• Quand dire, c’est inclure

    En Belgique francophone, la désignation des femmes ne fait plus guère problème, sauf dans les groupes composés de femmes et d’hommes. Cependant, sans polémique, le Conseil de la Langue a pu formuler des recommandations équilibrées, au service des usagères et usagers du français, pour favoriser une communication non discriminatoire quant au genre. Par Anne-Catherine Simon et Dan Van Raemdonck

    Le pouvoir symbolique de la langue, qui a notamment pour fonction de représenter le monde et d’agir sur lui, permet également de renforcer la visibilisation de la place et du rôle des femmes dans la société en les nommant le plus justement possible. Un bon usage de la langue doit aussi permettre d’éviter toute pratique discriminatoire quant au genre.

    En matière de féminisation, la Belgique francophone a suivi le mouvement des initiatives prises au Québec (1979), en France (1986[i]) ou en Suisse romande (1992). En 1993, la Communauté française de Belgique, comme on la nommait alors, s’est engagée par voie d’initiative parlementaire à recommander la féminisation des noms de métier, de fonction, de grade ou de titre. Près de 30 ans plus tard, à l’initiative cette fois du Conseil de la langue française et de la politique linguistique[ii], le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a publié un nouveau décret relatif au renforcement de la féminisation et aux bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre (14 octobre 2021), décret qui abroge le précédent.

    Décret « Féminisation » en 1993 : effets et limites

    Le décret de 1993[iii] a été traduit dans un guide Mettre au féminin (1994). Son apport a essentiellement consisté en l’établissement de règles de féminisation et d’une liste de termes féminins, car bon nombre de formes n’étaient utilisées qu’au masculin (Madame le Premier Ministre, un chirurgien femme, etc.). La troisième édition de ce guide (2014), s’écartant du décret de 1993, évoquait la désignation de groupes composés de femmes et d’hommes. Il n’était pas encore question du point médian, mais de l’usage du masculin à valeur générique ou des doublets complets (les avocats et avocates).

    Une mise à jour du décret est apparue nécessaire : À qui et dans quelles circonstances le décret s’applique-t-il ? Comment dénommer les groupes mixtes ? Comment faire les accords ? Comment désigner les personnes non binaires, qui ne s’identifient ni au genre masculin ni au genre féminin ?

    Décret « Renforcement de la féminisation » en 2021 : changements et apports principaux

    La boussole du Conseil de la Langue française a toujours été posée sur un trépied dont l’équilibre importe, tant scientifiquement que politiquement : la visibilisation des femmes (via la question des représentations), la cohérence du système de la langue et la lisibilité des textes.

    Par ailleurs, l’irruption du mouvement #MeToo, qui a remis à l’avant des débats la place de la représentation des femmes dans la langue, a changé la donne. Aux voix des morpho-syntacticiens[iv], parfois jugés accrochés à leur système, se sont ajoutées celles des analystes du discours ou des psycholinguistes, qui mettaient en avant l’exploitation sociale de la langue et les représentations associées à l’usage de certaines formes comme le masculin dit « générique ». La tribalisation opérée par les réseaux sociaux n’augurait rien de bon quant à la possibilité de construire un discours serein et équilibré au service du bien commun.

    En outre, l’apparition dans le champ social de la question de l’identité de genre a imposé de prendre en compte la fluidité dans l’identification du genre des personnes et la non-binarité. Cela oblige également à questionner la binarité des moyens linguistiques à disposition : deux seuls genres grammaticaux (masculin et féminin), des techniques de visibilisation encore très binaires, liées à la lutte pour les droits de femmes, alors que la réalité se révèle davantage complexe. Le combat féministe pouvait être dépassé par le combat pour le respect de toutes les identités de genre. Le combat pour visibiliser les femmes devait se doubler d’un combat pour visibiliser les identités de genre dans leur complexité. Ou, en tout cas, pour développer des moyens qui permettent réellement une communication officielle ou formelle non discriminatoire quant au genre.

    Le Conseil de la Langue française a remis un avis sur l’élaboration du décret[v]. Il a pris acte d’un déplacement social vers la question de la représentation et de la visibilisation des femmes. Mais il s’est opposé, pour la désignation des groupes mixtes, à la suppression totale de l’usage du masculin dans son acception générique, dans la mesure où il s’agit d’une ressource de la langue que les usagers et usagères mobilisent dans leur ensemble. Il s’agissait de reconnaitre tant l’existence de cette ressource que celle des risques d’invisibilisation des femmes que cet usage pouvait provoquer, et donc de le limiter[vi]. Une nouvelle dynamique argumentative a été proposée : d’abord une visibilisation manifeste (ex. doublets complets : les citoyens et les citoyennes) et, seulement quand la visibilisation des femmes est assurée dans un texte ou un discours, la possibilité d’user de techniques de neutralisation de l’opposition en genre, dont l’usage du masculin dans son acception générique (ex. les Bruxellois pour désigner l’ensemble de la population bruxelloise).

    Le décret de 2021 engrange des avancées significatives.

    - Élargissement du domaine d’application à l’ensemble des communications officielles et formelles, orales et écrites, dans plusieurs domaines : administration, enseignement, institutions culturelles, organismes sportifs, etc.
    - Prise en compte mesurée de la fluidité ou de la non-binarité des personnes, en particulier dans le cadre des offres d’emploi et des annonces, qui doivent intégrer la mention « (F/H/X) ».
    - Préférence pour les formes féminines qui visibilisent le féminin et le rendent audible (entrepreneuse plutôt qu’entrepreneure) et, par conséquent, récession des formes féminines récentes en -eure[vii].
    - Conception large d’un langage inclusif qui repose sur deux stratégies : visibilisation des femmes à côté des hommes et/ou neutralisation du genre (formes épicènes[viii], collectives, etc. (voir tableau 1)).
    – Limitation de l’usage du point médian à des contextes où l’on manque de place et où une abréviation est de mise (par ex. un tableau où l’on écrirait les citoyen·nes).
    - Limitation de l’usage du masculin générique à des contextes où est assurée la mixité du groupe que l’on désigne.
    - Modification du discours grammatical pour éviter toute formulation qui présuppose une domination du genre grammatical masculin sur le féminin (ex. suppression de la formulation « le masculin l’emporte… »).
    – Pour les accords (déterminants, adjectifs et participes passés), recommandation d’utiliser le masculin dans sa valeur non marquée[ix].
    - Pour les accords, recommandation d’utiliser un principe de proximité qui permet de placer le terme au masculin du doublet à proximité immédiate de l’élément accordé au masculin (les citoyennes et les citoyens engagés plutôt que les citoyens et les citoyennes engagés).

    Le guide Quand dire, c’est inclure (2024)

    Le cabinet de la Ministre Linard a chargé le Conseil des Langues et des Politiques linguistique de rédiger l’Arrêté d’exécution du décret (adopté le 14/07/2022 et publié au Moniteur belge le 22/08/2022)[x]. Le Conseil a proposé un certain nombre de techniques de communication inclusive (de visibilisation et de neutralisation), reprises dans un guide et un dépliant résumé.

    Ce guide, Quand dire, c’est inclure (2024), a été édité par la Direction de la langue française et rédigé par un groupe de travail du Conseil de la Langue française de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il présente, à destination du public spécialisé (ex. administrations, institutions d’enseignement) et du grand public, la manière d’appliquer le décret dans la communication officielle ou formelle. Il ne prétend pas régenter les communications privées ou informelles, quoiqu’il puisse les informer. L’esprit de ce guide est d’expliquer les enjeux d’une communication non discriminatoire quant au genre et de donner l’éventail le plus large possible des formes et des techniques recommandées, pour que chacun puisse écrire ou parler de la manière la plus inclusive et la plus claire possibles (voir tableau 1). Tenir un langage clair est un enjeu aussi important que tenir un langage non discriminatoire quant au genre.

    Tableau 1. Sept techniques pour désigner des groupes mixtes (guide Quand dire c’est inclure, Service de la langue, p. 15)

    Le guide contient :

    - Une liste de 2075 formes féminines recommandées (dont 429 formes ajoutées ou modifiées depuis le guide de 2014).
    - Des recommandations pour désigner une femme ou un ensemble de femmes, désigner un groupe mixte et réaliser les accords.
    - Un glossaire.
    - Cinq encadrés qui permettent d’éclairer des recommandations et cinq encadrés qui présentent des pratiques non recommandées par le décret, mais cependant présentes dans les usages et le débat public.

    Le Conseil a continuellement travaillé de manière à obtenir un consensus parmi l’ensemble de ses membres même si, sur certaines pratiques, les avis divergeaient considérablement. Ce travail d’argumentation, de débat constructif et de recherche du bien commun nous semble avoir permis de formuler des recommandations qui sont équilibrées et au service des usagères et usagers du français et de la communauté.

    Rebondissement ?

    L’orientation pédagogique de cette chronique, rédigée en juin, a été télescopée par un paragraphe de la Déclaration de Politique communautaire du nouveau gouvernement de la FWB. On peut en effet y lire dans la partie relative à la lutte contre les discriminations (p. 50) : « Si la féminisation des noms de métiers et des fonctions constitue une avancée importante, modifier l’écriture dans l’objectif de la rendre plus inclusive, sans tenir compte des règles grammaticales ou orthographiques, complique l’accès à l’information pour les citoyens les plus fragilisés, en particulier dans leurs contacts avec les administrations et complexifie l’apprentissage de la langue française. » D’aucuns y ont lu la fin de l’écriture inclusive et, par voie de conséquence, du nouveau décret. Ce n’est pourtant pas l’interprétation la plus évidente. en effet, le décret relatif au renforcement de la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre et aux bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre dans le cadre des communications officielles ou formelles de 2021 ne parle pas d’écriture inclusive, mais de « bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre dans le cadre des communications officielles ou formelles ». Comme dans tous les pays de la francophonie qui se sont prononcés sur cette question, France comprise, le point médian, une pratique parmi de nombreuses autres, n’y est évoqué que comme signe d’abréviation – ce qu’il est –, dont l’emploi est limité aux espaces restreints où une abréviation est nécessaire. Les bonnes pratiques du décret, reprises dans le guide Quand dire, c’est inclure, respectent toutes scrupuleusement les règles de grammaire et d’orthographe. Elles ont été réfléchies par les membres du Conseil comme autant d’exploitations légitimes de la langue pour faire en sorte que toutes les citoyennes et tous les citoyens de la FWB se sentent concernés et représentés, sans discrimination quant à leur genre, dans les communications officielles et formelles. Le gouvernement saura-t-il voir les équilibres bien pesés dans le nouveau décret et éviter la tentation de se saisir de cette question cruciale de représentation non discriminatoire par la langue pour en faire un enjeu idéologique de conquête de parts du marché électoral, ce qui serait délétère pour le « faire commun » dans notre société ?

    https://blogs.mediapart.fr/carta-academica/blog/100924/quand-dire-c-est-inclure

    #inclusivité #écriture_inclusive #langue #langage #recommandations #Conseil_de_la_Langue #Belgique #discrimination #femmes #genre #pouvoir_symbolique #in/visibilisation #visibilisation #féminisation #décret #représentation #identité_de_genre #non-binarité #langage_inclusif #masculin_générique #mixité #principe_de_proximité

    • Quand dire, c’est inclure - #guide

      Ce nouveau guide a été élaboré par le Conseil des Langues et des Politiques linguistiques. Il accompagne la récente législation en matière de féminisation et de communication non discriminatoire*.

