• Endettement étudiant : une bombe à retardement aux États-Unis | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/350033/endettement-etudiant-une-bombe-a-retardement-aux-etats-unis

    Aux États-Unis, modèle souvent évoqué par ceux qui veulent augmenter les droits de scolarité, l’endettement des étudiants est en train de devenir une bombe à retardement sociale et financière.

    Le total des dettes contractées pour financer des études a récemment dépassé le millier de milliards de dollars (one trillion en anglais). Au même moment, Barack Obama lançait sa campagne en abordant le sujet dans les universités.

    On commence à parler d’une bulle comparable à celle des subprimes, ces prêts hypothécaires à risque, dont l’éclatement avait plongé les États-Unis et le monde dans une grave récession en 2008. Plus du tiers des dettes d’étudiants sont « titrisées », c’est-à-dire regroupées puis cédées à des investisseurs sous forme de produits dérivés. Il y a pour 400 milliards de dollars de SLABS en circulation chez nos voisins du Sud : il s’agit de papiers commerciaux appuyés sur des actifs (PCAA), en l’occurrence des prêts étudiants.

  • Le who’s who interactif du #gouvernement | Guillaume Dasquié
    http://owni.fr/2012/05/17/le-whos-who-interactif-du-gouvernement

    Owni met en ligne le premier trombinoscope interactif du nouveau pouvoir. Cliquez sur cette image et découvrez le C.V détaillé de chaque membre de ce premier gouvernement Hollande. Faites apparaître leurs réseaux d’affinité, selon leurs études, leur ancrage local, leur génération et leur rôle dans la campagne présidentielle. Sans perdre de vue les casseroles et les médailles de chacun. Tout un gouvernement déchiffré.

    #Data #Politique #Pouvoirs #fact_checking #françois_hollande #presidentielle

  • Syriza ou le moment de changer l’Europe | Cédric Durand et Razmig Keucheyan (Libération)
    http://www.liberation.fr/monde/2012/05/14/syriza-ou-le-moment-de-changer-l-europe_818663

    Le succès remporté par Syriza lors des législatives grecques du 6 mai est un événement pour toute l’Europe. Arrivée en deuxième position, cette formation de la gauche radicale est désormais la principale force d’opposition aux politiques de la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) relayées par les partis du centre, gauche et droite réunies. Dans un pays en décomposition accélérée, où s’étend l’ombre délirante des néonazis, elle incarne la seule lueur d’espoir. Face à la dégénérescence de l’Europe néolibérale, c’est par Athènes que passe aujourd’hui l’alternative. Source : Libération

  • François Hollande : premiers discours.
    http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/16/francois-hollande-premiers-discours-ii.html

    Une véritable analyse des prises de position récentes de François Hollande paraît d’autant plus indispensable, qu’un secteur des médias adopte une position clairement apologétique et peu propice au réel débat. Dans son discours sur Jules Ferry, Hollande s’éfforce d’opérer une séparation entre la logique du colonialisme et celle des institutions de la République de la même époque. Malheureusement, une telle séparation n’est pas possible, l’expansion coloniale ayant constitué la véritable « grande entreprise » de cette République jusqu’à aboutir à la « revanche » de la première guerre mondiale.

  • VOUS AVEZ DIT CHÔMAGE DES FEMMES ?
    par Christiane MARTY, membre du bureau de la Fondation Copernic et du Conseil scientifique d’Attac
    http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article478

    La publication des chiffres du chômage est régulièrement commentée dans les médias. Tout aussi régulièrement, les analyses se concentrent sur l’évolution du chômage des jeunes, des seniors ou du chômage de longue durée, catégories effectivement sensibles. Mais qui parle du chômage des femmes ? Il est pourtant plus fort que celui des hommes, quelles que soient les tranches d’âge. Si, du fait de la crise qui a d’abord touché le secteur de l’industrie, le chômage des femmes a momentanément été rattrapé par celui des hommes en 2009, il a depuis 2010 repris sa première place. La tendance est identique en Europe. Les dernières données d’Eurostat publiées en novembre 2011 établissent le niveau de chômage de la zone euro à 10,3 %. « Le chômage affecte d’abord les jeunes et les seniors », relèvent unanimement les médias. Pourtant, comme d’habitude, il affecte de manière encore plus dure les femmes sans que cela ne suscite le moindre commentaire. Le taux moyen de 10,3 % se décline en 10,6 % pour les femmes et 10,0 % pour les hommes, soit 0,6 point d’écart en défaveur des femmes. Un écart similaire, voire plus fort, se retrouve dans tous les pays les plus touchés par le chômage et la crise : 0,5 point en Espagne pour un taux de chômage global de 22,8 %, ou 0,7 point au Portugal (chômage de 12,9 %) ou encore 1,5 point en Italie. En France, l’écart entre femmes et hommes est de 1,2 point et le chômage se situe à 9,8 % en moyenne. C’est en Grèce que le « surchômage » des femmes atteint un véritable record avec 6,6 points d’écart !

    Concernant les jeunes, les commentateurs attirent notre attention, à juste titre, sur le plus fort chômage des moins de 25 ans. Dernièrement, il a atteint 48,9 % en Espagne et 45,1 % en Grèce. Mais on oublie de dire que le chômage des jeunes femmes grecques se hisse au record absolu de 52,3 %, soit… 12,9 points au dessus de celui des jeunes hommes ! En France, le surchômage des jeunes femmes n’est, en comparaison, « que de » 3,1 points avec un niveau se situant à 25,9 %. Situation plus qu’anormale car les jeunes filles sortent depuis plusieurs décennies plus diplômées du système scolaire que les hommes et devraient donc rencontrer beaucoup moins de difficultés d’insertion sur le marché du travail.

  • Alan #Turing's Second World War research papers released online
    http://www.nationalarchives.gov.uk/news/705.htm

    To commemorate the centenary of of Alan Turing’s birth, GCHQ (Government Communications Headquarters) has released two of his mathematical research papers, believed to have been written at Bletchley Park during the Second World War, to The National Archives. These records are now available to download.

