• Les #médecins et le rapport aux #corps : #pouvoir, #sexisme et #racisme

    Dans le cadre d’un entretien par courriel autour de l’affaire de la « fresque » de Clermont-Ferrand, une journaliste m’écrit :

    Dans mon intuition, ce rapport [des médecins] au corps facilite une affirmation de sa sexualité de manière plus débridée, avec moins de gêne et de tabou, ce que confirment les entretiens que j’ai eus avec différents médecins, internes, externes... Ce qui explique aussi en partie, outre le sentiment d’impunité que vous soulignez, comment on se retrouve avec des fresques porno dans les salles de garde. Or mon interrogation porte sur le lien entre cette sexualité plus débridée et le sexisme présent à l’hôpital. Il n’y a pas de lien logique entre les deux mais cela facilite peut-être un certain sexisme très sexualisé (blagues grivoises, attouchements etc.)

    Effectivement, le rapport au corps qu’ont les médecins est particulier : ils les étudient en théorie, les observent, les touchent, les manipulent, les pénètrent avec des instruments, les « objectivisent » au moyen d’appareillages divers.
    Autrement dit : il y ont accès de manière (relativement) plus libre que toute autre personne. Par ailleurs, chacun réagit différemment devant le corps d’autrui : certains sont attirés, d’autres repoussés, d’autres encore les voient avec empathie, comme des corps à panser. Et tout ça peut arriver chez une même personne, successivement.
    Ce qui peut créer des réactions très différentes selon les individus. Personnellement, je suis facilement tenté de voir les corps comme attirants et souffrant, rarement comme repoussants ou source de malaise. Ma pudeur personnelle est telle que je ne toucherai jamais quelqu’un sans lui avoir demandé la permission de le faire Mais je connais d’autres médecins qui sont très attirés par les corps (féminins ou masculins) et veulent les toucher à tout bout de champ. D’autres encore qui sont relativement insensibles à la douleur qu’ils peuvent provoquer chez autrui (par manque d’empathie, inné ou défensif). Par conséquent, il me semble que cette « exposition au corps » n’a pas des effets univoques mais variables chez les individus ; c’est ce que j’observe aussi ici, au Canada - à ceci près que dans les pays anglo-saxons, cette dimension relationnelle, d’interaction entre soignants et soignés est discutée, débattue, décrite, pensée - en particulier dans le cadre de la réflexion éthique. En France, elle ne l’est pas.
    Le fait que le sexisme s’exprime plus en France qu’ici est social et culturel. Le fait que le sexisme s’exprime plus chez les médecins que chez les notaires est lié à cette proximité des corps mais surtout à la position de pouvoir, encore une fois, qui « autorise » les médecins sans pudeur, respect ni empathie, à des brutalités verbales (concernant l’aspect corporel ou le comportement) ou physiques (attouchements, douleurs provoquées, viols) - parce que leur position leur permet de penser qu’ils resteront impunis. Et, dans les faits, c’est souvent le cas. Comme la sélection des médecins est beaucoup moins égalitaire en France qu’au Québec, par exemple (puisque la société l’est moins également), on peut penser que la proportion de personnalités abusives est très importante parmi les médecins français. Les maltraitances seront alors plus nombreuses et fréquentes. Ce n’est pas seulement le rapport au corps (qui n’a pas de raison d’être différent pour un médecin français ou américain ou hollandais) qui est différent, mais le rapport hiérarchique entre le patient exposé et vulnérable et un médecin qui se sent en position de supériorité et d’impunité et qui n’a pas de barrières personnelles à dresser entre ses désirs ou sa perversité et le corps du/de la patient.e. Les fresques seraient alors l’une des manifestations de ce sentiment de « supériorité », d’" exception". Non pas une manifestation d’angoisse face à la mort (qui est la même pour tout le monde) mais celle d’une ivresse - née d’être en position (fantasmatique) de « sauver des vies » et donc, d’avoir tous les droits sur elles - or, il n’y a pas de pulsion plus fortes que le désir de survie et le désir de se reproduire - tous deux s’exprimant ici par la domination des autres : en imposant, dans un lieu à la fois « privé » et public la représentation de médecins fiers de se montrer librement avec leurs érections et leurs conquêtes sexuelles, réelles ou non, au milieu de leurs maîtres et patrons, eux aussi sexuellement conquérants. D’ailleurs, l’une des « fresques » visibles dans un article de Slate qui en fait la promotion ne représente-t-elle pas un « Sacre » de « patron » en Napoléon - où toutes les femmes sont nues et où Joséphine (ici, avec la peau noire, alors qu’elle était blanche - erreur historique ou lapsus significatif ?) agenouillée devant l’empereur pour lui faire une fellation ! Le commentaire déclare que la fresque « se moque gentiment » du patron en question. Un médecin respectueux de tous aurait demandé immédiatement qu’on l’efface, tant elle est insultante et ici, en particulier, sexiste et raciste.

    Marc Zaffran/Martin Winckler

  • Portrait of the Artist as a Dying Class
    Scott Timberg argues that we’ve lost the scaffolding of middle-class jobs—record-store clerk, critic, roadie—that made creative scenes thrive.
    http://inthesetimes.com/article/17522/portrait_of_the_dying_creative_class


    http://yalebooks.com/book.asp?isbn=9780300195880

    The story of print journalism’s demise is hardly new, but Timberg’s LA-based perspective brings architecture, film and music into the conversation, exposing the fallacy of the East Coast conviction that Hollywood is the place where all the money is hiding. Movie studios today are as risk-averse and profit-minded as the big New York publishing houses, throwing their muscle behind one or two stars and proven projects (sequels and remakes) rather than nurturing a deep bench of talent. (…)

    But Timberg looks more narrowly at those whose living, both financially and philosophically, depends on creativity, whether or not they are highly educated or technically “white collar.” He includes a host of support staff: technicians and roadies, promoters and bartenders, critics and publishers, and record-store and bookstore autodidacts (he devotes a whole chapter to these passionate, vanishing “clerks.”) People in this class could once survive, not lavishly but respectably, leading a decent middle-class life, with even some upward mobility.

