Nina Hagen Live - Du hast den Farbfilm vergessen
▻https://www.youtube.com/watch?v=A3zSIQ-9e5U
ent · errant, dispersé · ποιειν · tas de compost · v’lan = koan · zendefondº · prplXprpgnd · la seule manière d’aimer ce monde c’est de le laisser se bousiller · :· sez&works LAL1.3
Nina Hagen Live - Du hast den Farbfilm vergessen
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pas
à ce pas-là ils ne pullulent pas trop
ᅞ
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ᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞet on n’a pas pu.. .
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
bon, on ne sait pas justement, si celui d’avant est
bien le ou un dernier. là il n’y a plus que ça, plus, _pas
|. (c’était « un » dernier. y en re·n’aura ! 2024)
tâte-mouton _
un regard qui pourtant ce dont ils dépendent
peut-il sauver les mots jamais ne pourra
non les mots sont seuls ni image regard
ni vision ne seront jamais qu’un reflet
les mots sont restent seuls ne saisissent rien
même la cuiller dans le café fuirait
plutôt sur les reflets de la table qu’y
tenir sage sans sagesse dans les mots
parole vivante est le rêve impossible
il faut en faire le tour ou bien se perdre
renonce à comprendre ne maîtrise plus
rien mot à mot j’avance à tâte-mouton
de nuit tâtons de jour c’est le mot du jour
fatigue têtue âme flambant les mots
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
dédouble vue sue _
ne savoir plus ni même si l’on a su
à en avoir au coin des yeux des escarres
une de ces veines de charbon qui brûle
des mois durant sous terre sous l’incendie
éteint on ne voit plus que du consumé
la cendre achève de consommer la lumière
on ne voit ni ne saura plus que l’ombre
marouflée comme sentence sur la porte
la fumée montée retombe le jour dure
calciné ayant perdu toutes ses plumes
la veine flambe doucement dédoublant
toute chose à son contact comme on arrache
des pattes de mouches croûtes de pelade
et si l’on a su on ne reviendra pas
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
seule sans écho fondu _
la lumière ne tourne plus le coin elle
est lassée d’être laissée seule et colère
la fatigue et face-à-face de faïence
seule dans l’ombre hostile du coin désert
alors va s’étendre dévorer son lit
tant pis le petit reste survivra-t-il
il n’y aura pas d’écho dormance tue
désormais les petits chiens se taisent
la lumière désolée brûle les yeux
de tout être en chemin leurs regards
divaguent le panorama intérieur
se dépeuple on se perçoit s’effacer
fondu chaque rencontre est un meurtre intime
au noir une pulsation lumière morte
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
défacer le monde _
quand on reprend connaissance un court instant
le monde est double je suis dans cet état
depuis longtemps je ne sais plus si le monde
je ne distingue plus monde continu
le temps lui s’est caché il a comme honte
ou fait comme si ne sait plus si le monde
l’attend le temps reste à l’écart c’est l’oubli
qui s’obstine sachant bien que tout est vain
l’oubli tenace qui décide depuis
la cage du souffleur phrase double sens
la colère du texte raye les planches
le mildiou ronge les tomates le masque
de cire sue on se paye de doublons
croqués valeur faciale morte à jamais
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
dédouble ment plus _
l’âme ment-elle ou se dédouble ou est-ce où
se ment-elle elle élimine d’elle-même
la réponse une fois par elle assénée
dans ce dédoublement intime du monde
que nul n’aura su resterait ahuri
l’autre restée seule atterrée d’un regard
compte sa monnaie donner le change exact
pour payer son passage le jour venu
ce jour ne viendra pas le monde est fendu
déjà avale la seule et la menteuse
reste la question sans joie le raccourci
n’existe plus le pan du monde détruit
qui permettait l’échange les choses sèchent
dans l’air déçu jardin tombeau qu’illusion
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
aucune en double _
il voyait double une fois derrière lui
à la fois sur le site où est le réel
