Nepthys

anime le site imago mundi + chercheuse en histoire et culture des pays de langue allemande + solaviste

  • En Allemagne, les personnes relativisant le problème du corona s’activent. Leurs groupes se nomment « Résistance démocratique », « Pas sans nous », « Non-conformiste 711 », « Résistance 2020 » (un pseudo-parti), etc., un joyeux pot-pourri rassemblé par une frustration dont l’extrême-droite fait ses choux gras.

    Eine seltsame Mischung aus Verschwörungstheoretikern, Rechtsextremen und Zweiflern demonstriert in deutschen Städten. Wer sind ihre Anführer?

    Mit einer Kiste voller Bücher unter dem Arm läuft Anselm Lenz über den Berliner Rosa-Luxemburg-Platz. Etwas überdreht, aber aufgeschlossen verteilt er dünne Schriften an Passanten – es sind Grundgesetze. Am letzten Samstag im März versammeln sich erstmals 40 Menschen vor der Volksbühne. Lenz hat sie über den von ihm gegründeten Verein „Kommunikationsstelle Demokratischer Widerstand“ eingeladen. Es ist die erste „Hygienedemo“ gegen die Coronamaßnahmen.

    Seitdem kommen sie immer wieder. Ende April sind es 1.000 TeilnehmerInnen. Lenz jedoch fehlt, er hat als vermeintlicher Organisator der unerlaubten Versammlung ein Platzverbot erhalten. Am 1. Mai, bei der sechsten Kundgebung, lässt er sich seinen Auftritt aber nicht nehmen. Lenz lässt sich in die Nähe einer Polizeiabsperrung bringen. Dort wird gerade eine Person von Polizisten abgeführt, worauf Lenz in ihre Richtung einen Stapel der von ihm herausgegeben Zeitung Demokratischer Widerstand wirft.
    [...]

    https://taz.de/Koepfe-der-Corona-Relativierer/!5681132
    #Allemagne #corona #frustration #constestation #extrème_droite

  • En Allemagne, une pétition à l’adresse du Bundestag pour réclamer l’instauration d’un revenu de base spécifique à la crise.


    (sur la pancarte : Revenu de base maintenant - parce que les applaudissements ne paient pas le loyer)

    Offener Brief an die Abgeordneten des Deutschen Bundestags, das Ministerium für Arbeit und Soziales, das Finanzministerium sowie die Bundeskanzlerin Angela Merkel

    Sehr geehrte Abgeordnete des Petitionsausschusses des Deutsches Bundestags,

    176.134 Menschen fordern mit ihrer Unterschrift unter der Petition 108191 ein existenzsicherndes Grundeinkommen für die Dauer der Coronakrise. Damit wird diese Petition von mehr Menschen unterstützt als jede andere Online-Petition an den Deutschen Bundestag zuvor.

    In dieser und zwei weiteren Petitionen, die wir unabhängig voneinander angestoßen haben, sprechen sich bis heute insgesamt mehr als 785.000 Unterzeichnende für ein befristetes Krisen-Grundeinkommen aus. Dies ist keine Forderung Einzelner, sondern Ausdruck einer breiten, gesellschaftlichen Bewegung.

    Sie haben als Mitglieder des Deutschen Bundestages in den letzten Wochen gezeigt, dass die Politik zu schnellem, unbürokratischem und großzügigem Handeln imstande ist, um die Folgen der Corona-Pandemie einzudämmen.

    Lassen Sie uns jetzt miteinander darüber sprechen: Wie schaffen wir es, dass niemand in dieser beispiellosen Krise ohne ein existenzsicherndes Einkommen bleibt? Wir bitten Sie eindringlich, unser Anliegen eines Krisen-Grundeinkommens für Alle so schnell wie möglich auf die politische Tagesordnung zu setzen!

    Wir alle sind die Wirtschaft, wir alle sind der Staat, wir alle sind die Gesellschaft. Viele Menschen, die bislang zu oft übersehen wurden, erkennen wir jetzt als systemrelevant: ihre Arbeit in der Pflege, an den Kassen und Regalen der Lebensmittelgeschäfte, in der unbezahlten Betreuung und Unterstützung von Kindern, Familie und Nachbarn. Sie alle brauchen jetzt ein Signal von Ihnen, dass ihr Beitrag zum Durchstehen der Coronakrise gesehen und wertgeschätzt wird. Alle brauchen jetzt finanzielle Sicherheit und die Gewissheit, dass unsere Regierung auch in schweren Zeiten für alle da ist.

    Die bisher beschlossenen Finanzhilfen sind ein großer Schritt in die richtige Richtung – aber sie erzeugen bei vielen Menschen anstelle von Sicherheit ein Gefühl der Verunsicherung, weil ihnen die Regeln zur Berechtigung oder Rückzahlung unklar sind. Andere Menschen fallen komplett durch das Hilfenetz, trotz der Bemühungen Ihrerseits, diese Lücken zu schließen.

    Sie haben mit der schnellstmöglichen Anhörung dieser Petition am 15. Juni 2020 im Deutschen Bundestag die Chance, das vielleicht wichtigste Zeichen in dieser Krise zu setzen:

    „Wir setzen uns nicht nur für Unternehmen ein, sondern für jeden einzelnen Menschen.“

    https://grundeinkommenjetzt.de/#mach-mit

    #revenu_de_base #crise_sanitaire #corona #Allemagne #pétition

  • « Ne nous accommodons pas de ce qui nous révolte. »
    En ces temps improbables, où l’obscène instrumentalisation de l’altruisme vise à masquer le détournement des ressources économiques de la planète au profit d’un très petit nombre d’individus, il est bon (et ça fait du bien) de relire Kropotkine…


    http://wlibertaire.net/wp-content/uploads/2016/03/PIERRE_KROPOTKINE-La_morale_anarchiste.pdf
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81786b/f1.image
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Kropotkine_-_La_Morale_anarchiste.djvu/34

  • Glané dans la préface de Levinas à Utopie et socialisme de Martin Buber, 1977 (Pfade in Utopia, 1950) :
    « C’est à partir de l’idée de domination [...] que Buber pense le rapport politique entre hommes. Le social, par contre, signifierait la "vie commune des hommes", leur compagnonnage, le présence de l’homme pour l’homme, sa proximité. Le socialisme consisterait à régénérer dans ce sens les "cellules" du tissu social altéré par la politique. D’où l’importance attachée aux diverses formes de modalités de cette coexistence et de la coopération : dans le travail, la production et l’échange ; d’où la recherche de foyers sociaux multiples pour que la présence des personnes aux personnes soit "présence réelle", d’où la décentralisation de l’ensemble pour éviter que l’organisation et l’administration ne viennent "étatiser", sous des règles abstraites et au nom des puissances anonymes, cet être-ensemble des hommes. L’idée d’administration où le commandement se limite à ce qui est techniquement nécessaire, se distingue de celle du gouvernement où le pouvoir des hommes sur les hommes déborde ces nécessités, où l’homme domine l’homme, où par conséquent, s’oublie la finalité communautaire du groupe. »

    https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1980_num_78_40_6118_t1_0610_0000_2

    #Martin_Buber #Emmanuel_Levinas #utopie #socialisme #anarchie

    • À la Cantine des pyrénées, c’est pas sûr qu’il y ait besoin de monde pour aider en ce moment, la disponibilité est grande et les précautions sanitaires adoptées contraignantes. À moins peut-être de s’occuper des nombreuses récup de bouffe (commerce divers, amaps, Rungis) qui alimentant la confection de repas, à la Cantine des pyrénées et ailleurs). À voir avec eux. En tout cas ça vaut le coup de passer, c’est une expérience politique superbe. Ils ont, par exemple, organisé dès le début de l’épidémie la distribution de milliers de masques aux soignants de Tenon qui ’en avaient pas.

