• Les Nations unies dénoncent une surexploitation mondiale du #sable | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/les-nations-unies-denoncent-une-surexploitation-mondiale-du-sable-1975512

    Aujourd’hui, l’ampleur du dragage est en augmentation. « Le monde se rapproche du taux de reconstitution naturelle de 10 à 16 milliards de tonnes par an, dont les rivières ont besoin pour maintenir la structure et le fonctionnement des écosystèmes côtiers et marins », avancent les Nations unies. C’est particulièrement préoccupant pour certaines régions où le dragage est plus intense et où l’extraction dépasse déjà considérablement le bilan sédimentaire de la terre à la mer. Pascal Peduzzi pointe ainsi le fait que le delta du Mékong, au Vietnam, s’enfonce, faute de sédiments suffisants, provoquant de fait toute une problématique de sauvegarde de sa biodiversité.

  • L’archéologie woke ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=oGYhHsloa9k

    L’actualité paléontologique de Septembre 2023

    00:00 - le nouveau visage d’Otzie
    11:11 - Homo erectus a faillis s’éteindre
    25:27 - des gènes de Paranthropus !
    31:29 - Homo naledi
    32:22 - Homo sapiens originaire de Chine : le retour !
    41:32 - nouveau grand singe d’Europe
    45:48 - extinction de Smilodon
    49:28 - Repenomamus, chasseur ou charognard ?
    55:06 - Perucetus, la baleine géante
    1:05:23 - Megalodon à sang chaud
    1:15:31 - Coelacanthe évolue
    1:18:07 - Ichthyosaure à fanons
    1:20:14 - 1500 ans avant Mary Hanning
    1:22:26 - frère des ptérosaures
    1:26:31 - Ediacara fake news
    1:28:44 - Fentes de dessication sur Mars

  • « Nous sommes trop chers » : les premiers mots très cash du nouveau patron de Carrefour France
    https://www.linforme.com/grande-conso/article/nous-sommes-trop-cher-les-premiers-mots-tres-cash-du-nouveau-patron-de-car

    ès son premier jour, le tout nouveau directeur exécutif, Alexandre de Palmas, a rencontré les syndicats... et partagé son avis sur le mauvais positionnement tarifaire de l’enseigne. De quoi ériger la baisse des prix comme sa priorité ?

    Notez qu’il n’a pas dit ça en rencontrant les fournisseurs. Mais en rencontrant les syndicats. Ce qui en dit sans doute un petit peu sur l’effort qui va être demandé, et à qui il va être demandé. Parce que quand les prix sont trop élevés, comme vous le savez, c’est de la faute des salariés. Trop nombreux. Trop bien payés.

  • Brainwashed - Le sexisme au cinéma
    https://www.arte.tv/fr/videos/110260-000-A/brainwashed-le-sexisme-au-cinema

    Analysant avec rigueur plus de 175 extraits de films, la réalisatrice Nina Menkes montre qu’un #sexisme systémique guide la représentation des femmes au #cinéma. Le septième art, « langage commun de la culture du viol » ?
    [...]
    Hommes et femmes sont filmés différemment. De ce constat implacable et rigoureusement étayé, Nina Menkes met en évidence la #réification des protagonistes féminines dans le cinéma, message plus ou moins conscient qui aboutit selon elle à un « langage commun de la culture du viol ». Car dans l’immense majorité des cas exposés, les femmes sont montrées à l’écran comme objet du regard, souvent silencieuses, décorrélées de leur environnement, fragmentées à l’image (poitrine, fesses...) et réduites à une simple fonction sexuelle. Le ralenti, par exemple, est utilisé pour les filmer en tant que corps sur lesquels le regard s’attarde, tandis qu’au masculin on n’y recourt que pour des scènes d’action. Désormais confronté à la critique féministe, le milieu du cinéma ne semble pas prêt à se réformer en profondeur. Fondée aussi sur l’une de ses conférences ("Sexe et pouvoir : le langage visuel du cinéma") et sur les témoignages d’actrices et d’essayistes, à l’instar de Laura Mulvey (qui a défini en 1975 le « #male_gaze », le « regard masculin »), la démonstration de Nina Menkes crève littéralement les yeux (et l’écran). La réalisatrice revient également sur sa propre expérience de spectatrice soumise à son corps défendant au diktat du male gaze pour nous interroger avec acuité : comment réinventer la représentation des femmes ?

    • Female gaze : outil partout concept nulle part @lucile https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-regard-culturel/le-regard-culturel-chronique-du-lundi-11-septembre-2023-7350822

      (…) Le cinéma confort

      Oui à peu près l’inverse de l’analyse filmique, et ce même si - et c’est troublant -, Nina Menkes emploie tout un tas de termes techniques : zoom, travelling, plan, découpage, point de vue etc. A l’appui, Bardot nue auprès de Piccoli dans Le Mépris, Rita Hayworth regardée par Orson Welles sur le bateau de La Dame de Shangaï, une scène de Raging Bull, dans laquelle des hommes parlent d‘une femme qu’on entend pas. Quel lien formel, quelle continuité contextuelle, la statistique règne en maîtresse, une statistique idiote et nue, décorrélée de sa nécessaire analyse. Tout ça pour montrer que l’expression d’un point de vue, en cinéma ce qu’on appelle la mise en scène, est dans le fond, une forme de manipulation nécessairement toxique, une manière de violenter le spectateur qui ne serait pas un homme hétérosexuel. C’est assez frappant cette manière de psychologiser l’analyse, d’ailleurs plusieurs psys sont interviewés pendant le film qui assènent des banalités effrayantes sur l’identification au personnage. La conclusion est tout à fait révélatrice, qui clame son espoir je cite “de retrouver son expérience intime à l’identique dans un plan de cinéma”. Bazardée avec le point de vue, la question complexe de l’identification, ramenée à une pure notion psychologique, confondue en fait avec la reconnaissance : ce qu’on appelle de ses vœux, c’est un cinéma où on se reconnaît en tous points, ce qu’on appelle un “safe space”, ce lieu du confort où l’on ne peut être que seul. J’y vois, à l’échelle de l’analyse filmique, tout un devenir-développement personnel de la théorie, et avec lui, un repli sur des valeurs individualistes peu compatible avec le combat.

    • @thibnton Intéressant mais le problème de ces très courtes trois minutes c’est que ça ne permet pas de dire pourquoi ça ne fonctionne pas, qu’est-ce que le contexte apporterait de plus ? Qu’est-ce que voudrait dire concrètement une analyse critique du rapport statistique ?

      Car dans l’histoire du male gaze, qui est effectivement statistique, peu importe qu’il y ait telle ou telle exception, tel ou tel contexte : c’est la régularité, la permanence, la quantité, le systémisme qui fait le problème, et non pas tel film précis, tel homme réalisateur précis ("not all directors" ?).

      Par ailleurs, il est difficile/problématique de reprocher le manque de critique cinématographique, à une critique qui est globale, culturelle, politique, donc qui n’est justement pas sur un plan artistique/esthétique.

      C’est peu ou prou comme si à une critique du système capitalisme en général, on opposait « oui mais il faut voire au cas par cas chaque patron, chaque entreprise à son contexte… », tu vois le problème ?

      En revanche, la critique du safe space à tout pris (alors que c’est pas le but d’une œuvre d’art, que ce soit film, littérature, peinture ou autre) me parait intéressante à développer… mais ne peut pas être argumentée pareil, qu’on considère qu’il y ait bien un male gaze systémique, ou pas.

  • Designing Accessible Text Over Images: Best Practices, Techniques, And Resources — Smashing Magazine
    https://www.smashingmagazine.com/2023/08/designing-accessible-text-over-images-part1
    https://www.smashingmagazine.com/2023/08/designing-accessible-text-over-images-part2

    #CSS #gradient #Images #Text

    En complément de https://seenthis.net/messages/924372

  • Je vais vous raconter comment les élèves qui portaient des « abayas » ont été ciblées dans mon collège l’année dernière, @WiamBerhouma
    https://threadreaderapp.com/thread/1696547403011166265.html

    Car oui, ça a commencé il y a un moment déjà, bien avant les annonces de Gabriel Attal.

    Ça a commencé autour d’une « journée de l’élégance » durant laquelle les élèves étaient invités à venir habillés « selon leur définition de l’élégance ».

    Comme ils et elles veulent donc. 2/
    Certains sont venus parés de leurs plus beaux vêtements traditionnels (de vraies beautés 🥰).

    Des abayas et des qamis notamment, mais pas que. Différentes tenues traditionnelles d’Afrique, surtout du nord. 3/
    Ceux-là se sont vus refuser l’entrée dans le collège.

    Certains ont été renvoyés chez eux et n’ont pas pu aller en cours, d’autres ont été sommés de se déshabiller à l’entrée du collège (mais qui fait déshabiller des enfants dans un lieu public ?) 4/
    Un mode opératoire s’est ensuite mis en place :

    1. La CPE s’est mise à cibler à L’EXTERIEUR du collège toutes les jeunes filles qui portent le voile. Elle attendait qu’elles se dévoilent en entrant au collège pour les identifier et les soumettait ensuite à un interrogatoire. 5/
    2. Elle expliquait alors à ces collégiennes que leur robe est « religieuse » et qu’elles devaient la retirer et ne plus la remettre. C’était un ordre. L’interdiction était déjà là. 6/
    3. Quand l’élève refusait de se déshabiller ou de retirer sa abaya, elle était envoyée dans le bureau de la cheffe, qui poursuivait l’interrogatoire. (...)

    #école #écolières #collège #lycée #abaya #racisme

  • L’Ultra-trail du Mont-Blanc asphyxie la vallée de Chamonix
    https://reporterre.net/L-Ultra-trail-du-Mont-Blanc-asphyxie-la-vallee-de-Chamonix

    Le rendez-vous mondial du trail, l’UTMB Mont-Blanc, se tient à Chamonix. Dans la vallée, déjà asphyxiée par le tourisme de masse, on s’élève contre cette « course au pognon ». Certains coureurs s’indignent eux aussi.

