avoir à reconnaître combien ces réseaux sociaux peuvent être des canaux de diffusion pour du contenu répugnant, outrageant, choquant, bien loin de l’image qu’ils cherchent à cultiver auprès du grand public et surtout des annonceurs. « Ouvrez un trou sur Internet, il se remplira immédiatement de merde », souligne l’un de mes interlocuteurs dans le livre. Qui voudrait y être associé  ? Enfin, reconnaître l’existence d’un « intermédiaire », c’est mettre à mal le mythe fondateur d’Internet comme espace d’une expression démocratique libre et sans entrave. Pour responsabiliser ces acteurs, et ouvrir un débat sur les garde-fous à mettre en place, je crois à la pression du nombre. Journalistes, militants de la société civile, modérateurs en personne, universitaires comme moi… Nous sommes déjà quelques-uns à mettre ces métiers, ce travail, sur la place publique, à exposer les conditions de travail, et il faut absolument poursuivre dans cette voie.

    #RéseauxSociaux #Algorithme #Modération #GAFAM

    • Enfin, reconnaître l’existence d’un « intermédiaire », c’est mettre à mal le mythe fondateur d’Internet comme espace d’une expression démocratique libre et sans entrave.

      Difficulté ici : dans le « mythe fondateur d’internet », il n’a justement jamais été souhaité, voire même imaginé, que l’on centralise la quasi intégralité de l’expression publique (et notamment politique et militante) en un seul et unique endroit. Je pense même que, dans ce « mythe fondateur », si on avait décrit un tel endroit, évidemment il aurait été immédiatement évident qu’un tel endroit concentrerait également à la fois toute la merde et toute la censure possibles (parce que de manière assez extrême, on aurait re-décrit l’hyperconcentration de la télévision).