• La gauche et l’euro : liquider, reconstruire, par Frédéric Lordon - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2015-07-18-La-gauche-et-l-euro-liquider-reconstruire

    1. L’euro interdit radicalement toute politique progressiste possible.

    2. S’il en était encore besoin, le traitement criminel infligé à la Grèce en six mois de brutalisation (rebaptisée « négociation ») prouve que l’entreprise de « transformer l’euro », ou l’hypothèse d’un « autre euro possible », sont des chimères qui, par désillusions successives, ne mènent qu’à l’impasse et à la désespérance politiques.

    3. Abandonner aux extrêmes-droites (qui au demeurant n’en feront rien [1]…) toute perspective politique d’en finir avec l’euro et ses institutions est une faute politique qui condamne les gauches européennes à l’impuissance indéfinie.

    4. Sauf à continuer de soupirer après ce qui n’arrivera pas — un « autre euro » et l’« Europe sociale » qui va avec — le réarmement des gauches européennes passe donc impérativement par l’imagination de l’après-euro.

    L’avenir de la gauche se joue entre ces quatre propositions. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/4776 via Le Monde diplomatique

    • Contrairement à ceux qui ne peuvent pas penser l’hégémonie allemande sans des images de Panzer ou de casque à pointe, il faut redire que l’Allemagne dans cette affaire n’a jamais poursuivi de projet positif de domination, et que ses comportements n’ont jamais été gouvernés que par la peur panique de souffrir, dans le partage communautaire, l’altération de principes qui lui sont plus chers que tout [Lire « De la domination allemande (ce qu’elle est, et ce qu’elle n’est pas) », 18 juin 2013.]]. Or il ne faut pas s’y tromper : une angoisse collective, surtout quand elle est de cette intensité, ne détermine pas moins à la violence que les menées conquérantes de l’hégémonie positive. Peut-être même au contraire. C’est qu’il y a dans les projets hégémoniques un reliquat de rationalité auquel les paniques monétaires allemandes sont devenues totalement étrangères.

    • On laissera à d’autres le soin de se prononcer sur les convolutions de l’esprit d’Alexis Tsipras, dont les divers mouvements, spécialement celui du référendum, ont parfois pu donner à espérer [11]) que, réticent à la sortie de l’euro, il pouvait cependant être capable de briser ses propres limites, après avoir achevé de parcourir, comme par acquit de conscience, toutes les (im)possibilités de la « négociation ». Mais non.

      On reconnaît la servitude volontaire, ou comme dirait Bourdieu la violence symbolique, à ceci que les dominés épousent fondamentalement la croyance des dominants, même si c’est la croyance constitutive d’un ordre qui les voue à la domination, parfois à l’écrasement.

    • Voilà donc le drame actuel des gauches européennes. Du fin fond de la déveine où elles se trouvent, Syriza et Podemos leur ont été de puissantes raisons d’espérer, l’aliment d’un désir de croire à un possible renouveau au travers du continent — et comment ne pas le comprendre, avouons-le : comment ne pas avoir soi-même éprouvé la tentation de se laisser gagner par ce sentiment. Les stratégies politiques « de l’espoir », cependant, font fausse route quand elles prennent le parti de tout accorder à leurs affects et plus rien à la raison analytique si elle risque de venir les contredire. Malheureusement, et si douloureuse la chose soit-elle parfois, on gagne rarement à ne pas regarder les situations en face. Une vraie stratégie politique, reconnaissable à ce qu’elle fait aussi bien la part de la lucidité que celle de l’espoir, devrait tenir et l’indiscutable énergie politique que, pour toutes leurs failles, ces mouvements ont fait naître, et la claire conscience des impasses où ils s’engagent, et ce faisant nous engagent, lorsqu’ils refusent à ce point de poser la question de l’euro — dont il ne faut pas se lasser de répéter qu’elle est le verrou radical de notre temps.

    • À ce moment, vient immanquablement à l’esprit l’image du cinglé enfermé dans le cockpit de l’Airbus, toutes manettes bloquées en mode descente (l’avion était un modèle européen, et le pilote allemand, on ne le fait pas exprès, c’est comme ça) ; le monde entier tambourine au dehors (« ouvre cette putain de porte ! ») — mais comme on sait la conséquence annoncée n’était pas de nature à entamer la détermination de l’intéressé.

  • Pourquoi l’Allemagne ne veut-elle pas résoudre la crise de la zone euro ? Parce qu’elle y gagne... | AlterEco+ Alterecoplus
    http://www.alterecoplus.fr/infographies/pourquoi-lallemagne-ne-veut-elle-pas-resoudre-la-crise-de-la-zone-euro-

    Pourquoi ? Parce qu’elle fait des titres de dettes allemands une valeur refuge, ce qui, associé à la politique monétaire laxiste de la Banque centrale européenne, permet à l’Allemagne de profiter de taux d’intérêts exceptionnellement bas.
    Depuis 2008, l’Allemagne a fait 193 milliards d’euros d’économie grâce à la crise

    Alors que nos voisins payaient 69 milliards d’intérêts sur leur dette publique en 2008, ils ne devraient plus en payer que 48 cette année bien que cette dette se soit accrue de 490 milliards d’euros depuis. Si les Allemands avaient dû servir cette année les intérêts de leur dette publique au taux où ils le faisaient en 2008, ils auraient dû payer au contraire 93 milliards d’euros, plus de deux fois plus, selon les chiffres fournis par la Commission européenne.

    Loin de coûter quoi que ce soit à l’Allemagne, la crise de la zone euro lui rapporte beaucoup

    Au total, entre 2008 et 2015 les contribuables allemands ont économisé ainsi 193 milliards d’euros ! Malgré les aides apportées par l’Allemagne à la Grèce, à l’Irlande, à Chypre et au Portugal (qui ne sont en réalité que des prêts à des taux plus élevés que ceux de la dette allemande), la crise, et sa poursuite, sont donc une excellente affaire pour l’Etat allemand. Sans compter bien sûr qu’elle permet de résoudre le problème démographique du pays en important les jeunes grecs, italiens, portugais, espagnols qualifiés et bien formés. Tandis que la crise et la politique monétaire laxiste de la BCE font baisser le cours de l’euro par rapport au dollar, ce qui permet à l’industrie allemande de compenser hors de la zone les exportations qu’elle perd dans la zone euro du fait de sa crise…

    Pas de complot mais…

    Il ne s’agit pas, bien entendu, de prétendre ici qu’au sein du ministère des Finances de Wolfgang Schäuble existerait une cellule secrète qui aurait fait ces calculs et chercherait sciemment à prolonger la crise. Mais le fait que la crise soit une bonne affaire pour l’Allemagne n’incite évidemment ni ses dirigeants ni son opinion publique à chercher à vraiment la résoudre…

    #Allemagne #Grexit #dette_publique

    • À ce sujet, c’est amusant quand tu t’écries que Charlie n’est quand même pas Valeurs actuelles : le hasard veut que l’ensemble des sommes et opérations que tu cites de manière erronée dans ton article de représailles proviennent d’un rapport de TRACFIN commandité par un certain Yves de Kerdrel, châtelain à Tarnac, et qui voyait d’un mauvais œil notre arrivée dans un village déjà flanqué d’un maire communiste, et qui traitait le ci-devant sans façon. Et tu sais quoi ? Le gars, justement, il dirige Valeurs actuelles maintenant. L’histoire a de ces raccourcis qui prêtent à réflexion.

