bituur esztreym

ent · errant, dispersé · ποιειν · tas de compost · v’lan = koan · zendefondº · prplXprpgnd · la seule manière d’aimer ce monde c’est de le laisser se bousiller · :· sez&works LAL1.3

  • cendres & quart  _

    ces huits années de ma vie & le quart d’heure
    qui en cendres les a réduites j’irai
    les dessus le miroir fumant disperser
    à Toniná là mon senhal et mes pages
    y brûlerai j’y ferai frire mon cœur
    dans le jus des viscères de celle qui
    dit ne viendra pas à mon enterrement
    il faut pour faire les choses proprement
    ne laisser pas le boulot à moitié fait
    tout soi-même charger tout du long sinon
    c’est clair sinon ça traîne flapit saumure
    passons tout par le feu sans laisser ni âme
    ni chair ni cœur brûlé ni lèvres ourlées
    rien qui dépasse ni étincelle du brasier


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • le rapport au monde défiguré  _

    hors le rapport au monde défiguré
    ne s’occupe plus de rien tout y est en-
    clos dos au mur en attente refigure
    aux teintes sans figure la défigure
    a labouré de traits grossiers semés sans
    ordre un vrai jardin de piques perches pendre
    cinquante ans de forêt fétu mikado
    chaque bout s’écharpe aux échardes des autres
    on tient le mal bout il n’y a plus aucun jeu
    plus de figure qui tienne on sacrifie
    chaque jour aux mémorables vains rituels
    il n’y a plus de forme plus d’efficace
    ni grâce en réserve de graisse fidèle
    on est nus en pleurs que cendre défigure


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • leurre ah non grise  _

    réduit dirait-on et plus personne ne
    sait où demeure à son corps sur un balcon
    le soleil surfe une ligne de nuages
    rien ne reste plus lui qu’en zone bannie
    il faut franchir des abîmes d’humeurs mortes
    ce qui fut qui pesait pesa trop monde s’en fout
    il reviendra on l’espère faussement
    pour le classique impromptu des bibelots
    arrangeants rangés en vitrine en fier leurre
    oh tiens tais-toi cachons donc ce hiatus sous
    la table retrouvée la même qu’avant
    ne nous privons pas goûtons ce rien futile
    plaisir de voir se rendre enfin à sa perte
    ce bête adieu bon à rien périr enfin sauf que
    jamais revient plus rêve en tôle verte ah non grise


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • brûlée dans un pot  _

    tanagra égyptien figé dédain m’a
    fil passe devant sans même arguer dédain
    que même lui dédaigne c’est devenu
    naturel vaguement tête hoche vague
    si naturel on ne voit que fermé fil
    ni mots ni yeux rien d’autre du tanagra
    que cadenas du profil dans le regard
    la mèche fait le court casque à la Ixchel
    tout ça dans un bleu noir sombré vu à cent
    mètres derrière des gens à contre-jour
    et c’est ça l’instinct s’émousse sans dédain
    mander dache à dégun jouer à chat terrasse
    à la roulette alors on mâche chacun
    une vie brûlée dans un pot sur un fil


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • bien pelée  _

    0# efface éteint l’âme pelée comme
    un vieux mur il regarde un beau spécimen
    au-dessus d’une devanture jaune le pan
    entre un volet fermé un rabattu tout
    l’ensemble dans des tons isabelle mille
    ans sans douche une poussière d’ans souligne
    chaque pelure pelade brèche fraîche
    sur l’âme de surface déchirée comme
    à la pêche à la dynamite c’est efficace
    on voit bien tout pelé l’aire du désastre
    carreau de poussière et cendre tout tassé
    très fort tassement du terrain en peu d’âge
    comme le mur tout bien fort pelé tout hâve
    I can haz and sport une âme bien pelée


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • la porte nous sommes  _

    la porte atteinte le porte en terre il ne
    sait pas on vient de lui dire on ne sera
    pas là on le condamne pour le sauver
    on conjure pour s’exhausser du cratère
    dont on vient d’allumer la mèche c’est lui
    la porte atteinte ouverte passée claquée
    par elle d’abord elle lui elle enterre
    porte enterre la nuit au fond d’elle-même
    le foyer tout noirci comme cimetière
    de campagne on y concentrera les répliques
    sourdes du désastre démesuré en
    pas ailleurs l’amour à mort amis enterre
    où se revoir sans autre qu’autour de la faille
    retirés n’existent plus c’est là nous sommes