      En revanche, pour qui aurait trois sous disponibles, il y a un appel à soutien financier
      https://seenthis.net/messages/837667

      Pour mémoire, avant d’être expulsée, la #cantine fut d’abord dans un immeuble occupé
      https://seenthis.net/messages/294140

      Un #livre : La Cantine des Pyrénées en lutte
      http://editionsrepas.free.fr/editions-repas-livre-la-cantine-des-pyrenees-en-lutte.html

      #Cantine_des_Pyrénées #auto-organisation #luttes #solidarité #militance #Brigades_de_solidarité_populaire

    • Premier bilan de la Cantine des Pyrénées pendant le confinement

      Bonjour à toutes et à tous,

      Il y a trois semaines nous avons lancé un appel à dons, voici un premier retour sur l’action de la Cantine depuis le confinement, ou encore : voilà où passe votre argent.

      La fermeture de l’atelier Cantine le 14 mars, en même temps que les autres lieux de restauration, a été une décision lourde à prendre. Nous avons pris du recul pour réfléchir à une réouverture avec une organisation différente exposant le moins possible les personnes qui font vivre le lieu.

      Face à une situation exceptionnelle : nous avons donc opté pour un format de distribution gratuite et inconditionnelle de produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité, 7 jours sur 7, en fonctionnant avec des équipes réduites.
      La question du financement est centrale en ce moment. Nous n’avons plus aucune des rentrées d’argent habituelles. Nous avons demandé une suspension de loyer à notre bailleur afin de dégager de la trésorerie pour les achats les plus urgents.

      Nous avons décidé d’appeler à la solidarité du plus grand nombre.

      Nous avons choisi de privilégier les dons monétaires plutôt que matériels afin de centraliser les achats, et de ne pas provoquer plus de déplacement que nécessaire, dans l’idée de ne pas mettre en danger celles et ceux désirant nous aider.
      La réponse à cet appel est d’une ampleur qui nous surprend encore et nous donne encore plus de forces chaque jour pour continuer notre action. Preuve que la solidarité est vivante et en bonne santé malgré tout.

      Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous avons reçu 22 000 euros de dons, que cela soit directement sur notre compte en banque, via la plateforme Helloasso (lien en bas du mail) ou la plateforme Kisskissbankbank. Cette solidarité, incroyable pour nous, est à la hauteur des besoins que nous rencontrons chaque jour. Nous avons pour l’heure, sur les 4 semaines d’ouverture, dépensé 10000 euros en denrées alimentaires, contenants à distribuer aux personnes qui en ont besoin, produits d’hygiène, essence pour le camion, Ces dépenses continuent d’augmenter …. Nous pouvons compter sur l’aide précieuse, entre autres, des cuisiniers et des bénévoles de la protection civile qui fournit chaque jour de 80 à 120 sacs repas que nous pouvons distribuer à la soixantaine de personnes (des sans-domiciles, des sans-papiers, des personnes âgées, des personnes avec des pépins de santé, des familles, des gens qui bossaient sans être déclaré) qui se présente chaque jour à la Cantine. Ce nombre est malheureusement en constante augmentation.
      Nous nous préparons à ce que cette crise ne s’arrête pas au déconfinement et plus que jamais nous avons besoin de votre soutien pour continuer ce que nous avons entrepris ici : répondre collectivement à l’urgence que vivent de plus en plus de personnes.

      Merci à vous toutes et tous qui avez participé, à toutes celles et ceux qui nous soutiennent sans pouvoir participer financièrement mais nous soutiennent par leurs encouragements, par leurs prêt de voiture, les lavages de torchons, les bouches à oreilles, et ci-dessous un merci particulier aux restaurateur·ices, associations, …….

      Nous attendons avec une immense impatience de réouvrir dans des conditions plus habituelles afin de partager un bon repas avec vous. Prenez soin de vous !

      Merci à toutes les personnes qui se sont proposées pour assurer les distributions et la logistique. Merci à l’Atelier Fratelli, au salarié·e·s et bénévoles de la Protection Civile, aux AMAP des Hauts de Belleville et Gambetta , à l’Association Autremonde pour le camion et l’accès au local, à Vaisselle Vintages-Options pour le prêt de camion, La Mutinerie, Le Faitout et Rond pour la proposition de prêt de chambre froide, au personnel soignant de l’Hôpital Trousseau AP-HP, à l’Agence du Don en Nature, aux Brigades de Solidarité Populaire de Place des Fêtes et celle du 20ème, à l’équipe du Carrefour City de la rue des Pyrénées, le bistrot Quartier Rouge, le Le Dorothy, BMG Cycles sport, les Marmoulins, la ferme les jardins de l’oppidum à Grizy, La Tete dans les Masques, toutes celles qui nous ont apporté des masques maison. A toutes et tous les donateur·ices des différentes cagnottes, et une pensée et des mercis par milliers pour Le Zorba.

      Si vous souhaitez soutenir financièrement nos activités pendant le confinement :
      - https://www.helloasso.com…/les-pieds-…/formulaires/4/widget
      - notre IBAN (le plus rapide pour nous)
      titulaire du compte : les pieds sur la table
      IBAN FR76 1027 8060 4900 0206 6220 111
      BIC : CMCIFR2A

  • Les parcs nationaux d’Afrique en tant que territoires néocoloniaux
    Pensés à l’origine comme les terrains de chasse des colonisateurs (pour le commerce de l’ivoire ou pour les trophées), les parcs nationaux accueillent aujourd’hui les touristes blancs. Si au XXe siècle, les législations protégeaient les chasseurs blancs mais interdisaient aux Africain.es la chasse de subsistance, très peu a changé aujourd’hui. Les petits blancs s’achètent d’immenses terrains de chasse privés et les protecteurs de la faune sauvage, dont le WWF, imposent leurs règles. Pourtant on sait que la biodiversité est plus grande dans les zones naturelles habitées.
    (avec une carte interactive de la création des parcs depuis 1900)

