Bernard Pasobrola

Il a été libraire à Grenoble puis à Bruxelles avant d’effectuer une longue migration au Portugal où il a exercé la profession de plasticien indépendant. Il est l’auteur de plusieurs romans.

  • Comment les phosphates du Maroc nourrissent la planète
    http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2016/06/29/comment-les-phosphates-du-maroc-nourissent-la-planete

    Les phosphates d’Afrique du Nord sont importants principalement parce qu’ils contiennent du phosphore. Avec l’azote et le potassium, le phosphore est l’un des éléments essentiels pour la croissance des plantes et pour la fertilité des sols. Sans les engrais composés en partie de phosphore extrait de ces phosphates, nous n’aurions pas pu améliorer notre production alimentaire au cours du XXe siècle ni notre système alimentaire mondial en général. Comme Dana Cordell et d’autres l’ont souligné, si le fumier local et le guano importé fournissaient une alternative autrefois, les humains dépendent aujourd’hui complètement du phosphore extrait des roches phosphatées pour nourrir la population de la planète. Par ailleurs, les réserves de phosphate de roche ne sont ni illimitées ni renouvelables. Comme le pétrole, le phosphate de roche est une ressource limitée et les réserves sont susceptibles de durer seulement encore 50-100 ans. La grande majorité des réserves restantes de phosphate de roche se trouve en Afrique du Nord, principalement au Maroc, qui contrôle à lui seul près de 6 milliards des 15 milliards de tonnes restantes.
    Donc, l’histoire de cette poudre de roche est intimement liée à la nourriture consommée chaque jour dans le monde entier – ce n’est pas pour rien que la société de phosphates de l’État marocain (OCP), met en avant sur son site Internet la progression de la population mondiale et un décompte des terres arables disponibles

  • les animaux de laboratoire vivent un calvaire. Et nous fermons les yeux


    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1440501-stress-isolement-les-animaux-de-laboratoire-vivent-un-calv

    L’objectivité accordée à la parole scientifique est très choquante dans ce débat. Lorsqu’un scandale pharmaceutique éclate, l’opinion publique reconnaît presque spontanément que les laboratoires sont liés à des intérêts financiers.
    À l’inverse, dès qu’il s’agit d’expérimentation animale, les mêmes laboratoires sont considérés comme des entités presque philanthropiques. Subitement, toutes les collusions et les intérêts commerciaux disparaissent : l’opinion publique accepte la parole scientifique et doute de celle des militants. Alors que ce devrait être exactement l’inverse car les militants n’ont, eux, aucun intérêts financiers ou commerciaux derrière la cause qu’ils défendent

    • L’Himachal , un petit état du nord , son onf entreprend en été le recensement des simiens pour estimer les résultats des 68OOO stérilisations sur le controle d’une population évaluée à 320OOO dix ans avant , non compris les 50000 langurs , mesures que voulait compléter la création de 3000 h de zones proptégées , une dizaine d’h chacune , plantée afin de corespondre aux besoins alimentaires des habitants . En effet , harcelés par l’ampleur des maraudes , les paysans délaissaient les cultures de mais , fruits et légumes , non sans conséquence pour l’économie . Un sujet devenu incontournable aux dernières élections

      le cout quasi prohibitif du programme de stérilisation des troupes de singes capables de casser l’autosuffisance d’une région en reporte les résultats à bien plus tard . Les cultivateurs proposent plutot d’annuler le veto à l’export des simiens .Au dela des préventions des anti vivisection se posera la question du quota de singes émigrés climatiques dans les logements sociaux répondant au droit d’assistance universel
      Farmers want ban on export of monkeys to go -Kuldeep Chauhan- Tribune News Service
      http://www.tribuneindia.com/2011/20111226/himachal.htm#15

  • Des scientifiques font des expériences sur les parties du cerveau qui seraient le siège de la croyance religieuse, lit-on ici :
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/10/21/moins-croire-en-dieu-avec-la-stimulation-magnetique/comment-page-2/#comments

    " D’où l’idée qu’ont eue ces chercheurs de... désactiver temporairement cette zone pour voir si, en présence d’un contexte angoissant, les individus « neutralisés » auraient moins tendance aux replis religieux et identitaires."

    J’ai écrit un roman paru l’année dernière qui décrit l’ascension vers le pouvoir d’un nouveau parti dirigé par un biologiste qui préconise la « reprogrammation cérébrale » pour endiguer la crise sociale.

