BigGrizzly

Groumpf

    • Les trafiquants ne réservent pas leurs menées corruptives aux seuls fonctionnaires. Si les plus hautes sphères de l’Etat leur restent pour le moment inaccessibles, ils ont parfaitement compris que leur puissance financière et un pouvoir d’intimidation pratiquement sans limites fournissent autant d’arguments pour circonvenir les échelons décisionnaires locaux, au plus près de leurs besoins immédiats.

      Ici, c’est un maire qui offrira un emploi à un affidé des trafiquants, désormais placé au cœur de la machine municipale et susceptible de renseigner le réseau sur les rondes de la police municipale ou l’installation de caméras de vidéosurveillance sur le territoire de la commune ; là, c’est un employé d’aéroport qui détournera des bagages remplis de cocaïne du circuit de contrôle ; ailleurs, ce sont des dockers qui transborderont le bon conteneur pour le placer à l’endroit où des complices déchargeront la drogue sans risque d’être découverts.

      Identifier les vulnérabilités

      Les lourdes sanctions pénales (jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 1 million d’euros d’amende pour les personnes physiques, jusqu’au double du produit de l’infraction pour les personnes morales) n’intimident guère corrompus et corrupteurs au regard du profit escompté. En mars 2023, l’interpellation d’un douanier modèle de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle a mis au jour le montant des émoluments qu’il percevait pour chaque valise de cocaïne en provenance d’Amérique latine soustraite à la surveillance de ses pairs : jusqu’à 50 000 euros.

      https://justpaste.it/e52dy

      #corruption #corruption_de_basse_intensité #tricoche #drogues #trafic_de_drogue

    • Les trafiquants de drogue, stratèges de la corruption : 40 000 euros pour « passer » une valise en douane, 20 000 pour « perdre » son badge de sécurité...
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/10/selection-des-profils-et-techniques-d-approche-les-trafiquants-de-drogue-ver

      Le rapport annuel de l’Office antistupéfiants décrypte la manière dont les groupes criminels tissent leurs réseaux, en recourant aux services de salariés du privé et de fonctionnaires, rémunérés ou menacés.
      Par Antoine Albertini, Thomas Saintourens et Simon Piel

      Les groupes criminels spécialisés dans le trafic de stupéfiants ne constituent pas seulement des entreprises illégales hautement spécialisées dans les domaines de la logistique, du marketing ou de la finance. Le rapport de l’Office antistupéfiants (Ofast) montre qu’elles peuvent aussi se comporter en véritables agences de renseignement structurées au bénéfice d’un objectif : la corruption.

      Pour sécuriser les flux de marchandises, fluidifier leurs modes opératoires, réduire les risques auxquels ils se trouvent exposés, les réseaux sont désormais capables de mettre en œuvre un savoir-faire poussé en matière de recrutement de complices, avec « criblages personnalisés » des profils dignes d’intérêt et « enquêtes approfondies (...) dont le traitement peut s’inscrire dans le temps long » sur leurs vulnérabilités ou leurs centres d’intérêt (addictions diverses, besoins économiques, voire quête de statut social). « Une approche tentaculaire », résume le document, qui fait de chaque personne corrompue un recruteur potentiel dans son cercle intime ou professionnel. Et si les promesses de gains échouent, l’intimidation prend le relais avec une efficacité comparable, sinon supérieure.

      Pour parvenir à leurs fins, les trafiquants ne manquent ni d’idées ni de ressources. Leurs menées ne les dirigent pas seulement vers les profils à haute valeur ajoutée. La tendance s’inscrit même à rebours de cette idée reçue. « Enjeu majeur d’une riposte régalienne », la corruption dite de « basse intensité » constitue non seulement une dynamique « préoccupante » mais encore « difficilement quantifiable ». Son principe est simple : recruter, au profit du réseau, des « agents intermédiaires » disposant d’« attributions qui semblent anodines mais ont en commun une capacité à accéder à des lieux ou à des données primordiales pour favoriser la réussite de l’entreprise criminelle ».

      Puissance financière
      Ces salariés du secteur privé (employés de sociétés de manutention, grutiers sur un port), ces douaniers, policiers ou greffiers, « acteurs indispensables au trafic », « constituent la cible principale des réseaux ». Ces derniers, parce qu’ils sont parfois sollicités pour des actes sans grande conséquence apparente, n’ont pas « toujours conscience de participer pleinement à une activité criminelle d’ampleur ».
      Les grilles tarifaires pratiquées par les réseaux illustrent leur puissance financière et les bénéfices que les corrompus peuvent tirer du « pacte corruptif ». La « perte » d’un badge permettant l’accès à une zone portuaire se négocie entre 20 000 et 60 000 euros ; le placement d’un conteneur bourré de cocaïne dans une zone spécifique d’un port, sa porte « orientée vers l’extérieur » pour faciliter son déchargement, 50 000 euros ; l’introduction d’une puce téléphonique en prison par un surveillant pénitentiaire, entre 500 et 2 000 euros. Parfois, nul besoin d’agir : la corruption repose non sur une action mais sur une omission, ce qui la rend indolore ou presque pour la conscience des corrompus. L’exemple le plus flagrant : le salarié d’un fournisseur d’énergie qui s’abstiendra de signaler des anomalies sur le réseau électrique, comme une surconsommation en un point identifié, révélatrice sans équivoque d’une intense activité de culture de cannabis indoor.

      « Aucune profession n’est épargnée », pointait Stéphanie Cherbonnier devant la commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic le 27 novembre 2023. La cheffe de l’Ofast n’ignore pas la difficulté de l’exercice. Dans son service même, certains fonctionnaires se sont retrouvés soupçonnés d’atteintes à la probité, comme un brigadier mis en examen en janvier 2021 notamment pour blanchiment, violation du secret professionnel et détournement de fichiers. Un temps incarcéré, il a été placé depuis sous contrôle judiciaire.

      L’impossible quantification
      Comment lutter contre un « phénomène particulièrement inquiétant » ? Le droit français dispose d’un « arsenal juridique permettant de réprimer précisément les atteintes à la probité », souligne encore le rapport. Mais cette spécialisation infractionnelle, assise notamment sur la distinction entre corruption active et passive pour permettre les poursuites pénales à l’encontre des corrupteurs comme des corrompus, se révèle un outil à double tranchant : très précis mais, pour cela, complexe à mettre en œuvre au regard des exigences légales. Aussi, le pacte corruptif n’est que rarement démontré et les magistrats se retrouvent contraints d’user d’expédients juridiques.

      La plupart du temps, l’agent corrompu se trouve ainsi mis en examen des chefs de complicité de trafic de stupéfiants, voire d’association de malfaiteurs. L’infraction de corruption « n’est que rarement retenue ». Cette technique permet certes à la justice de prononcer parfois des peines plus lourdes que celles administrées en matière de corruption. Mais elle emporte une regrettable conséquence : impossible « de quantifier réellement l’ampleur de la corruption de basse intensité, ni l’influence réelle des trafiquants de stupéfiants en France » dans ce domaine.

  • Le changement climatique aurait commencé plus tôt qu’on ne le pensait
    https://reporterre.net/Le-changement-climatique-aurait-commence-plus-tot-qu-on-ne-le-pensait

    En étudiant une demi-douzaine de « sclérosponges » — des organismes marins capables d’enregistrer les variations de la température de l’eau dans leur squelette carbonaté — prélevés à Porto Rico, les scientifiques sont parvenus à reconstruire finement l’évolution de la température de l’océan depuis le début des années 1700, soit un siècle et demi avant que l’humanité ne commence à effectuer des relevés réguliers de sa température par bateau.

    Ils montrent que le changement climatique a des racines plus anciennes qu’escompté. Leur étude indique que le réchauffement de l’océan dû aux activités humaines a commencé au milieu des années 1860, soit environ « quarante ans avant les estimations proposées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) », souligne Wenfeng Deng, professeur à l’Institut de géochimie de Guangzhou (Chine), dans un article commentant cette étude.

    Ça surchauffe aussi à la surface des océans :

    https://pbs.twimg.com/media/GFuw97iXMAAkMY_?format=jpg&name=small

    tout comme dans la basse troposphère :
    https://pbs.twimg.com/media/GFmRKqqXsAA4_Pa?format=jpg&name=small

  • Why does France hold the record for accidents in the workplace? | Euronews
    https://www.euronews.com/2024/02/05/why-does-france-hold-the-record-for-accidents-in-the-workplace

    Les accidents du travail, une hécatombe invisible en France | Euronews
    https://fr.euronews.com/2024/02/05/les-accidents-du-travail-une-hecatombe-invisible-en-france

    Pourquoi la #France est-elle considérée comme le « champion » européen des accidents du travail ? Le Collectif « Stop a la mort au travail », qui milite en faveur des victimes d’accidents mortels et de leurs familles, pourrait avoir la réponse.

