• Cette révolution du quotidien que nous voudrions douce et lucide

    Nous voilà au début d’une nouvelle année quelque peu étrange. En surface, il semble que nous allons vivre encore pendant un bon bout de temps entre les masques, les vaccins, les vagues successives d’un de ces virus qui, depuis toujours, font partie de notre environnement. Cependant, certains d’entre eux nous plongent davantage dans l’inquiétude et dans des interrogations que, dans des situations « ordinaires », nous avons résolues – en ce qui nous concerne – en nous engageant dans des activités culturelles.

    C’est ce que nous avons encore fait ces deux dernières années, en continuant à publier régulièrement des textes. Ceux-ci semblent susciter toujours un peu, ou beaucoup, d’intérêt de votre part, vous qui nous suivez depuis 43 ans ou seulement depuis avant-hier.

    Ceci nous amène à serrer les rangs, et nous encourage à faire ce travail de fond qui est notre objectif principal depuis 1979 : proposer une culture libertaire qui, entre un pavé et un Pinocchio en bois, choisit de se mettre à nu et ne pas avoir peur de se retrouver toujours dans une posture de recherche intellectuelle, politique, sociale et personnelle, afin de caresser cet horizon « anarchique ».

    Enfin, l’Atelier de création libertaire vous souhaite de ne pas baisser les bras et de continuer à alimenter cette révolution du quotidien que nous voudrions douce et lucide.

  • Parution du livre « Anarchisme et sciences sociales -Actes du colloque de Lille - mars 2018 »

    Les sciences sociales n’ont-elles rien à apporter aux anarchistes  ? Peut-être bien, mais on peut mettre à cela plusieurs bémols. Car, dans une société soumise à différents pouvoirs, faire une science de ces pouvoirs, de la manière dont ils s’exercent et des mécanismes sur lesquels ils reposent, peut permettre à la lutte d’être plus efficace. En comprenant comment fonctionnent les institutions, en retraçant leurs origines et en exhumant leurs soubassements cachés, on peut, d’une part, les dénaturaliser et les désacraliser, montrer leur caractère arbitraire, et, d’autre part, donner à celles et ceux qui luttent des outils pour les abattre. De plus, force est de constater que l’incroyance fondamentale dans la sacralité des institutions rassemble anarchistes et scientifiques, les un•es et les autres entendant généralement s’appuyer sur une même conception de la réalité sociale, d’où toute transcendance (religieuse ou non) est absente.

    Par ailleurs, les anarchistes peuvent avoir un intérêt pour les sciences sociales qui étudient les mécanismes de domination au sein des groupes militants eux-mêmes. En effet, une spécificité des anarchistes, là encore depuis les origines du mouvement, est de considérer que le fait d’être en lutte pour l’émancipation ne prémunit pas contre la reproduction des formes d’oppression à l’intérieur des groupes. La science est alors à double tranchant. D’un côté, elle peut représenter en elle-même un moyen de domination, celui des savants. Et, de l’autre, la science peut aussi jouer un rôle émancipateur au sein de ces groupes, soit parce qu’ils peuvent être des lieux de formation et permettre à tous et toutes d’acquérir des savoirs, soit parce que la connaissance de la «  micropolitique des groupes  » peut désamorcer les effets de domination qui naissent, même et surtout lorsque les groupes se targuent de ne pas avoir de direction.

    (sous la direction de Sidonie Verhaeghe)

    Ont contribué à cet ouvrage  : Manuel Cervera-Marzal, Philippe Corcuff, Francis Dupuis-Déri, Guillaume de Gracia, Samuel Hayat, Pierre André Jarillot, Annalisa Lendaro, Charles Macdonald, Costantino Paonessa, Philippe Pelletier, Erwan Sommerer, Marion Tillous et Sidonie Verhaeghe.

    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Anarchisme-et-sciences-sociales.html

    La table des matières : http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Anarchisme-et-sciences-sociales,992.html

  • 2021 raisons pour ne pas baisser les bras
    Chères lectrices et chers lecteurs.

    Voilà un 20 sur 20 archivé, comme l’on fait avec un vieux calendrier qui, d’une seconde à l’autre, ne sert plus à rien.