    Extrait :
    « Beaucoup de gens se déclarent disposés à ce que la science efface leurs souvenirs traumatiques, ou simplement déplaisants, les réconcilie avec leur travail, leur logement, leur conjoint ou leurs enfants. Le débat fait rage entre les experts médicaux à propos de la base neurale des émotions, du rôle des protéines dans les flux synaptiques, de la valeur morale de la région préfrontale, de la base cérébrale du sentiment social et amoureux. La presse féminine titre : « Pour ou contre l’amour sur ordonnance ? », « Aimeriez-vous tomber amoureuse sur commande ? »

    Titre : « Sans crier gare surgit la nuit », ed. Rail noir

  • On sait que Narcisse a péri parce que, impuissant à atteindre sa propre image, il a préféré le suicide. L’article ci-dessous trouvé dans le Figaro renouvelle ce mythe à l’époque du selfie. Un grand moment d’humour noir....


    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/07/08/01016-20150708ARTFIG00272-s-immortaliser-en-photo-peut-s-averer-mortel.php

    C’est une pratique en apparence aussi anodine que répandue : le selfie, qui consiste à se prendre en photo soi-même, ou bien à l’aide d’une perche métallique télescopique, appelée « perche à selfie ». Ce bâton déployable, au bout duquel on fixe son smartphone, est devenu l’accessoire incontournable des touristes en vadrouille.
    Mais attention, le perchaselfisme est un sport dangereux. Ainsi, comme le relate The Telegraph, un quinquagénaire britannique est décédé le week-end dernier, foudroyé après avoir tendu vers le ciel sa perche à selfie alors qu’il se trouvait au sommet d’une montagne. L’homme évacué vers l’hôpital par hélicoptère, a succombé à ses brûlures. Hélas, cet accident mortel n’est pas isolé. Dans des situations périlleuses, le « selfie » peut être une distraction fatale. En voici quelques exemples.
    • Au Mexique, un jeune homme, adepte des selfies en tout genre qu’il postait sur sa page Facebook, est mort alors qu’il tentait de se prendre en photo avec une arme à feu.
    • Au Portugal, un couple de Polonais a perdu la vie en tentant de s’immortaliser au bord d’un précipice. Posant sur la falaise de Cabo di Roca, les deux touristes ont glissé, chutant de plus de 80 mètres dans la mer.
    • Aux États-Unis, l’enquête sur le crash d’un petit avion dans la banlieue de Denver a révélé que l’accident était probablement dû au fait que le pilote ait tenté de se prendre en selfie aux commandes de son avion. Sur les images de la petite caméra située à l’intérieur du cockpit, on voyait le pilote et le passager se prendre en photo avec le flash car il faisait nuit. Le geste narcissique combiné au flash aveuglant ont eu raison de la bonne conduite de l’appareil.
    • En Inde, trois jeunes hommes sont morts après avoir essayé de prendre un autoportrait devant un train passant à vive allure. Occupés à se photographier, ils n’ont pas vu qu’un train arrivait dans l’autre sens, qui les a fauchés.
    • En Espagne, à Séville, une touriste polonaise est décédée après avoir tenté de se prendre en selfie sur le pont du Triana. En équilibre sur la grille du pont, elle est tombée dans le Guadalquivir, heurtant un ponton.
    • En Russie, en mai dernier, une jeune fille s’est tiré dans la tête en posant avec un pistolet pour un selfie. D’après la police de Moscou, la jeune employée de 21 ans s’était emparée de l’arme de service d’un agent de sécurité de la société qui l’employait pour se photographier avec. Tenant le pistolet d’une main, son smartphone dans l’autre, elle a accidentellement appuyé sur la détente, recevant une balle à bout portant dans la tempe.
    • En Russie également, deux jeunes hommes ont péri dans l’Oural lorsque la grenade dégoupillée qu’ils tenaient à la main pour un selfie a explosé.
    Face à la multiplication des accidents mortels dus à la pratique du selfie, la police russe a pris les choses en main, décidant de publier un « guide du selfie sans danger ». Signalés par des pictogrammes explicites, il est ainsi recommandé de ne pas se prendre en selfie devant un train arrivant à toute vitesse, une bête sauvage, en haut d’un pylône électrique ou dans un escalier. Il est aussi fortement déconseillé de s’immortaliser agrippé à une antenne sur un toit ou sur un bateau en pleine mer.