  • How a tiny Pacific Island became the global capital of cybercrime
    https://www.technologyreview.com/2023/11/02/1082798/tiny-pacific-island-global-capital-cybercrime

    2.11.2023 by Jacob Juda - Despite having a population of just 1,400, until recently, Tokelau’s .tk domain had more users than any other country. Here’s why.

    Tokelau, a necklace of three isolated atolls strung out across the Pacific, is so remote that it was the last place on Earth to be connected to the telephone—only in 1997.

    Just three years later, the islands received a fax with an unlikely business proposal that would change everything.
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    It was from an early internet entrepreneur from Amsterdam, named Joost Zuurbier. He wanted to manage Tokelau’s country-code top-level domain, or ccTLD—the short string of characters that is tacked onto the end of a URL.

    Up until that moment, Tokelau, formally a territory of New Zealand, didn’t even know it had been assigned a ccTLD. “We discovered the .tk,” remembered Aukusitino Vitale, who at the time was general manager of Teletok, Tokelau’s sole telecom operator.

    Zuurbier said “that he would pay Tokelau a certain amount of money and that Tokelau would allow the domain for his use,” remembers Vitale. It was all a bit of a surprise—but striking a deal with Zuurbier felt like a win-win for Tokelau, which lacked the resources to run its own domain. In the model pioneered by Zuurbier and his company, now named Freenom, users could register a free domain name for a year, in exchange for having advertisements hosted on their websites. If they wanted to get rid of ads, or to keep their website active in the long term, they could pay a fee.

    In the succeeding years, tiny Tokelau became an unlikely internet giant—but not in the way it may have hoped. Until recently, its .tk domain had more users than any other country’s: a staggering 25 million. But there has been and still is only one website actually from Tokelau that is registered with the domain: the page for Teletok. Nearly all the others that have used .tk have been spammers, phishers, and cybercriminals.

    Everyone online has come across a .tk––even if they didn’t realize it. Because .tk addresses were offered for free, unlike most others, Tokelau quickly became the unwitting host to the dark underworld by providing a never-ending supply of domain names that could be weaponized against internet users. Scammers began using .tk websites to do everything from harvesting passwords and payment information to displaying pop-up ads or delivering malware.
    a proliferation of .Tk emails with faces crying exclamation point tears

    Many experts say that this was inevitable. “The model of giving out free domains just doesn’t work,” says John Levine, a leading expert on cybercrime. “Criminals will take the free ones, throw it away, and take more free ones.”

    Tokelau, which for years was at best only vaguely aware of what was going on with .tk, has ended up tarnished. In tech-savvy circles, many painted Tokelauans with the same brush as their domain’s users or suggested that they were earning handsomely from the .tk disaster. It is hard to quantify the long-term damage to Tokelau, but reputations have an outsize effect for tiny island nations, where even a few thousand dollars’ worth of investment can go far. Now the territory is desperately trying to shake its reputation as the global capital of spam and to finally clean up .tk. Its international standing, and even its sovereignty, may depend on it.
    Meeting modernity

    To understand how we got here, you have to go back to the chaotic early years of the internet. In the late ’90s, Tokelau became the second-smallest place to be assigned a domain by the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, or ICANN, a group tasked with maintaining the global internet.

    These domains are the address books that make the internet navigable to its users. While you can create a website without registering a domain name for it, it would be like building a house without an easily findable postal address. Many domains are familiar. The UK has .uk, France .fr, and New Zealand .nz. There are also domains that are not tied to specific countries, such as .com and .net.

    Most countries’ domains are run by low-profile foundations, government agencies, or domestic telecom companies, which usually charge a few dollars to register a domain name. They usually also require some information about who is registering and keep tabs to prevent abuse.

    But Tokelau, with just 1,400 inhabitants, had a problem: it simply didn’t have the money or know-how to run its own domain, explains Tealofi Enosa, who was the head of Teletok for a decade before stepping down in July 2023. “It would not be easy for Tokelau to try and manage or build the local infrastructure,” Enosa says. “The best arrangement is for someone else from outside to manage it, trade it, and bring in money from it.”

    This is precisely what Zuurbier, the businessman from Amsterdam, wanted to do.

    Zuurbier had come across Tokelau while chasing the internet’s next big idea. He was convinced that just as people had adopted free email addresses by the millions, the natural next step was for them to have their own free websites. Zuurbier intended to put advertisements on those sites, which could be removed for a small fee. All he needed to turn this billion-dollar idea into reality was a place with a ccTLD that had not yet found a registrar.

    Tokelau—the last corner of the British Empire to be informed about the outbreak of World War I, where regular shortwave radio wasn’t available until the ’70s and most people were yet to even see a website—was the perfect partner.

    Representatives from Tokelau and Zuurbier met in Hawaii in 2001 and put pen to paper on a deal. Quickly, .tk domain names began to pop up as people took advantage of the opportunity to create websites for free. He still had to convince ICANN, which oversees the domain name system, that Tokelau couldn’t host its own servers—one of the criteria for ccTLDs. But Tokelau—which switched off its power at midnight—would still need a reliable internet connection to keep in touch. In 2003 Zuurbier took a grueling 36-hour boat ride from Samoa to Tokelau to install internet routers that he had bought for $50 on eBay.

    Gone was the unreliable dial-up. Tokelau had met modernity. “He provided all the equipment, got all the three atolls connected up, and then he also provided some funding which I used to share with the community,” says Vitale, who established internet cafés that could be used for free by anybody from Tokelau’s four hamlets.

    For the first time, thousands of Tokelauans in New Zealand were able to easily connect with home. “What was important for Tokelau was that we were getting some money that could help the villages,” says Vitale. Many of the initial sign-ups on .tk were completely innocuous individuals wanting to blog about thoughts and holidays, as well as gaming communities and small businesses.

    In an attempt to protect its forests and famous wildlife, Virunga has become the first national park to run a Bitcoin mine. But some are wondering what the hell crypto has to do with conservation.

    Zuurbier sent Teletok regular reports about .tk’s growth, and they indicated that the free-domain model was working better than anybody expected. Tiny Tokelau, which was being paid a small cut of the profits Zuurbier was making, was going global.

    “We were hearing how successful .tk was. We were bigger than China,” says Vitale. “We were surprised, but we didn’t know what it meant for Tokelau. What was more meaningful at the time was that we were getting money to help the villages. We didn’t know about the other side of it then.”

    As the decade wore on, however, it looked to Vitale as if things were beginning to blow off course. “We went in blind,” he says. “We didn’t know how popular it would be.”
    Things fall apart

    It took until the late 2000s for Vitale to realize that something had gone badly wrong. After problems first arose, Zuurbier invited ministers and advisors from Tokelau to the Netherlands, paid for their flights, and explained the business’s nuts and bolts in an effort to reassure them. They went to watch Samoa play at the Rugby World Cup in France.

    “He [Zuurbier] appeared to be a really nice person,” Vitale remembers. “There was all this nice stuff that felt homely, warm fuzzies.” .Tk had hit the milestone of 1 million domain users.

    But soon after this trip, he says, Zuurbier started falling behind on scheduled payments to Tokelau worth hundreds of thousands of dollars. (MIT Technology Review requested an interview with Zuurbier. He initially accepted but subsequently did not answer the phone or respond to messages.)

    Meanwhile, Vitale had begun receiving complaints from concerned members of the “internet community.” He and his peers started to become aware that criminals and other questionable figures had cottoned onto the benefits that registering free domains could bring—providing an almost unlimited supply of websites that could be registered with virtual anonymity.

    “It was obvious from the start that this was not going to turn out well,” says Levine, coauthor of The Internet for Dummies. “The only people who want those domains are crooks.”

    Levine says that .tk had started attracting unsavory characters almost immediately. “The cost of the domain name is tiny compared to everything else that you need to do [to set up a website], so unless you’re doing something weird that actually needs lots of domains—which usually means criminals—then the actual value in free domains is insignificant,” he says.

    What started as techies complaining to Vitale about spamming, malware, and phishing on .tk domains soon turned into more worrisome complaints from the New Zealand administrator tasked with overseeing Tokelau, asking him whether he was aware of who .tk’s users were. Allegations surfaced that .tk websites were being used for pornography. Researchers had found jihadists and the Ku Klux Klan registering .tk websites to promote extremism. Chinese state-backed hackers had been found using .tk websites for espionage campaigns.

    “Satanic stuff” is how Vitale describes it: “There were some activities that were not really aligned with our culture and our Christianity, so that didn’t work very well for Tokelau.” With Zuurbier not replying to worried emails, Vitale moved to unplug him. He opened negotiations with Internet NZ, the registry that runs New Zealand’s squeaky-clean domain, about how Tokelau might be able to wiggle out of its arrangement. He didn’t manage to get an answer before he moved on from Teletok.