    Des tonnelles se dressent en centre-ville, des banderoles à l’effigie de marques de sport flottent dans la vallée et des maillots floqués « UTMB » habillent de nombreux badauds. Chamonix accueille la vingtième édition de l’Ultra-trail du Mont-Blanc jusqu’au 3 septembre [1]. Un évènement titanesque qui rassemble plus de 100 000 personnes dont environ 10 000 coureurs et 20 000 accompagnants.

    L’évènement débute lundi 28 août avec huit courses étalées sur la semaine mais l’épreuve reine, l’UTMB 100M, s’élancera le 1er septembre depuis Chamonix. 171 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé positifs, un tour du Mont-Blanc avec trois pays traversés et des points de vue à couper le souffle. Les quelque 2 300 coureurs tirés au sort ou sélectionnés pour cette course réalisent un rêve. « C’est le trail le plus important du monde et le plus médiatisé. C’est là qu’il faut être performant », dit Andy Symonds, un coureur anglais qui est arrivé onzième de l’UTMB l’an passé. « C’est une course emblématique », confirme le coureur français Xavier Thévenard qui a remporté trois fois l’UTMB, « les glaciers, la diversité des paysages, le Mont-Blanc, tout est incroyable ».

    « Nous ne sommes pas des partisans de la décroissance »

    Cette renommée vaut à l’UTMB le statut de finale mondiale du trail avec 118 nationalités représentées. Des coureurs et des spectateurs du monde entier se bousculent pour venir dans la vallée de Chamonix durant l’évènement impliquant de nombreux déplacements. En 2019, l’organisation de la course avait mandaté WWF pour réaliser un bilan carbone de la semaine. En prenant en compte uniquement les coureurs et leurs accompagnants, WWF a estimé que l’empreinte carbone s’élevait à 11 610 tonnes équivalent CO2 pour l’édition 2019. Un chiffre catastrophique, principalement dû aux déplacements en avion et qui équivalent au bilan d’un Grand Prix de Formule 1.

  • Un vol massif de données personnelles à Pôle emploi, six millions d’inscrits pourraient être concernés - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/economie/six-millions-de-personnes-pourraient-etre-concernees-par-un-vol-de-donnee

    Nom, prénom, numéro de Sécurité sociale… Un nouvel « acte de cybermalvaillance » a touché l’opérateur, via l’un de ses prestataires. Il pourrait concerner les données de six millions de demandeurs d’emploi. La direction de Pôle emploi va porter plainte.

    La CNIL va-t-elle enquêter ? A qui va-t-on ponctionner 4% du chiffre d’affaires annuel ?

    • les [ex] chômeurs volés seront-ils prévenus ?

      il est conseillé aux demandeurs d’emploi « de rester vigilants face à tout type de démarche ou proposition qui pourrait paraître frauduleuse. » Ils seront informés individuellement, assure encore la direction. Un appui sera également disponible via la plateforme téléphonique 39 49 afin d’accompagner ceux qui auraient des interrogations en lien avec le sujet. »

      Qui est touché ? « Cela pourrait, selon le prestataire, concerner 10 millions de personnes, c’est-à-dire celles inscrites à Pôle emploi en février 2022 et celles en cessation d’inscription depuis moins de 12 mois à cette date-là », nous détaille la direction de Pôle emploi. Soit respectivement 6 et 4 millions. Et d’ajouter : « Il y a parfois des décalages dans le temps dans la transmission des documents, ce qui explique que les personnes en cessation d’inscription apparaissent dans ce fichier ».

    • Des données personnelles de dix millions de demandeurs d’emploi dérobées
      https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/08/24/des-donnees-personnelles-de-dix-millions-de-demandeurs-d-emploi-derobees_618

      Des données personnelles d’environ dix millions de personnes inscrites à Pôle emploi ont été dérobées après un « acte de cyber-malveillance », a annoncé l’établissement public ce 23 août. D’après les informations du Parisien, Majorel, spécialiste de la relation client à qui est sous-traitée la numérisation de documents envoyés par les demandeurs d’emploi, a ainsi été touché par un vol de données.

      Ah, finalement, +4 millions. Ça doit être l’inflation qui commence à baisser à l’approche du pic de la hausse.

    • https://www.ladepeche.fr/2023/08/25/piratage-informatique-massif-les-donnees-de-10-millions-de-demandeurs-demp
      J’adore l’image du #darkweb par ladepeche


      Un source code html pour un login/password classique sur un mac mais ça fait peur, c’est avec vue sur fond noir.

      On conseillera aux chômeurs inscrits à pôle emploi de changer rapidement de date de naissance, de nom de famille ou de numéro de portable, voire de déménager très vite.

    • Je vois pas trop le sens de cette arnaque puisque ces données sont en accès libre sur le site de Pôle-emploi. Suffit de se faire passer pour un employeur pour accéder aux coordonnées des chômeureuses.

      https://www.pole-emploi.fr/candidat/soyez-vigilants/acte-de-cyber-malveillance-soyez.html

      Suite à un acte de cyber malveillance dont l’un de nos prestataires a été victime, des informations personnelles vous concernant sont susceptibles d’être divulguées.
      Vos nom et prénom, votre statut actuel ou ancien de demandeur d’emploi ainsi que votre numéro de sécurité sociale pourraient être concernés.
      Vos adresses e-mail, numéros de téléphone, mots de passe et coordonnées bancaires ne sont en revanche pas concernés.

    • Vols de données des privés d’emploi inscrits à Pôle emploi : que chacun prenne ses responsabilités
      https://snjcgt.fr/2023/08/24/vols-de-donnees-des-prives-demploi-inscrits-a-pole-emploi-que-chacun-prenne-s


      Cette situation qui s’était déjà produite, à moindre échelle, en 2021 est révélatrice des choix politiques de Pôle Emploi et de l’État pour l’ensemble des services publics : sous-traitance généralisée et dématérialisation quasi-intégrale imposées tant aux privé·es d’emploi qu’aux conseiller·es, sont les résultats des politiques d’austérité budgétaire des gouvernements successifs.

      Pour la CGT, cette numérisation à marche forcée au seul service de la diminution des coûts et la mise en concurrence d’acteurs privés induisent une perte de contrôle concernant les outils pouvant garantir la sécurité des données. La #CGT revendique de développer la numérisation en utilisant les compétences des services internes, seuls capables de définir une politique de #cybersécurité et de développement de services numériques et de matériels adaptés aux besoins des usagers.

      Avec la création imposée de #France_Travail et la multiplication des intervenants, prestataires, les échanges de données et d’accès aux dossiers vont s’intensifier faisant de la sécurisation des données un point crucial. D’autant plus important concernant France Travail Handicap qui possédera des données sensibles sur l’état de santé des travailleur·ses inscrit·es.

      La CGT rappelle que récemment une entreprise d’intérim, également prestataire de Pôle Emploi, s’est fait pirater ses données et plusieurs centaines de personnes ont été victimes de prélèvements frauduleux. Aujourd’hui, la CGT est à leurs côtés dans leurs démarches judiciaires.

      La CGT et son comité national des travailleurs précaires et privés d’emploi seront très vigilants sur les suites données et les préjudices subis par les usagers de Pôle Emploi.

    • 11,4 millions d’utilisateurs de Pôle Emploi dans les mains de plusieurs pirates ? Damien Bancal, ZATAZ.COM, Gendarme réserviste
      https://www.zataz.com/114-millions-dutilisateurs-de-pole-emploi-dans-les-mains-de-plusieurs-pirates

      Mais qui est ce pirate ?

      Le groupe Clop qui a mis à mal le prestataire de services de données externe Majorel, il y a plusieurs semaines, via la faille MOVEit ? La banque ING, par exemple, avait alerté le passage des pirates chez son prestataire Majorel. Même alerte pour Deutsche Bank et Commerzbank. ClOp s’était invité via la faille MOVEIt pour mettre la main sur des données que les banques avaient transmises à Majorel. Cela pourrait être logique, Pôle Emploi parlant d’une infiltration datant de la semaine du 17 août. [les infiltrations de Cl0P ne cessent d’être révélées par les pirates eux-mêmes depuis des semaines.]

      Le pirate diffuse aussi la géolocalisation (sous forme de Longitude/Latitude) des personnes présentes dans l’un des fichiers volé.
      Ou alors, il s’agit d’un autre pirate que ZATAZ a croisé, début août, sur plusieurs blackmarket.

      Rien qu’une tarte !

      Ce pirate, un commerçant malveillant que je baptiserai « Rien qu’une tarte » [PieWithNothing]. Un spécialiste malveillant très connu dans la vente de base de données. Il officiait déjà dans différents forums pirates, dont certains fermés par les autorités tels que Raid Forum ou encore Breached.

      Le 8 août 2023, soit une semaine avant la cyber attaque annoncée par Pôle Emploi, Tarte commercialisait pour 900$ deux fichiers Pôle Emploi. Le premier de 1,2 million de personnes (2021). Le second, 10,2 millions d’enregistrements datant de 2022. Le pirate parle de données comprenant : nom complet, âge, téléphone portable, e-mail, commune, code postal, NIR, RCI, niveau de formation, expérience, permis de conduire, disponibilité d’une voiture, emploi souhaité, géolocalisation, Date. Soit 11,4 millions de données. Il n’y a pas de numéro de sécurité sociale dans cette seconde fuite (2022), mais les téléphones, les adresses électroniques, Etc. Les NIR sont dans la première base de données (2021).

      Et ce n’est pas une nouveauté ! Le même pirate avait diffusé, en 2021, sur le site Raid Forum, une base de données de 1,2 million de personnes provenant déjà de Pôle Emploi. A l’époque, il vendait cette BDD 1 200$. Il s’agit de la première BDD de la vente d’août 2023.

      Pôle emploi a tenu à souligner qu’il n’y avait « aucun risque sur l’indemnisation et l’accompagnement proposé » et que l’accès à l’espace personnel sur le site « pole-emploi.fr » restait sécurisé. Malgré cela, l’organisme a recommandé aux demandeurs d’emploi de se montrer vigilants face à toute démarche ou proposition pouvant sembler frauduleuse. Un support téléphonique sera mis à disposition via la plateforme téléphonique 39 49 pour accompagner les demandeurs d’emploi ayant des questions relatives à cette situation.