    Timberg describes the career of a record-store clerk whose passion eventually led him to jobs as a radio DJ and a music consultant for TV. His retail job offered a “ladder into the industry” that no longer exists. Today, in almost all creative industries, the rungs of that ladder have been replaced with unpaid internships, typically out of reach to all but the children of the bourgeoisie. We were told the Internet would render physical locations unimportant and destroy hierarchies, flinging open the gates to a wider range of players. To an extent that Timberg doesn’t really acknowledge, that has proven somewhat true: Every scene in the world now has numerous points of access, and any misfit can find her tribe online. But it’s one thing to find fellow fans; it’s another to find paying work. It turns out that working as unfettered freelancers—one-man brands with laptops for offices—doesn’t pay the rent, even if we forgo health insurance.

    #travail #art #presse #creation #classes_moyennes

  • Nancy Fraser ou la théorie du « prendre part »
    http://www.laviedesidees.fr/Nancy-Fraser-ou-la-theorie-du-prendre-part.html

    Le renouvellement du socialisme suppose, selon Nancy Fraser, qu’on lie pratique militante et théorie politique : l’émancipation ne peut être comprise qu’à partir des luttes sociales, dont les formes sont aujourd’hui multiples. Et elle implique une participation égale, dans toutes les sphères de la vie.

    Essais & débats

    / #émancipation, #féminisme, #marxisme, #reconnaissance, égalité

    #Essais_&_débats #_égalité_

  • How the American military is using videogames to capture the hearts and minds of children - Kill Screen - Videogame Arts & Culture.
    http://killscreendaily.com/articles/how-american-military-using-videogames-capture-hearts-and-minds-chi

    As education funding dwindles, more schools are partnering with military programs for the money. America’s Army is in some ways the military’s recruiting Trojan Horse, bringing back the moral dilemmas raised in Ender’s Game. Is it ethical to recruit soldiers at such an impressionable age?

    But the military isn’t using videogames exclusively as recruitment tools, and not even all of them are shooters. There are games that teach Comprehensive Soldier and Family Fitness, the controversial program that attempts to prepare soldiers how to handle themselves when deployed and how to re-integrate with their families when they return. UrbanSim is a high-level tactics simulator from the perspective of an army battalion commander. Perhaps most interestingly is Virtual Iraq/Afghanistan, a form of therapy used to treat PTSD. The game uses settings from the military-funded Full Spectrum Warrior to recreate traumatic situations—detonating IEDs, fire fights, etc.—in a safe environment. At the conclusion of a University of Southern California clinical trial using Virtual Iraq/Afghanhistan, 45% of active-duty soldiers no longer had PTSD, with another 17% showing improvements in their symptoms—an above average rate for treatment.

    #militainment#jeu_vidéo #armée_américaine

  • « Pour ceux qui ont la chance d’être en vacances entre Noël et le Nouvel An, il y a plusieurs manières de survivre à la trêve des confiseurs [...] se rendre à Hambourg pour assister, du 27 au 30 décembre, au congrès annuel du Chaos Computer Club, le plus ancien et le plus gros club de hackers au monde. »

    https://www.techn0polis.net/2015/01/12/a-hambourg-une-myriade-de-hackers-en-chaos-debats-et-riposte

    #hacking #hackers #31c3

  • Paris, Bruxelles, Toulouse… la radicalisation des terroristes n’a pas eu lieu sur le Web
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2015/01/12/paris-bruxelles-toulouse-la-radicalisation-des-terroristes-n-a-pas-e

    Pour Manuel Valls, le premier ministre, les priorités sont claires, au lendemain de la marche qui a rassemblé plus de quatre millions de Français en hommage aux attentats de la semaine dernière et pour la défense de la liberté d’expression : « Comme le prévoit la loi antiterrorisme votée récemment, la priorité, c’est de travailler sur Internet, c’est là qu’une partie de la radicalisation se forme », a-t-il déclaré sur BFM-TV, mentionnant également un « travail sur les prisons ». « La sécurité des Français ne peut pas se discuter. »

    #internet #radicalisation #terrorisme

  • Charlie et le délire compassionnel
    http://articles.alambic.ch/libre/charlie-et-le-delire-compassionnel.html

    Sous couvert d’une interprétation particulièrement perverse [7] de la « #laïcité », et du droit à critiquer toutes les religions [8], le journal a laissé libre cours à ses penchants islamophobes. Cela a donné quelques chefs-d’œuvre des monuments de la liberté d’expression que nous devrions défendre de manière inconditionnelle, tel ce « monument à l’esclavage du contribuable autochtone blanc », alors que « Le Coran ne dit pas s’il faut faire quelque chose pour avoir trente ans de chômage et d’allocs », vicieuse inversion du rapport raciste. On y est aussi invité à répondre à cette question hautement impertinente, qui contient sa propre réponse : « Les frites seront-elles bientôt toutes halal en Belgique ? Quelques barbus s’y activent, et combattent la démocratie qui leur permet d’exister ». A ceux qui ont l’outrecuidance de faire remarquer de tels propos doivent être combattus, tout comme doivent l’être les propos antisémites, sexistes et homophobes, Charlie Hebdo rétorque que « les musulmans doivent comprendre que l’#humour fait partie de nos traditions depuis des siècles ». A chacun sa tradition : celle des Musulmans nous est donnée à voir par le dessin d’un un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre, avec pour légende : « Il faut savoir partager les traditions » [9]. Cette désinhibation raciste, qui a cherché à se déguiser en subversion et en impertinence, a été en réalité facilitée dans le contexte d’une France sarkozyste aux relents pétainistes, dont le président a remercié le rédacteur en chef de l’hedomadaire pour sa loyauté en le propulsant à la tête d’une radio nationale. L’époque est depuis longtemps révolue où Charlie Hebdo était régulièrement soumis à la censure du pouvoir et pouvait de ce fait se présenter comme subversif et courageux. Il est aujourd’hui devenu l’ami des puissants, et au cri de « Je suis Charlie », c’est ce caniche des va-t-en-guerre qu’on essaie maintenant de nous présenter comme le dernier rempart contre la barbarie.

