• Nous étions là ...

    Acte XXII Samedi 13 Avril hier à Toulouse, dés 13 heures nous avons vu le premier cortège des gilets jaunes attaqués et nassés par les Force De Répression ( FDR ) sur les allées Jean Jaurés. Puis nous avons vu des manifestants sauvagement matraqués rue Bayard. Nous avons vu vers 16 heures la Bac prendre pour cible Eric Drouet qui discutait paisiblement sur le trottoir et charger la foule pacifique sur le Boulevard de Strasbourg. Et encore et toujours les porteurs de banderole systématiquement agréssés et dépouillés.

    Et comme pour parachever toute cette brutale besogne, comme pour mettre l’accent, circonflexe, sur le A de toute cette lâcheté répressive nous avons vu vers 19 heures rue Alsace Lorraine au niveau des Augustisn ces FDR, toute honte bue, la Bac et un peloton de policiers, s’attaquer à la fois à la presse, au médics et aux témoins. A ce moment un photographe de la presse fût jeté à terre et tabassé au sol par la BAC puis embarqué manu militari...

    Hier à Toulouse la stratégie du pouvoir était simple, tout faire pour empêcher de manifester ou, faute de mieux, pour nous empêcher de nous compter. Pour notre part et au vu du nombre de cortéges dispersés dans toute la ville, d’Arnaud Bernard à la place des Carmes, tous aussi fournis que déterminés nous estimons ce nombre à plus de 15000 manifestants.

    C’est ce nombre qui explique que les FDR furent débordés, à l’image de leur canon à eau embourbé à François Verdier et à celle de la place du Capitole plusieurs fois prise hier par les gilets jaunes malgré toutes le rotomontades du Pouvoir (Voir photo ci dessous vers 14h30).

    Oui, malgré toute la violence des FDR à la solde de Macron, hier comme demain pour l’honneur des Travailleurs, pour un Monde meillleur, nous étions là et nous serons toujours là !

    https://www.facebook.com/186830011469841/posts/1241665799319585

  • #Gilets_Jaunes : nous sommes le nouveau monde !

    Un objet socialement non identifié, une contestation non prévue et non anticipée, voilà comment apparaît le mouvement des Gilets Jaunes aux yeux des « élites » bourgeoises. Incompréhensibles autant qu’incomprenables, nos douleurs, nos peines, nos désirs et nos joies leur sont étrangères. Ils nous regardent sans nous voir et, depuis tant d’années qu’ils tendent l’oreille et nous épient, ils n’entendent pas monter notre colère. Le mouvement des Gilets Jaunes bouleverse les conventions, il dépasse les lignes et les frontières, quoi qu’il advienne dorénavant, il y a eu un « avant » et il y aura un « après ».

    Ce n’est pas une crise, c’est un mouvement ! Et ce terme de mouvement n’a que rarement été aussi approprié pour qualifier un objet social. Processus en évolution constante, en ébullition plus précisément, il ajoute le paramètre temps à une équation aussi stable qu’injuste. Il la dynamise, la transforme. Il se définit et se redéfinit sans cesse, se découvre lui même, s’apprend, se renforce continuellement. Immanent, c’est un objet complexe où les parties réinventent le plaisir « d’être avec » et de construire ensemble ; c’est un dynamique où les parties se réinventent elles mêmes, avec et pour les autres. Hétéroclite, ceci est un fait, et voici l’un des aspects les plus pertinents de ce mouvement. De cet hétéroclisme naît le globalisme. Nos parcours de vie sont différents, nos histoires singulières mais nous sommes tous confrontés aux mêmes injustices sociales et économiques ainsi qu’au mépris des classes « dirigeantes ». Le mouvement des Gilets Jaunes est une reconstitution de la conscience de classe, une affirmation de la possibilité de trouver collectivement dans l’action et la réflexion des solutions aux problèmes posés à l’ensemble.

    Les grilles de lecture utilisées par les « élites » sont dépassées et inadaptées pour rendre compte du phénomène qui se déroule. Il n’existe pas de calque issu du passé à poser sur ce que nous vivons. Que cela soit dans leurs analyses ou dans leurs pratiques, ils tentent de nous faire rentrer dans les cases, dans leurs cases.

    Malheureusement pour eux, nous avons changé de repères et de référentiels. Les leurs sont euclidiens, les nôtres sont dynamiques, en évolution, relatifs. Que cela soit par peur de l’inconnu ou par calcul afin de préserver leurs privilèges, ils viennent nous polluer avec les scories du passé : racisme, fascisme, communisme, syndicalisme, représentativité, religions...

    Or c’est contre ces fantômes d’outre tombe que les Gilets Jaunes se sont levés et ont décidé de prendre leur destin en main. Les Gilets Jaunes sont des abstentionnistes, des sceptiques, nous sommes ceux que le systèmes méprise, et nous le méprisons en retour. Nous avons appris à encaisser les coups, mais nous avons aussi appris à les donner.

    Aucune théorie ou analyse préexistante ne peut rendre compte de ce que nous sommes, car nous sommes en devenir. Ensemble nous nous émancipons, ensemble nous évoluons. Ne tient qu’à nous de faire table rase du passé et de ses crimes qui ont ensanglanté l’Histoire de l’Humanité. Les élites se proclament progressistes, elles en sont le contraire : réactionnaires, conservatrices et sclérosées, voilà ce que sont ceux qui se targuent de défendre la culture et le progrès.

    Il ne tient qu’à nous de réinventer le monde. Nous sommes le monde de demain, nous somme le monde en devenir

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°163

    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article958

  • Résistance Populaire Autonome

    Semaines après semaines, mois après mois, le mouvement des #Gilets_Jaunes continue. Rond-points occupés en semaine, manifestations le samedi et parfois blocages d’entrepôts ou de péages, le mouvement affiche toujours une belle détermination suscitant surprise et interrogations. Qu’est-ce qui motive les Gilets Jaunes, d’où vient leur énergie, que veulent-ils enfin ?

    Depuis plusieurs années, un slogan barre la couverture de notre périodique : « Résistance Populaire Autonome » . Ces trois mots pour signifier notre certitude que seule une mobilisation des populations exploitées, s’effectuant en dehors des partis et des syndicats permettrait de faire barrage à la violence destructrice du système capitaliste et que seule l’action autonome des foules populaires pourrait abattre ce système injuste, inégalitaire et suicidaire.

    Ce slogan, les gilets jaunes l’ont fait leur : ce qui n’était qu’un cri est devenu un fait social, une réalité. Nos conditions de vie sont devenues trop difficiles, trop de mal à boucler les fins de mois, ras le bol des retraites minables alors qu’on a travaillé toute sa vie, des salaires de misère, de la précarité subie, marre des injustices, des salaires et des primes extravagantes versées à des patrons qui délocalisent et licencient à tour de bras, marre de tous ces escrocs donneurs de leçons qui se pavanent à la télé, des politiciens orgueilleux, aussi méprisants que menteurs et tricheurs, marre de toute cette prétendue élite qui, parce qu’elle a fait des études dans des écoles réservées aux riches, se prétend infaillible et veut faire supporter aux couches les plus pauvres de la population la responsabilité des choix catastrophiques imposés par elle en matière d’environnement , d’économie, de politique.

    L’extension de la pauvreté, l’accroissement des inégalités, la pollution des eaux et de l’air, l’artificialisation des sols, la destruction des espaces naturels, l’effondrement de la bio-diversité, le développement des complexes d’armement, la délocalisation des industries, l’épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique etc... tous ces drames sont la conséquence des choix politiques faits par la classe des possédants et des gouvernants.

    Et ces gens, chefs de multinationales ou politiciens, tous si imbus de leurs personnes, ont fait ces choix uniquement pour satisfaire leur insatiable soif de profits et leur volonté de domination. Leur amour du pouvoir et de l’argent est tel qu’ils en deviennent fous et perdent tout sens de la mesure. Leur seule morale est celle du profit : qu’importent les conséquences sociales, sanitaires ou environnementales d’un projet puisque ça va rapporter.

    Et les conséquences de cette logique, de ce système de corruption généralisée, sont là, visibles par tous. Chacun voit bien que l’affrontement des états obsédés par leur désir d’hégémonie et leur volonté de puissance peut à tout moment déclencher une guerre nucléaire qui serait fatale à l’humanité. Qui songerait à nier que les dérèglements climatiques engendrés par l’industrialisation à outrance et la course aux profits constituent une menace mortelle ?

    Comment demain nourrir la population qui ne cesse d’augmenter alors que les ressources diminuent ? Dans quel monde vivront les générations à venir ?... Les menaces qui pèsent sur notre planète sont effroyablement nombreuses et les sujets d’inquiétude également. Nous vivons dans un monde très angoissant, l’avenir que nous propose ce système de plus en plus injuste et inégalitaire est sombre et c’est cette perspective que les Gilets Jaunes refusent. Alors comment s’opposer ? Qui pour se défendre ?

    A l’évidence les syndicats, les partis politiques, toutes ces institutions dont c’est théoriquement la fonction sont devenus de simples alibis du système. Ils se limitent à faire respecter par les patrons les lois faites pour les patrons. Comment d’ailleurs faire confiance à des organismes qui financièrement dépendent en très grande partie des subsides de l’état et des entreprises ? Gérer les révoltes sociales, les mener dans des impasses est devenu un métier qui s’apprend dans les écoles de commerce. Combien de permanents syndicaux devenus hauts fonctionnaires, ministres ou PDG ?

    Et si une multitude de militants syndicaux de base restent honnêtes et se dévouent corps et âme pour défendre les salariés, ils participent à leur corps défendant au maintien du système en place. Et comment faire confiance aux politiciens ? Chacun voit bien que le pouvoir et l’argent transforment les agneaux en lions, l’histoire nous donne tant et tant d’exemples de simples et honnêtes individus qui se prétendaient défenseurs inconditionnels de la veuve et l’orphelin et qui, une fois élus, se révélèrent de véritables requins.

    Dans un monde où tout s’achète, où tout est marchandise, les opinions et les consciences s’achètent aussi. Fabricant d’opinion, acheteur de conscience ; n’est-ce pas cela qu’on appelle lobbyiste ? Et si la soupe est trop amère, si la digestion est difficile, les médias sont là pour transformer le plus infâme brouet en met délicieux et monter au pinacle le roi des bateleurs.

