Que l’impérialisme se cache derrière des discours à dormir debout sur la démocratie et la liberté, pas étonnant. Ils nous refont à chaque fois le coup. La réalité, naturellement, est d’une autre nature. Maintenant, ce que raconte Seymour, même si ces dires n’ont rien d’étonnant, il faut s’en méfier un brin – le type a glissé dans le conspirationnisme depuis un petit moment...
La #guerre qui ravage l’#Ukraine, que les classes populaires ukrainiennes et russes paient au prix fort, n’est donc pas seulement une agression du dictateur du Kremlin contre un voisin plus petit. Elle est le dernier épisode en date de trois décennies de pressions incessantes des États-Unis et de leurs alliés de l’Otan sur la Russie, pour réduire sa #zone_d’influence en faisant basculer dans la leur le maximum de territoires issus de l’URSS. À ce titre, l’offensive en cours déclenchée par Poutine s’inscrit dans une stratégie défensive de la Russie face à la poussée de l’#impérialisme.
Mais, comme Roosevelt et Staline en leur temps, Biden et Poutine se comportent en bandits à la fois rivaux et complices. Malgré la campagne politico-médiatique du monde occidental qui présente Poutine comme un dictateur sanguinaire, les dirigeants impérialistes, s’ils cherchent effectivement à affaiblir la Russie, ne cherchent pas à se passer de celui qui la dirige. Ils ont besoin de son régime à poigne, qui assume un rôle irremplaçable de gardien de l’ordre mondial et de la stabilité sociale sur une portion de la planète, y compris au-delà des frontières de la #Fédération_de_Russie. Ainsi, ils n’ont rien trouvé à redire quand, en janvier dernier, #Poutine a envoyé ses parachutistes pour aider le dictateur du #Kazakhstan à mater une révolte ouvrière. Il est significatif que, lorsque le président des #États-Unis, venu à la fin mars passer en revue les troupes américaines stationnées en Pologne, a déclaré : « Cet homme ne peut pas rester au pouvoir », son entourage l’a immédiatement recadré, affirmant que le départ de Poutine n’était pas leur objectif. Mais en même temps, bien sûr, ils veulent un État russe suffisamment faible pour qu’il ne puisse pas entraver les affaires de leurs capitalistes ni contrer les manœuvres de leurs diplomates et services secrets dans cette même région. Le secrétaire d’État à la Défense, #Lloyd_Austin, l’a explicité le 24 avril, depuis Kiev : « Nous voulons maintenant voir la Russie affaiblie à un point tel qu’elle ne puisse pas recommencer des choses comme envahir l’Ukraine. »
Jusqu’à quel point les dirigeants américains veulent-ils affaiblir la #Russie ? Que sont-ils prêts à concéder à Poutine, y compris sur le dos de l’Ukraine, qui fournit la chair à canon tandis que l’Amérique fournit les #armes ? Le Kremlin a envahi l’Ukraine avec un objectif affiché : obtenir sa neutralité et la garantie que l’#Otan n’y installera aucune base. Après avoir échoué à faire tomber Kiev et le gouvernement #Zelensky, quel compromis Poutine est-il prêt à accepter ? La réponse à ces questions dépendra du rapport de force sur le terrain, de la réussite ou de l’échec de la nouvelle offensive russe centrée sur le Donbass. Pour les dirigeants américains, affaiblir la Russie, cela signifie prolonger la guerre en renouvelant les stocks de munitions et en augmentant encore les livraisons d’armes.