marielle 🐱

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • GalilĂ©e contre GPT-3 ? | Hubert Krivine 1 mars 2023
    ▻https://www.contretemps.eu/galilee-gpt-3-intelligence-artificielle-krivine

    Dans cet article, le physicien Hubert Krivine – auteur de nombreux ouvrages, dont L’#IA peut-elle penser ? – analyse la maniĂšre dont fonctionne #GPT-3 (Generative Pre-trained Transformer 3) et, Ă  partir de rĂ©flexions sur les sciences modernes qu’il poursuit depuis plusieurs livres, revient sur les limites de l’intelligence artificielle.

    ...Ce trĂšs bref rappel des limitations de l’IA fait, venons-en Ă  son utilisation avec GPT-3. GTP-3 est un traitement automatique de langue (TAL). MĂȘme s’il donne l’impression de rĂ©pondre Ă  des questions, il n’est pas du tout fait pour ça. Sur une base gigantesque de donnĂ©es, il cherche dĂšs qu’un mot (ou une phrase) est proposĂ©e, l’occurrence la plus vraisemblable du mot suivant, puis il itĂšre. Un peu comme votre tĂ©lĂ©phone portable le fait, mais ici sur une base de donnĂ©es des milliards de fois plus grande. Il a beaucoup de problĂšmes, mais la recherche du vrai est le cadet de ses soucis. Un exemple que je connais assez bien : qui est l’auteur de ce papier ? La rĂ©ponse a Ă©tĂ© :

    Hubert Krivine est un mĂ©decin, ancien militant politique et Ă©crivain français. Il est surtout connu pour son engagement politique dans les annĂ©es 60 et 70 en France, comme membre de l’Organisation communiste internationaliste (OCI) et de Lutte OuvriĂšre. Il a Ă©tĂ© Ă©galement membre du Parti de Gauche pendant quelques annĂ©es. Il est aussi connu pour son engagement en faveur de la cause palestinienne et pour ses positions controversĂ©es en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre. Il a Ă©crit plusieurs livres sur les sujets politiques et historiques. Il est aujourd’hui retraitĂ© de la politique active mais continue de s’exprimer sur des sujets qui lui tiennent Ă  cƓur.

    Pour quelqu’un ignorant tout de l’affaire, la rĂ©ponse, Ă©crite en bon français, est bluffante de vĂ©racitĂ©. Mais elle est simplement fantaisiste, elle met bout Ă  bout des mots qui peuvent « aller ensemble » qui ont Ă©tĂ© pĂȘchĂ©s par proximitĂ© dans des textes diffĂ©rents. C’est une source inĂ©puisable et automatique de fake news. Sur la mĂȘme requĂȘte faite un peu plus tard (les rĂ©ponses ne sont jamais les mĂȘmes)j’apprends que je suis mort en 2020. Ce que j’ignorais


    WikipĂ©dia fonctionne, pourrait-on dire, Ă  rebours de cette logique. Il est le fruit de connaissances (et pas de mots) collectĂ©es, en principe vĂ©rifiĂ©es et surtout il fournit ses sources. C’était un pari audacieux dans les annĂ©es 2000 que de faire fonctionner une encyclopĂ©die sans rĂ©dacteur attitrĂ©, mais reposant sur une collaboration autodisciplinĂ©e de ses lecteurs. Pari gagnĂ© : en nombre d’erreurs il le dispute aux grandes encyclopĂ©dies, comme l’EncyclopĂ©dia Britannica ou Universalis. Et surtout il se rĂ©actualise en permanence, ce que ne peut pas faire GPT-3. On nous promet une nouvelle version GPT-4, avec correction humaine des plus gros biais. Reviendriait-on alors Ă  une logique WikipĂ©dia ?
 On verra.

    Mais quel rapport avec ce vieux GalilĂ©e citĂ© en prologue de ce papier ? C’est qu’au lieu de chercher la vĂ©ritĂ© « dans le monde et la nature », GPT-3 ne peut que se limiter Ă  la chercher dans « les textes » dĂ©jĂ  produits et mĂȘme pire, dans les assemblages de mots fabriquĂ©s sur leur probabilitĂ© d’occurrence piquĂ©e un peu partout. La dĂ©marche scientifique interroge certainement la littĂ©rature. Pas pour y trouver une rĂ©ponse, mais pour aller au-delĂ . Pour questionner intelligemment la nature, en s’aidant des connaissances acquises...

    • Le groupe de mĂ©dias allemand Axel Springer invoque l’intelligence artificielle pour supprimer des postes
      ▻https://www.letemps.ch/economie/groupe-medias-allemand-axel-springer-invoque-lintelligence-artificielle-supp

      Le groupe de mĂ©dias allemand Axel Springer a annoncĂ© mardi des suppressions d’emplois chez le tabloĂŻd Bild et le gĂ©nĂ©raliste Die Welt, motivĂ©es par l’intelligence artificielle susceptible dĂ©sormais de « remplacer » les journalistes.

      « L’intelligence artificielle va rĂ©volutionner le journalisme et l’industrie des mĂ©dias, en pouvant soutenir – ou remplacer – le journalisme », affirme le patron du groupe, Mathias Döpfner, dans une lettre aux salariĂ©s obtenue par l’agence de presse AFP.

      « La crĂ©ation journalistique (avec les reportages, scoops et Ă©ditoriaux) devient le cƓur » de mĂ©tier tandis que la « production » journalistique va devenir un « sous-produit », poursuit-il.
      La mise en page, la correction, la production sont visées

      Ce travail de production est « de plus en plus automatisĂ© » en raison de l’importance croissante de l’intelligence artificielle, affirme Mathias Döpfner, citĂ© Ă©galement dans un communiquĂ©.

      Il y aura par consĂ©quent « une rĂ©duction significative des emplois dans les domaines de la production, de la mise en page, de la correction et de l’administration », selon ce courrier, qui ne mentionne pas de nombre de dĂ©parts prĂ©cis.
      Il faut, aussi, améliorer les résultats

      L’objectif du groupe berlinois est « d’amĂ©liorer les bĂ©nĂ©fices d’environ 100 millions d’euros au cours des trois prochaines annĂ©es grĂące Ă  une augmentation des ventes et Ă  des Ă©conomies de coĂ»ts ». Axel Springer emploie actuellement environ 18 000 personnes dans le monde, dont 3 400 journalistes.

      La stratĂ©gie affirmĂ©e ces derniers temps est celle du « tout numĂ©rique », selon Mathias Döpfner. En 2022, 85% des ventes et plus de 95% des bĂ©nĂ©fices provenaient des activitĂ©s numĂ©riques, selon le groupe.

      Les contenus imprimĂ©s restent toutefois « rentables et indispensables pour les lecteurs et les annonceurs », faisant que « la transition complĂšte vers le numĂ©rique prendra encore quelques annĂ©es », reconnaĂźt Mathias Döpfner.