    Alors, ne faisons confiance qu’à nous-mêmes disent les Gilets Jaunes, agissons-par nous mêmes, redevenons les maîtres de notre vie. Résistons encore, résistons toujours à l’état et aux patrons, discutons entre nous, élaborons ensemble, construisons ensemble.

    Résistance populaire autonome : le futur appartient aux Gilets Jaunes.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°163

    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article957

  • PINGRES et MÉCHANTS

    On ne peut pas satisfaire tout le monde, voilà ce que sera la conclusion du « grand débat ».

    C’est vrai, on ne peut à la fois satisfaire l’avidité des capitalistes et les besoins des travailleurs. Il y a une dizaine d’années de cela, Warren Buffet ce milliardaire américain qui sait que la guerre de classe existe ! l’avait bien dit : pour lui, ce sont ceux de sa classe qui ont gagné cette guerre. Ils se sont enrichis en écrasant les populations sous leurs profits, leurs privilèges et leurs pollutions. La famille Grimaldi ne dira pas le contraire car les grandes messes pro-climat n’ont pas empêché le moins du monde que l’un de ses bateaux:le « Grande America », ne défèque dans l’océan. Sur ce sujet, nous savons seulement que sur les 365 conteneurs coulés avec le navire, 45 contenaient des matières dangereuses dont 100 tonnes d’acide chlorhydrique et 70 d’acide sulfurique. Pour les saloperies transportées dans les 320 autres conteneurs restants (entre autres pour la probabilité de la présence de sources radioactives) prière d’écrire au Prince de Monaco...

    Quant à connaître le prix de tels dégâts, constatons que les médias sont bien moins bavards que lorsqu’il s’agit d’incriminer les coûts des dernières manifestations des Gilets Jaunes. Alors soyons sérieux, si l’on n’indique pas à qui profite ce genre de crime contre la planète, alors marcher pour le climat ne signifie rien, pas plus que de parler doctement de croissance ou de décroissance si l’on ne précise pas qui profite de la croissance et qui en est exclu.

    D’abord parce que ce n’est pas avec un petit millier d’euros mensuels qu’on lutte pour le climat, et ensuite parce que nos efforts personnels n’y contribueraient que de façon infinitésimale, le réchauffement climatique n’est jamais que la résultante du mode de production capitaliste précisément celui que subissent les populations et dont profitent les Buffet, Grimaldi et autres magnats.

    Alors, cessons ces exercices de contrition écologique tout juste bons à faire frémir une classe de CM2 et passons au vif du sujet avec ce que les médias nomment « la crise des Gilets Jaunes ». Il s’agit là d’un euphémisme qui désigne en réalité un épisode historique produit par cet antagonisme social qui s’est accentué au cours de ces 40 dernières années. Cette sous-évaluation est celle d’une bourgeoisie ivre de ses succès, telle un Castaner en goguette, oubliant qu’arrivé à un certain niveau d’injustices sociales, un pays ne peut plus fonctionner normalement et qu’à partir de ce moment-là, tout peut arriver. Eh bien, disons que le mouvement des Gilets Jaunes a très clairement tracé cette limite au-delà de laquelle cette bourgeoisie ne pourra pas sans risques attaquer les travailleurs et c’est en quoi il marquera l’histoire de ce pays.

    Observons maintenant que face à la détermination de ce mouvement de plus en plus conscientisé, le Pouvoir dont le but est de protéger ces système a manœuvré au gré des samedis de mobilisation. Pensait- il que celle-ci était forte, il reculait en cédant quelques miettes, en achetant les consciences à coups de primes pour les uns et d’augmentation pour les autres ; pensait-il qu’il fallait attendre la fin de « l’essoufflement », il temporisait à coup de logorrhées macronesques ; pensait-il que c’était fini, il partait au ski le 16 Mars et remettait sur la table l’attaque contre les retraites.

    Ce comportement, digne de celui d’Harpagon et de sa bourse à élastique, qui s’est accompagné d‘une répression féroce, nous permet de dessiner les contours psychologiques de cette bourgeoisie au pouvoir. Ce sont ceux de la pingrerie, aggravée de cette complication que la seule perspective de perdre un sou lui ferait tuer père et mère. Avec ce genre de profil, pingre et méchant, il est inutile d’espérer une rémission sincère, car ces malades ils l’ont dit et redit ne trouvent leur jouissance ultime que lorsqu’au bout d’un discours catastrophiste à souhait, ils en arrivent à éjaculer leur leitmotiv : « nous faire payer ». Peut-être que l’issue de cette bataille comme ce fût le cas pour toutes les autres de même nature sera impitoyable si les travailleurs en sortent vaincus mais c’est par leur masse et leur esprit à la fois généreux et combatif qu’ils pourront vaincre, vivre mieux et sauver la planète.

    C’est pourquoi la solidarité de classe avec les Gilets Jaunes doit être plus que jamais à l’ordre du jour.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°163

    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article956

  • #Solidarité avec les manifestations en France! Lutte mondiale contre le pouvoir et le capital! Ambassade de France à #Varsovie. / #Solidarity with the protests in France! Global struggle against Power and Capital! French Embassy in #Warsaw/ #Solidaridad con los protestas en Francia. Lucha internacional contra el Poder y Capital! Embajada de Francia en #Varsovia.

    https://www.facebook.com/154456751882/posts/10155712615016883

    • Gilets Jaunes strike on 5th February – solidarity action in Bratislava

      5/2/2019

      Several sections of the International Workers‘ Association responded to the call for solidarity from French CNT-AIT. So far we have heard about ZSP in Poland, KRAS in Russia, SolFed in UK and NSF in Norway. In Slovakia, Priama akcia organized a visit to the French embassy in Bratislava.

      We visited the embassy in the morning. Chief of security opened the door and informed us that we cannot meet the ambassador because he was not there. We told him why we had come to protest and delivered a letter for the ambassador (see text below). He promised to translate the letter to French and give it to the ambassador.

      In solidarity with our comrades in France!

      Text of the letter to the ambassador:

      Dear ambassador Christophe Léonzi,

      Hereby we react to the international call of the Confédération Nationale du Travail (CNT-AIT, the French section of the International Workers’ Association) and our expression of solidarity with the movement of so-called Yellow Vests in France.

      We express our support to the strike that has been called by yellow vests and is taking place in France today. We demand that the police violence against the participants at assemblies and demonstrations is stopped, and those who have been imprisoned so far are released immediately.

      We trust that you will inform relevant authorities in France about our protest. We will closely observe the movement of yellow vests and inform about it in Slovakia.

      Workers’ solidarity union PRIAMA AKCIA

      Slovak section of the International Workers’ Association

      In Bratislava, 5th February 2019

      https://www.priamaakcia.sk/Gilets-Jaunes-strike-on-5th-February-solidarity-action-in-Bratislava.htm

  • Prenosimo preveden poziv MUR-a, čiji smo deo, na solidarnost sa Žutim prslucima.

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2285859754768363&id=409935899027434

    Solidarnost sa društvenim protestima u Francuskoj: Otpor kapitalizmu, eksploataciji i državi!
    MUR iskazuje svoju solidarnost sa protestima u Francuskoj, koji su još jedan primer otpora oholoj eksploataciji sa kojom se suočavaju radnici i radnice širom sveta.
    U nastavku želimo objaviti delove teksta koje je poslao CNT-AIT i apel za solidarnost.
    Poziv za solidarnost sa narodnim pokretom ’’Žuti Prsluci’’ u Francuskoj:
    Više od dva meseca, društveni pokret nove vrste potresa Francusku.
    Stotine hiljada ljudi, uglavnom iz radničke klase (siromašni ili srednjeklasni radnici, nezaposleni, privremeni radnici, penzioneri,...), okupljaju se kako bi spontano zauzimali javne prostore (a naročito kružne tokove, koji se mogu naći na ulazima u bilo koji grad ili selo u Francuskoj), kako bi iskazali svoji bes i tražili način za prevazilaženje trenutnog političkog sistema. Ove hiljade ljudi su koristile metode borbe poznate anarhosindikalistima: donošenje odluka na skupštinama, odbijanje da imaju vođe ili predstavnike, direktnu akciju (to jest, akciju koju sprovode direktno ljudi koji su uključeni u borbu, i stoga bez političkih stranaka, bez žutih sindikata ili bilo koje druge organizacije izvan skupštine koje bi bile posredne između skupštine Vlasti / Države / Vlade / Šefa). Ovo je autonomni pokret sa raznolikošću taktika i mobilnošću. (Gde ’’auto’’ znači sopstveno, a ’’nomno’’ znači norma, tako da je autonomni pokret onaj koji definiše sopstvena pravila delovanja, van regulatornih i zakonskih okvira). Kako bi se identifikovali, ljudi uključeni u borbu su usvojili žuti prsluk, univerzalni simbol koji čini sve jednakima, i daje vidljivost onima koje vlasti ne žele da vide: siromašnima, onima koji su isključeni iz ekonomskog sistema od strane kapitalizma i globalizacije. Šefovi i kapitalisti su zabrinuti zbog uticaja ovog pokreta na ekonomiju. Procene cene ovih protesta za francusku ekonomiju mere se u milijardama evra. Tokom 2 meseca ove autonomne agitacije, pokret ’’Žuti prsluci’’ je već izborio više društvenog napretka od svih sindikalnih predstavnika i političkih izbora u poslednjih 20 godina.
    Verovatno ste gledali snimke i slike sukoba između žutih prsluka i policijskih jedinica za razbijanje demonstracija svakog vikenda od novembra. Ovi prizori su svakako spektakularni; možemo čak govoriti i o ustanku u Parizu 1. decembra, ili u Tuluzu (gde se nalazi naša glavna grupa u Francuskoj) svakog vikenda. Međutim, moramo gledati dalje od ovakvih prizora i izbegavati hipnozu njima. Sa naše tačke gledišta, u ovom pokretu nisu toliko suštinski važne slike bitaka koje se vrte na internetu i televiziji, već činjenica da su se hiljade ljudi navikle da se redovno sastaju na skupštinama kako bi same donosile odluke, bez političkih partija i spoljnih organizacija, razvijajući sopstvenu politiku i kritikujući kapitalizam i državu.
    Strukture moći (kapitalizam, klasa, država) više se plaše ovog impulsa masovnog osvešćenja radnika o svojoj sposobnosti da autonomno deluju, nego što se plaše nasilja. Kako nedelje prolaze, revolt, koji se prvobitno bio fokusiran isključivo na problem poreza na gorivo, proširio se i mogao bi postati potpuno preispitivanje sistema.
    Kako bi slomile ovaj pokret, Strukture moći koriste sva dostupna oružja: prvo su pokušale da kažu da je ovo ekstremno desničarski pokret. U ovom smešnom pokušaju da se borba ukalja, Državi je pomogla većina libertarijanskih i levičarskih organizacija, koje su toliko odsečene od radničke klase da nisu sposobne da prepoznaju klasnu prirodu ovog pokreta. Istina je da su u neki gradovima rasisti pokušali da manipulišu pokretom, ali je odmah bilo jasno da su u manjini, a ponegde su i nasilno izbačeni sa protesta.
    Potom je vlada pokušala da umiri strasti najavom nekih subvencija za one sa najmanjim platama. Ali ova mera je bila toliko neusklađena sa društvenom realnošću da je delovala kao poniženje. Stoga su Država i Kapitalisti morali skinuti maske i pokazati svoje pravo lice: lice nasilja. Podsetili su nas da „Država ima legitiman monopol nad nasiljem“ i da je Kapitalizam sistem koji funkcioniše na principu dominacije jačeg nad slabijim. Tako je, od početka pokreta uhapšeno nekoliko hiljada pobunjenika, a nekoliko stotina je osuđeno na duge zatvorske kazne, a često je njihov zločin samo to što su bili na ulici i protestovali. Stotine ljudi je ranjeno, nekima su eksplozivne granate otkinule šake ili stopala, drugima su gumeni meci izbili oči ili izbušili obraze.
    Aktivisti CNT-AIT-a su od početka bili uključeni u pokret žutih prsluka. U početku smo došli kako bi videli i razumeli šta se dešava. Brzo je postalo jasno da smo među ljudima koji dele našu organizacionu praksu skupština, bez predstavnika, odbijajući političke partije i izbore, tražeći socijalnu pravdu. Tako nam se činilo prirodnim da u potpunosti učestvujemo, ali uvek poštujući naše anarhosindikalističke principe. Naša intervencija takođe ima za cilj da izbaci fašiste i druge štetne političke parazite koji žele da iskoriste ovaj pokret.
    Trenutno je mnogo ljudi uhapšeno i osuđeno na zatvor, uglavnom radnika, sa ili bez posla, a najčešće izolovanih ljudi bez novca. Dužnost je anarhosindikalista da izraze solidarnost sa tim zarobljenicima društvene borbe i da zahtevaju njihovo oslobađanje. Zato danas pokrećemo apel za solidarnost. Svaka akcija solidarnosti, čak i simbolična, je dobrodošla.

