• 45 élèves par classe dans une école maternelle : « Nos enfants sont découragés. Certains jours, ils n’ont plus envie d’aller à l’école »
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/seine-saint-denis/45-eleves-par-classe-dans-une-ecole-maternelle-nos-enfa
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/Z0PJ7Uu4pmglgpxNq-uzrcFpbIY/930x620/regions/2024/03/15/whatsapp-image-2024-03-15-a-15-00-50-1ae318a7-65f48495c

    Pour Frédérique Blot, représentante syndicale SNUipp-FSU 93, à Noisy-le-Grand, le problème est loin d’être isolé. « Dans de nombreuses écoles de Seine-Saint-Denis, il manque des professeurs remplaçants. Un élève du département perd en moyenne une année d’enseignement sur toute sa scolarité. De telles conditions d’apprentissage, c’est de la maltraitance pour les enfants et les enseignants. »

    • Et ça donne des maternelles où les violences augmentent souvent sans soutien ni recours psy ou éducatif pour personne, que ce soit des enfants entre eux (pas assez de personnel pour encadrer) ou des adultes envers les enfants (pas assez de prise de conscience et d’encadrement bienveillant de toute part).

      A Clichy, nous avons été menacées d’un ça la suivra toute sa vie si vous persistez pour être intervenue et avoir demandé des explications et un rappel à l’ordre à la direction sur le comportement d’une instit, sûrement lassée de trop d’années seule avec des petits mais qui les avait copieusement insultés et pour certains tiré par l’oreille lors d’une sortie dont j’étais. J’ai vu à l’œuvre l’équipe enseignante défendre l’indéfendable, je leur ai alors demandé de me rappeler les lois et en quelle année on pouvait être, peut-être en 1850 ai-je soufflé médusée de leur mauvaise foi. La FCPE est restée inactive, parfois seuls leurs enfants les intéressent, même à LO.
      J’ai obtenu que mon enfant change de classe (perturbant pour tout le monde) et les témoignages des autres petits ont commencé à pleuvoir sur ces violences quotidiennes, notamment lors de la sieste.
      Je crois me souvenir que l’instit s’est mise en maladie 3 mois puis en retraite anticipée. (à l’époque c’était possible) Imagine à 65 ans entendre hurler 40 gamins autour de toi durant 40 ans tous les jours … ça devient de la torture sans jamais personne pour aider. Et vraiment, mon signalement était une réponse à ce que j’ai vu comme un appel à l’aide, violenter des enfants devant les parents ça ne pouvait pas être autre chose.

    • Dans les 90’s, j’ai connu des classes de maternelles avec 35 élèves de 2 ans et demi à 5 ans, donc au moins trois niveaux. Heureusement, c’était dans le cadre d’un remplacement donc pas plus de 15 jours. Par contre la collègue titulaire du poste était souvent en arrêt maladie. Dans ces conditions-là, on ne devrait plus parler d’établissement scolaire mais carcéral.

  • VRAI OU FAUX. La France détient-elle le record des classes les plus chargées en Europe ?
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/vrai-ou-faux-la-france-detient-elle-le-record-des-classes-les-plus-char

    C’est vrai. La France a le pire résultat de l’Union européenne, d’après les données compilées par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale, publiées en 2023, et portant sur l’année scolaire 2020-2021. En primaire, en moyenne, la France compte 22 enfants par classe. C’est deux élèves de plus que la moyenne européenne. Au collège, on atteint presque les 26 élèves par classe en France, soit trois de plus que la moyenne européenne. Loin devant l’Italie par exemple, qui compte 20 enfants par classe en moyenne au collège.

    Nan mais c’est de la mauvaise foi : on peut pas comparer, parce que nous on va avoir un uniforme, le SNU, et Miss France va faire de la retape pour les mathématiques.

    • Ma fille était dans un collège de grande ruralité et on se rapprochait de 30 élèves par classe… les privilégiés !

      À l’arrivée au lycée en métropole régionale, elle s’est retrouvée direct à 36-37 par classe. C’est un lycée de quartier dit « sensible », ce genre d’effectif y est la norme, même au collège. En classe d’art, faut pousser les murs, vu qu’il leur faut plus d’espace déjà que les classes du cursus général.

      On sait aussi que les lycées du centre-ville, eux, ont des effectifs plus convenables. Je vous laisse deviner la CSP des parents.

      Les classes sociales, l’éléphant au milieu de la pièce.
      Et ça, ce n’est pas hier, c’est maintenant.

  • Brevet : Gabriel Attal annonce que le taux de réussite va baisser « de manière importante » cette année
    https://www.bfmtv.com/societe/education/brevet-gabriel-attal-annonce-que-le-taux-de-reussite-va-baisser-de-maniere-im

    Le Premier ministre, en déplacement en Eure-et-Loir, a « assumé » supprimé les correctifs académiques qui consistent à « gonfler artificiellement » les résultats du brevet des collèges.

    Des groupes de niveau, un redoublement plus fréquent et... un brevet plus difficile à obtenir. Ce jeudi 14 mars, Gabriel Attal était en déplacement dans un collège à Chartres (Eure-et-Loir) avec sa ministre de l’Éducation Nicole Belloubet.

    Et tous les décrocheurs, hop, à Odessa, avec un fusil !

  • "I’m in love with Magaret Thatcher". L’entrée en scène de la "voleuse de lait".
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/03/im-in-love-with-magaret-thatcher.html

    « En accord avec Ronald Reagan (6), qui vient d’accéder à la présidence des Etats-Unis en 1981, Thatcher encourage la compétition entre individus, réduisant autant que possible les aides de l’Etat. Pour elle, "la société n’existe pas. Il existe un tissu vivant d’hommes et de femmes, et la qualité de nos vies dépend de la disposition de chacun de nous à se prendre en main." Reagan dénonce les "welfare queens", les reines de l’aide sociale, des profiteuses qui feraient des gosses pour vivre aux crochets de la société. Au fil des discours, elle s’emploie à dessiner le portrait du mauvais pauvre, qui prend les traits du chômeur bénéficiant d’aides indues qui l’entretiendraient dans l’oisiveté. "Le chômage est une injure à la rationalité économique. La mentalité qui en résulte est que les chômeurs se contentent de vivre aux dépens de l’Etat, sans vraiment ressentir la nécessité de bouger ou de trouver du travail", dixit Maggie.