dans le passé qui lui fait écran futile
en toute solution de continuité
ainsi c’en était fini l’effacement
de son image en rapport on marcherait
à l’aveugle en longeant les murs d’origine
ce reste de vie en double et comme en trop
ce n’est qu’en ignorant le pacte tacite
caché dans la doublure de la colère
on oublierait presque que c’était de nuit
on le sait trop c’est de deux nuits que passion
attente éteinte à la chair de son unique
sans passion jette la pièce à la fontaine
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
vraiment aucun _
il y a des tristesses sans aucun charme
lèsent comme un legs sur les jambes à chaque
pas comptés vague arrive s’abat le môle
on annonçait la tempête hier vents fiers
à bras meute en furie de petits Éole
musclés le ciel court dans l’humeur élastique
à l’intérieur tout est calme vingt-huit brutes
ont faufilé d’un pas lourd elles aussi
s’en voulant d’être là dix fois plutôt qu’une
« si ne comprends pas et reviens sans comprendre »
céder sec et laconique à la cassure
aucun charme pas à pas de trist à tesse
aucun doute le jour lisse la nuit penche
au balcon regarde vide la vie vide
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
casse puis tout _
écoute voir la casse unique se fendre
dédoublée la case de bois dans un geste
qui l’imprime sur un miroir à l’encan
disparaît on se retrouve place nette
au soleil du même endroit douze ans avant
c’était juste l’arrivée tout a changé
la place surtout le petit hôtel tient
ce bivouac d’une semaine comme si
depuis on n’avait pas vécu qu’on nous dit
à grand renfort de cases cassées en quatre
« un été au jardin » café en cuisine
l’image se brouille en copeaux de tain noir
c’est l’air même qui est tout de bon fendu
le bois crie le vernis fond puis tout est cendre
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
paupière à récurer _
sous une petite brosse une paupière
légère s’éclaire un visage s’efforme
puis se ferme comment dire le bosquet
qui l’abritait depuis qu’il n’existe plus
tout a brûlé d’un coup derrière la porte
avant qu’elle se referme sous le souffle
brosse récure depuis détruit la trace
réduit la face de jour en jour silence
de mort paisible les teintes s’amenuisent
les traits se ferment jusqu’à l’indistinction
on ne pourra bientôt plus dire qu’on a
connu ce jour ni les suivants on décline
tout commentaire les portes battent sur
elle-mêmes plus encore que sur le vide
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
tout occupée toute _
journées d’occupation il n’est pas possible
l’âme humaine soit aussi petite pense
les jou- années d’occupées totalité
presque et si petit l’occupe aussi petite
qu’elle aussi peu préparée du fond du temps
occupé le combustible s’empilait
l’image gardée du talon sur la chaise
une buchette le café lent fumait
l’année de chaque côté du jour campait
l’éclat rouge mat des baies piquetait l’ombre
dans l’âme ça s’empilait jusqu’à ras-bord
on se saluait de temps à autre en journée
clin d’œil clos ciels voilés des années défilent
petite occupée y retourne poussière
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
s’éteindre en vain _
greffier veuillez consigner s’il vous plaît qu’on
sache bien dans le recoin le procureur
du jour ne viendra pas prenez donc congé
du lieu de la lumière des heures du
matin le temps fait sous lui sans plus de honte
un peu plus loin on désosse un bâtiment
du regard on fait des tas de cendre infimes
on relèvera en vain la boîte vide
il n’y a plus d’écho que dans un accent
sourd qui peine à s’étouffer dans les chardons
un petit feu de chardons dans une boîte
tout va s’éteindre préparez l’envoi
dernier regard décevant puis déposez
la monnaie de singe sur chaque paupière
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
poids fois cinq sens _
le même poids au gramme près jour après
jour de la disparition réapparaît
la même chute autour du poids sa silhouette
un reflet tombe de l’arbre dans le tunnel
à la remontée lente c’est là poids pèse