      Quand dire, c’est inclure vous propose une série de procédés pour vous aider à adapter votre communication formelle et officielle à cette nouvelle législation.
      Il actualise également la liste des noms de métier, fonction, titre et grade au féminin, et présente les règles de féminisation de ces noms.

      En complément, un dépliant pratique synthétise 11 techniques qui permettent de mettre en application les recommandations reprises dans le guide Quand dire, c’est inclure. (Voir plus bas.)

      http://www.languefrancaise.cfwb.be/index.php?id=16744

  • « Au lieu d’une inflation technique coûteuse pour l’environnement, pourquoi ne pas simplement réglementer le poids des voitures ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/08/au-lieu-d-une-inflation-technique-couteuse-pour-l-environnement-pourquoi-ne-

    Au cœur de l’été, les nouvelles normes européennes de sécurité des automobiles ont commencé à entrer en vigueur dans une grande indifférence, comme toutes ces mesures techniques qui semblent aller de soi. Après tout, l’amélioration de la sécurité routière est une cause assez consensuelle – nul ne souhaite tuer, ou être tué, dans un accident de la route –, et le renforcement des véhicules par l’innovation est un moyen qui échappe à toute forme de débat ou de discussion. Derrière des mesures en apparence indolores se dissimule pourtant tout un impensé politique : celui d’un certain rapport à la technologie, investie de toutes sortes de pouvoirs et envisagée comme unique pourvoyeuse de solutions à chaque problème – y compris à ceux dont elle est responsable.

    Ces nouvelles normes automobiles sont un cas d’espèce. Depuis le 7 juillet, tout véhicule (neuf) à quatre roues commercialisé dans l’Union européenne doit être équipé d’une myriade de #systèmes_électroniques et de #capteurs permettant l’aide au maintien de la trajectoire, le freinage d’urgence autonome, l’adaptation « intelligente » de la vitesse, l’alerte en cas de distraction ou de somnolence du conducteur, la détection d’obstacles à l’arrière du véhicule, etc.
    Voitures et camions devront aussi avoir passé l’épreuve de nouveaux crash-tests plus exigeants, ce qui va mécaniquement conduire à leur alourdissement, relève l’UFC-Que choisir. Il est impossible d’anticiper l’impact que ces mesures auront sur l’accidentologie, mais il est certain qu’elles contribueront non seulement à accroître la quantité d’énergie nécessaire à faire rouler nos voitures, mais aussi à aggraver leur empreinte environnementale, avec à leur bord plus d’électronique et plus d’écrans, donc plus d’eau et d’énergie nécessaires à leur fabrication, plus de métaux, de terres rares, de plastiques, etc. L’ampleur des bénéfices est incertaine, les inconvénients sont assurés.

    Réductionnisme technique

    On touche ici au paradoxe le plus cocasse de la fabrique des politiques publiques européennes, dont chacune semble dotée de son gouvernail propre. Tandis qu’à un étage du Berlaymont on pédale fort pour aller vers le nord, on manœuvre âprement à l’étage du dessous pour mettre le cap au sud (d’où l’importance cardinale des porte-parole de la Commission, dont la tâche est ensuite d’échafauder des déclarations capables de nous convaincre que le nord et le sud se trouvent en réalité, plus ou moins, dans la même direction).

    L’Union européenne s’est ainsi dotée d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % à l’horizon 2030, mais contraint dans le même temps son industrie #automobile à alourdir l’empreinte environnementale et climatique de ses voitures. On rétorquera que le mouvement en cours, fortement poussé par l’UE, est à l’électrification du parc. C’est juste. Mais l’énergie issue des renouvelables ou des centrales nucléaires n’est pas inépuisable : d’importants efforts de sobriété seront nécessaires dans tous les secteurs si l’on veut se passer des fossiles. Dans tous les secteurs, donc, sauf l’automobile – notons au passage qu’ une petite Renault Zoe ou une Peugeot 208 électrique pèse 1,5 tonne, c’est-à-dire environ trois fois plus qu’une 2CV.

    Présenté ainsi, le problème semble revenir à un arbitrage entre la protection de l’environnement et la sécurité des personnes. Mais ce faux dilemme est en réalité le fruit d’un réductionnisme technique. Quand on a un marteau dans la tête, tout prend la forme d’un clou. En réalité, les immenses progrès accomplis en matière de sécurité routière au cours du demi-siècle écoulé (de 18 000 morts par an en France en 1973 à un peu plus de 3 000 aujourd’hui) ont pour leur plus grande part été rendus possibles par des mesures socio-économiques (port de la ceinture obligatoire, limitations de vitesse, lutte contre l’alcool au volant, etc.) plutôt que par des miracles de la technique. Gageons aussi que la gratuité des autoroutes réduirait de manière significative la mortalité routière.

    Les véhicules lourds tuent plus

    Bien sûr, les voitures les plus modernes et les plus lourdes sont aussi plus sûres que jamais. C’est juste, mais là encore tout dépend du point de vue. Les choses ne sont pas exactement les mêmes selon que vous êtes à l’intérieur, ou à l’extérieur, de ces monstres d’acier. Dans une minutieuse analyse des données de l’#accidentologie américaine, l’hebdomadaire The Economist – peu suspect de luddisme ou de menées écologistes – montre, dans son édition du 7 septembre, qu’à l’échelle de la population les véhicules les plus lourds en circulation coûtent environ dix fois plus de vies humaines qu’ils n’en sauvent.

    Osons une suggestion au régulateur : en lieu et place d’une inflation technique coûteuse pour l’environnement et marginalement utile pour la sécurité, pourquoi ne pas tout simplement réglementer le poids des automobiles ? Une telle mesure aurait pour elle de réconcilier les objectifs de sécurité routière de l’Europe avec ses ambitions environnementales. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Quitte à les réguler, pourquoi autoriser la mise sur le marché d’automobiles de plus de 2 tonnes capables d’atteindre 100 km/h en moins de quatre secondes et de filer à plus de 200 km/h, lorsque la vitesse la plus élevée autorisée n’excède pas 130 km/h ?

    En définitive, nous consommons des ressources et développons des trésors de technologie pour rendre plus sûres des automobiles que nous rendons de plus en plus dangereuses par la #surconsommation de ressources et le développement d’autres trésors de technologie. On ne sait trop comment peut finir cette escalade. Tourner en rond en détruisant au passage le climat et l’environnement : n’y a-t-il pas mieux à faire de la science et de la technique ?

    • La question c’est aussi de savoir si on peut faire des voitures électriques plus petites que la Zoé et qui peuvent se vendre. Il y a bien la Dacia spring qui doit faire 1 tonne mais l’autonomie est de moins de 300 km (soit 100 de moins que la Zoé).
      Autant dire qu’on n’est pas prêt de voir des mesures d’amaigrissement des bagnoles parce qu’aucun-e politicien-ne ne se fera élire avec une telle proposition (qu’on se rappelle juste la levée de boucliers quand il y avait eu le projet des autoroutes à 110, et aussi la limite à 80 sur les routes départementales...).

      Gageons aussi que la gratuité des autoroutes réduirait de manière significative la mortalité routière.

      Oui mais par contre avec des voitures thermiques ça augmente la consommation de pétrole. Sans compter que les autoroutes sont une aberration écologique.

    • Si toutes les électriques pouvaient ne faire « que » 1500kg, ce serait un meilleur début (faute d’être bon). Pour rappel, en électrique, dès que tu es à 130, tu consommes double, donc tu roules à 110, si vraiment tu veux faire de la distance. Ajoutons que 70 euros le « plein » en charge rapide, pour 200 km de parcourus à 110-130, tu te dis que tu ferais mieux d’avoir une thermique. D’autant que, expérience qui vaut ce qu’elle vaut, la voiture toute neuve (une 308 essence 130 ch), elle nous a permis, cet été, à deux reprises, d’avoir une autonomie de 800 km sur autoroute, vitesse moyenne entre 110 et 130, réservoir 52 litres, 90 euros pour le remplir, PV 1300kg. Presque pareil que la précédente, qui était une diesel 130 ch (on lui faisait faire 900 km). C’est pour dire que sur les moteurs essence aussi, ils font de vrais progrès en termes de consommation.

      Pour l’usage quotidien, quelques dizaines de km par jour, l’électrique fonctionne très bien, c’est un vrai confort de conduite. Cette lubie de tous avoir une voiture pour faire le voyage annuel jusqu’à l’autre bout de la France, est délétère.

      Notez que sur les électriques, le moteur n’accélère plus au delà d’une certaine vitesse : 150 sur les 208, par exemple.

