marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • « Michaël Zemmour est pédagogue, limpide et parfaitement rationnel dans son analyse de la situation. C’est d’une clarté incontestable.

    Cette réforme est injuste, car elle résulte de choix budgétaires dogmatiques et d’une mauvaise gestion financière des ressources de l’Etat. »

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    • En quoi c’est débile ? :)
      L’enjeu non pas à court terme mais l’enjeu en tant que modèle de société sur le long terme, c’est à la base de pas dépendre de participation de l’État (ce qui est en partie le cas aujourd’hui). Donc oui là-maintenant-tout-de-suite ya l’État qui baisse ses entrées, donc faut possiblement se battre contre ça pour récupérer des sous. Mais sur le long terme, à la base c’est sans passer par des caisses de l’État.

    • fétichisme juridique et comptable. le SMIC, l’école, la législation du travail, du crédit, c’est l’État. les cotisations c’était et ça reste un bout de sa main gauche. on peut lui donner tous les prêtes noms qu’on voudra pour moins le voir. mais croire s’affranchir ne serait-ce qu’en partie de l’État ainsi c’est une auto-intoxication pathétique. de l’air !

      le communisme de Friot :

    • Le concept même de protection sociale (sécu, retraite & assurance chômage) repose sur le principe de la constitution d’une ressource (un « pot commun » non financiarisé) ; cette ressource étant elle-même créée par des cotisations sur le travail. Car, comme dirait l’autre, seul le travail génère de la valeur.

      Le but étant que cette ressource soit ensuite redistribuée aux bénéficiaires ; autrement dit, les salarié.es. Ça c’est le principe de la répartition, effectivement, basée sur le salariat et le travail ; lesquelles représentent, certes,un caractère discriminant pour les non-salarié.es ainsi qu’une profonde forme d’aliénation au capitalisme. Je ne suis pas fan de la nostalgie CNR qu’on nous sert à toutes les sauces (Friot, PCF, CGT, etc.).

      Néanmoins, il n’y a, à ma connaissance, pas réellement d’autre modèle de financement de « la sécu », dans ce monde capitaliste, si ce n’est la capitalisation (fonds de pension, etc.) où c’est chacun pour sa pomme et tant pis pour toi si ton salaire est trop faible pour mettre de la thune de côté ou s’il s’avère que le « pot commun » est complètement vérolé par des placements foireux.

      Tant qu’on n’a pas mis par terre le système global - capital, travail et tout le paquet - je préfère quand même garantir la protection sociale par répartition.

      L’accoutumance, c’est aussi celle qui lie l’État au patronat dans la généralisation des exonérations de cotisations sociales. Ces exonérations sont en partie compensées par l’impôt et la TVA, autrement dit, par tout le monde, y compris les non-salarié.es.

      La sécu est, certes, complètement étatisée et contrôlée par l’État mais il n’en reste pas moins qu’un tel magot échappe aux placements financiers et cela représente une aberration absolument insupportable pour ce monde capitaliste. On essaie de lui faire la peau, soit par la retraite à points, soit, comme actuellement, en la décrédibilisant.

      Déjà, beaucoup de jeunes peuvent se demander, à juste titre, à quoi cela sert de prélever une part de mon salaire si, à la finale, il n’en reste rien ?

    • ok. alors soyons beveridgiens avec les entreprises (assistées) et bismarckiens avec les prolos (assurés). ça marche très bien, et pas seulement sur les dégrèvements de cotisations : dépense collective en éducation, santé, infrastructures, recherche, financement des implantations, de l’outil de travail, au nom de l’emploi, de la croissance.
      ça marche très bien, sauf pour les prolos dont on continue à assoir une part essentielle de la reproduction sur (le travail gratuit et) un temps d’emploi qui ne prend en compte ni les gains de productivité, ni la discontinuité de l’emploi, ni la réduction réelle du temps de travail-emploi sur le cycle de vie.

      la théorie de la valeur travail est en crise ? révérons la cotisation assise sur le volume horaire d’emploi, mais ne nous étonnons pas de constater que c’est depuis cette même vision (le travail seul créateur de valeurs) que partout les états et les entreprises exigent que l’on travaille davantage. et ce jusqu’à un retour à la survaleur absolue (dans certains états US, on légalise et/ou facilite le travail des enfants, ça remet de l’égalité avec les migrants sans pap et mineurs qui font les livreurs).

    • Bé non, au départ les cotisations sociales, c’est pas « la main gauche de l’État », à la base c’est des caisses indépendantes, contrôlées par les instances représentatives des salariés (mais ça peut être un mélange de salariés et d’autres de la société civile si on veut agrandir à pas que les travailleureuses), et seulement dans un deuxième temps avec obligation d’une minorité de patronat (et même si obligé, seulement en minorité). Autrement dit, la conception de départ (très vite combattue bien évidemment, autant par les patrons que par l’État capitaliste) c’était une semi « auto organisation » des caisses de sécu.