    Das koloniale Erbe der Nationalparks
    Simone Schlindwein
    Viele Konzepte des Artenschutzes wurzeln auf dem Rassismus der alten Kolonialmächte. Der Umgang mit der Bevölkerung ist bis heute ein Dilemma.
    […]
    Laut internationalen Standards sollen heute Schutzgebiete nur mit freier, vorheriger und informierter Zustimmung (free, prior and informed consent – FPIC) der dort ansässigen Menschen errichtet werden. Dies ist bei den meisten Schutzgebieten, die in der Kolonialzeit oder auch später unter den autoritären Regimen Afrikas gegründet wurden, nie der Fall gewesen.
    Der Umgang mit der lokalen Bevölkerung in und um die Parks ist daher bis heute ein Dilemma. Dies zeigt sich derzeit erneut an der umstrittenen Gründung des Messok-Dja-Nationalparks im Norden der Republik Kongo als Teil eines trinationalen Schutzgebiets mit den Nachbarländern Kamerun und Gabun, das vom WWF verwaltet und von der Europäischen Union (EU) finanziert werden soll. In ihm leben rund 24.000 Menschen in 67 Dörfern, die meisten von der Ethnie der Baka, also traditionelle Urwaldbewohner, so ein WWF-Evaluationsbericht. Sie ernähren sich von der Landwirtschaft, vom Fischen und von der Jagd. Das Problem laut WWF ist, dass die Baka im Wald nicht nur Heilkräuter sammeln, sondern auch Elefanten jagen würden. Deswegen müsse mit ihnen ein Konsens gefunden werden, wie sie in einem Teil des Waldes ihrem traditionellen Lebensstil nachgehen können, ohne die Gründung des Parks generell abzulehnen, so die Empfehlung.
    […]
    Bereits im Jahr 1900 war in London die erste internationale Konferenz zum Schutz der afrikanischen Wildtiere abgehalten und die sogenannte Londoner Konvention unterzeichnet worden. Sie legte den Grundstein für das westliche Naturschutzengagement in Afrika und stellte unter anderem die Gorillas unter strikten Schutz vor jeglicher Jagd, ebenso Elefanten mit Stoßzähnen unter fünf Kilo. Es versteht sich von selbst, dass keine Vertreter der unter der Kolonialherrschaft lebenden Menschen in Afrika an dieser Entscheidung beteiligt waren.
    In fast allen Kolonien wurden daraufhin im Laufe des 20. Jahrhunderts restriktive Jagdgesetze zum Schutz des Wildtierbestands eingeführt. Von Anfang an wurde dabei mit zweierlei Maß gemessen. Die von Kolonialisten betriebene Großwildhatz zum Erwerb von Trophäen und Elfenbein wurde erlaubt, die Jagd zur Ernährung durch die Afrikaner wurde unter Androhung hoher Strafen verboten.
    […]
    Die koloniale Idee der menschenleeren Naturräume und die Kriminalisierung der afrikanischen Jäger erkläre zahlreiche „Geburtsfehler“ der meisten afrikanischen Schutzgebiete, die bis heute immanent sind, erklärt Linda Poppe von Survival International in Deutschland. Die NGO, die sich für die Rechte indigener Völker einsetzt, kritisiert: Eine Dekolonialisierung dieser Naturschutzansätze habe bis heute nicht wirklich stattgefunden. Im Gegenteil, bis heute werden weiße Tierforscher als die eigentlichen Helden des Naturschutzes verehrt.
    […]
    Die koloniale Idee der menschenleeren Naturräume und die Kriminalisierung der afrikanischen Jäger erkläre zahlreiche „Geburtsfehler“ der meisten afrikanischen Schutzgebiete, die bis heute immanent sind, erklärt Linda Poppe von Survival International in Deutschland. Die NGO, die sich für die Rechte indigener Völker einsetzt, kritisiert: Eine Dekolonialisierung dieser Naturschutzansätze habe bis heute nicht wirklich stattgefunden. Im Gegenteil, bis heute werden weiße Tierforscher als die eigentlichen Helden des Naturschutzes verehrt.
    […]

    https://taz.de/Militarisierter-Naturschutz-in-Afrika/!5671721
    #parc_national #Afrique #néocolonialisme #racisme

    • Terrains de #chasse au sens littéral.

      Conserver la faune sauvage de la péninsule malaise : de la Malaya britannique à la Malaisie indépendante
      https://journals.openedition.org/vertigo/18503

      Les sources historiques montrent que la remarquable biodiversité de la péninsule malaise et les espèces menacées qu’elle abrite ont été préservées en partie grâce aux actions de conservation prises pendant la période coloniale, poursuivies et développées après l’indépendance. Sous l’impulsion de quelques coloniaux, tel l’amateur de grande chasse Theodore Hubback, les États de la péninsule malaise sous domination britannique ont adopté des législations de protection de la faune sauvage, créé des parcs et réserves, notamment le parc national King George V, et mis en place un département de protection de la vie sauvage. Ce dernier était en charge du contrôle des animaux considérés comme nuisibles, de l’application des lois, de la gestion des parcs et de la conservation des espèces. Les game warden britanniques étaient aidés par des Malaisiens engagés qui ont pris la relève après l’indépendance, malgré un manque criant de moyens. La Malayan Nature Society, créée en 1940 par le chief game warden fédéral, a aidé le département dans sa tâche. Jusqu’au début des années 1970, cette association était avant tout un club d’expatriés, mais certains parmi ses rares membres malaisiens sont devenus très influents dans la Malaisie indépendante. Elle s’est ainsi trouvée au cœur de réseaux qui permettaient de mettre les militants de la conservation, les scientifiques, les experts internationaux et les agents du département de la vie sauvage en contact avec les décideurs politiques. La Malaisie a ainsi pu poursuivre les programmes conçus sous domination britannique et développer ses propres politiques de conservation.

  • Une critique lucide de l’économie de marché, datant de 1950 : Karl William Kapp, Social Costs of Private Enterprise.
    L’économiste d’origine allemande dénonce avant l’heure la dérive libérale de l’économie de marché qui privatise les profits et mutualise les coûts et ne peut se maintenir qu’au prix de coûts sociaux et environnementaux (encore) invisibles.

    J’y pense à cause de la crise sanitaire actuelle provoquée par la gestion des risques au niveau national selon les principes de l’idéologie néo-libérale.

    Ici, une recension de 1987 de Wolfgang Krüger, de l’ouvrage paru en 1976 en allemand (Soziale Kosten der Marktwirtschaft) :

    Le marché et ses péchés. Prémonitions d’un économiste politique oublié : la destruction de l’environnement remet en cause les fondements théoriques de notre système économique

    [...]
    Im Mittelpunkt des Buches steht die Marktwirtschaft. Kapp hält ihren theoretischen Ansatz für verfehlt und ihre praktischen Auswirkungen, die von ihr verursachten „Sozialkosten“, für katastrophal.

    Auch wer dieser gnadenlosen Abkanzelung der Marktwirtschaft in ihrer Härte zu folgen nicht bereit ist, wird dieses Buch zumindest nicht ohne erneutes Nachdenken über Segen und Unsegen der Marktwirtschaft aus der Hand legen. Kapps kritische Auseinandersetzung mit den Problemen einer vornehmlich durch den Markt gesteuerten Wirtschaft ist auch noch heute, wo der Modeschrei nach mehr Markt als Ausweg aus allen möglichen ökonomischen Kalamitäten die Bedenken gemäßigter Wirtschaftswissenschaftler so laut übertönt, von höchster Aktualität.

    Nicht minder aktuell ist allerdings auch die bei der Lektüre dieses Bandes wieder sichtbar werdende Schwierigkeit, dem Markt eine praktikable Alternative entgegenzustellen. Bei Kapp jedenfalls ist eine solche Alternative allenfalls in nebulösen Konturen erkennbar. Und auch die heutige Opposition in der Ökonomie hat es ja bisher nicht geschafft, einen überzeugenden Neuansatz zu entwickeln.