      Haha excellent. Si l’on peut dire…

  • Facebook Rainbow Profile Photos: The Latest Big Data Experiment? - The Atlantic
    http://www.theatlantic.com/technology/archive/2015/06/were-all-those-rainbow-profile-photos-another-facebook-experiment/397088

    Facebook, you may have noticed, turned into a rainbow-drenched spectacle following the Supreme Court’s decision Friday that same-sex marriage is a Constitutional right.

    By overlaying their profile photos with a rainbow filter, Facebook users began celebrating in a way we haven’t seen since March 2013, when 3 million people changed their profile images to a red equals sign—the logo of the Human Rights Campaign—as a way to support marriage equality. This time, Facebook provided a simple way to turn profile photos rainbow-colored. More than one million people changed their profile in the first few hours, according to the Facebook spokesperson William Nevius, and the number continues to grow.

    “This is probably a Facebook experiment!” joked MIT network scientist Cesar Hidalgo on Facebook yesterday. “This is one Facebook study I want to be included in!” wrote Stacy Blasiola, a communications Ph.D. candidate at the University of Illinois, when she changed her profile.
    Cesar Hidalgo

    These comments raise a serious question: Is Facebook doing research with its “Celebrate Pride” feature? Facebook’s data scientists have attracted public scrutiny for conducting experiments on its users: tracking their moods and voting behavior. Much less attention has been given to their ongoing work to better understand collective action and social change online.

    In March, the company published a paper that got little outside attention at the time, research that reveals some of the questions Facebook might be asking now. In “The Diffusion of Support in an Online Social Movement,” Bogdan State, a Stanford Ph.D. candidate, and Lada Adamic, a data scientist at Facebook, analyzed the factors that predicted support for marriage equality on Facebook back in March 2013. They looked at what factors contributed to a person changing his or her profile photo to the red equals sign, but the implication of their research is much larger: At stake is our understanding of whether groups of citizens can organize online—and how that collective activity affects larger social movements.

    #facebook #gaypride #big_data #mobilisation

  • Michel Onfray, la haine des universitaires
    http://www.humanite.fr/michel-onfray-la-haine-des-universitaires-576715

    On voit à quel niveau de bassesse, d’injures et d’ignorance notre philosophe «  hédoniste  » est capable de descendre. N’en déplaise à M. Onfray, le découvreur de ces «  fragments  », ce n’est pas Adeline Baldacchino (qui d’ailleurs avoue ne pas lire l’arabe), mais Dimitri Gutas, qui est professeur de langue et littérature arabe à l’université de Yale. Sans ce «  fonctionnaire de la recherche  », cet «  abstinent sexuel  », ce fouilleur de «  poubelles  », mais pas encore en retraite (système américain oblige), M. Onfray n’aurait jamais eu connaissance de ces «  fragments  ».

    Sachant que Diogène fait partie du panthéon philosophique de M. Onfray, qui cherche justement à porter la philosophie au niveau du peuple, pourquoi celui-ci n’a-t-il donc pas traduit lui-même ou fait traduire ces textes arabes ? Ses bouffées de haine s’expliquent par le fait que, depuis presque un quart de siècle, notre philosophe est passé à côté de cet ouvrage, alors qu’il se veut un spécialiste de Diogène et du cynisme. C’est très vexant. Au lieu de s’en prendre à lui-même, il préfère attaquer ceux qui ne sont pourtant pour rien dans son manque de méthode, infligeant ainsi une gifle, non pas aux universitaires, mais à lui-même.

  • Il y a tellement à dire sur Mad Max que certains feraient mieux de se taire - Vodkaster
    http://www.vodkaster.com/actu-cine/mad-max-fury-road-analyse-masque-plume/1275769

    Mad Max 4 est un tel succès critique qu’on finirait presque par avoir envie d’en dire du mal, uniquement par esprit de contradiction... Après plusieurs visions on se dit bien qu’il y aurait moyen de lui reprocher certains détails, mais impossible de nier la richesse de son sous-texte. Grisé par la portée immédiate de ce film monumental qui brasse féminisme, écologie et animalisme dans un geste furieux, mon esprit peine à faire complètement le tour de cet objet magnifique.

    Et puis j’allume la radio.

    – Je suis trop vieux pour ces conneries. C’est une réplique de l’Arme Fatale numéro 4.

    "Numéro 4", sérieusement ? Non mais qui parle comme ça ? Apparemment c’est Pierre Murat de Télérama, à la fois meuble et dinosaure installé du Masque et la Plume. Il a 67 ans. Le premier Mad Max a 36 ans et son réalisateur en a aujourd’hui 70. Pierre Murat n’est donc pas trop vieux pour ces conneries, le problème est ailleurs.

    – Si on aime un cinéma qui n’est fait que de poursuites... La première dure à peu près une demi-heure. C’est des plans de clips. Je ne sais pas combien il y a de plans par minute.

    Parler de clips pour critiquer le cinéma américain, on se croirait en 1995… Et en plus, il y a erreur. Mad Max n’a pas tant de coupes que ça. Il recourt même souvent aux plans-séquences. Regardez la capture de Max, au début : on part du plan large sur la voiture qui part en vrille, pour terminer sur le visage de Tom Hardy s’extrayant de la carcasse, sans aucune coupe.

    – Non mais pourquoi pas. « Why not », comme dirait Jean-Marc Lalanne. Sauf que là, "not" […] Je m’en fiche éperdument. Et c’est toujours la Terre Promise. On n’arrive pas à la Terre Promise, et on cherche ailleurs, et puis il y a un tyran qu’on renverse : j’ai vu ça tellement de fois, dans tellement de navets boursouflés, que ça en fait un de plus. A la limite je préfère – je ne les ai pas revus – la modestie qu’il y avait, dans ces petits navets des années 80.