    À l’heure où l’on feint de s’interroger sur le « nouveau monde », sur le « monde d’après », nous pensons que demain ne va pas être différent d’hier ou d’aujourd’hui. Nous pensons aussi que, pour les personnes qui comme nous vivent leur engagement quotidien avec quelque espoir de trouver des alternatives sociales, il n’y aura pas d’autres possibilités que celles de continuer à réfléchir, observer l’histoire et imaginer, construire des démarches imprégnées de culture libertaire.

    Et en un mot comme en 2021, ne baissons pas les bras !

  • Il était une fois, une petite fabrique d’ouvrages libertaires qui se tenait debout dans une région du monde où des drapeaux tricolores ne se rappelaient plus, ou si peu, des rêveurs qui les avaient hissés sur des barricades mobiles tachées de mille couleurs, dont le rouge que le corps fait couler de nos veines fragiles.

    Il était une fois, un atelier de création qui proposait des doses homéopathiques d’anarchie, celle qui réchauffe le cœur des gens et qui propose des alternatives en cascade et des luttes à suivre. Des luttes bariolées de personnes qui s’engagent à résister, à aiguiser ce regard critique et à peindre quelques toiles utopiques rendant possible la lecture de cette boussole. Boussole que l’on retrouve parmi les bientôt deux cents titres que nous avons publiés depuis 1979.

    Alors, faites un petit pas avec nous en cette fin d’année, en vous procurant ce gros paquet d’anarchie (1) ou bien quelques-uns de nos titres à 50 % de leur prix de couverture (2), afin d’ouvrir les bras, lever le poing et chanter, chanter encore et toujours ce doux rêve d’anarchie !

    Merci

    1- Un gros paquet d’anarchie : 17 titres qui abordent et questionnent l’anarchis(m)e. 226 euros de livres pour seulement 90 euros, le gros paquet vous arrivant libre de frais de port.

    2- Tous nos titres (excepté les livres édités en 2015) à moitié prix (50 % de remise). Pensez juste à ajouter 2 malheureux euros pour les frais de port.

    La marche à suivre et le catalogue se trouvent sur le site de l’Atelier de création libertaire : http://www.atelierdecreationlibertaire.com

  • Vient de sortir de presse les Anarchistes individualistes et l’éducation (1900-1914) de Perrine Gambart et Hughes Lenoir

    Les anarchistes individualistes considèrent, comme la plupart des acteurs du mouvement libertaire d’hier, d’aujourd’hui et probablement de demain, que le travail contre l’ignorance est leur première campagne à mener. Ainsi, il apparaît que, malgré des divergences fortes sur les modalités de réalisations d’une société d’hommes et de femmes fiers et libres, les individualistes anarchistes, les syndicalistes et les communistes libertaires se rejoignent bien sur la question de l’importance stratégique et émancipatrice de l’éducation. En cela, pour le mouvement anarchiste, l’éducation est un point de jonction entre ses différentes sensibilités et une marque de cohérence dans son projet de transformation sociale.

    Les textes de Hugues Lenoir et Perrine Gambart proposés dans ce volume nous aident à en saisir les prémisses.

    Perrine Gambart est membre de l’équipe éducative du Lycée autogéré de Paris (LAP) depuis 2008 et intervient sur Radio libertaire dans les émissions Radio Lap et ça booste sous les pavés. Elle a entamé des études de philosophie à l’Université Paris VIII en 2012.

    Hugues Lenoir , militant et spécialiste de la pédagogie libertaire, est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur ce thème. Après avoir travaillé sur l’éducation, le syndicalisme et sur l’autogestion pédagogique, il a publié en 2015 Une AMAP dans le 9-3, Une expérience d’éducation populaire informelle en milieu libertaire .

    72 pages - 8 euros

    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Les-anarchistes-individualistes-et.html

  • Vient de sortir de presse Emma Goldman - Une éthique de l’émancipation , de Max Leroy.

    « Emma Goldman a été victime, tout particulièrement dans le monde francophone, d’une étrange amnésie qui a fait que le mouvement anarchiste, pourtant si enclin à célébrer son histoire et ses héros, semble parfois aisément oublier qu’il a aussi compté de nombreuses héroïnes », écrit Normand Baillargeon à propos de celle que les services secrets nord-américains décrivirent comme l’une des anarchistes les plus dangereuses de son pays d’adoption.