    Die Grenzen der Marktwirtschaft sieht Kapp darin, daß nach diesem Konzept die Ökonomie als ein in sich geschlossener Bereich behandelt wird, der nach dem Gesetz von Angebot und Nachfrage zum Gleichgewicht findet. Denn „ökonomische Prozesse“, so Kapp, „finden nicht in geschlossenen, sondern in grundsätzlich offenen Systemen statt“. Sie sind „Teil eines sehr viel umfassenderen politischen und institutionellen Systems, aus dem sie wichtige Impulse beziehen und das sie auf vielfältige Weise beeinflussen“.

    Die klassischen Ökonomen, Adam Smith und seine Nachfolger, schreibt Kapp, „konnten noch mit einiger Berechtigung behaupten, daß ökonomische Prozesse als eine mehr oder weniger autonome Veranstaltung verstanden werden können, waren doch zu ihrer Zeit Luft, Wasser, Boden und andere Ressourcen gewissermaßen freie Güter. Dies erlaubte ihnen, fälschlicherweise davon überzeugt zu sein, daß individuelles rationales Handeln bei freier Konkurrenz nur positive gesellschaftliche Auswirkungen hat. Dieser Glaube hat sich als eine Illusion erwiesen ... Wir benötigen einen neuen Ansatz, der es uns ermöglicht, die dynamischen Wechselbeziehungen zwischen der Wirtschaft und dem globalen Netz der sie umgebenden sozialen und natürlichen Systeme zu erfassen“.

    Diese von Kapp in immer wieder anderen Formulierungen entwickelte These von der unauflöslichen „Interdependenz ökonomischer, sozialer und natürlicher Systeme“ ist das Fundament, auf dem er seine Kritik der Marktwirtschaft aufbaut. Da die Marktwirtschaft – nach dem Gesetz, nach dem sie angetreten ist – diese Interdependenz weitmöglichst ignoriere, hätten sich seit ihrer Praktizierung zwischen diesen Bereichen „gravierende Unvereinbarkeiten entwickelt, die nicht nur den ökonomischen Prozeß selbst, sondern auch seine gesellschaftliche Reproduktion und das menschliche Wohlbefinden und Überleben bedrohen“.

    Kapps Abqualifizierung der Marktwirtschaft läßt sich so zusammenfassen: Die privatwirtschaftlich sanktionierte Maximierung des Einkommens im freien Spiel der Kräfte begünstigt diejenigen, die ohne Rücksicht auf die Folgen nur den eigenen ökonomischen Erfolg erstreben und geht zu Lasten anderer Marktteilnehmer, insbesondere der Masseneinkommen. Sie schädigt die Gesellschaft und ist – das ist Kapps Hauptvorwurf an die Adresse der Marktwirtschaft – die gewichtigste Ursache für die Zerstörung der Umwelt.

    [...]

    https://www.zeit.de/1987/48/der-markt-und-seine-suenden

    #économie_de_marché #libéralisme_économique #coûts_sociaux #externalités #économie_éco-sociale #alternatives_écomiques #écologie #Karl_William_Kapp

  • A propos du projet de loi ASAP :
    Mathilde Dupré, "La déréglementation en France et dans l’UE"

    Depuis plusieurs années, des initiatives pour une “meilleure réglementation” se sont multipliées au niveau européen et dans divers États membres. En France, cela a notamment pris la forme de chantiers de “simplification” ou de lutte contre la surtransposition des règles européennes. Si leurs objectifs semblent louables, ces initiatives tendent pourtant à éroder la capacité des États de mettre en œuvre une véritable transition écologique et sociale, à commencer par le Green Deal. Les instruments européens mis en place dans le cadre du programme “better regulation” ont par exemple été utilisés pour réduire la portée des réglementations envisagées sur les pesticides dangereux, comme la dévoile une étude de l’ONG Corporate Europe Observatory. Alors que la nouvelle Commission européenne propose de se doter d’un nouvel objectif de compensation réglementaire et que le Gouvernement français présente un nouveau projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP), la New Economics Foundation, France Nature Environnement et l’Institut Veblen dresse un état des lieux de ces initiatives en France et en Europe et de leurs effets.

    En partant du principe qu’une réglementation est nécessairement une contrainte pour les entreprises et l’économie, les initiatives pour une “meilleure réglementation” visent à limiter, voire à réduire le niveau de protection de l’environnement, des salariés et des consommateurs.

    En France, plusieurs instruments ont été progressivement développés pour encadrer explicitement ou implicitement l’activité législative et réglementaire :

    Les études d’impacts requises pour l’évaluation des projets de loi tendent - telles qu’elles sont actuellement menées - à surévaluer le coût économique de mise en oeuvre des réglementations par rapport aux bénéfices qu’elles peuvent engendrer pour la société dans son ensemble.
    Une règle de double compensation réglementaire (one in, two out) impose aux autorités de ne pas introduire de nouvelle réglementation sans suppression d’autres réglementations dont le coût pour les entreprises serait équivalent à deux fois celui de la nouvelle mesure envisagée.
    La prévention de la surtransposition des directives européennes dans la loi nationale prive la France de la capacité d’aller plus loin que le socle minimal de mesures sur lesquelles se sont accordés les Etats membres de l’UE.

    En pratique, ces règles risquent de conduire à un affaiblissement du niveau de protection de l’environnement et des citoyens ou faire obstacle à l’introduction de nouvelles règles pourtant nécessaires pour la transition écologique et sociale. Elles ont déjà été utilisées dans des domaines très divers pour limiter les recours contre les permis de construire, proposer l’extension des dates limites de la chasse aux oiseaux migrateurs, la suppression des consultations annuelles des actionnaires sur les rémunérations dans le secteur financier ou encore refuser la transparence fiscale des entreprises du secteur extractif.

    [...]

    https://www.veblen-institute.org/La-dereglementation-en-France-et-dans-l-UE.html
    https://www.vie-publique.fr/loi/273138-projet-de-loi-acceleration-et-simplification-de-laction-publique

    #déréglementation #libéralisme

  • Pour réfléchir à « l’après », une typologie des socialismes par l’économiste Thomas Coutrot :

    Dans cet article, Thomas Coutrot revient sur les modèles de socialisme et tente d’en faire un état de l’art. Il les discute et estime que la voie autogestionnaire est la plus conséquente.
    Marx n’a pas laissé le mode d’emploi de la société de producteurs librement associés qu’il envisageait comme futur de l’humanité. D’une certaine façon, le modèle de la planification centralisée soviétique ne découle pas plus directement de Marx que celui du capitalisme monopoliste de Smith : c’est l’évolution des faits économiques et des stratégies politiques qui a façonné à la fois ces régimes économiques et les théories qui ont accompagné leur développement. Depuis longtemps, des auteurs marxistes ont contesté que le modèle soviétique soit la seule, la meilleure, ou même une manière de réaliser l’idéal socialiste. Le débat entre partisans et adversaires du socialisme, mais aussi entre marxistes, s’est focalisé tout au long du XXe siècle sur l’opposition entre plan et marché. Alors que les adversaires du socialisme condamnaient celui-ci à l’inefficacité parce qu’il supprimait le marché, certains de ses défenseurs ont repris le flambeau du marché pour montrer qu’on pouvait le mettre au service du socialisme.
    [...]

    https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-23-printemps-2020/dossier-la-planification-pour-la-transition-sociale-et-ecologique/article/socialisme-marches-autogestion-un-etat-du-debat?pk_campaign=Infolettre

    #socialisme #économie #alternatives #marché

  • Covid-19 : la distance de sécurité d’un mètre est-elle vraiment suffisante ?