et c’est malgré gramme à gramme du jour
le grammage du jour est le même poids
calcul on traverse les parois demain
d’ici là-bas on déchire leurs silhouettes
mâchées de lumière sans aucune trace
il n’y a le poids plus de sens à tout ça
autant d’ici là planter des sans-souci
qui mourront de soif jour après jour pesant
s’effilocheront brûlant dans la lumière
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
marche retour _
retour du marché et tous les jours d’avant
on avait beaucoup marché le pincement
au cœur le même vide sans écho un
le motif s’est retiré tiré la toile
ce n’est plus que vide que pince du vide
la pince elle-même on ne la verra pas
à ce qu’elle désigne le cœur se serre
durant qu’on marche comme après la paupière
retouche légère la même vision
désormais vide inlassablement revient
frôler la même retouche un peu plus claire
pincement fêlure creusant se fait brèche
on marche retour dans la brèche en personne
en équilibre sur la paupière vide
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
coulisse plus _
ça va ça vient plus la coulisse de l’être
est cassée acier récuré lisse grippe
feuille à feuille s’effrite perd ses raisons
d’être cendres de l’une puis l’autre cendres
copeaux tordus épargnés percent les pieds
on se balade longtemps dans des espaces
périmés doivent puiser dans les réserves
ah puis on va sans on va sans savoir où
plus rien ne vient on va vers des riens déserts
il y a deux pas d’ici une série
de bouts de rue cul-de-sac sur une friche
là où avant on ne reconnaît plus rien
l’enfilade est grippée on ne passe plus
deux pas chassé mécanique cassée glisse
à l’abîme remplira le puits des jours
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
cloué à une porte _
depuis cet ins-temps bientôt compté en ans
arrêt là depuis à l’arrêt comme un chat
cloué à une porte depuis oublié
les maisons les bus sont toujours à leur place
c’est comme ça on n’en parle plus voilà
regarde depuis qu’il a cassé le temps
passer son long passage vers la poussière
une odeur d’oubli tenace d’air séché
personne le temps passe ne viendra plus
le déclouer dehors du salon brûlé
ne bouge plus trop s’accomode des points
son port d’attache est pour les ans ce recès
brisé enté au précis de la cassure
passant sans passion cloué à une porte
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
sans concluer _
au bout du chemin déposé ni revenu
pour long temps con & balafré plus sortable
en fait ne sort plus que seul s’en souvenir
assis ensemble en jouant des chairs des mots
inventait voilà le verbe concluer
c’était avant la fin pourtant ourdissant
maintenant que plus ni con ni clue, at all-
allant étourdi les balles d’affres sifflent
à ses côtés où rien ne va se conclure
que s’effilant goutte d’air sec à une autre
plus ténue il n’y a plus à être assis
ensemble que seuls ainsi sans concluer
autre dit qu’en silence autrement abrupt
la mort d’ici là éternuera souvent
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
air place plus rien _
sous mécanique bout la brume soudain
rompant les mots se mettent à consumer
soudain hors décidée tu ne répondras
pas te taire muet te taire vif silence
inquiéter tellement d’air de place lasse
remonter tout explose et je veux que tu
sois tu soudain précipite vers la porte
et le souffle qui me défait maintenant
je ne respirerai plus qu’à travers ce
masque de cendres rempaillé de ces cinq
dernières phrases de plus en plus coupantes
à la fin plus de place pour rien plus d’air
l’inquiétude a fait place nette furieuse
avait besoin la place l’inévitable
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
mi difendo _
comment vas-tu cher bah lentement pareil
congé impossible diffère j’elle vous
oublie à l’allure lentement pareille
à se dessinant la clairière d’hiver
distance d’affût telle je ne vous vois
plus solitude lentement se retisse
pareille aux premiers jours du monde aux premières
années nouveau-né recru de nouvelle fatigue
absolue et sans fin long état dont lente
devinée nature est sans vertu aucune