    Cette biographie, la première en langue française, retrace l’histoire de cette militante inlassable de l’émancipation, à la fois libertaire et communiste, féministe et nietzschéenne. Née en Lituanie et morte à Toronto, sa vie se lie aux deux siècles qu’elle escorta : des grèves ouvrières états-uniennes à la Première Guerre mondiale, de la ­Russie rouge à la Catalogne, de la montée du fascisme à la lutte contre le nazisme, Goldman fut de tous les fronts – et jamais la prison, l’exil et la mise au ban n’entamèrent sa détermination.

    Max Leroy, essayiste, est l’auteur de Dionysos au drapeau noir - Nietzsche et les anarchiste s (2014), Citoyen du volcan - épitaphe pour Jean Sénac (2013) et les Orages libertaires - politique de Léo Ferré (2012).

    248 pages - 16 euros

    http://atelierdecreationlibertaire.com/Emma-Goldman-Une-ethique-de-l.html

  • Sous ses faux airs de livre pour enfant, cet objet littéraire non identifié s’adresse en fait aux personnes qui n’ont pas peur d’aborder une pensée conceptuelle sur l’économie, l’être humain, etc. 1066, le héros post-humain qui débarque d’une autre planète sur Terre et fait la rencontre de ces étranges Zanars, c’est un peu nous. Il découvre des manières bien différentes de penser et de s’organiser, un monde divers, sans hiérarchie ni domination, où l’argent n’est plus maître, où la morale binaire n’existe plus, où la pensée est en même temps poésie. L’auteur réussit la prouesse de nous emmener dans une réalité où c’est l’ensemble de l’imaginaire et des évidences qui fondent notre manière de vivre, de sentir, de penser qui serait bouleversée. Avec ses gros caractères et ses très belles illustrations couleur sur chaque page de droite, ce livre à l’écriture simple est en même temps d’une grande densité philosophique. Impressionnant et étrange. Tome 2 en attente.

    Silence n° 426, septembre 2014

    Les zanars (1. Aldine) de Ronald Creagh - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Les-zanars.html

  • 1979-2014 - 35 ans de culture libertaire. Pour fêter cela, tous les titres (sauf ceux de 2013) à moitié prix, le port comme toujours offert. Faites circuler autour de vous. Les plus chanceux vont aussi recevoir cette offre dans leur boîte à lettre, sous forme du superbe carte.

    Vous avez jusqu’au 31 janvier pour en profiter. Mais pensez-ici dès aujourd’hui pour (vous) faire plein de cadeaux.

    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Remplissez-la-hotte-de-la.html

  • Quelles que soient vos opinions ou insécurités personnelles quant à l’homosexualité et les différents mouvements de libération des homosexuels et des femmes (et je parle des homosexuels et des femmes en tant que groupe opprimé), nous devrions essayer de nous unir à eux de manière révolutionnaire. […] Je sais, de par mes lectures, mon expérience et mes observations que nul dans la société n’accorde de liberté ou d’autonomie aux homosexuels. Ils sont peut-être la population la plus opprimée de la société. […] Nous devrions discuter volontairement des insécurités que beaucoup de gens ont envers l’homosexualité. Quand je parle d’insécurités, je parle de la peur qu’ils soient une menace pour notre virilité. Je comprends cette peur. À cause du long procédé de conditionnement qui instille l’insécurité dans le mâle américain, l’homosexualité peut produire certains rejets en nous. J’ai moi-même des rejets vis-à-vis de l’homosexualité masculine. D’un autre côté, je n’en ai aucun envers l’homosexualité féminine. Cela est déjà un fait en lui-même. Je pense que c’est sans doute car l’homosexualité masculine est une menace pour moi, alors que l’homosexualité féminine ne l’est pas. Nous devrions être prudents lorsque nous employons des termes qui pourraient blesser nos amis. Les mots « pédale » et « salope » devraient être éliminés de notre vocabulaire, et nous devrions plus particulièrement ne pas utiliser de noms attribués aux homosexuels pour désigner les ennemis du peuple, comme Nixon ou Mitchell. Les homosexuels ne sont pas les ennemis du peuple.