      Qu’actuellement ce soit de nouveau l’État et les patrons qui gèrent à peu près tout, c’est une chose. Mais on peut parfaitement faire autrement, et sans utopisme impossible : ça a déjà été fait, ça fonctionne quand c’est en place, et c’est plus égalitaire et démocratique qu’actuellement (quand bien même ça resterait une grosse institution à une échelle énorme ça ok, et ce n’est pas forcément ma came MAIS ça reste bien mieux que le backlash qu’il y a eu ensuite). (Je n’ai pas dit « c’est démocratique », mais bien « plus démocratique que ».)

      https://www.contretemps.eu/comprendre-la-sociale-pour-la-continuer

      Financé par des cotisations sociales obligatoires, et géré majoritairement par les représentants des salarié-es, « le régime général de la Sécurité sociale n’est pas une nationalisation de la protection sociale d’avant-guerre, c’est une socialisation » (p. 130). Pour la première fois se met en place une protection sociale placée sous le contrôle des assurés sociaux eux-mêmes par le biais de leurs représentant-es élu-es.

    • @colporteur Je te donne la théorie, telle qu’elle est construite. Ce n’est pas la mienne.

      Je suis d’accord pour remettre en cause l’aliénation des « catégories » emplois et travail, bien qu’il me soit pénible de ne m’en tenir qu’à combattre principes (anarchistes) et catégories (critique de la valeur).

      Il n’en reste pas moins que je n’ai aucune autre théorie à mettre en place immédiatement dans un rapport de force social réel - que je sache, nous ne sommes pas en période révolutionnaire où le capitalisme serait sur le point de périr - permettant d’éviter que les retraités (un concept tout aussi critiquable, en soi, comme celui de salarié) continuent simplement d’avoir de quoi vivre.

    • Wesh le confusionnisme, ça veut rien dire « loi de la valeur » comme si c’était la même chose « à la figure par les exploiteurs », et dans la bouche de Marx (et des marxiens) où c’est une description de comment fonctionne concrètement le capitalisme et la mesure de la valeur dans ce système social complet. Justement pour le critiquer et vouloir vivre autrement.

      L’ensemble du budget des États est construit sur la valeur capitaliste dont on ponctionne une partie (en impôts ou cotisations), mais donc bien basée entièrement sur la valeur capitaliste, pas autre chose.

      On peut pas comparer des propositions qui sont « là à relativement court terme, comment on pourrait faire pour vivre déjà un peu mieux et un peu plus démocratique, mais sur le même principe qu’actuellement », et « révolution totale de mode de vie et on vit complètement autrement ». Pour moi faut toujours réfléchir aux deux, mais bon, c’est vraiment pas les mêmes échéances quoi.

    • merci pour l’épithète mais je te fiche mon billet que si Marx qui n’était pas marxiste était là, il serait autre (il a contredit ses penchants économicistes, réels, et il attachait une certaine importance à l’histoire et à l’analyse concrète comme on le sait), plus proche probablement des thèse de Jason Moore sur la mise au travail du vivant (travail vivant inclu, et pas toujours salarié) et pas fossilisé au point de reproposer une théorie marquée au coin du positivisme et déterminée par le processus d’industrialisation qui caractérisait son époque. il aurait cherché et trouvé encore ! et verrait fort bien comme Le capital a tout compte fait davantage servi de bréviaire aux exploiteurs qui jamais n’auraient pigé ce qu’ils font sans aller le découvrir chez l’ennemi.
      140 d’histoire du capitalisme dont 50 sous le signe d’une révolution permanente du capitalisme laisseraient la théorie inchangée ? dans ce cas, je sais pas, si on se soucie peu des luttes qui en ont décidé, il faut relire la théorie de la survaleur, le passage de la plus value absolue à la plus value relative (qui n’élimine pas la première) sous les coups de la lutte de classe (la lutte contre le travail des enfants, pour la journée de 8heures) et constater que contre les crises -et la révolution !- les États au XXe siècle constitués comme gestionnaires d’une plus value sociale (ici, c’est déjà « la société » qui est l’usine où est produite cette valeur qu’on ne sait plus mesurer depuis le travail-emploi)

      c’est pas une question de société future (j’ai pas grand chose à dire là dessus) ou idéale ! il n’y a que la logique capitaliste qui puisse soutenir que la mesure du temps d’emploi individuel doit déterminer la reproduction du travail vivant. c’est réduire celui-ci à cette marchandise particulière qu’est la force de travail. c’est un boulot de militant de l’économie avec lequel aucun pacte n’est possible, spécialement depuis que de la Première guerre mondiale en Europe à la crise écologique, la production pour la production apparait pour ce qu’elle est, non seulement une course au profit délétère mais bien l’enrégimentement de tout ce qui est vers la destruction.

    • pas compris grand chose au dernier message, et surtout je n’arrive jamais à comprendre ce confusionnisme de mélanger la description de comment fonctionne le capitalisme (donc bah oui merci captain obvious c’est « la logique capitalisme » forcément…) avec comment la personne voit le monde. La majeure partie du travail de Marx ça a été de décrire, mettre à jour, le fonctionnement réel du capitalisme (de son temps évidemment, toujours à mettre à jour), ce qui n’a rien à voir avec sa vision du monde, puisque ce qu’il préconisait explicitement c’était l’abolition totale de la valeur, donc bien totalement l’inverse de la logique capitaliste.
      (Par ailleurs chez lui il me semblait que la valeur ne se mesure par précisément, seulement proportionnellement et globalement à l’état de la productivité à un instant T pour une marchandise donnée ; seuls les prix se mesurent, ces derniers ayant un rapport avec la valeur, mais pas que)