    Žuti prsluci su izdali poziv na štrajk od 5. februara. A CNT-AIT poziva na pridruživanje generalnom štrajku.

    Država i kapitalizam su nasilje!
    Sloboda zarobljenicima društvene pobune!

    CNT-AIT Francuska

  • IAA: Solidarität mit den Sozialprotesten in Frankreich

    http://anarchosyndikalismus.blogsport.de/2019/02/03/iaa-solidaritaet-mit-den-sozialprotesten-in-frankreic

    Arbeiter•innen-Assoziation (IAA) erklärt ihre Solidarität mit den sozialen Protesten in Frankreich, die ein weiteres Beispiel für den Widerstand gegen die herrschende Ausbeutung sind, welcher die Arbeiter•innen auf der ganzen Welt gegenüberstehen.

    Es folgt eine teilweise Dokumentation eines Textes der französischen Confédération Nationale du Travail (CNT-IAA):

    Aufruf zur Solidarität mit der Massenbewegung der Gelben Westen in Frankreich

    Seit über zwei Monaten erschüttert eine gesellschaftliche Bewegung neuen Typs das Land. Hunderttausene Menschen, zumeist aus der Arbeiter•innen-Klasse (arme Arbeiter•innen oder aus der Mittelklasse, Erwerbslose, Zeitarbeiter•innen, Rentner•innen,…). Sie versammeln sich, um spontan öffentliche Plätze zu besetzen, vor allem die Kreisverkehre, welche sich meist an den Einfallstraßen der Ortschaften oder Städte befinden. Damit wollen sie ihren Ärger über das aktuelle politische System ausdrücken und versuchen Wege zu finden, um dieses zu überwinden.

    Diese tausenden Menschen haben dabei Methoden des Kampfes angewendet, die uns Anarchosyndikalist•innen bekannt sind: Abstimmung in Versammlungen und Verweigerung von Führerschaft oder Stellvertretung. Auch wenden sie direkte Aktionen an, die von den Betroffenen selbst ausgeführt werden, ohne politische Parteien, Gewerkschaften oder andere Organisationen außerhalb der Versammlungen, die als Vermittler•innen gegenüber Staatsmacht oder Chefs auftreten. Es handelt sich bei den Gelben Westen um eine autonome Bewegung mit einer Vielfalt von Taktiken und Beweglichkeit (wobei „auto-“ einfach nur „selbst-“ bedeutet und „nomos“ den Wert, wobei eine autonome Bewegung selbst über ihre Aktionsformen entscheidet, unabhängig von Regelwerken und Gesetzen).

    Als Erkennungszeichen haben sich die kämpferischen Leute die Gelbe Weste ausgewählt, ein allgemeines Symbol, das alle gleich bewertet und diejenigen sichtbar macht, welche die Mächtigen nicht sehen wollen: die Armen, die aus dem Wirtschaftssystem von Kapitalismus und Globalisierung Ausgeschlossenen. Die Chefs und Kapitalist•innen machen sich Sorgen über die ökonomischen Folgen dieser Bewegung. Die Kosten für die französischen Wirtschaft werden bereits auf mehrere Milliarden Euro geschätzt. In den zwei Monaten dieser selbstbestimmten Bewegung haben die Gelbwesten bereits mehr sozialen Fortschritt durchgesetzt als die Vertreter•innen der Gewerkschaften und die politischen Wahlen der letzten 20 Jahre.

    Ihr habt wahrscheinlich die Filme und Bilder gesehen von den Zusammenstößen zwischen den Gelben Westen und den Aufstandsbekämpfunsgeinheiten der Polizei, die seit November jede Woche stattfinden. Diese Bilder sind sicherlich spektakulär; man kann sogar sagen, dass in Paris am 01. Dezember ein Aufstand stattgefunden hat – so wie jedes Wochenende in Toulouse (wo unsere landesweit bedeutendste Gruppe ansässig ist). Doch man sollte darüber hinausschauen und die Sogwirkung der Bilder vermeiden. In unseren Augen sind für diese Bewegung nicht so sehr die Schlachtenbilder wichtig, die im Internet und im TV ihre Kreise ziehen, sondern hingegen die Tatsache, dass tausende Menschen sich nun regelmäßig auf Versammlungen treffen, um für sich selbst zu stimmen, ohne politische Parteien oder außenstehende Organisationen, damit sie ihre eigene Strategie entwickeln können, Kapitalismus und Staat zu kritisieren.

    Die Mächtigen (Kapitalismus, Klasse und Staat) haben weniger vor der spektakulären Gewalt Angst, als eher vor diesem Moment des Massenbewußtseins der Arbeiter•innen für ihre eigene Fähigkeit zu selbstbestimmten Aktionen. Im Verlauf der Wochen hat sich die Revolte, welche sich anfangs nur um das Thema Benzinsteuer drehte, ausgeweitet und könnte das System als Ganzes in Frage stellen. Die Mächtigen versuchen unter Einsatz aller verfügbaren Mittel diese Bewegung zu brechen: Zuerst wurde behauptet, diese Bewegung sei rechtsextrem. Bei diesem lächerlichen Versuch der Zerschlagung hatte der Staat die Hilfe einer Mehrheit der libertären oder linken Organisationen, die derart abgeschnitten von der Arbeiter•klasse sind, dass sie nicht in der Lage waren, die Klasseninteressen dieser Bewegung zu erkennen. Es stimmt zwar, dass – in einigen Städten – Rassist•innen anfangs versucht hatten, die Gelbwesten zu beeinflussen, aber seitdem sind sie in einer Minderheit und wurden teilweise sogar gewaltsam vertrieben.

    Danach hat die Regierung versucht die Gemüter zu beruhigen, indem sie einige Fördergelder für Leute mit Niedrigstlöhnen angekündigt hat. Doch diese Maßnahme war dermaßen abseits der gesellschaftlichen Wirklichkeit, dass sie eher als eine Beleidigung empfunden wurde. Also haben Staat und Kapitalismus ihre Masken fallen gelassen und ihre wahres, gewalttätige Gesicht gezeigt. Sie haben uns daran erinnert: „Der Staat hat das rechtmäßige Gewaltmonopol“. Und der Kapitalismus baut auf ein System von Herrschaft der Stärksten über die Schwächsten.

    Dabei wurden seit Beginn der Bewegung mehrere tausend Rebell•innen festgenommen und hunderte zu schweren Haftstrafen verurteilt, manchmal bloß für das einfache Vergehen, während eines Protestes auf der Straße gewesen zu sein. Hunderte Menschen wurden verletzt, manche haben durch Sprenggranaten ihre Hände oder Füße abgerissen bekommen, anderen wurden die Augen oder Wangen von Gummigeschossen durchschlagen.

    Die Aktivist•innen der CNT-IAA haben seit Beginn an der Bewegung der Gelben Westen teilgenommen. Anfangs kamen wir nur um zuzuschauen und zu verstehen, was passiert. Schnell wurde klar, dass wir uns den Leuten anschließen, die unsere Organisationsformen der Versammlung ohne Stellvertreter•innen teilen und politische Parteien oder Wahlen ablehnen, um soziale Gerechtigkeit zu fordern. Daher schien es uns selbstverständlich daran ganz teilzunehmen, wobei wir stets die anarchosyndikalistischen Prinzipien anerkennen. Unsere Teilnahme hatte zudem das Ziel die Faschist•innen und andere gefährliche politische Schädlinge zurückzudrängen, welche versuchen diese Bewegung zu benutzen.

    Aktuell gibt es viele Leute, die verhaftet und zu Haftstrafen verurteilt wurden, meistens Arbeiter•innen (mit oder ohne Arbeit), von denen viele ohne Geld oder Kontakte dastehen. Die Aufgaben von Anarchosyndikalist•innen ist auch, Solidarität mit den Gefangenen des sozialen Kampfes zu zeigen und deren Freilassung zu fordern. Daher veröffentlichen wir nun einen Solidaritätsaufruf, bei dem jede Unterstützungsaktion (sei sie auch symbolisch) willkommen ist.