  • Quand Barnier se faisait lobbyiste des firmes

    Le nouveau premier ministre voudra sans doute qu’on oublie ces épisodes, mais son passage à la commission européenne, où il fut en charge du marché intérieur et des marchés financiers (2010-2014), fut marqué par sa #docilité, pour ne pas dire #servilité, envers les #multinationales et les #banques. Et pour le #secret des affaires.
    Fakir s’est replongé dans ses archives…

    « En juin 2010, Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur, en charge de pondre une directive sur ‘‘les exigences de capitaux’’, instaure un ‘‘groupe d’experts sur les questions bancaires’’.
    De qui est composé ce cénacle ? Sur les 42 ‘‘conseillers’’, 34 appartiennent à des banques ou à des fonds d’investissements ! Plus des trois quarts ! HSBC, BNP-Paribas, Unicredit, etc. Tous sont représentés. Par souci de pluralisme, sans doute. Et plus de la moitié des membres, très exactement vingt-trois, ont leur carte à l’Institute of International Finance, le plus important lobby bancaire, qui a combattu pied à pied les accords de Bâle 3 [ndlr : accords négociés peu de temps avant pour réguler les risques bancaires]. De quoi les adapter, avec intelligence et finesse, au contexte européen…
    Les succès sont au rendez-vous. Bâle 3 exige ainsi, pour les banques, un ratio de fonds propres à hauteur de 8 %. C’est plutôt modeste. Bien des études préconisent 20 %, et Allan Greenspan, l’ancien président de la Fed américaine, plaidait pour 13 ou 14 %. 8 %, donc, dans l’esprit de Bâle, c’est un minimum. Mais, pressés par leurs banquiers, les Européens vont en faire un maximum ! Aucun état en Europe n’aura le droit d’en réclamer davantage, d’écrire une loi plus stricte ! Et on rebaptisera ça ‘‘harmonisation du marché’’… toujours par le bas ! ‘‘Le texte reflète les préoccupations de l’industrie bancaire’’, reconnaîtra l’Association des banquiers britanniques… »
    [Extrait de Fakir n° 59, février 2013.]

    La même année, toujours au niveau européen, l’enjeu était plus important encore : généraliser le principe du secret des affaires, qui garantit à une firme qu’elle n’aura pas à rendre publics la composition de ses produits, ses méthodes de fabrication, ses procédés inavouables. Pire : enquêter dessus serait désormais puni. Michel Barnier, puis Emmanuel Macron, y auront veillé… C’était raconté dans Il est où le bonheur (Éditions LLL), le livre de François, rédac’ chef à l’époque, dont le Fakir n°90 (septembre 2019) publiait les bonnes feuilles.

    « C’est à Bruxelles que s’est nouée l’intrigue.
    DuPont de Nemours a démarché, directement, la Commission européenne. Avec son lobby également, le CEFIC, le Conseil européen de l’industrie chimique, qui, outre DuPont, réunit Bayer, BASF, Sanofi, Exxon Mobil, Solvay, etc. Eux ont recruté un certain Joseph Huggard, qui est lui-même passé par Exxon, GlaxoSmithKline, et qui s’est vanté, au moment de son embauche, ‘‘d’avoir plus de trente années d’expérience avec les substances les plus controversées’’. Ensemble, avec leurs amis d’Air Liquide, Alstom, Michelin, Safran, General Electric, Intel, Nestlé, etc., ils fondent alors, en 2010, un nouveau lobby, spécialement dédié au ‘‘secret des affaires’’, le TSIC, le Trade Secrets and Innovation Coalition.
    Qu’entendent-ils par ‘‘secret des affaires’’ ? Tout, à peu près tout. ‘‘Il n’existe pas de limitation générale sur les sujets concernés’’. Il ne s’agit pas, pas seulement, des savoir-faire, de la recherche, de l’innovation, des connaissances technologiques, déjà protégés partout. Non, la définition s’étend à ‘‘tous les documents des entreprises’’, les données fiscales, sociales, environnementales. Les essais cliniques, les données toxicologiques, l’identité des additifs, les émissions de substances chimiques, les rejets de fumée, il faut que tout cela soit couvert par ‘‘le secret des affaires’’. Et de même pour les comptes à Jersey, à Malte, au Luxembourg, ‘‘secret des affaires’’.

    Aussitôt créé, donc, le TSIC adresse une demande d’‘‘harmonisation’’ à la Commission. Comment l’Europe accueille-t-elle ce souhait ? Avec enthousiasme ! Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur, lance une étude sur le sujet, et leur répond : « Mon espoir est de pouvoir démontrer que toutes les entreprises fondées sur l’économie de la connaissance, et en particulier les PME, reposent sur le secret des affaires ». Voilà une recherche bien orientée ! Mon espoir, « my hope » ! Le commissaire européen poursuit : « J’espère sincèrement que votre organisation va continuer de nous assister pour parvenir à cet objectif... » On voit mal pourquoi un lobby, né pour cet objectif, cesserait de les « assister »... « et je suis ravi d’entendre de la part de mes services l’excellente coopération jusqu’à ce jour. » C’est plus qu’une proximité qui est signée ici, une complicité.
    Pour les tables rondes, pour les conférences de presse, pour l’enquête publique, lobbies et Commission vont cheminer main dans la main, copain-copain. Et en novembre 2013, c’est bon : la directive est publiée, le secret des affaires harmonisé ! Cela fait trente ans qu’on nous parle, à nous, de l’harmonisation fiscale et sociale et, au bout de trente ans, Anne, ma sœur Anne, nous ne voyons toujours rien venir ! Mais pour eux, en trois ans, trois ans à peine, c’est plié, dans la boîte !

    Restait une formalité : l’introduire en droit français.
    Alors ministre de l’Économie, en 2015, Emmanuel Macron est au taquet, il veut la faire passer par un amendement. Même, pour tout viol du précieux ‘‘secret des affaires’’, il prévoit trois ans de prison ! Heureusement, la peine de mort est abolie ! Mais il essuie alors un tollé, les députés socialistes se rebiffent. Désormais à l’Élysée, la chose est plus assurée : malgré les pétitions de journalistes, les manifestations d’ONG, les protestations des lanceurs d’alerte, les parlementaires ont approuvé. Par 46 voix pour, et 20 contre.
    Contre DuPont de Nemours.
    Contre Syngenta.
    Contre Monsanto.
    Contre les atrazine, Dépakine, plomb, téflon, glyphosate d’hier et de demain. »

    Au service des firmes, des banques et des puissants : on se demande, finalement, pourquoi Macron a mis tant de temps à choisir un premier ministre dont il est si proche…

    https://fakirpresse.info/quand-barnier-se-faisait-lobbyiste-des-firmes
    #Michel_Barnier #lobby

    • Les grandes entreprises annoncent des dividendes record en France et dans le monde au deuxième trimestre
      https://rfi.my/AwpI

      Selon un rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson qui a été publié mardi 10 septembre, les grandes entreprises ont continué à verser des dividendes records à leurs actionnaires au deuxième trimestre de 2024. Alors qu’ils avaient déjà atteint près de 1 700 milliards de dollars en 2023, ils se sont élevés à plus de 600 milliards entre avril et juin derniers.

      Le ruissellement pour les porcs et ça va continuer encore longtemps comme ça ?

      https://thenone.bandcamp.com/track/pigs-need-feeding

  • L’hypothèse Gaïa, itinéraire d’un regard sur la Terre
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/17/l-hypothese-gaia-itineraire-d-un-regard-sur-la-terre_6233885_3232.html

    Enquête En 1974, le sulfureux chimiste James Lovelock formulait, avec la biologiste Lynn Margulis, une théorie comparant la Terre à un super-organisme capable de s’autoréguler. Disqualifiée dans les milieux scientifiques, cette approche imprègne en profondeur la pensée philosophique et écologique actuelle.

    Notre XXe siècle compte un Galilée oublié. Oui, vous avez bien lu. Et l’affirmation ne vient pas d’un obscur disciple, mais d’une sommité de la pensée écologique : le philosophe Bruno Latour en personne. Ce Galilée contemporain se nomme James Lovelock, chimiste britannique disparu en 2022, à 103 ans. « A la Terre qui se meut de Galilée, pour être complet, il fallait ajouter la Terre qui s’émeut de Lovelock », s’émerveillait Bruno Latour, non pas dans un post de réseau social, mais dans son grand livre de réflexion écologique Face à Gaïa (La Découverte, 2015).

    Dispo en version archivée ici : https://archive.ph/RD4cM

    Ne pas hésiter à ouvrir les liens présents sur la page pour approfondir le sujet.

    #hypothèse_Gaïa #James_Lovelock #Bruno_Latour

    Cependant,

    Pour le philosophe des sciences Bruno Latour, « la proposition théorique de Lovelock a la même importance dans l’histoire de la connaissance humaine que celle de Galilée ». Ce qui n’a pas empêche Lovelock de défendre les CFC, l’insecticide DDT, le gaz de schiste ou l’énergie nucléaire — ses liens professionnels avec les industriels expliquent largement ses positions publiques. Il n’en reste pas moins que l’hypothèse Gaïa reste fondatrice et stimulante.

    https://reporterre.net/James-Lovelock-l-inventeur-de-la-revolutionnaire-hypothese-Gaia-est-mort

    « Hypothèse stimulante » pour les séides de la #géo-ingénierie et des gros délires technos sûrement ...

    Quoi qu’il en soit, pas de quoi fouetter un capitaliste puisque James Lovelock expert en thermodynamique et en science des « systèmes-terres » ne pense un seul instant remettre en cause l’orgie énergétique plébiscitée par les économies de marché globalisées.
    http://archives.lesechos.fr/archives/2007/Enjeux/00235-055-ENJ.htm#
    (cet article repêché sur « les Échos » rendu quasiment illisible par une mauvaise interprétation du navigateur Firefox concernant les caractères spéciaux)
    Quant à son « optimisme », il a en effet de quoi séduire les échos-suprémacistes qui ont pris la précaution de se bunkériser en attendant que le darwinisme fasse son œuvre.