    Pourquoi faudrait-il s’interdire de recourir aux mythes ? De la Terre Promise, il y en a plein chez Ridley Scott, de Kingdom of Heaven à Prometheus, en passant par Mensonges d’Etat ou Robin des Bois. Ça n’en fait pas un réalisateur sans idées pour autant. En plus, la Terre Promise est un thème particulièrement en vogue, maintenant que l’écologie s’affermit à Hollywood, que le rêve d’un monde inviolé se fait de plus en plus prégnant. Mais ne parlons pas d’écologie à Pierre Murat, me dis-je : quand il est né, nous n’étions que 2 milliards sur Terre et on dirait qu’il ne s’est pas donné la peine de mettre à jour ses connaissances écologiques.

    – Tu préférais Mel Gibson, c’est ça en fait. Le fond de l’histoire.

    – Moi j’aime bien Tom Hardy, je le trouve très sexy.

    – Ah bon ?

    Sous-entendu : « ah bon, toi l’hétérosexuel confirmé, tu es capable de reconnaître le sex-appeal d’un individu de ton sexe ? Tu es vraiment quelqu’un d’intelligent et d’avant-gardiste ». Pour dire quelque chose de réellement plus intelligent, il aurait suffi de dire que Tom Hardy n’est pas sexy dans Mad Max : Fury Road. Il n’apparaît jamais torse-nu, par exemple, n’échange pas de baiser avec l’héroïne ni avec aucune autre et d’ailleurs, il se contre-fout de séduire qui que ce soit. C’est aussi ça, le charme du film : il ne cherche pas à plaire (est-ce pour ça qu’il y arrive autant ?). Bien sûr, il cherche à plaire parce qu’il y a du spectacle et des explosions, mais ce barbu atrophié derrière la longue-vue ; cette scène d’ouverture où le héros ne parvient pas à s’enfuir et se fait misérablement capturer de nouveau ; ce monde étourdissant à force d’être répugnant : est-ce que c’est sexy, ça ? Les nymphes qui s’éclaboussent au jet d’eau, c’est le seul moment d’érotisme, l’unique. Etrange qu’on en parle autant. Les gens doivent aimer ça, l’érotisme, sous leurs airs de s’en dédire.

    – Ouais. Même avec sa muselière. Parce qu’il passe les trois quarts du film avec une muselière. Qu’il essaie chaque fois d’arracher.

    – Mad Max disparaît du film pendant sa première heure, c’est déjà un coup de force incroyable. C’est un film génial. Qui ne dit pas du tout des conneries. Je trouve le film très supérieur à la première trilogie des années 80 qui était déjà très bien. J’avais peur parce que George Miller était très marqué par son époque. Effectivement, il avait une esthétique très clipée fondée sur des plans très courts, très surdécoupés. Et ce que dit Pierre n’est pas tout à fait vrai. Il y a beaucoup de plans assez longs pour montrer que les cascades sont effectuées réellement dans le film.

    – Oui c’est ça, voilà. C’est pas les effets spéciaux habituels.

    « Ce que dit Pierre n’est pas tout à fait vrai » : belle tentative de Jean-Marc Lalanne de suggérer à l’auditeur de France Inter qu’il vient d’écouter un tissu d’affabulations… Il y a bien un élément intéressant, mais il n’est pas creusé. Une partie des effets spéciaux de Mad Max 4 est bien révolutionnaire, celle qui implique une fabrication des plans en mosaïque donnant l’illusion de la vitesse et du danger comme jamais auparavant. Miller a choisi de fondre plusieurs prises en une pour fabriquer les cascades les plus impressionnantes possibles en gardant la meilleure partie de chaque prise ; sans compter les nombreux effets numériques. Ces derniers, inédits à cette échelle, n’ont cependant rien de fondamentalement nouveau : on ajoute des voitures numériques pour augmenter le danger visible dans Bad Boys II, du décor numérique pour simuler la vitesse dans Indiana Jones 4, etc.

    – Il y a des accélérés tout le temps.

    Nouvelle hyperbole. Il y a plutôt des ralentis, puis des retours à la vitesse réelle qui donnent des impressions d’accélération. C’est vieux comme Matrix. L’effet de rythme est surtout souligné par les nombreux contrepoints entre la musique et l’image (en gros, il arrive à la musique de ralentir quand l’image s’accélère, et vice-versa). Le recours au Requiem de Verdi est passionnant, tant dans ce qu’il dit du rapport d’Hollywood à son classicisme, à sa propre musique classique à lui, que dans l’emploi qui en a été fait récemment (rappelons-nous de Lone Ranger et de l’ouverture de Rossini, employée ici également pour étoffer des courses-poursuites gorgées de numérique). Beaucoup plus intéressant, en tout cas, que le recours à la musique classique dans un film comme La Tête haute, où Mozart vient simplement adoucir le propos et littéralement ajouter une "petite musique" à des scènes dont le cinéma a l’habitude.

    #mad_max #critique #france_inter

  • Classification des Jeux par Roger Caillois | 3e millénaire - Spiritualité - Connaissance de soi - Non-dualité - Méditation
    http://www.revue3emillenaire.com/blog/classification-des-jeux-par-roger-caillois

    On connaît l’extrême qualité d’attention que Roger Caillois (1913-1978) voue aux objets qu’il appréhende, son approche du Sacré, non certes à la manière de Georges Bataille dont la philosophie du sacré est, elle, liée au primat de l’expérience intérieure, mais bien plutôt ici par un entier regard, oui le regard de Caillois qui envahit, pénètre toutes les données, tous les aspects d’un même problème du sacré, en l’occurrence, celui des Jeux : ils nous communiquent, si nous méditons sur eux, cette sorte de ferveur ou mieux peut-être d’émoi intellectuel que nous apportent aussi la poésie et certains rêves.

    #jeux #caillois #game_design

  • Big data, small freedom ? | Radical Philosophy
    https://www.radicalphilosophy.com/commentary/big-data-small-freedom

    In 2010, ‘big data’ was described as ‘datasets that could not be captured, managed and processed by general computers within an acceptable scope’. [1] Today’s definitions boil down to three Vs: Variety, Volume and Velocity. Big data deals with mostly unstructured, heterogeneous and non-validated data, whose size is so big that it requires parallel processing in supercomputers. Only this setup can cope with huge amounts of data that are constantly changing ‘through the absorption of complementary data collections, through the introduction of previously archived data or legacy collections, and from streamed data arriving from multiple sources’. [2] Big data may encompass structured databases of every origin, but also transaction and interaction data from communication networks, data from cloud computing, and the rapidly growing ‘internet of things’ – from smart devices to sensors, and cameras.

