La réalité dépouilla la fiction. Tout devint vrai
L’agencement des mots et des phrases, un récit du possible. Une journée célébrée. Le langage commun pour animer la memoire.
« La nuit du 23 avril 1789 fut une longue nuit de palabres, de plaintes et de colère », Paris et les provinces, la famine, les convois de grains attaqués, des émeutes de la faim, la vie au quotidien, « la colère monte autant que les salaires veulent baisser », la folie Titon, « C’est la revanche de la sueur sur la treille, la revanche du tringlot sur les anges joufflus », le saccage d’un palais, « ils désiraient savoir jusqu’où l’on peut aller, ce qu’une multitude si nombreuse peut faire », la cavalerie – feu à volonté !, des cadavres jetés, le fer rouge pour des émeutiers. Aux yeux des puissants, hier comme aujourd’hui, la révolte des humbles et des travailleurs et travailleuses n’est jamais légitime…
sur : Eric Vuillard : 14 juillet
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