Avant propos inédit de Geneviève Fraisse à la réédition de son livre : Du consentement
Et une libération de l’écoute ?
Depuis l’automne 2017, notre société assisterait à une libération de la parole. La formule est passive et on ne sait pas « qui » a libéré la parole ; formule passive car on aime aussi souligner qu’elle s’est mécaniquement libérée ; image abstraite qui efface la cause de cette parole devenue publique. Cependant, on a vite compris que les femmes avaient « pris » la parole, geste affirmatif, et surtout subversif, puisque le contenu de cette parole est de dire la violence subie tout en désignant les auteurs de cette violence. Or, pour prendre la parole, il faut des moyens, notamment une solidité de vie personnelle, et une sécurité économique. C’est ainsi que MeToo a commencé, grâce à des femmes socialement fortes. D’où la possibilité, et désormais la nécessité, que l’écoute, jusque-là volontairement empêchée, soit libérée elle aussi.
▻https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/27/avant-propos-inedit-de-genevieve-fraisse-a-la-