François Isabel

Ni dieu, ni maître, nirvana

  • 50 agents de la RATP sont-ils en grève illimitée depuis 5 ans ? | TF1 INFO
    https://www.tf1info.fr/societe/ratp-50-agents-de-la-regie-des-transports-parisiens-sont-ils-en-greve-illimi

    En région parisienne, les métros et RER sont très affectés par le mouvement de grève de ce 10 novembre. En marge de ce mouvement social d’ampleur, une information surprenante a été relayée : depuis près de 5 ans, la RATP ferait face à une grève illimitée d’une cinquantaine d’agents. Des éléments avancés par le Figaro et que TF1info est en mesure de confirmer.
    L’entreprise ne peut pas agir

    Une source proche de ces dossiers, contactée ce jeudi 10 novembre, indique que les éléments mis en avant par le quotidien sont justes. Les collaborateurs de la RATP qui sont en grève illimitée « ne touchent aucun salaire, mais conservent leur accès à la protection sociale de l’entreprise », nous précise-t-on.

    Comment font-ils pour vivre sans les ressources de leur travail ? Impossible de répondre à cette question, le profil de ces grévistes quelque peu particuliers n’étant pas détaillé. Tout juste nous confirme-t-on qu’ils ne peuvent « pas être licenciés », puisqu’ils se trouvent protégés par le droit de grève.

    Il faut souligner que cette situation ne concerne qu’un nombre très restreint de salariés au sein de la RATP, qui compte pas moins de 69.000 collaborateurs. Pour autant, au sein de l’entreprise, une telle forme de grève sur du très long terme est considérée comme un « dévoiement de la loi et du droit de grève ». Si bien que la RATP aurait « sollicité le législateur », a appris TF1info, afin que la position des quelques dizaines de salariés concernés puisse être éclaircie et régularisée.

    • la RATP aurait « sollicité le législateur », a appris TF1info, afin que la position des quelques dizaines de salariés concernés puisse être éclaircie et régularisée.

      Grève illimitée, 2 mots, c’est pas clair ? Il leur faut un dictionnaire aux managers ?

      Et donc, je poursuis la lecture, c’est aussi irrégulier, si ça a besoin d’être régularisé.

      On voit venir la régularisation par éjection unilatérale via licenciement pour faute grave, abandon de poste, illégal donc, et abus du non-droit de grève.

      Merci Macron !

    • Les syndicats assurent qu’ils alertent depuis longtemps sur la baisse d’attractivité de leurs métiers. Et la perspective très proche de la privatisation ne fait rien pour améliorer le tableau. L’ouverture à la concurrence des bus parisiens et de la petite couronne est en effet prévue pour le 1er janvier 2025. Progressivement, elle devrait concerner l’ensemble des transports publics d’Île-de-France, à l’horizon 2040 pour les métros et les tramways.

      Pour s’adapter à cette nouvelle donne, la RATP a commencé à modifier les conditions de travail, augmentant pour l’instant le temps de travail annuel de 20 heures. Les conducteurs et conductrices des lignes de bus concernés par la privatisation ont aussi reçu des documents leur expliquant qu’ils pourraient être transférés dans une autre entreprise. Et partout dans l’entreprise, l’angoisse monte, et les débrayages se multiplient, qu’ils soient courts ou qu’ils s’ancrent dans le temps, par exemple à l’atelier de réparation de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), où une cinquantaine de salarié·es organisent une grève tournante depuis fin octobre, comme Libération l’a raconté.

      La dégradation du rythme de passage des bus et des métros est désormais tangible pour les habitant·es de la région parisienne. Comme Mediapart l’a détaillé récemment, la RATP assume sa part de responsabilité concernant le manque de main-d’œuvre, mais précise aussi qu’elle a baissé son offre en concertation et avec l’accord de la Région. Ce que cette dernière dément de manière particulièrement véhémente.

      Pourtant, Île-de-France mobilités a bien décidé de maintenir une offre de transports inférieure à ce qu’elle était avant la pandémie, principalement sur le réseau de bus. Et le but est clair : faire des économies. Car IDFM est dans une très mauvaise passe financière. Il y a peu, Valérie Pécresse a rappelé qu’il manquait 950 millions d’euros annuels à l’autorité organisatrice des transports. Elle a demandé l’intervention de l’État, et menacé de faire passer le prix du passe Navigo mensuel de 75 à 100 euros. Un détail sur lequel Gabriel Attal a sans doute oublié de se prononcer sur BFMTV.