    His successor, Enosa, tried to set the relationship on a new footing and signed new deals with Zuurbier on the understanding that he would clean up .tk. However, that never happened. One of Enosa’s final acts as general manager at Teletok, in the summer of 2023, was to reopen negotiations with Internet NZ about how Tokelau might be able to extricate itself from the deal once and for all.

    Meanwhile, most of Tokelau’s residents weren’t even aware of what was happening. Elena Pasilio, a journalist, saw firsthand how much this was hurting her home. When she was studying in New Zealand a few years ago, people—knowing that she was Tokelauan—started to tag her on social media posts complaining about .tk.

    At first, she felt confused; it took time before she even realized that .tk meant Tokelau. “I was really surprised by how many users it had, but then I realized that a lot of people were using .tk to make dodgy websites, and then I felt embarrassed. I was embarrassed because it had our name on it,” Pasilio explains. “It has got our name tangled up there with crimes that people here would not even begin to understand.”

    There is a sense from both Vitale and Enosa that Zuurbier cared little as Tokelau’s reputation was dragged through the mud. “I would argue with Joost,” Enosa says, adding that he would remind him he was the custodian for a legal asset that belonged to Tokelau alone. According to Enosa, he would shoot back: “I built this infrastructure from my own pocket. I spent millions of dollars building it. Do you think that was easy? Do you think that Tokelau can build this kind of infrastructure itself?”
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    “I said: ‘Okay. Understood,’” Enosa recalls. “I understood how a white man looks at it. You know? This is how white men look at things. I understand that.”
    Digital colonialism

    What has happened to Tokelau is not unique. The domains of small islands across the Pacific are cited in numerous stories either celebrating dumb luck or complaining of massive abuse.

    Tuvalu has managed to turn .tv into approximately 10% of its annual GDP. Micronesia’s .fm has been pushed heavily at radio stations and podcasters. Tonga’s .to has been favored by torrent and illegal streaming websites. Anguilla, in the Caribbean, is heavily marketing its .ai at technology startups.

    But these success stories seem to be the exception. In 2016, the Anti-Phishing Working Group found that alongside .tk and .com, the Australian Cocos Islands (.cc) and Palau (.pw) together represented 75% of all malicious domain registrations. They had been flooded by phishers attacking Chinese financial institutions. The Cocos Islands made headlines in Australia when websites allegedly hosting child sexual abuse images were recently found on its domain.

    Those domains whose names—by linguistic luck—seemed to mean something tended to attract better managers. Sharks seem to have circled around those that did not, or had a market that was less clear.

    While the abuse of Pacific Islands’ domains has waxed and waned over the years, the islands’ tiny size means that even small associations with crime can have damaging consequences.

    “There is a problem in Polynesia,” says Pär Brumark, a Swede who represents the Pacific island of Niue abroad. “You had these internet cowboys running around taking domains everywhere.”

    Niue lost control over the domain .nu after it was “stolen” by an American in the late 1990s, Brumark says. Its management was given to the Swedish Internet Foundation—which manages Sweden’s native .se—in a “shady deal” in 2013, he claims. .Nu has been wildly popular in Sweden, as it translates directly to “now.” Niue, which is also linked to New Zealand, is now fighting a David-versus-Goliath battle in the Swedish courts. It is seeking as much as $20 million in lost revenue—almost one year’s worth of Niue’s annual GDP.
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    “Digital colonialism,” claims Brumark. “They exploit resources from another country without giving anything back. They have never spoken to the government. They have no permissions. They exploit. Colonialism to me is if you take resources from a country that you do not have the permission to take.”

    But now there may finally be some accountability—at least in the case of Zuurbier.

    In December 2022, courts in the Netherlands found in favor of an investor suing Freenom, the company that managed .tk and four other domains—those of Gabon, Equatorial Guinea, the Central African Republic, and Mali—that were subsequently added to the model it pioneered. The courts found that Freenom had fallen foul of various reporting rules and appointed a supervisory director.
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    And in March of this year, Meta, which owns Facebook, Instagram, and WhatsApp, also sued Freenom for damages, claiming that sites hosted on .tk and the four African domains were engaging in cybersquatting, phishing, and trademark infringement. Meta provided examples of websites that appeared to be registered at .tk with the express purpose of deceiving users, such as faceb00k.tk, whatsaap.tk, Instaqram.tk.

    In an interview with the Dutch newspaper NRC, Zuurbier denied Meta’s allegations about the “proliferation of cybercrime.” But the Cybercrime Information Center recently reported that “in past years Freenom domains were used for 14% of all phishing attacks worldwide, and Freenom was responsible for 60% of the phishing domains reported in all the ccTLDs in November 2022.” Zuurbier says that Freenom distributed to over 90 trusted organizations, including Meta, an API that allowed them to take down offending sites and that Meta itself failed to continue using it. But many in the tech industry resent what they see as Freenom shifting the cost of policing its domains onto others.

    As of January 2023, it is no longer possible to register a .tk domain. All four African countries—many thousands of times larger than Tokelau—have broken ties with Freenom. Tokelau, which did not seem aware that there were other countries in the same boat, is still trying to figure out what to do next.

    It now looks as if Freenom is essentially finished as a company. But Enosa doesn’t believe that’ll stop Zuurbier from pursuing more shady schemes. “Joost always wins,” he says.
    Shifting tactics

    Without access to the unlimited pool of free domain names that were available through .tk and the four other Freenom ccTLDs, many cybercrime groups that relied on them are being forced to adapt. Certain scattergun approaches to spamming and phishing are likely to go out of fashion. “Spammers are fairly rational,” explains Levine, the spam expert. “If the spam is cheap and the domains are free, they can afford to send out a lot of spam even though the likelihood of response is lower. If they actually have to pay for the domains, then they are likely to make it a lot more targeted.”
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    “Bad things online require a domain name at some point,” says Carel Bitter, head of data at the Spamhaus Project, which tracks malicious activities online. “You need people to go somewhere to fill in their account details. If you can’t get domains for free, you will have to get them somewhere else.” Analysts have noted upticks in malicious use of cheap “new” generic TLDs such as .xyz, .top, and .live, whose reputations have been wrecked by dodgy dealers.

    While other domains may only cost $1, a drop in the ocean for the largest gangs, the fact that they now need to be purchased may limit the damage, says Bitter: “Any cybercrime business that relies on domain names will have some sort of natural limit that determines how much they can spend on domain names.” Others, though, may seek to compromise existing websites with low security.

    It is likely that “basement” operations—so-called “ankle-biters”—will feel the biggest pinch. “What is possible is that the guys that are just doing it as a dabble won’t want to put the money up, but the professionals are not going away,” says Dave Piscitello, director of research activity at the Cybercrime Information Center. “They will go elsewhere. If you are staging a revolution and the cost of a Kalashnikov goes from $150 to $250, you aren’t going to say ‘Forget it.’ It is the business.”
    An existential issue

    The media sometimes reports that Tokelau makes millions from the use of .tk. Zuurbier himself claims on his LinkedIn that his relationship with Tokelau adds over 10% to the atolls’ GDP.

    “Bullshit,” says Enosa when asked. “That’s a lie.”

    Enosa claims that .tk provided a “very small” proportion of Teletok’s income: “It doesn’t give us good money. .Tk was nothing to my revenue.”

    While the arrival of the internet on Tokelau promised to zip information across the Pacific instantaneously, the islands have remained isolated. Even while I was reporting this story, it took weeks to get in touch with Pasilio and other sources there. Interviews were repeatedly delayed because of the price of data packages. Internet in Tokelau is among the most expensive in the world, and NZ$100 (US$60) worth of data can sometimes last only 24 hours at a time. Phone calls to Tokelau from Europe did not connect.

    “I feel sorry for our Tokelau,” Pasilio says. “We have been taken advantage of. I think people would be shocked if they knew what had been going on with .Tk.”
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    Even many Tokelau elders had not fully understood the problem, at least until recently.

    There are other, arguably more existential problems the islands need to deal with, including climate change, emigration, and the atolls’ future relationship with New Zealand. “Our islands are already shrinking as it is, with the sea levels rising,” says Pasilio. She says her father tells her about reefs and sand banks that have sunk beneath the Pacific. “They would rather worry about things that they can see physically and that they know more about, rather than fighting back on this .Tk thing,” she says.

    But the issue of the abused .tk domain was recently raised in the General Fono, or Parliament, indicating that the issue had finally broken out of its technical niche and into the wider public.

    Those existential issues facing the islands are not wholly unrelated to .tk. Questions over the future of the domain have arisen at the same time that a debate over Tokelau’s political future has been revived.