    Le coronavirus, nous le savons tous désormais, est particulièrement contagieux. « En l’absence de mesures de contrôle et de prévention, chaque patient infecte entre 2 et 3 personnes », indique l’Institut Pasteur. Comment ? Par un contact proche avec une personne infectée. Mais encore faut-il définir ce que signifie l’expression « contact proche ». L’Organisation mondiale de la santé (OMS) évoque une distance de moins d’un mètre. Une distance dite de sécurité que notre gouvernement nous prie donc de respecter.

    Mais d’autres pays demandent de se tenir à au moins 1,5 mètre de chaque personne. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Australie ou de la Belgique, par exemple. Aux États-Unis, il est question de 6 pieds, soit 1,8 mètre. Notamment parce que certaines voix laissent entendre qu’un mètre ne suffit pas à arrêter le virus. C’est la position par exemple de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT - États-Unis) qui étudient la dynamique des fluides. Selon eux, les éternuements et la toux sont à l’origine de nuages qui peuvent voyager jusqu’à 27 pieds soit... 8,2 mètres !

    [...]

    https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-covid-19-distance-securite-metre-elle-vraiment-suffisan

    #covid-19 #distance_de_sécurité #improvisations_sécuritaires

  • 40 000 travailleuses et travailleurs saisonniers auront le droit de venir faire les récoltes en Allemagne. Ces personnes devront venir en avion, être transportées par leurs employeuses et employeurs, se laisser examiner et rester séparées des autres pendant 14 jours. En temps normal, jusqu’à 300 000 employé·es, surtout de Pologne et de Roumanie, viennent travailler dans l’agriculture allemande.

    https://www.tagesspiegel.de/wirtschaft/innenminister-horst-seehofer-gibt-nach-erntehelfer-duerfen-jetzt-doch-einreisen/25709224.html

    #travail_saisonnier #agriculture

    @cdb_77

    • Ces personnes devront venir en avion, être transportées par leurs employeuses et employeurs, se laisser examiner et rester séparées des autres pendant 14 jours.

      Du coup on leur promet 14 jours de camps à base de « Arbeit macht frei » ?
      #autres

    • Comment ça, l’Allemagne n’a pas de personnes au chomage comme en France, pour les mettre au « service civique rural » ? (ironie)
      Mais aussi, vraie question, @nepthys : existe-t-il un « programme »/une invitation comme en France pour envoyer les autochtones sans emploi aux champs ?

    • https://www.rbb24.de/wirtschaft/thema/2020/coronavirus/beitraege/kloeckner-arbeitslose-fluechtlinge-erntehelfer-corona-virus-baue.html
      Non, pas à ma connaissance. Il ne s’agit que de travail bénévole. La ministre fédérale pour l’agriculture et l’alimentation, Julia Glöckner (CDU), avait bien proposé d’employer les réfugié.es, les personnes au chômage etc. pour pallier l’absence des 300 000 travailleuses et travailleurs saisonniers d’Europe de l’Est. Elle proposait aussi d’autoriser de dépasser les 10 heures légales de travail journalier. A présent, ces 40 000 personnes vont permettre de temporiser un peu, je suppose. Mais le lobby paysan est puissant en Allemagne aussi.

      https://www.dw.com/de/spargelsaison-erntehelfer-dringend-gesucht/av-52951786
      Dans ce reportage, un producteur d’asperges explique que l’emploi des bénévoles inexpérimenté.es n’est pas possible : comme ces gens sont deux fois moins efficaces que les Polonais, cela lui coûterait deux fois plus cher ! Les Polonais.es en question sont payé.es le salaire minimum de 9,35 + accords de branche. Pendant 70 jours, ce travail est exempté de contributions sociales… La récolte est souvent leur seule source de revenu. La récolte des asperges est aussi un travail épuisant…

    • (Enquête/reportage vidéo et écrit d’un media à suivre)
      Muncitori români din Germania, sechestrați și obligați să muncească — Inclusiv
      https://inclusiv.ro/exploatare-in-timp-de-pandemie
      (Exploatare in timp de pandemie sonnait pourtant mieux)

      Muncitori români din Germania, sechestrați și obligați să muncească
      Radu Ciorniciuc
      28/04/2020
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      În ajunul Paștelui, un grup de români e dus cu avioane speciale să culeagă sparanghel la o fermă din Germania. La fața locului, își dau seama că socoteala de-acasă nu se potrivește cu cea de pe câmp. Li se iau actele, primesc mult mai puțin bani, dorm în frig și, când protestează, patronul fermei îi amenință cu poliția și îi dă în stradă. Oamenii pleacă și dorm în boscheți.

      Cazul lor arată cum, în vremuri de pandemie, pentru că depind și mai mult de angajator, muncitorii sezonieri sunt mult mai vulnerabili în fața abuzurilor. Dacă refuză să accepte încălcarea drepturilor, își găsesc cu greu de muncă în altă parte și riscă amenzi usturătoare pentru nerespectarea carantinei. Dacă vor să se întoarcă acasă, nu au nici bani, nici mijloace de transport la dispoziție.

      https://www.youtube.com/watch?v=FR0KXvqZNNQ


      (Români la kilogram: În stradă după ce s-au revoltat împotriva condițiilor de muncă)

      La începutul lunii aprilie, guvernul german anunță că relaxează condițiile pentru intrarea în țară a muncitorilor străini care vin sezonier pentru a lucra în agricultură. În acest sens, Ministerul Agriculturii și Ministerul de Interne din Germania pun la punct un plan, aduc la cunoștință că vor deschide frontierele pentru 40.000 de lucrători sezonieri și stabilesc o serie de măsuri prin care să prevină răspândirea infecției cu coronavirus.

  • L’ancien président du tribunal constitutionnel fédéral d’Allemagne, Hans-Jürgen Papier, prévient que la prolongation des restrictions des libertés imposées pour ralentir la propagation du Covid-19 menace nos droits fondamentaux.

    Verfassungsrechtler Papier sieht Grundrechte in der Corona-Krise massiv bedroht

    In die Debatte um die Einschränkungen des öffentlichen Lebens hat sich nun auch der Ex-Präsident des Bundesverfassungsgerichts eingeschaltet: „Wenn sich das länger hinzieht, hat der liberale Rechtsstaat abgedankt“, urteilt Hans-Jürgen Papier. Politiker sehen die Lage weniger pessimistisch.

    Hans-Jürgen Papier, der frühere Präsident des Bundesverfassungsgerichts, hat vor schweren Schäden für die Grundrechte gewarnt, sollten die Restriktionen in der Corona-Krise lange andauern.

    Er halte die derzeitigen Einschränkungen der Bewegungsfreiheit zwar für rechtmäßig, sagte Papier der „Süddeutschen Zeitung“.

    Dennoch sehe er die Gefahr einer „Erosion des Rechtsstaats“, sollten sich die „extremen Eingriffe in die Freiheit aller“ noch lange hinziehen. Auf Dauer lasse sich eine solche flächendeckende Beschränkung nicht hinnehmen, mahnte Papier.