  • PROJET D’EXTERMINATION : RENARD, FOUINE, MARTRE, PUTOIS, BELETTE, CORBEAU... TUONS-LES TOUS !


    Actuellement, sur le site du Ministère de l’Environnement ont lieu des consultations publiques sur le projet d’arrêté organisant la destruction des espèces d’animaux classées « nuisibles ».
    On peut laisser un commentaire :
    http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-pris-pour-l-application-de-l-a1023.html

  • Un film de 1947 avait prédit notre quotidien numérique et la dépendance aux écrans
    http://www.archimag.com/vie-numerique/2015/03/27/film-1947-predit-quotidien-numerique-dependance-ecrans

    L’image en 3D, la mobilité ou encore la vidéo à la demande, ce court-métrage avait imaginé notre vie connectée de 2015.
    La réalité rejoint parfois la fiction de façon troublante. Et quand près de 70 ans les séparent, cela a de quoi surprendre ! On ne sera pas étonné de découvrir au générique de Télévision, oeil de demain - tout premier film de télévision qui parle de télévision - qu’il fut écrit par René Barjavel : connu pour ses romans de science-fiction et d’anticipation, l’écrivain né en 1911 s’est plusieurs fois intéressé à la place de l’homme face à la technologie.

    A rapprocher du livre d’anticipation de Bradbury, Farenheit 451, paru en 1953.


    Voir la scène du télécran dans le film réalisé par truffaut :
    http://errata.eklablog.com/fahrenheit-451-extrait-a106837484

  • http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/29/souffrance-animale-specialite-francaise-257354
    La souffrance animale, une spécialité française ?


    Un militant de la cause animale manifeste devant le siège d’Air France à Istanbul, le 4 janvier 2014 (OZAN KOSE/AFP)

    Tribune 29/01/2015 à 12h16
    La souffrance animale, une spécialité française ?
    Pierre Jouventin, ancien directeur de recherche au CNRS en éthologie

    Une crise identitaire est en gestation depuis plusieurs années dans notre pays. Elle touche non à la couleur de peau ou à la religion, mais à la définition de l’humain.
    Ce n’est pas un problème d’espaces comme à Notre-Dame-des-Landes, mais d’espèces ; pas un débat sur l’écologie, mais sur ses compléments, l’éthologie et l’éthique. Cette crise sociale est complétement ignorée ou niée par la plupart des élus. Je veux parler de la cause animale considérée par le gouvernement comme une mode sectaire et minoritaire.
    [...]
    Chasseurs courtisés
    La chasse constitue un bon exemple de ce décalage culturel qui s’amplifie entre la rue et les politiques, entre la ruralité d’antan et les nouvelles aspirations sociales : elle concerne moins de 2% de la population française quand son groupe parlementaire compte trois fois plus de participants que les autres.
    Cette catégorie sociale vieillissante et décroissante est riche, puissante et courtisée par les partis. Alors que les autres usagers de la nature (randonneurs par exemple) sont 30 fois plus nombreux, les chasseurs français ont obtenu plus d’avantages que dans n’importe quel autre pays :

    dates de chasse et liste des espèces chassables constamment élargies ;
    conventions officielles des fédérations de chasse avec l’Education nationale pour enseigner la gestion de la faune et l’écologie dans les établissements scolaires ;
    absence de dimanche sans chasse (tous les jours de la semaine sont chassables en France à la discrétion du maire, ce qui est unique et explique notre record d’accidents de chasse) ;
    suppression du périmètre interdit à la chasse de 200 m autour des maisons ;
    contrôle par les chasseurs du conseil d’administration de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, etc.

    La ferme aux 16 00 singes

    En ce moment, les pétitions pour la cause animale fleurissent sur les réseaux sociaux devenus le refuge de la démocratie bâillonnée. Elles concernent les expérimentations animales (pour les moins invasives, il s’agit de tests pharmaceutiques et cosmétologiques) :

    premier conflit sur le commerce des primates : le transport par Air France des singes a été fermement défendu par le ministère des Transports alors qu’il est interdit dans un nombre croissant de compagnies aériennes (Lufthansa, British Airlines, Air Canada, Air China, United Airlines, etc) ;

    deuxième commerce d’un autre temps : près de Strasbourg, un centre d’élevage demande à passer à la dimension industrielle avec 1 600 singes qui seront enfermés dans un fort. Le préfet a autorisé l’extension, avec en prime l’autorisation d’y enfermer des représentants d’une famille de lémuridés menacée d’extinction ! Une pétition pour s’opposer à ce camp de la mort pour primates a déjà récolté 50 000 signatures

