François Isabel

Ni dieu, ni maître, nirvana

  • Paris a perdu 10 000 élèves du premier degré en deux ans
    https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/paris-75000/paris-a-perdu-10-000-eleves-du-premier-degre-en-deux-ans-263272ae-6a9b-

    La baisse de la démographie scolaire parisienne se poursuit. Après une baisse inédite de 5 % en 2021, les effectifs publics de maternelle et élémentaire de la capitale ont de nouveau fondu de 3,6 % en septembre, pour compter désormais 108 500 élèves, contre environ 119 000 en 2020.

    Le nombre d’élèves du premier degré dans la capitale est en baisse continue depuis une décennie. Depuis 2012, Paris a perdu 28 000 élèves, selon le rectorat, qui anticipe une poursuite de cette tendance mais "moins forte", avec 9 000 élèves en moins sur les trois prochaines années.

    Fermetures de classes et fusions d’écoles

    Pour cette rentrée, académie et mairie tablaient sur un moindre exil – 3 000 élèves en moins – mais "les familles ne nous informent pas six mois à l’avance" de leur départ, a souligné Patrick Bloche, l’adjoint à l’éducation de la maire Anne Hidalgo.

    En conséquence, une cinquantaine de classes ont fermé à la rentrée, "soit moins de 1 %" des 5 500 classes parisiennes, précise l’adjoint qui prévoit un "impact plus important" en 2023.

    "Il peut y avoir des fermetures mais également, de manière moins douloureuse, des fusions d’écoles", dit Patrick Bloche pour qui "tout dépendra des moyens fournis par le ministère".

    Avec environ "50 000 élèves en moins en France", la baisse démographique scolaire à Paris "s’inscrit dans la baisse de la démographie nationale", relativise l’élu socialiste qui reconnaît une tendance "plus forte proportionnellement à Paris".
    Une baisse pour moitié due aux déménagements

    Pour Patrick Bloche, cette baisse s’explique dans 54 % des cas par les "migrations de familles" dans le reste de l’Ile-de-France ou en province. Outre « l’effet Covid » et le développement du télétravail, l’adjoint voit dans ces départs le résultat de la « pression immobilière, les montants des loyers – malgré leur encadrement – ou la réduction de l’offre locative privée ».

    La capitale perd près de 10 000 habitants par an depuis une décennie.

    Les autres facteurs sont la "baisse de la natalité", ce qui représente 32 % du reflux, et le départ de 600 élèves vers des écoles privées sous contrat (14 %), avance Patrick Bloche.

    En tout, 21,7 % des élèves scolarisés à Paris le sont désormais dans le privé sous contrat, des proportions qui peuvent monter "jusqu’à 40 %" dans les arrondissements de l’ouest, indique Patrick Bloche.