    Big data does not pivot merely on disposing of huge stacks of information, but rather on the possibility to aggregate or analyse them, and therefore to find unexpected cross-connections within the material. When taken out of – as some enthusiasts once claimed – the fluid, open and free environment of electromagnetic streams, the data is, so to speak, petrified in order to ‘mine’ it. Data mining, in turn, is supposed ‘to uncover previously unknown, useful and valuable knowledge, patterns, relations’ through the use of ‘sophisticated evolutionary algorithms of classical techniques such as statistics, pattern recognition, artificial intelligence, machine learning’. [3] And since, according to Moore’s law, sensory and computational capacities are growing exponentially, this procedure is run with less and less regard to time and quantity.


    https://www.radicalphilosophy.com/issues/191

  • l’An 2000 - Pourquoi les informations sur la Corée du Nord sont-elles traitées avec tant de légèreté ? - Libération.fr
    http://an-2000.blogs.liberation.fr/2015/05/20/le-top-5-des-articles-les-plus-lol-sur-la-coree-du-nord

    Il y a comme un malaise : derrière l’insolite, le lol et le pittoresque, il y a un régime totalement fermé sur l’extérieur, qui torture ses opposants, détient l’arme nucléaire et reste en guerre latente avec la Corée du Sud. Le démenti des services secrets sud-coréens, obligeant à corriger l’info sur l’exécution du ministre de la Défense, semble avoir été un petit électrochoc dans la presse. France24 a publié un mea cupla sur son site :

    « C’est une sorte une règle journalistique tacite qui ne s’applique qu’à la Corée du Nord. Presque tous les médias occidentaux – et France24 ne fait pas exception – la respectent scrupuleusement : ignorer l’un des fondamentaux de la profession, la vérification de l’information. Ainsi se retrouvent-ils à relayer les rumeurs (exotiques, cruelles ou insolites) concernant la dictature du leader nord-coréen Kim Jong-un. »

    Mais d’où vient cette « règle journalistique tacite », comme l’écrit France 24 ? Sans doute de la rubrique dans laquelle est reléguée l’information sur la Corée du Nord : l’info buzz.

    Le spécialiste de la Corée du Nord, c’est Buzzfeed

    En dépit de l’impitoyable dictature qui y règne, la Corée du Nord est souvent traitée dans les pages buzz des sites web, et non dans les pages International. Le pays rentre dans ce champ indifférenciant qu’est l’info buzz, où des lamas dans le tramway de Bordeaux ou dans les rues de Phoenix et des controverses sur des robes bleues ou blanches côtoient des exécutions sommaires d’opposants politiques, le tout dans un grand rire général. Le spécialiste de la Corée du Nord, c’est Buzzfeed et pas Le Monde Diplomatique.

    L’exemple le plus frappant se trouve sur le très respectable Monde.fr. Big Browser, le blog consacré aux contenus viraux, et seul lieu du site pouvant héberger une polémique sur la couleur d’une robe, s’est fait une spécialité des sujets sur la Corée du Nord.

    Big Browser a publié pas moins d’une cinquantaine d’articles sur la Corée du Nord, traité le plus souvent avec une légèreté inhabituelle pour le quotidien du soir : « Kim Jong-un vous manque, et tout est dépeuplé », « La guerre du sapin de Noël aura-t-elle lieu ? », « Comment Björn Borg a fait bombarder Pyongyang de caleçons roses ». Même les sujets sur la famine y sont traités sous un angle « insolite ». Contacté par mail, Vincent Fagot, rédacteur en chef du Monde.fr, tient à rappeler que la Corée du Nord est davantage traitée par Le Monde en rubrique International.

    Une info qui confirme nos fantasmes

    La particularité de l’info buzz — qui explique le traitement réservé à la Corée du Nord — est qu’elle circule le plus souvent sur le mode du bouche à oreille, avec des critères de vérification très limités et un contenu altéré au fil des reprises et des traductions. Ce type de format journalistique ne cherche pas à dire le vrai. La vérité de l’info buzz est celle qu’on veut bien entendre. C’est une info qui se conforme a nos attentes, qui confirme nos fantasmes et nos bonnes blagues.

    Les articles sur la Corée du Nord ne nous disent pas “Le monde est dangereux” comme souvent les articles des pages International, mais plutôt « Le monde est fou ». La Corée du Nord est une dictature acidulée, où s’épanouissent un dictateur à la coupe de hipster et de charmantes licornes. Chaque nouvel article doit nous renforcer dans cette vision du « royaume de l’absurde ».

    #Corée_du_nord #info #journalisme #Kim_Jong_Un #déontologie

  • « C’est par la périphérie qu’on reprendra la ville »
    http://jefklak.org/?p=1926

    Sutures sociales et coutures urbaines du Grand Paris : entretien croisé entre Eric Hazan et Anne Clerval. Comment Paris s’est-elle transfigurée au cours des derniers siècles pour finir vidée de ses habitants les plus pauvres, emportant avec eux les amorces de mutuellisme et de solidarité populaire qu’ils avaient élaborés ? Comment s’est jouée en détail la gentrification depuis Belleville jusqu’aux couronnes qui entourent la capitale ? Que laissent présager les projets urbanistiques du Grand Paris en termes de nouveaux déplacements de populations, mais aussi de rapports de forces à réinventer ? Source : Jef (...)

  • Moins de concentration que les poissons rouges à cause des #écrans
    http://www.franceinfo.fr/emission/nouveau-monde/2014-2015/moins-concentres-qu-un-poisson-rouge-cause-des-ecrans-18-05-2015-06-50

    Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont interrogé 2000 personnes au Canada sur leurs pratiques en matière de nouvelles technologies et étudié les électroencéphalogrammes de 112 volontaires. Ils en concluent que si l’on se concentre moins longtemps c’est que l’on est plus avide d’informations et que l’on est plus apte à faire le tri entre ce qui nous intéresse et ce qui ne nous intéresse pas.

    #information #attention #selon_une_étude_récente (bon bien sûr, toute la question reste de savoir ce qui reste de cette dispersion… Du point de vue de la #mémoire, nous gardons un peu d’avance sur les poissons rouges, pas de panique)

  • Du vieux et du très bon, de Matthieu Potte-Bonneville recensant Deux siècles de rhétorique réactionnaire de Hirschmann.
    Puissamment applicable aux débats sur la réforme du collège (entre autres)

    perversity, futility, jeopardy - Vacarme
    http://www.vacarme.org/article274.html

    Le schéma du livre est d’une simplicité puissante et comique. Admettons qu’il y ait eu trois stades dans la constitution de la citoyenneté moderne : droits civils (bill of rights), droits politiques (suffrage universel), droits sociaux (welfare, affirmative action). L’adjectif « réactionnaire » qualifiera alors, non la défense de telle ou telle position précise, mais l’hostilité qui double chacun des moments de ce processus. À proprement parler, donc, le réactionnaire ne défend rien, pas même le retour à un état antérieur de la société ; il réagit, et sa nostalgie éventuelle viendra par-après donner un contenu à cette forme a priori. La réaction fait à ce compte partie de l’événement qu’elle conteste ; par exemple, la pensée contre-révolutionnaire n’est pas un prolongement de la pensée pré-révolutionnaire, mais une composante de l’événement « révolution » - même si, évidemment, elle peut en inverser violemment le cours : ce pourquoi (l’auteur cite Whitehead) « les grands progrès de la civilisation sont des processus qui conduisent presque à leur perte les sociétés où ils se produisent ».