      Parmi les démarches malveillantes envisageables, ZATAZ n’en citera que deux : faux contrat de travail pour des missions de réception de chèques ou de produits volés ; infiltration d’ordinateur via des fichiers communiqués dans un courriel aux couleurs de Pôle Emploi, Etc.

    • Majorel, Cl0p, MOVEit... Le scénario probable de la fuite de données Pôle emploi | Silicon
      https://www.silicon.fr/majorel-cl0p-moveit-fuite-donnees-pole-emploi-470755.html

      Les failles en question avaient été découvertes à quelques jours d’intervalle, dans MOVEit Transfer, logiciel de transfert sécurisé de fichiers. L’une et l’autre ouvraient la voie à des injections SQL au niveau du front-end web. Avec, entre autres conséquences potentielles, l’exfiltration de données.

    • WTF ! pour des millions de gens si ça fait ça c’est horrible (en partie leur faute mais vu la place qu’à pris FB dans la vie depuis des années), avec des milliers de photos perdues, tous les contacts qui peuvent être professionnels pour certains, tout l’historique des conversations qui peuvent être de travail, amoureuses, etc, tout un morceau de vie perdu quoi

    • Comme ça t’interdit de récupérer ton mot de passe (parce que compte désactivé), et que le formulaire de contestation de la désactivation refuse d’expédier quoi que ce soit (parce que compte désactivé), le fait que le nom affiché soit « Meta Copyright Infringement », ça me semble destiné à pousser les gens à faire appel aux « services » d’un système qui prétend être capable de récupérer ton compte.

      Sur touiteur, dès que quelqu’un signale sa situation, l’essentiel des réponses, ce sont des messages qui conseille de contacter tel compte (notamment sur Insta) qui est capable de faire ça. Et évidemment, contre de l’argent…

      Ce qui m’échappe, c’est pourquoi Facebook bloque à ce point les moyens de contester, puisque le formulaire est bloqué d’office. Et derrière, va-z-y pour trouver un moyen de les contacter. C’est vraiment une incitation à recourir à ces escroqueries de pseudo-spécialistes qui te récupèrent ton compte…

      (J’ai essayé de contacter FB par MD sur touiteur, et sur différentes adresses email que j’ai trouvées dans des forums. On verra bien.)

    • Oui, j’ai vu ce thread, et c’est ce qui me pousse à penser que le but du changement de nom par le hackeur, c’est justement de pousser les gens à demander de l’aide (payante) à des escrocs. (Ce serait une forme élaborée de fishing, donc.)

      Mais ça n’explique pas pourquoi, si j’en crois ces threads, Facebook n’a pas l’air bien rapide à corriger le problème, en dehors de mettre un automatisme qui désactive (définitivement ?) tout compte qui s’appelle « Meta Copyright Infringement »).

    • Y’a du progrès, c’est un peu le foutoir : j’arrive à l’interface censée me permettre de récupérer mon accès. Sauf que le mot de passe a été changé, et que le code de « validation » ne m’arrive pas. Donc du progrès c’est j’ai pas encore récupéré le compte.

      Sur reddit, plusieurs messages indiquent qu’ils ne reçoivent pas non plus le code à 6 chiffres, un autre dit qu’il reçoit un code qui ne fonctionne pas, et un autre a posté il y a une heure que son app Facebook donnait le réseau en panne…

    • Il est arrivé la même chose sur le compte Instagram de visionscarto mi-juillet, suspension, impossibilité de joindre les admin et désactivation permanente. J’ai cherché des contacts possible pour écrire, rien trouvé... Et je me demande maintenant à la lecture de ce fil si ce n’était pas aussi un hacking (mais il est toujours impossible de réactiver le compte Instagram de visionscarto qui n’avait que 18 jours !).

  • Victime blaming casquée – Carnet de notes
    https://n.survol.fr/n/victime-blaming-casquee

    Le fond c’est qu’on a un vrai problème en France concer­nant la sécu­rité des cyclistes en ville et sur les routes. Ouest France se faisait encore l’écho il y a quelques jours d’un cycliste qui, caméra à l’ap­pui, fait état en 1000 km parcou­rus, d’une mise en danger toutes les 9 minutes, 658 sur le seul mois de juin.

    Là dessus nos auto­ri­tés sont le plus souvent silen­cieuses. On adore­rait des campagnes d’af­fi­chage pour le respect bandes cyclables ⁽¹⁾ et des sas vélo ⁽²⁾, pour le respect des distances lors des dépas­se­ments, pour infor­mer de la prio­rité aux voies cyclables croi­sées lorsqu’un véhi­cule tourne à gauche ou à droite au carre­four, etc.

    À la place d’ai­der à dimi­nuer ces compor­te­ments dange­reux, nos auto­ri­tés rabâchent conti­nuel­le­ment des messages blâmant les cyclistes parce qu’ils ne se protègent pas assez.

    Forcé­ment, ça agace.

  • Ouragan sec. L’archipel d’Hawaï en proie à de violents incendies, des évacuations sont en cours
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/09/l-archipel-d-hawai-en-proie-a-de-violents-incendies-des-evacuations-sont-en-


    Un incendie à Lahaina, sur l’île de Maui, mardi 8 août 2023. ALAN DICKAR / AP

    Le réseau hospitalier à Maui était « dépassé » par les patients souffrant de brûlures ou ayant inhalé de la fumée, selon la vice-gouverneure de l’archipel, et le service d’appel d’urgence 911 ne fonctionne pas dans certaines régions.

    Des habitants sautant dans l’océan pour échapper aux feux, d’autres observant, terrifiés, les flammes entourer le véhicule à bord duquel ils fuyaient : des incendies brûlent mercredi 9 août l’archipel américain d’Hawaï, où l’état d’urgence a été déclaré et des évacuations ont été ordonnées. Alimentés par des vents violents, les incendies sur les îles de Maui et Hawaï ont dévoré des maisons et des commerces, notamment dans la ville touristique de Lahaina (...)

    Les garde-côtes ont déclaré avoir secouru douze personnes dans les eaux au large de Lahaina et qu’ils envoyaient des navires vers Maui. Une témoin interrogée par Hawaii News Now a affirmé que « tous les bateaux dans le port de Lahaina [avaient] brûlé ». « On dirait un film, un film de guerre », a-t-il encore dit.

    Selon la vice-gouverneure, le fait que les #incendies aient été indirectement alimentés par de forts vents exacerbés par l’#ouragan Dora est « sans précédent », car ces phénomènes météorologiques apportent d’ordinaire pluies et inondations à Hawaï, a-t-elle expliqué. Presque 15 000 foyers et commerces étaient sans électricité dans l’archipel, selon le site PowerOutage.

    comme pour Rhodes récemment, on entendra probablement davantage parler des touristes que des habitants, pourtant Américains.

    edit et pendant ce temps des cactus centenaires meurent en Arizona, non pas à cause du manque d’eau, mais de la chaleur nocturne.

    #climat #tourisme
    édit vu ce qui suit sur « l’incendie de forêt le plus meurtrier aux États-Unis depuis plus de 100 ans. »
    #pompiers #eau #alimentation_en_eau #hélicoptères_cloués_au_sol

    • As Inferno Grew, Lahaina’s Water System Collapsed
      https://www.nytimes.com/2023/08/13/us/lahaina-water-failure.html?unlocked_article_code=qmglgT13kDY2zss8WEThu7iDu6

      The collapse of the town’s water system, described to The New York Times by several people on scene, is yet another disastrous factor in a confluence that ended up producing what is now the deadliest U.S. wildfire in more than 100 years. The lack of water forced firefighters into an extraordinary rush to save lives by risking their own, and it has left people searching for answers about how the community can better prepare for a world of fiercer winds and drier lands.

      [...] The water system in Lahaina relies on both surface water from a creek and groundwater pumped from wells. Persistent drought conditions combined with population growth have already led officials at the state and local level to explore ways to shore up water supplies, and they broke ground on a new well two months ago to increase capacity.

      On the day the fire tore through Lahaina, the fight was complicated by winds in excess of 70 miles per hour, stoked by a hurricane offshore. Not only did the wind fuel the blaze, it made it impossible during much of the day to launch helicopters that could have carried in and dropped water from the ocean.

      Early that day, as winds knocked out power to thousands of people, county officials urged people to conserve water, saying that “power outages are impacting the ability to pump water.”

      John Stufflebean, the county’s director of water supply, said backup generators allowed the system to maintain sufficient overall supply throughout the fire. But he said that as the fire began moving down the hillside, turning homes into rubble, many properties were damaged so badly that water was spewing out of their melting pipes, depressurizing the network that also supplies the hydrants.

      “The water was leaking out of the system,” he said.

      [...] Mr. Ho said downed power lines made navigation treacherous. The wind was so intense that firefighters found themselves crawling at times. Thick smoke made it difficult to breathe, but they often had to remove their masks to communicate evacuation orders to people still in the area.

      In the end, the fire stopped only when it ran out of fuel at the ocean. The extent of the damage is still coming into focus, but it is already huge: some 1,500 residential buildings destroyed, thousands of people displaced, nearly 100 found dead so far, and the heart of a community that has long been a gem of Hawaiian history is reduced to ashes.

      The state attorney general has begun a review of how previous decision-making and policies might have affected the fire and the county’s ability to fight it. The problems with water availability were compounded by others, as many residents said they were never given evacuation orders, and sirens set up to warn of such emergencies never sounded an alarm.

    • Lahaina used to be a wetland
      https://heated.world/p/lahaina-used-to-be-wetland

      It was only because of colonization and climate change that it became a tinderbox.

      #Lahaina wasn’t always a dry, fire-prone region. It was very wet and lush, historically. Boats would circle the famous Waiola Church. Lahaina was also the breeding place of aquaculture. It had some of the world’s first and most innovative systems of fish ponds.

      ”But at the dawn of the 18th century, sugar barons arrived and illicitly diverted the water to irrigate the lands they had stolen. (Note: 18th century European sugar and pineapple barons also brought invasive grasses, Wired reports, which now cover 26 percent of Hawaii and become “explosive” fuel for wildfires.)