    1970 - Huey Newton, cofondateur du Black Panther Party for Self Defense

  • Sénac s’étonne bientôt que la pensée de Camus, supposément subversive, puisse bénéficier d’une telle réception honorifique : « La Révolte décorée, les puissances de ce monde unanimes autour d’une œuvre, tu ne trouves pas que ça pue, toi 152 ? » demande-t-il à un ami. Deux ou trois mois plus tard, Sénac écrit à Camus pour lui reprocher de ne pas être intervenu afin de sauver la tête d’Abderrahmane Taleb, l’un des confectionneurs de bombes du FLN. Il ironise également sur le « Prix Nobel de la Pacification 153 » (ailleurs, il fait de lui le « Prix Nobel de la Défense de l’Europe et de l’Algérie française 154 »). Leur amitié s’achève ainsi, définitivement lacérée sous les lames amères de l’Histoire. Mais Sénac avait manqué une occasion de se taire : il ne savait pas que Camus était intervenu, en vain, auprès des autorités pour obtenir la grâce de Taleb. L’écrivain était coutumier de pareille démarche : il s’est investi sur environ cent cinquante affaires, et ce dans la plus grande discrétion (voilà qui devrait forcer le respect, sinon l’admiration, de ses pires ennemis).

    Tiré du prochain livre de Max Leroy sur le poète algérien Jean Sénac. À paraître début mai 2013

  • On se contente de leur [les jeunes filles] donner quelques définitions sans règles, sans principes et sans aucune liaison, de manière qu’elles apprennent avec peine des choses qu’elles oublient tout de suite et dont elles ne peuvent tirer aucun parti. Il semble qu’on leur montre la science de loin et qu’on leur dise : voilà ce que les hommes étudient, voilà ce qu’ils approfondissent, mais ce que vous n’êtes pas capable de comprendre, on vous le montre seulement pour vous faire connaître votre infériorité.

    Athénée de bienfaisance, la Femme libre , n°24, p. 40.

  • ô peuple ! Espère donc, unis-toi à nous, hâte de tous tes efforts le jour si grand qui réalisera toutes ses promesses ; annonce, fais sentir et comprendre à tous ces grandes choses, dis-leur qu’elles ne peuvent se réaliser que par l’association universelle, l’égalité de l’homme et de la femme, car c’est elles seules qui feront disparaître le mensonge, la guerre, la concurrence, et qui établiront partout la paix et le bonheur.

    Marie Reine, « Anniversaire de juillet », la Femme libre , n°20, p. 263.

  •  Plus de maîtres, plus d’esclaves, plus d’exploitation ; union, amour, liberté, voilà l’avenir qui se montre à l’horizon si beau, si frais, si riant… 

    L.B., la Femme libre , n° 15, p. 178.

    En train de mettre en page le nouveau livre de l’Atelier de création libertaire (les actes du colloque sur la presse alternative, Lyon, janvier 2012), je tombe sur cette note de bas de page. Nous sommes aux alentours de 1832... et il y a encore du boulot à faire.

  • Existe-t-il une discipline scientifique qui admette l’indiscipline du rêve, de l’imagination, de l’inventivité ? Qui puisse embrasser les problèmes soulevés par les crises que connaît notre temps, dans la société et l’environnement ? Qui soit capable d’associer critique et reconstruction, théorie et pratique, vision créatrice et technique ?

    Il y a toujours eu un lien très étroit, depuis la Renaissance, entre les progrès fondamentaux des sciences naturelles et les bouleversements de la pensée sociale. Aux XVIe et XVIIe siècles, l’astronomie et la mécanique naissantes, avec leur ouverture libératrice sur un univers héliocentrique et l’unité entre le mouvement cosmique et le mouvement local, trouvèrent une contrepartie dans des idéologies sociales tout aussi rationnelles et critiques. Les Lumières ont apporté une prise en considération nouvelle des sensations et la revendication pour la raison humaine de faire porter son discernement sur un monde jusqu’alors accaparé par le monopole idéologique du clergé. Ce furent ensuite l’anthropologie et la biologie de l’évolution qui mirent à bas les conceptions traditionnelles et statiques de l’aventure humaine et les mythes de la création originelle et de l’histoire comme destinée théologique. En ouvrant de nouvelles perspectives et en mettant en évidence la dynamique séculière de l’histoire sociale, ces sciences ont constitué un puissant renfort pour les nouvelles doctrines socialistes et leurs idéaux de progrès humain issus de la Révolution française.

