Ok, alors, puisque la note de bas de page n° 16 de l’article de Lundi Matin a pu hérisser le poil de @colporteur (et j’en suis désolé), voici une analyse circonstanciée produite en 2015 par Philippe Corcuff à propos des Indigènes de la République :
▻http://www.grand-angle-libertaire.net/indigenes-de-la-republique-pluralite-des-dominations-et-conv
Le plan de l’article en question :
Introduction : les Indigènes de la République et l’intersectionnalité par un « Blanc » trouble
Dans ce texte, j’envisage le double problème de la pluralité des modes de domination, sous l’angle de ce qu’on appelle aujourd’hui, dans des secteurs des sciences sociales comme dans certains milieux militants, « l’intersectionnalité », et des convergences possibles entre mouvements sociaux émancipateurs. Je le fais sous un double plan analytique (l’analyse de ce qui est ou a été), puisant dans les outillages des sciences sociales, et normatif-prospectif (l’exploration de ce qui devrait et pourrait être), relevant de mes engagements militants comme du registre de la philosophie politique. Ce texte est donc un hybride entre logiques universitaire et militante.
a) Intersectionnalité
b) Le postcolonial et les Indigènes de la République
c) Une biographie militante cahoteuse
1 – Indigènes de la République : quelques rappels et mises en perspective
Le Mouvement des indigènes de la République est une association déclarée officiellement en préfecture en décembre 2005, suite à l’Appel « Nous sommes les indigènes de la République ! » de janvier 2005 [17]. Le MIR est devenu le Parti des Indigènes de la République en février 2010.
a) Un PIR marginal
b) Apports des Indigènes de la République à la critique sociale émancipatrice
2 – Intersectionnalité et modèle implicite de « la contradiction principale »
Porteurs du combat contre un type d’oppression souvent marginalisé par les autres forces émancipatrices, les Indigènes de la République insistent légitimement sur leur autonomie. Mais ils le font en basculant parfois implicitement de leur autonomie nécessaire à leur prédominance contestable vis-à-vis des combats contre les autres oppressions. C’est d’autant plus saugrenu eu égard à leur marginalité organisationnelle et politique. Ne vaut-il pas mieux sur ce plan l’auto-ironie libertaire qui ne cherche pas à masquer que nos organisations anarchistes peuvent se contenter de cabines téléphoniques pour se réunir ?
a) Tentation de l’arrogance
b) La tentation de « la contradiction principale » et du mouvement social « central » d’inspiration marxiste
3 – De quelques impensés et écueils des décoloniaux… empreints de préjugés coloniaux
À partir de la tentation globale de « la contradiction principale », on peut repérer une série d’impensés et d’écueils qui viennent la renforcer. Ces travers ont d’ailleurs souvent des liens historiques avec des dispositifs coloniaux. Comme quoi la décolonisation des esprits est un chemin difficile : ce qui ne concerne certes d’abord « les Blancs », mais aussi les Indigènes de la République…
a) L’unification comme mode de construction de la politique hérité de la forme de l’État-nation moderne… colonial
b) Un impensé quant à la critique libertaire de la représentation politique comme mode de domination
c) Un impensé quant à la singularité individuelle comme lieu d’expériences sociales plurielles et d’appartenances collectives
d) Des tentations culturalistes
e) L’angle unilatéral de l’explication coloniale
f) Dans le rapport aux associations des quartiers populaires : une arrogance para-coloniale ?
4 – Pistes pour des convergences possibles entre mouvements sociaux émancipateurs en contexte d’extrême droitisation
Commencent à se dessiner, en creux de cette étude critique et compréhensive de certains textes des Indigènes de la République et en pointillés, quelques axes possibles d’une reproblématisation de la question politique des convergences entre mouvements sociaux émancipateurs, en rapport avec le problème de l’intersectionnalité. Cela ne constitue toutefois qu’une esquisse partielle et provisoire.
a) Pluralisme et immanence à boussole
b) Un contexte d’extrême droitisation
Post-scriptum : Houria Bouteldja et le prétendu « philosémitisme d’État »
Si elles ont des interactions avec les questions traitées précédemment, les controverses suscitées par un récent texte de Houria Bouteldja avançant la notion de « philosémitisme d’État »[124] posent aussi des problèmes spécifiques que j’ai trouvé préférable de mettre à part du corps de mes réflexions quant à l’intersectionnalité et aux convergences émancipatrices.