      “Today, descendants from those same barons amass fast profits from controlling our irrigation, our land use, and political influence. Alexander and Baldwin are two big missionary families of the original oligarchs, and they’re currently the largest landowners on Maui. That’s the name of their corporation and they’re one of the top political donors here today.

      “So on one hand, the climate emergency caused this. On the other, it’s also that history of colonial greed that made Lahaina the dry place that it is."

      #Hawaï #eau #feu #pyrocène #colonialisme

  • Rages contre les machines : Luddites, unissez-vous ! - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/rages-contre-les-machines-luddites-unissez-vous

    La grève qui secoue Hollywood est tout sauf anecdotique

    (...)

    la situation, qui paralyse la gigantesque industrie culturelle étasunienne, est inédite depuis 60 ans

    (...)

    Et sauf erreur de ma part, nos médias à qui on ne la fait pas, ne s’y intéressent pas. du. tout.

    L’article est passionnant de bout en bout.

    • « les médias (…) ne s’y intéressent pas. du. tout. »

      Fact-check : Le Monde (qui ne s’intéresse pas beaucoup aux grèves), a consacré trois articles à cette grève (certes moins qu’à la grève du JDD, seule autre grève traitée dans ses colonnes au cours du mois).

      – Pourquoi les travailleurs d’Hollywood sont-ils en grève ? Comprendre en trois minutes (vidéo)
      – Plusieurs stars d’Hollywood manifestent leur soutien à la grève des acteurs sur Times Square (info AFP)
      – Qui est vraiment... Fran Drescher, meneuse de la grève des acteurs à Hollywood (portrait)

      #de_rien

    • Je confesse, je ne parcours pas Le Monde ou Le Figaro. Je prends comme référence parfaitement subjective Google News et les journaux télévisés. Les journaux télévisés passent 50% de leur temps à évoquer les plages et la montagne, la circulation sur les autoroutes, les bornes électriques... Mais une grève qui bloque Hollywood et toute l’industrie de la propagande cinématographique occidentale, pas plus de quelques reportages de quelques dizaines de secondes que je n’ai pas eu la chance de pouvoir voir.

      Pour en revenir aux points que je trouve passionnants dans cet article, ce sont ces rappels historiques de combien la loi, l’état de droit, peut devenir cruelle.

      De 1811 à 1813 [en GB], les Luddites mènent des actions de sabotage contre « les machines préjudiciables à la communauté », avant d’être matés dans le sang par 14 000 soldats, appuyés par une loi faisant du sabotage de machine un crime puni de mort.

      Quant à ce nouveau concept, je le trouve tout à fait pertinent, depuis le temps que je dois transférer les emails de mes clients chez l’un ou l’autre des GAFAM, pour qu’ils puissent échanger des emails avec leurs clients en toute quiétude, et sans crainte de perdre des affaires.

      Elle va même d’autant mieux qu’elle recycle la méthode de ses voisines californiennes de la Silicon Valley, en appliquant progressivement un capitalisme dit « de plateforme », que l’économiste et ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis (cité par l’indépassable Cory Doctorow) appelle désormais "#techno-féodalisme" . Selon lui et d’autres, nous vivons désormais dans une économie dominée non plus par le capital mais par la rente : les entreprises ne créent pas de valeur, elles se concentrent jusqu’à obtenir un monopole, puis déploient des systèmes d’intermédiation numérique -une application, un site- pour capturer (gratuitement ou presque) la valeur produite en amont par d’autres, avant de la revendre au prix fort aux utilisateurs/consommateurs.

      (...)

      Dans un tel système de monopoles et de dépendances, les rapports de domination ne sont plus ceux de l’ouvrier et du patron, mais ceux du serf et du suzerain. La caste bourgeoise a laissé place à la caste vectorialiste, écrit Mackenzie Wark dans Capital is Dead. Et la production, écrivait l’économiste Cédric Durand en 2020 dans son livre #Techno-féodalismes : critique de l’économie numérique , a laissé place à la prédation.

  • Quel est le coût social de l’alcool, du tabac, des drogues « licites » et « illicites » ?
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/02/alcool-tabac-drogues-licites-et-illicites-quels-couts-pour-la-societe_618415

    Par an, le coût du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards, selon une étude menée pour l’Observatoire français des drogues. Par Mattea Battaglia

    Les calculs sont complexes mais ils donnent à voir, en quelques tableaux, une estimation de ce que coûtent à la société, chaque année, les drogues « licites » (alcool, tabac) et « illicites », selon la terminologie retenue par Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et avocat au barreau de Paris, auteur d’une note sur le sujet commandée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), rendue publique lundi 31 juillet. Une porte d’entrée statistique, pour appréhender, autrement que par le prisme des faits divers, saisies et interpellations, les conséquences de la consommation, de la vente et du trafic de ces substances au sens large.
    Coût des vies perdues, coût des pertes de production (pour les entreprises), coût de la perte de qualité de vie (pour l’individu consommateur), mais aussi coût des soins, de la prévention, de la répression pour les finances publiques, rapportées aux économies faites sur les retraites non versées (aux personnes décédées) et sur les taxes prélevées (alcool et tabac)… L’équation telle que l’a posée l’auteur, prolongeant une précédente étude publiée en 2015, lui a permis d’obtenir trois chiffres-clés : par an, le « coût social » du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards d’euros, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards d’euros.


    #tabac #alcool #drogues #économie #santé

    • Je retiens :
      – L’IA qui joue au GO consomme 400KW quand son adversaire humain consomme 20W. Cette IA ne peut que jouer au GO.
      – L’IA qui reconnait les chats a eu besoin de 200K images pour fonctionner, quand un enfant de 2 ans a besoin de 2 images. L’IA ne reconnait pas le chat dans la pénombre, l’enfant si. Cette IA ne peut que reconnaître des chats, et encore avec un taux de réussite imparfait.
      – L’IA Google de conduite automatique ne sait pas faire la différence entre un panneau stop brandi par un humain pour faire une blague, et un vrai panneau stop.
      – Une IA est un outil, comme le marteau pour enfoncer le clou, construit par l’humain pour résoudre un type de problème particulier. L’IA qui résout tous les problèmes n’existe pas, car l’IA telle qu’elle est construite actuellement se fonde sur des données existantes. L’IA ne crée rien, l’IA régurgite.

    • Ce qui manque ici, comme souvent quand il est question d’IA, c’est de savoir comment la problématique s’inscrit sur le long terme dans les processus de production industrielle ; en particulier pour optimiser la productivité dans l’industrie informatique .

      La question à été un peu traitée à la fin de la vidéo, mais de façon absolument non critique et en ne l’abordant pas du tout sous l’angle spécifique des métiers de la filière informatique, ce qui est quand même un comble devant un public d’étudiantEs du secteur (si j’ai bien compris).

      Je n’ai aucun domaine de compétence pour confirmer l’hypothèse mais je me demande quand même si, avec ces techniques, permettant d’automatiser certaines tâches spécialisées, les développeurs (et de façon générale, les « informaticiens ») n’ont pas du soucis à se faire.

      Un des passages les plus intéressants du Capital (Marx), de mon point de vue, explique comment on est passé de l’artisanat à la manufacture puis à la grande industrie, les ouvriers spécialisés, fabricant, dans un premier temps, à la main des pièces mécaniques destinées à être assemblées dans des machines, puis, les « progrès technologiques » aidant, il n’a plus été nécessaire d’avoir recours au savoir-faire manuel de l’artisan (des métiers de l’horlogerie, notamment) pour construire ces pièces mécaniques. Il était devenu plus rentable de construire ce pièces avec des machines car on y passait moins de temps et cela coûtait moins cher ; c’est ce qu’on appelle la productivité. La question du remplacement ne se posait essentiellement alors qu’en ces termes, de la même façon que la problématique essentielle se pose pour Bezos de savoir s’il est plus rentable de conserver des humains travaillant comme des robots dans ses entrepôts, plutôt que de tout automatiser.

      On gagnerait, il me semble, à ne pas oublier ces déterminants économiques dans l’observation du « progrès technologiques », même si la fiabilité, le respect des sources, la régulation, etc. de ChatGPT,évoquées ici ou là, sont des questions importantes.

      On a essayé de construire tout un tas de machines volantes plus délirantes les unes que les autres avant d’arriver à un produire un modèle d’avion opérationnel. On sait déjà, avec le peu de recul de l’ère internet, que tout le monde s’était emballé, il y a quelques années sur des soit-disant faits historiques qui n’étaient que des fétus de paille (les CD, le web 2.0, etc.). De ce point de vue la vidéo est très utile, en analysant de façon plus rationnelle ce qu’est l’IA (improprement nommée). Pour autant, si on comprend mieux ce qu’est l’IA, on en sait pas beaucoup plus sur les conditions réelles, d’un point de vue industriel, de sa mise en place est sur les raisons pour lesquelles ceux qui ont le pouvoir de décision industriel l’emploient aujourd’hui.

      Comme l’évoquait justement Bookchin, nous ne savons pas exactement à quelle étape de l’évolution capitaliste nous en sommes.Nous n’avons à notre disposition que la focale du réel (avec le recul de l’histoire). Mieux vaut éviter d’essayer de lire dans le marc de café avec des discours sensationnels et de nous en tenir qu’aux réalités tangibles : notamment l’incontournable présence des pouvoirs économiques sur le court des choses.

      Néanmoins, il existe peut-être dans le réel d’aujourd’hui des signes qui peuvent nous indiquer de quoi sera fait l’avenir immédiat.

      Ma question : ne risque pas t-on d’avoir un processus similaire, à celui évoqué ci-dessus par Marx (passage de la fabrication manuelle à une production mécanique), dans les métiers informatiques ? Les professionnels de l’informatique seront-ils pas obligés de passer prochainement par des processus entièrement automatisés pour produire plus ou moins de lignes de code, jusqu’à ce que le savoir-faire du développeur et sa présence ne soient plus nécessaire ?

      Il m’est arrivé de poser la question à des professionnels et j’ai été surpris de constater que la réponse s’imposait presque toujours par la négative (après quand même quelques moments d’hésitation). La question est à nouveau posée ici.