    #racisme #sexisme #xénophobie #guerre #conditionnement

    • Tout le papier est d’une débilité assez crasse, et finit dans un mélange de phénomènes sans aucun rapport qui mériteraient à son auteur une jolie chemise avec des manches attachées dans le dos :

      On ne compte déjà plus les interventions médiatiques qui surenchissent dans l’appel à la croisade. Le gouvernement français a pour sa part aussitôt annoncé des mesures anti-terroristes renforcées. Avant toute chose, cela signifie plus de persécutions policières pour ceux qui les subissent déjà, et plus de répression de la contestation. La guerre contre les pauvres [10] va elle aussi redoubler d’intensité, et les bancs grillagés d’Angoulème ne sont que le prélude à la terreur quotidienne qui attend les parias d’une société qui, pour se préserver de ses propres relents, s’en gargarisera d’autant plus à l’eau démocratique. Le délire compassionel vient renforcer une nouvelle fois le délire sécuritaire, et la panique autour de « l’invasion islamique » a pour principale fonction d’étouffer ce bruit de bottes

      .

      Il montre en outre :
      – Une absence de précautions oratoires, et même de décence assez peu commune
      – Une méconnaissance totale de Charlie des quinze dernières années, comme tous les papiers dans la même veine qui commencent à fleurir. Parce qu’il y a du monde pour s’exciter sur des dessins sans contexte, voire tronqués, mais pour lire les papiers ou les éditoriaux, qui donnaient du contexte et de la diversité, plus personne tout à coup.

      Plus généralement, tout le passage mis en citation n’est qu’une mauvaise resucée du désormais célèbre papier de Cyran, http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous , qu’il n’a même pas été foutu de lire correctement , comme le montre la confusion atterrante entre un soutien, dans une chronique, de Fourest (qui était loin de faire consensus à Charlie) à un dessinateur néerlandais qui avait effectivement publié les dessins en question sur son blog ; et une publication dans Charlie.
      Le papier en question n’est d’ailleurs pas tellement meilleur, et est très largement de mauvaise foi, mais au moins il avait le mérite de savoir à peu près de quoi il parlait, au lieu de partir dans une succession de délires paranoïaques, au timing franchement indécent.

    • @alexandre, tu viens là, d’un ton péremptoire, nous donner ton verdict : ce papier c’est de la merde ("Tout le papier est d’une débilité assez crasse").

      Ayant un peu l’habitude de trainer sur seenthis, je me méfie des posts des gens que je ne connais pas car le niveau est généralement très élevé. Il y en a pas mal avec lesquels je suis en désaccord mais, l’argumentaire qu’ils utilisent impose le respect.
      Donc, après lecture de ta diatribe j’ai fait deux choses : je suis allé relire l’article en question (au cas ou je sois passé à côté de quelque chose) et ensuite j’ai relu ton post.
      Mon verdict : non seulement je continue de trouver cet article remarquable, mais maintenant je te sais réducteur dans l’analyse.
      @alexandre, que penses-tu de la complexité ? Les choses ne sont pas dichotomiques, elles sont complexes, très complexes. Tu tires une citation du texte en disant (je simplifie) « regardez c’est un lourd, il mélange tout ».
      Et pourtant dans cette citation il t’explique que si l’on y prend garde, demain t’auras droit à un touché rectal pour pénétrer dans un grand magasin car la loi le prévoira. Il t’explique que si l’on y prend garde, demain on te mettra sur écoute permanente car la loi le prévoira, tu n’auras qu’à la fermer. Il t’explique que si l’on y prend garde, tu finiras en GAV parce que t’es allé 2 fois sur le même site, car la loi le prévoira. Toi t’appelles ça « tout mélanger » moi j’ai l’impression de voir en accélérer l’après 11/9.

      Tu viens crier haut au fort « y’a pas bon papier, y’a bon journalistes, y’a liberté d’expression bafouée, ..etc., y mélange tout » (sic !).
      Cyran que tu cites a pratiqué une dizaine d’années tes champions de la liberté d’expression dont d’après toi il faut « …lire les papiers ou les éditoriaux, qui donnaient du contexte et de la diversité… » mais pourtant son ressenti a l’air différent du tien et se rapproche de ce papier.

      Peut-être te faudrait-il du bien lourd, des méchants d’un côté (islamistes et autres) et des gentils de l’autre (en gros les ils_sont_Charlie). Mais Cyran ou Schiess c’est pas bon, ils ont l’air à gauche mais ils ne sont pas Charlie, alors l’opprobre est jetée.

      Je suis fatigué de ces leçons de pensée.

      Il y a peu de temps quelqu’un a seené un papier remarquable qui décrivait ces gens, généralement gauchistes antifas, qui prétendent combattre pour la liberté d’expression mais qui ont pour comportement de s’assoir sur celle de ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, avec violence, et bien entendu, en anonymes, pour gerber sur des gens qui signent avec leur vrai blase.

      Au final, Schiess est un âne, Cyran pas loin et toi visiblement tu es Charlie et tu iras certainement demain manifester à l’appel de ton premier ministre avec tous les représentants de l’OTAN. Je te laisse évaluer objectivement où est la crasse.

