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« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • PCF : le poison du nationalisme | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/19/pcf-le-poison-du-nationalisme_622600.html

    Lundi 10 avril, dans le discours de clôture du congrès du PCF, Fabien Roussel a déclaré : « Ils ont transformé nos frontières en passoires ». Cela lui a valu, sur twitter, les hommages des députés Olivier Marleix (LR) et Laure Lavalette (RN), qui se sont réjouis que le PCF y aille lui-aussi de sa démagogie contre l’immigration.

    Face aux critiques de gauche, Roussel a d’abord nié avoir parlé des migrants, s’agaçant que l’on « déforme [ses] propos ». Mais quelques heures plus tard, il a réitéré sur BFM, disant qu’il fallait être « plus ferme » à l’égard des travailleurs migrants qui veulent entrer en France. Sa formule était donc bien un clin d’œil à l’électorat de droite et d’extrême droite, et une ignominie contre les migrants, dont la fermeture des frontières signe chaque jour des arrêts de mort.

    Dans l’interview à BFM, Roussel a prétendu aussi que la cause des suppressions d’emplois en France serait l’ouverture des frontières aux capitaux et aux marchandises. Citant Peugeot et Renault, qui produisent des véhicules électriques en Chine, ou le géant japonais Bridgestone, qui a fermé son usine de pneus à Béthune et développé celles d’Europe de l’Est, il préconise le protectionnisme économique.

    Prétendre que la fermeture des frontières nationales protégerait les travailleurs contre les licenciements est un grossier mensonge. Aucune frontière ne protégera contre la dictature du profit, qui permet aux capitalistes d’aggraver l’exploitation, de verser des salaires de misère et de fermer une usine comme on ferme la porte d’un frigo. Roussel vitupère contre « l’Europe libérale », « les cols blancs de Bruxelles » ou « l’Élysée » ; mais contre les vrais responsables de la catastrophe sociale, les capitalistes, à commencer par les capitalistes français, le dirigeant du PCF n’a pas un mot, et ce n’est pas un hasard. Enfin, loin d’expliquer que les travailleurs de Chine, de Pologne ou de Hongrie sont les alliés des travailleurs d’ici contre leurs exploiteurs communs, Roussel les désigne comme des ennemis, qu’il accuse à demi-mot de voler les emplois des travailleurs en France.

    Un siècle après la naissance du stalinisme, le PCF n’en finit pas de distiller le poison du nationalisme et d’obscurcir la conscience de classe des travailleurs.