      (Merci de ne pas m’allumer si je raconte des conneries ou si la réponse vous semble évidente)

      Des métiers, des savoir-faire, des gestes techniques, des cultures professionnelles disparaissent, parfois très vite et cela prouve que « ce n’est pas nous qui décidons », contrairement à ce qui est énoncé avec beaucoup de naïveté dans la vidéo.

      Les professionnels qui se retrouvent sur le carreau parce que leur métier n’existe plus sont souvent pris de court car ils ont souvent eu tendance à se rassurer dans une attitude bravache en affirmant, devant les signes avant-coureurs de leur éjection du « marché du travail », que « tout cela ne les touchera pas ». Je peux en témoigner car j’ai travaillé comme photograveur dans les années 80.

    • @cabou je suis bien d’accord et il n’y a pas d’illusion à se faire sur la capacité critique et encore moins marxienne, d’un co créateur de Siri. La vidéo a l’avantage pour moi de dissiper les fantasmes de ce que la soi-disant « IA » est ou n’est pas. À partir de là, une fois les fantasmes voire délires mis de côté, on peut discuter de ce dont tu parles toi, et qui est bien évidemment largement plus central.

      À ce propos : https://seenthis.net/messages/1011672

      Comme pour les autres secteurs de l’économie angoissés par la diffusion des outils d’automatisation (c’est à dire à peu près tous, de la creative class aux artisans, ouvriers, médecins, profs, etc), la déclaration de Fran Drescher mérite d’être rectifiée : ce ne sont pas « les machines » qui vont remplacer « les humains » mais le patronat qui, depuis les premiers théorèmes d’Adam Smith, tente éternellement d’accaparer les nouveaux outils de production pour optimiser l’extraction de la force de travail des employé·es dans le but de maximiser les profits réalisés. De la machine à vapeur à l’IA générative, (presque) rien n’a changé sous le soleil rouge de la lutte des classes, excepté le degré d’efficacité et de violence du processus.

      Évidemment ça marche aussi pour les devs, en tout cas pour de nombreux cas, comme pour à peu près n’importe quel métier spécialisé quoi (plus c’est technique spécialisé, plus c’est facile à reproduire avec assez de data aspirée).

      Plus d’IA, ça veut dire toujours plus de surnuméraires, de gens qui ne créent plus de valeur au sens capitaliste, qui ne servent à rien pour cette organisation du monde.

      #valeur #capitalisme #technologie #surnuméraires

    • merci @rastapopoulos. Content de voir qu’il y a au moins un professionnel qui estime que mon hypothèse n’est pas complètement farfelue :-)

      J’avais zappé ce lien vers Arrêt sur images à cause du paywall et je n’y suis pas revenu après !

      La réinterprétation de la révolte luddite qui a lieu depuis une trentaine d’années me semble effectivement très intéressante. On n’y voit plus forcément une bande d’attardés rétrogrades (à peu de chose près ce qu’en disait Marx et ce qu’en disent encore certains marxistes) mais plutôt l’expression d’une résistance à un pouvoir économique, imposant en guise de « progrès technologique inéluctable », la mise en place directe d’un nouveau type de rapport social de production (eh oui !), une dégradation brutale des revenus et des conditions de vie, une remise en cause du mode vie communautaire (ou social), des savoir-faire de métiers et du rapport qualitatif à ce qui est produit (le « travail bien fait »).

      En clair, il s’avère que le luddisme, n’est ni plus ni moins le premier mouvement de lutte sociale contre l’émergence de la révolution industrielle, elle-même, décrite comme l’étape décisive de la mise en place de la société capitaliste dans laquelle nous sommes encore empêtréEs. Lire, notamment, à ce sujet, le livre de Kirkpatrick Sale La révolte des Luddite , récemment réédité.

      Voilà effectivement qui ne pourra qu’être indispensable à savoir aujourd’hui, à un moment où il est non seulement vital de remettre en cause radicalement ce progrès qui nous est imposé mais qu’en plus, comme tu le fais justement remarquer, c’est le travail en tant que tel, et de façon générale, qui demande à être critiqué et pas seulement le savoir-faire et le rapport qualitatif qui y sont incorporés (comme à l’époque luddite).

    • Je ne sais pas si les IA vont remplacer les développeurs mais penser qu’un développeur n’est qu’un pondeur de code qu’on pourrait automatiser en deux coups de cuillère à pot est une erreur. Je vois bien que la plus grosse difficulté aujourd’hui pour beaucoup de développeurs (notamment débutants), ce n’est pas vraiment coder mais plutôt comprendre et analyser les besoins. Cela fait d’ailleurs des années que les développeurs sont très assistés dans leur flux de travail, pour ce qui est de produire du code en tout cas. A la limite on peut se plaindre que le métier est devenu bien plus industriel et moins artisanal, si on veut faire un parallèle avec les luddites.

    • ravi que cela te rappelle visiblement de bons souvenir, @simplicissimus ;-) mais pour ce qui me concerne, justement, autant je porte grand intérêt à l’œuvre de Marx - avec toute la distance critique qui s’impose (et là, je n’évoque même pas sa pratique politique plus que contestable au moment de la première internationale) - autant je n’ai jamais pris cette affaire de « baisse tendancielle du taux de profit » pour quelque chose de bien utile à la théorie révolutionnaire ! Je garde, au contraire, les pires souvenirs de débats furieux sur ce thème de la part de militants empêtrés dans des logiques religieuses défendant des textes sacrés.

      Il n’en reste pas moins que la question du travail à l’heure d’une extrême numérisation et de l’automatisation des moyens de production, quel que soit le secteur d’activité, doit être interrogée aujourd’hui en terme de stratégie de résistance au capitalisme.

      Sans vouloir lancer un quelconque troll je pense que Marx s’est même fourvoyé sur nombre de prédictions globalisantes et autres « lois », sous couvert de scientificité, qui se sont avérées fausses avec le temps ; dont la fameuse baisse tendancielle du taux de profit et l’inéluctabilité de la faillite du capitalisme...

      Voir également à ce sujet, via @colporteur, ce que disait Tronti et qui me semble très pertinent à propos de la prédiction de Marx concernant la prolétarisation croissante et « le passage de l’ouvrier-masse au bourgeois-masse »

      https://seenthis.net/messages/1012626#message1012639

    • Mais pas confond’ le taux de profit, calculable par les prix, et pour des entreprises précises (qui peuvent gonfler ou crasher), et la baisse tendencielle de la valeur qui depuis des décennies est à l’échelle mondiale, globale. Peu importe que telle entreprise ou milliardaire gonfle irrationnellement, ça change rien que sur le système entier ya de moins en moins de valeur (et donc de plus en plus de surnuméraires, entre autre).
      http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

      Cela démontre son caractère intrinsèquement irrationnel, destructeur et auto-destructeur. Le capitaliste particulier doit s’imposer dans la concurrence s’il ne veut pas être écrasé par elle. Il doit donc produire avec le moins de main d’œuvre possible pour vendre à meilleur marché. Cependant, cet intérêt du capitaliste particulier s’oppose absolument à l’intérêt du système capitaliste dans son ensemble, pour lequel la baisse du taux de plus-value, et finalement de la masse de plus-value, représente une menace mortelle, à la longue. Ce qui caractérise la société capitaliste est exactement cette absence d’une véritable instance qui assure l’intérêt général, ne fût-ce que l’intérêt capitaliste. Le capitalisme se base sur la concurrence et l’isolement des acteurs économiques. Là où règne le fétichisme de la marchandise, il ne peut pas exister de conscience au niveau collectif. Toutes les tentatives historiques de « régulation », que ce soit à travers l’État ou à travers des cartels, des accords entre capitalistes, etc., n’ont marché que temporairement. Pendant une longue période, entre les années 1930 et 1970, on parlait souvent de « capitalisme monopoliste » ou « régulé » : l’intérêt général du système capitaliste aurait triomphé sur les intérêts des capitaux particuliers, disait-on, à travers des États très forts et à travers la concentration du capital sous forme de monopoles. Beaucoup de théoriciens marxistes, même parmi les meilleurs, comme l’École de Francfort, Socialisme ou Barbarie ou les situationnistes, y ont vu un stade définitif du capitalisme, marqué par la stabilité. Ensuite, le triomphe du néo-libéralisme a démenti ces pronostics. La concurrence sauvage a fait son retour sur fond de crise, et la dérive autodestructrice du système est devenue visible. Dans l’économie comme dans l’écologie, comme dans le désordre social, chaque acteur contribue, pour assurer sa survie immédiate, à une catastrophe globale qui finalement le frappera avec certitude.

  • Je te rappelle que :
    – les gens qui meurent de la canicule sont des gens fragiles, vieux, déjà malades ou souffrant d’autre chose ; donc ça ne compte pas ;
    – se plaindre de la canicule, alors que c’est un phénomène caractéristique des pays du Sud, c’est une attitude raciste ;
    – le gouvernement nous a dit qu’il ne faisait pas si chaud, et maintenant il nous dit le contraire ; ça prouve bien que c’est des menteries pas vraies ;
    – les enfants ne souffrent pas de la canicule ; une étude effectuée en Laponie l’hiver dernier l’a prouvé ;
    – des gens meurent de la canicule pendant les mois d’été parce que leur corps n’a pas été exposé à la canicule pendant les mois d’hiver ; c’est ce qu’on appelle la dette caniculaire. Il faudrait qu’on soit exposés plus souvent à la canicule.

  • What is happening in the Atlantic Ocean to the AMOC?
    Stefan Rahmstorf (Potsdam Institute for Climate Impact Research)
    https://www.realclimate.org/index.php/archives/2023/07/what-is-happening-in-the-atlantic-ocean-to-the-amoc

    For various reasons I’m motivated to provide an update on my current thinking regarding the slowdown and tipping point of the Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC). I attended a two-day AMOC session at the IUGG Conference the week before last, there’s been interesting new papers, and in the light of that I have been changing my views somewhat. Here’s ten points, starting from the very basics, so you can easily jump to the aspects that interest you.