    En 1965, Bob Dylan publie "Maggie’s farm". Les paroles, qui ne se réfèrent pas à Thatcher, décrivent pourtant l’exploitation dont sont victimes ceux qui y sont employés, comme une métaphore de l’Angleterre sous la férule de Maggie. Les Blues Band et les Specials reprennent le titre dont ils adaptent les paroles au contexte britannique. Chez les premiers, ce n’est plus la garde nationale qui est en faction devant la chambre du papa de Maggie, mais le Special Patrol Group, l’unité de police métropolitaine de Londres en charge de la répression et coutumière des bavures. Si la victoire de Thatcher en 1979 s’est accompagnée d’un effondrement du vote du National Front, c’est aussi parce que la conservatrice a repris à son compte les idées racistes du parti d’extrême-droite dans son programme de campagne, une récupération que dénonçait déjà le dub poet LKJ, fustigeant le "show raciste" de Maggie dans son titre "It Dread inna England". "Quoi qu’ils en disent, quoi qu’il arrive, nous, Africains, Idiens et Caribéens, nous sommes aujourd’hui ici pour rester, dans cette Angleterre." »

  • En Seine-Saint-Denis, les profs entament leur 5ᵉ jour de grève dans l’indifférence du ministère - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/en-seine-saint-denis-les-profs-entament-leur-5%E1%B5%89-jour-de-greve-dans

    On ne compte plus les alertes du corps enseignant depuis de nombreuses années. Sur les manques criants d’effectifs, les classes surchargées, les bâtiments en mauvais état ou encore sur les manques de moyens matériels.

    Des problématiques dont sont victimes les enseignants et les élèves. « J’ai été en congé maternité, je n’ai pas été remplacée et mes élèves ont dû préparer le bac de français sans prof », raconte Melissa qui enseigne le français au lycée Blaise Cendrars de Sevran. « Ce qui m’indigne également, c’est l’état du bâti. L’année dernière, un plafond s’est effondré. Depuis un an, il y a une croix gammée inscrite sur une table dans ma classe et je demande régulièrement à ce qu’elle soit remplacée. Ça n’est toujours pas le cas parce qu’il n’y a pas de tables en plus », décrit l’enseignante de 33 ans.

    Les enseignants réclament des moyens pour travailler avec les élèves en prenant en compte la situation de sinistre dans le département. Ces problématiques et elles accentuent les inégalités de plus en plus flagrantes.

    Le plan d’urgence de l’intersyndicale (FSU, Sud éducation, la CGT et la CNT-éducation) est précis. Il demande la création de 5 000 postes supplémentaires : plus de mille postes pour la vie scolaire (surveillant, conseillers principaux d’éducation), 2 200 postes d’AESH pour accompagner les enfants en situation de handicap avec plus de reconnaissance dans le statut et le salaire. Le coût de ce plan a été estimé à 358 millions d’euros.

  • #Chlordécone : l’Assemblée nationale reconnaît symboliquement la responsabilité de l’État dans l’empoisonnement des Antilles - Outre-mer la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/chlordecone-l-assemblee-nationale-reconnait-symboliquement-la-re

    Malgré les réticences de la majorité présidentielle, les députés ont largement voté en faveur de la proposition de loi défendue par Elie Califer, jeudi 29 février. Le texte, qui devra désormais passer devant le Sénat, reconnaît le rôle de l’État dans les préjudices sanitaires, environnementaux et économiques subis en #Guadeloupe et en #Martinique, où le #pesticide a été autorisé jusqu’en 1993. Mais sa portée reste très limitée.

    • Chlordécone : les députés reconnaissent la responsabilité de l’État
      https://reporterre.net/Chlordecone-les-deputes-reconnaissent-la-responsabilite-de-l-Etat

      Un nouveau volet s’ouvre dans le dossier des Antilles empoisonnées au chlordécone. Les députés ont adopté en première lecture, le 29 février, une proposition de loi reconnaissant symboliquement la « responsabilité » de l’État, et visant à indemniser les victimes.

      Le chlordécone est un insecticide très toxique, qui a été utilisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, alors que ce produit avait été qualifié de « cancérogène possible » dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé. Faisant fi de ces alertes, la France ne l’a interdit qu’en 1990. Il a même été utilisé en Guadeloupe et en Martinique jusqu’en 1993, à cause de dérogations signées par les ministres de l’Agriculture de l’époque.

      La proposition de loi reconnaissant la responsabilité de l’État, portée par le député de Guadeloupe Elie Califer, a été votée à l’unanimité des 101 votants. Les députés de la majorité se sont abstenus. Le texte va désormais être transmis au Sénat.
      Toxique pour le système nerveux, reproductif et hormonal

      La responsabilité pénale de l’État avait précédemment été discutée devant le tribunal. Après de nombreuses années de bataille judiciaire, le pôle de santé publique du tribunal judiciaire de Paris avait finalement signé une ordonnance de non-lieu, le 2 janvier. Il avait certes reconnu un « scandale sanitaire », mais avait estimé qu’il était trop difficile de « rapporter la preuve pénale des faits dénoncés ».

      En 2019, une expertise pesticides et santé de l’Inserm a conclu à la présomption forte d’un lien entre l’exposition de la population au chlordécone et le risque d’apparition d’un cancer de la prostate. Reconnue comme perturbateur endocrinien, la molécule est aussi toxique pour le système nerveux, reproductif, hormonal et le fonctionnement de plusieurs organes. D’après une étude de Santé publique France, plus de 90 % des Guadeloupéens et des Martiniquais adultes sont aujourd’hui contaminés au chlordécone.

  • [Djiboutik] Cuecas #03
    https://www.radiopanik.org/emissions/djiboutik/cuecas-03

    La cueca, ce rythme festif est aussi porteur des luttes. Durant toute son histoire, la cueca a pris position dans les différents moments charnières. La cueca est une des voix du peuple où l’on retrouve bonheur et souffrance. Comme on dit au Chili, aucune révolution ne vaut la peine si elle ne vient pas avec musique et danse ! On parlerla de moments qui ont marqué l’histoire du Chili et comment la cueca s’est positionné en résistante.

    https://www.radiopanik.org/media/sounds/djiboutik/cuecas-03_17383__1.mp3

  • #Gilets_Jaunes : « c’est le plus gros corpus d’#expression_citoyenne qu’on ait analysé en France et peut-être dans le monde », que sont devenus les cahiers de #doléances ?