    Pour ce qui nous concerne, retenons que la pensée réactionnaire a pour caractéristique de ne jamais pouvoir s’opposer de front, et depuis une autre place, aux positions qu’elle récuse, puisqu’elle en dépend substantiellement. Ce que Hirschmann nomme « rhétorique réactionnaire », c’est alors l’ensemble des moyens destinés à tourner cette difficulté : moyens finalement peu nombreux, et répétés avec une régularité troublante de De Maistre à Hayek. L’auteur en dénombre trois - comptine que le français traduit lourdement par : effet pervers, inanité, mise en péril.

    #réaction #réforme #hischmann #Potte-Bonneville #collège

  • Ce que l’école doit retenir de la débâcle des iPads à l’école à Los Angeles - Wired
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/118846351284

    A l’automne 2013, les écoles de Los Angeles ont commencé à distribuer des iPads dans toutes les écoles du district, rapporte Wired. Un programme ambitieux de 1,3 milliards de dollars piloté par le district scolaire de LA, Pearson et Apple. Pourtant, depuis août, tout est à l’arrêt. Le district scolaire a stoppé son contrat avec Apple et le FBI enquête pour savoir s’il y a eu un traitement préférentiel dans le marché public conclu. Au printemps, le district a même demandé à Apple de le rembourser en expliquant que la matériel fourni était totalement inutilisable. Comment expliquer ce désastre ? Comment expliquer que l’un des plus grands district scolaire des Etats-Unis, l’une des plus grande société de technologie au monde et l’une des marques les plus établies dans le monde de l’éducation en soit arrivé à (...)

    #éducation

  • Tungstène : une image manipulée est-elle forcément mensongère ? - OAI13
    http://www.oai13.com/featured/tungstene-une-image-manipulee-est-elle-forcement-mensongere

    Conçu à la demande du Ministère de la Défense et utilisé par l’AFP, Tungstène est un logiciel de photo-interprétation avancée qui permet de détecter les altérations dans les images numériques. Avant de parler d’image trompeuse, encore faut-il savoir toutefois aux moyens de quels critères on la considère comme telle. OAI13 s’est entretenu à ce sujet avec Roger Cozien, docteur en informatique et sciences physiques et créateur du logiciel.

    #photo #retouche #manipulation #tungstène

    • Se demander si une image est altérée, c’est entrer dans des aspects sémiotiques, et non plus techniques. En #sémiotique, on considère qu’il n’y a pas d’image neutre.

      Intégralement transposable à la #visualisation

      De façon préliminaire, il y a quelques éléments que je voudrais mettre au point : au sein de la société eXo maKina, on n’utilise jamais le terme « retouche ». Ce mot, il ne veut rien dire et il veut tout dire. Tout le monde l’utilise et d’ailleurs, quand on utilise Tungstène, ce n’est pas ce que l’on cherche à détecter. Nous on parle d’ « altération », de « manipulation ». Et quand derrière, il y a un désir de tromper, on parle de « falsification » ou d’ « intrusion ». On préfère ces termes pour signifier tout de suite que l’on n’est pas du tout dans le domaine esthétique.

      Et donc, à quel moment ça commence…

      Le logiciel, lui, est neutre : il ne sait pas ce qu’est une altération ou une manipulation. Le travail de l’opérateur consiste donc à se demander, lorsqu’il remarque une erreur, si c’est une manipulation de l’image ou simplement un accident.

      Enfin, #the_situation_room

      Est-ce qu’on est dans la falsification ? Est-ce qu’on est dans l’esthétique ? Je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est que la photographie a été assez sévèrement manipulée.

      #passionnant #indispensable #MERCI !

    • M’enfin @biggrizzly tu penses que les américains truquent leurs photos !?

      Sinon : http://observers.france24.com/fr/content/20110513-mort-ben-laden-photo-situation-room-retouchee-maison-bl

      Plusieurs zones travaillées en post-production sont mise en évidence. Leur analyse permet d’en tirer plusieurs conclusions :

      – L’image a été modifiée pour faire ressortir la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. La lumière sur elle a été augmentée, tandis que d’autres zones de la photo ont été volontairement obscurcies. Hillary Clinton est le personnage qui, par son geste, donne de l’intensité à la photo. On peut penser que c’est pour cette raison qu’elle a été mise en valeur.

      – Sur l’ordinateur portable posé devant Hillary Clinton se trouve un document, probablement une carte militaire, qui a été ostensiblement flouté. Ce floutage laisse penser que le document est extrêmement confidentiel. Pourtant, l’analyse de l’image révèle que les éléments autour de cette carte ont été au contraire volontairement rehaussés. La post-production vise vraisemblablement à diriger le regard sur ce document. Cette modification pourrait avoir servi, entre autres, à donner un caractère ultraconfidentiel à cette scène et à montrer de la secrétaire d’État une image de compétence en matière militaire.

      – La partie gauche du visage de Barack Obama a été rehaussée, pour faire ressortir son visage, de même que les décorations du général assis à côté de lui.

      – La cravate de l’homme complètement à droite de la photo a été largement retouchée, peut-être pour faire disparaître le badge de la personne, qui permettrait son identification.

      Cette image n’a pas été truquée, au sens où aucun élément (hormis la cravate) n’ont été ajoutés ou supprimés. Il est toutefois évident qu’elle a été modifiée à l’aide d’un logiciel de post-production et de développement de photographies numériques, de type Photoshop, pour transmettre un message : le sentiment d’une d’extrême tension, mais en même temps de maîtrise et de compétence, qui ressort en effet de cette image.

    • Un peu plus sur l’image nord coréenne :
      http://www.slate.fr/story/70425/coree-nord-dictature-tungst%C3%A8ne-propagande-images

      La carte montrant le « plan de frappes » nord-coréen sur le territoire américain a-t-elle été laissée intentionnellement ? En réalité tout l’arrière plan de la photographie a fait l’objet d’un traitement logiciel, invisible à l’œil nu.

      Soumise au logiciel d’analyse approfondie exclusif Tungstène, la photographie révèle que des zones ont fait l’objet d’une post-production importante.

      On remarque alors qu’un certain nombre d’éléments [...] ont fait l’objet d’un traitement inverse, c’est-à-dire que des informations ont été sciemment détruites (zones noires).
      [...]
      « La photographie numérique ne renvoie aucune information de texture ni de propagation de lumière au niveau de deux zones précises, qui correspondent toutes deux aux zones basses des cartes situées en arrière-plan des personnages », explique l’expert Roger Cozien, dirigeant de la société eXo maKina, qui développe et commercialise le logiciel Tungstène.