    Für den 05. Februar organisieren die Gelben Westen einen Streik. Und die CNT-IAA ruft dazu auf, sich dem Generalstreik anzuschließen.

    Staat und Kapitalismus sind Gewalt!
    Freiheit für die Gefangenen der sozialen Revolte!

    CNT-IAA Frankreich

  • Франция: Анархо-синдикалисты поддерживают движение «желтых жилетов» и всеобщую стачку

    http://www.aitrus.info/node/5209

    Международная ассоциация трудящихся (М.А.Т.) заявляет о своей солидарности с социальными протестами во Франции, служащими еще одним примером сопротивления против царящей эксплуатации, которой противостоят трудящиеся всего мира.

    Приводим далее выдержки из текста французской секции М.А.Т. – CNT-AIT:

    Призыв к солидарности с массовым движением «желтых жилетов» во Франции

    Вот уже более 2 месяцев страну сотрясает общественное движение нового типа. Сотни тысяч людей, преимущественно из трудящегося класса (бедные работники или работники из «среднего класса», безработные, временно и частично занятые, пенсионеры и т.д.) собираются и стихийно занимают публичные места, в первую очередь, транспортные развязки, находящиеся чаще всего у въезда в населенные пункты и города. Тем самым они стремятся выразить свой гнев против существующей политической системы и пытаются найти пути ее преодоления.

    Эти тысячи людей используют при этом методы борьбы, хорошо известные нам, анархо-синдикалистам: принятие решений на общих собраниях (ассамблеях), отказ от лидерства или представительства. Они применяют прямое действие, осуществляемое самими борющимися людьми, без политических партий, профсоюзов или других организаций вне рамок ассамблей, – без организаций, которые выступали бы как посредники между ассамблеями и властью, государством, правительством, хозяином. «Желтые жилеты» – это автономное движение, тактически разнообразное и мобильное. Оно автономное, поскольку само определяет нормы и правила своего действия, вне всяких регулирующих или подзаконных норм.

    Своим опознавательным знаком борющиеся люди избрали желтый жилет – всеобщий символ, делающий всех равными и придающий видимость тем, кого власть имущие не желают замечать: беднякам, тем, кого капитализм и глобализация исключает из экономической системы.

    Экономические последствия этого движения уже беспокоят боссов и капиталистов. Убытки для французской экономики уже оцениваются в миллиарды евро. За два месяца этого автономного движения «желтые жилеты» уже добились большего социального прогресса, чем представители профсоюзов и политические выборы за последние 20 лет.

    Вы, очевидно, видели фильмы и фотографии столкновений между «желтыми жилетами» и подразделениями полицейского спецназа, которые с ноября происходят каждую неделю. Эти картины, конечно же, зрелищны; можно говорить даже о восстании 1 декабря в Париже или каждую неделю в Тулузе (где находится крупнейшая из наших групп). Но необходимо смотреть шире, избегая гипноза картинок. По нашему мнению, для этого важны не столько уличные сражения, картины которых циркулируют в Интернете и на телевидении, сколько сам тот факт, что тысячи людей теперь регулярно собираются на ассамблеи, чтобы принимать решения о самих себе, без политических партий или других внешних организаций, формируя свою собственную политику и критикуя капитализм и государство.

    Власть (капитализм, класс и государство) боятся не столько зрелищного насилия, сколько пробуждения массового сознания трудящихся и их способности к автономному действию. За эти недели бунт, касавшийся первоначально лишь темы налога на бензин, расширился и может привести к тому, что вызов будет брошен всей системе в целом. Власть пытается сломить это движение всеми доступными ей средствами. Вначале утверждалось, что это движение крайне правых. В этой смехотворной попытке оболгать движение государство встретило поддержку со стороны большинства либертарных или левых организаций, которые настолько оторваны от трудящегося класса, что оказались не в состоянии распознать классовые интересы этого движения. Правда, расисты первоначально пытались – в нескольких городах – оказывать влияние на «желтые жилеты», но с тех пор они оказались в меньшинстве, а частично их даже насильно изгоняли. Затем правительство попытались успокоить недовольство, объявив о выделении некоторых субсидий для самых низкооплачиваемых. Но эта мера настолько отставала от социальной реальности, что была воспринята скорее как оскорбление. Тут государство и капитал сбросили маски и продемонстрировали свою настоящую морду насильника. Они напоминают нам о том, что «государство имеет монополию на применение насилия» и что капитализм покоится на системе господства сильного над слабым.

    С момента начала движения многие тысячи бунтарей были арестованы, сотни осуждены на тяжелые тюремные сроки, иногда всего лишь за то, что оказались на улице во время протеста. Сотни людей были ранены, некоторым оторвало руки и ноги гранатами, другим выбило глаза или пробило щеки резиновыми пулями. Активисты нашей CNT-AIT с самого начала приняли участие в движении «желтых жилетов». Вначале мы просто пришли, чтобы посмотреть и понять, что происходит. Очень быстро стало ясно, что мы пришли к людям, которые разделяют наши организационные формы ассамблей без представительства и отвергают политические партии и выборы, требуя социальной справедливости. Поэтому для нас было естественным делом целиком принять участие в движении, но всегда соблюдая анархо-синдикалистские принципы. Кроме того, наше участие имело целью вытеснить фашистов и других опасных политических паразитов, пытавшихся воспользоваться этим движением.

    В настоящее время есть множество людей, арестованных и приговоренных к тюремному заключению, в большинстве своем трудящихся (работающих или безработных), многие из которых остались без денег или контактов. Задачей анархо-синдикалистов является также выражение солидарности с пленными социальной борьбы и требование их освобождения. Поэтому мы выпустили призыв к солидарности, приветствуя любую акцию поддержки, пусть даже символическую.

    5 февраля «желтые жилеты» организуют забастовку. CNT-AIT призывает всех присоединиться к всеобщей забастовке.

    Государство и капитализм – это насилие!

    Свободу узникам социального бунта!

    CNT-AIT Франции

    https://iwa-ait.org/content/solidarity-social-protests-france-resistance-capitalism-exploitationand-sta

  • Solidaridad con las protestas sociales en Francia: ¡Resistencia al capitalismo, explotación y al Estado!

    La AIT desea mostrar su solidaridad con las protestas sociales que se producen en Francia, que son otro ejemplo más de resistencia a la explotación dominante que enfrentan los trabajadores de todo el mundo.

    A continuación, nos gustaría publicar partes de un texto enviado por la CNT-AIT y un llamado a la solidaridad.

    Llamado a la solidaridad con el movimiento popular en Francia de los «Chalecos Amarillos».

    Durante más de 2 meses, un movimiento social de un nuevo tipo ha sacudido a Francia.

    Cientos de miles de personas, en su mayoría de la clase trabajadora (trabajadores pobres o de clase media, desempleados, trabajadores temporales, jubilados, ...), se han reunido para ocupar espacios públicos de manera espontánea (y especialmente los «rotondas» que se encuentran en la entrada de cualquier ciudad o pueblo en Francia), para expresar su enojo y buscar cómo superar el sistema político actual. Estas miles de personas utilizan los método sde lucha familiares para los anarcosindicalistas: toman decisiones en asambleas, rechazan los líderes o representantes, prefieren acción directa (es decir, acción tomada directamente por la gente en lucha y, por lo tanto, sin partidos políticos, sin sindicatos u otras organizaciones fuera de la asamblea que serían intermedias entre la asamblea y el Poder / Estado / Gobierno / Jefe). Un movimiento autónomo con diversidad de tácticas y movilidad. Para identificarse, las personas en lucha han adoptado el «chaleco amarillo», un modelo universal. Símbolo que hace que todos sean iguales, y da visibilidad a aquellos a quienes los que están en el Poder no quieren ver: los pobres, aquellos excluidos del sistema económico por el capitalismo y la globalización. Los jefes y los capitalistas están preocupados por el impacto de este movimiento en la economía. El costo para la economía francesa ya se estima en miles de millones de euros. En los 2 meses de esta agitación autónoma, el movimiento «chaleco amarillo» ya ha logrado más progreso social que todos los representantes sindicales y las elecciones políticas en los últimos 20 años.

    Es probable que haya visto las películas y las imágenes de los enfrentamientos entre los chalecos amarillos y la policía antidisturbios todos los fines de semana desde noviembre. Estas imágenes son ciertamente espectaculares; incluso podemos hablar de insurrección en París el 1 de diciembre o en la ciudad de Toulouse (donde se encuentra nuestro grupo principal en Francia) cada fin de semana. Sin embargo, hay que mirar más lejos y evitar la hipnosis de las imágenes. Desde nuestro punto de vista, lo que es realmente importante en este movimiento no es tanto las imágenes de batallas que se están reproduciendo en Internet o en los televisores, sino el hecho de que miles de personas se han acostumbrado a reunirse regularmente en asambleas para decidir por sí mismos, sin partido político ni organización externa, desarrollando sus propias políticas y criticando al capitalismo y al Estado.

    El Poder (Capitalismo, Clase y Estado) teme aún más a este impulso de concienciación masiva de la capacidad de los trabajadores para la acción autónoma, que a la violencia espectacular. A medida que pasan las semanas, la revuelta, que inicialmente se centró únicamente en un tema del impuesto sobre el combustible, se ha extendido y podría llevar a un desafío completo del sistema. Para romper este movimiento, el Poder prueba todas las armas a su disposición: primero trató de decir que era un movimiento de la extrema derecha. En este ridículo intento de calumniarlo, el Estado ha recibido ayuda de la mayoría de las organizaciones libertarias o izquierdistas que están tan aisladas de la clase trabajadora que son incapaces de reconocer la naturaleza de clase de este movimiento. Es cierto que, en algunas ciudades, los racistas intentaron manipular el movimiento al principio, pero por el momento han sido puestos en minoría e incluso a veces violentamente expulsados ​​de las manifestaciones. Luego, el gobierno intentó calmar a los espíritus al anunciar algunos subsidios para aquellos con los salarios más bajos. Pero esta medida estaba tan desfasada con la realidad social que se sentía más como una humillación. Así que el Estado y los capitalistas tuvieron que quitarse las máscaras y mostrar su verdadero rostro: el de la violencia. Nos recuerdan que «el Estado tiene el monopolio legítimo de la violencia» y que el capitalismo opera en un sistema de dominación de los más fuertes sobre los más débiles. Así, desde el inicio del movimiento, varios miles de rebeldes han sido arrestadxs y varios cientos han sido condenadxs a penas de prisión muy severas, a menudo por el único delito de haber estado presente en la calle para protestar. Cientos de personas han resultado heridas, a algunas les han arrancado las manos o los pies con granadas explosivas, a otras les han perforado los ojos o las mejillas con balas de goma.