      @biggrizzly , j’ai également lu ton commentaire que tu as par précaution qualifié d’humoristique. Je le prends donc comme tel, mais je voudrais néanmoins dire quelque chose : tout n’est pas blanc ou noir. Tu crées le tag #je_suis_minute, tag pervers s’il en est car il pousse à accroire que soit tu es Charlie ou soit tu es minute (tu n’as pas choisi, l’huma, ou rouge, tu as choisi minute, c’est particulier).
      @biggrizzly , souffre qu’il existe beaucoup de nuances de gris. Tu peux ne pas être Charlie, et ne pas être minute également. Tu peux être Charlie et aussi être un gros c%@, c’est ça la complexité, elle nous impose de ne pas abdiquer notre droit à réfléchir et à admettre qu’il y a autre chose que le choix dichotomique mac-do/quick, auchan/carrouf, démocrate/républicain, ump/ps et bien entendu #je_suis_Charlie/#je_suis_minute.

      J’espère néanmoins que tu apprécieras mon humour comme j’ai su apprécier le tien. Si tous les couples que je viens de lister ne sont en fait que le reflet de deux choses identiques, choses pourtant que l’on veut nous montrer comme opposées ou pour le moins différentes, je te laisse méditer la dessus : #je_suis_Charlie/#je_suis_minute.

      Moi, #je_ne_suis_pas_Charlie, #je_suis_de_gauche enfin je crois, mais je peux être également #assez_lourd aussi, mais bon c’est complexe…
      Amicalement.

    • @butadaie tu as bien du courage pour faire ce genre de commentaire posé. J’avoue que des fois l’envie de laisser tomber m’habite. J’ai posté le même article ailleurs et j’ai eu un truc encore plus réactif :
      « Article de merde, intellectuellement médiocre et surtout particulièrement malvenu... AVFF. »
      je ne suis pas sur mais je crois que AVFF doit signifier aller vous faire foutre... J’étais ravi.
      Du coup, je pense surtout que c’est que pour certains, il y avait beaucoup d’attachements aux auteurs, et qu’il y a une grande part d’émotion. La spécificité de la chose étant que les personnes tuées étaient en partie très connue du grand public.

  • Du Coran et de la liberté de penser - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Du-Coran-et-de-la-liberte-de.html

    Il y eut une époque où l’on avait le droit de critiquer l’entourage du Prophète, où les controverses religieuses se faisaient avec une grande liberté de ton, où des érudits musulmans glorifiaient l’athéisme. Aujourd’hui, nombre de débats relatifs à l’islam présentent leur problématique sous la forme d’une unique alternative : l’abandon de la foi ou l’expression intégraliste. Dans cet article, un linguiste et un historien rappellent que deux principes tenus aujourd’hui pour acquis – l’impeccabilité de l’entourage de Muhammad et l’inimitabilité du Coran – se sont établis progressivement. Il s’agit, en d’autres termes, de réconcilier l’Islam, la science des textes et le libre examen.

    #islam #charliehebdo

  • Molleindustria (ou la Molleindustria) est un site web italien qui crée et propose des jeux flash polémiques à visée politique et sociale, sous licence Creative Commons. Initié en 2003 par un collectif milanais d’artistes et de programmeurs, la Molleindustria s’est donné pour but de montrer que les jeux vidéo sont plus qu’un divertissement.

    Leur nouveau titre, Unmanned, nous fait vivre la journée d’un contrôleur de drone qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Duke Nukem.

    Notre soldat rêve, se rase, va au travail, téléphone, passe sa soirée sur la Xbox avec son fils, qui se moque de son manque de skillz aux FPS. Il frime un peu aussi, expliquant qu’il contrôle des drones surarmés, à moins qu’il n’exprime ses doutes sur le sens de sa mission. On joue son quotidien par le biais de dialogues à choix multiples et de petites scénettes interactives qui rappellent Heavy Rain, mais un Heavy Rain sans trémolos. Qu’ils se coupe devant son miroir ou qu’il explose un civil à cause d’une erreur d’appréciation, notre avatar reste impassible, désenchanté : il ira au travail le visage constellé d‘éraflures, et il restera un peu plus tard pour remplir la paperasse à propos du dégât collatéral. L’écran partagé en deux renforce cette impression de distance entre le personnage et ses actes, opposant à ceux-ci le regard vide du soldat et du père de famille, accablé par la banalité de sa journée.

    Réflexion sans ambages sur la désensibilisation pour les images violentes, rappelant l’effet de miroir entre la guerre téléguidée et le jeu vidéo qui constituait une des séquences les plus fortes de Call of Duty 4 : Modern Warfare, ce passage assure la cohérence du propos. Ce n’est pas tant le fait de jouer à la guerre qui est dénoncé, que l’effet d’absence produit par la fascination qu’exerce l’écran, le divertissement comme dépaysement, détachement d’avec le réel.

    Le fils et le père se parlent sans s’entendre, se camouflent dans le paraître et la rodomontade. Le joueur doit choisir : tuer les terroristes et les nazis qui apparaissent à toute vitesse à droite de l’écran, ou suivre la conversation et répondre aux interrogations de l’adolescent dans la partie gauche. De toute manière, le contact sera superficiel, il est déjà trop tard. Pris dans son quotidien, écartelé entre les contraintes et le divertissement tout aussi asservissants l’un que l’autre, l’homme n’a même plus le temps de se poser les questions les plus simples, et c’est de guerre lasse qu’il appuie sur le fameux « bouton du mandarin » [1] : celui qui tue un homme à l’autre bout du monde.