    Tokelau is classified by the United Nations as a “non-self-governing territory” under the oversight of the Special Committee on Decolonization. In 2006 and 2007, referenda on whether Tokelau would enter “free association” with New Zealand—a possible stepping stone toward eventual independence—was approved, but not enough of Tokelau’s population voted to meet the turnout threshold. In May 2022, it was decided that another referendum on Tokelau’s future would be held ahead of the centenary of New Zealand rule in 2025.

    Repairing Tokelau’s devastated international reputation by cleaning up .tk will be a necessity if the atolls are to make any serious bid for sovereignty. Vitale is now the general manager of Tokelau’s government and wants to see its internet domain make a triumphant return to make it clear that the islands are turning a new page.

    “We are building nationhood here,” he explains. “We are on a pathway toward self-determination. We want to use the .tk as a catalyst to promote our nationhood and be proud of it—our domain name and our identity among the internet community.”

    All of Tokelau’s email and website addresses are currently hosted on New Zealand’s .nz. “What does that mean to people? It means that we are in New Zealand,” says Vitale with a sigh. “We should be selling ourselves as being in Tokelau, because .tk is the domain—the identity—for Tokelau.”

    “When you have people coming to knock on your door with attractive packages,” he adds, “you see it as an opportunity you hook onto—not realizing what the consequences will be further down the road.”

    Correction: This story has been updated post-publication as the previous version incorrectly stated that Antigua was the Carribean island with the .ai domain. It is in fact Anguilla. Our apologies.

    #Tokelau #Pays-Bas #Nouvelle-Zélande #internet

  • Non Monsieur Macron, l’antisémitisme n’est pas la cause du massacre du 7 octobre
    La Coordination nationale de l’UJFP le 7 février 2024
    https://ujfp.org/non-monsieur-macron-lantisemitisme-nest-pas-la-cause-du-massacre-du-7-octobre

    (...) La Cour Internationale de Justice a confirmé qu’il y a une tentative de génocide. Monsieur Macron n’a rien dit sur ce qui se passe à Gaza. Il n’a rien vu, il ignore que ce n’est pas seulement la population palestinienne qui est assassinée, c’est aussi le Droit international.

    Il a sciemment fait une confusion majeure : les victimes de l’attaque du 7 octobre n’ont pas été tué.es en tant que juifs/ves. Pour leur malheur hélas, elles ont été tuées en tant que membres d’un État colonial et désormais fasciste, qui enferme depuis 16 ans plus de deux millions de personnes dans un ghetto dont il a construit les murs. Seize ans dans la plus parfaite illégalité et avec la complicité des nations dites civilisées ! Seize ans sans discontinuer jusqu’à la brèche du 7 octobre.


    Toutes les vies ont la même valeur et parler des victimes israéliennes du 7 octobre sans un mot pour les milliers de victimes palestiniennes d’aujourd’hui et de demain est d’une indécence absolue.

    Accuser le peuple palestinien d’antisémitisme, c’est légitimer les assassins au pouvoir en Israël qui sont allés jusqu’à justifier les meurtres des civil.es et des enfants.

    Monsieur Macron semble ignorer totalement le Droit international. Résister à l’occupation et à l’oppression est un droit et même un devoir. L’occupation de la Palestine est illégale et les nombreux Français qui vivent dans les colonies violent le Droit international. Les milliers de Français engagés dans l’armée israélienne participent à des crimes contre l’humanité et à un génocide.

    En mélangeant sciemment juif et israélien, en faisant de la Palestine un peuple d’antisémites, Monsieur Macron ne protège pas les Juifs. Il les met en danger. Il en fait les complices d’un génocide sur lequel il est étrangement silencieux. Il détruit la mémoire de l’antisémitisme et du génocide nazi qui n’ont rien à voir avec le soutien à un régime suprémaciste dirigé par des fascistes.

    Il fait honte.

  • Non Monsieur Macron, l’antisémitisme n’est pas la cause du massacre du 7 octobre - UJFP
    https://ujfp.org/non-monsieur-macron-lantisemitisme-nest-pas-la-cause-du-massacre-du-7-octobre

    Depuis le 7 octobre un génocide est en cours à Gaza. Malgré des médias aux ordres, il n’est plus possible de nier la réalité : plus de 30000 mort.es dont une grande majorité de femmes et d’enfants, 90% de la population déplacée de force et régulièrement bombardée, des habitations pulvérisées, la famine organisée, des familles ciblées et exterminées.

    La Cour Internationale de Justice a confirmé qu’il y a une tentative de génocide. Monsieur Macron n’a rien dit sur ce qui se passe à Gaza. Il n’a rien vu, il ignore que ce n’est pas seulement la population palestinienne qui est assassinée, c’est aussi le Droit international.

    Il a sciemment fait une confusion majeure : les victimes de l’attaque du 7 octobre n’ont pas été tué.es en tant que juifs/ves. Pour leur malheur hélas, elles ont été tuées en tant que membres d’un État colonial et désormais fasciste, qui enferme depuis 16 ans plus de deux millions de personnes dans un ghetto dont il a construit les murs. Seize ans dans la plus parfaite illégalité et avec la complicité des nations dites civilisées ! Seize ans sans discontinuer jusqu’à la brèche du 7 octobre.


    Toutes les vies ont la même valeur et parler des victimes israéliennes du 7 octobre sans un mot pour les milliers de victimes palestiniennes d’aujourd’hui et de demain est d’une indécence absolue.

  • Matheuses. Les filles, avenir des mathématiques | CNRS Mathématiques
    https://www.insmi.cnrs.fr/fr/matheuses

    Ce livre restitue une enquête sociologique réalisée auprès de 45 lycéennes de 16 ans qui ont participé aux stages Les Cigales, stages de mathématiques en non-mixité organisés par les membres de l’Institut de mathématiques de Marseille et du Laboratoire d’informatique et systèmes au Centre International des Mathématiques de Marseille.

    À travers 10 chapitres qui apportent des réponses scientifiques à des questions précises, Matheuses décortique les inégalités devant les mathématiques et l’informatique pour mieux les combattre.

    • Mary Hannigan: Ireland’s basketball team left in impossible position as they travel to play Israel
      https://www.irishtimes.com/sport/2024/02/07/mary-hannigan-irelands-basketball-team-left-in-impossible-position-as-th

      Meanwhile, Dublin need to get their act together in the league while Gordon D’Arcy was suitably impressed by Friday’s win over France

      Mary Hannigan. Wed Feb 7 2024 - 12:17

      After all the discussion on the rights and wrongs of Ireland’s basketball team playing Israel in a European qualifier in Latvia on Thursday evening, the game is set to go ahead and, writes Malachy Clerkin, “no amount of noise or pressure from the outside is going to change that fact”. Basketball Ireland CEO John Feehan reiterated his sympathy for the people of Gaza, but insisted that a boycott of the game wouldn’t make “a blind bit of difference”. “I’m not prepared to destroy my sport for a gesture that will have no impact,” he said of the fine of up to €180,000 and a potential five-year ban from international competition that Ireland would incur if they refused to play.

      Dublin Gaelic footballer Martha Byrne has sympathy for the Irish players who have been put in this impossible situation, five of them opting not to play in the game. Last month, before their league game against Kerry, the Dublin team held up a banner calling for a ceasefire in Palestine. Byrne tells Gordon Manning that she is sure the players will look back at that protest as “something we’ll be proud of”.

      #BDS

    • Irish Examiner view : Calling foul on basketball boycott comments
      https://www.irishexaminer.com/opinion/ourview/arid-41327116.html

      Regarding a boycott, Basketball Ireland CEO John Feehan went further, referring to €1bn worth of trade between Ireland and Israel, and adding: “Is it going to make a blind bit of difference if we make a grand gesture? The simple answer is ‘no’, and I am not prepared to destroy my sport for a gesture that will have no impact.”

      Citing the volume of trade between Ireland and Israel was a careless point to make, as it invites some obvious questions: If there were less trade between the two countries, would a boycott then be justified? How low would the value of the trade have to be to justify such a stance?

      Those comments also contain a profound misreading of the purpose of a boycott.

      Nobody expects Ireland refusing to play a basketball game to have any impact on Israel’s conduct.

      Where it might make a small difference is in Gaza itself, as a small gesture of solidarity to those living there, a reminder that they have been neither forgotten nor forsaken.

      It would also create headlines around the world, and could lead to further gestures of solidarity.

      Ireland’s opponents have already shown no reticence when it comes to symbolic gestures: The Israel team has been pictured with members of the Israeli defence forces in recent days, thus endorsing its military activities.

      The Irish team has already suffered callous accusations of antisemitism by an Israeli player, something Basketball Ireland rightly criticised as “inflammatory and wholly inaccurate”.

      Basketball Ireland may feel aggrieved at being pushed into this situation, and it is not fair, but the challenge to do the right thing — no matter the cost — rarely occurs at the most convenient time.