    Face aux gigantesques bouleversements qui nous attendent, notre époque a besoin d’un corpus de savoir – scientifique et social – d’une envergure et d’une profondeur plus grandes, afin de résoudre les problèmes qui se posent à nous. Sans renoncer aux apports des théories scientifiques et sociales antérieures, il nous faut entreprendre une analyse critique plus complète de notre rapport au monde naturel. Nous devons rechercher les fondements d’une approche plus reconstruite des sérieux problèmes posés par les apparentes « contradictions » entre nature et société. Nous ne pouvons plus nous permettre de rester captifs de la tendance de la science classique à disséquer les phénomènes pour en examiner les fragments. Nous devons les associer, les relier, les observer dans leur totalité autant que dans leur spécificité.

    C’est pour répondre à ces besoins que nous avons défini une discipline propre à notre temps : l’écologie sociale .

    Extrait de Qu’est-ce que l’écologie sociale , de Murray Bookchin, que nous sommes en train de rééditer pour une sortie début septembre.

  • Allons-nous permettre encore longtemps qu’une succession de générations soit ainsi éduquée à la criminalité depuis l’enfance, et, qu’après avoir été ainsi éduquée, elle soit traquée comme un animal sauvage jusqu’à ce qu’elle soit ligotée par les peines et les filets de la Loi ? Alors que si l’on avait échangé les circonstances dans lesquelles les pauvres souffrirent avec celles que connurent ceux qui font vivre la grandeur et la dignité de la justice, ces derniers se seraient retrouvés sur le banc des accusés, et les premiers sur le siège des jurés.

    Robert Owen : Nouvelle vision de la société (1816) - Deuxième Essai - Traduction et présentation de Nathalie Rosset pour une sortie début septembre sous le titre provisoire de Owen l’utopiste .

  • Le chanteur est connu ; nul besoin d’y revenir. Mais qu’en est-il du poète et de l’écrivain ? Et plus particulièrement de l’écrivain politique ? De l’Irlande du Nord à la chute d’Allende, de la guerre d’Algérie à la dictature franquiste, Léo Ferré fut un témoin critique de son temps. S’il hésitait à se considérer comme un « militant », son œuvre et sa vie témoignent toutefois d’un engagement continu. C’est cet engagement, inscrit dans la longue tradition anarchiste, qui est questionné tout au long de ce livre. « Les hommes debout ne se couchent que pour mourir », lança-t-il un jour.

    Si l’homme est mort, le poète demeure d’aplomb, ses vers frappant aux portes de notre temps.

    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Les-Orages-libertaires.html

  • Une énergie antinucléaire - Mon engagement dans les réseaux écologistes
    de Jocelyn Peyret

    Récit de vie antinucléaire militante extrêmement dense, occasion de faire le point sur les côtés positifs des mobilisations de ces dernières années tout en en montrant les limites, Jocelyn Peyret montre, dans cet ouvrage « vu de l’intérieur », la grande diversité des approches et des ego qui provoque souvent des conflits. C’est normal, même si certains jugeront cela déplaisant.

    Par exemple, une des difficultés du réseau Sortir du nucléaire – dont il a été longtemps un militant salarié – est, depuis ses débuts en 1997, sa croissance spectaculaire. Et cela entraîne une demande d’énergie considérable à laquelle les salariés et les administrateurs ont parfois du mal à faire face. Mais cela n’enlève rien au succès croissant de ce réseau, entièrement financé à ce jour par plus de 50 000 donateurs.

    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Une-energie-antinucleaire.html
    Ce livre veut apporter un témoignage de ce combat et de cette énergie antinucléaires qui semblent, malgré tout, intacts chez Jocelyn et les milliers de personnes qui continueront à former une chaîne humaine contre un choix dangereux pour le futur de nos société et de notre planète !

    À paraître début juin mais on peut le commander dès aujourd’hui.

  • À en croire une idée fausse mais répandue, les anarchistes estiment que « la nature humaine est bonne », et qu’en conséquence on peut faire confiance aux hommes pour se gouverner eux-mêmes. En réalité, nous inclinons à une vision plutôt pessimiste, en vertu de laquelle on ne peut pas faire confiance aux hommes ; et c’est bien pour cela qu’il faut éviter toute concentration de pouvoir.