  • Comment+les+terres+agricoles+passent+progressivement+sous+le+contrôle+d’entreprises+et+d’investisseurs
    https://multinationales.org/fr/actualites/comment-les-terres-agricoles-passent-progressivement-sous-le-contro

    Les+terres+agricoles+françaises+sont+de+plus+en+plus+la+propriété+d’entreprises+ou+d’investisseurs.+Avec+la+montée+en+puissance+de+cette+« +agriculture+sociétaire+ »+et+l’emprise+croissante+des+coopératives+et+firmes+agroalimentaires+qui+leur+dictent+leurs+pratiques,+les+agriculteurs+se+retrouvent+en+situation+de+« +quasi+salariat+ ».+Le+mouvement+des+agriculteurs+qui+a+agité+la+France+au+début+de+l’année+a+été+présenté+par+les+médias+comme+un+énième+épisode+opposant+monde+agricole+et+(…)

    • Et qui travaille la terre ? En 2019, il y avait 250 000 ouvriers agricoles selon l’Insee, qui sont salariés et ne possèdent ni les surfaces qu’ils cultivent, ni les sociétés d’exploitation. Plusieurs d’entre eux sont employés par des entreprises de travaux agricoles (ETA), vraies firmes de sous-traitance qui vendent leurs services aux propriétaires terriens, voire même aux chefs d’exploitation. Vingt pour cent des exploitations en grandes cultures auraient totalement délégué leurs surfaces à ces entreprises, d’après l’économiste et ingénieure agronome Geneviève Nguyen [7]. « Si on compte les saisonniers, ajoute Pasquier, à équivalent temps plein il y a probablement déjà plus d’ouvriers agricoles que d’agriculteurs en France. »

      Aujourd’hui, 69% des exploitants travaillent encore à leur compte et n’ont aucun salarié. Mais ces exploitations individuelles connaissent une forte baisse. Selon les projections de l’Insee, la moitié de celles-ci pourrait disparaître d’ici 2035, et ce au profit des « exploitations sociétaires », qui deviendraient le modèle d’agriculture majoritaire dans le pays. Dans ce modèle, la ferme devient une entreprise dont on peut vendre et acheter des parts, et les terres agricoles sont des actifs s’intégrant dans des portefeuilles d’investissement.

    • La concentration des actifs de la filière agroalimentaire entre les mains de quelques entreprises représente également des risques au niveau environnemental, explique Gilles Billen, directeur de recherche au CNRS émérite en biogéochimie, qui a travaillé sur l’évolution des filières alimentaires en France : (« Aujourd’hui le dogme est la spécialisation. On fait ce qu’on fait le mieux et on essaie d’être le premier sur le marché international. Jamais vous ne verrez une entreprise avoir comme projet de faire un petit peu de tout parce que ça répond à la demande locale. » Or la monoculture empêche de boucler le cycle de matières comme l’azote par exemple. (« Un modèle reposant sur des cultures plus variées, comme la polyculture élevage, permettrait de se passer des pesticides et des engrais », suggère-t-il. Or, le choix ne repose souvent pas sur les agriculteurs. Les marges de profits ne se font pas dans les champs mais dans la transformation agroalimentaire et dans la distribution. Ainsi, les agriculteurs se retrouvent dans une situation proche du salariat vis-à-vis des collecteurs et des aides d’Etat, conclut Billen. Face aux risques de crises environnementales et économiques liées à la production agricole, on est selon lui dans « un néolibéralisme tout à fait débridé ».

    • @roinu il y a des tas de + entre chaque mot sur ton premier post, peut-être n’utilises-tu pas le widget bien pratique de seenthis ? Widget qui permet après avoir sélectionné un texte de juste cliquer dessus pour rapatrier sur seenthis.

  • Décrochage inscrits ingénieurs 2023 rôle réforme bac - Tribune du Collectif Maths&Sciences
    https://smf.emath.fr/actualites-smf/decrochage-inscrits-ingenieurs-2023-role-reforme-bac
    https://collectif-maths-sciences.fr/wp-content/uploads/2024/09/2024_9_3_tribune_inge.pdf

    Tribune du Collectif Maths&Sciences rédigée par Mélanie Guenais, publiée dans le journal Le Monde le 4 septembre 2024

    La réforme du lycée général a cinq ans. Elle a remplacé l’organisation du lycée en séries par un système « au choix » qui impose un tronc commun auquel s’ajoutent trois spécialités à choisir parmi treize en première, réduites à deux en terminale. Sans autre enseignement scientifique dans le tronc commun que de la culture générale, la réforme a entraîné une baisse massive de l’accès aux parcours scientifiques, particulièrement importante pour les filles. Elle est assortie d’une perte de polyvalence qui réduit d’autant les possibilités d’études supérieures.

    • Je vais vous raconter un truc encore plus parlant.

      Bloquée par Parcousup , ma fille a cherché d’autres moyens d’obtenir une licence… sans passer par le privé que nous n’avons de toute manière pas les moyens de lui financer.

      Elle a donc trouvé une fac en Suède qui prend des étudiants étrangers à distance et qui grâce aux ETC européens lui permettra de valider une licence quand elle aura assez de points.

      Cependant, la Suède aussi a son petit Parcoursup pour trier les gueux.

      Rien de bien compliqué : il lui fallait avoir le bac ou un diplôme équivalent ✅ ET présenter ses notes de math du bac ou au moins de première.

      Et voilà ! Pour accéder à une formation en langues, la Suède demande d’avoir fait des maths les 2 dernières années de lycée.

      Et donc, voilà qui ferme bien les portes pour tous les réformés Blanquer qui ne pouvaient pas prendre la super option maths pour gros matheux ou qui avait juste besoin de suivre un cursus non scientifique.

      La chance du Minilecte, c’est d’avoir été sur un cursus technique non encore réformé par Blanquer, donc toujours en classe unique avec un programme unique qui continue à avoir un enseignement en maths (pas de la haute voltige, surtout de la géométrie), ce qui lui a permis de valider une condition d’accès qui échappe à présent à la majorité des nouvelles classes d’âge.

      Elle n’est pas belle l’arnaque ?

      Rendre une ressource rare et/ou peu accessible ET en faire LE critère d’éligibilité.

    • merci @monolecte, je confirme, depuis Montréal... mes enfants sont passés par le lycée français... et depuis la réforme, la direction s’arrache les cheveux... je me souviens de la réunion à l’entrée de la première : "si vous envisagez de faire des études après le bac (et c’est le cas de 100% des élèves ici), gardez les maths jusqu’au bout... si vous lâchez les maths, vous vous fermez 80% des formations universitaires sur Montréal... y compris pour ceux qui veulent faire psycho. Dès lors que c’est une fac de « science », y compris « sciences humaines » il faut un peu de maths qui ne sont plus dans le programme du bac". Et pour ceux qui voulaient aller en fac de sciences, c’était des compléments (en plus des options) tellement le niveau était bas.... Après, c’est possible d’aller dans certains programmes en rattrapant le retard pendant la première session... McGill propose ça. Et oui, via les petit(e)s cousin(e)s en France, on a écho de beaucoup de monde qui tente l’étranger à cause du délire de parcoursup... Pour l’anecdote, mes deux grands avaient fait parcoursup. Mon fils s’était fait refusé de tous les internats (alors qu’on est à plusieurs milliers de km). On ne comprenait pas, et en fait, on a appris que les internats ferment, au pire tous les week end, au mieux, pendant les vacances, et donc avoir ses parents trop loin, c’est rédhibitoire !

    • Panique chez des potes, leur fille d’à peine 18 ans, refusée dans tous les concours d’école d’art passés en france, est acceptée à Bruxelles une semaine avant la rentrée. Joie et angoisse, faut qu’elle déménage en urgence pour un hypothétique logement. Ça fait quelques années que je vois partir les mouflets à l’étranger, mais aussi quel futur leur est proposé en france ?

    • Les petits prolos passent à la trappe, quelque soit leur niveau, sauf une paire de martiens super excellents qui serviront à cacher la forêt des recalés. Et je ne parle même pas des petits bouseux, qui n’ont déjà pas accès aux bonnes options dans leurs lycées sous-dotés de relégation et qui n’auront pas les moyens de passer le barrage immobilier à l’entrée des métropoles.

      La nouvelle #féodalité se porte bien et avance très vite.

  • Sur les machines à mentir et ceux qui leur enseignent à le faire
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/necrotechnologies/sur-les-machines-a-mentir-et-ceux-qui-leur-enseignent-a-le-fair

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voici une notule sur les « lanceurs d’alerte » en milieu cybernétique et sur leurs plus récents mensonges, qui, par leurs dénégations, laissent échapper quelques aveux et vérités. Sans doute l’expression même d’« intelligence artificielle » plutôt que de « calcul machine », constituait déjà, tout à la fois, un oxymore (« roue carrée ») et un mensonge. On se souvient pourtant que la (fausse) promesse de Norbert (…) #Nécrotechnologies

    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/machines_a_mentir.pdf

    • Le délire démiurgique des cybernéticiens rappelle celui des manipulateurs de virus qui jouent avec les technologies de gains de fonction. Tous jouissent d’augmenter des algorithmes ou des chimères génétiques jusqu’à leur conférer une puissance incontrôlable. Leurs comportements, et ceux de leurs collègues qui les laissent faire, sont ceux de sociopathes : ils lâchent des tueurs à retardement au cœur de la Cité, puis attendent qu’on les appelle au secours pour sauver le monde. Seuls des scientifiques peuvent trouver le vaccin contre un virus que des scientifiques ont trafiqué pour le rendre plus contagieux ; seuls des ingénieurs sauront trouver la parade aux algorithmes manipulateurs que des ingénieurs ont programmés. Allumer un feu et l’éteindre, c’est toujours de la puissance pyrotechnique.

  • Les bains-douches disparaissent, un drame pour les sans-abri
    https://reporterre.net/Les-bains-douches-disparaissent-un-drame-pour-les-sans-abris

    Des expulsions, il y en a aussi à l’autre bout de la France. En 2021, toujours d’après l’Observatoire, la municipalité de Toulouse a orchestré l’expulsion de six campements et huit squats, précipitant plus d’un demi-millier de personnes — jusqu’alors raccordées à l’eau — dans une nouvelle précarité hydrique.

    « Une honte, déplore Jamal El Arch, élu de l’opposition. Pour inciter ces gens à ne pas revenir, les autorités payaient même des entreprises pour veiller à ce que personne ne vienne ouvrir de nouveau la vanne. » Dans ces bidonvilles, l’absence d’installation sanitaire formelle entraîne en outre des pratiques de défécation à l’air libre, multipliant les risques d’exposition aux maladies.

