• Sûreté nucléaire : inquiétudes et appel à la grève après l’annonce d’une réforme des organismes de contrôle
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/16/surete-nucleaire-vives-inquietudes-et-appel-a-la-greve-apres-l-annonce-d-une

    « Aujourd’hui, nous sommes un peu dans la même circonstance [qu’en 2006], a estimé jeudi Bernard Doroszczuk, le président de l’ASN. Il y a une impulsion de relance du nucléaire qui est en cours de débat et le gouvernement veut aussi franchir une nouvelle étape pour consolider l’ensemble du dispositif d’expertise, de contrôle et de recherche. »
    Outre le dossier des nouveaux réacteurs, dont le gouvernement souhaite lancer la construction, le gendarme du nucléaire aura à se prononcer prochainement sur un grand nombre de sujets : la prolongation du parc actuel au-delà de cinquante et même soixante ans, l’autorisation de création du centre d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo ou encore le projet de petit réacteur modulaire « Nuward » d’EDF.

    • Alors qu’il souhaite lancer de nouveaux réacteurs, le gouvernement a fait savoir, le 8 février, qu’il voulait démanteler l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire pour « fluidifier » les processus, entraînant de vives réactions.
      […]
      Dans la foulée du premier conseil de politique nucléaire, le gouvernement a en effet lancé, à la surprise générale, le 8 février, le démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) pour mettre en place un « pôle unique et indépendant de sûreté ». Selon la lettre de mission signée par la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, les compétences techniques de l’IRSN doivent être « réunies » avec celles de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Cette fusion vise notamment à « renforcer l’indépendance du contrôle » et à « consolider et fluidifier » le processus d’examen technique et de prise de décision, « pour répondre au volume croissant d’activité lié à la relance de la filière ».

      #renforcer_l'indépendance du contrôle !
      la #novlangue sans aucun frein : le CEA fait partie du consortium qui développe le #Nuward. Associer l’industriel qui conçoit et l’organisme de contrôle, c’est la porte ouverte à la catastrophe. Oui, oui, il y aura une grande muraille entre conception et contrôle, bien sûr.

      Bon, c’est pas le même secteur, mais vous vous rappelez certainement du 737 Max, de la FAA et de la certification du M-CAS…

    • en 2020, une lettre signée par la ministre de l’écologie affirme « la nécessité de ne pas découpler les missions d’expertise et de recherche concourant à l’évaluation du risque nucléaire et radiologique des sphères civiles et de défense ». Soit l’inverse de ce que demande aujourd’hui le gouvernement. [...] la titulaire du ministère s’appelle alors Élisabeth Borne.

      https://seenthis.net/messages/991096

    • point de vue « équilibré »…
      les arguments des deux côtés

      Sûreté nucléaire : vers une seule entité et de nombreuses questions | Connaissances des énergies
      https://www.connaissancedesenergies.org/afp/surete-nucleaire-vers-une-seule-entite-et-de-nombreuses-que

      […]
      « L’ASN est une autorité indépendante et le restera », insiste son président Bernard Doroszczuk, qui multiplie les exemples : « ses décisions ont conduit à des retards pour la mise en service de l’EPR, à l’arrêt de quatre réacteurs du Tricastin en 2017, à des examens approfondis après la corrosion de circuits » signalée par EDF...

      « Dans l’organisation future, il y aura toujours deux phases séparées, une expertise autonome et l’instruction », explique-t-il auprès de l’AFP, « et les experts pourront défendre directement leur position face au collège décideur », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

      (c’est moi qui graisse, #grande_muraille, toussa, toussa…

      pour rester dans la ligne de mon commentaire, c’est sûr que remplacer un organisme indépendant (avec, quand même, on est en France…, plein de liens avec les autres intervenants du secteur) par une branche autonome d’un futur établissement intégré, c’est renforcer l’indépendance

    • même la PQR s’y met…

      La relance du nucléaire se ferait-elle à marche forcée ? - Économie - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/economie/la-relance-du-nucleaire-se-ferait-elle-a-marche-forcee-20-02-2023-13282

      Réveil du Conseil de politique nucléaire, débat public court-circuité, appel à l’épargne populaire, indépendance de la sûreté affaiblie… La relance du nucléaire brûlerait-elle les étapes ?
      […]
      La sécurité mise à mal ?
      Les salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sont appelés à la grève, ce lundi 20 février, pour protester contre son démantèlement. Il serait incorporé dans un ensemble comprenant l’Autorité de sûreté nucléaire et le Commissariat à l’énergie atomique. Le gouvernement prétend vouloir « renforcer l’indépendance du contrôle » alors que cette fusion fait redouter le double écueil d’un rapprochement entre l’expertise technique et la décision politique, de l’affaiblissement de la recherche. Cette réforme de la gouvernance, prévue dans un amendement au projet de loi d’accélération du nucléaire, apparaît comme un nouvel outil pour aller vite. Au détriment de la sécurité nucléaire ?