    #crypto #mathématiques #histoire #informatique #recherche

    • Ils essaient de récupérer l’argent qu’ils ont dépensé pour numériser les documents. Ce n’est donc pas tellement un problème de droit d’auteur mais une idée de l’état qui doit fonctionner comme une entreprise privée qui pose problème.

      Our fees
      http://www.nationalarchives.gov.uk/legal/our-fees.htm

      Charging for digitised copies of paper records

      Digitising paper records is costly, and normally involves additional cataloguing and transcription work to ensure that the records are searchable. When we decide to digitise a collection of records, we either work with commercial and academic publishing partners or we do the work ourselves and make digital copies available to download from our website through Discovery.

      Digitised records on our website are always free to search but a charge generally applies to view the full transcription or download digital copies.
      Where digitised records are available to download free of charge, it will usually be for one of the following reasons:

      the digitisation was funded by a non-commercial partner (for example, conscription appeals)
      they are newly released files which are digitised and made available free for a month (for example, annual file releases)
      the digitised records were captured in bulk from microfilm in a way which means that they are available for researchers to browse but are not searchable without further detailed cataloguing. We have also digitised a number of finding aids, which are available free of charge
      .

      Government Licence v2.0.
      http://www.nationalarchives.gov.uk/doc/open-government-licence/version/2

      About the Open Government Licence

      The Controller of Her Majesty’s Stationery Office (HMSO) has developed this licence as a tool to enable Information Providers in the public sector to license the use and re-use of their Information under a common open licence. The Controller invites public sector bodies owning their own copyright and database rights to permit the use of their Information under this licence.

      The Controller of HMSO has authority to license Information subject to copyright and database right owned by the Crown. The extent of the Controller’s offer to license this Information under the terms of this licence is set out on The National Archives website.

      This is version 2.0 of the Open Government Licence. The Controller of HMSO may, from time to time, issue new versions of the Open Government Licence. If you are already using Information under a previous version of the Open Government Licence, the terms of that licence will continue to apply.

      These terms are compatible with the Creative Commons Attribution License 4.0 and the Open Data Commons Attribution License, both of which license copyright and database rights. This means that when the Information is adapted and licensed under either of those licences, you automatically satisfy the conditions of the OGL when you comply with the other licence. The OGLv2.0 is Open Definition compliant.

      UK Government Licensing Framework
      http://www.nationalarchives.gov.uk/information-management/uk-gov-licensing-framework.htm

      #uk_government_license

  • Cartographie Elections présidentielles en France

    A consulter absolument ce remarquable travail cartographique du géographe Philippe Waniez, créateur du logiciel de cartographie « Philcarto »

    Les cartes représentent les résultats des élections au niveau des 36 500 communes métropolitaines, ce qui est tout à fait remarquable. Les départements sont très hétérogènes sur le plan sociopolitique… D’où l’intérêt des communes. Les cartes par départements gomment ces subtilités.

    Des fichiers pdf téléchargeables (en bas de la page) permet de zoomer sur une région d’intérêt particulier.

    http://coucoucarto.free.fr/Presid_2012_cartes_Internet/Elections_Presidentielles_France.html

  • #Prison : le fond de l’enfer
    http://www.sinemensuel.com/grandes-interviews/thierry-levy-prison-le-fond-de-lenfer

    Oui, et là on remonte aux origines de la prison, qui est une institution assez récente puisqu’elle a à peine plus de deux siècles. Alexis de Tocqueville, qui était plutôt plus favorable à l’Ancien Régime qu’à la Révolution, s’est rendu aux États-Unis. Il est revenu avec le fameux livre sur la démocratie en Amérique et il a écrit un livre sur l’administration pénitentiaire et le système péniten­tiaire américain. Il est allé là-bas en se disant que c’était un pays jeune, neuf, qui allait faire tous ses efforts pour améliorer les condamnés. Et il est revenu en disant : « La prison, ça ne marche pas. » L’idée qu’une fois entre quatre murs, le prisonnier réfléchit la tête entre les mains, se dit qu’il a commis une faute grave, demande pardon au ciel et prend conscience de ce qu’il a de bon en lui et peu à peu est accessible à d’autres approches est complètement inefficiente. Quand quelqu’un a commis un acte d’une gravité telle qu’il est exclu de la société, la seule chose qui fonctionne, c’est une véritable manifestation inattendue d’affection.

  • Comment la machine universelle a bouleversé notre société
    Du 2 au 4 juillet 2012, ENS de Lyon
    http://www.turing2012.fr

    Les travaux d’Alan Turing ont une influence remarquable sur les mathématiques, sur l’informatique (au sens calcul et science), sur la morphogénèse, l’intelligence artificielle et la philosophie. Le 23 juin 2012 est l’anniversaire du centenaire de sa naissance.

    Et sur le même site :
    http://www.turing2012.fr/?p=530
    Une machine de Turing réelle

    Une équipe de 8 étudiants en première année de master au sein de département d’informatique (DI) de l’ENS de Lyon (Elie GEDEON, Anael GRANDJEAN, Thomas LAMBERT, Yannick LEO, Thomas LEVENTIS, Robin PERROTIN, Etienne PYCIRCAN & Florent ROBIC) ont réalisé une machine de Turing entièrement mécanique. On ne parle pas ici de simuler une machine de turing car il est en effet très aisé de simuler une machine de Turing sur un ordinateur moderne. Il est bien question ici de relever le défit d’en construire une qui soit purement mécanique. Ce fabuleux défi a été relevé en utilisant uniquement des éléments du jeux de construction LEGO™ : brique, engrenage, bielle, vérin pneumatique…

  • L’Inspection du #travail française tiers-mondisée
    http://www.actuchomage.org/2012051220782/Mobilisations-luttes-et-solidarites/linspection-du-travail-francaise-tiers-mondisee.html

    Aujourd’hui, l’Inspection du travail française est totalement paralysée, ses agents sont malades de stress. La révision générale des politiques publiques l’a mise à bas.