    D’autant que, dans la Ville rose, les personnes privées de commodités disposent d’un seul et unique bain-douche, dont l’accès fut payant jusqu’en 2021. « D’ici quelques décennies, Toulouse pourrait hériter du climat de Casablanca, poursuit l’élu, également sociologue. Or les personnes à la rue sont de plus en plus nombreuses. Pour elles, l’absence de bains-douches est dramatique. » En 2022, son groupe a réclamé le renforcement de l’offre d’hygiène publique en anticipation de l’avenir climatique de l’Occitanie. Un vœu rejeté par la majorité actuelle, guidée par l’ancien Républicain Jean-Luc Moudenc.

  • La privatisation des terres par les technomaniaques libertariens

    Sur un site "accélérationniste" voici vantée la privatisation de la cité : "Dans un monde où les États-nations, avec leurs frontières rigides et leurs institutions vieillissantes, semblent de plus en plus inadéquats pour répondre aux défis modernes, une question fondamentale se pose : comment peut-on créer un nouvel État quand toutes les terres sont déjà "prises" ? Balaji Srinivasan, figure centrale de la scène technologique, relève ce défi. Contre toute attente, il a trouvé un moyen de contourner cette impasse en réinventant les règles du jeu."
    L’article dont est tiré cette citation a été publié le 27 août (lien paste it ad8tx) et quelques jours plus tôt Le Monde publiait une enquête sur le cas du Honduras :
    "Les participants écoutent, allongés sur des poufs moelleux. Juste à côté, au-dessus de l’immense piscine du Beach Club de Pristine Bay, de jeunes start-upeurs surfent sur Internet grâce aux paraboles Starlink d’Elon Musk, d’autres prennent des cours de yoga ou s’initient aux cryptomonnaies. Dans le laboratoire au sous-sol, on peut se faire implanter des aimants au bout des doigts. Ou, un peu plus loin, se faire injecter de la follistatine pour participer à un essai de thérapie génique sur la longévité.

    Un essai qui n’a été validé par les autorités sanitaires d’aucun pays, mais qu’importe. Ici, sur l’île de Roatan, au Honduras, tout est possible. Prospera est une zone d’emploi et de développement économique (ZEDE), sorte d’Etat dans l’Etat, avec ses propres lois, son système judiciaire, sa police, où tout – éducation, santé, services publics – est privé.Une future ville enclave imaginée par des libertariens convaincus que seule la perspective d’un gain économique garantit une bonne gestion.

    Cette utopie, ou dystopie, selon le point de vue, s’inspire des « villes privées » conceptualisées notamment par l’économiste allemand Titus Gebel, qui explique : « Pour un tarif[annuel] fixe, la société privée qui administre la ville garantit à ses habitants la protection de la vie, de la liberté et de la propriété. » Trois « droits » qui sont le mantra des libertariens comme le président argentin, Javier Milei. Aux résidents de payer les assurances dont ils ont besoin contre la maladie ou le handicap.

    Depuis 2017, Prospera a acquis 2 kilomètres carrés (soit 3 %) de l’île caribéenne de Roatan. Quatre ans plus tôt, une loi hondurienne avait instauré une nouvelle division territoriale, moyennant une modification de la Constitution : les ZEDE. Le but : créer « des centaines de milliers d’emplois » en attirant des investisseurs étrangers dans un pays où 64 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Le code du commerce, le code civil, la loi de protection de l’environnement, rien n’est applicable dans les ZEDE », explique Jorge Colindres, secrétaire technique de Prospera, l’équivalent d’un maire. Le code pénal hondurien reste en vigueur « tant que les ZEDE n’approuveront pas leurs propres lois »

    – Lien vers la version intégrale de l’article du Monde : https://justpaste.it/dtn1d)

    – Lien vers le site technosophie : https://justpaste.it/ad8tx

    – article du Monde (accès restreint aux abonnés) https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/16/prospera-l-enclave-libertarienne-au-honduras_6282809_3210.html

    #technosophie ; #libertarien ; #propriété ; #prospera

  • Au détour d’un article sur la « traque » de Yahya Sinwar, on apprend qu’il y a encore de l’électricité à Gaza uniquement parce que c’est indispensable pour pouvoir continuer à espionner les communications.

    Israel’s Hunt for the Elusive Leader of Hamas
    https://www.nytimes.com/2024/08/25/us/politics/israel-hamas-sinwar.html

    As Gaza ran low on fuel, Mr. Gallant pushed for new shipments to Gaza to power generators needed to keep the cell networks running so that the Israeli eavesdropping could continue — over the objections of ultra right members of the Israeli government who wanted the fuel shipments cut off to punish the residents of Gaza.

  • L’insupportable manichéisme de la gauche « anti-impérialiste »

    Le socialiste allemand August Bebel a dit un jour que l’antisémitisme était le « socialisme des imbéciles » parce que les antisémites ne reconnaissaient l’exploitation capitaliste que si l’exploiteur était juif, mais qu’ils fermaient les yeux sur l’exploitation émanant d’autres milieux. Plus d’un siècle plus tard, ce socialisme des imbéciles a été ressuscité par une gauche autoproclamée « anti-impérialiste » qui condamne l’exploitation capitaliste et la répression dans le monde entier lorsqu’elles sont pratiquées par les États-Unis et d’autres puissances occidentales ou par les gouvernements qu’ils soutiennent, tout en fermant les yeux sur les États répressifs, autoritaires et dictatoriaux, voire en les défendant, simplement parce que ces États sont en butte à l’hostilité de Washington. Je discuterai des cas de la Chine, du Nicaragua, des BRICS et de la multipolarité, car ils mettent en évidence la logique alambiquée et la politique rétrograde de cette gauche « anti-impérialiste ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/08/22/linsupportable-manicheisme-de-la-gauche-anti-i

    #international

  • Grégoire Perra : témoignage d’un vétérinaire à propos de biodynamie et souffrance animale :
    https://x.com/GregoirePerra/status/1825054629924573573

    « Je ne m’en étais pas rendu compte jusqu’ici, mais peux témoigner que la Biodynamie maltraite les animaux.

    Je vais t’expliquer, c’est un peu complexe car c’est en rapport avec nos lois suisses.

    En Suisse, il existe un délais légal entre le traitement médicamenteux d’un animal et la possibilité de son abbatage, afin de ne pas prendre le risque que les médicaments que la bête a ingéré ne soit consommés par les êtres humains.

    Dans l’agriculture biologique, ce délais est multiplié par deux.

    Mais dans la Biodynamie, il est même interdit d’administrer aux animaux certains médicaments qui pourraient les soigner ou soulager leurs souffrances, comme des antibiotiques.

    Je me suis donc retrouvé à plusieurs reprises à ne pas pouvoir soigner des animaux de l’agriculture biodynamique, tout simplement parce que les anthroposophes avaient interdit de leur administrer des médicaments qui aujourd’hui les auraient guéri facilement.

    En tant que vétérinaire, c’était vraiment une situation morale très éprouvante d’assister impuissant à la souffrance inutile de ces bêtes, parce que la loi suisse m’interdisait de les soigner.

    Mais jusqu’à notre conversation, je ne savais pas que cette interdiction avait un rapport avec les croyances anthroposophiques. »

    Et voilà, nous avons un exemple de ce qui se produit lorsque, dabs un pays, on laisse peu à peu les anthroposophes s’installer, au point qu’un jour ils deviennent assez puissants pour légiférer.

  • «Agent Orange» : l’action en justice contre Monsanto est irrecevable
    https://www.novethic.fr/economie-et-social/droits-humains/agent-orange-laction-en-justice-contre-bayer-monsanto-et-13-autres-groupes-

    Bayer-Monsanto et 13 autres groupes agrochimiques ne peuvent pas être jugés en France pour avoir conçu ou commercialisé le défoliant ultra-toxique “agent orange” utilisé durant la guerre du Vietnam, a tranché jeudi la cour d’appel de Paris, jugeant “irrecevables” les demandes de Tran To Nga, Franco-Vietnamienne de 82 ans. “Les demandes de Mme To Nga se heurtent à l’immunité de juridiction dont les sociétés (…) bénéficient”, écrit la cour d’appel dans son arrêt.

    La cour a confirmé un jugement du tribunal judiciaire d’Evry, qui avait estimé en 2021 que les sociétés, dont Bayer-Monsanto, Dow Chemical et Hercules, avaient “agi sur ordre et pour le compte de l’Etat américain” et qu’elles pouvaient, de ce fait, se prévaloir de “l’immunité de juridiction”. L’octogénaire, qui a appris la décision depuis Hô Chi Minh-Ville, compte se pourvoir en cassation, ont annoncé ses avocats, Mes William Bourdon et Bertrand Repolt. Elle est “déçue, mais c’est une personne pleine de sagesse. Elle sait que c’est une bataille longue, difficile“, ont-ils déclaré à l’AFP.

  • Monopoly - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/monopoly
    https://api.arretsurimages.net/api/public/media/capture-decran-2024-08-24-a-11-42-06/action/show?format=thumbnail&t=2024-08-24T11:42:44+02:00

    La vérité, a un jour écrit l’immense Philip K. Dick, c’est ce qui perdure lorsque l’on cesse d’y croire. Ce sont les faits, têtus et inexpugnables, qui s’installent lorsque la psychose reflue et que l’hallucination se dissipe. Parfois, le retour au réel se fait en douceur. Parfois, seul un choc violent avec le réel peut desserrer l’emprise de l’illusion. Depuis le début de l’été, l’industrie de l’intelligence artificielle et le techno-capitalisme dans son ensemble vivent enfin un début de crise de foi. Après dix-huit mois à empiler les superlatifs jusqu’à l’absurde pour nous convaincre (et s’auto-convaincre) que des générateurs de texte améliorés étaient l’inévitable futur des sociétés, les voilà obligés d’admettre une possibilité encore impensable il y a six mois : l’IA censée révolutionner le monde ne sert en réalité à rien, et la bulle financière qui la soutient s’apprête à éclater. Les indices s’amoncellent, pour peu qu’on se force à regarder au-delà du brouillard médiatique hallucinogène qui entoure la technique depuis les premiers balbutiements de ChatGPT.

    • Paf, la bulle.