    Moral mais pas moralisateur, Unmanned nous parle de la banalité du mal, un mal qui naît de l’indifférence et de la lassitude

    http://unmanned.molleindustria.org
    http://www.molleindustria.org/index.html

    "En juin 2007, le jeu Operation Pedopriest (Opération : Prêtres pédophiles), dont le but est de couvrir les prêtres pédophiles lors de leurs abus en divertissant la police, et en intimidant les parents a déclenché une controverse. Inspiré du documentaire lui-même controversé Sex Crimes and the Vatican (Abus sexuels et le Vatican) qui avait été présenté sur la BBC, le jeu a été supprimé du site suite à un point d’ordre du parlement italien nommé "Contre-mesures aux infractions religieuses

    http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2007/07/02/operation-pedopriest-interdit-en-italie_957892"

    Operation : pedopriest

    Once again the Church is in the midst of controversies for the sexual abuses committed by the priests. The Vatican created a task force to prevent sinners from being captured and put on trial according to the secular states’ laws. You have to control the operations : estabilish a code of silence and hide the scandal until the media attention moves elsewhere !
    http://www.molleindustria.org/en/operation-pedopriest

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Molleindustria

    #jeux #hacktivistes #italie

  • À quoi sert la théorie des jeux ?
    http://www.laviedesidees.fr/A-quoi-sert-la-theorie-des-jeux.html

    Comment des individus parviennent-ils à résoudre leurs conflits d’intérêt ? Quelles solutions émergent dans un cadre coopératif ? Et dans un contexte non-coopératif ? La science économique s’intéresse à ces questions grâce à l’approche dite de la théorie des jeux, dont l’émergence, entre les années 1920 et les années 1950, est retracée par Robert Leonard dans son dernier ouvrage.

    Livres & études

    / #intérêt, #logique, #individu

    #Livres_&_études

  • Pourquoi j’ai arrêté le porno - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/11/27/pourquoi-j-ai-arrete-le-porno_1152043

    Et comment, ce faisant, j’ai cessé de contribuer à l’affreuse industrie du sexe.

    J’ai cessé de consommer de la pornographie essentiellement pour deux raisons. La première, c’est qu’elle avait apporté énormément de colère et de violence dans mes fantasmes privés. Cette colère et cette violence n’étaient pas présentes en moi au départ, et je n’en voulais plus. Ce n’était pas moi, et j’ai décidé d’y mettre fin. Plus facile à dire qu’à faire. Deuxièmement, je me suis rendu compte que, en consommant de la pornographie, je contribuais à créer une demande pour la prostitution filmée. Car il s’agit bien de cela, de prostitution filmée : pornê c’est la prostituée, graphein rapporte à une notion d’écriture ou d’image. Or la prostitution n’est le rêve d’enfance de personne, elle est toujours l’effet de problèmes et de détresse. C’est une chose que j’ai comprise peu à peu en travaillant comme bénévole auprès d’hommes et de femmes prostitués, dont certains étaient victimes de la traite, en tant qu’« aide de service » dans des bordels, sous les ponts, au coin des rues… Mais on n’a pas besoin de faire tout cela pour comprendre le mécanisme de la pornographie et de la prostitution. Car, dans la pornographie, il ne s’agit ni d’érotisme ni de communication sexuelle saine, il s’agit de la domination et de la subordination des femmes par les hommes. Ce n’est pas seulement une pratique sexuelle, c’est une façon d’être, une hiérarchie de genres dans le monde.

    Ainsi, si l’on demandait à la pornographie comment elle définirait le sexuel, qu’est-ce qui fait qu’une chose est sexuelle, la pornographie nous rirait au nez. Qu’est-ce qui définit le sexuel ? Voyons ! Ce que les hommes trouvent excitant. Les hommes trouvent excitant d’étrangler une femme ? De la pénétrer brutalement sans le moindre contact, tendre caresse, baiser ou étreinte ? Alors c’est sexuel. Les hommes trouvent excitant de voir une femme ou un enfant pleurer ? Alors c’est sexuel. Les hommes trouvent excitant de violer une femme ? Alors c’est sexuel. Dans n’importe quel site porno mainstream sur le Net, on peut trouver la catégorie « Viol » à côté de la catégorie « Humiliation », la catégorie « Abus », la catégorie « Larmes », et ainsi de suite. Et ce n’est pas comme si la pornographie banale ne débordait pas déjà de ces motifs. Même dans ses versions les plus douces, ce que nous montre la pornographie dans 80 à 90% des cas, c’est en fait la sexualité sans les mains. Et ce n’est pas ainsi que fonctionne notre désir authentique. Pardon, je vais répéter : la sexualité sans les mains.

    Si vous ne renoncez pas à la pornographie, observez cela la prochaine fois que vous regardez : la caméra porno ne cherche nullement à capter des activités sensuelles normales du genre caresses, préliminaires, frôlements, étreintes, baisers… Non, ce qui intéresse la caméra porno, c’est la pénétration. Donc normalement la composition sera un homme et une femme - à supposer qu’il n’y en ait qu’un de chaque - son pénis est en elle - bon, ne soyons pas trop exigeants, peu importe où, quelque part en elle il y a un pénis, son pénis est en elle quelque part, d’accord ? - et, pour ne pas bloquer la caméra pendant ce gros plan extrême sur la pénétration, l’homme se tient le plus souvent les mains derrière le dos. Et la femme, dans cette position inconfortable, doit s’occuper du pénis en elle, sans porter atteinte ni à sa coiffure ni à son maquillage (car c’est de l’argent et du temps qu’on a investis en elle), sans perturber ses mouvements agressifs et surtout sans bloquer la caméra. Donc, en fin de compte, sous différentes formes et avec des acrobaties diverses, on a deux personnes en train de faire l’amour de telle sorte que les seules parties du corps qui se touchent sont le pénis et la partie pénétrée. Sans les mains.

    Tout ce que nous regardons nous envahit

    Je fais chaque année entre 250 et 300 conférences devant des soldats, des étudiants, des élèves… Personne n’est jamais venu me dire, après : « Ran, vous savez, cette histoire du "sexe sans mains"… En fait c’était ça mon désir authentique. Quand j’avais 11 ou 12 ans, je n’avais pas du tout envie d’embrasser ou de toucher la personne, ça ne suscitait pas ma curiosité. Moi, dès le début, c’était les pénétrations. » Personne ne m’a jamais dit ça. Avant la pornographie. Après la pornographie…

    #porno #culture_visuelle

  • Le machisme-léninisme
    http://sexismedegauche.wordpress.com/2014/11/06/machisme-leninisme

    On constate depuis quelques années une nouvelle tendance parmi certain-e-s camarades de la gauche anticapitaliste. On pourrait qualifier cette tendance de « nouveau machisme-léninisme » car il constitue une réaction régressive face aux avancées et améliorations de la position des femmes dans la société.