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/gilets-jaunes-c-est-le-plus-gros-corpus-d-expression-ci

    Un consortium est mis en place et Gilles Proriol fait partie des forces vives mises à contribution. Une aventure unique pour l’expert en analyse : « C’est le plus gros corpus d’expression citoyenne qu’on ait analysé en France, probablement en Europe et peut-être dans le monde ». Un double challenge puisque l’équipe a dû analyser tous les cahiers « en un temps record ». Trois semaines ont été nécessaires pour numériser et étudier les textes des citoyens avant le grand débat national : « Le gouvernement voulait des premiers résultats très rapidement pour pouvoir communiquer dessus ».

    Ce condensé du regard français a même surpris Gilles Proriol de par sa richesse d’expression et sa diversité d’opinions : « Je pense que la plupart des médias, des élus, pensent que la population n’a pas grand-chose à dire, nous, on a démontré que c’était faux. C’est scientifiquement faux ». De ce corpus, l’équipe a réussi à sortir plus de 700 propositions différentes, en notant que « les gens parlent assez peu d’immigration quand on ne leur pose pas directement la question ».

  • #Destruction des #haies : la grande accélération

    Malgré les règlementations et les subventions, le bocage continue de disparaître et de se dégrader. Pour éclairer le sujet de ce bocage qui régresse, le média Splann ! a mené l’enquête dans une partie du #Trégor, au nord-ouest de la #Bretagne.

    Le bocage joue pourtant un rôle clé et structurant dans le paysage et la qualité environnementale des espaces cultivables.

    Loin d’être des alliées les haies sont devenues des plaies pour une partie des agriculteurs. Pour entretenir un bocage et des haies, il faut de la main-d’œuvre et des #savoir-faire parfois perdus. Autrefois faisant l’usage de limite entre parcelles, la haie a perdu son sens avec les nouvelles formes d’#agriculture. En Bretagne en 10 ans les exploitations ont grossi de 14ha en moyenne.

    « La disparition des haies est une conséquence de la disparition des élevages laitiers, de l’agrandissement des exploitations et de l’intensification du #modèle_agricole. 159,2km de haies détruits en 20 ans sur un territoire sensibles aux algues vertes et exceptionnel par son fleuve sauvage : la #vallée_du_Léguer. »

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mercredi-28-fevrier-2024-8031910
    #bocage #France #agriculture_intensive #élevage

    • En Bretagne, la #dégradation du bocage continue

      Le bocage est globalement en mauvais état. D’importants arrachages de haies ont lieu en Bretagne dans des zones jusque-là préservées, en raison de l’agrandissement des fermes.

      – L’érosion qualitative du bocage se poursuit malgré les investissements publics.
      - Les zones bocagères du Centre Bretagne subissent d’importants arasements de haies sur talus.
      – La disparition des haies est une conséquence de la disparition des élevages laitiers, de l’agrandissement des exploitations et de l’intensification du modèle agricole.
      - 159,2 km de haies détruits en vingt ans sur un territoire sensible aux algues vertes et exceptionnel par son fleuve sauvage : la vallée du Léguer.

      « Quand ils ont repris mes terres, ils ont tout rasé, mis tout ça « propre ». Il y avait quatre parcelles, il n’y en a plus qu’une. J’avais des beaux chênes, c’est moi qui les avais élevés, quand même. Ça m’a fait mal au ventre, je peux te dire. » Maurice, paysan retraité dans le Goëlo (22), est amer de constater la dégradation du paysage dont il a eu la charge. C’est loin d’être un cas isolé. Les paysages et la biodiversité du bocage du nord-ouest de la France s’appauvrissent à une vitesse qui impressionne même les chercheurs.

      « C’est une période de rupture paysagère. On a été surpris par l’ampleur, l’intensité de cette transformation des paysages, qui est identique quelle que soit la zone étudiée » (— Thibaut Preux, auteur d’une thèse sur la transformation du bocage normand, et actuellement en travail d’étude dans le Centre Bretagne.)

      Les haies continuent de subir un déclin de grande ampleur. Pire : le rythme s’accélère depuis la dernière décennie. Chaque année, environ 23.500 km de haies disparaissent en France. 70 % ont été rayées de la carte depuis les remembrements des années 1950. La tendance n’est pas près de s’inverser : « La disparition et la dégradation des haies sont des conséquences inéluctables de l’évolution de notre modèle agricole, explique le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), remis au ministère de l’Agriculture en avril 2023. L’intensification des productions, la régression de l’élevage à l’herbe, la baisse constante du nombre d’agriculteurs avec en corollaire l’augmentation de la taille des exploitations ont fait des haies une contrainte pour l’exploitant agricole. » Cette analyse est partagée par les chambres d’agriculture de Bretagne qui désignent « l’évolution du parcellaire et des exploitations – reprises de parcelles, échanges, agrandissements d’entrée de champ » parmi les causes des arrachages.

      Pourtant, le déclin de la haie revient à perdre une alliée précieuse face à l’effondrement de la biodiversité et aux conséquences du dérèglement climatique : inondations catastrophiques, sécheresses interminables, pollution de l’eau, canicules étouffantes, autant de catastrophes accentuées par l’arrachage des talus et des haies. À l’heure où le pays se prépare à affronter un réchauffement de +4 °C, préserver le bocage est crucial tant pour l’agriculture que pour l’ensemble de la société.

      En Bretagne, la qualité du bocage s’érode toujours

      Face à cet appauvrissement du paysage, la Région Bretagne a lancé dès 2007 un programme de replantation : Breizh Bocage. En Loire-Atlantique, c’est le cadre régional « Liger Bocage et Agroforesterie » qui a été lancé en 2021. Les efforts en termes de plantations et de subventions sont indéniables (6.500 km de haies plantées depuis 2008 par la Région Bretagne). Mais le rapport du CGAAER souligne la limite des politiques publiques en faveur du bocage : « Si l’accent est souvent mis sur la création de nouvelles haies, il convient avant tout de mieux protéger le linéaire existant ».