      Les chiffres donnent le tournis. L’IA générative est le vaporware le plus cher, le plus inutile et le plus polluant de l’histoire des gadgets inutiles. Ce n’est pas moi qui le dit. Même chez les gardiens du temple sociopathes du capitalisme spéculatif, pourtant habitués à s’enrichir en prédateur sur des conditions macroéconomiques absurdes, l’industrie de l’IA générative passe pour une secte millénariste. Dans un courrier supposément confidentiel envoyé à ses clients début août, le fonds spéculatif Elliott Management conseille à ses clients de prendre ses distances avec les entreprises de l’IA, qu’il décrit comme une technique « surévaluée dont la plupart des applications ne sont pas prêtes », qui ne sera « jamais économique, ne fonctionnera jamais correctement, consommera trop d’énergie et restera perpétuellement faillible ». Ippon. Chez Goldman Sachs, le ton se fait presque menaçant : « Plus le temps passe sans usages significatifs, plus le récit de l’intelligence artificielle deviendra difficile à tenir. Si aucun cas d’usage important n’apparaît dans les 12 à 18 prochains mois, l’enthousiasme des investisseurs va peut-être se dissiper. » Même le cabinet McKinsey, qui promettait en juin 2023 que ChatGPT et les autres allaient bientôt produire l’équivalent du PIB annuel du Royaume-Uni (il faut se rendre compte du degré d’insanité) a cessé les bouffées délirantes, et suggère désormais de « regarder au-delà de la hype ». En plissant les yeux et en priant pour qu’un modèle économique rentable se matérialise à l’horizon ? Raté. Parce qu’au-delà de la hype, il n’y a rien.

    • Et vlan la planète : on en est où pour l’écocide, comme nouveau crime contre l’humanité ?

      Ce que nous raconte enfin ce moment économique absurde, c’est la culmination d’un processus de féodalisation économique enclenché par cinq ou six multinationales pour vassaliser le reste de l’économie. Le technocapitalisme, parodie de libre-échange, pourrit aux mains d’un cartel protégé aussi bien de la concurrence que de la régulation, libre de fixer les règles qui déterminent son propre enrichissement. Son objectif n’est donc plus de produire, mais de devenir l’infrastructure qui soutient le monde. Quitte à massacrer le vivant au passage et à maquiller sa toxicité à coups d’achat de crédits carbone au prix de gros. Mais tout le greenwashing du monde ne suffira pas à dissimuler l’intolérable évidence : l’IA générative est non seulement un écocide, mais un écocide pour rien. Dans une mise à jour inédite du capitalocène, les géants de la tech sont en train d’échanger le vivant contre une machine à générer des lettres de motivation, des dépenses... et aucun profit. De l’extraction et de la destruction pure, qui ne s’embarrasse même plus des apparences de l’utilité commune. Un trou noir environnemental qui grossit et grossit, dont la croissance devrait être stoppée par tous les moyens adéquats et les architectes traduits devant la justice.

  • Feux de forêt : la pénurie de Canadair en Europe risque de s’aggraver – Euractiv FR
    https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/feux-de-foret-la-penurie-de-canadair-en-europe-risque-de-saggraver

    Alors que les incendies vont se multiplier dans les prochaines années en Europe sous l’effet du réchauffement climatique, le continent manque de bombardiers d’eau de type Canadair. Or, le manque n’est pas prêt d’être comblé.

    [...]

    Actuellement en phase de test, ces projets ne seront pas en mesure de renforcer la flotte européenne avant plusieurs années. La situation semble particulièrement insoluble, alors que les constructeurs historiques émettent de sérieuses réserves sur le développement d’une industrie européenne d’avions anti-incendie. 

    Mettre en place cette filière pourrait en effet demander des milliards d’euros d’investissements, pour un marché estimé pour l’heure à environ 300 hydravions anti-incendie à l’échelle mondiale, dont moins d’une centaine en Europe, rappelle le rapport sénatorial précité.

    « Il serait économiquement impossible de produire un appareil sans que celui-ci ait un prix prohibitif pour l’acquéreur », expliquait également Airbus aux sénateurs. Preuve s’il en est, l’hydravion produit par Roadfour devrait coûter de 60 à 70 millions d’euros à sa sortie d’usine. 

    La solution canadienne, bien qu’insatisfaisante, reste pour l’heure l’option privilégiée par l’UE, puisque demeurant la seule.

    Incendies : la moitié de la flotte de Canadair française inutilisable
    https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/franceinfo/21h-minuit/23-heures/incendies-la-moitie-de-la-flotte-de-canadair-francaise-inutilisable_673

    Incendies en France : vieillissement, livraisons… pourquoi l’état de notre flotte de Canadair est inquiétant
    https://www.leparisien.fr/societe/incendies-en-france-vieillissement-livraisons-pourquoi-letat-de-notre-flo

  • La France insoumise a fait usage, en vertu de l’article 141 du règlement de
    l’Assemblée nationale, de son droit à créer une commission d’enquête afin que
    celle-ci fasse un état des lieux « sur l’ampleur du caractère délictuel et criminel
    des pratiques des groupuscules d’extrême droite, ainsi que d’émettre des
    propositions, notamment relatives à la création d’outils visant à lutter plus
    efficacement contre les menaces perpétrées à l’encontre de nos institutions et de
    leurs agents ainsi qu’à l’égard des citoyennes et des citoyens » (2).
    Deux raisons imposaient la création d’une telle commission : d’une part la
    recrudescence d’agressions commises par ces groupuscules d’extrême droite,
    partout en France, à l’encontre de lycéens, d’étudiants, d’associations, de citoyens,
    d’élus ; d’autre part, la résonnance croissante de leurs idées racistes, antisémites,
    sexistes et homophobes dans la société, accompagnée d’une faculté inquiétante à
    agir, notamment par l’organisation de camps d’été où se tiennent des cours d’autodéfense
    qu’on pourrait apparenter à une formation paramilitaire.
    Nous avons constaté dès le départ combien le sujet dérangeait. La
    présidente regrette l’absence de certains groupes politiques tout au long des
    travaux de la commission d’enquête. Les Républicains n’ont ainsi nommé qu’un
    seul membre sur les cinq sièges qui leur revenaient de droit ; celui-ci n’a participé
    qu’à la seule réunion inaugurale pour contester l’existence même de cette
    commission d’enquête.
    Par ailleurs, la présidente déplore l’attitude du groupe UDI, Agir et
    Indépendants dont les deux représentants, MM. Meyer Habib et Pierre Morel-AL’Huisser,
    se sont illustrés autant par la rareté de leur présence que par leur
    volonté de perturber les travaux de la commission d’enquête, heureusement sans
    succès.

    526 pages. Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas ce document (dont je faisais partie)
    https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/celgroued/l15b2006_rapport-enquete#

  • L’institut Thomas More, arrière-cuisine des femellistes

    13 août 2024 sur la chaine YT « Femelliste » de Dora Moutot et Marguerite Stern est publiée un entretien avec Christian Flavigny, pédopsychiatre. Ce monsieur est en outre membre de L’institut Thomas More créé en 2004 pour promouvoir la civilisation européenne (comme le GRECE, donc). Sur le site de l’institut, https://institut-thomas-more.org on trouve d’autres personnalités plus connues : Charles Beigbeder (L’Incorrect magazine), Anne Coffinier laquelle participe aux universités d’été de l’Academia Christiana tout en fondant Kairos, hébergé par l’Institut de France.
    La liste des membres de l’institut Thomas More montre la connivence entre holdings et grandes entreprises industrielles, extrême droite (qui s’autoproclame volontiers en lutte contre le capitalisme financiarisé) et européisme exacerbé.
    On note aussi la présence de la fondation d’Arenberg : « La Fondation d’Arenberg a pour mission la promotion de l’histoire et de la culture européennes afin de contribuer à la construction des Etats-Unis d’Europe, un état fédéral capable de traiter d’égal à égal avec les Grandes Puissances d’aujourd’hui et de demain

    Promotion du dialogue entre les différentes cultures européennes dans le respect de la diversité et de la subsidiarité.
    Encouragement à une prise de conscience ‘pan-européenne’ des racines des peuples d’Europe, condition ‘sine qua non’ de la ‘Maison Europe’ ». Source : https://www.arenbergfoundation.eu/fr/about

    Quand les fondatrices des femellistes pleurnichent en disant qu’on ne peut plus rien dire sans se faire traiter d’extrême droite, on leur balancera ces infos (le gateau), mettant en avant les liens avec l’extrême droite et les liens des institutions avec ce milieu (la cerise).

  • Dix ans après la fausse fin du monde à Bugarach, « c’est plus facile de trouver un chaman qu’un rendez-vous avec un médecin » – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/dix-ans-apres-la-fausse-fin-du-monde-a-bugarach-cest-plus-facile-de-trouv
    https://www.liberation.fr/resizer/sZtp8n69Q3UtnNi7Q96AC_1CJZ0=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(1169x1160:1179x1170)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/43CQTFPP7JGVRKC6FLS3NJ5VP4.jpg

    La haute vallée de l’Aude appartient à l’un des départements les plus pauvres de France, désindustrialisé, avec un fort taux chômage, que les jeunes quittent. C’est vrai que les médecines alternatives attirent beaucoup de gens de la région, mais la réalité sociale est qu’il s’agit d’un énorme désert médical. C’est plus facile dans le secteur de trouver un chaman ou un guérisseur qu’un rendez-vous avec un médecin sur Doctolib. Quand le cabinet d’un généraliste ferme, il y a des gens pour proposer un remède. Et puis si certaines personnes choisissent l’accouchement à domicile, c’est aussi que les hôpitaux sont très éloignés. C’est un peu pareil pour l’information : les journalistes sont très loin de la zone, les gens s’informent plutôt sur Internet et diffusent certains discours complotistes sur lesquels personne ne revient pour leur dire que ce sont des fake news.

  • Notation des allocataires : fébrile, la CAF s’enferme dans l’opacité – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2022/12/23/notation-des-allocataires-febrile-la-caf-senferme-dans-lopacite


    Extrait du code source de l’algorithme de notation transmis par la CAF.

    Alors que la contestation monte (voir https://basta.media/caf, https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/836200110_ddd_algorithmes_access.pdf, https://www.voxpublic.org/Pour-une-reforme-des-pratiques-numeriques-des-Caisses-d-allocations-famil ou Comment un robot de la CAF provoque des dettes automatisées au détriment de ses allocataires https://dubasque.org/comment-la-caf-a-cree-un-robot-qui-cree-des-dettes-aux-allocataires) concernant son algorithme de notation des allocataires à des fins de contrôle social, la CAF choisit de se réfugier dans l’opacité tout en adaptant, maladroitement, sa politique de communication. Suite à son refus de communiquer le code source de son algorithme, nous avons saisi la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (#CADA).