      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/101122/greve-massive-la-ratp-mobilisation-chetive-ailleurs-pour-la-cgt

    • Une intox patronale pour disqualifier la #grève

      Contactés par CheckNews, deux représentants syndicaux assurent qu’ils n’étaient pas au courant de cette situation. « A première vue, ce ne sont pas des gens comme étant identifiés à la CGT », rapporte Vincent Gautheron, secrétaire de l’union syndicale CGT-RATP. Pour lui, ces 50 grévistes cités par l’entreprise « restent salariés dans le sens où juridiquement un contrat les lie à la RATP », mais ne le sont plus vraiment : « Ils n’ont plus de salaire RATP depuis cinq ans. Quand vous êtes toujours en grève au bout de cinq ans, ce n’est pas que vous êtes en grève, c’est que vous faites autre chose. » Vincent Gautheron fait le parallèle avec ce qui se passe pour certains salariés démissionnaires : « Ils ne viennent plus du tout mais ne font pas forcément la démarche administrative de démissionner, et la RATP est obligée de tenir un conseil de discipline pour constater que le salarié est licencié. » Sauf qu’un salarié déclaré comme étant en grève, lui, ne peut être licencié.

      « Pas intégrés dans la masse salariale »

      Quoi qu’il en soit, le secrétaire syndical s’étonne de l’accusation selon laquelle ces agents continueraient de jouir de tous les avantages offerts par l’entreprise. « S’ils bénéficient de la complémentaire santé, c’est qu’ils adressent à la mutuelle le règlement de leur forfait. Mais peut-être qu’au lieu que ça passe par la cotisation salariale, ils versent directement par chèque le règlement de leur adhésion », pose-t-il. En outre, juge Vincent Gautheron, « ce n’est pas possible non plus qu’ils bénéficient des avantages type chèques-cadeaux ou autres » qui, selon lui, sont versés « par l’intermédiaire du comité d’entreprise » et portent « sur la masse salariale » – terme désignant le cumul des rémunérations brutes des salariés de l’entreprise. « Si depuis cinq ans ils ne sont pas payés par la RATP, ils ne sont pas intégrés dans la masse salariale. »

      On aurait donc affaire à des individus toujours décomptés dans les effectifs de la RATP, sans pour autant s’être maintenus au travail. Baptiste Arsale, secrétaire général de l’Unsa Transport, suggère une autre piste : il pourrait s’agir d’individus périodiquement en grève mais en se déclarant systématiquement sur le même préavis de grève illimité. Quand un agent se déclare en grève, « plusieurs préavis » s’offrent à lui. « Pour cette journée du 10 novembre, tous les syndicats avaient un préavis de grève propre. » Et « effectivement, il y a trois préavis de grève illimités, dont un de la CGT, un de FO et un de l’Unsa. Le nôtre, par exemple, date de plus de quatre ans », détaille-t-il. Si ces préavis courent toujours, c’est que la grève illimitée ne prend fin que lorsque le syndicat qui a déposé le préavis prononce la reprise du travail. En dehors de ce prononcé, rien ne permet d’affirmer que la grève est terminée, pas même une reprise effective du travail.

      « Etat dramatique du dialogue social »

      De fait, estime Baptiste Arsale, « il y a sûrement 50 agents qui depuis cinq ans, à chaque fois qu’il y a une grève, se déclarent sur le préavis de grève illimité. S’il y a une grève demain ou la semaine prochaine, ils feront machinalement la même chose. Mais ça ne fait pas cinq ans qu’ils sont en grève ».

      Impossible de valider l’une ou l’autre des hypothèses des responsables syndicaux, puisque l’entreprise confirme la situation à la presse, tout en s’abstenant de donner le moindre détail sur celle-ci. Quelle que soit la situation réelle de ces salariés, les syndicats s’accordent sur le fait que l’« information » dégainée par l’entreprise vise uniquement à décrédibiliser le mouvement en cours. « La RATP joue sur des préavis de grève illimités qui ont été déposés il y a plusieurs années, en toute légalité. Ils s’en servent pour dire que tout le monde peut se mettre en grève facilement. Qu’ils veuillent modifier les règles, très bien, mais ça ne change rien à l’état dramatique du dialogue social à la RATP », déplore Baptiste Arsale. « Et puis, dit-il, on parle de 50 personnes sur plus de 60 000 salariés. »

      https://www.liberation.fr/checknews/50-salaries-en-greve-depuis-cinq-ans-les-syndicats-desamorcent-la-bombe-s

      #Ratp

    • Les pauvres, en plus, ils si prennent Jean Castex - le retour - dans les gencives :

      À l’appel des syndicats unis, les métros et RER franciliens ont été quasiment mis à l’arrêt ce jeudi, au lendemain de la validation par le Parlement de l’arrivée de

      Jean Castex au poste de PDG de la RATP.

      / ibid Mediapart 10.11.22

      Merci Macron !