  • JO 2024 : les « quatre mousquetaires » du comité d’organisation ciblés par le PNF
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/07/jo-2024-les-quatre-mousquetaires-du-comite-d-organisation-cibles-par-le-pnf_

    Outre Tony Estanguet, les principaux dirigeants du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 sont visés par plusieurs procédures pénales notamment pour des soupçons de « favoritisme » et de « prise illégale d’intérêts ».

    Pas d’inquiétudes, ils n’ont pas eu de mot malheureux de soutien à l’égard des palestiniens, ils ne seront pas obligés de quitter leur poste.

  • Après les sénateurs, les députés adoptent un amendement qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/apres-les-senateurs-les-deputes-adoptent-un-amendement-qui-remet-en-cause-la

    Défenseurs de la liberté d’expression et syndicats professionnels demandent le retrait de ce texte qu’ils considèrent « antidémocratique ».
    Par Aude Dassonville

    « C’est une poursuite sournoise du démantèlement de la loi de 1881 sur la presse. » L’avocat William Bourdon ne décolère pas depuis la découverte de l’adoption par les sénateurs, la semaine dernière, et son arrivée dans l’Hémicycle, mercredi 7 février, d’un amendement qui porte atteinte à la loi sur la liberté de la presse. « Cette loi est un totem de la République depuis cent cinquante ans, et dix élus la modifient en catimini sans prévenir personne », s’indigne, tout aussi sidéré, son confrère Christophe Bigot, président de l’Association des avocats praticiens du droit de la presse – et avocat du Monde.
    Approuvé à la faveur de l’adoption de la loi visant à renforcer la sécurité et la protection des maires et des élus locaux, le texte doit permettre à tout « titulaire d’un mandat électif public ou candidat à un tel mandat » de bénéficier d’un délai de prescription d’un an pour porter plainte en cas de diffamation ou d’injure publique. Actuellement de trois mois, ce délai « permet à la presse d’éviter d’être soumise aux aléas judiciaires d’une manière prolongée, poursuit Me Bigot. Or énormément de maires, ou de présidents de conseil régional mettent déjà une pression de dingue sur la presse quotidienne régionale ».
    Allonger la période au cours de laquelle une action leur reste possible revient à faire peser une épée de Damoclès sur les rédactions et les éditeurs de presse. « Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, organisations syndicales représentatives de journalistes en France, condamnent avec la plus grande fermeté cette modification d’une des lois les plus protectrices de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et d’être informé », blâme l’intersyndicale dans un texte publié en ligne mercredi en début de soirée.

    Dans l’objet de l’amendement – déposé par la sénatrice Catherine Di Folco (Les #Républicains, Rhône) et le groupe #socialiste –, lors de l’examen du texte en octobre, les sénateurs stipulaient que « les auteurs des propos diffamatoires et injurieux à l’endroit des élus sur les réseaux sociaux » bénéficient aujourd’hui d’une « impunité totale » du fait de la relative brièveté de ce délai, alors que les élus « n’ont ni le temps, ni les moyens de procéder à une veille numérique, qui leur permettrait de prendre connaissance à temps des faits délictueux ».
    « Il ne faut pas s’y tromper, critique l’Association des avocats praticiens du droit de la presse dans un communiqué. Sous couvert de lutte contre la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux, objectif légitime dans nos sociétés démocratiques, c’est toute la critique de l’action des élus qui est concernée. »

    A l’Assemblée nationale, certains députés, de même que le gouvernement, ont exprimé leur réticence à valider cet article, que Violette Spillebout (Renaissance, Nord) a justifié par le fait que les élus « sont bien plus largement exposés » que les particuliers aux délits d’injure et de diffamation. « Un passif s’est créé entre les responsables politiques de ce pays et les citoyens, intimement lié à la conviction que le principe d’égalité devant la loi serait une fiction, ou un leurre, commente encore Me Bourdon. Or ce texte aggrave le sentiment d’un deux poids, deux mesures. »

    L’Association des avocats praticiens du droit de la presse appelle le Parlement à renoncer à son texte : « Ce projet, dont la constitutionnalité est plus que douteuse (…) est profondément antidémocratique », insiste-t-elle. De son côté, l’intersyndicale demande le retrait du texte, qui devrait être examiné en commission mixte paritaire à la fin du mois, et promet de « déposer une question prioritaire de constitutionnalité si cette proposition de loi est adoptée en l’état ».

    #presse #élus #droit_de_la presse

  • Israël-Hamas : en pleines négociations sur une nouvelle trêve à Gaza, Nétanyahou ordonne à l’armée de « préparer » une offensive sur Rafah
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/07/israel-hamas-en-pleines-negociations-sur-une-nouvelle-treve-a-gaza-netanyaho

    Le premier ministre israélien ne veut pas « céder aux demandes » du mouvement islamiste palestinien, alors que le chef de la diplomatie américaine est en Israël pour discuter des conditions de la fin de la guerre. Il demande à l’armée d’attaquer la ville la plus au sud de la bande de Gaza.

    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 19h31, modifié à 19h32

    Le premier ministre israélien a déclaré mercredi 7 février avoir ordonné à l’armée de « préparer » une offensive sur Rafah, la ville la plus au sud de la bande de Gaza, estimant que la victoire sur le Hamas était « une affaire de mois », lors d’un discours diffusé à la télévision israélienne.

    Une offensive sur Rafah est redoutée depuis plusieurs jours alors que la ville, située au bord de la frontière avec l’Egypte, accueille aujourd’hui la majorité de la population du territoire palestinien, poussée vers le sud par les combats qui font rage depuis octobre. Plus de 1,3 million de déplacés, soit cinq fois la population initiale de la ville, s’y entassent dans des conditions désespérées, selon l’ONU.

    « Nos héroïques soldats combattent actuellement à Khan Younès, le principal bastion du Hamas. Nous avons donné l’ordre aux forces de défense israéliennes de préparer une opération à Rafah ainsi que dans deux camps [de réfugiés], derniers bastions restants du Hamas », a déclaré le chef du gouvernement. « La victoire est à portée de main. Cela ne se compte pas en années ou en décennies, c’est une affaire de mois », a-t-il ensuite assuré, quatre mois jour pour jour après l’attaque du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre.

    Alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve actuellement en Israël pour discuter d’un nouvel accord de trêve entre les deux parties, Benyamin Netanyahou a également déclaré refuser de se plier aux demandes du mouvement islamiste palestinien, car cela ne ferait selon lui que « mener à un autre massacre ». « La poursuite de la pression militaire est une condition essentielle pour la libération des otages. Céder aux demandes délirantes du Hamas (…) non seulement n’amènera pas la libération des otages, mais entraînera un autre massacre, et un désastre pour l’Etat d’Israël qu’aucun de ses citoyens n’est préparé à accepter », a-t-il dit.

    Ces déclarations interviennent alors que les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte multiplient les efforts pour pousser les belligérants à déposer les armes pour permettre la libération d’otages israéliens encore détenus et de prisonniers palestiniens ainsi que l’acheminement d’une aide humanitaire plus conséquente dans le territoire palestinien assiégé.

    Le Monde avec AFP

  • Houthi Attacks in Red Sea: Chinese Ships Get Insurance Discounts - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-02-06/chinese-ships-get-cheaper-insurance-to-navigate-houthi-menaced-red-sea

    • Country’s vessels paying 0.35% of hull value for transits
    • Houthis say they are attacking ships with Israel, US, UK links

    Chinese-owned merchant ships are getting hefty discounts on their insurance when sailing through the Red Sea, another sign of how Houthi attacks in the area are punishing the commercial interests of vessels with ties to the west.

    The militants began going after Israeli-linked vessels back in mid-November, before widening their targets to include US and UK ships last month when the two nations bombed Yemen in effort to quell the attacks. The incidents have led to a multi-tiered insurance market in which underwriters differentiate between the carriers they cover.

    While the overall picture is mixed, some Chinese-linked vessels are having to pay as little as 0.35% of their hull and machinery value to obtain insurance for transit, according to people involved in the market. Most ships are paying somewhere between 0.5% and 0.75% — although that can vary significantly, they said.

    The discounts would translate into savings of $150,000 and $400,000 for a transit of a vessel with a hull-and-machinery value of $100 million.

    It means the Chinese carriers are gaining another edge in addition to being able to use a short cut between Asia and Europe in relative safety. Hundreds of ships are simply avoiding the area, sailing thousands of miles around Africa instead. Since the attacks mushroomed, there have been no reports of significant damage to Chinese-owned vessels.

    The Houthis say they are acting in solidarity with the Gazans amid Israel’s war with Hamas.

    Shot Up
    Rates for war insurance, a requirement to go through riskier waters, shot up since the Houthis first began their attacks.

    After jumping about tenfold, they stabilized in recent weeks as the nature of the risks to shipping in the region becomes clearer, and western military forces work to degrade the Houthis’ capability.