    Politik und Verwaltung müssten deshalb immer wieder prüfen, ob weniger einschneidende Maßnahmen möglich seien. Wenn sich die Restriktionen über längere Zeit erstreckten, „dann hat der liberale Rechtsstaat abgedankt“.

    [...]

    https://www.welt.de/politik/deutschland/article206964441/Erosion-des-Rechtsstaats-Hans-Juergen-Papier-sieht-Grundrechte-bedroht.html

    #libertés_fondamentales #gestion_de_crise #pandémie #covid-19

    • Cette lettre, envoyée d’Italie, comme une bouteille à la mer...

      Lettre d’Italie,

      Il est 00h28 à Brescia.

      « Je vous écris d’Italie, je vous écris donc depuis votre futur. Nous sommes maintenant là où vous serez dans quelques jours. Les courbes de l’épidémie nous montrent embrassés en une danse parallèle dans laquelle nous nous trouvons quelques pas devant vous sur la ligne du temps, tout comme Wuhan l’était par rapport à nous il y a quelques semaines. Nous voyons que vous vous comportez comme nous nous sommes comportés. Vous avez les mêmes discussions que celles que nous avions il y a encore peu de temps, entre ceux qui encore disent « toutes ces histoires pour ce qui est juste un peu plus qu’une grippe », et ceux qui ont déjà compris.

      D’ici, depuis votre futur, nous savons par exemple que lorsqu’ils vous diront de rester confinés chez vous, d’aucuns citeront Foucault, puis Hobbes. Mais très tôt vous aurez bien autre chose à faire. Avant tout, vous mangerez. Et pas seulement parce que cuisiner est l’une des rares choses que vous pourrez faire. Sur les réseaux sociaux, naîtront des groupes qui feront des propositions sur la manière dont on peut passer le temps utilement et de façon instructive ; vous vous inscrirez à tous, et, après quelques jours, vous n’en pourrez plus. Vous sortirez de vos étagères La Peste de Camus, mais découvrirez que vous n’avez pas vraiment envie de le lire.

      Vous mangerez de nouveau.

      Vous dormirez mal.

      Vous vous interrogerez sur le futur de la démocratie.

      Vous aurez une vie sociale irrésistible, entre apéritifs sur des tchats, rendez-vous groupés sur Zoom, dîners sur Skype.

      Vous manqueront comme jamais vos enfants adultes, et vous recevrez comme un coup de poing dans l’estomac la pensée que, pour la première fois depuis qu’ils ont quitté la maison, vous n’avez aucune idée de quand vous les reverrez.

      De vieux différends, de vieilles antipathies vous apparaîtront sans importance. Vous téléphonerez pour savoir comment ils vont à des gens que vous aviez juré de ne plus revoir.

      Beaucoup de femmes seront frappées dans leur maison.

      Vous vous demanderez comment ça se passe pour ceux qui ne peuvent pas rester à la maison, parce qu’ils n’en ont pas, de maison.

      Vous vous sentirez vulnérables quand vous sortirez faire des courses dans des rues vides, surtout si vous êtes une femme. Vous vous demanderez si c’est comme ça que s’effondrent les sociétés, si vraiment ça se passe aussi vite, vous vous interdirez d’avoir de telles pensées.

      Vous rentrerez chez vous, et vous mangerez. Vous prendrez du poids.

      Vous chercherez sur Internet des vidéos de fitness.

      Vous rirez, vous rirez beaucoup. Il en sortira un humour noir, sarcastique, à se pendre.

      Même ceux qui prennent toujours tout au sérieux auront pleine conscience de l’absurdité de la vie.

      Vous donnerez rendez-vous dans les queues organisées hors des magasins, pour rencontrer en personne les amis - mais à distance de sécurité.

      Tout ce dont vous n’avez pas besoin vous apparaîtra clairement.

      Vous sera révélée avec une évidence absolue la vraie nature des êtres humains qui sont autour de vous : vous aurez autant de confirmations que de surprises.

      De grands intellectuels qui jusqu’à hier avaient pontifié sur tout n’auront plus de mots et disparaîtront des médias, certains se réfugieront dans quelques abstractions intelligentes, mais auxquelles fera défaut le moindre souffle d’empathie, si bien que vous arrêterez de les écouter. Des personnes que vous aviez sous-estimées se révéleront au contraire pragmatiques, rassurantes, solides, généreuses, clairvoyantes.

      Ceux qui invitent à considérer tout cela comme une occasion de renaissance planétaire vous aideront à élargir la perspective, mais vous embêteront terriblement, aussi : la planète respire à cause de la diminution des émissions de CO2, mais vous, à la fin du mois, comment vous allez payer vos factures de gaz et d’électricité ? Vous ne comprendrez pas si assister à la naissance du monde de demain est une chose grandiose, ou misérable.

      Vous ferez de la musique aux balcons. Lorsque vous avez vu les vidéos où nous chantions de l’opéra, vous avez pensé « ah ! les Italiens », mais nous, nous savons que vous aussi vous chanterez la Marseillaise. Et quand vous aussi des fenêtres lancerez à plein tube I Will Survive, nous, nous vous regarderons en acquiesçant, comme depuis Wuhan, où ils chantaient sur les balcons en février, ils nous ont regardés.

      Beaucoup s’endormiront en pensant que la première chose qu’ils feront dès qu’ils sortiront, sera de divorcer. Plein d’enfants seront conçus.

      Vos enfants suivront les cours en ligne, seront insupportables, vous donneront de la joie. Les aînés vous désobéiront, comme des adolescents ; vous devrez vous disputer pour éviter qu’ils n’aillent dehors, attrapent le virus et meurent. Vous essaierez de ne pas penser à ceux qui, dans les hôpitaux, meurent dans la solitude. Vous aurez envie de lancer des pétales de rose au personnel médical.

      On vous dira à quel point la société est unie dans un effort commun, et que vous êtes tous sur le même bateau. Ce sera vrai. Cette expérience changera à jamais votre perception d’individus. L’appartenance de classe fera quand même une très grande différence. Etre enfermé dans une maison avec terrasse et jardin ou dans un immeuble populaire surpeuplé : non, ce n’est pas la même chose. Et ce ne sera pas la même que de pouvoir travailler à la maison ou voir son travail se perdre. Ce bateau sur lequel vous serez ensemble pour vaincre l’épidémie ne semblera guère être la même chose pour tous, parce que ça ne l’est pas et ne l’a jamais été.
      À un certain moment, vous vous rendrez compte que c’est vraiment dur.

      Vous aurez peur. Vous en parlerez à ceux qui vous sont chers, ou alors vous garderez l’angoisse en vous, afin qu’ils ne la portent pas. Vous mangerez de nouveau.