      Le nombre de kilomètres de haies en Bretagne administrative semble stabilisé depuis 2020. Mais il faut nuancer cette avancée. Le bocage, ce ne sont pas que des haies, mais aussi des talus sans arbres et des lisières de forêt. Et quand on tient compte de tous ces éléments, on note un recul de 4 % du bocage.
      Compenser une haie fonctionnelle est impossible

      Le problème, c’est que la plupart des chiffres raisonnent en linéaires, c’est-à-dire en longueur de haies. Ils ne tiennent pas compte de la qualité effective des haies : le bocage breton est en très mauvais état. 80 % des haies sont mal entretenues [lire notre article « Le bocage, lourde charge pour les agriculteurs »], et dépérissent. C’est même la principale cause de l’érosion du bocage, avant les arasements. L’autre biais, de taille, est que la politique agricole commune (PAC) considère dans certains cas qu’on peut remplacer une haie existante par une jeune plantation : un exploitant peut donc arracher autant qu’il veut, tant qu’il compense en replantant le même équivalent linéaire un peu plus loin.

      « Un linéaire qui fonctionne bien, dense, avec des arbres anciens, on ne le compense pas avec une jeune haie avec des arbres de deux ans le long d’un bâtiment », explique Julie Le Pollès, technicienne bocage au syndicat de la baie de Douarnenez (Epab, 29). Faute de suivi et d’entretien [lire « Champ libre aux destructions »], de nombreuses haies issues de compensations périclitent : « Si ce n’est pas accompagné, on peut avoir un taux de reprise [survie des plants, NDLR] de 20-30 %. Il n’y a pas d’attente qualitative, on n’est que sur du quantitatif, et c’est là qu’il y a un problème. »

      Rupture paysagère en Centre Bretagne

      En 2022, à Spézet (29), quatre kilomètres de haies sur talus ont été arrachés et « compensés », le tout dans une zone très bocagère. Cet épisode suscite une forte indignation d’une partie de la population en Centre Bretagne, qui s’est organisée en collectifs « Kleuzioù » (« talus », en breton) pour défendre ce patrimoine paysager.

      Le sujet est sensible, car dans cette partie de la Bretagne, nombre de fermes laitières cessent leur activité et partent à l’agrandissement des exploitations voisines, faute de jeunes repreneurs. « La filière est en train de se restructurer à une vitesse grand V, parce qu’elle est pilotée de plus en plus par les industries laitières, notamment les grands groupes comme Lactalis, ou les grandes coop’ comme Agrial…, explique l’universitaire Thibaut Preux. Il est très probable que la restructuration de la filière ait des conséquences sur les paysages et notamment sur le maintien des particularités que sont les bocages, le maintien des prairies permanentes, et sur la qualité de l’eau. »

      Les disparités sont fortes entre les terroirs bretons. Dans des secteurs où le bocage a déjà été simplifié depuis les années 1970, on note peu d’évolution. Par endroits, le gain en termes de linéaires de haie est notable, grâce à Breizh Bocage : sur le bassin versant de Douarnenez, classé bassin algues vertes, une soixantaine de kilomètres de haies environ a été gagnée, selon les estimations fournies par la technicienne Julie Le Pollès.

      La dynamique est tout autre au centre de la péninsule : des Monts d’Arrée au Kreiz Breizh en passant par le Sud-Trégor, où le maillage de haies sur talus est encore dense, l’érosion qualitative récente et rapide du bocage ne fait aucun doute.

      De la source du Léguer à son embouchure, 159 km de haies détruites en vingt ans

      Difficile, à l’échelle de la Bretagne, de savoir combien de haies et talus ont ainsi disparu. Des associations, comme Eau et Rivières de Bretagne et le site Sentinelles de la Nature, s’emploient à recenser celles dont elles ont connaissance, sans parvenir à une vision exhaustive. Splann ! s’y est attelé dans une partie du Trégor, autour de la baie de Lannion, sur le territoire du Sage, un document qui élabore la stratégie locale en matière de gestion de l’eau. Le résultat est net : 159,2 km de linéaire bocager ont été détruits entre 2003 et 2023. Sollicités sur ces chiffres, ni Lannion-Trégor Communauté, ni Guingamp-Paimpol Agglomération n’ont répondu à nos questions.

      2015 : année catastrophique pour le bocage

      Point culminant des arrachages en France : la catastrophique période 2014-2016, juste avant l’entrée en vigueur de la nouvelle PAC (Politique agricole commune). L’Europe décide de passer les haies en « surfaces non-agricoles » et d’interdire leur arrachage, tout en précisant qu’elles restent éligibles aux aides. Il s’ensuit une certaine confusion : de nombreux agriculteurs s’attendent à ce que les haies diminuent les subventions auxquelles ils ont droit, qui sont calculées en fonction de la taille de leurs parcelles. De peur que leurs haies soient sanctuarisées et qu’ils ne puissent plus y toucher, de nombreux agriculteurs préfèrent les faire disparaître avant qu’elles ne figurent sur les cartes. Cette nouvelle PAC, qui avait pour objectif de protéger les haies, a finalement entraîné beaucoup de destructions.

      Combien de kilomètres de haies ont été détruits à cette période ? Difficile à dire, d’autant plus que des haies ont été gommées des cartes : les allers-retours entre services et les sous-déclarations faites par des agriculteurs ont « abouti à une forte sous-estimation du linéaire de haies », soit « plus de 30 % des linéaires qui ne sont pas protégés », estime l’association de promotion de la haie Afac-Agroforesterie dans un rapport consacré à cette mesure de « protection des haies » de la PAC. « Ils n’auraient pas interdit l’arrachage des haies, ça s’en serait pas arraché la moitié », rapporte ainsi un agriculteur, cité dans la thèse de Léo Magnin, consacrée à l’application des Bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE 7).
      « On ne sait pas combien de haies ont été détruites »

      Aujourd’hui, le bocage est suivi par des techniciens qui travaillent pour des collectivités locales ou syndicats de bassin versant. Suivant leurs fiches de poste et agréments, ils sont chargés de déployer les plantations du programme régional Breizh Bocage, de conseiller les agriculteurs qui souhaitent « déplacer » une haie (comprendre : « détruire » et « compenser »), et d’observer l’évolution de la maille bocagère sur l’ensemble du territoire qu’ils couvrent. Mais la tâche est ardue : obtenir des chiffres fiables et actualisés est presque impossible.