    Le machisme au sein des organisations anticapitalistes n’est absolument pas une chose nouvelle. Rappelons, par exemple, les polémiques entre Lénine et Clara Zetkin ou avec Alexandra Kollontaï (1). Le nouveau machisme au sein de la gauche radicale est la réaction de certain-e-s militant-e-s révolutionnaires face aux changements qui s’opèrent dans les rapports de genre, dans la structure familiale et, particulièrement, face à l’institutionnalisation d’un certain féminisme libéral. Il s’agit d’une attitude idéologique qui provient directement des tripes : de la perte effective de privilèges masculins et des nouvelles exigences posées par leurs camarades femmes, dans le parti ou dans la vie.

    Le machisme-léninisme se caractérise par l’acceptation abstraite du féminisme, il accepte le « travail femme » réalisé par des femmes et tolère ses camarades féministes comme un « moindre mal ». Par contre, ces militant-e-s ne s’engagent pas trop dans les activités liées à la question du genre. Ce dernier est à leurs yeux le domaine exclusif des femmes. De la même manière, et en dépit d’une formation marxiste « pointue », ces militant-e-s ne prendront jamais la peine de lire une seule page de littérature féministe marxiste (Alexandra Kollontai, Heidi Hartmann, Maria Rossa dalla Costa, Sheila Rowbotham, Giulia Adinolfi, Batya Weinbaum, Angela Davis et un long « etc. »).

  • Twitter vient d’annoncer qu’il mettait en place une #indexation précise de tous nos tweets depuis la création du réseau social en 2006. https://blog.twitter.com/2014/building-a-complete-tweet-index

    Comme l’explique le Washington Post, « un tweet de 2006 peut sembler techniquement accessible, mais il est enterré sous 8 ans de sédiments numériques, des milliers voire des dizaines de milliers de tweets, qui apparaissent du plus récent au plus ancien, fossilisant les plus vieux tweets, les rendant inaccessibles dans les résultats de recherche ». Et le journal explique qu’avant, on pouvait se dire que ce genre de recherche fonctionnait comme un droit à l’oubli : le tweet existait, mais il n’était pas indexé.

    « A l’origine, Twitter a construit son outil de recherche pour fournir un accès rapide à ce que les gens tweetent en ce moment, pas à ce qu’ils ont tweeté par le passé », raconte le site WIRED. Des premières versions ont déjà été lancées en 2012 et 2013, mais l’outil de recherche est désormais complet. Selon l’entreprise, la recherche inclut désormais « près de 1.000 milliards de documents, est 100 fois plus grand que l’outil de recherche en temps réel, et grandit de plusieurs milliards de tweets par semaine ».

    (…) De plus, Twitter a expliqué que « l’indexation complète est un investissement d’#infrastructure majeur et fait partie d’améliorations à venir dans la recherche et l’expérience de découverte sur Twitter ». Des outils extérieur comme le site Topsy vont pouvoir affiner leurs résultats de recherche. Reste à savoir jusqu’où « l’expérience » va aller.

    http://www.slate.fr/story/94829/twitter-vieux-tweets-recherche

    #archivage #archives #index #twitter #data via @opironet

    Twitter Engineering sur Twitter
    https://twitter.com/TwitterEng/status/534763087757189120

    Un des responsables du projet : https://twitter.com/yz

  • Mon dieu ce type (Eric Sadin) existe encore. Toujours le même style imbitable, la même simili-pensée pédante, la même manière de dire des choses simples (voire médiocres) de la manière la plus embrouillée possible.
    Grosse fatigue.

    #sadin #tablette #ecole

    L’ineptie des tablettes numériques au collège - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/11/16/l-ineptie-des-tablettes-numeriques-au-college_1144224

    François Hollande, lors de son intervention télévisée le 6 novembre, a annoncé la mise à disposition de tablettes numériques à l’attention de chaque collégien dès la classe de cinquième. Décision qui n’aurait fait l’objet d’aucune concertation préalable avec le corps enseignant, ni d’études d’impact menées sur la durée.

    Peut-être estime-t-on au sommet de l’État qu’à la profonde crise que connaît l’école depuis une vingtaine d’années, l’introduction d’une technologie connectée à tous les « savoirs du monde » et capable de stocker quantité de documents, constituerait de facto un soutien de valeur à l’apprentissage des élèves.

    Dans les faits, c’est un nouvel environnement cognitif qu’induirait l’introduction massive de tablettes. Aujourd’hui nous savons que si l’interconnexion autorise l’accès à une infinité de corpus de tous ordres, elle entraîne tout autant une dispersion de l’attention, notamment par la multiplicité de fonctionnalités intégrées à un même terminal (logiciel de traitement de texte, navigateur Internet, messagerie…). On peut supposer que de jeunes adolescents - malgré toutes les précautions de filtrage qui pourraient être prises -, se laisseront griser par la possibilité d’accéder durant les cours à leurs sites favoris.

    D’où viendra l’« origine du savoir », sa primauté symbolique ? De ce qui est formulé par le professeur ou de ce qui apparaîtra sur l’écran ? Il est probable que la dimension éminemment séductrice de la tablette et l’apparence d’objectivité revêtue par l’information en ligne imposeront leur propre régime de vérité, au détriment de la parole de l’enseignant, nécessairement empreinte d’irrégularités, de moments de doutes, de contradictions. Peut-on imaginer un professeur énoncer un fait, et qu’un élève aille aussitôt « vérifier » l’assertion, le reprenant « preuve à l’appui » ? Sa crédibilité et sa figure d’autorité s’en trouveraient aussitôt délégitimées aux yeux de tous.