      Le renforcement classique de certains éléments du décor et des personnages réalisé par les autorités nord-coréennes cache en réalité un travail plus important de destruction d’informations sur ce qui est présenté par Pyongyang comme les plans de frappes stratégiques contre les Etats-Unis. En particulier au niveau des zones maritimes se situant au sud-ouest de la Californie, reproduite à l’identique sur les deux cartes. « On a vraisemblablement voulu cacher des éléments », note Roger Cozien.

      Intéressant, je me demande s’ils ont vraiment caché des choses ou fait semblant de cacher des choses ...

  • Attention, ça va faire mal à SeenThis :

    https://blog.mozilla.org/security/2015/04/30/deprecating-non-secure-http

    « 1) Setting a date after which all new features will be available only to secure websites 2) Gradually phasing out access to browser features for non-secure websites, especially features that pose risks to users’ security and privacy. »

    #HTTPS #Internet_security #privacy #Firefox #Mozilla

  • Interview assez surréaliste (et qui verse quand même un poil dans la pédanterie, même si on peut comprendre l’idée de l’usage de la citation pour porter une parole collective) du Comité invisible, à l’occasion de la traduction d’ A nos amis en allemand.

    Le Comité invisible donne (presque) une interview à un journal allemand - Rue89 - L’Obs

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/04/27/comite-invisible-donne-presque-interview-a-journal-allemand-258865

    Depuis 2007, et malgré ses succès littéraires, le Comité invisible s’est toujours gardé d’apparaître publiquement ou de répondre à la moindre interview. Cette mise en retrait, au prétexte qu’ils ne seraient pas des « auteurs » mais une simple « instance d’énonciation stratégique pour le mouvement révolutionnaire », leur a cependant valu d’être la cible d’une des plus ahurissantes enquête de police de ces dernières décennies.

    Making of
    Sept ans après la publication de « L’Insurrection qui vient », le Comité invisible a signé cet automne un nouvel ouvrage, « A nos amis ». L’interview (très référencée...) accordée à Die Zeit est la seule prise de position publique du groupe à ce jour, en dehors de ses livres. Le site Lundi matin, lancé en décembre, nous a aimablement autorisés à republier la version française. Le titre et les liens ont été choisis par la rédaction. Rue89

    Certains s’en souviendront, Michelle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, s’était ridiculisée en commanditant une improbable opération antiterroriste contre une commune de Corrèze. Malgré de nombreuses années d’enquête et l’audition du directeur de leur maison d’édition, l’élite de la police française n’est pas parvenu à arrêter ces « scribes » et dû relâcher l’un de leurs plus éloquents lecteurs, Julien Coupat.

    Comme de nombreux confrères, Lundi matin avait déjà fait parvenir une demande d’interview aux éditions La Fabrique, en vain.

    C’est donc à notre plus grand surprise, alors que nous consultions négligemment la presse allemande, que nous découvrîmes dans l’édition de Die Ziet du jeudi 23 avril une interview du Comité invisible. C’est, semble-t-il, à l’occasion de la parution en allemand de « An Unsere Freunde » ( « A nos amis ») que les pages culture du journal sont parvenus à transmettre leurs questions.

    #comité_invisible #révolution #à_nos_amis

  • Pourquoi considérer le décrochage scolaire comme un problème ?
    http://www.laviedesidees.fr/Pourquoi-considerer-le-decrochage-scolaire-comme-un-probleme.html

    Le décrochage scolaire est une notion d’autant plus utilisée qu’il est difficile de lui donner un contenu. Le sociologue Pierre-Yves Bernard rappelle le contexte et les origines de cette notion. Il rappelle également comment les pouvoirs politiques ont souhaité traiter cette question.

    Essais & débats

    #Essais_&_débats

  • David Harvey: Looking Toward a Moneyless Economy and Sleeping Well at Night

    http://www.truth-out.org/news/item/28879-looking-toward-a-moneyless-economy-and-sleeping-well-at-night

    The ones that to me are the most significant are the growth issue and the environmental issue and what I call “universal alienation.” The way in which we relate to each other, the way in which we relate to our jobs, the way in which relate to the natural world around us - is being constructed in a certain way through the dynamics of technological change and through the growth process to the point where it’s almost impossible to be really human in our relationships to people and in our relationships to life. I think that there’s a kind of sense of frustration, a tremendous sense of frustration. You see this in the younger generation that looks at the future and says, “Where are all the meaningful jobs?”

    It’s not only jobs. I get very tired when politicians go around saying: jobs, jobs, jobs. Yeah, but meaningful jobs. Back in the 1960s, when I first came to the United States, the biggest employers were US Steel, the auto industry and so on, and if you talked to a steel worker, they were kind of political and saw they were being exploited, but they had a certain kind of dignity in terms of the work they did and a certain pride in it.

    The biggest employers now are no longer of that sort; they’re Walmart, McDonald’s and the rest . . . And if you talk to the people who are employed in that and say, “Do you feel this is dignified work?” They look at you and laugh. About 70 percent of the population of the United States is either totally upset at the nature of the work it has to do or totally indifferent to it. This is a kind of situation where you get a kind of visceral anger.

    What we’ve seen over the last 20 or 30 years are sudden outbreaks of visceral anger. In London, for example, suddenly the whole thing is burning. We saw it last year in Stockholm; we saw it in Gezi Park in Istanbul; we’ve seen these events in North Africa. In Brazil, millions of people were out on the street complaining about the World Cup, about soccer. They’re angry and alienated that somehow or another they cannot have a meaningful life and a decent living environment with decent employment opportunities. And this sense of alienation is producing, at this point, not an alternative political movement, but outbreaks of fury and anger, which are actually very difficult to predict and very difficult to control.

    What did we have before we had commercialization and capitalization, and the alienation of ourselves from our labor and each other?

    Well, I think there was this period during the 1930s, the 1940s, and I don’t think we should romanticize it, but there was this period where labor felt it was able to have a piece of the pie and could influence things. And there was a social safety net, which was being constructed - a welfare state of sorts - which had a class character and had all kinds of things wrong with it. Its relationship to gender and race was absolutely awful. But, nevertheless, there was a kind of sense that there was a possibility of a better future, and people felt that. And then in the 1970s, all of that began to get eroded and was gradually washed away.