    C’était la volonté de nos gouvernants : accentuer la dérégulation du travail qui s’opère déjà au niveau européen, dans le bâtiment notamment. Le secteur de l’aide à domicile occupe également des milliers de salariés dans des circonstances parfois effrayantes, tant au niveau des conditions de travail que de la durée du travail et de la rémunération. Le travail au noir est toujours un sport national et l’Etat n’a jamais agit réellement pour le faire disparaître. Il promulgue des lois qui ne sont pas appliquées sur le terrain : dans certains établissements de restauration saisonnière, les serveurs font facilement 50 heures de travail hebdomadaires en saison, payées 35 !

    Les condamnations pénales sont inexistantes ou très insuffisantes. Parfois même, ce sont les procureurs de la République eux-mêmes qui fustigent les inspecteurs du travail lors des audiences en les accusant de déranger les services (restauration) et la bonne marche de l’entreprise !

    En brimant et en méprisant ses #fonctionnaires, l’Etat français s’est amputé volontairement de ses yeux, de ses oreilles, de ses bras et jambes sur le terrain du travail. Il a délaissé les salariés en prônant toujours moins de réglementation sociale, alors que celle déjà existante n’est pas appliquée.

  • Pierre Merle : « Plus l’offre est diversifiée, plus les logiques de choix des parents sont stimulées, plus la ségrégation scolaire augmente » (Observatoire des inégalités)
    http://www.inegalites.fr/spip.php?article1591

    Il faut mener une politique exactement contraire à celle menée sur les dix dernières années. Il ne faut pas différencier l’offre pédagogique mais au contraire la rendre plus homogène. Plus l’offre est diversifiée, plus la concurrence entre établissements est accentuée, plus les logiques de choix des parents sont stimulées, plus la ségrégation scolaire augmente. Il faut casser ce cercle vicieux qui aboutit à la constitution d’établissements ghettos. Pour revenir à plus de mixité sociale, il est indispensable de réduire les écarts d’offre scolaire et de revenir sur le modèle de la concurrence inter-établissement. (...) Source : Observatoire des inégalités

  • Leur dernière oeuvre | La boite verte
    http://www.laboiteverte.fr/leur-derniere-oeuvre
    Ce Tumblr http://endpiece.tumblr.com rassemble la dernière oeuvre réalisée par des artistes célèbres avant leur mort, en voici quelques exemples.

    Jean-Michel Basquiat (1960–1988). Riding with Death, 1988.

    Commentaire de dub :

    Une exposition avait déjà fait l’objet du même thème : http://fluctuat.premiere.fr/Diaporamas/Les-artistes-et-leur-derniere-oeuvre-3166196 Et apparemment il ne sont pas d’accord sur le dernier Marcel Duchamp :)

  • Ces branchés qui débranchent
    http://www.lemonde.fr/style/article/2012/04/27/ces-branches-qui-debranchent_1691531_1575563.html

    « Les gens se demandent pourquoi des professionnels de la Silicon Valley, dont certains de Google, qui semblent devoir beaucoup à l’industrie informatique, envoient leurs enfants dans une école qui n’utilise pas d’ordinateurs » (...) Pour apprendre à écrire, il est important de pouvoir effectuer de grands gestes. Les maths, ça passe par la visualisation dans l’espace. L’écran gêne l’enseignement. Il diminue les expériences physiques et émotionnelles."
    (...)
    Richard Stallman, le gourou du logiciel libre, explique qu’il travaille désormais déconnecté. « La plupart du temps, écrit-il sur son site, je n’ai pas Internet. Une ou deux fois par jour, parfois trois, je me connecte pour envoyer et recevoir mes courriels. Je relis tout avant d’envoyer. » Se déconnecter est devenu un acte volontaire.
    (...)
    « Les gens sentent que ça ne va pas : 90 % de leur temps de travail passe dans les mails, chez eux on envoie des SMS à table »
    (...)
    Tout comme Pierre Desproges ironisait il y a vingt ans sur l’ouvrier de droite en costard qui croisait son patron de gauche en jean, avoir son téléphone posé sur la table n’est plus un attribut de pouvoir. S’extraire de l’exposition aux écrans est devenu un marqueur du luxe. « Certains ont le pouvoir de se déconnecter et d’autres ont le devoir de rester branchés, écrit le sociologue Francis Jauréguiberry, qui dirige actuellement une recherche sur le sujet. Les nouveaux pauvres des télécommunications sont ceux qui ne peuvent pas échapper à l’obligation de répondre immédiatement, et qui doivent donc vivre dans l’urgence et dans l’interpellation continue. Les nouveaux riches, au contraire, sont ceux qui ont la possibilité de filtrer et d’instaurer de la distance vis-à-vis de cette interpellation. »
    (...)
    AUJOURD’HUI, LES FOYERS SANS TÉLÉVISION sont plutôt aisés (51 % sont des CSP+, 19,4% des CSP-) tandis que les foyers qui possèdent plus de deux télés sont surtout des CSP- (43 % sont des CSP- et 30 % des CSP+). L’accès à Internet et le smartphone prennent-ils la même direction ?

    #téléphone #télévision #internet #shabbat via @lazuly

    • Les nouveaux pauvres des télécommunications sont ceux qui ne peuvent pas échapper à l’obligation de répondre immédiatement, et qui doivent donc vivre dans l’urgence et dans l’interpellation continue. Les nouveaux riches, au contraire, sont ceux qui ont la possibilité de filtrer et d’instaurer de la distance vis-à-vis de cette interpellation.

      Ce n’est pas très étonnant (et je n’apprends pas grand chose) mais c’est très intéressant.

      C’est comme l’écologie et le retour à la terre, les espaces protégés et les maisons « rustiques », « folkloriques », etc. C’est un truc de riche qui a le temps et l’argent de reconstituer en faux des choses qui ont existé en vrai dans une autre époque.

      #Bernard-Charbonneau avait écrit de très bonnes pages à ce sujet dès le début de l’#écologie-politique. Cela correspond parfois quasiment mot pour mot...
      Ce n’est donc qu’un avatar de plus de la même mécanique.