  • La discontinuité historique vue sous l’angle d’un procédé cinématographique
    Bernard Pasobrola


    http://larevuedesressources.org/la-discontinuite-historique-vue-sous-l-angle-d-un-procede-cine

    Si Bergson a dénoncé avec une rare pertinence l’incompatibilité du rationalisme et du vivant, éclairant ainsi la source des ravages que notre civilisation a fait subir à l’ensemble des espèces existant sur terre, il demeurait convaincu qu’une solution était possible à l’intérieur du champ de la rationalité, même s’il s’agissait de contrôler l’intelligence ou de « la pousser hors de chez elle ». Projet difficile dans le cadre de la rationalité quand l’intelligence est installée dans la matière d’où elle domine les objets « puisque la chose résulte d’une solidification opérée par notre entendement, et qu’il n’y a jamais d’autres choses que celles que l’entendement a constituées ».
    La solution est encore à trouver car, hormis les projets de fausses ruptures « révolutionnaires » et « autonomistes » ou ceux, irréalisables, des diverses variantes du primitivisme, il est difficile d’entrevoir la voie d’une retemporalisation de la vie sociale et d’une remise en question pratique du dualisme profondément ancré entre la chose et nous et au cœur même de notre langage.

  • http://www.semencespaysannes.org/combattre_monsanto_faciliter_biopiraterie_115-actu_211.php
    AVAAZ - Combattre Monsanto ou faciliter la biopiraterie ?

    Au prétexte de lutter contre Monsanto, Avaaz vient d’envoyer des millions de courriels sollicitant la générosité publique afin de lancer un commerce électronique mondial de semences. Le Réseau Semences Paysannes s’interroge : les paysans ont-ils besoin d’un « magasin mondial » en ligne des semences ? Le commerce sur internet échapperait-il aux lois du commerce mondial dictées par Monsanto et les autres multinationales ? Ce que propose Avaaz ne risque-t-il pas de devenir une organisation mondiale pour faciliter la biopiraterie de ces multinationales ?

  • http://www.initiativecitoyenne.be/article-des-virus-pandemiques-redoutables-continuent-d-etre-cree
    Des chercheurs développent un virus incroyablement mortel

    Des chercheurs de l’université du Wisconsin ont développé un virus ultra contagieux en utilisant le principe de génétique inversée. Développé au sein du laboratoire du très controversé Yoshihiro Kawaoka, ce virus est composé de souches sauvages de la grippe aviaire qui ont été rendues volatiles, soit transmissibles par l’air. Ce qui le rend encore plus dangereux et contagieux. Des recherches qui subissent l’opprobre international au vu du danger qu’elles représentent pour l’humanité, mais qui ne cessent pas pour autant.

  • http://www.lesinrocks.com/2014/05/21/actualite/societe/bioeconomie-cest-stade-ultime-du-capitalisme-11505911
    Céline Lafontaine : “La bioéconomie...

    L’accès aux nouvelles technologies, c’est réclamer l’accès à d’autres corps. Qu’on le veuille ou non, cela repose sur un marché. Est-ce conservateur de rappeler qu’il existe du masculin et du féminin ? Les mères porteuses, c’est une pratique d’exploitation. C’est du même ordre que le travail des enfants en Chine. Les mères porteuses sont toujours des femmes dominées, pauvres, qui le font toujours en échange d’argent. Le don de soi se rapproche d’un sacrifice...

    Commentaire : les arguments de Céline Fontaine sont intéressants, mais il ne faut pas oublier que TOUT a fini par devenir flux de capitalisation, le corps de individus comme l’eau, l’air qu’ils respirent et le temps lui-même. Le mouvement circulationniste touche les organes et même les cellules parce que la science les entraîne dans le tourbillon infernal de l’expansion fluidique.
    La conclusion de l’article est paradoxalement empreint d’un angélisme citoyenniste qui cautionne le paravent (assez troué et déglingué) de la bioéthique.