      Voilà ce que nous vous disons d’Italie sur votre futur. Mais c’est une prophétie de petit, de très petit cabotage : quelques jours à peine. Si nous tournons le regard vers le futur lointain, celui qui vous est inconnu et nous est inconnu, alors nous ne pouvons vous dire qu’une seule chose : lorsque tout sera fini, le monde ne sera plus ce qu’il était. »

      #lettre #11_jours #futur #Italie #cuisiner #démocratie #vie_sociale #rire #humour_noir #confinement #monde_de_demain #balcons #unité_nationale #classe_sociale #inégalités #épidémie #travail #peur #prophétie

  • On sait tout ça, mais ça fait toujours mal de le lire.
    Si le « Gender Pay Gap » est à 20% en Allemagne, le « Gender Lifetime Earnings Gap » se situe entre 40 et 45%. Les femmes hautement qualifiées nées avant 1974 ont, en moyenne pendant leur vie, un salaire équivalent à celui d’hommes peu qualifiés. Les grandes perdantes sont, bien sûr, les mères. En ces temps de Corona, ce sont elles qui gardent les enfants.
    Juste histoire de (se) le rappeler.

    https://www.tagesschau.de/inland/gehaltsluecke-maenner-frauen-103.html

    #salaires #inégalité #femmes #gender_lifetime_earnings_gap

  • De l’histoire ancienne ? Comment aborder le Kulturkampf de la droite dans les lieux de mémoire et les musées

    En Allemagne, une brochure explique comment réagir aux attaques de l’AfD notamment lors de visites guidées dans les musées…
    n.b. : la notion de Kulturkampf (combat culturel) qualifiait le conflit entre Bismarck et l’Eglise catholique.

    GESCHICHTSPOLITIK ALS TEIL DES KULTURKAMPFES VON RECHTS
    Mit dem rasanten Erstarken der Alternative für Deutschland (AfD) und dem allgemeinen Rechtsruck in der Gesellschaft geraten auch Gedenkstätten und Museen gegenwärtig verstärkt unter politischen Druck von rechts. Regelmäßig melden sich in NS- und DDR-Ge-denkstätten sowie in historischen Museen über das Bundespresseamt Gruppen der AfD für Führungen an. Immer wieder sind Mit-arbeiter_innen in Gedenkstätten mit rechts-extremen und rechtspopulistischen Besucher_in-nen konfrontiert, die nationalsozialistische Verbrechen verharmlosen oder sogar leugnen oder die heutige BRD mit der DDR gleichsetzen. Wiederholt störten oder instrumentalisierten Rechtsextreme und Rechtspopulist_innen zu-dem Gedenkveranstaltungen und inszenierten dies anschließend öffentlichkeitswirksam im Internet. Insbesondere die AfD bemüht sich gegenwärtig darum, ihren politischen Ein-fluss auf die Kulturpolitik und auf Kulturein-richtungen – und damit auch explizit auf die Gedenkstätten und Museen – zu erhöhen. In diesem Zusammenhang mehren sich parlamen-tarische Anfragen und Anträge der Partei, in denen sie beispielsweise die Restitution von ge-raubten Kulturgütern, die sich im Besitz deut-scher Museen befinden, in Zweifel zieht oder die Streichung von Subventionen für NS-Ge-denkstätten fordert.

    https://www.mbr-berlin.de/wp-content/uploads/2020/02/200113_MBR_Brosch%C3%BCre_Gedenkst%C3%A4tten_online.pdf

    trouvé ici : https://www.heise.de/tp/features/Kulturkampf-von-rechts-4657804.html

    #Allemagne #mémoire #musée #nazisme #extrême-droite #Afd

  • Discrimination à l’égard des communautés de voyageurs au Royaume-Uni (criminalisation des campements, adoptions forcées)
    A qui appartient la terre ? Résister aux plans de politique anti-voyageurs des conservateurs

    One of the Tories’ less frequently talked about policy plans is to increase police powers to tackle ‘illegal’ encampments and to criminalise trespassing. Hanna Gál writes on why these must be resisted.
    The landslide victory of the Tories has enabled them to form a majority government and will let them further entrench systemic state racism. This danger was clear from during the campaign, but received considerably less attention than their Brexit plans. Their manifesto contains extensive passages on increasing police powers, surveillance and incarceration, often ‘preventatively’ applied to specific groups racialised to connect them with ‘terrorism’ or ‘knife crime’.
    Another key component of these aggressive criminalisation plans, however, received little attention bar some social media posts and a couple of articles. At the end of the three-page manifesto section about ‘Making our country safer’, we find the following passage:
    ‘We will tackle unauthorised traveller camps. We will give the police new powers to arrest and seize the property and vehicles of trespassers who set up unauthorised encampments, in order to protect our communities. We will make intentional trespass a criminal offence, and we will also give councils greater powers within the planning system.’
    Gypsy, Roma and Traveller (GRT) communities have been at the sharp end of police harassment and state repression for several decades in all European countries where they live. Even now that the genocide that decimated Roma and Sinti populations during the holocaust (known as Porajmos) has finally been recognised, the ethnic cleansing of GRT peoples continues under the guise of ‘integration’ programmes.

    https://www.rs21.org.uk/2020/01/09/whose-land-resisting-the-tories-anti-traveller-policy-plans

    #Royaume-Uni #communautés_de_voyageurs #discrimination

  • Droit des femmes en Slovaquie
    La Slovaquie a une présidente, Zuzana Čaputová, et n’est pas à la traine européenne en matière de représentation politique des femmes. Mais en vue des prochaines élections parlementaires, le droit des femmes se voit instrumentalisé pour séduire l’électorat conservateur. Des députés de droite s’en prennent notamment au droit à l’avortement. Ils proposent que lors d’une échographie, les médecins montrent l’embryon aux femmes qui décident d’avorter et leur fassent écouter les battements de son cœur…

    Frauenpolitik in der Slowakei : Zurück in die Vergangenheit?
    Vor der Wahl haben Parteien Frauenpolitik für sich entdeckt, um konservative Wähler zu binden. Sie versuchen etwa, Abtreibungsregeln zu verschärfen.
    […]
    Mit der Menschenrechtsanwältin Zuzana Čaputová haben die Slowaken sich im März dieses Jahres als erster der vier Visegrád-Staaten eine Frau an die Spitze ihres Staates gewählt. Die Frauenquote im Nationalrat beträgt um die 20 Prozent, was ungefähr dem EU-Durchschnitt entspricht. Und seit dem erzwungenen Rücktritt des langjährigen Ministerpräsidenten Robert Fico im Frühjahr 2018 haben es immer mehr Frauen ins Kabinett dessen Nachfolgers Petr Pellegrini geschafft und leiten wichtige Ressorts wie Inneres oder Justiz.
    Doch an Versuchen, die Frauenpolitik des Landes zurück in die Zeiten Ludovit Sturs zu drehen, mangelt es dabei nicht. Allein im gerade ausgehenden Jahr preschten nationalistische und rechtspopulistische Abgeordnete im Nationalrat vor, um die Abtreibungsgesetze in der Slowakei zu verschärfen. Das größtenteils katholische Land zwischen Donau und Tatra verfügt über eine relativ freizügige Abtreibungspolitik: Schwangerschaftsabbrüche sind ohne viel Aufhebens bis zur 12. Woche erlaubt, bei medizinischen Indikationen auch später.
    Mit insgesamt fünf verschiedenen Gesetzesnovellen bemühten sich Abgeordnete, dies zu ändern. Selbst ein völliges Abtreibungsverbot wie im benachbarten Polen stand auf der Agenda. Ob es dabei darum ging, „ungeborenes Leben zu schützen“, wie die Abtreibungsgegner von der „Allianz für die Familie“ dabei nicht müde wurden zu betonen, ist fraglich. Denn auch unter der bisherigen liberalen Gesetzgebung geht die Anzahl der Schwangerschaftsabbrüche in der Slowakei konstant zurück: Im letzten Jahr wurden 6.024 Eingriffe registriert.
    […]

    https://taz.de/Frauenpolitik-in-der-Slowakei/!5652563
    #Slovaquie #avortement #droit #extrême-droite #populisme

  • Sexisme réaliste
    Cours de gériatrie (rééd. 2018), 4ème année de médecine, France. Pour déterminer le degré de dépendance sénile des gens, les hommes ne sont pas testés sur la façon dont ils se débrouillent en cuisine-ménage-linge, les femmes oui. Ce qui est très réaliste, nos pères et grands-pères ayant généralement été très mal élevés et maintenus dans l’ignorance toute leur vie. Mais qu’advient-il de la grand-mère rebelle, qui n’a jamais voulu apprendre à faire la cuisine, se complait dans le capharnaüm de son appartement et ne lave pas sa culotte à la main ? Elle gagnera quelques points-sénilité...