    Figure 1. A very rough schematic of the AMOC: warm northward flow near the surface, deep-water formation, deep southward return flow in 2000 – 3000 meters depth. In the background the observed sea surface temperature (SST) trend since 1993 from the Copernicus satellite service, showing the ‘cold blob’ in the northern Atlantic west of the British Isles discussed below. Graph by Ruijian Gou.

    1. The AMOC is a big deal for climate. The Atlantic meridional overturning circulation (AMOC) is a large-scale overturning motion of the entire Atlantic, from the Southern Ocean to the high north. It moves around 15 million cubic meters of water per second (i.e. 15 Sverdrup). The AMOC water passes through the Gulf Stream along a part of its much longer journey, but contributes only the smaller part of its total flow of around 90 Sverdrup. The AMOC is driven by density differences and is a deep reaching vertical overturning of the Atlantic; the Gulf Stream is a near-surface current near the US Atlantic coast and mostly driven by winds. The AMOC however moves the bulk of the heat into the northern Atlantic so is highly relevant for climate, because the southward return flow is very cold and deep (heat transport is the flow multiplied by the temperature difference between northward and southward flow). The wind-driven part of the Gulf Stream contributes much less to the net northward heat transport, because that water returns to the south at the surface in the eastern Atlantic at a temperature not much colder than the northward flow, so it leaves little heat behind in the north. So for climate impact, the AMOC is the big deal, not the Gulf Stream.

    2. The AMOC has repeatedly shown major instabilities in recent Earth history, for example during the Last Ice Age, prompting concerns about its stability under future global warming, see e.g. Broecker 1987 who warned about “unpleasant surprises in the greenhouse”. Major abrupt past climate changes are linked to AMOC instabilities, including Dansgaard-Oeschger-Events and Heinrich Events. For more on this see my Review Paper in Nature.

    3. The AMOC has weakened over the past hundred years. We don’t have direct measurements over such a long time (only since 2004 from the RAPID project), but various indirect indications. We have used the time evolution of the ‘cold blob’ shown above, using SST observations since 1870, to reconstruct the AMOC in Caesar et al. 2018. In that article we also discuss a ‘fingerprint’ of an AMOC slowdown which also includes excessive warming along the North American coast, also seen in Figure 1. That this fingerprint is correlated with the AMOC in historic runs with CMIP6 models has recently been shown by Latif et al. 2022, see Figure 2.


    Figure 2. Correlation of SST variations (left) with AMOC variations (right) in historic runs with CMIP6 models, from Latif et al. 2022.

    Others have used changes in the Florida Current since 1909, or changes in South Atlantic salinity, to reconstruct past AMOC changes – for details check out my last AMOC article here at RealClimate.

    4. The AMOC is now weaker than any time in the past millennium. Several groups of paleoclimatologists have used a variety of methods to reconstruct the AMOC over longer time spans. We compiled the AMOC reconstructions we could find in Caesar et al. 2021, see Figure 3. In case you’re wondering how the proxy data reconstructions compare with other methods for the recent variability since 1950, that is shown in Caesar et al. 2022 (my take: quite well).


    Figure 3. A compilation of 9 different proxy series for the AMOC evolution. Data locations are shown in the inset map, from Caesar et al. 2021.

    5. The long-term weakening trend is anthropogenic. For one, it is basically what climate models predict as a response to global warming, though I’d argue they underestimate it (see point 8 below). A recent study by Qasmi 2023 has combined observations and models to isolate the role of different drivers and concludes for the ‘cold blob’ region: “Consistent with the observations, an anthropogenic cooling is diagnosed by the method over the last decades (1951–2021) compared to the preindustrial period.”

    In addition there appear to be decadal oscillations particularly after the mid-20th Century. They may be natural variability, or an oscillatory response to modern warming, given there is a delayed negative feedback in the system (weak AMOC makes the ‘cold blob’ region cool down, that increases the water density there, which strengthens the AMOC). Increasing oscillation amplitude may also be an early warning sign of the AMOC losing stability, see point 10 below.

    The very short term SST variability (seasonal, interannual) in the cold blob region is likely just dominated by the weather, i.e. surface heating and cooling, and not indicative of changes in ocean currents.

    6. The AMOC has a tipping point, but it is highly uncertain where it is. This tipping point was first described by Stommel 1961 in a highly simple model which captures a fundamental feedback. The region in the northern Atlantic where the AMOC waters sink down is rather salty, because the AMOC brings salty water from the subtropics to this region. If it becomes less salty by an inflow of freshwater (rain or meltwater from melting ice), the water becomes less dense (less “heavy”), sinks down less, the AMOC slows down. Thus it brings less salt to the region, which slows the AMOC further. It is called the salt advection feedback. Beyond a critical threshold this becomes a self-amplifying “vicious circle” and the AMOC grinds to a halt. That threshold is the AMOC tipping point. Stommel wrote: “The system is inherently frought with possibilities for speculation about climatic change.”

    That this tipping point exists has been confirmed in numerous models since Stommel’s 1961 paper, including sophisticated 3-dimensional ocean circulation models as well as fully fledged coupled climate models. We published an early model comparison about this in 2005. The big uncertainty, however, is in how far the present climate is from this tipping point. Models greatly differ in this regard, the location appears to be sensitively dependent on the finer details of the density distribution of the Atlantic waters. I have compared the situation to sailing with a ship into uncharted waters, where you know there are dangerous rocks hidden below the surface that could seriously damage your ship, but you don’t know where they are.

    7. Standard climate models have suggested the risk is relatively small during this century. Take the IPCC reports: For example, the Special Report on the Ocean and Cryosphere concluded:
    The AMOC is projected to weaken in the 21st century under all RCPs (very likely), although a collapse is very unlikely (medium confidence). Based on CMIP5 projections, by 2300, an AMOC collapse is about as likely as not for high emissions scenarios and very unlikely for lower ones (medium confidence).

    It has long been my opinion that “very unlikely”, meaning less than 10% in the calibrated IPCC uncertainty jargon, is not at all reassuring for a risk we really should rule out with 99.9 % probability, given the devastating consequences should a collapse occur.

    8. But: Standard climate models probably underestimate the risk. There are two reasons for that. They largely ignore Greenland ice loss and the resulting freshwater input to the northern Atlantic which contributes to weakening the AMOC. And their AMOC is likely too stable. There is a diagnostic for AMOC stability, namely the overturning freshwater transport, which I introduced in a paper in 1996 based on Stommel’s 1961 model. Basically, if the AMOC exports freshwater out of the Atlantic, then an AMOC weakening would lead to a fresher (less salty) Atlantic, which would weaken the AMOC further. Data suggest that the real AMOC exports freshwater, in most models it imports freshwater. This is still the case and was also discussed at the IUGG conference.

    Here a quote from Liu et al. 2014, which nicely sums up the problem and gives some references:
    Using oceanic freshwater transport associated with the overturning circulation as an indicator of the AMOC bistability (Rahmstorf 1996), analyses of present-day observations also indicate a bistable AMOC (Weijer et al. 1999; Huisman et al. 2010; Hawkins et al. 2011a,b; Bryden et al. 2011; Garzoli et al. 2012). These observational studies suggest a potentially bistable AMOC in the real world. In contrast, sensitivity experiments in CGCMs tend to show a monostable AMOC (Stouffer et al. 2006), indicating a model bias toward a monostable AMOC. This monostable bias of the AMOC in CGCMs, as first pointed out by Weber et al. (2007) and later confirmed by Drijfhout et al. (2011), could be related to a bias in the northward freshwater transport in the South Atlantic by the meridional overturning circulation.

    9. Standard climate models get the observed ‘cold blob’, but only later. Here is some graphs from the current IPCC report, AR6.


    Figure 4. Observed vs simulated historic warming (normalised to 1 °C). At this stage the ‘cold blob’ is not yet seen in the model average. Source: IPCC AR6

    Figure 5. Simulated warming by the end of this century. Now the ‘cold blob’ appears in the CMIP6 models.

    10. There are possible Early Warning Signals (EWS). New methods from nonlinear dynamics search for those warning signals when approaching tipping points in observational data, from cosmology to quantum systems. They use the critical slowing down, increasing variance or increasing autocorrelation in the variability of the system. There is the paper by my PIK colleague Niklas Boers (2021), which used 8 different data series (Figure 6) and concluded there is “strong evidence that the AMOC is indeed approaching a critical, bifurcation-induced transition.”


    Figure 6. Early warning signals in four temperature and four salinity based AMOC reconstructions. Note that the tipping point is reached when the lines reach a lambda value of zero. From Boers 2021.

    Another study, this time using 312 paleoclimatic proxy data series going back a millennium, is Michel et al. 2022. They argue to have found a “robust estimate, as it is based on sufficiently long observations, that the Atlantic Multidecadal Variability may now be approaching a tipping point after which the Atlantic current system might undergo a critical transition.”

    And today (update!) a third comparable study by Danish colleagues has been published, Ditlevsen & Ditlevsen 2023, which expects the tipping point already around 2050, with a 95% uncertainty range for the years 2025-2095. Individual studies always have weaknesses and limitations, but when several studies with different data and methods point to a tipping point that is already quite close, I think this risk should be taken very seriously.

    Conclusion

    Timing of the critical AMOC transition is still highly uncertain, but increasingly the evidence points to the risk being far greater than 10 % during this century – even rather worrying for the next few decades. The conservative IPCC estimate, based on climate models which are too stable and don’t get the full freshwater forcing, is in my view outdated now. I side with the recent Climate Tipping Points report by the OECD
    https://www.oecd-ilibrary.org/sites/abc5a69e-en/index.html?itemId=/content/publication/abc5a69e-en, which advised:
    Yet, the current scientific evidence unequivocally supports unprecedented, urgent and ambitious climate action to tackle the risks of climate system tipping points.

    #climat #océan #amoc #risque_systémique #agriculture #écosystèmes
    voir également https://seenthis.net/messages/1011527

    • Un truc que je viens de remarquer sur le scénario [SSP1-2.6 (b) high warming model] :
      la « bulle » bleue sur l’Atlantique Nord (ou le « cold blob » du commentaire), ça ressemble étonnamment aux conditions météo actuelles fin juillet début août. A la différence près que pour le jetstream, on a bien en ce moment un flux zonal alors que sur la carte mentionnée ci-avant, ça ressemblerait plutôt à un « cut-off low » (une goutte froide).

