Russie-Syrie-Iran. Bisbilles entre alliés
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Réunis dans une conférence sur la Syrie à Paris, la Russie et les Etats-Unis ont publié un communiqué commun, où ils s’engagent à redoubler d’efforts pour trouver une solution politique au conflit ainsi qu’une trêve, au niveau national. Malgré cela, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, est resté prudent. « Ce sont des mots sur une feuille de papier, ce ne sont pas des actes. La Russie s’est engagée à réfréner le régime syrien pour éviter des opérations aériennes dans les zones peuplées de civils, et aussi à travailler avec le commandement au sol pour aider à apporter la stabilité ». L’échec du cessez-le-feu mis en place le 27 février dernier, qui n’avait pu tenir plus que quelques semaines, aura laissé un mauvais souvenir.
Pour autant, la Russie, désireuse d’imposer son tempo dans la crise syrienne, doit faire face à des divergences importantes avec ses alliés iranien et syrien.
D’ailleurs, le télégramme envoyé par Bachar el-Assad à Vladimir Poutine, à l’occasion de la commémoration de la victoire du 9 mai 1945, a, semble-t-il, été plutôt mal perçu par Moscou. Comme il y a quelques mois, le président syrien a déclaré que les combats menés à Alep et ailleurs en Syrie par les forces gouvernementales contre les rebelles visaient la victoire à terme, selon les médias syriens. L’armée syrienne n’acceptera pas moins que « la victoire finale » et « l’écrasement de l’agression » contre les rebelles à Alep en Syrie. Dans son câble au leader russe, Assad n’aurait pas hésité à comparer la bataille d’Alep à celle « héroïque » de Stalingrad. Une vision jusqu’au-boutiste, qui n’aurait pas été au goût du dirigeant du Kremlin. La Russie a, en effet, toujours comme objectif prioritaire d’aboutir à un accord politique. La réponse russe au télégramme sibyllin venu de Damas ne s’est d’ailleurs pas fait attendre.