    #vieillesse #sexisme #médecine

    • Sur un thème proche...

      Panthère Première » Vouloir durer, c’est apprendre à mourir
      https://pantherepremiere.org/texte/vouloir-durer-cest-apprendre-a-mourir-2

      Pour être jugée crédible pendant la consultation mémoire, la personne doit bien sûr faire preuve de cohérence dans son discours, mais elle doit aussi réussir des exercices standardisés qui, en s’appuyant sur des valeurs productivistes (rapidité, agilité, réactivité) défavorisent de fait les personnes âgées. De surcroît, Baptiste Brossard montre que l’évaluation de la crédibilité repose sur des critères implicites qui se sont pas strictement médicaux. Par exemple, les personnes âgées qui n’ont pas acquis, durant leur vie, le niveau de langage et le socle de connaissances implicitement requis pour réaliser les épreuves de la consultation ont plus de chance d’être jugées non crédibles (donc divagantes, voire délirantes). Autre exemple, le comportement de la personne est considéré crédible si elle se conforme aux attentes sociales projetées sur l’« être vieux » pendant la consultation.

    • J’avais comme voisin Victor, un très gentil papy, un peu bourru parfois, qui était très reconnaissant à sa deuxième compagne (la première était morte prématurément) de lui avoir appris à faire le ménage, la cuisine, la lessive et le repassage. Veuf pour la seconde fois, il se débrouillait très bien jusqu’à l’âge de 92 ou 93 ans quand la mort l’a fauché à son tour, et malgré des difficultés pour se déplacer.

  • L’UE veut sophistiquer la surveillance de ses frontières boisées…

    La Commission Européenne veut améliorer la détection des passages à ses frontières densément boisées, difficiles à surveiller par des patrouilles.
    Le projet de recherche sur la sécurité FOLDOUT (through FOliage Detection in the inner and OUTermost regions of the EU) doit tester une combinaison de différentes technologies avec des caméras, des radars, des détecteurs de mouvement, des capteurs électromagnétiques et des microphones.

    Y participent : Autriche, France (Thales), Bulgarie, Finlande, Lituanie, Pologne. Il coute 8 millions d’euros. Les tests commencent en 2021 (frontières bulgaro-turc, puis greco-turc, finlandaise et guyanaise).

    […]
    Die Grenzabschnitte werden zunächst mit konventionellen Systemen überwacht, darunter Kameras, akustische oder Bewegungsdetektoren. Dabei soll etwa „verdächtiger Autoverkehr“ festgestellt werden. Die verschiedenen Sensoren sind in einem gemeinsamen Gehäuse verbaut. Die Behörden wollen sich außerdem die mitgeführten Handys von Geflüchteten zunutze machen. Wird ein Telefon in einer bestimmten Funkzelle festgestellt, erfolgt eine Ortung des Geräts.
    Geostationäre Beobachtung aus 20 Kilometer Höhe
    Anschließend kann eine Kaskade weiterer Maßnahmen in Gang gesetzt werden, darunter die Beobachtung aus dem All und aus der Luft. Dabei sollen auch Radarsatelliten eingesetzt werden, deren Bilder Laub durchdringen können. Werden Personen geortet, können diese mit Drohnen aufgespürt werden. Auch die unbemannten Luftfahrzeuge befördern kleine Radarsensoren oder Wärmebildkameras. Am Ende erfolgt der Zugriff durch die zuständige Grenzpolizei.
    FOLDOUT könnte auch zur dauerhaften Überwachung einer bestimmten Region genutzt werden. Dabei würde die Überwachungstechnik an „stratosphärische Plattformen“ montiert, wie sie von einigen Rüstungsfirmen derzeit entwickelt werden. Die geostationären Anlagen fliegen in rund 20 Kilometer Höhe und bieten daher eine deutlich höhere Auflösung als die Erdbeobachtung per Satellit. Der an FOLDOUT beteiligte Konzern Thales vermarktet ein solches System unter dem Namen „Stratobus“.
    […]

    https://www.heise.de/tp/features/Grenze-zur-Tuerkei-EU-Kommission-will-Gefluechtete-mit-Laubdurchdringung-aufsp
    https://foldout.eu

    #Union_Européenne #frontière #forteresse #surveillance #FOLDOUT #circulation

  • A propos de novlangue, j’ai trouvé un article dans la Tageszeitung de ce mois de janvier :

    Do you speak Macron?
    Die Gelbwesten-Proteste in Frankreich haben ihre Ursache auch im Sprachgebrauch des Präsidenten. Er belehrt, ermahnt, spottet und frotzelt.
    Stellen wir uns vor, Angela Merkel würde uns als störrische Landsleute bezeichnen, unfähig zum Wandel. Sie würde behaupten, einige von uns seien Faulenzer, viele Frauen ­Analphabeten. Sie würde Menschen, denen sie in einer Bahnhofshalle begegnet, einteilen in jene, die ihr Leben meistern, und jene, die schlichtweg nichts sind. Schließlich würde sie damit prahlen, selbst schon beim Überqueren der Straße einen Job finden zu können, uns aber dazu auffordern, es doch mal mit Arbeiten zu probieren, wenn wir uns einen Anzug kaufen wollen.
    [...]

    https://taz.de/Essay-Sprache-der-franzoesischen-Macht/!5565182

    L’article a été repris par le Courrier International, pour celles et ceux qui l’ont abonné :
    Vu d’Allemagne. La novlangue d’Emmanuel Macron
    Le président français multiplie les petites phrases jugées méprisantes, avec un vocabulaire du monde de l’entreprise. Cette rhétorique a creusé le fossé entre Emmanuel Macron et une partie des Français, notamment les “gilets jaunes”, estime une éditorialiste allemande.
    Imaginons qu’Angela Merkel parle de nous comme de compatriotes réfractaires au changement. Qu’elle trouve chez nous un certain nombre de fainéants et beaucoup de femmes illettrées. Qu’elle range les gens qu’elle croise dans un hall de gare dans des cases, d’un côté ceux qui réussissent, de l’autre ceux qui ne sont rien. Pour couronner le tout, qu’elle se gausse de pouvoir trouver du travail en traversant la rue, tout en clamant que la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. [...]
    https://www.courrierinternational.com/article/vu-dallemagne-la-novlangue-demmanuel-macron
    #novlangue #Macron