• « détermination » mais faut pas gâcher les fêtes de fin d’année, quand même hein.

    Tous les membres de l’intersyndicale ont aujourd’hui le sentiment que le report de l’âge d’ouverture des droits à une pension est inéluctable. Si l’exécutif confirme son intention, « il y aura de la conflictualité sociale », a, de nouveau, mis en garde Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, lundi, sur France 2. Désireux de prouver la détermination de ses troupes, il a précisé que la centrale cédétiste « animera » la mobilisation qui se dessine en janvier avec les autres organisations de salariés.

    Réforme des retraites : les syndicats préparent la riposte
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    Réforme des retraites : les syndicats préparent la riposte

    Alors qu’Emmanuel Macron a réaffirmé le caractère « indispensable » d’un report de l’âge légal, les partenaires sociaux veulent s’organiser pour peser dans les discussions sur la future réforme.

    Les syndicats s’immergent peu à peu dans une ambiance de veillée d’armes. Lundi 5 décembre, huit organisations de salariés et cinq mouvements représentant les lycéens et les étudiants devaient, une fois de plus, se réunir au sujet de la réforme des retraites. L’un des principaux points à l’ordre du jour est d’avancer dans la préparation d’une action collective contre le projet de l’exécutif, que les protagonistes dénoncent unanimement.

    La rencontre était prévue alors qu’Emmanuel Macron vient de réaffirmer le caractère « indispensable » des transformations à entreprendre, afin de « sauver le système [de pensions] ». « Le seul levier que nous avons, c’est de travailler plus longtemps », a martelé le président de la République, samedi, sur TF1, en soulignant que « les besoins de financement sont massifs et vont continuer de s’accroître ». Dans un entretien fleuve accordé au quotidien Le Parisien de dimanche, le chef de l’Etat reconnaît que l’« effort » demandé ne réjouit personne, tout en insistant sur les mesures de « justice et d’équité » qui sont à l’ordre du jour : relèvement de la pension minimale pour les personnes ayant accompli une carrière complète, prise en compte de la pénibilité des métiers, dispositions dérogatoires pour ceux qui sont entrés tôt dans la vie active…

    Les déclarations de M. Macron s’ajoutent à celles faites par Elisabeth Borne dans une interview au Parisien, daté de vendredi. Esquissant les contours de la réforme, la première ministre indique que celle-ci sera dévoilée « avant les vacances de Noël », pour être examinée au Parlement durant le printemps 2023 puis mise en œuvre à partir de l’été. Mme Borne soutient par ailleurs qu’aucune décision n’a été arrêtée, s’agissant du relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, tout en rappelant que « l’engagement » de M. Macron, durant la campagne présidentielle, était d’aller progressivement vers 65 ans.
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    Cette prise de parole a beaucoup irrité les syndicats, car elle leur a donné l’impression que la messe était dite alors même que l’exécutif vient d’ouvrir un dernier « cycle de concertation » sur « l’équilibre » financier des régimes de pensions avec les organisations de salariés et d’employeurs. « Nous ne comprenons pas la stratégie de la première ministre quand celle-ci s’exprime par voie de presse pour présenter des éléments pas vraiment ficelés de la réforme des retraites, confie Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT. Il s’agit d’un non-sens, d’autant que les discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur ce dossier se poursuivent. »
    « Aucune ambition sociale »

    « C’est assez désagréable », renchérit Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. Sur Franceinfo, François Hommeril, le président de la CFE-CGC, a laissé exploser sa colère, vendredi : « On a atteint la limite du foutage de gueule », a-t-il lâché, en se demandant « si ça va[lait] le coup » de participer encore aux consultations lancées par le pouvoir en place. « Visiblement, tout est écrit, a-t-il ajouté. Franchement, on n’a plus envie de cautionner tout ce cinéma. »

    Les responsables syndicaux se disent d’autant plus mécontents que les quelques orientations livrées par le gouvernement sur la teneur de son projet n’augurent rien de bon, selon eux. « A ce stade, on perçoit de la frilosité pour apporter de véritables réponses aux travailleurs exerçant des tâches pénibles », estime Cyril Chabanier, le président de la CFTC. En matière d’emploi des seniors et de prévention de l’usure professionnelle, les premières indications fournies « ne montrent aucune ambition sociale », abonde M. Ricordeau.
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    Tous les membres de l’intersyndicale ont aujourd’hui le sentiment que le report de l’âge d’ouverture des droits à une pension est inéluctable. Si l’exécutif confirme son intention, « il y aura de la conflictualité sociale », a, de nouveau, mis en garde Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, lundi, sur France 2. Désireux de prouver la détermination de ses troupes, il a précisé que la centrale cédétiste « animera » la mobilisation qui se dessine en janvier avec les autres organisations de salariés.

    La rencontre de lundi ne devrait pas déboucher sur une prise de décision quant à la date du passage à l’action. « Nous attendons que les annonces gouvernementales soient faites pour fixer le moment où le mouvement sera enclenché », explique Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Pour lui, il est important de montrer que « l’on joue encore le jeu de la concertation », malgré la sensation de plus en plus prégnante que les consultations sont « de pure forme ». Ensuite, insiste Mme Verzeletti, tout l’enjeu consistera à structurer une riposte qui ne se limite pas « à une journée » : il faudra s’inscrire dans la durée, en recourant à l’arme de la « grève ».

    Bertrand Bissuel

    #syndicalisme #luttes_sociales

    • @colporteur
      Oui, c’est le discours habituel, depuis des lustres, quel que soit le parti au pouvoir. Macron reprend le fil de l’histoire sur les retraites là où elle s’est interrompue avec la pandémie. Il y avait eu une mobilisation sociale vraiment atypique, du point de vue des repères syndicaux classiques, largement tributaire de ce qui s’était passé avec les gilets jaunes : ambiance générale hors du commun, AG interpro, cortèges comportant autant voire plus de personnes (avec nombres de syndiqués, dont moi-même) devant le carré de tête que derrière... Arrivera-t-on a reprendre le fil de cette histoire ?

    • ha... alors nous nous sommes croisés et pour ainsi côtoyés.
      pour ma part, ce qui s’est levé en 2016 a pourri vérolé par l’obscurantisme qui s’est imposé avec le covid. et si j’espère un démenti, qui viendra inévitablement... un jour, je n’ai aucune idée de la manière dont il se produira, ni depuis quelles luttes, composantes, expériences, perspectives.
      (par ailleurs, il en faut beaucoup pour que dans Le Monde transparaisse quelque chose d’un conflit social ici)

    • Que Macron organise méticuleusement le saccage des retraites, c’est dans l’ordre des choses de la part d’un domestique du capital. En revanche, penser sérieusement (et donc sans rire) que les confédérations syndicales « organisent la riposte », c’est une vue de l’esprit engourdi de journalistes peu méticuleux dans leurs analyses.