      Dans l’état actuel de l’homme, il n’y a pas de critères plus sûr de la civilisation industrielle que le « sentiment de la nature » - car il n’est pas encore devenu raison. Les progrès de l’un suivent rigoureusement ceux de l’autre, en même temps que celui-ci ouvre la voie à celle-là. En matière de nature, la seconde société industrielle [la société industrielle des loisirs naturisés] est encore plus exigeante que la première. L’âge du plastique aime la « belle matière », la pierre nue ou les bois mal équarris, et nous les conservons au xylophène. Amateurs d’art brut, nous ornons notre living de souches ou de cailloux qui ne sont plus des objets d’art mais des jeux de la nature. A la pureté, mécanique ou chimique, des produits industriels, nous préférons l’impure pureté du vivant. Nous salons nos mets avec du sel gris, et nous mangeons du « pain paysan » cuit au feu de bois et non au mazout ; mais depuis qu’il n’y a plus de campagne c’est à Paris qu’il faut le chercher. Riches, nous payons très cher le luxe de la pauvreté : les paniers, les pots, la bure fabriqués à la main.

      Au prolétariat tout ce qui est neuf, net et verni ; à l’ « Elite » tout ce qui est vieux, rugueux, écaillé. Comme nos bourgeois collectionnaient les vieilles armoires de leurs métayers, nos industriels s’installent dans leurs « fermettes » : si l’évolution continue l’ancienne maison du pauvre vaudra plus cher que la villa du riche.

      Le Jardin de Babylone , #Encyclopédie-des-nuisances

    • C’est rigolo ça fait plus de 10 ans que je vois des ami-e-s, des connaissances, suivre ce genre de chemin : dire « stop », arrêter internet, le téléphone, en avoir marre d’être toujours joignable, toujours à l’affut, connecté. Je pense que surtout pour les gens comme nous, qui discutons sur IRC depuis des dizaines d’années, sommes habitués à toute cette communication permanente, en permanence on a ce « risque » de ne plus supporter (pourquoi ?) et de tout arrêter, ce qui serait pour la plupart problématique, car on a aussi un métier « connecté ».

  • Fichier géant : le cadeau de départ de Claude Guéant
    http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/guerric-poncet/fichier-geant-le-cadeau-de-depart-de-claude-gueant-10-05-2012-1460063_506.ph

    Le ministre de l’Intérieur a fait paraître au Journal officiel du 8 mai le décret d’application d’une des mesures phares de la Loppsi 2, le « fichier d’analyse sérielle ». Derrière cette dénomination barbare se cache une véritable arme atomique contre la vie privée, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’exploiter ensemble toutes les données dont disposent l’État et ses services sur un individu. Cela inclut les données qui peuvent être réclamées à des entreprises, par exemple l’ensemble de l’activité sur Facebook, les communications par email, les sites web consultés depuis un abonnement à Internet, etc.

    #Loppsi #fichage

  • La grande imposture des « guerres humanitaires »

    http://www.globalpolicy.org/international-justice/general-articles-on-international-justice/51568-the-fraud-of-qhumanitarian-warsq.html?itemid=id#261

    The Fraud of “Humanitarian Wars”

    In this talk, Glenn Greenwald argues that “humanitarian intervention” has been used historically to justify war, and that proponents are naïve to think military intervention could control and resolve complex conflicts. Humanitarianism has justified the US invasion of Iraq to “free” oppressed Iraqis, Gaddafi’s support of violent militias, and Hitler’s campaigns to “liberate” Germans from oppressive rule in Lithuania and Ukraine. While people under oppressive regimes may benefit from outside intervention, the ripple effects of a “humanitarian” war, such as in Libya and Iraq, show that no foreign military intervention is authentically humanitarian.

    By Glenn Greenwald

    May 2, 2012

  • Une carte de la diversité ethnique à New York. très très intéressante approche.

    http://www.wnyc.org/blogs/wnyc-news-blog/2012/may/08/micropolis-tour-new-yorks-most-homogenous-neighborhood/?token=39e514dc3d4933b2cad60977d660bdf7&content_type_id=26&object_id=207269

    Micropolis: A Look at the Least Diverse Neighborhood in the City
    Tuesday, May 08, 2012 - 04:00 PM

    By Arun Venugopal

    Brooklyn, known for its multitude of ethnic enclaves, also has the distinction of being home to the city’s least diverse neighborhood.

    All 1,488 residents of this section of Midwood, Brooklyn, classified themselves as white during the recent census, data shows. Of all the census tracts in New York City — 2,168 — it is the only one with a 100 percent homogenous population.

    Although all residents consider themselves white, five of them additionally classified themselves as Hispanic, which is not a racial but ethnic classification.

    In a city historically known for its diversity, the eight-square blocks of Midwood — bound by Avenues K and M and 23rd and 27th streets — that comprise census tract number 36047075400 unique. It is also one of the city’s largest Jewish neighborhoods.

    The streets of the city’s least diverse neighborhood are leafy and dotted with mid-sized homes and mansions with lush lawns. The main subway stop is Avenue M on the Q train. The street is lined with kosher bagel shops and travel businesses catering to people destined for Israel.

    “We have no problem selling homes in this area,” said Steve Epstein, a 71-year-old retired teacher who once served as the head of the neighborhood association.

    He said “there’s no discrimination” against non-Jews in the neighborhood, but others are less likely to feel comfortable living in the neighborhood.

    Epstein, who also runs the nearby Zionism Museum, said residents include doctors, teachers, tradesmen and rabbis.

    The city’s average household size is 2.58, according to the Department of City Planning.

    In some orthodox Jewish strongholds, like Borough Park, it’s more like 3.6. But here, it’s even higher — 3.9 people per household.

    Quite a few of those kids can be found playing basketball on this Friday, right before getting ready for the Sabbath.

    “What do we say in this neighborhood?” Epstein asks one group of boys, all of them wearing yarmulkes.

    On cue, the boys shout “Am Yisrael Chai!” The Jewish people live.