    Environnement qui répond à la récente idéologie du « participatif », soutenu par des interfaces éducatives dédiées au post de commentaires. L’élève se trouve affecté d’un sentiment de toute-puissance qui l’encourage prioritairement à réagir plutôt qu’à intégrer la pleine portée des propos exposés durant un cours. Ce qui caractérise l’écran tactile, c’est que la perception suscite quasi systématiquement une action immédiate, instaurant une forme discrète et continue d’hyperactivité.

    C’est le dogme de la mise en réseau qui prévaut ici, érigeant le professeur comme une « plateforme » destinée à intervenir a minima, à uniquement gérer la dynamique du groupe et à pointer des liens. C’est encore le temps passé devant les écrans qui devrait s’amplifier, dont l’impact sur la santé est régulièrement confirmé par de nombreuses études qui témoignent d’effets sur l’obésité, de troubles psychiques et d’addiction, d’une réduction de l’espérance de vie.

    Enfin, c’est un nouveau mode de connaissance portant sur les élèves et les professeurs qui va se constituer, fondé sur le traçage des usages, dressant à terme des cartographies comportementales individualisées précises et évolutives.

    L’honneur de l’école consiste à inscrire le champ de son action au sein de son milieu contemporain, tout en maintenant une nécessaire forme d’écart. C’est ce qu’offre notamment le livre imprimé, objet physiquement clos à lui-même mais ouvert à toutes les expériences de la connaissance et de l’imaginaire. Il s’expose au regard dans une altérité située à distance qui appelle la concentration, indispensable à la réflexion et à la maturation du savoir. Ses vertus éprouvées depuis des siècles ne peuvent être méprisées ou balayées d’un coup de main par quelques décisions hâtives. Ce qui choque, ce n’est pas tant l’introduction des tablettes que sa portée massive et exclusive.

    A-t-on pensé au réseau des libraires en France que cette décision va contribuer à davantage fragiliser ? A l’impact écologique sur le long terme dû aux déchets occasionnés ? Le président de la République a également annoncé l’apprentissage du code à l’école. Décision salutaire, susceptible de conduire à une réappropriation des protocoles numériques par les individus. Mais elle se trouve en contradiction avec les applications fermées et propriétaires intégrées aux tablettes, la plupart élaborées par des entreprises, qui vont instituer une forme insensible et insidieuse de privatisation de l’école républicaine.

    On voit à quel point ce projet qui engage un enjeu majeur de société devrait faire l’objet de débats et de controverses publiques. Le pouvoir politique subit une pression croissante exercée par le lobbying numérico-industriel, lui faisant miroiter une fluidification et une optimisation de la vie grâce à ses systèmes de rationalisation computationnelle, déjà à l’œuvre dans les programmes de l’Open data ou des smart cities. Face à la démission du politique, c’est une politisation de ces enjeux par toutes les forces de la société qui s’impose aujourd’hui. Jusqu’à quand et jusqu’où allons-nous accepter que quelques milliers de personnes dans le monde, principalement composées de dirigeants de groupes économiques et d’ingénieurs, infléchissent le cours individuel et collectif de nos existences, sans que des oppositions, des digues juridiques, ou des contre-pouvoirs ne se dressent ? Il s’agit d’un combat politique et citoyen majeur de notre temps.

    Dernier ouvrage paru : « l’Humanité augmentée. L’administration numérique du monde », l’Echappée, 2013, et publiera, prochainement, un nouvel essai « la Vie algorithmique. Critique ».
    Eric SADIN Ecrivain et philosophe

  • Alexandre #Grothendieck (1928-2014)
    http://images.math.cnrs.fr/+Alexandre-Grothendieck-1928-2014+.html

    Alexandre Grothendieck est décédé le 13 novembre 2014 à l’hôpital de Saint-Girons (Ariège). #Mathématicien d’exception connu pour la profondeur de son intuition, sa capacité à généraliser un problème jusqu’à ce que la difficulté se dissolve dans le cadre abstrait le plus large possible, ainsi que sa puissance de travail, il révolutionne la géométrie algébrique en lui donnant une portée inédite et des méthodes novatrices pour l’étudier.

    Voir aussi :
    Alexandre Grothendieck, ou la mort d’un génie qui voulait se faire oublier
    http://www.liberation.fr/sciences/2014/11/13/alexandre-grothendieck-ou-la-mort-d-un-genie-qui-voulait-se-faire-oublier
    et
    Le plus grand mathématicien du XXe siècle est mort
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/11/14/le-mathematicien-alexandre-grothendieck-est-mort_4523482_3382.html
    et
    http://seenthis.net/tag/grothendieck

  • Le retraçage assez incroyable par Michel Charles d’un sérial plagiaire dans les milieux et les revues d’analyse littéraire, qui a réussi à survivre quelques décennies sans se faire prendre.
    C’est un peu raconté comme une enquête, ça en dit beaucoup sur le monde universitaire et surtout sur les revues savantes, et franchement ça m’a assez captivé.

    Fabula, Atelier littéaire : Plagiat sans fard
    http://www.fabula.org/atelier.php?Plagiat_sans_fard

    J’ai reçu cet été un courrier de R.-L. Etienne Barnett. Il disait appartenir à l’Université d’Atlanta et au CNRS, exhibait des titres divers et prestigieux et, « sur la fervente recommandation » de deux personnes connues dans notre petit monde, proposait à Poétique un article « récemment achevé » et intitulé « Aux rets de l’insignifiant. Pour une poétique de l’anodin. » Au début de ma lecture, alors que le texte soumis était tout à fait fluide, j’ai trouvé très bizarres deux ou trois expressions qui ne s’inscrivaient pas dans le même registre que le reste (« nuageux soupçon », « parcours littéraire trans-temporel », « saillamment »). Ces microdérapages m’ont conduit à penser que le texte pouvait avoir été corrigé, et mal corrigé. A moins que quelques éléments n’aient au contraire échappé à une bonne révision. Je ne trouvais pas la clé de ce petit mystère stylistique. Intrigué, j’ai cherché si, par hasard, il existait une autre version de ce texte. Il y en avait une : c’était un article de Jacques Poirier publié en 2009. On pouvait même trouver deux versions de cet article, décidément peu anodin : outre celle de l’auteur (du vrai), une autre, publiée en 2013, avec un titre différent, et déjà sous le nom de R.-L. Etienne Barnett (voir ci-dessous le n° 15). Bref, c’était un cas de plagiat, un cas limite dans la mesure où le texte n’était quasiment pas maquillé. Disons que le plagiaire n’avait pas jugé bon de se servir du traité de Richesource sur l’art du déguisement, qu’il avait pourtant à sa disposition dans le numéro 173 de Poétique, justement, et que j’avais plutôt affaire à une vulgaire copie. Ce mépris était déjà désagréable : c’était bien la peine de publier un traité du plagiat ! Par ailleurs, le procédé était si grossier que je me suis alors demandé s’il ne s’agissait pas d’une mystification dont la finalité m’échappait. Une hypothèse qu’aujourd’hui je ne crois malheureusement plus tenable.