      Les données cartographiques, malgré un travail d’amélioration en cours, sont incomplètes et erronées, notamment parce que les services de l’État ont eu recours, pour identifier les éléments bocagers, à l’aide de photos aériennes, à des « travailleurs du clic » à l’étranger. Les Directions départementales des territoires et de la mer (DDTM) ont une vue d’ensemble sur les dossiers d’arrachages déclarés, mais les techniciens bocage locaux, bien souvent, n’y ont pas accès. « On ne sait pas combien de linéaire a été détruit, déplore Gwenaëlle*, technicienne bocage en Bretagne-Sud. À chaque fois on redemande à la DDTM pourquoi les arasements dont ils ont connaissance ne sont pas numérisés, on ne comprend pas comment est traité ce volet-là. »

      Aux techniciens de se débrouiller seuls pour obtenir des données sur les évolutions du maillage bocager de leur territoire, de mener leur propre travail de cartographie, très chronophage. « On n’est pas aidés par la DDTM, et ce n’est pas un euphémisme », appuie Erwan*, technicien bocage dans une collectivité, qui affirme être parvenu à obtenir, « par des chemins détournés », un jeu de données cartographiques détenu par les services de l’État. « Il y a un verrou de la part de la DDTM pour ne pas donner ça aux opérateurs de terrain », constate-t-il. Julie Le Pollès, technicienne à Douarnenez, prend l’exemple de son territoire, où la DDTM aurait consenti à donner le nombre de dossiers traités, mais pas les emplacements précis des linéaires : « Ça complique le suivi du maillage bocager. On estime que 14 km de haies ont été détruits depuis 2015, dont 9 qui étaient déclarés à la PAC. On sait qu’on a 1,7 km de compensé, mais le reste on n’en sait rien. » Contactées par Splann !, aucune des DDTM de Bretagne administrative n’a répondu à nos questions.
      « Les arasements non déclarés seraient le plus gros des arasements »

      « Sans inventaire en temps réel, c’est compliqué de dire que le bocage est stabilisé, entre ce qui est détruit et ce qui est créé, commente Ronan*, technicien bocage dans le Finistère. Si ça se trouve, il y a deux fois plus de linéaires qui ont été arasés et on ne le sait pas, en fait. » Le suivi du bocage est encore plus ardu quand les arrachages sont faits sans déclaration. Par exemple, dans le bassin versant de l’Aulne, un comptage effectué par un naturaliste pour l’association Bretagne Vivante a recensé au moins 55 km de haies détruits dans seulement six communes allant de Saint-Rivoal à Scrignac entre 2005 et 2022. D’après nos informations, la grande majorité n’aurait pas fait l’objet de déclaration ni de compensation.

      À titre de comparaison, le syndicat de bassin versant a planté une trentaine de kilomètres de haies depuis 2013, sur un territoire à cheval sur 49 communes. Bien au-dessous des destructions répertoriées sur une fraction de son territoire. « Les arasements non déclarés et que personne ne voit, je dirai que c’est le plus gros des arasements qui existent. Donc, ça reste inconnu à tous », poursuit Ronan, le technicien bocage. « C’est trop tard, on ne reviendra pas en arrière, assène Maurice, l’exploitant retraité du Goëlo (22). Et comme il y a de moins en moins de paysans, et qu’il va continuer à y en avoir de moins en moins, il y aura encore des regroupements d’exploitations, et y’aura l’arasement des talus automatiquement. Ça, il ne faut pas se voiler la face. »

      * Les prénoms ont été modifiés.

      https://splann.org/enquete/bocage/degradation-bocage-continue

  • Les robots humanoïdes des entrepôts d’Amazon ne coûteront finalement que 3 dollars de l’heure, une situation qui est loin de calmer les travailleurs qui craignent d’être remplacés
    https://embarque.developpez.com/actu/354653/Les-robots-humanoides-des-entrepots-d-Amazon-ne-couteront-final

    Des nouvelles du véritable « grand remplacement ».

    Amazon, la grande enseigne du commerce électronique, a récemment introduit un nouveau robot humanoïde nommé Digit dans ses opérations d’entrepôt. Cette avancée technologique marque un tournant significatif dans l’utilisation de la robotique au sein de l’entreprise. Cependant, cette nouvelle n’est pas sans susciter des inquiétudes parmi les travailleurs. Digit se distingue des robots d’entrepôt précédents d’Amazon, qui étaient généralement en forme de chariot ou de bras robotique. Actuellement, le coût d’exploitation de Digit est d’environ 10 à 12 dollars par heure. Cependant, le PDG d’Agility Robotics, Damion Shelton, prévoit que ce coût pourrait baisser à 2 à 3 dollars par heure, en plus des frais logiciels, à mesure que la production augmentera.

  • Devant la Cour internationale de justice, Israël accusé d’entraver l’« autodétermination » des Palestiniens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/27/devant-la-cour-internationale-de-justice-israel-accuse-d-entraver-l-autodete

    Londres a signifié à la Cour que ce conflit vieux de soixante-quinze ans n’était pas vraiment l’affaire de la communauté internationale. C’est au contraire de l’« ordre du monde » qu’il s’agit, tel qu’établi après la seconde guerre mondiale, ont rétorqué plusieurs avocats et diplomates. Plaidant pour l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le 26 février, la professeure de droit public Monique Chemillier-Gendreau a estimé qu’« il faut un tiers impartial » pour décider de la « norme commune », avant d’inviter les juges à « ramener l’ensemble de ce conflit sous la lumière du droit ».

    « La terre contre la paix »

    Il est encore trop tôt pour savoir si ces six jours d’audiences déboucheront sur une décision historique. Tout dépendra des juges. Ils devraient, sans grand suspense, acter l’illégalité de l’occupation des territoires palestiniens, comme déjà dénoncé dans plusieurs rapports et résolutions de l’ONU. Mais, au moment de tirer les conséquences de cette illégalité, choisiront-ils la prudence, comme le leur ont demandé les Etats-Unis ? Ou décideront-ils que l’illégalité de l’occupation implique le retrait « immédiat, inconditionnel et unilatéral » des territoires occupés, comme l’ont demandé les Palestiniens et la majorité des Etats venus plaider au palais de la Paix à La Haye ?

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    #paywall

  • Commémorations musicales du massacre du 17 octobre 1961.

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/02/commemorations-musicales-du-massacre-du.html

    "Le black out sur les événements de la nuit est total. Une version officielle s’installe : les Algériens ont été contraints par le FLN à manifester. Certains ont tiré des coups de feu et la police a été obligée de riposter. Mensonges ! Un communiqué de presse diffusé au cours de la nuit reconnaît trois morts. Mensonge encore. Ce sont en réalité des dizaines de victimes qui sont à déplorer.