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • autre change endroit  _

    c’était au même endroit méditant une autre
    nuit passée au même endroit nuit de toute autre
    couleur le déplacement n’est pas le même
    remué n’est pas le même remuement
    leurs cercles s’intercalent échos distincts
    se fondent la situation tout est changé
    on est à la pointe au bout plus rien ne change
    ni ne bougera-t-on on campe la nuit
    sur la nuit mal assuré on se détourne
    en vain le motif aussi est bien campé
    on est bien détouré les angles du jour
    soulignés de gris séparent les parties
    il n’y aura plus qu’absence pénétrante
    c’est à froid qu’on reviendra au même endroit


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • passés par le feu  _

    d’à côté à droite se sépare passe
    à gauche dure peu cible verrouillée
    se cale bien en face au poste de tir
    ajuste fournaise blanche en cage noire
    gardée tue sise à nu plafond brûle
    se noie la cible on chantera son répons
    « jai » en longues anamnèses de retard
    mais d’abord place au feu d’abord consommons
    son sang mettons le tremper en bac d’air noir
    oubliée ensuite à son vouloir séchant
    dans l’air encore chaud reprendre les marches
    où s’éprouver pas comme absolument seul
    marcher des rues des heures des nuits tombantes
    d’une à l’autre pièce qu’éclaire une lampe


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • chassé ici  _

    étrange retour aux sources être chassé
    saisi tout vif grillé point la porte s’ouvre
    déjà se referme elle est claquée plutôt
    c’est ça c’était déjà comme un claquement
    sec on était seul à l’entendre jamais
    répit sinon d’attente comme d’étape
    au long d’un tour sans fin visse autour de soi
    chasse claire nulle âme qui tienne année
    déjà année après semaine appuient deux jours
    après deux mois adieu la chasse adieu l’âme
    glacis de plus à franchir au pas chassé
    chasseur méca c’était plus vite haut du toit
    la porte s’ouvre pour chasser revoilà
    premier sentiment être chassé ici


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • l’attente de sa fin  _

    colère insatiable ne meure s’essouffle
    naturalise en chiasme d’asthme qu’expire
    un nom éviscéré reliefs disséqués
    sous la lumière noire cendre du labo
    le précipité reste instable méduse
    engourdit lentement jusqu’au cou le fleuve
    du temps la bouche célibataire mème
    seule dans un recoin confite colère
    n’a jamais eu lieu insatiable s’avoue
    sans objet son cher objet que jamais plus
    son rêve moqueur où pied à pied tout contre
    œil pour œil et mots flambés œillades dures
    de loin en face pourrait venir mais non
    colère se survit dans l’attente de sa fin


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • en terre toute  _

    héritier inconnu milieu sous des loques
    épatantes en pleine place du village
    au vu de tous et toute pas même oublié
    au-delà de l’oubli en plus longue éclipse
    la lumière chaque jour s’étend affablée
    les couleurs changent moins que l’humeur les noms
    sont faits vont s’effacer un surtout soufflé
    jusqu’où mettre les sciences du cœur en terre
    jusqu’où mettre toute humeur toute en berne
    la table entre deux ni jeter à la benne
    toute pâte restante et maintenant les minutes
    n’ont plus de sens on s’asseoit toute on se lève
    tous seule importe pour aucun la couleur
    épatante muette sous le plafond tombe


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • près du mur ils  _

    ils sont près du mur ils resteront longtemps
    là depuis longtemps ils n’y sont plus la part
    des anges des choses s’échappe du bois
    ils n’ont pas encore atteint le couchant pour
    tant qu’ils se figurent rester là encore
    leur balade entraîne chacun peu plus loin
    de mon poste à distance je vois le mur
    isolé d’alentour isole un regard
    muré perçant ils sont maintenant près du
    mur dessinés à l’estompe en recreux
    du cœur du mur c’est de l’armé du duraille
    à percer s’y attellent regard et mur
    l’un vrille l’autre concentre les essences
    ils sont collés l’un à l’autre en long murmure