    “The market is reflecting the lower risk profile faced by Chinese- and Hong Kong-connected vessels, as shown in the increased Asian-flagged and connected tonnage transiting the region,” said Munro Anderson, head of operations at marine war risk and insurance specialist Vessel Protect. “That said, despite a declaration of safe passage by the Houthis, there are no guarantees that incidents of miscalculation can be avoided.”

    Though Chinese ships are seeing discounts compared with most of the market, some vessels with ties to the the US, UK and Israel are having to pay more for cover.

    Certain underwriters are still looking to exclude coverage for those vessels, but that it is still possible for them to get all the insurance they require, the people involved in the market said.

    The fact that some vessels with links to the US and UK continue to sail through the region is proof that they are able to get cover, the people said.

    Some ships are continuing to advertise that they aren’t connected with Israel, the US or UK.

    At least 27 vessels had filled out their destination on digital ship-tracking systems with comments reflecting Chinese ownership, crew or both.

    The Houthis told the Russian newspaper Izvestia last month that Chinese and Russian ships would be safe from attack — although that doesn’t extend to the cargoes that the vessels transport.

  • Forêts : le Conseil d’Etat rejette la limitation des coupes rases
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/07/forets-le-conseil-d-etat-rejette-la-limitation-des-coupes-rases_6215210_3244

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares.

    Le #Conseil_d’Etat a rejeté une requête du parc naturel du Morvan visant à limiter les « coupes rases », abattages de la totalité des #arbres d’une parcelle accusés de dégrader durablement les #écosystèmes, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 7 février, auprès du Conseil.
    Le parc naturel régional du Morvan, recouvert de forêts sur 135 000 hectares, avait saisi le Conseil d’Etat en avril 2022. Il lui demandait de contraindre le gouvernement français à accepter sa demande, faite en 2018, de soumettre à autorisation toute coupe rase à partir de 0,5 hectare, contre quatre hectares actuellement.
    Selon le parc, la France se serait ainsi conformée à la directive européenne du 13 décembre 2011, qui exige l’évaluation des « incidences sur l’environnement » de tout déboisement, laissant aux Etats membres le loisir de fixer le seuil d’application (à partir de 0,5 hectare, a décidé la France).

    Des associations environnementales demandent son interdiction
    Mais, dans un jugement consulté par l’AFP, le Conseil d’Etat rappelle qu’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que la directive invoquée par le parc « vise, non pas tout déboisement, mais uniquement les opérations réalisées en vue de conférer aux sols concernés un nouvel usage ». Les coupes rases qui ne mettent pas fin à une destination forestière ne sont donc pas concernées, selon le Conseil.
    Ces coupes, également dites « à blanc », libèrent de grandes quantités de carbone tout en détruisant non seulement un paysage, mais également les écosystèmes et les sols, selon les opposants.

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse – depuis 1876 – et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares. De plus, ces coupes franches sont très souvent destinées à planter des monocultures de résineux, plus rentables mais très pauvres en biodiversité.
    « L’enrésinement » (plantation de résineux) du Morvan, petite montagne qui forme un prolongement bourguignon du Massif central, est régulièrement dénoncé par les associations environnementales.
    Les feuillus (chênes, hêtres et autres châtaigniers) représentent encore 54 % de la forêt morvandelle, contre 35 % pour les résineux et 11 % pour les essences mélangées. Mais la part des pins et autres épicéas progressent rapidement : de 2005 à 2016, 10 800 hectares de résineux ont été plantés, tandis que 4 300 hectares de feuillus ont été arrachés, selon les chiffres du parc.

    #forêt #résineux #coupes_rases #économie #écologie #justice #propriété (la liberté d’user et d’abuser)

  • Guerre en Ukraine : une nouvelle « attaque massive » de la Russie fait au moins cinq morts
    https://www.ouest-france.fr/europe/ukraine/guerre-en-ukraine-une-nouvelle-attaque-massive-de-la-russie-fait-au-moi

    Plusieurs vagues de missiles et de drones se sont abattus sur l’Ukraine, mercredi 7 février 2024, faisant au moins cinq morts, dont quatre dans un immeuble résidentiel de la capitale. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une « énième attaque massive ».

    Les russes font des attaques massives...

    Bombardements sur Gaza : ces mesures sans précédent prises par Israël pour limiter les pertes civiles pendant une guerre urbaine | Atlantico.fr
    https://atlantico.fr/article/decryptage/bombardements-sur-gaza-ces-mesures-sans-precedent-prises-par-israel-pour-l

    Différents dispositifs sont mis en place pour essayer, dans la mesure du possible, de prévenir les civils pour limiter les pertes lors des frappes aériennes ou durant certaines interventions.

    Les israéliens limitent les pertes de civils.

    D’un côté, tu as 5 morts, et c’est bien trop, évidemment. De l’autre, tu as des dizaines de morts, que personne ne décompte jamais vraiment, et dont en fait on ne parle pas, parce qu’ils sont des dommages collatéraux, involontaires, et fort malheureux, et d’ailleurs, on ne va pas leur rendre hommage.

    • Comment peuvent-ils dire vouloir « éradiquer Hamas » et en même temps demander au Hamas de leur rendre leurs otages ?
      Si je tenais des otages et que la partie adverse disait vouloir l’éradiquer, accepterais je de les rendre ?

      Et où sont les questions sur la doctrine Hannibal à l’origine du meurtre d’israéliens par l’armée elle-même ?

    • Les indiens d’Amérique étaient aussi mauvais que le Hamas. A l’époque ils attaquaient les pionniers pour un rien, alors même qu’on leur avait donné un territoire rien qu’à eux, et qu’on avait signé la paix. Alors pour faire cesser ces actes de terrorisme, menés par les indiens sur les pionniers, la seule solution était de montrer que force devait rester à la loi et à la paix, en refusant les cesser le feu, et en détruisant les membres des terroristes, jusqu’au dernier. Il y avait des victimes collatérales, certes. Mais elles n’avaient qu’à pas être au mauvais endroit. Et parfois, sincèrement, si elles étaient là, c’est qu’elles n’étaient pas tout à fait innocentes.

      La mauvaise foi est sans limite et la seule façon d’y mettre fin est encore plus de mauvaise foi. Le donnant-donnant est hélas la seule solution.

    • « Jamais nous ne laisserons prospérer l’esprit de revanche », affirme Emmanuel Macron, qui souligne que « dans ces moments de deuil, rien ne doit nous diviser ». « La France restera unie pour elle-même et pour les autres, (…) unie dans ces moments de souffrance pour les Israéliens et les Palestiniens, afin d’œuvrer sans relâche pour répondre aux aspirations à la paix et à la sécurité de tous au Proche-Orient », ajoute le chef de l’Etat.
      [...]
      https://www.lemonde.fr/politique/live/2024/02/07/en-direct-hommage-aux-victimes-du-hamas-suivez-la-ceremonie-aux-invalides-pr

      N’y aurait-il pas quand même un peu "d’esprit de revanche" dans les propos de l’ambassadrice ? En fait, non, c’est plus que cela : c’est de la haine à l’état brut, comme la haine qui s’exprime par le pilonnage de Gaza et la colonisation sauvage de Cisjordanie, depuis 4 mois.

      "La France restera unie". Bien entendu, et ceux qui osent avancer une vision critique du discours officiel seront traités de nazis.

      Quant aux réponses de la France aux "aspirations à la paix et à la sécurité de tous", on voit ce qu’il en est pour les Palestiniens. Avec de telles "réponses" Macron ferait mieux d’arrêter de faire le coq et de se la boucler pour de bon pour venir, queue entre les pattes, au pied du grand frère américain.

      Et encore une fois ce « Proche-Orient », voire ce « Moyen-Orient », employé en tant qu’élément de rhétorique globalisant, quand il est question d’évoquer le conflit entre Israël et les Palestiniens. C’est très commode : d’une part, ça permet d’escamoter les rapports de pouvoir et de domination coloniale et, d’autre part, on désigne de cette façon une entité géopolitique confuse, dans laquelle Israël semble s’imposer pour apporter la lumière, la démocratie et la civilisation (j’ai entendu ce genre de propos à la radio, dès le 8 octobre). C’est d’ailleurs pour cela, nous dit-on, que les puissances occidentales fournissent à ce pays - qui n’est absolument pas dirigé par des populistes - le soutien inconditionnel qu’il mérite.

  • À Rennes, cette famille palestinienne de Gaza est menacée d’expulsion
    Ouest-France Laurent LE GOFF- Publié le 05/02/2024
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/a-rennes-cette-famille-palestinienne-de-gaza-est-menacee-dexpulsion-8ae
    La préfecture d’Ille-et-Vilaine estime que rien ne s’oppose à l’expulsion de ce couple de Palestiniens et de leurs trois enfants. À Rennes, leurs soutiens dénoncent « un acharnement délirant ».