    C’est d’abord l’incertitude qui plane autour des événements. La censure exerce un contrôle puissant sur la presse, même si les premiers témoignages surgissent (des médecins en poste dans les hôpitaux de la capitale, le 17 au soir, mais aussi des policiers). Au fil des jours, c’est la Seine qui témoigne, on y retrouve des corps d’Algériens pieds et poings liés. Les actions en justice tournent court, en raison notamment des lois d’amnistie adoptées lors des accords d’Evian. De la sorte, l’événement est invisibilisé, et ne survit qu’à l’état de rumeur.

    Moins d’un an après les faits, Kateb Yacine écrit un poème intitulé « Dans la gueule du loup ». En 18 vers libres adressés au peuple français, l’auteur rappelle qu’en dépit des efforts des autorités françaises pour invisibiliser l’événément, il a été "vu" (et même photographié par Elie Kagan). On ne peut l’occulter. Le titre du poème résonne aussi comme un reproche adressé aux responsables de la fédération de France du FLN et aux organisateurs qui auraient jeté les manifestants dans la gueule du loup. En 1998, les Têtes Raides donnent aux mots forts du poète l’écrin musical qu’ils méritaient. [« Peuple français tu as tout vu / Oui tout vu de tes propres yeux / Tu as vu notre sang couler / Tu as vu la police assommer les manifestants / Et les jeter dans la Seine / La Seine rougissante n’a pas cessé / Les jours suivants / De vomir / De vomir à la face du peuple de la commune / Les corps martyrisés / Qui rappelaient aux parisiens / Leur propre révolution / Leur propre résistance / Peuple français tu as tout vu / Oui tout vu de tes propres yeux / Et maintenant vas-tu parler / Et maintenant vas-tu te taire » ]"

  • « Baraye » : un hymne pour la liberté et contre l’Iran corrompu des mollahs.

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/02/baraye.html

    "La vague de protestation qui fit suite à la mort de Mahsa Jina Amini ne pouvait laisser indifférents les musiciens, eux-mêmes durement traité par le pouvoir. Une semaine après le début le décès de la jeune kurde, une chanson vient percuter le mur du silence imposé par les gardiens de la révolution. Le morceau a pour titre Baraye , un terme persan que l’on peut traduire par « pour » ou « à cause de ». Or, en quelques heures à peine, il s’impose comme l’hymne du soulèvement. Shervin Hajipour, un jeune homme de 25 ans originaire de Babolsar au nord du pays, l’a enregistré dans sa chambre, avant d’en diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux. Vainqueur d’un télécrochet quelques mois plus tôt, le chanteur jouit déjà d’une grande popularité. La force de son morceau réside dans sa construction malicieuse, prenant la forme d’un collage de 31 tweets comprenant le hashtag mashaamini. De la sorte, Hajipour devient l’interprète d’internautes excédés par l’absence de libertés, usés par les violences d’un régime obscurantiste et répressif. "

  • « L’estaca » de Lluis Llach : un classique de la contestation, en Catalogne et ailleurs.
    Quand l’effort collectif vient à bout du pieu pourri de l’Espagne franquiste « Si nous tirons tous, il tombera »

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/02/lestaca-de-lluis-llach-un-classique-de.html
    "En 1968, Lluis Llach écrit L’estaca, qui s’impose rapidement comme un hymne de combat contre la répression franquiste. Le musicien compose une petite valse lors d’une soirée entre amis qui se mettent à fredonner en chœur « tomba tomba tomba ». Autour de cette répétition saugrenue, l’auteur imagine le dialogue entre le narrateur et Siset, un vieil homme. Le premier demande au second : « Siset, ne vois-tu pas le pieu / auquel nous sommes tous attachés ? / Si nous ne pouvons pas nous en défaire / nous ne pourrons jamais nous libérer... » L’ancien répond (dans ce qui constitue le refrain du morceau) : « Si nous tirons tous, il tombera / Et il ne peut plus tenir très longtemps / Sûr qu’il tombera, tombera, tombera, / Bien vermoulu comme il doit être déjà. » La métaphore est claire. Le pieu représente l’Espagne franquiste, que seule l’union populaire et l’action coordonnée des uns et des autres, pourront faire tomber. "

  • La lutte des FTP-MOI, l’affiche rouge et la panthéonisation des époux Manouchian. De l’histoire au mythe.

    "Au fil du temps, l’affiche rouge, xénophobe, antisémite et anticommuniste, s’impose comme l’image iconique de la propagande nazie. Or, paradoxalement, elle devient également la preuve de la place éminente prise par des étrangers dans la Résistance, contribuant, par ricochet, à la glorification d’individus que les concepteurs de l’affiche cherchaient à stigmatiser.

    80 ans après l’exécution des hommes de l’affiche rouge, le président Macron décide de panthéoniser Missak et Mélinée Manouchian. Certes, avec le couple, c’est symboliquement tout le cortège de combattants étrangers, communistes, qui,va entrer en ce lieu. Il n’empêche, le choix de célébrer l’esprit universaliste de la résistance risque de transformer Manouchian en un héros de "roman national", au service d’un récit patriotique. A moins que le discours lénifiant du politique, cherchant à faire oublier le récent vote de la loi immigration, ne fasse du résistant un modèle "d’intégration à la française". Ce serait oublier un peu vite que les hommes du FTP-MOI étaient, pour la plupart d’entre eux, communistes, donc internationalistes. De même, le choix de panthéoniser Manouchian plutôt qu’Epstein - son supérieur hiérarchique, lui aussi exécuté par les Allemands - peut-être interrogé. Pour Annette Wievorka, « ne panthéoniser que lui, c’est coller à la propagande allemande qui en a fait un chef de bande, alors que choisir les vingt-trois permettrait de rétablir le récit historique qui a évacué les autres, républicains espagnols, juifs polonais ou communistes italiens. » "
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/02/la-lutte-des-ftp-moi-laffiche-rouge-et.html

  • Pesticides : Leclerc rappelle des légumes contaminés partout en France
    https://www.20minutes.fr/sante/4074121-20240202-pesticides-leclerc-rappelle-legumes-contamines-partout-fr


    Pile poil au moment où les 💩 de la FNSEA ont obtenu de balancer encore plus de pesticides dans les cultures.
    C’est ballot.
    Les législateurs n’ont pas eu le temps de relever (une fois de plus) les taux de toxicité acceptables dans notre bouffe.