    Some of the boys are cousins, and their fathers, standing nearby, say proximity to family is a big reason for living in the neighborhood.

    That, and the fact that a handful of synagogues are within walking distance, says Epstein, adding that orthodox Jews don’t drive anywhere on the Sabbath.

    Chaim Deutsch founded a civilian police force in the neighborhood in the early 90s, and claims the block is “the safest block in the nation.”

    The NYPD and FBI couldn’t confirm.

  • [SMOLNY...] FERRIER Michaël : Fukushima - Récit d’un désastre
    http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=1559

    « De retour à Tokyo. [...] De nouveaux mots ont fait leur apparition, ils se répandent dans les airs et sont sur toutes les lèvres comme des molécules tueuses. Au menu, une orgie de particules, aux noms poétiques et grotesques à la fois : césium, trinitium, stontium ... Des produits de fission (iode, zirconium, molybdène), des produits gazeux (tritium, xénon, krypton), des isotopes variés et des émetteurs radiotoxiques. [...]

    Mon préféré : le niobium 95. C’est un métal brillant gris et ductile qui prend une couleur bleutée lorsqu’il est exposé à l’air, m’apprend le dictionnaire. Le niobium 95 est utilisé en alliage avec le zirconium pour les enveloppes de barres de combustible utilisées dans les réacteurs nucléaires. Hautement toxique, évidemment. [...]

    Encore plus drôle : on annonce que les trente-quatre-mille enfants de Fukushima vont tous être équipés de dosimètres à la rentrée, pour vérifier que, même si tout va bien comme ils disent, ils ne recevraient pas quelques doses de vitamine un peu excessives. Ceux de la préfecture de Chiba - un peu plus au sud, et qui touche celle de Tokyo - doivent porter des chapeaux, se laver les mains et faire des gargarismes régulièrement ! Et pendant ce temps, un peu partout dans le monde, de savants experts appointés discutent pour savoir s’il faut ou non sortir du nucléaire. [...]

    Travaillez, braves gens ! Rentrez dans le rang. Laissez-nous faire, on s’occupe de tout. Et puis le soir, rentrez chez vous. Confinez-vous ! [...] Il ne faut pas croire qu’on ne nous dit rien pourtant. Bien au contraire : à la télévision, dans la presse écrite, sur les ondes et sur internet, on est abreuvés d’informations. C’est un flot de données aussi déferlantes que le tsunami : pour le commun des mortels, elles ne veulent évidemment rien dire mais même les spécialistes peinent à leur donner un sens. [...]

    Microsieverts, millisieverts, becquerels, rads et rems, röntgens, on jongle avec les unités de mesure et on n’y comprend plus rien. Un jour, le taux d’iode radioactif dans la mer est 3355 fois la limite légale. Le lendemain, 4835 fois. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? [...] Comme l’écrit un titre délicieux du Nouvel Observateur : « La situation est préoccupante pour les poissons. » [...]

    Mais le plus sûr moyen d’escamoter l’information n’est pas de la taire : c’est de la rendre publique en même temps qu’un millier d’autres ... »

    (Cf. pages 189/ 191, 196/ 197, 201)

  • Se défendre, inédit de Michel Foucault
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6191

    1- Evitons d’abord le problème ressassé du réformisme et de l’anti-réformisme. Nous n’avons pas à prendre en charge les institutions qui ont besoin d’être transformées. Nous avons à nous défendre tant et si bien que les institutions soient contraintes de se réformer. L’initiative doit donc venir de nous, non pas sous forme de programme mais sous forme de mise en question et sous forme d’action.

    2- Ce n’est pas parce qu’il y a des lois, ce n’est pas parce que j’ai des droits que je suis habilité à me défendre ; c’est dans la mesure où je me défends que mes droits existent et que la loi me respecte. C’est donc avant tout la dynamique de la défense qui peut donner aux lois et aux droits une valeur pour nous indispensable. Le droit n’est rien s’il ne prend vie dans la défense qui le provoque ; et seule la défense donne, valablement, force à la loi.

    3- Dans l’expression « Se défendre », le pronom réfléchi est capital. Il s’agit en effet d’inscrire la vie, l’existence, la subjectivité et la réalité même de l’individu dans la pratique du droit. Se défendre ne veut pas dire s’auto défendre. L’auto-défense, c’est vouloir se faire justice soi-même, c’est-à-dire s’identifier à une instance de pouvoir et prolonger de son propre chef leurs actions. Se défendre, au contraire, c’est refuser de jouer le jeu des instances de pouvoir et se servir du droit pour limiter leurs actions. Ainsi entendue, la défense a valeur absolue. Elle ne saurait être limitée ou désarmée par le fait que la situation était pire autrefois ou pourrait être meilleure plus tard. On ne se défend qu’au présent : l’inacceptable n’est pas relatif.

    4- Se défendre demande donc à la fois une activité, des instruments et une réflexion. Une activité : il ne s’agit pas de prendre en charge la veuve et l’orphelin mais de faire en sorte que les volontés existantes de se défendre puissent venir au jour. De la réflexion : se défendre est un travail qui demande analyse pratique et théorique. Il lui faut en effet la connaissance d’une réalité souvent complexe qu’aucun volontarisme ne peut dissoudre. Il lui faut ensuite un retour sur les actions entreprises, une mémoire qui les conserve, une information qui les communique et un point de vue qui les mettent en relation avec d’autres. Nous laisserons bien sûr à d’autres le soin de dénoncer les « intellectuels ». Des instruments : on ne va pas les trouver tout faits dans les lois, les droits et les institutions existantes mais dans une utilisation de ces données que la dynamique de la défense rendra novatrice.

    #Michel_Foucault

    • Il aurait quand même 86 ans l’animal... Et vu que les cafards sont à Montreuil et que son appart était dans le XVe, je pense plutôt qu’il aurait fait des choses à la CIP...
      Bon, serait-il passé dans les nouveaux locaux ? C’est ça la question.
      Tout en se demandant, aussi, s’il n’aurait pas retourné sa veste comme l’autre chien d’Ewald...