    Lxs activistas de la CNT-AIT son involucradxs en el movimiento de chalecos amarillos desde el principio. Inicialmente vinimos a ver y entender lo que estaba pasando. Rápidamente se hizo evidente que estábamos juntos con personas que compartían nuestra práctica organizativa de Asambleas, sin representantes, rechazando partidos políticos y elecciones, pidiendo más justicia social. Por lo tanto, nos pareció natural participar plenamente, pero siempre respetando nuestros principios anarcosindicalistas. Nuestra intervención también apunta a expulsar a los fascistas y otros parásitos políticos dañinos que buscan usar este movimiento.

    Ya muchas personas fueron arrestadas y condenadas a prisión. Son en su mayoría trabajadores, con o sin trabajo, y la mayoría de las veces sin dinero y aisladas. El deber de los anarcosindicalistas es expresar solidaridad con estos prisioneros de la lucha social, exigir su liberación. Por eso hoy lanzamos un llamamiento a la solidaridad. Cualquier acción solidaria, incluso simbólica, es bienvenida.

    El 5 de febrero, un llamamiento a la huelga fue lanzado por los chalecos amarillos. La CNT-AIT llama a unirse a la huelga general.
    La violencia es el estado y el capitalismo!
    ¡Libertad para los presos de revuelta social!
    CNT AIT Francia

    https://iwa-ait.org/es/content/solidaridad-con-las-protestas-sociales-en-francia-resistencia-al-capitalism

  • Solidarity with the Social Protests in France: Resistance to Capitalism, exploitation and the State!

    The IWA would like to show its solidarity with the social protests occuring in France which are yet another example of resistance to the overbearing exploitation that working people around the world are facing.

    https://iwa-ait.org/content/solidarity-social-protests-france-resistance-capitalism-exploitationand-sta

    Below we would like to publish parts of a text sent by the CNT-AIT and an appeal for solidarity.

    Call for solidarity with the popular movement in France of the “Yellow Vests”.

    For more than 2 months, a social movement of a new type has been shaking France.

    Hundreds of thousands of people, mostly working classes (poor or middle-class workers, unemployed, temporary workers, pensioners, ...), have been gathering to spontaneously occupy public spaces (and especially the “roundabouts” ones may find at the entrance of any city or village in France), to express their anger and to seek how to overcome the current political system. These thousands of people have been using the method of struggle which are familiar to anarchosyndicalists: decisions in assemblies, refusal to have leaders or representatives, direct action (that is, action taken directly by the people in struggle, and therefore without political parties, without unions or any other organizations outside of the assembly which would be intermediate between the assembly and the Power / State / Government / Boss). An autonomous movement with diversity of tactics and mobility. (“Auto” means self and “nomous” means norm, so an autonomous movement that defines its own rules for action, outside the regulatory and legal framework.) To identify themselves, people in struggle have adopted the “yellow vest”, a universal symbol that makes everyone equal, and gives visibility to those whom those in Power do not want to see: the poor, those excluded from the economic system by capitalism and globalization. The Bosses and Capitalists are worried about the impact of this movement on the economy. The cost for the French economy is already estimated to be in the billions of euros. In the 2 months of this autonomous agitation, the “Yellow vest” movement has already obtained more social progress than all trade-union representatives and political elections in the last 20 past years.

    You’ve probably seen the movies and the pictures of the clashes between the yellow vests and the anti-riot police every week-end since November. These images are certainly spectacular; we can even speak of insurrection in Paris on December 1st or in the city of Toulouse (where our main group in France is located) each weekend. However, we have to look further and avoid the hypnosis of images. In our point of view, what is really important in this movement is not so much these images of battles that are looping over the internet or on the TVs, but rather the fact that thousands of people have got used to meeting regularly in assemblies to decide by themselves, without political party or outside organization, developing their own policies and criticizing Capitalism and the State.

    The Power (Capitalism,Class and State) is even more afraid of this momentum of mass awareness of the workers self-capacity for autonomous action, than they are afraid of spectacular violence. As the weeks go by, the revolt, which initially focused solely on a fuel tax issue, has spread and could lead to a complete challenge of the system. To break this movement, the Power tries all the weapons at its disposal: it first tried to say that it was a movement of the far right. In this ridiculous attempt to slander it, The State has been helped by the majority of libertarian or leftist organizations which are so cut-off from the working class that they are incapable of recognizing the class nature of this movement. It is true that - in some cities - racists tried to manipulate the movement at first, but for the moment they have been put in the minority and even sometimes violently expelled from the demonstrations. Then the government tried to calm the spirits by announcing some subsidies for those with the lowest wages. But this measure was so out of step with the social reality that it felt more like humiliation. So the State and Capitalists had to take off their masks and show their true face: that of violence. They remind us that “State has the legitimate monopoly of violence” and that Capitalism operates on a system of domination of the strongest over the weakest. Thus, since the beginning of the movement, several thousand rebels have been arrested and several hundred have been sentenced to very heavy prison sentences, often for the sole crime of having been present in the street to protest. Hundreds of people have been wounded, some have had their hands or feet torn off by explosive grenades, others have their eyes or cheeks pierced by rubber bullets.

    CNT-AIT activists have been involved in the movement of yellow vests since the beginning. Initially we came to see and understand what was happening. Quickly it became clear that we were together with people who shared our organisational practice of Assemblies, without representatives, refusing political parties and elections, asking for more social justice. So it seemed natural for us to participate fully but always in the respect of our anarchosyndicalist principles. Our intervention also aims to eject the fascists and other harmful political parasites who seek to use this movement.

    In the immediate future, there have been many people arrested and sentenced to prison, who are mostly workers, with or without work, and most often without money and isolated. The duty of anarchosyndicalists is to express solidarity with these prisoners of the social struggle, to demand their release. That is why today we are launching an appeal for solidarity. Any solidarity action, even symbolic, is welcome.

    On February 5th, a call to strike was launched by the Yellow Vests. The CNT-AIT calls to join the general strike.

    Violence is the State and Capitalism!
    Freedom for prisoners of social revolt!

    CNT AIT France

  • Dés le 4, 5, 6 février … Tous en grève, tous debout !

    Après douze semaines de lutte, de blocages, de manifestations, de grèves partielles, d’actions de solidarité, la dynamique populaire des gilets jaunes a permis une large prise de conscience et au cœur de toutes ces réflexions a surgi une forte revendication de justice sociale.

    Cette aspiration légitime a jusqu’ici pu être réprimée par l’État, qui, avec ses mensonges médiatiques et ses forces de répression, nous renvoie toujours au même monde : celui d’un capitalisme arrogant et de ses laquais politiciens, un vieux monde qui, pour perpétuer les inégalités et les injustices du capitalisme, s’attaque à notre Liberté.

    Parce que le mouvement des gilets jaunes regroupe tous les opprimés qui luttent contre l’injustice sociale, nous soutenons l’appel à la gréve générale reconductible du 5 février.

    C’est un moment qui sera riche de potentiel. Salariés, artisans, travailleurs de toutes catégories, jeunes et retraités, ceux qui sont écrasés par le joug du grand patronat et de la finance et ceux qui ont vécu l’expérience des LBD40 et des gaz, ceux qui ont vu leur collègue surendetté, licencié, suicidé, leur entreprise restructurée, délocalisée, leur exploitation en faillite, ceux qui ont vu leur copain de manif tabassé, matraqué, emprisonné ou mutilé, tous seront ensemble.

    Tous savent instinctivement que ce qui va se passer dans ces journées sera un tournant, ce sera un coup d’arrêt à toute cette violence sociale et étatique que nous subissons depuis des décennies.

    En conséquence, nous appelons à la mobilisation dès le lundi 4 février, de façon pacifique et partout où c’est possible, sous le signe de ralliement du gilet jaune, et à entamer des assemblées dans les entreprises, dans les lycées, les universités, à former des délégations massives de boîte en boîte, à reprendre les ronds-points, à informer le plus largement possible la population.

    A partir du 5 février, pour la justice pour la liberté, pour nos enfants, parce que nous voulons vivre debout, tous ensemble, tous en grève, tous dans la rue.

    L’assemblée de la CNT-AIT – Toulouse, le 30/01/2019

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1191428464343319&id=186830011469841

  • APPEL DE LA PREMIERE « ASSEMBLEE DES ASSEMBLEES »

    https://youtu.be/gJI5_us3RJI

    Nous, #Gilets_Jaunes des ronds-points, des parkings, des places, des assemblées, des manifs, nous sommes réunis ces 26 et 27 janvier 2019 en « Assemblée des assemblées », réunissant une centaine de délégations, répondant à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy.

    Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable. Nous ne nous laisserons plus faire ! Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère. Nous voulons, pour nos proches, nos familles et nos enfants, vivre dans la dignité. 26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, c’est inacceptable. Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! Nous exigeons l’augmentation immédiate des salaires, des minimas sociaux, des allocations et des pensions, le droit inconditionnel au logement et à la santé, à l’éducation, des services publics gratuits et pour tous.

    C’est pour tous ces droits que nous occupons quotidiennement des ronds-points, que nous organisons des actions, des manifestations et que nous débattons partout. Avec nos gilets jaunes, nous reprenons la parole, nous qui ne l’avons jamais.

    Et quelle est la réponse du gouvernement ? La répression, le mépris, le dénigrement. Des morts et des milliers de blessés, l’utilisation massive d’armes par tirs tendus qui mutilent, éborgnent, blessent et traumatisent. Plus de 1.000 personnes ont été arbitrairement condamnées et emprisonnées. Et maintenant la nouvelle loi dite « anti-casseur » vise tout simplement à nous empêcher de manifester. Nous condamnons toutes les violences contre les manifestants qu’elles viennent des forces de l’ordre ou des groupuscules violents. Rien de tout cela ne nous arrêtera ! Manifester est un droit fondamental. Fin de l’impunité pour les forces de l’ordre ! Amnistie pour toutes les victimes de la répression !