    • Pour moi, il faut questionner ce don qui est plus proche d’un sacrifice. Dans une société très capitaliste, la valorisation du don des femmes est problématique. Les bio-banques qui se développent dans le monde symbolisent ce travestissement du don, sous couvert du consentement éclairé. Les gens donnent pour faire avancer la recherche, mais les mécanismes de recherche mis en place font en sorte que les retombées de ces recherches sont privatisées et reviennent dans le corps social sous forme d’une médecine privatisée, tellement chère qu’elle met en péril le système de santé publique. On naturalise le don des femmes aujourd’hui ; or, l’économie du don se nourrit du corps de la population et privatise les retombées.

      #santé #recherche #pharma #don

  • http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2014/05/1888-la-corticomie-ou-excision-corticale-de-burckhardtde-fa%C
    Zombifier au nom de la morale

    Dans sa Brève histoire de l’électrisation médicale (1), l’écrivain Bernard Pasobrola retrace les principales étapes de cette médecine « de choc » qui prétend, depuis le XIXe siècle, « guérir » les hommes et les femmes ou abolir leurs pulsions sexuelles en leur faisant absorber du metrazol par exemple, en les soumettant à des électrochocs, en leur prélevant des morceaux de matière cérébrale… ou en enfonçant des aiguilles d’acier dans leur cortex.
    Bien que la lobotomie ne soit plus en principe qu’un mauvais souvenir, les adeptes du Mind Control et des expériences sur le cerveau sévissent toujours. Car, écrit l’auteur, « depuis la découverte de l’influx nerveux, au XVIIIe siècle, une véritable obsession est apparue ayant pour but le contrôle mental. La possibilité de contrôler le psychisme en agissant à distance et à leur insu sur le cerveau des individus fascine depuis longtemps nombre de scientifiques et de gouvernements. » Dans sa Brève histoire de l’électrisation médicale, Bernard Pasobrola décrit certaines de ces technologies en cours d’expérimentation et d’autres qui sont encore en phase de recherche… et dont les implications sur nos libertés ont de quoi rendre paranoïaque. Mais attention, il ne s’agit pas d’un « complot, dit-il. Les choses sont plus compliquées que cela : d’une part, le développement de ces recherches obéit à une logique intrinsèque des neurosciences ; d’autre part, tout est fait pour susciter l’enthousiasme du public à l’égard des “progrès“ réalisés. » S’il faut bien se méfier de quelque chose, c’est donc avant tout de nous-même, de notre propre propension à désirer des « soins ». Soins que la médecine cérébrale est toute prête à nous donner.

    L’intrigue de son dernier roman, Sans crier gare surgit la nuit, thriller haletant et méticuleusement documenté, préfigure sinistrement l’avenir de ce type de médecine : un nouveau parti dirigé par un scientifique suscite l’adhésion populaire au projet de « reprogrammation cérébrale » des individus dits asociaux. « L’objectif, explique-t-il, est de “reprogrammer” massivement les “ cerveaux malades”, d’accroître leur sens moral et de modifier leur mémoire. » Mais ces technologies ne s’appliquent pas qu’aux délinquants. Séduits par la promesse du bonheur, « de plus en plus de gens se précipitent chez leur thérapeute, demandent qu’on soulage leur angoisse et qu’on modifie leurs sentiments au moyen des nouvelles techniques. »
    Ces techniques sont-elles déjà au point ? Peut-être oui. En tout cas bientôt. Au cas où elles vous séduiraient, n’oubliez pas dans quel contexte elles ont été élaborées : leur histoire s’est faite au fil d’expériences terrifiantes dont Bernard Pasobrola retrace ici les étapes.

  • http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2014/04/la-presse-sextasie-r%C3%A9guli%C3%A8rement-sur-des-d%C3%A9cou


    14/04/2014
    Les puces, auxiliaires sexuelles ?
    La planète sexe, vue et racontée par Agnès Giard.

    La presse s’extasie régulièrement sur des découvertes qui ouvriraient les clés du septième ciel : tel engin greffé sur le système nerveux peut rendre une femme multi-orgasmique. Tel autre peut guérir la frigidité. Mais que cachent ces inventions ? L’écrivain Bernard Pasobrola donne une réponse… à faire froid dans les lombaires.