    Si vous avez acheté récemment des légumes d’hiver dans un magasin E. Leclerc, soyez vigilant. Le géant de la grande distribution procède au rappel de plusieurs produits en raison de la présence trop importante de certains pesticides (dimethylnaphtalène, fludioxonil, prothioconazole desthio, bixafen). Dans plusieurs fiches publiées sur le site spécialisé Rappel conso, l’enseigne alerte sur un dépassement des limites autorisées, notamment sur la marque « Cœur de jardin ».

  • "El derecho de vivir en paz" de Victor Jara, un hymne de résistance dans le Chili en lutte.

    « Composé en 1969, le morceau était dédié à Ho CHi Minh et aux Vietnamiens, confrontés à des guerres sans fins, dans le cadre de la décolonisation, puis de la guerre froide. Au-delà du message anti-impérialiste, les paroles revendiquent le droit à vivre en paix, décemment. Ce message a une portée universelle, ce qui explique sans doute la reprise du titre en 2019. Tout en gardant le refrain, les manifestants ajoutent des paroles qui portent les revendications du moment : la fin des privatisations et de la misère, une nouvelle Constitution... La pandémie de Covid place un temps l’opposition sous l’éteignoir, mais, là encore, le pouvoir ne peut se débarrasser des mots du poète. En plein confinement, la soprano Ayleen Jovita Romero rompt le silence du couvre-feu en interprétant "Te recuerdo Amanda" et "El derecho de vivir en paz" depuis son logement. Comme le montre la vidéo ci-dessus, une salve d’applaudissement, provenant des immeubles alentours, salue la performance.

    C° : Les tenants de la dictature, puis du néolibéralisme, n’ont jamais pu se débarrasser de la voix et des mots de Jara. Tel le sparadrap du capitaine Haddock, ils collent aux basques des bourreaux d’un chanteur dont la mémoire continue d’être entretenue par la gauche chilienne.
    Le Stade National de Santiago, où fut supplicié le chanteur, a été rebaptisé en 2003 Estadio Victor Jara. Juste hommage à l’une des nombreuses victimes de Pinochet, dont le nom ne mérite d’atterrir en revanche que dans les poubelles de l’histoire. »

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/01/el-derecho-de-vivir-en-paz-de-victor.html

  • Quand Ramy Essam, et les manifestants de la place Tahrir, réclamaient le départ du dictateur Moubarak.

    "Le 11 février 2011, après 18 jours de mobilisation sans précédent, Moubarak est renversé, l’armée assurant la transition. Ramy remonte sur la scène pour célébrer la victoire du mouvement, adaptant pour l’occasion ses paroles, devenues obsolètes. Le chanteur appelle désormais de ses vœux un gouvernement civil, en lieu et place du pouvoir militaire. Plus que jamais, l’artiste se confond avec le reste des manifestants, dont il retranscrit les revendications en musique. Armé de ses mots et de sa seule guitare, il s’impose comme un des acteurs clefs de la révolution en marche. Avec le titre « Riez bien, c’est la révolution » (اضحكوا يا ثورة), il se moque de la propogande de Moubarak selon lequel les manifestants seraient des agents de l’étranger, responsables du marasme économique et payés en hamburgers. « On vous dit que nous mangeons des menus KFC ? Riez ! C’est la révolution ! »

    Essam interprète également لجحش قال للحمار, un poème écrit en 2008 par Ahmad Fouad Negm. « L’âne et le poulain » se réfère à Moubarak et à son fils Gamal, un temps pressenti pour succéder à son dictateur de papa. « Mon poulain, arrête d’être naïf, ne vis pas comme un prétentieux / Nos passagers [les Égyptiens] ne sont pas stupides et leurs os ne sont pas cassés / Demain, ils vont se réveiller, et ils vont faire trembler le chariot / Et tu vas trouver enfoncés dans tes fesses quatre-vingts khazouk ». Le khazouk est une sorte de bâton utilisé lors d’une torture et le chiffre quatre-vingts correspond aux 80 millions d’Egyptiens d’alors."

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/01/quand-ramy-essam-et-les-manifestants-de.html

  • Habitat indigne : l’incroyable cadeau du gouvernement aux marchands de sommeil | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/180124/habitat-indigne-l-incroyable-cadeau-du-gouvernement-aux-marchands-de-somme

    Publié au plein cœur de l’été, le 29 juillet 2023, le décret habitat 2023-695 va entraver la lutte contre les marchands de sommeil et autres propriétaires abusifs en tirant vers le bas toutes les normes de qualité des logements mis en location.

    Censé harmoniser les deux textes qui régissent aujourd’hui les normes des habitations en location, le décret « décence » et le règlement sanitaire départemental, il était pourtant attendu depuis des années. Il aurait dû être l’occasion d’intégrer de nouvelles normes qualitatives, notamment liées au dérèglement climatique, en prenant en compte l’impact des fortes chaleurs dans le bâti. Personne n’avait imaginé qu’il ferait sauter les garde-fous existants, au prétexte de la crise du logement.

    Enfin, personne… parmi les naïfs.
    #logement #pourritures

  • « Le macronisme, qui n’a jamais été social, n’est même plus libéral. Il s’agit d’un technocratisme managérial dans lequel la France devient une entreprise ou Emmanuel Macron est le patron, l’administration ses cadres et les citoyens ses salariés. Cela démontre aussi l’imposture d’un prétendu ’’cercle de la raison’’. Le droit n’est jamais que l’expression d’une souveraineté et sa primauté ne peut que découler de la puissance politique, pas d’une supposée ’’rationalité’’ qui n’est elle même le plus souvent qu’un instrument de pouvoir au service des occidentaux et des puissants (il suffit de voir comme il est nié quand ils gênent leurs intérêts, comme en ce moment en #Palestine). »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/18/le-social-liberalisme-d-emmanuel-macron-etait-davantage-une-posture-qu-une-c

    En reprochant à mots couverts au président de la République, Emmanuel Macron, de manquer de déférence à l’égard de l’Etat de droit lors de la cérémonie des vœux au Conseil constitutionnel, Laurent Fabius a adressé le 8 janvier au chef de l’Etat une mise en garde qui nous fait prendre la mesure de toute la distance séparant désormais le macronisme de son socle idéologique originel.