      A cut-off low (or cutoff low), sometimes referred to as the weatherman’s woe, is defined as “a closed upper-level low which has become completely displaced (cut off) from basic westerly current, and moves independently of that current” by the National Weather Service. Cut-off lows form in mid-latitudes (usually in the subtropics or between 20° and 45°) and would remain nearly stationary for days.[2]

      https://en.wikipedia.org/wiki/Cut-off_low

      #AMOC

  • Existe-t-il encore des perspectives syndicales ?- OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3889

    L’échec de la lutte contre la réforme des retraites aurait donné un nouveau souffle au syndicalisme. C’est ce qu’affirment à l’unisson les composantes de l’intersyndicale et les médias. Voudraient-ils raviver la vieille litanie « les perdants seront les gagnants »... ? - 332 été 2023 / Luttes Sociales (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

    • Concernant le syndicalisme d’accompagnement tel que la CFDT le conçoit depuis 30 ans, je pense qu’il n’a pas vraiment d’avenir. On a vu que Laurent Berger a été forcé par sa base à mener (même mal) la lutte contre la réforme des retraites, décevant même tous ceux à gauche qui pariaient sur sa trahison. Le durcissement du capitalisme amènera mécaniquement des réponses plus dures, la question est de savoir au bout de combien de temps les salariés (et chômeurs, ou prolétaires pour reprendre le terme marxiste) arriveront à se réorganiser et par quels moyens.

    • Une perspective dont se contretapent également les autres directions syndicales, tel que celle (depuis des décennies) de la CGT.

      Qui a donc toute sa place au nombre des « syndicats d’accompagnement ».

  • Tesla aurait falsifié l’autonomie de ses véhicules sur ordre d’Elon Musk et mis sur pieds une équipe secrète chargée d’annuler les rendez-vous des clients mécontents
    https://www.developpez.com/actu/346816/Tesla-aurait-falsifie-l-autonomie-de-ses-vehicules-sur-ordre-d-Elon-Musk

    Un lanceur d’alerte a fourni à un site allemand 100 Go de données liées aux secrets de Tesla sous la forme d’au moins 23 000 fichiers comprenant des PDF, des tableurs et des courriels. La fuite comprend des données d’employés et de clients, ainsi que des milliers de plaintes impliquant des Tesla qui accélèrent toutes seules, des rapports d’accidents et des allégations de freinage d’urgence (baptisés « freinage fantôme) causé par des avertissements de collision défectueux.

    Les fichiers contiendraient également un document détaillant la politique de Tesla à l’égard de ses employés, qui leur demandait de communiquer uniquement verbalement avec les clients sur les détails de leurs plaintes, en leur interdisant notamment de mettre les rapports par écrit dans des courriels ou de laisser des détails sur les messageries vocales.

    Dans une partie traduite du reportage de Handelsblatt, les employés de Tesla auraient été informés de marquer les avis et les plaintes comme étant « à usage interne uniquement » et de ne correspondre verbalement qu’avec les clients.

    « Chaque entrée contient également la mention en caractères gras que l’information, si elle doit être transmise, ne peut l’être que ‘VERBALEMENT au client’ », indique la traduction. « Ne copiez pas et ne collez pas le rapport ci-dessous dans un e-mail, un message texte ou ne le laissez pas dans une messagerie vocale au client », est-il mentionné. Les données du véhicule ne doivent pas non plus être divulguées sans autorisation. Si, malgré le conseil, « une implication d’un avocat ne peut être évitée », alors « cela doit être consigné ».

    La politique de Tesla de ne pas consigner par écrit les plaintes des clients soulève des questions éthiques et juridiques, selon des experts interrogés par Handelsblatt. Selon eux, cette pratique pourrait viser à éviter que les plaintes ne soient rendues publiques ou utilisées comme preuves dans des procès potentiels.

    • un peu avant que cette info là soit publique (à quel point ?) :

      Tesla : à cause du comportement d’Elon Musk, les clients revendent leurs voitures électriques
      https://www.tomsguide.fr/tesla-a-cause-du-comportement-delon-musk-les-clients-revendent-leurs-voitu

      Selon une étude menée par Bloomberg, le comportement d’Elon Musk a un impact direct sur Tesla. Les clients évoquent la mauvaise image du milliardaire comme argument numéro un pour revendre leurs voitures électriques

      Tesla a beau imposer ses voitures électriques en tête des ventes, il y a un point noir au tableau. Le comportement d’#Elon_Musk, surtout depuis que le milliardaire possède Twitter. Selon une étude menée par Bloomberg, la raison principale qui explique que certains clients revendent leurs voitures électriques Tesla est liée à l’image de l’homme d’affaires.

      choum pété. comment s’assurer que l’innovation prime chez un destructeur de valeur actionnariale et de service (RS) ?

      #tesla

    • Plus de contexte sur cette agression à la ficelle, caractérisée, sur des CRS, qui partent au travail le matin avec la peur au ventre, avant de matraquer des squatteurs assoiffés de sang, le couteau entre les dents et la ficelle entre deux poteaux.

      « Il n’y a plus rien ». Occupé depuis 8 ans, le site de l’Avenir à Brest démoli après son évacuation musclée
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/il-n-y-a-plus-rien-occupe-depuis-8-ans-le-site-de-l-ave

      Occupée depuis 2015, la salle de l’Avenir à Brest a été évacuée par les gendarmes et policiers, ce jeudi 27 juillet 2023. L’assaut a été donné au petit matin. Le lieu, autogéré par un collectif d’habitants, s’était construit au fil du temps, « pour y vivre la ville et le monde autrement ».

      N’empêche, on rigole, mais ça commence par une ficelle, et ça fini, pour que « plus jamais ça », par un Oradour. Car on ne le rappellera jamais assez, le respect de l’autorité passe par des exemples.

    • Ce que je ne saisis pas bien c’est le timing : comment ont-ils pu attendre 8 ans - ou disons 5 si on compte depuis l’avènement macronike - pour bouter ces vilains anars hors de ce squat socio-terroriste ? Par exemple quand Darmator à échoué à dissoudre Nantes Révoltée, pourquoi pas rebondir et détruire l’Avenir ?

    • merci @b_b , donc un peu de détail non-grenadier-ou-lacrymogène au bout du lien de @rezo :

      https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/a-brest-le-squat-culturel-de-la-place-guerin-evacue-par-la-force-6359888

      Décision de justice [quand tu nous tiens]

      C’est donc la fin de l’Avenir, ce lieu alternatif occupé sans droit ni titre depuis le 17 octobre 2015. Une expulsion devenue inéluctable : la métropole, propriétaire du foncier, ayant obtenu une décision de justice après avoir saisi en référé le tribunal administratif de Rennes.

      Longtemps, la municipalité a laissé faire le collectif, qui ne posait guère de problème et contribuait même à l’animation du quartier. Personne ne vivait sur place, mais le site était occasionnellement ouvert au public en dehors de tout cadre légal et sans aucune norme de sécurité, ce qui avait poussé les élus à initier une médiation l’an dernier afin de tenter de parvenir à un statut, avec des responsables identifiés. Mais le dialogue a fini par être rompu au printemps. « On a tout essayé », rappelle Yohann Nédélec, l’adjoint au maire de Brest en charge du centre-ville, « mais ils ont tout gâché ».

      Le collectif Pas d’Avenir Sans Avenir ne partage pas cette analyse. « Ils avaient réussi à nous embarquer dans des négociations avec les élus, ce qui n’était pas gagné il y a quelques années. On trouvait intéressant la démarche. Nous avions fait plusieurs réunions en interne, mais au bout d’un moment la mairie a dit stop, on arrête. Les délais politiques ne sont pas les mêmes que ceux du monde associatif et collectif », réagit Vincent, 61 ans, qui fait partie de la douzaine de membres actifs. « Ce n’est qu’une boîte, ça se refait », conclut-il.

      La démolition des constructions de l’Avenir a débuté jeudi matin. Les autorités ont prévu un dispositif pour sécuriser le site et éviter qu’il ne soit repris par des habitants dans les prochains jours.

      et hop, « pas de kado » taggé de frais, pouf, « je condamne » :-p

      https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-brest-lelu-yohann-nedelec-menace-par-un-tag-suite-a-lexpulsion-du-squ

      le maire de Brest est un socialo, élu depuis 22 ans https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Cuillandre

  • Gulf stream could collapse as early as 2025, study suggests | Climate crisis | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2023/jul/25/gulf-stream-could-collapse-as-early-as-2025-study-suggests
    https://i.guim.co.uk/img/media/c48440be715898be21be5636ac64d179db67ec45/0_0_3500_2102/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Prof Niklas Boers, from the Potsdam Institute for Climate Impact Research in Germany, revealed the early warning signs of Amoc collapse in 2021. “The results of the new study sound alarming but if the uncertainties in the heavily oversimplified model [of the tipping point] and in the underlying [sea temperature] data are included, then it becomes clear that these uncertainties are too large to make any reliable estimate of the time of tipping.”

    Prof David Thornalley, at University College London, UK, agreed the study had large caveats and unknowns and said further research was essential: “But if the statistics are robust and a relevant way to describe how the actual Amoc behaves, then this is a very concerning result.”

    Dr Levke Caesar, at the University of Bremen, Germany, said using sea surface temperatures as proxy data for the strength of the Amoc currents was a key source of uncertainty: “We only have direct observational data of the Amoc since 2004.”

    The extrapolation in the new analysis was reasonable, according to Prof Tim Lenton, at the University of Exeter, UK. He said the tipping point could lead to a partial Amoc collapse, for example only in the Labrador Sea, but that this would still cause major impacts. Divlitsen said he hoped the debate would drive new research: “It’s always fruitful when you do not exactly agree.”

    Prof Stefan Rahmstorf, at the University of Potsdam, Germany, said: “There is still large uncertainty where the Amoc tipping point is, but the new study adds to the evidence that it is much closer than we thought. A single study provides limited evidence, but when multiple approaches have led to similar conclusions this must be taken very seriously, especially when we’re talking about a risk that we really want to rule out with 99.9% certainty. Now we can’t even rule out crossing the tipping point in the next decade or two.”