    Et quelle entourloupe que ce grand débat national qui est en fait une campagne de communication du gouvernement, qui instrumentalise nos volontés de débattre et décider ! La vraie démocratie, nous la pratiquons dans nos assemblées, sur nos ronds-points, elle n’est ni sur les plateaux télé ni dans les pseudos tables rondes organisées par Macron.

    Après nous avoir insultés et traités de moins que rien, voilà maintenant qu’il nous présente comme une foule haineuse fascisante et xénophobe. Mais nous, nous sommes tout le contraire : ni racistes, ni sexistes, ni homophobes, nous sommes fiers d’être ensemble avec nos différences pour construire une société solidaire.

    Nous sommes forts de la diversité de nos discussions, en ce moment même des centaines d’assemblées élaborent et proposent leurs propres revendications. Elles touchent à la démocratie réelle, à la justice sociale et fiscale, aux conditions de travail, à la justice écologique et climatique, à la fin des discriminations. Parmi les revendications et propositions stratégiques les plus débattues, nous trouvons : l’éradication de la misère sous toutes ses formes, la transformation des institutions (RIC, constituante, fin des privilèges des élus…), la transition écologique (précarité énergétique, pollutions industrielles…), l’égalité et la prise en compte de toutes et tous quelle que soit sa nationalité (personnes en situation de handicap, égalité hommes-femmes, fin de l’abandon des quartiers populaires, du monde rural et des outres-mers…).

    Nous, Gilets Jaunes, invitons chacun avec ses moyens, à sa mesure, à nous rejoindre. Nous appelons à poursuivre les actes (acte 12 contre les violences policières devant les commissariats, actes 13, 14...), à continuer les occupations des ronds-points et le blocage de l’économie, à construire une grève massive et reconductible à partir du 5 février. Nous appelons à former des comités sur les lieux de travail, d’études et partout ailleurs pour que cette grève puisse être construite à la base par les grévistes eux-mêmes. Prenons nos affaires en main ! Ne restez pas seuls, rejoignez-nous !

    Organisons-nous de façon démocratique, autonome et indépendante ! Cette assemblée des assemblées est une étape importante qui nous permet de discuter de nos revendications et de nos moyens d’actions. Fédérons-nous pour transformer la société !

    Nous proposons à l’ensemble des Gilets Jaunes de faire circuler cet appel. Si, en tant que groupe gilets jaunes, il vous convient, envoyez votre signature à Commercy (assembleedesassemblees@gmail.com). N’hésitez pas à discuter et formuler des propositions pour les prochaines « Assemblées des assemblées », que nous préparons d’ores et déjà.

    Macron Démission !
 Vive le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple.

    Appel proposé par l’Assemblée des Assemblées de Commercy.

    Il sera ensuite proposé pour adoption dans chacune des assemblées locales.

  • #Grève et #blocage à #Géodis

    Depuis le 26 Décembre 90% des ouvriers sont en grève à Géodis une des plus grandes plateformes logistiques d’Europe . Comme l’explique le site PEM

    « Il faut dire aussi que ce mois de décembre se prête à la mobilisation. Alors que certains syndicalistes tournent encore autour du gilet jaune - sans trop savoir comment l’enfiler - les ouvriers Géodis se sont tout de suite positionnés en soutien du mouvement. Ils sont activement présents les samedis et leur grève reprend pleinement les thématiques des gilets-jaunes. La prime transport par exemple, chez Géodis c’est 4,18 euros par mois pour ceux qui prennent la bagnole ! Les grévistes demandent donc une hausse à 50 euros net, ce qui serait un minimum. Ils entendent aussi toucher la prime que Macron a promise sans la garantir et sont d’ailleurs venus frapper à la porte du patron dès le lendemain de l’allocution présidentielle. Puisque c’est pas avec des primes qu’on bouffe correctement tous les mois, les grévistes exigent surtout une hausse de salaire de 200 euros brut pour tous, plus 100 euros pour ceux qui n’ont jamais été augmentés. S’ajoute à ça la demande d’un plan contre la précarité et pour l’évolution professionnelle, pour que la manutention ne soit plus seulement un job qu’on occupe jusqu’à se casser le dos. »

    La direction rusait et temporisait jusqu’ à ce 15 janvier 19heures où des gilets jaunes solidaire ont bloqué les ronds points d’accés aux entrepôts à #Bonneuil et au #Bourget , ....

    Ci-dessous le tract #GJ

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1182934841859348&id=186830011469841

  • Les « anarchistes » dans la #Révolution_française
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article944

    Nous avons souvent lu et récemment encore sous la plume de Michel Onfray cette éloge du girondisme , du nom de cette fraction de conventionnels qui en 1792 s’opposait aux jacobins , consistant à le présenter comme un simple adversaires du centralisme jacobin .

    Rappelons que la question du fédéralisme qui a opposé durant la révolution française jacobins et girondins n’était que la conséquence de l’affrontement entre la bourgeoisie s’étant accaparé le biens nationaux et qui voulait stopper la Révolution et le peuple plongé dans la misère . Devant la crise des subsistances de l’hiver 1792 /1793 et l’augmentation des prix des denrées de nombreuses émeutes et pillages éclatèrent dans tout le pays avec pour résultat une nouvelle poussée révolutionnaire dirigée contre le gouvernement girondin soutenu par les gros négociants de Nantes et Bordeaux .

    Les questions que posaient les révolutionnaires de 1793 étaient celles de la loi agraire, de la fixation d ‘un salaire minimum et d’un prix maximum pour les denrées alimentaires . Comme on le sait cet affrontement allait se traduire momentanément par la chute des girondins dont la fin tragique et la propagande conservatrice allait alimenter une vision romantique à la façon de Alphonse de Lamartine dans son « histoire des girondins »

    Sans ce rappel historique comment comprendre que ce fût précisément à un des chefs de file du parti girondin , Jean Pierre Brissot , que l’on doit la publication en mai 1793 d’une longue lettre de 148 pages à ses électeurs dont le titre était éloquent

    « Lettre sur la situation de la Convention nationale , sur l’influence des anarchistes et les maux qu’elle a causé , sur la nécessité d’anéantir cette influence pour sauver la République »

    Dans cette lettre Brissot compare la situation alors insurrectionnelle de Paris avec celle de certains départements qui ont su enchaîner ( comme il dit ) la fureur ces « anarchistes » .

    Ainsi du département de la Gironde où « le peuple s’y est soumis à la loi , quoiqu’il payât le pain jusqu’à dix sols la livre » . Il poursuit en décrivant la situation à Orléans ville qui demeura calme malgré la disette jusqu’ à l’arrivé de détestables anarchistes qui dénoncèrent l’existence de stocks alimentaires détenus par des spéculateurs.

    Dans cette lettre Brissot propose l’élection d’une nouvelle Assemblée qui devra s’éloigner de Paris . Cette mesure d’éloignement du pouvoir de la capitale révoltée , que n’aurons pas le temps d’appliquer les girondins , sera celle retenue par Thiers en 1871 pour massacrer les communards.

    C’est à ce complot criminel de la bourgeoisie girondine contre le peuple pour anéantir l’élan révolutionnaire en anéantissant la capitale que l’on doit la légende romanesque du fédéralisme girondin .

    Tout cela n’a pas échappé à #Kropotkine qui dans son ouvrage la Grande Révolution en 1909 posera cette question :

    « Mais qui sont ces anarchistes dont Brissot parle tant et dont il demande avec tant d’acharnement l’extermination ? ».

    La réponse qu’il apporte mérite d’être relue entièrement pour son actualité https://fr.m.wikisource.org/wiki/La_Grande_Révolution/XLI et nous ne donnerons ici que quelques extraits significatifs

    « D’abord les anarchistes ne sont pas un parti . Ce sont des révolutionnaires disséminés dans toute la France (...) Ils se sont donnés à la Révolution corps et âmes , ils en comprennent la nécessité , ils l’aiment et ils travaillent pour elle (…)
    Et quand il faut donner un coup de collier , enflammer le peuple et marcher avec lui contre les Tuileries , c’est eux qui préparent l’attaque et combattent dans le rangs (...) Le jour où l’élan révolutionnaire du peuple sera épuisé , ils rentreront dans l’obscurité. Et il n’y aura que les pamphlets remplis de fiel de leurs adversaires pour nous permettre de connaître l’immense œuvre révolutionnaire qu’ils ont accompli . »

    Puisqu’il n’a échappé à personne combien la Révolution française faisait référence dans le mouvement des GJ il n’était plus inutile aujourd’hui de rétablir ces faits historiques , puissent ils nous servir pour comprendre la portée des événements actuels.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • La police déteste tout le monde
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article946

    Depuis le début du mouvement révolutionnaire des gilets jaunes, la presse médiatique s’est emparée de la dégradation de péages, de poubelles en feu, et de vitrines de magasins brisées comme des actes extrêmement violent, faisant le tour en boucle toute la journée. Sur les réseaux sociaux, nous assistons à la casse, pas celles de vitrines ou autres objets, mais à celle d’êtres humains.

    La violente répression policière envers ceux qui manifestent leur mécontentement est monnaie courante. Face à cela les médias ne font pas trop d’éloquence, et l’état non plus.

    Une journaliste France 3 le fît, elle fut vite censurée puis licenciée. Castaner monte aux créneaux, avec son ça « suffit », un ordre certainement, direct de réprimer violemment les manifestants.

    A en voir les images et toutes les arrestations abusives, j’ai pu assister des mes yeux, à un déferlement de lacrymogènes alors que les gens étaient tous simplement rassemblés en fin, en début ou en milieu des manifestations.

    Des les premières fumées, les drapeaux des gauchistes avaient soudainement disparus, et nous nous sommes retrouvés dans une nasse entre des blindés devant, un canon à eaux derrière, des matraqueurs en gilets bleu dans quasiment tous les petites rues. Heureusement les plus rusés des gilets jaunes ont bifurqués pour manifester ailleurs. Moi même et plein de copains en gilets sommes restés là à attendre qu’on nous libère de la place qu’ont souhaitait occuper...

    Nous avons pu voir aussi, des gens de la BAC ou foncer tel des rugbyman minables sur des gilets jaunes, des flash-balls passer très prêt au niveaux de la tête, des jets puissants canon à eaux projeter à terre des gilets jaunes positionnés sur le trottoir ou sur la chaussée, un épais brouillard sur toute l’avenue qui agressait nos bronches.

    Toute cette armada au frais du contribuable bien-sur ! Nos impôts servent à ça, a nous réprimer violemment. Le gouvernement ferait mieux d’utiliser l’argent qu’il gaspille pour un vrai service public digne de ce nom.