que désarmer le nul et non avenu
ainsi lentement pareil à la fourmi
au colporteur au cheval de bois sorti
du manège je passe effacé durant
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
intacte demeures (à Cristovam Pavia) _
c’est de l’autre côté que règne l’oubli
et qu’aura-t-on fait pour rester en deçà
dans la mémoire traîne la chanson intacte
« Não fugir » Cristovam est encore indemne
fuir sera plus tard dans la brume cachée
si longtemps que j’ai su de toi Cristovam
le ton le temps éteint qu’il faut retenir
garder de se perdre le petit matin
le plus blème vaut plus que l’oubli que l’autre
côté le cher autre côté rien à dire
je vois tu longeas les colonnes du jour
de là tu suivis deçà croisa les voies
l’air le même où étouffer depuis toujours
encore je sais déjà où tu demeures
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
allumons voir _
jerk la révolution des transistors va
éclater ça va édenter les cerbères
ceux qui n’en n’ont plus pourront bientôt sourire
pas de mais je déclare l’entité mai
c’est comme les grands blocs de l’autre côté
du fleuve c’est en plein soleil qu’on les voit
mieux que sur un écran la vraie vie telnet
ça va se déplacer tout seul en tous sens
nulle magie les sysadmins du mème
auront pris le train en marche ping les blocs
& pong les foules respire dit le fleuve
c’est du sein même du jeu que tout se re
construit définit on croît alors atteindre
rive ou plage définie allumons voir
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
la vida corrida _
un vieux taureau de retour tout couturé
maintenant rayé du programme verse au
dossier des nuits usuelles son cœur fumé
il n’est plus d’espèce qui tienne il n’est plus
de vie qui vaille en ce monde irrédimable
seule une pluie de temps en temps moins acide
lave un peu à défaut de tout emporter
laisse le reste éplucher ses colères brutes
voilà laisse-le se congédier tout seul
les regards torves la fallace je vous
laisse entre vous vous baiser le cul avec
la sierra inexpugnable déjouera
vos impatiences incapables jamais
vous n’aurez ni les oreilles ni la queue
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
la vida corrida, comme on dit ’comida corrida’ au Mexique, y buen provecho ^^
a·nonciation _
ce jour de mars avant neuf t’annonça
sans un ange ni un mot ni un regard
que tu n’es qu’un vieux rossignol de rebut
une drouille négligeable et encombrante
et tiens regarde ces vieux cartons vomis
par le commerce de la merde en attente
des éboueurs on ne te recyclera pas
tu traverses donc le fleuve on veut que tu
te taises pour faire bonne mesure de l’amitié
en images mortes de quatre cents ko
regarde donc et apprends de leur ennui
pions aux jeux réunis de la vanité
des dieux nus viendront passer l’aspirateur
ils ne laisseront pas une mite brune
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
à quoi mon bon ? _
à quoi bon avoir vécu quoi bon écrire
on dira t’avoir lu tout en insultant
jour après jour ton existence un deux cinq
cent soixante-douze le calcul grossit
à quoi bon ces années ces nuits enfilées
à soutenir la lutte sombre du temps
dans les choses voilà tu es dégagé
voilà tu n’es qu’un débris sur le trottoir
les portes claquent dans le temps poitrinaire
voilà les mains ne servent plus qu’à maudire
écorchées sous la herse des mots rageurs
à quoi bon la confiance n’existe plus
comme telle juste un ressac jour en jour
charriant son deuil et son écume grossières
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
So sad, mais très beau
heureusement que tu ne l’as lu que maintenant, ça m’a laissé le temps de corriger hier soir nuit une vilaine faute d’orthographe, et changer un mot, allez.
sad ben là plus tant, ou alors description bien réussie - oh c’est triste on s’y croirait ! - mais post tristitia.
les quatre là je disais en riant que le désastre s’amplifie : déjà dégringolé dans le lyrisme je deviens lyrico-épigrammatique.. tant de talent gâché pour ça, mwouhahahah. mais ça m’a plu de les prendre en note.