    Ils vivent dans l’angoisse d’apprendre, à nouveau, la mort d’un proche sous les bombardements. « Nos familles n’ont plus de toit, elles ont fui vers le sud de la Bande de Gaza, où 2,5 millions de personnes s’entassent, sans nourriture, sans eau ni électricité », expliquent Shaden et Ibrahim Awad.

    Quand ils arrivent à joindre quelqu’un, ils se disent ce qui compte le plus : « On veut juste savoir s’ils sont en vie ». Le couple vit dans un stress permanent, en essayant de l’épargner au maximum à leurs enfants de 7, 5 et 3 ans. « Surtout, on éteint la télé quand ils sont là. »

    Ils vivaient à Khan Younès, « l’une des sept villes de Gaza », où ils se sont mariés en 2015 et où ils ont eu leur aînée. Ibrahim enseignait alors dans un collège le français, une langue et une culture qu’il aime depuis son enfance à Tizi-Ouzou en Algérie, où son père était professeur. À Gaza, la langue de Molière est proposée dans de nombreux établissements.

    Un visa étudiant en 2016

    En 2016, le jeune prof muni d’un passeport palestinien décide de venir parfaire son bagage linguistique en master à Rennes 2, avec un visa étudiant délivré par l’ambassade de France à Jérusalem. Son épouse professeure d’anglais le rejoint en 2018, elle aussi pour étudier. « Notre projet était de retourner à Gaza. » Mais l’insécurité croissante, la mise en danger des populations civiles, ont ruiné tout espoir de retour près des leurs, en Palestine.

    En 2018, Ibrahim a déposé une demande d’asile, refusée malgré plusieurs recours. Fort d’une promesse d’embauche, il a déposé en préfecture en janvier 2022, une demande de titre de séjour. En mai, Shaden a fait la même demande. Aucune réponse, jusqu’à ce que l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) leur soit notifiée en mai 2023.

    « Nous pensions tous naïvement que les arrêtés seraient abrogés en raison de la situation en Palestine depuis le 7 octobre 2023 », avouent les bénévoles qui les soutiennent, à Rennes. Mardi 23 janvier 2024, le tribunal administratif devait examiner leur demande d’annulation des OQTF. Mais la veille de l’audience, la préfecture d’Ille-et-Vilaine adressait à leur avocate un mémoire justifiant ses refus.
    Renvoyés en Cisjordanie ou en Egypte ?

    Après huit années en France, deux masters en linguistique, des expériences professionnelles, trois enfants scolarisés et une promesse d’embauche, la préfecture a considéré que « ces circonstances ne justifient pas à elles seules leur admission au séjour ».

    Au sujet des promesses d’embauche, le préfet estime que rien n’empêche les futurs employeurs de s’adresser directement « aux autorités françaises à Jérusalem, pour une demande d’introduction d’un travailleur étranger ».

    Concernant le pays de renvoi, la préfecture se défend avoir fixé La Palestine. « S’il est exact que la situation sécuritaire dans la bande de Gaza est très dégradée, l’ONU qualifiant la situation qui y prévaut d’insupportable […] il n’en est pas de même pour la Cisjordanie […] où, si des heurts épars sont constatés, la situation est globalement stable ». Pour le préfet, « il paraît concevable que les intéressés peuvent s’y installer ».

    Un frère de Shaden est mort le 24 décembre

    Dans le mémoire adressé par la préfecture, « iI est précisé qu’il n’est pas prouvé que les enfants puissent poursuivre leur scolarité en Cisjordanie », souligne le collectif de soutien aux sans papiers. Alors même que leur fille aînée bénéficie « d’un suivi psycho médical en France pour un syndrome post-traumatique lié à son enfance à Gaza ».

    La préfecture suggère même d’autres terres d’accueil pour la famille. C’est-à-dire, « tous pays dans lequel elle est légalement admissible. Il est en effet relevé que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza peuvent légalement séjourner en Égypte ». Un pays qui empêche tout afflux de réfugiés sur son territoire…

    En attendant la décision du tribunal administratif, la famille sollicite le réexamen de sa demande d’asile.

    Un frère de Shaden a obtenu, en janvier 2023, la protection subsidiaire par la CNDA (Cour nationale du droit d’asile). Son jeune frère, âgé de 23 ans n’a pas eu cette chance… Il est mort sous les bombes à Gaza le 24 décembre dernier.

  • Extrait d’un encart de Télérama (n° 3865 du 10 au 16 février 2024)

    PÉDOCRIMINALITÉ, DES MOTS SUR LES MAUX

    On savait qu’Édouard Durand (photo) n’en resterait pas là. L’ancien coprésident de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), évincé en décembre dernier, publie un très court essai, intitulé 160 000 Enfants. Violences sexuelles et déni social (éd. Gallimard, coll. Tracts, 3,90 €). Trente pages de démonstration implacable et brute concernant un système de violences dont les enfants — précisément 160
    000 chaque année — sont victimes. Trente pages d’une intelligibilité rarement atteinte sur le sujet. Les faits apparaissent ici limpides. Ils l’ont toujours été pour qui veut bien voir ou entendre. Mais « entendre les mots qui décrivent la violence sexuelle, c’est faire surgir les représentations que ces mots suscitent, et c’est insupportable. Il est plus commode de se dire que ça n’existe pas ».
    Édouard Durand décrit, avec une précision très graphique, mais sans outrance, ce que sont les violences sexuelles faites aux mineurs. Un crime où l’arme est un sexe d’adulte, un doigt, une main, une langue. Un crime où la victime n’est qu’un enfant. Il rappelle que les conséquences sur la santé et la vie des victimes sont presque infinies. L’injonction à « tourner la page » ne vaut rien quand on fait face au « présent perpétuel de la souffrance ». Le juge montre que l’insupportable devrait inévitablement déclencher un soutien incontestable, pour ceux qui dénoncent, qui parlent, qui osent s’affranchir de la honte et du dégoût. Or il n’en est rien. « On les soupçonne de mentir, d’exagérer, ou on accuse leur mère, et tout autre adulte protecteur, de mentir, de manipuler. » L’injonction à « sortir du silence » ne vaut rien quand « ce n’est jamais le bon moment, jamais la bonne manière. C’est trop tôt, trop tard, trop vague, trop précis, trop chuchoté, trop public ». Le texte déploie un raisonnement imparable. « Le déni collectif et l’impunité des agresseurs marchent main dans la main, tranquillement, avec assurance, sans inquiétude. » Comment se satisfaire d’une telle violence ? Comment ne pas en être écœuré ? À la lecture de ce texte, on mesure l’ampleur du gâchis. Celui de ne pas avoir reconduit Édouard Durand à la tête de la Ciivise, celui de n’avoir toujours pas donné de suite précise à cette commission.
    -- Julia Vergely

    Et hier, tu apprends que « La légiste et experte judiciaire, Caroline Rey-Salmon, (vice_présidente de la Civiise) est visée par une plainte pour agression sexuelle lors d’un examen gynécologique. »
    https://www.sudouest.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/la-nouvelle-vice-presidente-de-la-ciivise-accusee-d-agression-sexuelle-1846

    #CIVIISE #pédocriminalité #Édouard_Durand

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/1040428

  • Sabotage de Nord Stream : le parquet suédois clôt son enquête sans poursuite
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/sabotage-de-nord-stream-le-parquet-suedois-clot-son-enquete

    AFP parue le 07 févr. 2024 - 10h53

    Le parquet suédois a annoncé mercredi clore son enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, estimant qu’elle n’était pas de son ressort.

    « La conclusion de l’enquête est qu’elle n’est pas du ressort de la juridiction suédoise et que l’enquête doit donc être clôturée », a dit le procureur suédois Mats Ljungqvist dans un communiqué, précisant avoir partagé les éléments de son enquête avec les autorités judiciaires allemandes.

    « Rien n’indique que la Suède ou des citoyens suédois aient été impliqués dans cette attaque qui s’est déroulée dans les eaux internationales », ajoute-t-il.

    Ils n’ont apparemment pas réussi à accuser des russes non plus, ni Julian Assange.

  • L’IA a tendance à opter pour la violence et les frappes nucléaires dans les simulations de guerre, révèle une étude
    https://trustmyscience.com/ia-tendance-opter-violence-frappes-nucleaires-simulations-guerre

    L’adoption de l’IA dans les stratégies militaires et diplomatiques s’accompagne d’un potentiel d’escalade conflictuelle, révèle une étude. Les résultats montrent que les simulations de guerre utilisant des agents IA autonomes ont une tendance à l’escalade, y compris vers l’usage d’armes nucléaires — avec des justifications parfois troublantes. Face à ces constats, les chercheurs insistent sur la nécessité d’adopter une approche mesurée et réfléchie quant à l’intégration de l’IA dans les processus décisionnels liés à la sécurité et à la défense.