    Comme nous l’expliquions ici, la CAF utilise depuis 2012 un algorithme de profilage attribuant à chaque allocataire une note ou « score de risque ». Construite à partir des centaines de données dont la CAF dispose sur chaque allocataire, cette note est ensuite utilisée pour sélectionner celles et ceux qui seront contrôlé·es.

    Cet algorithme symbolise l’étendue des dérives de l’utilisation des outils numériques au service de politiques de contrôle social portées par des logiques policières de suspicion généralisée, de tri et d’évaluation continue de chacun de nos faits et gestes.

    Ici, comme c’est généralement le cas par ailleurs, ce tri cible les plus précaires. Les rares informations disponibles à ce sujet laissent apparaître que parmi les critères dégradant la note d’un·e allocataire, et augmentant ses chances d’être contrôlé·e, on trouve pêle-mêle : le fait de disposer de faibles revenus, d’habiter dans un quartier défavorisé, d’être une mère célibataire ou encore d’être né·e hors de France.

    https://seenthis.net/messages/982845

    #CAF #algorithme #allocataires #contrôle_social

  • Covid-19. 250 millions de contaminations, 5 000 morts par jour : en Chine, des estimations vertigineuses
    https://www.courrierinternational.com/article/covid-19-250-millions-de-contaminations-5-000-morts-par-jour-

    Depuis l’abandon de la politique “zéro Covid”, le système de santé chinois est saturé, les médicaments manquent et les morgues débordent. Les bilans officiels communiqués par les autorités restent néanmoins modestes, loin des estimations établies par des organismes étrangers.

  • La Chine prise au piège de l’épidémie de Covid
    par Simon Leplâtre
    Le Monde, mardi 27 décembre 2022 1564 mots, p. 2

    Alors que la circulation du virus est massive, Pékin a décidé de ne plus divulguer le nombre de décès et de cas

    Shanghaï - correspondance - Après trois ans passés à contrôler la vie des gens étroitement, à présenter le Covid-19 comme une menace mortelle et à se moquer du « chaos » qui régnait aux États-Unis, la propagande chinoise peine à trouver le ton à l’heure de l’ouverture.

    Le 7 décembre, Pékin a prononcé la fin de sa politique zéro Covid : plus de tests généralisés, plus de centres d’isolement pour les malades, plus de confinement pour des villes entières. Plus de décompte quotidien du nombre de personnes infectées non plus,ni de celui du nombre de décès dus au Covid-19 : dimanche 25 décembre, la Commission nationale de la santé a annoncé mettre fin à la publication de ces chiffres après avoir admis qu’il était « impossible » de continuer à mesurer l’évolution de l’épidémie puisque les tests n’étaient plus obligatoires.

    Dans ces conditions, le coronavirus se diffuse à une vitesse exceptionnelle, créant une première vague ressemblant plus à un tsunami dans une population qui n’avait jamais connu le Covid-19 jusqu’ici. Comme ailleurs, les hôpitaux commencent à saturer et les crématoriums tournent à plein. Mais cette situation nouvelle est plus difficile à défendre pour un régime qui a fait du faible nombre de victimes durant ces dernières années une source de légitimité, même si cette politique coûtait cher à une grande partie de la population, privée de liberté.

    L’un des symboles de ce virage à 180 degrés dans la communication officielle des autorités est l’un des nouveaux slogans en vogue : « Chaque personne est individuellement la première responsable de sa santé. »

    Le message est apparu la première fois dans une lettre envoyée aux citoyens de la ville de Shijiazhuang, la capitale du Hebei, au sud de Pékin – une zone qui a abandonné les tests PCR obligatoires dès le 13 novembre, avant de revenir en arrière devant l’inquiétude des citoyens déboussolés. Le même message s’est affiché, le 1er décembre, sur le plus haut gratte-ciel de Canton, la capitale du Guangdong, l’une des premières villes de Chine à relâcher les contrôles face au Covid-19. Depuis, il est repris partout, affiché sur des banderoles en sinogrammes jaunes sur fond rouge, et réaffirmé par les autorités, accompagnant par exemple un communiqué conseillant aux étudiants de faire de l’exercice pour renforcer leur système immunitaire.

    Quelques semaines plus tôt, à la mi-novembre, une série d’éditoriaux parus dans le très officiel Quotidien du peuple appelaient encore à « résolument appliquer la politique zéro Covid » . L’Etat, qui s’immisçait jusque dans l’intimité des Chinois sans leur laisser le choix, pour « les protéger » d’une menace sans cesse amplifiée par la propagande, conseille aujourd’hui à sa population de se débrouiller.

    Le message passe mal. « Ils ont ouvert le pays vraiment du jour au lendemain, sans la moindre préparation, sans formation pour le personnel, sans prévoir assez de médicaments. Et sans préparer la population pour lutter contre la peur que les gens ont du virus, après l’avoir diabolisé pendant trois ans », juge M. Zhang, un Pékinois de 49 ans dont la mère est morte du Covid-19 ; un premier établissement, saturé, avait refusé de la prendre en charge, perdant ainsi de précieuses heures avant qu’elle puisse avoir accès à des soins . « Tout ça pour ça : ils auraient dû arrêter avec le zéro Covid au printemps. Je ne vois pas à quoi leur ont servi ces huit mois de politique zéro Covid en plus » , soupire M. Zhang.

    « Les gens se terrent chez eux »

    Face à ce retournement complet de politique, la propagande semble avoir du mal à suivre : vendredi 23 décembre, un article de presse a diffusé le résumé d’une réunion de la Commission nationale de la santé qui avait eu lieu le 21 décembre, estimant le nombre d’infections quotidiennes à 37 millions. Mais l’article a été rapidement supprimé.

    Signe que la propagande ne s’est pas mise en ordre de bataille, des articles critiques émergent dans certains médias osant faire preuve d’indépendance. Le 21 décembre, le média Guancha (« L’Observateur ») a ainsi publié un article intitulé « Quelle est vraiment l’expérience des soignants en première ligne ? ». Il décrit la situation d’un hôpital du Henan, une province pauvre du centre du pays, qui manque d’appareils à oxygène, ou encore celle d’étudiants en médecine à Pékin forcés de travailler alors qu’ils ont contracté le Covid-19.

    Dans le même temps, la télévision nationale, CCTV, diffuse avec insistance des histoires positives et montre des pharmacies bien approvisionnées. Le 22 décembre, au journal télévisé du soir, le sujet concernant la réponse apportée au Covid-19 a moins d’importance que ceux qui traitent des récoltes abondantes de pommes inspectées par le dirigeant, Xi Jinping, ou de la guerre en Ukraine, essentiellement couverte du point de vue russe. On y apprend que « le personnel médical maintient fermement la ligne, protégeant la santé des masses » . « Cela donne l’impression que les médias d’Etat n’ont pas encore défini un grand discours pour légitimer ce changement radical et soudain. Je pense qu’eux aussi ont été pris par surprise » , commente Fang Kecheng, maître de conférences en journalisme à l’université chinoise de Hongkong.

    Ce flottement dans le discours officiel le rend inopérant. « Les médias chinois ne couvrent que les bonnes nouvelles, jamais les mauvaises. Ils n’admettront jamais avoir commis des erreurs. Mais les gens ne sont pas idiots, personne ne croit à la propagande, ils mentent tout le temps », commente, amer, M. Shi, un chauffeur de VTC à Shanghaï.

    Originaire du Liaoning, une province pauvre du Nord-Est, il est venu à Shanghaï cinq ans plus tôt pour trouver du travail. Son activité a souffert des années de confinement . « Ce virus est incontrôlable et on aurait dû ouvrir le pays bien plus tôt. Enfin si, on peut le contrôler, mais les conséquences, c’est que les gens sont pauvres, qu’ils ne peuvent plus rembourser leurs dettes et que le pays est paralysé : on risquait la crise économique et l’insurrection. »

    Il se désole aujourd’hui de voir Shanghaï encore plus vide depuis la fin des restrictions. « Les gens se terrent chez eux. Shanghaï est censée être une ville internationale, la ville la plus développée de Chine, et regardez ce qu’elle est devenue » , dit-il en montrant les rues vides, d’un coup de menton.

    Justifications

    Si la propagande n’a pas encore établi de stratégie convaincante, certaines constantes ne manquent pas. Comme le fait de cacher le nombre de victimes lors des catastrophes. Après avoir moqué rageusement le bilan humain américain, les médias chinois ne se risquent pas à évoquer celui de la vague actuelle, alors que les crématoriums sont saturés.

    Difficile à avaler pour les proches de victimes : « C’est incroyable : officiellement, hier [le 21 décembre], il y a eu six morts dans tout Pékin, mais dans la salle des urgences où était ma mère il y avait déjà cinq ou six morts, témoigne encore M. Zhang. Et au funérarium, ils m’ont dit que depuis qu’ils ont ouvert, en 1996, ils n’ont jamais eu plus de quinze corps par jour. Ma mère était le trente-sixième corps de la journée et ils en avaient encore une douzaine à brûler. »

    Face à l’incrédulité de la population, les autorités sanitaires ont dû se justifier : « Les personnes âgées ont souvent des maladies sous-jacentes. Seul un très petit nombre meurent directement d’une insuffisance respiratoire provoquée par le Covid » , a expliqué, le 20 décembre, Wang Guiqiang, de l’hôpital numéro 1 de l’université de Pékin, lors d’une conférence de presse de la Commission nationale de la santé.L’annonce du 25 décembre met fin à cette divergence qui tournait au ridicule : la Chine assume désormais de cacher le bilan du Covid-19.

    Les experts de la santé en prennent d’ailleurs pour leur grade. Zhong Nanshan, pneumologue chinois de renom et l’un des visages officiels de la lutte contre le virus, est critiqué par certains internautes pour ses retournements de veste. Ils comparent ses déclarations d’il y a quelques mois défendant la stratégie du zéro Covid, sans laquell e « beaucoup de vies seraient perdues » – comme il le déclarait, par exemple en avril –, avec ce qu’il affirmait le 15 décembre au sujet du taux de mortalité d’Omicron, à savoir qu’il ne dépasserait pas celui de la grippe saisonnière. Le médecin défend, dans le même discours, un changement d’appellation, passant de « nouvelle pneumonie corona » à « nouveau rhume corona » .