    There was a time when people felt that being entrepreneurial was a good idea. “We can all go out and be entrepreneurs,” and so on. Of course some people did, and they made it. But a lot of people didn’t. Increasingly, we got the production of higher levels of poverty. The income inequalities start to sort of spiral out of hand, and so we get this transformation. And then it produces, through the technological changes, the artificial intelligence, the robotization and all the rest of it, this kind of meaningless labor where people don’t really understand what it is they’re doing. Society, by the way, is dedicated to be anti-government, but is more bureaucratic than ever before. I mean, I work in a university and the level of bureaucratic stuff we have to fill out to do anything is just enormous. We’ve got this system where I think it’s not working at any level.

    et aussi

    I like Karl Polanyi precisely because he doesn’t come out of the Marxist camp. I think so much of what Marx talks about and what Polanyi talks about is common sense. Land is not a commodity that we’ve made. We’ve turned it into a commodity by establishing private property rights and we’re doing things of that sort with knowledge now. Knowledge, which should be a commons for everybody, is now being enclosed. I was stuck somewhere and needed my own articles, and I couldn’t find a copy of it, and I was traveling. I had to pay $25 to get it off the web. And I thought, here I am paying $25 for one of my own articles. This is ridiculous.

    #Harvey #Marx #capitalisme #Copyright #Cloud

  • Vieille archéologie d’un hoax qui revient en ce moment, à l’occasion de la réforme du collège : le « référentiel bondissant », qui n’a évidemment jamais existé.

    Le référentiel bondissant… ou l’usage du faux | Interro Ecrite
    http://education.blog.lemonde.fr/2008/03/31/le-referentiel-bondissant%E2%80%A6-et-surtout-medisant

    Comme d’habitude, il est réapparu par surprise. Le « référentiel bondissant » est une vieille connaissance. Le voici qui vient de rebondir à propos des projets de nouveaux programmes de l’école primaire que Xavier Darcos a présentés le 20 février et qui suscitent beaucoup de polémiques.

    Enthousiaste sur le « retour aux fondamentaux » de l’école primaire, l’édito du Figaro paru le lendemain saluait avec ferveur l’ambition « d’oublier les pratiques détestables et l’infernal jargon du monde éducatif ».

    « Il suffit de rappeler, affirmait la phrase suivante, que dans certaines écoles on a pu décréter qu’un ballon de football était un « référentiel bondissant » et un ballon de rugby un « référentiel bondissant aléatoire » pour mesurer l’étendue des dégâts… »

    Les dégâts, en fait, ne sont pas ceux qu’on croit. Et l’usage de cette historiette finit par poser un réel problème d’éthique.

    #pédagogie #collège #EPS #Allègre #référentiel_bondissant #éducation

  • Les #marchés financiers sont-ils efficients ?
    http://www.laviedesidees.fr/Les-marches-financiers-sont-ils-efficients.html

    Qu’entendent les économistes lorsqu’ils parlent d’efficience des marchés financiers ? La #crise financière doit-elle sonner le glas de cette « hypothèse » ? Guillaume Vuillemey répond à ces questions en insistant sur le statut épistémologique particulier de la théorie économique.

    Essais & débats

    / marché, crise, #finance

    #Essais_&_débats

  • Les trois grands profils d’utilisateurs sur #Facebook
    http://lemonde.fr/pixels/article/2015/04/17/une-etude-revele-les-trois-grands-profils-d-utilisateurs-sur-facebook_461822

    Facebook sert plus à la conversation, en écrivant sur la page de ses amis, et à la veille passive, pour rester en contact avec son réseau, qu’à l’activité tous azimuts.

    Autre enseignement, les liens que partagent les cadres et les professions libérales sont fort différents que ceux que transmettent les ouvriers et les employés. Les premiers postent beaucoup plus de liens renvoyant vers des médias étrangers, alors que les seconds préfèrent les médias grand public. Plus de sites « culturels » pour les premiers, contre des sites plus « loisirs » pour les seconds. Facebook révèle donc beaucoup de nos préférences.

    L’étude n’est encore que préliminaire et les auteurs savent bien que leur échantillon est assez biaisé (même si grâce à 800 personnes représentatives tirées d’un panel du sondeur CSA, ils peuvent corriger certains défauts). Ils savent surtout que dans 15 jours, Facebook va modifier son fonctionnement, rendant inopérante l’application Algopol.

    #médias_sociaux #information #usages

  • Le pire n’est jamais certain : La « méthode Val » : arrogance, caricatures, amalgames, mensonges
    http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/2015/04/la-methode-val-arrogance-caricatures.html

    par Julien Salingue

    #Val #Zemmour #néocon #suicide_français #Charlie

    Philippe Val a commis un livre.

    Le titre, c’est Malaise dans l’inculture.

    Le pitch, c’est que Philippe Val est très en colère contre la « bien-pensance ».

    Comme je suis en vacances, j’ai décidé de le lire, entre le dernier Maxime Chattam et un vieil Agatha Christie.

    Erreur.

    Car quand on lit un pareil texte, difficile de garder son calme, a fortiori quand dans le même temps on subit la tournée médiatique triomphale de Philippe Val, invité partout pour pérorer à propos de ce livre.

    D’où cette réaction, qui sera divisée en deux parties. Dans ce premier texte, on s’intéressera à la « méthode Val » : arrogance, caricature, mensonges, amalgames, indignations à géométrie variable. Dans un second texte, on essaiera de comprendre la « pensée Val », qui s’approche de plus en plus de celle d’Éric Zemmour.

    Philippe Val aime beaucoup Philippe Val

    La première chose qui frappe dans le livre est la modestie de son auteur.

    Ainsi, dès l’ « avertissement au lecteur », rédigé après les tueries de janvier 2015, on apprend ce qui suit : « Son épouse Véronique, Cabu et moi ne nous sommes guère quittés depuis [les années 1970]. Difficile de ne pas évoquer Montaigne, dont il sera beaucoup question dans ce livre, lorsqu’il cherche un peu vainement à expliquer le lien qui l’unissait à La Boëtie : "Parce que c’était lui, parce que c’était moi" »[1]. Ou comment se comparer, l’air de rien, à l’auteur des Essais.

    Avant d’oser une autre comparaison, toujours l’air de rien, dans les dernières lignes de l’introduction de l’ouvrage : « Entre notre ancêtre Lucy et nous, il y eut, il y a vingt-cinq siècles, deux Athéniens qui marchaient de long en large sur l’agora. Ils préféraient la discussion à la conversation. Les chapitres qui suivent n’ont qu’un but : que ce miracle ne cesse de se reproduire »[2]. Socrate, Platon, Val, même combat.

