• Ce que Poutine a en tête pour 2023 : scénarios pour une sortie de conflit – Le Courrier des Stratèges
    https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/12/03/ce-que-poutine-a-en-tete-pour-2023-scenarios-pour-une-sortie-

    Titre attrape clics : je ne sais pas si c’est ce que VVP a en tête, mais c’est un point de vue russe argumenté sur la situation et les perspectives, y compris à long terme

    Comment Poutine et les dirigeants russes perçoivent-ils le déroulement et les perspectives de ce qu’ils appellent, depuis le départ « Opération Militaire Spéciale » ? Il nous a semblé intéressant, dans le cadre de notre nouvelle rubrique « Vu de Russie et de Chine », de donner le point de vue d’un universitaire russe, professeur à la Higher School of Economics de Moscou, où il dirige le Center for Comprehensive European and International Studies de la Faculté dédiée aux études sur l’Economie mondiale et les Affaires internationales. Nous sommes tellement habitués à entendre le point de vue occidental sur la guerre d’Ukraine que nous nous demandons rarement comment les Russes voient le conflit. Deux éléments sont frappants dans ce qui suit :
    (1) L’absence de triomphalisme militaire dans l’évaluation du conflit - à l’opposé du discours occidental à propos de l’Ukraine.
    (2) Mais l’élément le plus neuf de ce texte est une analyse en profondeur de l’effet des sanctions sur l’économie russe. Le professeur Kashin explique pourquoi les sanctions occidentales n’ont pas eu l’effet escompté à court et moyen terme. Au contraire, l’économie russe s’en sort plutôt mieux que prévu. En revanche, explique-t-il, les sanctions occidentales - en particulier celles de l’Union Européennes - obligent la Russie à penser des « changements profonds ».

    • Mais l’essentiel est que le sort de l’Ukraine, en tant que telle, n’intéresse au premier chef aucun des acteurs. Très probablement, ce n’est pas d’un intérêt primordial, même pour les dirigeants de l’Ukraine elle-même, qui se préoccupent surtout de leur propre avenir, de leur bien-être et de leur survie politique.

      Ce que je racontais en février-mars. Peu nous importe, en Occident de transformer l’Ukraine en nouvel Afghanistan ou Irak ou Syrie. L’important est que la leçon soit retenue par le monde entier, et les russes en premier lieu. Si leçon il y a à la fin.

    • MR : Y a-t-il des raisons de croire à la possibilité d’un scénario de compromis pour mettre fin au conflit sans perdre la face des deux côtés ?

      VK : Oui, il y en a. Mais il est encore trop tôt pour dire que les parties sont prêtes à conclure un tel accord. Et ce ne sera certainement pas un accord entre la Russie et l’Ukraine, même s’il est officialisé comme tel. En réalité, il s’agira sous une forme ou une autre, d’un accord entre la Russie et les États-Unis, même si Moscou et Washington nient le fait de mener de telles négociations sur l’Ukraine. Sans leur compréhension mutuelle, cela n’a pas de sens. Cela est dû au fait que la partie russe ne croit pas à l’autonomie de l’Europe et, de plus, ne croit pas à l’autonomie de l’Ukraine. Moscou ne sera pas prêt à conclure des accords de fond avec la partie ukrainienne.

      Le sort des accords Minsk et Minsk II sont de bons indicateurs à cet égard.