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • or la lumière trahit  _

    cemerise désemée traîne sur une
    tablette la poussière voletant dans
    le couloir cendres d’or légères l’entourent
    mais ne veulent être vues or la lumière
    par la petite fenêtre du fond pénètre
    encore et se dépose plus paresseuse
    encore que la poussière qu’elle trahit
    comme l’on dit d’un trait précis qu’il accuse
    un détail un motif précieux pulsation
    dans les veines de l’image trace autour
    du fruit lentement confit dans l’air fermé
    une tache brouillonne de vermillon
    ou bigarreau ou merise russe Ossip
    aussi a su sa moisson visions si lentes


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • l’au revoir dire revoir  _

    les amis s’embrassent pour se dire au revoir
    les amis connaissent le grand au revoir
    savent ce qui du revoir combien ça coûte
    savent le prix voir le voir dans le revoir
    est ce qui reste du pendant cependant
    il faut revoir sa Normandie on y travaille
    la seule méthode est fouiller sans bouger
    le voir du jour chaque nuit revu en rêve
    invisible sans savoir ni sa voie ni misère
    ni tout l’or laineux du mycélium des mots
    attaque en rêve la banque mondiale des mots
    de touffe en toufffe du voir revoir ce mont
    petit et doux au sol discret culminer
    assis ensemble voir le temps se revoir


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • console sable  _

    inconsolable sous la console du lavabo
    sur le sable de la litière console sable
    réfugié dans le plus loinvisible le plus
    proche en pleine ville repose se dépouille
    si l’on cherche l’inconsolable en général
    on ne les trouve pas c’est ma chi lo sa
    c’est comme ça dans les dépouilles du jour
    même on ne les trouve pas il faudrait tout
    d’abord trouver qui les cherche le défi
    là repose là tout près on cherche en vain
    les yeux s’usent sur un volet recouvert
    d’une autre vitre qui concèle en son sable
    parti au feu les cendres de la source on
    voit tout simplement le silence d’en face


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • cendré pour l’espèce  _

    c’était un type perdu pour l’espèce
    même aux vouivres il n’obéissait pas
    les mouettes rieuses s’en écartaient
    il allait plutôt monter une étagère
    liste des outils bois de rose chevilles
    idée de la forme en avait-il besoin
    transféré jardin où figé par dormance
    de saison en saisonnière et plus ailleurs
    roseau pensant fait le légume au soleil
    bonnes références écrire au journal
    qui transmettra annonce quarante-sept
    après la rivière criée des points deux
    points virgule suspension point d’ironie
    plutôt dresser au sol vin nappe cendrée


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • amène image  _

    refuge des images est un leurre amène
    imagement ne vous saisit que pour long
    temps n’enjôle jamais il y a des lieux
    pour ça les images avec aisance savent
    sans autre au regard tendre un constat d’image
    persuasion vaincue sur son propre terrain
    laisse la place toute à l’imagerie
    ayant apporté leurs carnets certains
    s’imaginent à l’abri ingénuité
    qui d’elle-même fait image aimable
    de plus en cadre de laquelle se perdre
    les humains ne sont pas de taille face à
    l’image ils se savent sans se l’avouer
    de même nature inimitable et nue


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • faire ses pointes  _

    je voudrais apurer mon style et le calquant sur
    le ballet des petits rais de l’opéra solaire
    trouant les nuages exercices de pointes
    d’orichalque vaporeux passant sur le vergé
    de la terre sans laisser de traces presque
    autres qu’une erre dans les laisses de l’air
    on verse au crédit du taureau son poil dur
    plus noir que l’encre la plus vantée évente
    à tout brin sa sueur farniente dresse l’oreille
    quand crisse dans les herbes le chausson des rais
    les petits rais qui rigolent muets et soufflent
    l’un à l’autre une natte de buée transpercent
    toute épaisseur c’est au-delà du contraste
    ce qu’on veut voit ce qu’on laisse sur terre


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • selvus pixent  _

    l’ent en moi regarde la scène en dévore
    les feuilles fraîches peintes fixées pour
    toujours dernières retouches l’une est une
    paupière dans le petit bosquet à côté de
    l’ent que dessine le mur du fond deux grands
    yeux de bouche d’ombre sous crinière feuilles
    fixés pour toujours se mélange en elle-même
    se fond dans la lisse couleur inépaisse
    fine trace que la paupière cligne à
    deviner se deviner elle-même et
    se penche en avant petite pomme mûre
    le fond s’ouvre il est bien seul le mur
    devient colline sfumatée ponctuée
    de petits fortins étapes sur la voie