    Paul Goodman

    (on peut aussi lire de Paul Goodman, la Critique sociale, éditions Atelier de création libertaire, 1997 <http://www.atelierdecreationlibertaire.com/La-critique-sociale.html>)

  • La Révolte de Los Angeles - Trois jours qui ébranlèrent le nouvel ordre mondial

    Le 3 mars 1991, aux États-Unis, un automobiliste noir, Rodney King, était plus que fortement tabassé par quatre policiers. Un cinéaste amateur filma la scène par hasard. L’automobiliste porta plainte. Le 29 avril 1992, les quatre policiers étaient acquittés par les jurés de Simi Valley, provoquant une indignation générale. Suite à cette décision du tribunal explosa la révolte d’avril-mai 1992 à Los Angelès.

    Le texte écrit sur ces événements par Franklin Rosemont et ses amis du groupe surréaliste de Chicago a l’avantage de nous présenter une vision américaine originale, très différente de ce qu’ont bien voulu nous donner les médias français.
    Cette brochure est maintenant épuisée mais le texte est en libre téléchargement sur le site de l’Atelier de création libertaire. Juste pour se rappeler que cela fait déjà 20 ans et rien n’a vraiment changé.

    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/La-revolte-de-Los-Angeles,293.html

  • D’aucuns disent que l’anarchie est née à Lyon... nous n’irons pas jusque-là, mais les historiens savent que la ville de Lyon a joué un rôle important au sein des mouvements libertaires en France. Nous voudrions, par le biais de ce blog, proposer des images (de documents, de personnes, de manifestation, etc.) afin d’illustrer cette histoire, mais aussi créer des liens entre les militant-e-s, chercheurs et toutes personnes voulant connaître de près un courant politique qui ne semble pas avoir dit son dernier mot.

    Nos premiers pas dans cette mise en image d’une mémoire libertaire, ne va pas se faire en ordre chronologique, mais au gré des documents que nous recueillerons, et sachant que depuis plus de trente ans nous sommes actifs au sein du mouvement, ici à Lyon, et avons pris du plaisir à utiliser des appareils photographiques pour garder des traces...

    Le blog Histoire en image des libertaires lyonnais, après quelques longs mois de repos, va repartir sur un rythme, nous l’espérons, plus régulier.

    http://atelierdecreationlibertaire.com/blogs/images-de-libertaires

  • Les actes du colloque Philosophie de l’anarchie vont partir à l’imprimerie début janvier. 464 pages de textes divers et il est toujours possible d’envoyer 20 euros pour la souscription (http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Colloque-Philosophie-de-l-anarchie,705.html).
    En avant-première la présentation par Jean-Christophe Angaut, Daniel Colson et Mimmo Pucciarelli

    Les textes qui composent ce volume sont issus du colloque « Philosophie de l’anarchie : théories libertaires, pratiques quotidiennes et ontologie », qui s’est tenu à Lyon du 12 au 15 mai 2011. Pour nous qui l’avons organisé, il s’agissait de proposer un espace de rencontre, d’expression et de problématisation à même de rendre compte de la réaffirmation, au niveau international, de la pensée anarchiste et des pratiques qui s’en réclament ou peuvent y être rattachées.