  • Les Touaregs : un exil perpétuel ? - Afrik.com
    http://www.afrik.com/article25529.html

    Les Touaregs : un exil perpétuel ? Interview de Mohamed Mahmoud Sidi, président de l’Organisation pour l’assistance aux enfants malades et en situation difficile (OAEMSD)

    dimanche 6 mai 2012 / par Intagrist El Ansari

    Le 17 janvier 2012 éclatait de nouveau une rébellion Touareg dans le Nord-Est malien. Cette révolte est déclenchée par des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), issus du régime déchu de Khadafi. Ces derniers sont rentrés au Mali très lourdement armés. Ce mouvement réclamant l’autonomie politique d’un territoire dénommé l’Azawad, - la partie nordique de l’actuel Mali - enchaîne des succès militaires face à l’Armée Malienne. Les rebelles allaient deux mois plus tard, le 22 mars, provoquer indirectement un coup d’Etat au Mali.

    Le 6 avril, le MNLA proclame l’indépendance de l’État de l’Azawad. Cette proclamation, « unilatérale », est rejetée par la communauté internationale. Mais le mouvement Touareg dit trouver ainsi une solution définitive au conflit qui oppose le Nord et le Sud du Mali depuis l’indépendance de ce pays, en 1960. Avec une première révolte en 1963, puis celle de 1990, et de 2006.

    En 2012, le conflit atteint des proportions aux conséquences humanitaires assez inquiétantes. En effet, ces affrontements, entre rebelles et militaires provoqueront l’exil de 210 000 personnes, déplacées internes et réfugiés dans les pays frontaliers du Mali. Ils sont environ 70 000 à être arrivés depuis trois mois en Mauritanie. Comme en 1990, ils sont partis femmes, enfants et hommes, en laissant tout derrière eux. Les exilés sont installés dans des campements humanitaires à l’extrême Sud-Est mauritanien. Là où le vent, la chaleur, la soif et les épidémies se traduisent par une sécheresse aussi rude que la vie désertique.

    Pour faire le point sur la situation de ces réfugiés, nous rencontrons le responsable d’une ONG mauritanienne, la première organisation humanitaire à avoir apporté une aide en direction des réfugiés qui ont fuit le Nord-Mali.

    Mali Touaregs Sahel Conflits

  • Front national : mêmes causes, mêmes effets... - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-05-02-Front-national-memes-causes-memes-effets

    Billet de Frédéric Lordon.

    Portant à toutes les erreurs d’analyse ceux qui étaient trop disposés à prendre leur désir pour la réalité, l’« anomalie » du scrutin de 2007 demande donc bien plutôt à être reconsidérée comme une occurrence de plus d’une régularité politique de longue période — mais celle-là même qu’aucune des certifiées élites ne voudra admettre, ni seulement voir. Car sans discontinuer depuis 1995, le corps social, quoique se dispersant entre des offres politiques variées, n’a pas cessé de manifester son désaccord profond avec le néolibéralisme de la mondialisation et de l’Europe Maastricht-Lisbonne ; et avec la même constance, le duopole de gouvernement, solidement d’accord, par delà ses différences secondes, sur le maintien de ce parti fondamental, n’a pas cessé d’opposer une fin de non-recevoir à ce dissentiment populaire. La montée du FN n’est pas autre chose que le cumul en longue période de ces échecs répétés de la représentation, le produit endogène des alternances sans alternative qui pousse, assez logiquement, les électeurs à aller chercher autre chose, et même quoi que ce soit, au risque que ce soit n’importe quoi.

    • Le déplaisir, voilà précisément l’affect à laisser à sa place autant que possible quand il est tant soit peu question d’analyse politique. Et jamais peut-être la dégrisante maxime spinoziste n’aura été plus nécessaire, qui appelle à « ne pas rire, ne pas déplorer, non plus détester, mais comprendre ». Sinon la suspension complète du jugement, du moins sa trempe est en l’occurrence d’autant plus requise que, d’un racisme l’autre, la démission à comprendre le racisme tout court a le plus souvent pour terminus le racisme social : affreux, sales et méchants — on imagine sans peine les effets politiques qu’il est permis d’attendre d’un viatique intellectuel de pareille minceur, et l’on notera au passage la symétrie tropologique de ces deux cousins opposés, l’un comme l’autre démarrant du même pas : « à la fin, ça suffit, il faut bien appeler un chat un chat », soit : « les électeurs du FN sont des gros cons » exactement comme « les arabes sont trop nombreux ».

    • Alors très bien, prolongeons les tendances : un FN resplendissant, une droite désormais accrochée à ses basques, un Front de gauche sans doute sorti des limbes mais au début seulement de son parcours, un PS frappé de stupeur à l’idée qu’on puisse objecter quoi que ce soit de sérieux à l’Europe libérale et à la mondialisation, un chœur de précepteurs éditocratiques-experts obstiné à le conforter dans cette sage restriction (comme en témoigne incidemment le délire haineux dont a fait l’objet la campagne de Mélenchon, engagé à poser les questions qui ne doivent pas être posées)… On cherche la maxime qui, toutes choses égales par ailleurs, permettrait d’éclairer par anticipation la situation politique de 2017. Et facilement on trouve : mêmes causes, mêmes effets.