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • échappe Orchampt  _

    c’était remontant rues de Burcq vers Orchampt
    au travers de la durante prolongée
    qui venait d’enchanter la ballade des murs
    noircis sous la lumière jaune éclatante
    à chaque fois du prochain réverbère haut
    pour les maisons du coin comme une pluie d’or
    gris et roux fondant sur sa proie délicieuse
    à deux pas il y en a un qui sort du mur
    s’échappe voilà la direction prolongée
    on aura su depuis dévaler glisser
    de longs jours se revautrer dans des rochers
    vers Boscodon un petit torrent tout vert
    –ical ou dans le Pacifique vers Colima
    rechapper puis on remonte puis on s’échappe


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • certes immobiles  _

    immobile appuyer là où ça fait mal
    fort immobile laisser passer le mal
    le fossoyant croyant se placer là où
    plus n’endolorit comme si existait
    l’idée en saisit plus d’un plus d’une et tous
    ans passant ne se trouvent endurcis que
    pour constater qu’ils n’ont pas su demeurer
    certes immobiles mais n’ont su que faire
    sauf à s’enrôler aux foules de remontrants
    ressassent emmêlent peine et arguties
    à se couper le bec rompre le noyau
    ils auront repris leur place dans la ronde
    à s’en faire des sciatiques bleus à l’âme
    à l’avenant sans vivre ni immobiles


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • carton haut risque  _

    carton haut vacille sur les cinq doigts main
    très écartée une phalange et une demie
    seules comme lierre à l’autre bord du coin
    s’accrochent adhèrent rivets sur metal box
    assurant au point critique l’élan transitoire
    carton passé dès longtemps les tables n’ont
    pas bougé faisant tapisserie à la danse
    le ciel est vide de tout contour lisible
    on se risque en avant vite et sans repères
    tout l’alentour suit le carton frêlement
    porté sur le plateau sigillé d’empreintes
    digitales sept barres blanches dans une
    vitrine sans intérêt scandent brièvement
    la danse vacillante du bord du monde


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • sous le retable des collines  _

    la visière blanche du petit matin
    lentement se soulève sur le retable
    des collines redescendu le dos au fleuve
    on lève la tête vers le mur calcaire
    près de la côte que tondent des moutons
    sous mur et moutons une usine une église
    l’une abandonnée l’une de plusieurs blocs
    ou trapèzes d’humeur grise et couleur beige
    les tours et retours entre tout ça sont incessants
    une dame pas lourds levant de gros sacs
    un désœuvré à son office au parapet
    l’affaire est bientôt réglée le jour va luire
    faire fondre toute visière sur la lisière
    une guèpe attardée meurt dans le lisier


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • le jeu de la plume  _

    retrouver le stylet l’ombre d’une bague
    recommencer la trace entrouvrir les doigts
    déplacer l’empreinte une autre fois de plus
    le jeu de réseau des ombres des lueurs
    perd l’arpenteur s’en prend au nez et à la barbe
    des pisteurs au paysage et à l’image
    les suspend entre index et majeur fragiles
    petits êtres bientôt passés en fumée
    à l’intersection entre le bleu le jaune
    la fine ombre délinéante vieil or
    comme on tenterait de réparer le jour
    on restaure d’abord les tasseaux le cadre
    on s’applique par après sur la fissure
    la moins visible la plus grave du jeu


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3

  • glissando buté  _

    que l’année te soit propice glissa-t-il
    avant de glisser dans la nuit de son côté
    toute année soit-elle dorénauparavant
    vécue que passée que glisse le temps dans
    l’abîme et que nous soient propices les simples
    jours qui nous restent pareils à un glissando
    de guitare ou d’harmonica de loin de nuit
    de fin de jour la lumière n’est jamais
    plus simple que dans ces moments décantant
    la rumeur les échos le chœur presque antique
    sur le pavé mouillé dans l’air froid glissant
    bras resserrés se réchauffer silencieux
    enveloppé chacun de son mystère
    buté chacun glissant vers sa douce fin


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2022, LAL1.3