Mais non, c’est pas « Le cinéma français », qui a fait ce film, c’est Kéchiche. « Le cinéma français », pour ce que ça veut dire (rien du tout en vérité, pas plus ni moins que « LE cinéma américain » — hé oui, c’est peut-être Cameron, mais c’est aussi Lodge Kerrigan, « Le cinéma américain » — ou tout autre raccourci paresseux de ce genre), ce sont aussi les films de Ameur-Zaïmeche, Dante Desarthe, Zaïda Ghorab-Volta, Sophie Letourneur, et tant d’autres qui rament pour faire leurs (beaux) films. Et c’est aussi des cochonneries comme Besson ou Zidi. Lesquels méritent ou déméritent du label, alors ?
On n’en finirait pas de déployer sa diversité, comme celle, j’imagine, de n’importe quel pays où se tournent des films.
Il faut en finir avec cette antienne absurde sur un truc uniforme qui s’appellerait « Le cinéma français ».
En dehors de ces réalisateurs nommés ci-dessus, je vois aussi des films fait par des amis, docus ou fictions, qui ne se reconnaîtraient jamais dans ces caricatures sur le cinéma français. Pourtant ils sont français, filment, en France, le plus souvent en français. Ils constituent, eux-aussi, cette chimère « Cinéma français », ils en sont des organes importants.
Sabre Kechiche si tu veux, évidemment, ce film en particulier si tu le désires, bien sûr (que j’ai pas vu, je n’ai vu que « L’esquive ») mais laisse tomber le couplet inutile et disqualifiant (pour toi) sur « Cinéma français ».