    Cette réaffirmation s’est traduite par deux phénomènes. En premier lieu, une multiplication de travaux universitaires traitant aussi bien de l’histoire du mouvement libertaire que des contributions théoriques d’auteur.e.s anarchistes, et manifestant une prise en compte tardive de l’importance historique et théorique de l’anarchisme, après des décennies d’ignorance et de mépris. Mais surtout, dans un contexte marqué par un regain de la contestation anticapitaliste et par la faillite du prétendu socialisme réel, nombre de mouvements et de pratiques sociales et quotidiennes se réclament de l’anarchie ou ont un air de famille très prononcé avec elle. Si d’une part l’anarchie a longtemps été associée à des images d’Épinal (celle des poseurs.euses de bombes et des bandits de la Belle-Époque) ou réduite unilatéralement à telle ou telle de ses dimensions (l’athéisme, le syndicalisme), si d’autre part son premier moment d’affirmation a partie liée avec le mouvement ouvrier, il n’est plus possible aujourd’hui de ne pas tenir compte des transformations de l’idée anarchiste depuis 1968, les luttes écologistes et féministes des années soixante-dix, le renouveau récent du féminisme radical, le mouvement altermondialiste ou encore les pratiques d’auto-organisation que mettent en œuvre, dans le monde entier, les mouvements qui mettent en cause telle ou telle forme de la domination. Or ces deux dimensions, que l’on pourra dire théorique et pratique, d’une réaffirmation de l’anarchisme aujourd’hui, sont évidemment liées entre elles. C’est un même contexte historique et social qui a ouvert à l’anarchisme un espace dans le monde académique et lui a redonné une place dans l’imaginaire politique et social. Et les pratiques se réclamant de l’anarchie ou pouvant s’y rapporter ne cessent de produire leurs propres théorisations, alors que dans le même temps les théories anarchistes font signe vers des pratiques politiques et sociales. Par rapport à tout autre courant politique ou idéologique, l’anarchisme a en effet pour particularité de ne pas se réduire à un corps de doctrine auquel des militant.e.s seraient censés adhérer sans se soucier plus avant de sa réalisation ici et maintenant, et qui proposerait une conception d’un monde futur (celui des lendemains de la révolution) débarrassé de la domination, conception qui serait hétérogène avec les moyens de sa mise en œuvre.

    C’est cette ambition de prise en compte du caractère pratique des théories anarchistes et de la manière dont les théories libertaires continuent aujourd’hui d’accompagner des pratiques concrètes nous a poussés à nous concentrer sur l’anarchie plus que sur l’anarchisme, et sur la philosophie comme savoir pratique engagé dans la vie des personnes qui le mettent en œuvre plus que comme système doctrinal. La capacité qu’a l’anarchisme de resurgir tient à l’ampleur et à la radicalité du projet libertaire, mais cette radicalité et cette ampleur conduisent aussi l’anarchisme à affronter des questions philosophiques fondamentales, et cela non dans la tour d’ivoire des professionnel.le.s du concept, mais bel et bien dans les réflexions et les débats que fait surgir toute pratique anti-autoritaire. Les textes rassemblés dans ce volume ne présentent pas un point de vue unique sur ce que serait la philosophie de l’anarchie, ni sur l’existence même d’une telle philosophie. Certains d’entre eux se contredisent, et on ne trouvera pas deux textes qui concordent sur ces deux questions. Cette diversité nous semble correspondre à cette autre particularité du mouvement libertaire, qui ne s’est jamais référé à quelque dogme officiel ou à quelque maître penseur que ce soit, et a toujours préféré la contradiction à l’uniformité.

    Mais en voulant fournir un espace d’expression aux théories et aux pratiques les plus contemporaines, nous ne pouvions prétendre connaître a priori ce que chercheurs-euses et militant.e.s avaient pu produire sur les questions qui nous intéressaient. C’est pourquoi nous avons organisé, dans les mois qui ont précédé le colloque, un séminaire préparatoire au cours duquel plusieurs intervenant.e.s ont pu apporter leurs contributions à notre réflexion, contributions qu’il nous a paru important de faire figurer dans ce volume. C’est aussi pour cette raison que, lorsque la question de l’élaboration du programme s’est posée à nous, nous avons décidé de ne pas nous cantonner à ce que nous connaissions mais d’appeler, aussi largement que possible, à des propositions de contributions, et nous n’avons pas été déçus, puisque nous avons vu surgir tout un continent de recherches précises et actuelles qui nous étaient inconnues.

    Enfin, ce colloque a été l’occasion de créer des liens entre des générations différentes, entre militant.e.s et chercheurs.euses, entre institutions et lieux alternatifs (l’ENS de Lyon, le CEDRATS et le Salon des éditions libertaires). Ce fut, avec la fraîcheur des propos et des échanges dont il a été l’occasion, l’une des sources du plaisir que nous avons eu à l’organiser. La publication de ce volume ne poursuit pas d’autre but que de continuer à créer de tels liens au sein du mouvement libertaire et plus largement avec toutes les personnes qui continuent à chercher des formes d’actions et des idées pouvant nous rapprocher toujours plus d’une société émancipée…