    Des hôpitaux ou l’humain serait au centre des intérêts, soignants et soignés, des facultés vraiment gratuites pour tous sans obliger les jeunes à travailler dans des restos minables, pour une chambre universitaire de 10m2, ce qui représente une somme de de importante pour leurs budgets et celui de leurs familles.

    Ne savent-t-ils pas que la dégradation du service public ne fera que renforcer le mouvement des gilets jaunes ?

    Nous pouvons l’affirmer clairement, la police déteste tous le monde, car les lacrymogènes sont pour tout le monde, les coups de bâton aussi. Il est vrai que l’on ne risquera rien si on accepte des conditions de vie très difficiles et dégradantes, si on ne souhaite pas montrer de la solidarité envers autrui et si on ferme les yeux devant de tels agissements de personnes assermentées.

    Chose que nous connaissons depuis trop longtemps, les gilets jaunes ont dit, comme Castaner mais avant lui, « sa suffit », et montrent jour après jour leur détermination !

    Castaner parle de violence mais qui lance des flash-balls dans le dos d’un papy de 75 ans ? Qui met des lycéens à terre les mains croisées derrière le dos ? Qui est armé jusqu’au dents ? Qui pointe son arme ? Qui retire tout les matériels médicaux à des secouristes, venu justement soigner les blessés pendant les manifestations ? La non assistance en personne en danger n’ est-elle pas punissable ?

    Castaner a choisi de lancer ces troupes, afin de réprimer ce mouvement avec toutes les forces disponibles. Les gilets jaunes ont perdu beaucoup, entre les garde à vue abusives, les arrestations, les amendes, les blessés.

    Certains ont même perdus des amis, de la famille, au cœur de la révolte, sur les rond-points, où Castaner a encore décidé d’évacuer ces espaces de luttes par la force. Le gouvernement tape puis veut dialoguer et lancer un grand débat.

    Mais les gilets jaunes ont choisit ces rond points pour débattre et se faire entendre, et n’ont pas attendu le référendum pour s’exprimer. Depuis plusieurs semaines ils pratiquent la solidarité, le partage et l’entraide et l’action directe. Beaucoup savent très bien que ces débat promis et ce referendum, c’est comme la lacrymogène c’est de l’enfumage...

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • De la révolte populaire à la révolution sociale ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article947

    France 2018, quatre décennies de recul de la classe ouvrière , des travailleurs toujours plus pauvres de leurs familles toujours plus méprisées . France Novembre 2018 , la question sociale était donc la grande oubliée. Elle était remplacée par des débats sociétaux menés pas les couches privilégiés , hors de tout souci matériel celles-ci pouvaient se flatter à bon compte de progressisme. Ce progressisme accoucha de Macron . Aux injonctions sociétales, alimentaires , comportementales mais surtout à l’avidité du grand patronat

    Pendant 18 mois des lois ,des « réformes » , et un nombre inqualifiable de règles et de normes furent pondues dans bien plus de sens que les revendications des gilets jaunes , sans que notre bonne bourgeoisie médiatique ne trouve rien à redire à ce catalogue de « réformes » .

    On a tous pu constater la sincérité d’un tel progressisme dans la façon dont la police a traité les lycéens de Mantes la Jolie au moment où le parlement « En Marche » interdisait la fessée. On a tous pu constater ce que valait le féminisme du ministre Shiappa définitivement silencieuse devant les femmes en gilets jaunes tabassées , mutilées , emprisonnées par des sadiques en uniforme.

    En réalité la bourgeoisie avait construit un scénario qui lui donnait le beau rôle , celui de remplacer l’affrontement classe contre classe par celui du progressisme
    contre le populisme , du bien contre le mal. Un scénario dans lequel manger du saucisson , regarder une fille dans la rue, rouler en diesel , fumer dans un lieu public ou parler de bas salaires vous rangeait inévitablement dans le camp des populistes, des criminels ou des fascistes .

    Rien d ’étonnant alors à ce que le mouvement des gilets jaunes ait débuté sous les insultes de la macronie et de ses complices. Le 16 Novembre au soir sur France Info , le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez passera dans l’histoire pour l’imbécile ayant dénoncé comme payé par les patrons le plus fort des mouvements sociaux depuis 1968 .

    17 Novembre 2018, changement de paradigme . En imposant de manifester de façon libertaire , où et quand ils veulent sans déposer ni autorisation , ni parcours , ni SO et sans nommer de chefs . En ayant parlé de vie chère , de fric plus que du RIC. D’avoir fait du bruit, d’avoir applaudit fort et gueuler plus encore, quelque soit leurs prénoms, sexe, âge ou handicap. Tous ensemble les gilets jaunes ont déchiré le scénario qui divisait la population pour la mener vers toujours plus de misère.

    Le 1 Décembre a marqué un autre tournant , par son caractère insurrectionnel cette journée a conduit à un premier rebondissement , ce qu’il est convenu de nommer l’extrême gauche qui quelques jours auparavant calomniait les GJ a dû avaler son chapeau et les rejoindre . Cette évolution confirmait la dynamique que nous avions décrit dans notre premier communiqué du 14 /11/2018 sur notre page facebook (et sur seenthis : https://seenthis.net/messages/736237), nous sommes en présence d’un processus dynamique qui a déjà changé et changera encore.

    Dans ces conditions la question qui est dans tous les esprits est de savoir vers où ira cette révolte populaire qui s’est naturellement auto-organisée ?

    Pour y répondre, remarquons qu’elle s’est autoorganisée autour d’une référence qui est la Révolution Française et cela pour la raison que l’intelligentsia bourgeoise et post moderne a passé quarante ans adéconstruire la mémoire et la visibilité ouvrière, comme nous l’écrivions en 2014.

    Cette perte de la mémoire ouvrière dans un contexte où les chefs syndicaux sont corrompus, où les secteurs stratégiques sont corporatistes (comme on l’a vu pour les routiers ) et où l’essentiel des salariés est atomisé et précarisé , rend difficile le succès d’une grève de masse . Mais comme les causes de cette révolte restent les mêmes , et si aucune mesure politique forte destinée a gagner du temps n’est prise, telle une dissolution de l’Assemblée Nationale, il est ort probable que cette révolte se poursuive à court terme , en règle générale toute dynamique de cette nature ne peut se poursuivre qu’en s’amplifiant . Cela peut se produire sous la forme d’une nouvelle journée insurrectionnelle, à l’image justement de celles de la Révolution Française, auquel cas elle risque d’être plus forte que celle de premier Décembre.

    Ou bien peut être comme cela s’est vu ailleurs en Espagne en 2011 prendre la forme de puissantes marches convergentes des six coins de l’hexagone vers la capitale .

    Évidemment il peut se produire une combinaison de ces possibles . Ce qui est à peu près certain c’est que le scandale de l’ affaire Benalla va confirmer l’idée de faire une cible du palais de l’Elysée avec le risque de renforcer la tendance « putchiste « du mouvement .

    Ajoutons que si l’intermède des fêtes d’année a permis au pouvoir d’exercer une forte répression policière et pénale contre ce qu’il considérait être les plus déterminés des gilets jaunes les reculs qu’il a du entamer , surtout le fait qu’il ait
    rapidement cédé a des revendications salariales dans la police, ne peut qu’encourager les travailleurs mécontents , surtout dans la fonction publique la justice ou l’enseignement à rentrer eux aussi en lutte directe sur leurs revendications avec comme conséquence l’affaiblissement momentané des institutions, dans un cadre où le pouvoir en a le plus besoin pour maintenir son ordre.

    Cette configuration est donc explosive , elle ne manquera pas d’entraîner de spectaculaires convulsions politiques , qui ne seront que des étapes vers un grand changement social si les questions du contenu idéologique et des moyens d’action sont abordées sérieusement, et surtout sans aucuns tabous, par les militants révolutionnaires .

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • Pourquoi être #GJ quand on est Anarchosyndicaliste ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article949

    Depuis le #rond-point d’Ausonne #Montauban 82 (quelques remarques) :

    Pour voir de quoi il retourne, pour dans la durée éprouver le sens de cette mobilisation, pour ne pas, a priori condamner par un jugement péremptoire, cette réaction populaire et non « populiste » ou « poujadiste »... En un mot pour concrétiser la lutte que nous prônons : Solidarité, Emancipation et Autogestion.
    Oui par essence tout regroupement humain montre une richesse dans sa composition et sa complexité. Au rond-point on y voit de tout : âge, sexe - la représentation féminine est sans précédent - , parcours personnels et professionnels variés, des grands exclus en passant par les précaires, smicards et couches moyennes, actifs et retraités en grand nombre.

    Mais tous sont là, debout et existent ; pour beaucoup, c’est une première inscription dans un mouvement social. Et quelle inscription !!!

    Honte aux absents et à ceux qui cassent du sucre et leur plume à, chaque jour, déverser des invectives sur ce mouvement. Peur d’une manipulation de l’extrême droite pour certains. Depuis quand devant ce risque , un militant qui se dit révolutionnaire, prône la posture de la chaise vide pour contrer des manipulations et des instrumentalisations à caractères fascistes et racistes. Oui ici ou là, elles ont pu exister ou existent encore. Mais ce n’est qu’en les confrontant et en les révélant aux yeux de tous que nous les désamorçons.

    Pour l’exemple, en début de mouvement, le fait de donner aux gendarmes des migrants cachés dans une citerne, est révoltant. Se désolidariser en public sur les ronds-points de tels agissements a provoqué discussion et échange sur l’exploitation qui est à l’oeuvre non seulement localement mais planétairement et sur le caractère fasciste de l’acte et de ces auteurs.

    Le fait de mettre en évidence l’absence d’espace d’échanges collectifs sur la gestion du mouvement dans un rond-point, comme des assemblées populaires, révèle des comportements douteux quant à la démocratie directe et par la même nous aide à faire avancer la nécessité de ces assemblées populaires pour l’auto organisation du mouvement. Et à délégitimer une appropriation, par certains, du mouvement, de sa stratégies et de ses actions, en empêchant récupération et manipulation. Oui il fallait y aller et dès le 17 novembre. Huit semaines de lutte ont permis des rencontres, la fraternisation, la libération de la parole, de la solidarité. Apprécier chaque jour le soutien de la population jamais mouvement n’a connu un tel appui.
    Né en 1953 jamais je n’aurai pensé pouvoir vivre un tel « évènement » qui, montre pour ma part, un tel processus révolutionnaire en marche : « L’histoire » jugera. La lutte continue.