      #ça_remonte_le_moral

    • Intrat Lionel Jospin, élu non seulement par la disgrâce de Chirac (Alain Juppé) mais aussi pour avoir tenu le discours susceptible de rencontrer les attentes populaires, à savoir : arrêt des privatisations, notamment celle de France Télécom, et engagement solennel à ne valider le Traité d’Amsterdam qu’à satisfaction de trois conditions catégoriques (l’instauration d’un gouvernement économique pour contrebalancer le pouvoir de la BCE, une orientation de politique monétaire qui écarte les aberrations de « l’euro fort », et une réorientation des traités économiques dans le sens de la croissance). Comme on sait France Télécom finira privatisée — le bilan du gouvernement Jospin en cette matière surpassant même celui de son prédécesseur Balladur. Quant aux trois conditions sine qua non, il ne faudra pas quinze jours pour qu’elles soient abandonnées à quelques oblats rhétoriques qui n’engagent à rien, le « pacte de stabilité » devenant « pacte de stabilité et de croissance », avec les mirifiques effets que l’on sait.
      [...]
      On ne saurait que difficilement reprocher aux électeurs du FN d’être incapables de rapporter leurs misères sociales à l’article 63 (liberté de mouvements des capitaux) ou aux articles 123 (interdiction du financement des déficits par la Banque centrale européenne) et 126 (déficits excessifs) du Traité de Lisbonne, ou à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou au comité de Bâle qui en sont pourtant les causes réelles mais abstraites, et surtout lointaines — à défaut de quoi, comme on sait, la déflection du mécontentement peut élire n’importe quel fait comme cause prochaine (et dernière) : par exemple des Arabes vus à la télé… C’est lorsque ceux à qui il appartiendrait d’établir les connexions réelles des causes et des effets commencent à manquer à leurs devoirs, par la dénégation, ou pire encore par la diversion, que le débat politique prend un mauvais tour.

    • On ne reconnaît pourtant jamais si bien la surdité politique qu’à son empressement à certifier qu’elle a « bien entendu le message » et que « les Français ont envoyé un signal fort ». Il faut croire que la force adéquate du « signal », désormais, ne devrait pas viser en dessous du coup de fourche pour que « le message soit entendu » pour de bon. En attendant, de secousse en secousse, le FN fait sa pelote, et toujours pour les mêmes raisons, celles de la protestation antilibérale constamment réaffirmée, et du déni qui lui est constamment opposé. Il faut donc vraiment des œillères pour ne pas voir, ou ne pas vouloir voir, la régularité granitique qui conduit la vie électorale française : quand l’orthodoxie néolibérale pressure les salaires, dégrade les conditions de travail, précarise à mort ou jette au chômage, quand elle détruit les services publics, abandonne les territoires par restriction financière, menace la sécu et ampute les retraites, toute proposition de rupture reçoit l’assentiment, toute trahison grossit le ressentiment, tout abandon du terrain nourrit le Front national [2].

  • La souffrance du lepéniste | Pierre Tevanian (Les mots sont importants)
    http://lmsi.net/La-souffrance-du-lepeniste

    C’est entendu : l’électeur lepéniste souffre. De Rachida Dati à Ségolène Royal, De Hollande à Sarkozy, tout le monde le dit, partout : la France qui vote FN, c’est la France qui souffre, et il faut entendre cette souffrance. Et en un sens c’est vrai... Source : Les mots sont importants

    • Toutes les enquêtes statistiques le confirment, depuis des années : ces électeurs-qui-souffrent se répartissent sur toute l’échelle sociale, des plus bas aux plus hauts revenus, dans des proportions à peu près équivalentes à celles de la société dans son ensemble, et les catégories sociales sur-représentées dans cet électorat ne sont pas tant les chômeurs ou les ouvriers que les fonctionnaires de police et les artisans-commerçants-chefs d’entreprise (les scores impressionnants du FN chez les ouvriers et les chômeurs n’étant qu’un effet d’optique trompeur lié à l’abstention : les ouvriers et les chômeurs ne votent pas plus que la moyenne pour le FN, mais ils votent moins que la moyenne pour les autres candidats, et sont sur-représentés chez les abstentionnistes et les non-inscrits).

      Cet électorat-qui-souffre est aussi est un électorat masculin beaucoup plus que féminin, dans un pays où les hommes sont nettement moins exposés que les #femmes à la précarité et aux bas salaires – sans parler des viols, des violences conjugales, du harcèlement sexuel et des tâches ménagères. Cet électorat souffrant est enfin un électorat quasi-intégralement blanc, dans un pays où les Blancs sont nettement moins exposés que les Noirs et les Arabes à la précarité et aux bas salaires – sans parler des contrôles au faciès, des violences policières et de la discrimination dans l’emploi ou le logement. Tout cela, répétons-le, est attesté par d’innombrables données chiffrées.

  • Périphéries : sur « Reflets dans un œil d’homme » de Nancy Huston
    http://peripheries.net/article331.html

    En octobre 2010, Séverine Auffret et Nancy Huston avaient organisé au Petit Palais, à Paris, un colloque sur la coquetterie (on peut encore l’écouter sur le site de France Culture, première et deuxième partie). Une journée chaleureuse et passionnante, atypique à la fois sur le fond — où d’autre aurait-on eu la chance d’entendre un exposé sur la symbolique de la boucle d’oreille ? — et sur la forme, musique et théâtre se mêlant aux communications plus classiques. Ma propre participation m’avait décidée à me lancer dans l’écriture de Beauté fatale. Nancy Huston, elle, a prolongé sa réflexion dans un livre qui paraît le 2 mai chez Actes Sud : Reflets dans un œil d’homme. Malheureusement, à la lecture, la perplexité qu’on avait ressentie en l’écoutant ce jour-là se change en consternation.

    Au soin obsessionnel apporté par les femmes à leur apparence, elle fournit une explication : la nature. Le livre se présente comme une charge contre la théorie du genre, accusée de nier la part de déterminisme biologique qui façonne les comportements sexuels respectifs des hommes et des femmes : « Grossièrement exprimé, les jeunes femelles humaines tout comme les guenons tiennent à séduire les mâles, car elles veulent devenir mères. Pour atteindre cet objectif, elles se font belles. Aveuglés par nos idées modernes sur l’égalité entre les sexes, que nous refusons de concevoir autrement que comme l’identité entre les sexes, nous pouvons faire abstraction un temps de cette réalité énorme, mais, si l’on n’est pas totalement barricadé derrière nos certitudes théoriques, il y aura toujours un électrochoc pour nous le rappeler. »

    (...)