    Une enquête a montré que ce coup n’était pas un coup d’essai. J’ai pu établir une liste de dix-huit textes qui, sur seize ans, ont fait l’objet de trente-quatre plagiats ou copies (certains originaux ayant donné lieu à deux, trois, voire quatre copies) dans neuf revues différentes. On n’est plus du tout dans l’anodin. Remarquable production (bien que peu homogène) si elle avait effectivement été l’œuvre d’un seul auteur. Un mauvais esprit supposera que la liste est très vraisemblablement incomplète, les conditions de cette petite recherche en limitant la portée. Je dois le reconnaître, je n’ai pu relever que les cas où les textes étaient plus ou moins accessibles en ligne (intégralement ou à partir d’éléments suffisants pour commencer à les identifier). Je concède même qu’il faudrait ajouter aussi quelques tentatives de plagiat qui n’ont pas réussi.

    #plagiat #littérature #université #recherche #monde_académique

  • Etat islamique contre Al-Qaida : la nouvelle ère du djihad mondial
    http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2014/11/12/etat-islamique-contre-al-qaida-la-nouvelle-ere-du-djihad-mondial_452

    Le conflit entre les deux mouvements est appelé à durer car, si Abou Bakr Al-Baghdadi a le vent en poupe, il n’est pas parvenu à convaincre le monde du djihad de la légitimité de son califat. Certains facteurs pourraient évidemment changer la donne. D’une part, la guerre menée par la coalition internationale contre l’EI, qui n’en est qu’à ses prémices, pourrait contribuer à rapprocher les frères ennemis. D’autre part, l’espérance de vie étant somme toute limitée dans ce type d’activité – des rumeurs circulent actuellement sur le fait que le calife Baghdadi aurait été tué ou blessé dans un raid à Mossoul –, nul ne sait ce que deviendrait Al-Qaida après Zawahiri ni l’Etat islamique après Baghdadi.

    L’essentiel reste que le djihad global est entré, cette année, dans une nouvelle ère et que rien n’indique que ces divisions signifient l’affaiblissement de l’idéologie, bien au contraire. Les partisans du djihad profitent du fait que les révolutions arabes, porteuses de tant d’espoir, se sont pour le moment plutôt transformées en un désastre. Et la rivalité entre Al-Qaida et l’Etat islamique pourrait offrir au mouvement djihadiste mondial, qui n’a jamais eu autant de combattants à son service, une nouvelle jeunesse.

    #AQ #ISIS #Syrie #Califat #analyse #jihad

  • En finir avec la fabrique des garçons - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/11/06/en-finir-avec-la-fabrique-des-garcons_1137816

    Le problème n’est pas de sauver les garçons, il faut explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les « petits mâles » des rêves, des désirs ou des fantasmes qui influent sur leurs identités et leurs carrières.

    Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80% des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92% des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86% des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire.

    Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents (1) montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quel que soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.

    #genre #masculinité #virilité #construction_sociale #ecole #éducation

  • Cory Doctorow: Information Doesn’t Want To Be Free | TechCrunch
    http://techcrunch.com/2014/11/09/worse-than-nothing

    One thing we know about audiences is that they aren’t very interested in hearing excuses about why they can’t buy the media they want, when they want it, in the format they want to buy it in. Study after study shows that overseas downloading of U.S. TV shows drops off sharply when those shows are put on the air internationally. That is, people just want to watch the TV their pals are talking about on the Internet—they’ll pay for it if it’s for sale, but if it’s not, they’ll just get it for free. Locking users out doesn’t reduce downloads, it reduces sales.

    Digital-lock vendors will tell you that their wares aren’t perfect, but they’re “better than nothing.” But the evidence is that digital locks are much worse than nothing. Industries that make widespread use of digital locks see market power shifting from creators and investors to intermediaries. They don’t reduce piracy. And customers who run into frustrations with digital locks are given an incentive to learn how to rip off the whole supply chain.

    If you’re a publisher, label, or studio, the answer is simple: don’t let companies sell your goods with digital locks on them. And if a company refuses to sell your goods unless they can put their locks on your products? Well, you can be pretty sure that those locks aren’t there for your benefit.

    It’s harder if you’re a creator, because many of the biggest investors have bought into the idea of selling with DRM or not at all. When it comes down to negotiating DRM, you just have to make a decision about whether you’re willing to let your creative work be put in some tech company’s jail in order to make your investors happy, or whether you’ll keep shopping for a saner, better investor.

    #copyright #téléchargement #offre_legale

  • Disrupting Democracy | TechCrunch
    http://techcrunch.com/2014/11/08/disrupting-democracy

    Republics work, direct democracies don’t, and technology won’t fix or change that. Relying on direct democracy because your republic isn’t working is tantamount to pushing your car to your destination because the engine is shot. I occasionally encounter techno-utopians who suggest that all major American political decisions should be put to direct online votes, a la John Brunner’s The Shockwave Rider: the idea makes me cringe and plot my escape route back to Canada.

    #élections #démocratie_directe #vote