    Dans un roman terrifiant, Sans crier gare surgit la nuit, l’écrivain français Bernard Pasobrola pose la question : et si les implants qui sont actuellement mis au point pour soigner la maladie d’Alzheimer, les TOC ou la frigidité n’étaient pas annonciateurs d’une menaçante dérive ?
    « Mon roman porte sur les neurosciences et la possibilité d’implanter artificiellement de faux souvenirs ou de faux sentiments », explique-t-il. Imaginons dans un futur proche -très proche- qu’un gouvernement cherche à reprogrammer le cerveau des délinquants, et que l’on puisse faire effacer des souvenirs douloureux… « Toutes choses, précisons-le, qui font l’objet de nombreuses recherches à l’heure actuelle. Savez-vous que l’on scanne le cerveau des prisonniers américains pour savoir si leur cortex sous-orbitaire ressemble ou non à celui d’un sociopathe ?

    Beaucoup de gens se déclarent disposés à ce que la science les réconcilie avec leur travail, leur conjoint ou leurs enfants. Le débat fait rage entre les experts médicaux à propos de la base neurale des émotions ou du sentiment amoureux. La presse féminine titre : “Pour ou contre l’amour sur ordonnance ?”, “Aimeriez-vous tomber amoureuse sur commande ?”. La coercition n’est pas nécessaire pour mettre en œuvre des mesures de ce type puisque les gens sont de plus en plus accros à la technologie et croient fermement en son pouvoir pour soulager leur souffrance ».

    Pour Bernard Pasobrola, nous sommes déjà en plein cauchemar et son roman de "proche anticipation" se base presqu’entièrement sur des faits réels. L’histoire ? Deux patients, en traitement dans un Institut de neurothérapie, tombent amoureux. Mais comment savoir si le désir qu’ils éprouvent n’a pas été implanté en eux ? Poussés par le besoin de savoir si leur amour a été programmé, les voilà qui affrontent un monde en pleine ébullition, marqué par les attentats, la crise sociale et les débats de société houleux pour ou contre la "reprogrammation" des asociaux… Pour écrire ce roman d’un réalisme glaçant, Bernard Pasobrola n’a pas eu besoin d’inventer : dans les années 70, plusieurs personnes accusent le très célèbre José Delgado, pionnier des "puces cérébrales", de leur avoir posé un implant en secret. Une femme va jusqu’à engager des poursuites. Elle réclame 1 million de dollars.

    Que sa plainte soit fondée ou pas, elle est en tout cas révélatrice du trouble occasionné par les expériences des savants fous de l’époque. Delgado -qui a implanté 25 aliénés mentaux- s’amuse à provoquer des réactions de désir chez certaines malades qui se mettent à faire des yeux doux et caresser leur médecin soignant… L’opinion public s’en émeut. Serait-il possible de transformer les gens en pantins ? Pour Bernard Pasobrola, la réponse est clairement oui. Sur son site internet, toute l’histoire du "mind control" est là, résumée en faits et en dates : de Galvani jusqu’à aujourd’hui, les scientifiques n’ont jamais cessé de vouloir, -par stimulation électrique du cerveau-, manipuler à distance nos émotions. Qu’en est-il de nos jours ? Il faut lire son roman pour avoir la réponse.

    [...]

    Nous sommes, actuellement, presque totalement acquis à la cause des implants. Pourquoi ? Parce qu’ils correspondent à un fantasme déjà bien ancré en occident : « le fantasme d’une jouissance sexuelle autistique, d’un onanisme purement cérébral – acte doublement incorporel puisque coupé à la fois de son propre corps et du corps de l’autre, dit-il. Dans notre tradition de pensée, le dualisme religieux et philosophique a largement favorisé la subordination du corps à la foi, au travail ou à la raison. Bien que le développement de la connaissance scientifique établisse plus que jamais l’unité du corps et de l’esprit, cette connaissance hérite, paradoxalement, de la vieille tendance à considérer que l’essentiel se passe au-delà de cette unité, dans une dimension désincarnée. La nouveauté de notre époque, c’est que la désincarnation prend l’aspect hybride d’un mixte neuro-technologique. Le désir de vivre son corps sur le mode hallucinatoire procède d’un inconscient dualiste qui n’a jamais cessé de nous hanter. C’est pourquoi il y a fort à parier que les « machines à orgasme » tout comme les brainchips, neurostimulateurs, nanopuces et autres implants de ce type sont promis à un bel avenir en dehors de leur usage strictement médical ».

    Sans crier gare surgit la nuit, de Bernard Pasobrola, éditions Vie du rail.

    http://errata.eklablog.com/avis-et-commentaires-sur-sans-crier-gare-surgit-la-nuit-a107172896