    A Montauban le 04.01.19

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • #Gilets_jaunes : qui sont les casseurs ?

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article950

    Critique de la violence et des formes de luttes

    On entend, depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes que des casseurs infiltrent le mouvement. Certains accusent l’extrême droite, d’autres l’extrême gauche et d’autre encore les jeunes de banlieue. Ce terme n’est pas nouveau et puisqu’il possède une définition floue, il peut être utilisé pour un peu tout et n’importe quoi.


    On n’arrive pas vraiment à s’y retrouver, mais une chose est sûre : les casseurs ont pour objectif de tout démolir, de faire triompher la violence et nous faire vivre dans la peur et le chaos. C’est en tout cas ce que disent l’Etat et les grands médias...

    Nous allons aborder par la suite les différentes formes de luttes en exposant certaines de leurs limites puis nous nous pencherons sur un texte exposant différentes formes de violence.

    Nous partirons d’un constat : les injustices présentes dans le système capitaliste ne sont pas nouvelles et certaines existent depuis plusieurs dizaines d’années. Prenons par exemple la répartition des richesses ; nous vivons dans

    « Un monde où 82 % des richesses créées l’an passé ont bénéficié aux 1 % les plus riches de la population. [...] Dans le même temps, les 3,7 milliards de personnes constituant la moitié la plus pauvre de la population mondiale n’ont vu aucune augmentation de leur richesse en 2017. Rien. Zéro. Le monde appartient aux plus fortunés, et il n’y a nulle part où cette injustice est plus criante qu’au travail »,

    selon Winnie Byanyima, directrice générale de l’ONG Oxfam invitée à s’exprimer au World Economic Forum de Davos.

    Les réponses légalement possibles en France pour essayer de réduire les injustices sont les suivantes :

    – Manifester pacifiquement avec parcours, date et heure décidés par des représentants politiques du système : les préfets. Le tout encadré par les forces de l’ordre.
    – Faire du jeu politique. C’est-à-dire participer aux élections ou créer son parti. Cela amène à faire des alliances et des promesses dont le seul but est d’obtenir le pouvoir et non d’agir pour l’intérêt commun. Nous tenons à préciser qu’il est courant que ces alliances ou engagements soient remis en question dès l’objectif atteint, lequel est de remporter les élections. En effet, nous constatons que nous utilisons souvent le pouvoir afin de préserver nos privilèges ou de les augmenter.
    – S’exprimer, dénoncer. Cela passe par signer des pétitions, écrire des livres ou des journaux, passer à la tv ou à la radio, écrire des commentaires sur les réseaux sociaux...
    – Agir en donnant de l’argent ou du temps à des œuvres caritatives.

    La désobéissance civile

    Certains individus estiment que ces solutions légales sont peu efficaces ou trop lentes, et préconisent d’autres formes d’actions pacifiques mais illégales. Cinq éléments sont caractéristiques d’un acte de désobéissance civile : une infraction consciente et intentionnelle, un acte public, un mouvement à vocation collective, une action pacifique et un but, la modification de la règle. Par exemple un blocage de lycéens sur leur lieu de travail pour demander de meilleures conditions d’études.

    Les points critiquables dans la désobéissance civile :

    – Ce n’est que de la communication. La portée peut donc être modifiée par :
    • les médias qui choisiront ou non de relayer l’événement, avec un message qui n’ira pas nécessairement dans le sens que le voudraient les activistes.
    • Les médias qui détruiront ou non l’image que l’on voudrait transmettre ou, au moins, qui amoindriront ou en ridiculiseront l’impact.
    • La société et les idées déjà présentes chez la population (aliénation mentale, sociale, économique) insérées par le tissu social, et surtout par l’influence notable des médias au profit des idéologies (économique et politique, non démocratique) qui les dépassent.

    – Sous couvert de vocation pacifiste, il y aurait une tendance à oublier d’autres actions plus simples pour atteindre l’objectif fixé, en excluant de facto ceux qui ne partagent pas les idées de désobéissance civile.

    – Ce qu’il faut dénoncer dans la vision de Gandhi ou du pacifisme absolu ; c’est qu’il y a pourtant des cas où la désobéissance civile ne fonctionnerait pas. Des cas où les tyrans ou des classes supérieures ne remettront pas en cause leur politique, car ce n’est pas leur intérêt, puisque leur intérêt est tout autre et c’est le leur. Il y a des cas où le système lui-même ne se laisserait pas démettre par des coups de bluff dans la communication pourtant tellement démocratique.

    – Peut-être que la désobéissance civile fonctionnerait dans le meilleur des mondes ou dans une véritable société démocratique, une société sans classe sociale, cependant nous n’en sommes pas encore là. Tant qu’il y a des classes, il y a lutte des classes. Interdire aux classes inférieures de réagir aux violences structurelles, mentales et aux injustices matérielles qu’elles subissent, ce qui est parfois leur seul recours, peut être considéré comme un crime.

    L’action directe violente

    (NDR l’action directe n’est pas nécessairement violente, même si un célèbre groupe à repris cette expression à son compte mais son action de guérilla urbaine n’était pas de l’action directe dans le sens que nous l’entendons)

    Par ailleurs, il existe des individus qui, conscients des limites des autres solutions ou par nécessité d’une réponse rapide, préfèrent s’attaquer directement au problème par l’action violente. Quatre éléments sont identiques à la désobéissance civile, l’élément pacifique étant remplacé par la violence. Aujourd’hui, certains militants s’attaquent aux symboles d’un système capitaliste qu’ils rejettent. Par exemple une banque, un cabinet d’assurance, une agence immobilière, un magasin d’une société du CAC40 (Vinci, Total, Renault, Orange, Chanel...) ou un autre magasin d’une grande société étrangère (MacDo, Starbucks, Nike, Porsche...). Puis il y a ceux qui décident de se protéger en renvoyant les lacrymos, en montant les barricades et en se défendant des forces de répression. D’autres les soutiennent en se masquant également.

    Les points critiquables dans l’action directe violente :

    – Il peut exister d’autres actions plus simples pour atteindre l’objectif fixé, incluant peut-être les adeptes de la non-violence. En effet, certains gilets jaunes se désolidarisent de tout type d’actions violentes.

    – Comme lorsqu’il s’agit de la désobéissance civile, elle peut servir, notamment par son utilisation dans les médias, à stigmatiser des populations, à décrédibiliser la violence et ainsi à cacher les révoltes. C’est pour cela que l’État et des grandes chaînes d’information s’empressent de traiter les militants de casseurs dès la moindre égratignure afin de déformer le message. En effet, l’utilisation du mot casseur et des vidéos de violences en boucle peut faire monter le sentiment d’insécurité.

    – Être mêlé à la foule, ainsi que l’assurance d’une protection de l’anonymat, libère du jugement habituel et peut parfois mener à des actions moins légitimes ou moralement acceptables. C’est le cas d’une personne alcoolisée qui décide de se mêler à la foule et de casser la vitrine de la coiffeuse indépendante.

    – Il peut paraître absurde de vouloir s’attaquer à l’ennemi sur son point fort. En effet, les forces de l’ordre sont nombreuses, bien équipées, entraînées, et défendues par le système qu’ils protègent ; le rapport de force n’est donc pas souvent présent. Notre force est dans le nombre, rappelons que 82 % des richesses créées l’an passé ont bénéficié aux 1 % les plus riches de la population.

    – Enfin, l’action violente permet notamment de justifier plus de répression et de diviser le mouvement.

    Points de vues sur la violence

    Je nous invite à présent à nous pencher sur le texte de Hélder Câmara [1] sur la violence, qui commence ainsi :

    « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. »

    Il est ici décrit un système injuste qui répartit mal les richesses et qui ne se soucie guère de « ceux qui ne sont rien ».

    Cette violence est visible aujourd’hui, sous le quinquennat de Macron à cause de son aggravation continue : augmentation des privilèges pour les riches (retrait de l’ISF, cadeaux fiscaux, suppression de l’exit tax...), mépris de la classe politique envers les travailleurs (monopolisation des décisions affectant la collectivité, insultes du président...), loi asile immigration, etc. Mais cette violence n’est pas nouvelle et les injustices peinent à disparaître.

    Selon Câmara :

    « La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. »

    Casser s’agirait alors d’une résistance à l’oppression d’un système violent trop injuste.

    Il continue ainsi :

    « La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. »

    La quantité de vidéos circulant sur Internet montrant la disproportion de la violence policière en témoigne. Rien ne peut justifier d’enlever un oeil à l’aide d’un projectile de flash-ball, de mutiler à l’aide de grenades, d’utiliser des armes chimiques sur la population, de frapper avec des bâtons...

    Ou encore d’humilier et terroriser 150 lycéens à Mantes-la-Jolie ce 6 décembre 2018.

    Il termine enfin :

    « Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

    En effet, c’est de cette hypocrisie dont se dotent l’État et les grands médias pour pointer du doigt les casseurs comme seuls responsables de la violence.
    Nous tenons à préciser qu’il existe évidement d’autres formes de violences qui ne sont pas abordées ici comme la violence pathologique, la violence naturelle, la cyber-violence, etc.

    Rappelons cependant que nos systèmes politiques actuels se sont construits sur la violence (révolutions de 1789, de 1848, de 1870, résistance de 1945, mai 1968, etc.). De même, certaines formes de réponses violentes mais proportionnées sont couramment admises, par la morale, le droit et selon la doctrine des droits de l’Homme : en cas de légitime défense par exemple, ou d’état de nécessité face à l’oppression d’une tyrannie.

    Il est donc important de ne pas oublier que tous les modes d’action peuvent être efficaces et de ne pas se désolidariser d’une partie du mouvement pour ainsi lutter contre la division, bien que ces différentes réponses au système injuste présentent des failles. Nous invitons également à réévaluer la violence des casseurs sans en faire l’apologie. Nous estimons cependant que dans une vraie démocratie sans représentants ni intermédiaires, l’utilisation de la violence ne sera pas nécessaire.

    Notes
    [1] Hélder Câmara fut un évêque catholique brésilien, qui est connu pour sa lutte contre la pauvreté. Nous tenons à préciser que nous nous opposons à toutes les religions car nous estimons que les religions permettent de justifier l’oppression. Cependant nous ne considérons pas les croyants comme responsables pour la politique de leur Église.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943