    #femmes #beauté #science

    • Quand les hommes observent les primates, ils véhiculent des préjugés machistes (via @olympeblogueuse sur Twitter) :

      http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-femme-et-l-avenir-du-singe_1108805.html

      De leur côté, les hommes n’ont pas hésité pas à nourrir leurs observations sur le terrain de préjugés sexistes. Jusqu’à l’exemple, caricatural et pourtant repris par de nombreux spécialistes, de l’utilisation fréquente des morceaux de bois chez les grands singes : si c’est un mâle, il les manipule forcément pour en faire une arme. Si c’est une femelle, elle s’en sert, évidemment, « pour jouer à la poupée ». Aux premiers, la domination, la capacité à créer des outils et la fonction de protection du groupe ; aux secondes, l’éducation des petits, la sociabilité et la soumission.

      Tant pis si, dans la réalité, les choses se révèlent plus subtiles. Chez les bonobos, par exemple, l’agressivité n’est pas, loin s’en faut, le seul fait des mâles. De même, chez les babouins, la hiérarchie fine à l’intérieur de la tribu est dans les faits assurée par les femelles. Ces observations-là, vérifiées à de nombreuses reprises par des primatologues femmes, n’ont pas été mises en avant dans les revues scientifiques, quasiment toutes dirigées par un (et non pas une) responsable. En matière de sciences, la femme n’est toujours pas un homme comme les autres.

  • Le monstre doux

    " Le premier commandement est consommer. C’est la clef du système. Le premier devoir citoyen. Le bonheur réside dans la consommation, le shopping, l’argent facile, on préfère le gaspillage à l’épargne, l’achat à la sobriété, le maintien de son style de vie au respect de l’environnement. Le deuxième commandement est s’amuser. Le travail, de plus en plus dévalorisé, devient secondaire dans l’empire de la distraction et du fun. L’important, c’est le temps libre, les week-ends, les ponts, les vacances, les sorties, les chaînes câblées, les présentatrices dénudées (et pas que dans la télé de Berlusconi), les jeux vidéo, les émissions people, les écrans partout.

    Le divertissement scande chaque moment de la vie, rythme le calendrier jusque chez soi, où la télévision, la console de jeu et l’ordinateur occupent une place centrale. Le divertissement remplit tout l’espace, reformate les villes historiques, quadrille les lieux naturels, construit des hôtels géants et des centres commerciaux le long des plus belles plages, crée des villages touristiques dans les plus infâmes dictatures.

    Même les actualités les plus graves se transforment en divertissement. La première guerre d’Irak, le tsunami, les catastrophes naturelles, les drames humains deviennent spectacles, jeux vidéo en temps réel ou feuilletons émotionnels. Les débats politiques se font guerre de petites phrases, parade de people, quand les ministres ne sont pas d’anciens mannequins qui ont posé nus, à la « une » de tous les tabloïds - comme en Italie Mara Carfagna, ministre de l’égalité des chances, ou Daniela Santanché, sous-secrétaire à je-ne-sais-quoi.

    La démultiplication des gadgets, des portables, des tablettes fait que nous sommes encerclés, noyés, dissous dans les écrans. Sous le régime du « monstre doux », la réalité s’efface derrière un rideau de fun. Plus rien n’est grave, important. Après le travail, la vie devient un vrai carnaval, les grandes décisions sont prises par les « beautiful people » que sont les politiques et les grands patrons, tout devient pixel, virtuel, irréel, vie de stars.

    La crise économique, la spéculation financière, les plans de rigueur, les atteintes aux libertés et les collusions entre hommes politiques et milieux d’affaires - comme nous l’observons en France et en Italie - sont des épisodes vite oubliés d’un grand « reality show ».

    Le Troisième commandement ? C’est le culte du corps jeune. De la jeunesse. De la vitalité. L’infantilisation des adultes. Ici le « monstre doux » se manifeste de mille manières, terrorise tous ceux qui grossissent, se rident et vieillissent, complexe les gens naturellement enrobés, exclut les personnes âgées.

    Le rajeunissement est devenu une industrie lourde. Partout, on pousse à faire des régimes, à dépenser des fortunes en cosmétiques pour paraître lisse, svelte, adolescent, à investir dans la chirurgie esthétique, le lifting, le Botox, comme Silvio Berlusconi, le bronzé perpétuel.

    Je ne crois pas qu’une société soumise à une telle tyrannie du corps et de la jeunesse ait jamais existé. Elle a de graves conséquences morales. Partout se répand un égoïsme arrogant, jeuniste, survitaminé, affichant un mépris ouvert de la fatigue, du corps souffrant, des vieux, des laids, des handicapés, de tous ceux qui démentent le mythe de la jeunesse éternelle. Pendant ce temps, les enfants refusent de vieillir, deviennent anorexiques ou boulimiques, quittent leurs parents à 30 ans.

    Partout on rejette toute posture adulte, réflexive, intellectuelle, jugée « out », inutile, triste. On a l’obligation d’être « branché », tout doit aller vite, le succès, l’argent, les amours. Dans ses essais, le sociologue polonais Zygmunt Bauman se demande, désemparé : « Où est la compassion ? » Voilà le « monstre doux », un monde d’amusement sans compassion..."

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/12/pourquoi-l-europe-s-enracine-a-droite_1409667_823448.html

  • « Les think tanks, leurs “experts” et les médias »
    http://www.acrimed.org/article3817.html

    Ainsi, les médias (comme les partis eux-mêmes) externalisent la production d’idées ou de rapports à ces « groupes de réflexion » qui se présentent comme « indépendants » : « Entre 1998 et 2011, la fréquence des articles du Monde renvoyant à des think tanks a été multipliée environ par 15 », relèvent Lenglet et Vilain dans Un Pouvoir sous influence : Quand les think tanks confisquent la démocratie [3] Sur les chaînes de télévision, des émissions leur sont entièrement consacrées ou animées par leurs membres.

    De là une série de questions : qui sont les animateurs de ces « réservoirs de pensée » ? Par qui sont-ils financés ? Quelles sont leurs relations avec les sphères du journalisme et des affaires ? En quoi participent-ils de la déqualification du métier de journaliste ? Quelles conséquences pour le débat démocratique ?