    De rares experts, comme Zhang Wenhong, qui a dirigé la réponse à l’épidémie à Shanghaï et qui est connu pour son franc-parler, trouvent grâce aux yeux des internautes en colère. Ses critiques occasionnelles des excès de la stratégie zéro Covid et ses appels à apprendre à vivre avec le virus lui avaient valu de nombreuses attaques en ligne, y compris des accusations de plagiat, pour lesquelles il a été blanchi. « Le docteur Zhang Wenhong est l’un des rares experts médicaux à avoir défendu la vérité, respecté la science, et tenu le même discours depuis trois ans. Maintenant que les faits lui donnent raison, beaucoup de gens lui doivent des excuses », écrit un utilisateur sur le réseau social Weibo.

    • C’est hallucinant tout court.

      "La Chine" prise au piège de l’épidémie de Covid ... Et sa population prise au piège du #libertarianisme occidental.

      « Chaque personne est individuellement la première responsable de sa santé. »
      Le message est apparu la première fois dans une lettre envoyée aux citoyens de la ville de Shijiazhuang, la capitale du Hebei, au sud de Pékin – une zone qui a abandonné les tests PCR obligatoires dès le 13 novembre, avant de revenir en arrière devant l’inquiétude des citoyens déboussolés. Le même message s’est affiché, le 1er décembre, sur le plus haut gratte-ciel de Canton, la capitale du Guangdong, l’une des premières villes de Chine à relâcher les contrôles face au Covid-19. Depuis, il est repris partout, affiché sur des banderoles en sinogrammes jaunes sur fond rouge, et réaffirmé par les autorités, accompagnant par exemple un communiqué conseillant aux étudiants de faire de l’exercice pour renforcer leur système immunitaire.

      « Le meilleur moyen de les aider (nos soignants, NDLR) et de soulager l’hôpital c’est de ne pas tomber malade »... disait Jean Castex un certain samedi 24 octobre 2020.

      La dictature (du prolétariat) malade de notre #individualisme ?

      N’empêche que l’article est sacrément vachard en ce sens qu’il blâme "la Chine" qui avait blâmé les États-Unis. Les autorités chinoises auront beau jeu de se défendre en disant : "C’est vous qui avez commencé".

      Non mais, on en est où, là ? En tout cas, les autorités chinoises, elles, sont vraiment à l’Ouest ...

    • Salut @monolecte . Juste pour rebondir sur cette phrase de l’article :

      L’un des symboles de ce virage à 180 degrés dans la communication officielle des autorités est l’un des nouveaux slogans en vogue : « Chaque personne est individuellement la première responsable de sa santé. »

      . Cela correspond exactement au mot « autoresponsable » que j’évoquais il y a quelques temps. Ce mot est apparu sur un site nommé anijob (réseau de particuliers à l’échelle européenne) au moment de la campagne de vaccination obligatoire. Le slogan était celui-ci :"sans test-sans vaccin-autoresponsable". Sur le moment je me demandais si la vision du monde contenue dans ce mot allait s’étendre ou bien si l’emploi de ce mot était seulement fortuit et passager. Malheureusement, le terme « autoresponsable » n’est pas anodin puisqu’i cristallise la vision libérale/libertarienne des biens collectifs (ici, la santé) ? La sélction naturelle (le règne des plus aptes au détriment des vulnérables), destruction de la protection médicale telle que conçue d’après les acquis sociaux français. Je ne suis pas habitué des réseaux, je poste très peu alors désolé pour la maladresse s’il y en a.

    • Sur l’autoresponsabilité, je tombe sur un papier de Ouest-France du 4 avril 2020 qui qualifie ainsi la stratégie de la Suède de refuser le VRAI confinement  :

      La Suède, la stratégie de l’autoresponsabilité

      Loin de son voisin le Danemark, qui a limité les rassemblements à dix personnes maximum, le gouvernement suédois a choisi la stratégie de l’autoresponsabilité. « Les autorités de santé publique et les politiciens espèrent toujours ralentir la propagation du virus sans avoir besoin de mesures draconiennes », apprend-on sur le site internet de la BBC.

      a déclaré le Premier ministre Stefan Löfven lors d’une allocution télévisée le week-end du 28 et 29 mars.

      a-t-il ajouté.

      Comme la confiance dans les autorités publiques est élevée en Suède, cela pousserait les habitants à adhérer aux directives. La démographie expliquerait également ce choix :

      Les responsables politiques ont également assumé qu’ils souhaitaient garder les habitants en bonne santé physique et mentale, une autre raison pour laquelle ils souhaitent éviter les règles qui garderaient les gens enfermés chez eux. Une stratégie populaire aussi bien parmi la population qu’au sein des entreprises.

    • Dans le Libé du 23 mars 2020

      « Couvre-feu : le terme rappelle des périodes plus sombres, admet le députe LREM des Alpes-Maritimes Cédric Roussel. Il n’y a pas de polémique à avoir. Aujourd’hui, très clairement, ma position c’est l’unité et la réactivité. Moi qui ne sors pas, quand je vois qu’on est cités en contre-exemple avec les personnes qui se baladent sur la promenade des Anglais… Il faut faire preuve de civisme. Après le temps de l’autoresponsabilité nécessaire vient le temps de la sanction. Il serait même souhaitable d’avoir une vision plus large, au niveau des bassins de vie. »

    • @sombre , @monolecte , merci pour vos commentaires. Le terme autoresponsabilité aussi n’est pas à négliger, c’est vrai.
      En fait, je pense qu’il faut faire une différence (d’usage) entre autoresponsabilité et autoresponsable. Pour répondre à @sombre , j’ai vu le terme « auto-responsable » pour la première fois sur le site de la plateforme Animap dans sa section dédiée aux emplois pour les personnes non testées, non vaccinées, etc. https://jobs.animap.fr. C’est assez particulier. L’autoresponsabilité peut être interprétée comme une manière non contrainte de prendre ses responsabilités vis à vis des autres. On est pas loin de la notion d’autogestion ou de self-government, notions qui ne connotent pas vraiment l’absence de solidarité.
      D’après moi, le terme auto-responsable fonctionne différemment, surtout dans le contexte du site mentionné plus haut : il s"agit finalement de récuser l’idée d’une protection sociale partagée et où chacun peut être responsable des autres (l’idée de l’union qui fait la force). Le terme renvoie alors à l’autonomie libertarienne. Quand on voit le langage startup utilisé sur le site, on est dans la même idée.
      Ce qui peut interpeller aussi c’est la contradiction dans le terme lui-même : comment être auto-responsable puisqu’il faut toujours autrui pour conférer/reconnaitre une responsabilité, ainsi, sans les autres, pas de responsabilité possible.
      C’est pourquoi j’ai vu dans l’emploi de ce mot, une mentalité qui consiste à nier sa responsabilité vis à vis d’autrui au nom de la liberté. Une mentalité anti-étatique séduisante mais fondée sur la désolidarisation d’avec ses semblables. Quelque-chose d’anti-social au sens fondamental. Bon je m’étends un peu trop, le langage me passionne alors ... désolé pour ce long post. Je travaille sur une recherche plus poussée autour de ce terme. À mon avis le mieux est de voir le mot dans son contexte avec le langage startup et l’exploitation qui va avec, ce sera peut-être plus parlant.

    • @bouvreuil : je rejoins les développements que tu proposes dans ton analyse. Ce concept (d’auto-responsabilité) semblerait issu du monde du #coaching et du #self_help, plus globalement du langage managérial. On est « autoresponsable » comme on est « entrepreneur de sa vie », ce qui a abouti (avec Sarkozy) au statut « d’#auto-entrepreneur ». Nous sommes confronté·es à un mythe initié par la #psychologie_positive états-unienne.
      Ma conclusion (un peu à l’arrache) : Le libertarien s’arrête lorsqu’il rencontre un type qui dégaine son « gun » plus vite que lui...

      Et merci pour la source :-)

  • Les éditions Ovadia, maison d’édition indépendante située à Nice, publie les ouvrages de Baptiste Rappin, universitaire qui s’est spécialisé dans la critique philosophique du management et de la cybernétique. Jusque là, tout va bien.
    Or les éditions Ovadia, dirigées par Frédéric Ovadia, soutiennent la chaire Smart City de l’université de côte d’Azur. Frédéric Ovadia lui-même est intervenu dans leur colloque de décembre 2018. Les éditions Ovadia publient également René Chiche, mais bon, ça c’est une autre histoire. Quand on regarde de plus près les liens de B. Rappin avec la Nouvelle Droite, on comprend tout de suite mieux mais je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse à la fois critiquer l’emprise technologique et en même temps publier dans une maison d’édition qui la soutient. Je publie cette information car c’est à mon avis un bon moyen de démystifier ces prises de positions opportunistes qui visent seulement à brouiller les pistes et attirer toujours plus d’égarés dans les mailles de leur réseau politique nauséabond. https://philosophiedelasmartcity.fr #smart-city#cybernétique#nouvelle-droite#rappin#ovadia

  • Françoise d’Eaubonne à Grenoble
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1679

    On voit nombre de jeunes gens, filles et garçons, se réclamer depuis quelques années de l’« écoféminisme » et des « sorcières ». Livres, colloques, articles de journaux et de sites « alternatifs », émissions de France Culture, documentaires d’Arte, articles du Monde et de la presse de gauche (Libération, Le Monde diplomatique), se sont faits l’écho de cette émergence, à moins qu’ils ne l’aient suscitée. C’est qu’il faut sans cesse renouveler les produits sur le marché des idées, quitte à faire du neuf avec du vieux. L’écoféminisme se présente ainsi pour une part comme un produit dérivé de l’écologie, et une tentative parmi d’autres – « collapsologie », « écosocialisme », « green technologies » - de récupérer le seul mouvement, le plus profond et le plus vaste, sans cesse croissant, qui soit apparu depuis les (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/franc_oise_d_eaubonne_a_grenoble.pdf