    • le titre de l’article est trompeur (Gulf stream en lieu et place d’AMOC)

      Le Gulf Stream va-t-il sauver l’Europe du changement climatique ?
      https://bonpote.com/le-gulf-stream-va-t-il-sauver-leurope-du-changement-climatique

      Après avoir quitté la côte américaine, une partie de l’eau transportée par le #Gulf_Stream (de l’ordre de 20 %) circule, en surface, vers le nord, puis traverse le bassin d’ouest en est vers 50°N. Ensuite elle rejoint soit les mers d’Irminger et du Labrador qui entourent la pointe Sud du Groenland, soit encore plus au nord les côtes norvégiennes.

      La chaleur transportée est transférée dans l’atmosphère, surtout en hiver, ce qui rend l’eau en surface plus lourde. C’est pourquoi dans ce parcours, elle a tendance à “couler” en profondeur où elle alimente les courants profonds qui s’orientent en moyenne vers le sud.

      Dans l’ensemble, cette circulation occupe tout l’#océan_Atlantique, et s’oriente vers le nord proche de la surface et vers le sud en profondeur, ce qui décrit une boucle de retournement, d’où la dénomination française de circulation de retournement (et en anglais #AMOC pour Atlantic Meridional Overturning Circulation).

      Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que cette circulation n’est pas un seul courant, mais une moyenne, une construction mathématique qui regroupe, fusionne plusieurs courants différents dans tout l’Atlantique Nord, dont le Gulf Stream. Sa définition ne s’arrête pas à l’équateur : on la calcule aussi dans l’hémisphère sud et dans tous les autres bassins.

      Comment connaît-on ces phénomènes et comment les étudie-t-on ?
      Comment observe-t-on le Gulf Stream ?

      Le Gulf Stream, courant océanique bien connu des marins depuis le XVIème siècle et dont la température chaude est mesurée dès le XVIIIème par Benjamin Franklin, est observé régulièrement par des navires océanographiques depuis bientôt un siècle. On mesure son intensité en continu grâce à un câble sous-marin entre la Floride et les Bahamas depuis les années 1980. On l’observe par satellite depuis les années 1990. La situation n’a rien de comparable pour la circulation de retournement…

      Comment observe-t-on la circulation de retournement ?
      Depuis 2004, un ensemble d’instruments océanographiques sont disposés le long d’une ligne imaginaire qui relie la côte Est des États-Unis à l’Afrique à la latitude 26°N, de la surface jusqu’au fond de l’océan. Cette section océanographique permet de mesurer en continu l’intensité de la circulation de retournement.

      Parce que ces observations directes restent peu nombreuses, les océanographes ont beaucoup recours aux modèles numériques pour étudier la circulation de retournement et ses impacts. Ces outils, basés sur la mécanique des fluides, les mathématiques et les sciences du calcul intensif, permettent de réaliser des expériences virtuelles pour tester des hypothèses (quel serait l’impact sur le climat en Europe d’un arrêt de la circulation de retournement ?) et tenter de reproduire les océans actuels, passés et futurs.

      Enfin, les paléo-océanographes essaient de reconstruire les fluctuations de la circulation de retournement en utilisant des mesures indirectes de son intensité, estimées à partir de divers prélèvements sédimentaires terrestres et marins.

      Historiquement, on pensait que la circulation de retournement était entraînée presque exclusivement par les contrastes, liés à la température et la salinité (d’où la dénomination de circulation “thermohaline”). On sait maintenant que d’autres processus physiques l’influencent, comme le vent et le mélange océanique.

      On sait aussi, notamment grâce aux modèles numériques et aux mesures directes récentes, qu’elle fluctue beaucoup d’un mois sur l’autre, d’un an sur l’autre, d’une décennie sur l’autre, d’un siècle sur l’autre… et que ces fluctuations peuvent être déclenchées par de nombreux processus différents (parmi lesquels la fonte du Groenland, mais pas que…).

      L’un des courants marins les plus complexes au monde
      Le Gulf Stream est également lui-même un des courants marins les plus complexes au monde car sous influence de multiples processus. La circulation de retournement hérite de cette complexité. Mais en tant que construction mathématique qui fusionne plusieurs courants marins dont le Gulf Stream, elle est aussi influencée par d’autres processus océaniques.

      On entend parfois que la circulation de retournement n’existe pas car les mesures RAPID à 26°N ne correspondent pas à celles prises plus au sud ou plus au nord. Ces différences, au contraire, illustrent bien que la circulation de retournement n’est pas un simple tapis roulant qui connecte l’océan Atlantique du sud au nord, comme des représentations simplifiées de l’océan ont pu le laisser à penser.

    • Scientists have long seen the Atlantic Meridional Overturning Circulation, or AMOC, as one of the planet’s most vulnerable “tipping elements” — meaning the system could undergo an abrupt and irreversible change, with dramatic consequences for the rest of the globe.
      Under Earth’s current climate, this aquatic conveyor belt transports warm, salty water from the tropics to the North Atlantic, and then sends colder water back south along the ocean floor. But as rising global temperatures melt Arctic ice, the resulting influx of cold freshwater has thrown a wrench in the system — and could shut it down entirely.

      https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2023/07/25/atlantic-ocean-amoc-climate-change

      #AMOC : Atlantic Meridional Overturning Circulation (Circulation méridienne de retournement de l’Atlantique)

    • Les effets estimés d’un arrêt de l’AMOC :


      À gauche les températures, à droite les précipitations. À noter que ces valeurs sont une moyenne annuelle, or un des effets de l’arrêt de l’AMOC notamment dans les hautes latitudes serait un renforcement de la saisonnalité, chose qui n’est pas reflétée par les valeurs annuelles.
      L’Europe serait « sibérianisée », avec des hivers nettement plus longs (car commençant plus tôt) et plus froids (surtout en Europe du Nord), des étés plus courts (mais pas forcément plus frais), et des pluies en diminution (jusqu’à moitié moins sur la péninsule ibérique) car un Atlantique Nord plus froid évaporerait moins. On estime que la surface cultivable en blé et maïs en Europe serait réduite de plus de moitié.
      En Amérique du Nord il y aurait augmentation de la pluviométrie mais sous forme de tempêtes plus fréquentes.
      En Afrique de l’Ouest la zone très peuplée entre Sénégal et Gabon subirait une sécheresse et un réchauffement accrus (car la chaleur n’étant plus transportée vers le nord s’accumulerait dans les tropiques)
      Tout l’hémisphère Sud se réchaufferait, et la forêt amazonienne disparaîtrait encore plus vite sous l’effet de sécheresses accentuées (en relarguant son carbone au passage).
      Les courants de Humbolt (Chili Pérou) et du Benguéla (Namibie Angola) s’affaibliraient, la pêche dans ces secteurs (très importante aujourd’hui) ne donnerait plus grand chose, et l’océan global perdrait beaucoup de sa productivité et de sa capacité à absorber le CO2. Maigre consolation les déserts d’Atacama et du Namib seraient moins désertiques, le Nord-Est brésilien moins aride, mais probablement pas de quoi accueillir des centaines de millions de réfugiés climatiques.

    • d’après cette simulation la Méditerranée et l’Afrique du Nord seraient également touchées par le refroidissement de l’Atlantique Nord, la chaleur resterait piégée plus au Sud. Si on y ajoute la baisse des précipitations dans tout le pourtour méditerranéen, le Sahara s’étendrait en quelque-sorte à la fois sur le Maghreb et sur le Sahel.

  • C’est l’été, donc j’en profite pour lire mon bouquin de plage : La Fabrique de l’arabité de l’ami @gonzo !

    Bon, sérieusement, c’est assez passionnant (j’en suis à la moitié : cette semaine il y a trop de vent pour aller à la plage).

    Pour l’instant ce que j’en tire :

    (1) Marotte de @gonzo, évidemment : rappeler qu’il existe une riche identité arabe aux multiples facettes, très loin de se résumer à l’islam, tout à fait populaire et légitime, qui évolue et s’adapte notamment aux nouvelles technologies.

    (2) Cela sans naïveté non plus sur une survivance d’un panarabisme politique.

    (3) Et bon sang qu’est-ce que c’est documenté, bourré de connaissances, d’anecdotes, anciennes ou récentes, tiré des cultures nobles et des cultures populaires. C’est tout de même quelque chose de lire un universitaire, quand on a dû se bouffer l’omniprésence des faiseurs d’opinion qui ne connaissaient pas grand chose de plus que la sunna pour commenter les événements des années 2010.

    (4) @gonzo, il aime son sujet. Je veux dire par là qu’il aime les gens et les cultures dont il parle. Il aborde cette arabité qui évolue avec une bienveillance qui fait plaisir.

    (5) Je mettrais ça dans la veine de Georges Corm, dans le sens où il s’agit de donner à voir une identité arabe riche qui ne se résume pas aux religions. Mais @gonzo c’est clairement la génération suivante, et il aborde donc bien mieux les évolutions récentes (cultures populaires, chaînes satellitaires, séries télé, internet et réseaux sociaux…).

  • Débabéliser le monde avec l’Isotype - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article34.html

    En 1936 paraît l’ouvrage International Picture Language. The First Rules of Isotype. Otto Neurath y présente une méthode de visualisation de l’information développée avec Marie Reidemeister au sein du Musée économique et social de Vienne depuis une dizaine d’années [1]. Voici quelques exemples illustrant cette entreprise de création d’un langage imagé - une révolution à l’époque - pour faciliter la compréhension immédiate au-delà des barrières de langue et de culture.
    par Nepthys Zwer, historienne et contre-cartographe

  • Sécheresse, pas vraiment une dystopie.
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/07/19/secheresse-pas-vraiment-une-dystopie

    Il y a sans doute quelque chose d’un peu masochiste à lire Sécheresse maintenant que le réchauffement climatique la provoque partout pour de vrai, mais il y a surtout quelque chose de fascinant au fait que J. G. Ballard se soit dit en 1964, à une époque où personne ne parlait du dit réchauffement et […]

    #Bibliothèque #littérature #lecture #livre
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