    Les titres des trois premiers chapitres du livre confirment cette tendance à l’humilité : « Discours sur l’origine et les fondements du sociologisme » ; « Malaise dans la civilisation » ; « Traité sociologico-politique ». Soit trois références à peine voilées (que Philippe Val nous pardonne ce terme) à trois monuments de la pensée : Rousseau, Freud et Spinoza. Dans le premier cas, il s’agit de s’attaquer (péniblement) audit monument. Dans les deux autres, il s’agit d’établir une filiation théorique. Rien que ça…

    On comprend dès lors pourquoi Philippe Val ne peut s’empêcher de nous rappeler, régulièrement, sa grandeur et sa hauteur de vue. Par exemple[3] : « J’ai toujours été à la lisière de tous les mouvements qui ont cru voir en moi, un jour ou l’autre, un possible porte-parole. Et quand on a voulu me pousser vers l’intérieur d’un groupe, je me suis senti tellement entravé que j’ai vite repris ma position apatride ». Il se murmure dans certaines rédactions parisiennes que BHL envisagerait de porter plainte pour plagiat…

    On comprend aussi pourquoi Philippe Val aime illustrer ses propos à l’aide d’anecdotes personnelles. Car la vie de Philippe Val cristallise, à l’instar de celle de ses prédécesseurs Socrate, Spinoza et Freud, les dynamiques sociales et politiques de son temps. On peut ainsi lire[4] cette jolie (et modeste) formule, destinée à introduire le récit d’un épisode de la vie de l’ex-patron de France Inter : « Une anecdote personnelle illustre bien la profondeur du phénomène ». Philippe Val, une vie profonde et phénoménale.

    Et, au fur et à mesure que l’on avance dans le livre, Philippe Val ne s’encombre plus de détails, et c’est de manière implicite qu’il fait référence à son propre génie : « Si, par exemple, dans la rédaction d’un organe d’information, il n’y a que des bons journalistes et un mauvais directeur, le journal ne sera jamais bon. Une rédaction constituée de journalistes moyens, mais dotée d’un très bon directeur, produira au contraire un bon journal, et les journalistes progresseront. L’idéal, bien sûr, étant d’avoir de bons journalistes et un bon directeur »[5]. Comme Philippe Val ?

    Philippe Val n’aime pas les sociologues, d’ailleurs il ne les a pas lus

    Mais venons-en au cœur de l’ouvrage et à la « thèse » de Baruch Philippe Val. Elle est exposée dans l’introduction[6] :

    « Longtemps, le représentant du bien a été le "bon chrétien". Désormais, c’est le "bon" sociologue, celui qui, devant chaque misère, accuse "le système", celui qui incarne sans partage le bien (…). Pour s’arroger l’exclusivité du bien, la gauche antiréformiste de la seconde partie du XXè siècle s’est forgée un outil : je l’appellerai "sociologisme". Il est cette dérive de la sociologie qui s’est donné pour mission de restaurer idéologiquement un mur de Berlin que le dégoût de l’oppression avait pourtant fini par faire tomber ».

    Ce « sociologisme » serait devenu, insidieusement, la pensée dominante : « Qu’il s’agisse de la réintroduction des ours, d’un licenciement à la Poste ou du meurtre de Juifs perpétrés par un jihadiste dans une école, c’est le sociologisme qui, immanquablement, dit le bien et le mal, repris par les rédactions, les chroniqueurs, les humoristes, les parlementaires, sous les yeux de plus en plus indifférents des citoyens désespérés »[7]. Un « mur de Berlin » idéologique auquel Philippe Val promet de s’attaquer sans faire de prisonniers : « Face à ce mur derrière lequel agonise le débat démocratique, Malaise dans l’inculture propose la réhabilitation du marteau-piqueur »[8].

    Mais de toute évidence, l’auteur a confondu marteau-piqueur et pistolet à bouchons. On s’attend en effet, devant de telles promesses, à un examen, voire même à une analyse rigoureuse et argumentée (Philippe Val n’est-il pas le Spinoza de 2015 ?) des « dérives de la sociologie ». Mais il n’en est rien. Car si les pages sur Rousseau sont nombreuses, celles sur les sociologues le sont beaucoup moins. Sauf erreur de notre part, Philippe Val ne se réfère à aucun ouvrage de sociologie, n’évoque les noms que de quatre sociologues[9] (Pierre Bourdieu (à trois reprises), Loïc Wacquant (une fois) et le couple Pinçon-Charlot (à trois reprises)) et ne propose, comme nous le verrons, aucune lecture critique de leurs travaux.

    Peut-être l’explication se trouve-t-elle dans l’introduction : « Pour ce qui concerne la lecture, j’obéis à une sévère discipline. N’étant pas immortel [ah bon ?], je n’ai pas de temps à perdre avec des auteurs qui ne m’inspirent pas la gratitude accompagnant une bonne lecture »[10]. Ceci explique peut-être cela : Philippe Val s’attaque au « sociologisme » sans connaître la sociologie, et s’en prend aux « sociologues » sans se référer aux travaux d’un seul d’entre eux, probablement parce qu’il ne les connaît pas, faute de les avoir lus. « Malaise dans l’inculture », qu’il disait…

    Philippe Val ne dessine pas mais il aime quand même les caricatures

    Difficile, dès lors, de critiquer avec rigueur et honnêteté les « dérives de la sociologie ». Philippe Val a donc recours à un procédé qui, s’il a fait ses preuves dans le dessin de presse, est beaucoup moins heureux lorsque l’on prétend faire œuvre de connaissance et marcher sur les pas de Socrate et Platon : la caricature.

    Après avoir minutieusement épluché l’ouvrage du successeur de Montaigne, nous n’avons trouvé qu’une seule définition synthétique (au cours d’un développement consacré au… rap) de ce que serait la « sociologie » à laquelle Philippe Val prétend s’attaquer. Et attention, ça décoiffe : « "Le système est pourri, et c’est l’argent qui pourrit tout", c’est le discours sociologique dominant »[11]. Tout simplement.

    Cette formule caricaturale n’est pas un accident. En témoigne ce passage, qui illustre non seulement la profondeur d’esprit de Philippe Val mais aussi sa grande connaissance des travaux sociologiques qu’il « critique » : « La vulgate sociologique, telle qu’elle nourrit le discours des sociologues médiatiques comme les Pinçon-Charlot – qui consacrent leur vie à convaincre leur public que l’habitant des beaux quartiers aurait davantage sa place dans un camp de travail – témoigne d’un mouvement de fond dénonciateur, complotiste et intellectuellement paralysé par un endoctrinement confortable et simpliste ».

    Contrairement à Philippe Val, qui ne fait jamais dans le « simplisme ».

    Surtout pas quand il compare Edgar Morin à… Joseph Staline. Non ? Si : « Au nom des intérêts du peuple, Staline aurait prononcé cette phrase plus profonde qu’il n’y paraît : "Pas d’hommes, pas de problèmes". C’est ce que développe Edgar Morin – encore lui – en termes plus choisis, quand il fait l’éloge de Rousseau (…) »[12]. Ou encore[13], lorsqu’il compare Pierre Bourdieu à… Mao Zedong (« quarante millions de morts ») et aux Khmers Rouges (« [qui] ont assassiné deux millions de leurs concitoyens »), avec lesquels le sociologue français partagerait « cette idée que la culture enchaîne et corrompt ».