    #selon_une_étude_récente #it_has_begun et #skynet_existe déjà

    Juste pour de rire, le paragraphe de conclusion, où on te dit que OpenAI autorise les usages militaires, sauf si ça devient trop méchant. Très #lol.

    Récemment, OpenAI a adapté sa politique pour permettre l’usage de ses technologies dans le secteur militaire, à la stricte condition de ne pas causer de préjudice aux individus et d’éviter la création d’armements. Toutefois, l’étude souligne les dangers liés à l’emploi de l’IA générative dans le conseil et la gestion de l’information. Des collaborations entre OpenAI et les forces armées seraient en cours, notamment dans le domaine de la cybersécurité.

  • Gaza : « Une démission des médias occidentaux » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Gaza-Une-demission-des-medias

    Gaza : « Une démission des médias occidentaux »

    Mis en ligne le 02.02.2024

    Média spécialiste des mondes arabes et musulmans, Orient XXI a publié un éditorial critique sur le traitement médiatique des massacres en cours dans la bande de Gaza, tout en assumant utiliser le terme de « génocide ». Entretien.

    Une illustration de Colloghan

    Dans un éditorial publié le 8 janvier, le média spécialiste des mondes arabes et musulmans Orient XXI réagit au traitement médiatique des massacres en Palestine depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Intitulé « Gaza. L’escorte médiatique d’un génocide », il fait une analyse critique des médias occidentaux, tout en affirmant la position éditoriale du média par rapport au terme de « génocide ». Entretien avec Sarra Grira, co-autrice de l’éditorial en question avec Alain Gresh, et rédactrice en chef d’Orient XXI.

    Pourquoi avoir publié cet éditorial ?

    « Dans les semaines qui ont suivi les attaques du Hamas du 7 octobre, une grande partie des médias a repris les éléments de langage de l’État d’Israël sans trop se poser de questions, alors que plusieurs informations se sont révélées fausses après-coup1. Et les informations qui nous parvenaient de Gaza n’étaient soit pas relayées, soit mises à distance ou reprises avec des pincettes pour faire douter de leur nature factuelle. On a vu une démission de la réflexion assez forte des médias occidentaux, avec le relai de la propagande israélienne et l’invisibilisation des Palestinien·nes. Et en décembre, quand Reporters sans Frontières (RSF) a sorti son rapport indiquant que seulement 17 journalistes avaient été tués en couvrant ce conflit (dont 13 à Gaza), alors qu’ils étaient 87 selon le Syndicat des journalistes palestiniens2, on s’est dit que tout cela était trop cynique et indécent pour ne pas réagir. »

    Dans votre analyse des médias, vous parlez d’une « escorte médiatique d’un génocide » et de « débats surréalistes » sur les plateaux télé…

    « Olivier Rafowicz, colonel réserviste et porte-parole francophone de l’armée israélienne qui déclare que questionner le discours de son armée est antisémite, a eu pignon sur rue dans les médias pendant toute cette période pour dérouler sa propagande sans être mis en difficulté – à l’exception de Mohamed Kaci sur TV5Monde, rappelé à l’ordre par sa direction quelques jours après. Quant à I24, une chaîne de propagande israélienne, elle partage les mêmes locaux, les mêmes images et les mêmes invités aux propos parfois abominables que BFMTV, chaîne du même groupe. Et quand on donne enfin la parole à des Palestinien·nes, le réalisateur Élie Chouraqui en rit sur le plateau, en disant “C’est un bon communicant, hein ? Il communique bien, il parle bien à la caméra3”. On a assisté à un déferlement de haine et à une déshumanisation des Palestinien·nes, trop souvent résumé·es à des bilans chiffrés. Arrêt sur images a récemment sorti une enquête sur le service Checknews de Libération4. Elle raconte les tensions au sein de la rédaction, notamment parce que le directeur franco-israélien de Libération, Dov Alfon5, juge excessif l’intérêt de Checknews pour la propagande israélienne. »

    Vous critiquez l’usage du terme de « guerre », pourquoi ?

    « Une guerre, c’est entre deux armées. Or, là, ce ne sont ni deux pays ni deux États qui s’affrontent, mais une armée occupante qui se déchaîne sur le territoire qu’elle occupe ; la plus puissante armée du Proche-Orient, soutenue par une des plus puissantes armées au monde, les États-Unis, contre une milice armée qui a commis des crimes de guerre dans un contexte colonial. Parler de “guerre Israël-Hamas”, alors qu’une très large majorité des victimes sont des civils, dans un territoire en grande partie devenu inhabitable, c’est minimiser la réalité. »

    Qu’en est-il des journalistes sur place ?

    « L’accès à la bande de Gaza est interdit pour les journalistes internationaux, sauf lors de “visites guidées” encadrées par l’armée. Quel·le journaliste peut accepter ça sans en informer le public ? Dans les premiers jours du conflit, aux côtés des médias arabes, je lisais surtout les médias israéliens Haaretz et +972, bien plus critiques que la presse française. Et pour les journalistes palestinien·nes, c’est comme s’ils n’existaient pas, ou comme si les médias français s’en méfiaient alors même que certains étaient des journalistes “fixeurs” ou des correspondant·es pour ces mêmes médias… »

    Comme si un journaliste palestinien ne pouvait pas couvrir correctement le conflit ?

    « Avoir un·e journaliste ukrainien·ne pour parler de la guerre en Ukraine, ou arménien·ne pour parler du Haut-Karabagh, ne pose pas de problème pour les rédactions. Et c’est légitime : connaissant le sujet, le terrain et la langue, ce sont les personnes les plus indiquées pour aller sur le terrain. Mais pourquoi les journalistes arabes ne seraient pas légitimes pour parler de la Palestine ? Et c’est pareil en France ! L’Association des journalistes antiracistes et racisé·es (AJAR) a fait un communiqué pour dénoncer le fait que les journalistes racisé·es, ou arabes, voient leurs paroles discréditées quand il s’agit de la Palestine6. En tant que journaliste arabe, j’ai aussi vécu ça par le passé à France24 : on nous embauche parce qu’on est arabophones, qu’on connaît la région et qu’on a plus facilement accès au terrain, mais cela devient un élément qui discrédite notre travail quand le sujet concerne la Palestine. »

    En fin d’article, vous dites que « pour la première fois, un génocide a lieu en direct ». Vous assumez donc en tant que média l’usage du terme « génocide » ?

    « On a attendu avant d’utiliser ce terme. On ne voulait pas que ce soit un usage émotionnel ou un positionnement politique ou militant, ce qui aurait contribué à banaliser un terme lourd dans un contexte de surenchère aux discours horrifiés. Au fil des semaines, la question du “génocide” s’est imposée, et on a fait appel à des personnes qui maîtrisent cette notion juridique. Puis, mi-décembre, on a publié un article de Ziad Majed qui, textes juridiques à l’appui, explique pourquoi on va désormais parler de génocide à Gaza7 ; non seulement en raison de l’ampleur du massacre et du déplacement de population, mais également en réaction à la volonté délibérée et l’intention avérée de cibler un groupe – les Palestinien·nes – pour ce qu’ils sont. Il précise aussi que les États peuvent avoir un intérêt à réfuter ce terme pour ne pas avoir à agir conformément à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. »

    Vous concluez en appelant à la « responsabilité morale [des journalistes] de se mobiliser pour arrêter ce crime en cours ». Est-ce qu’il s’agit de prendre parti ?

    « Il s’agit pour les journalistes de faire leur travail. Il y a tout un mythe du journalisme objectif et neutre, mais personne ne s’est posé la question de la neutralité par rapport à la guerre en Ukraine, non ? On n’a pas eu un Rafowicz russe sur tous les plateaux. Si demain il y a un attentat en France, évidemment qu’on ne va pas traiter ça comme si c’était arrivé ailleurs dans le monde, vu que ça se passe chez nous, et qu’on est plus concerné·es par certains sujets que par d’autres. Or, à Gaza, il y a une complicité directe des gouvernements occidentaux, donc ça nous concerne aussi. Aucun média n’est neutre, le tout c’est de l’assumer en toute transparence, et de faire notre travail en vérifiant les informations, en exigeant d’aller sur place sans être encadré, au lieu de se faire le relais de la parole officielle. »

    Propos recueillis par Jonas Schnyder

  • Dans les hôpitaux de la bande de Gaza : « On ne cherche plus à réparer. On coupe… »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/06/hopitaux-a-gaza-dans-de-telles-conditions-on-ne-cherche-plus-a-reparer-on-co

    Raphaël Pitti, médecin humanitaire, s’est rendu dans la bande de Gaza, bombardée par Israël, pour aider le personnel de l’hôpital européen, dans le sud de l’enclave. « Le Monde » l’a rencontré à sa sortie.

    #paywall