François Isabel

Ni dieu, ni maître, nirvana

  • Une vidéo montrant des soldats azerbaïdjanais tuant des Arméniens ravive les tensions
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20221003-haut-karabakh-une-vid%C3%A9o-montrant-des-soldats-azerbaidjanais-tuant-

    Selon l’ONU, la vidéo pourrait constituer un « crime de guerre » si elle est authentifiée. Les faits se seraient produits mi-septembre, lors de l’incursion des forces azerbaïdjanaises en Arménie, tuant près de 300 soldats en quelques heures. Alors que les deux pays discutent d’un traité de paix, Bakou affiche son mécontentement autour du cessez-le-feu contrôlé par la Russie.

    Avec notre correspondant dans la région, Régis Genté

    La vidéo dure trente-neuf secondes, et est apparue dimanche 2 octobre sur les réseaux sociaux. On y voit des soldats crier en azéri sur d’autres soldats, cinq ou peut-être sept Arméniens, dans une zone rocailleuse. Ensuite, ces derniers sont exécutés à bout portant, dans un déluge de feu.

    Le bureau arménien pour la défense des droits de l’homme a authentifié la vidéo, affirmant qu’elle a été filmée lors de l’attaque azerbaïdjanaise du 13 septembre dernier. Le représentant spécial de l’UE pour le Caucase du Sud, Toivo Klaar a, lui, déclaré que « s’il est prouvé que la vidéo est authentique, il s’agit d’un crime de guerre qui doit faire l’objet d’une enquête ».

    D’autres vidéos ont gagné les réseaux il y a deux semaines, montrant notamment le corps mutilé de deux femmes servant dans l’armée arménienne.
    La paix en danger ?

    Cela crée une vive émotion côté arménien, alors que depuis près de six mois, les deux républiques sud-caucasiennes semblent faire des pas vers une paix durable autour de la question de la province sécessionniste du Haut-Karabakh.

    Cette dernière vidéo sort justement au moment où les ministres des Affaires étrangères d’Arménie et d’Azerbaïdjan étaient à Genève pour discuter d’un traité de paix. L’Azerbaïdjan affiche son mécontentement quant à la mise en œuvre de l’accord de pays signé après la médiation du président russe Vladimir Poutine, tout en donnant des signes contradictoires quant à sa volonté d’établir une paix durable dans la région.