    Un retour sur les conditions de l’adoption, le 19 décembre 2023, de la loi relative à l’immigration est nécessaire pour saisir cette allusion faite par le président du Conseil constitutionnel, qui n’a guère apprécié qu’une majorité politique assume le risque d’adopter des dispositions contraires à la Constitution pour obtenir le vote d’un texte au Parlement.
    L’encre à peine sèche, les responsables de la majorité avaient aussitôt reconnu qu’elle était entachée de dispositions susceptibles d’être retoquées par le Conseil constitutionnel. Qu’il s’agisse de l’article qui supprime l’automaticité du droit du sol pour acquérir la nationalité française ou des mesures qui introduisent la préférence nationale en matière de versement de certaines prestations sociales, de nombreux aspects de la réforme ont été tolérés, sous la pression des députés et sénateurs du parti Les Républicains de la commission mixte paritaire du Parlement, par un exécutif prêt à tout concéder pour arracher le vote d’un texte.

    Le chef de l’Etat a aussitôt déféré le texte aux neuf sages sans ignorer les vices d’inconstitutionnalité dont il est potentiellement souillé. C’est donc en toute conscience qu’il a demandé à sa majorité d’accepter de prendre le risque de méconnaître la Constitution.
    La situation est inédite sous la Ve République : pour en mesurer l’ampleur, il suffit de comparer la stratégie empruntée par Emmanuel Macron à l’ascèse républicaine que s’imposait Michel Rocard (1930-2016) lorsqu’il était premier ministre entre 1988 et 1991, durant le second septennat de François Mitterrand (1916-1996).

    « Deuxième gauche »

    Pourquoi cette mise en perspective ? Michel Rocard était d’abord un responsable politique qui incarnait ce fameux courant, la « deuxième gauche », dont les spécialistes s’accordent à dire qu’il constitue l’une des sources d’inspiration du macronisme des origines, le social-libéralisme, dont l’actuel chef de l’Etat, désormais l’otage d’une opposition de droite sur laquelle déteignent les idées de l’extrême droite, s’éloigne d’année en année.
    Michel Rocard dut assumer ses responsabilités de premier ministre de la France dans un contexte analogue à celui dans lequel se trouve aujourd’hui l’exécutif depuis les élections législatives de juin 2022, à savoir celui d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, qui empêche de légiférer sereinement sans dépendre d’accords de circonstance avec des députés plus ou moins hostiles.

    https://twitter.com/Aurelientache/status/1747915766597402643

  • Un petit air d’empire
    https://laviedesidees.fr/Dumezil-L-Empire-merovingien

    Le royaume franc qui émerge entre le VIe et le VIIIe siècle a promu la diversité politique et religieuse, avant que les Carolingiens mettent fin à ce pragmatisme. Entre Rome et Charlemagne, l’Europe a-t-elle connu un #empire ? À propos de : Bruno Dumézil, L’Empire mérovingien, Ve-VIIIe siècle, Passés composés

    #Histoire #pouvoir #monarchie

  • Un récit anxiogène adossé à une géographie inventive
    https://metropolitiques.eu/Un-recit-anxiogene-adosse-a-une-geographie-inventive.html

    Dans son essai La France d’après, Jérôme Fourquet propose une analyse territoriale des comportements électoraux français. Facilement accessible au grand public, l’ouvrage articule cartes, #sondages et références culturelles, mais conforte un certain sens commun plus qu’il ne le déconstruit. Dans un article intitulé « La carte, le #territoire et la #politique », un journaliste fin connaisseur des sciences sociales relevait à l’occasion d’une discussion croisée des essais La France périphérique (Guilluy #Commentaires

    / #vote, #élections, territoire, #géographie, politique, sondages

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_jriviere3.pdf

  • « Tiens, vu que ça ressort, petit thread sur ce que disent réellement les résultats Pisa de 2022. Vous allez voir, tous ceux qui vous en parlent n’ont juste rien compris et manipulent les données. » ⬇️
    https://twitter.com/NickyPryde/status/1747583042997178649

    (Le Parisien : Emmanuel Macron sur le niveau des élèves à l’école : « Pourquoi les résultats Pisa sont mauvais ? Parce qu’ils ont été conduits sur des classes qui n’ont pas été touchées par les réformes que nous avons menées au 1er quinquennat ») ...

    Premièrement : la France n’est pas dans la partie « Below », mais « No difference » dans les 3 catégories. On n’est pas mauvais, mais dans la moyenne mondiale.
    On est régulier et c’est une bonne chose : regardez les USA mdr...

    Alors oui, on est derrière les pays d’extrême-orient et nordiques, mais ces pays sont réputés pour leur enseignement irréprochable (et parfois de maltraitance des élèves, coucou Singapour !) Ça serait trop ambitieux d’essayer de rivaliser.

    L’autre truc à noter : effectivement, la France a perdu des points dans les 3 catégories. C’est indéniable.
    Mais : tout le monde en a perdu en fait. Certains ont même bien plus chuté que nous, regardez la Norvège !

    Bref, la chute du niveau n’est pas franco-français, mais MONDIAL. Ça ne justifie pas des dysfonctionnements français, mais révèle juste une giga crise qu’on a eu en 2020 lié à un pangolin (pour info, les tests ont été fait en 2022).

    Et là pour le coup, inutile de vous rappeler à quel point cette année a été catastrophique pour tous les élèves, quelque soit le pays, qui ont eu la sensation d’avoir perdu une année scolaire.

    Donc vraiment, rien à voir avec des problèmes purement français !

    Cependant, un truc important à noter (et que PERSONNE n’a mentionné), c’est que l’OECD n’a pas juste fait un classement, mais également une série d’observation par pays pour les tests, et en a retiré des conclusions.

    Dans les recommandations globaux, on retrouve notamment :
    – Apprendre le bien-être aux élèves
    – Reporter l’âge de décision de l’orientation scolaire
    – Eviter le redoublement et soutenir les élèves en difficulté

    Des trucs bien loin des propositions de Attal, quoi !

    D’ailleurs, si on va dans le dossier personnalisé pour la France, on trouve même ceci :

    « en prenant en compte le contexte socio-économique des élèves & établissements, l’avantage des élèves en privé disparaît »

    En bref, c’est pas l’excellence qui aide !

    https://www.oecd.org/pisa/publications/Countrynote_FRA_French.pdf

  • Traces et mémoires musicales de la guerre d’Algérie dans la chanson francophone.

    "Débutée en 1830, la conquête de l’Algérie par la France se caractérise par un déferlement de violences inouïes. Le poème « La gloire » écrit par Pierre Seghers en 1952 et chanté par Bernard Lavilliers en 2017, témoigne de la brutalité alors à l’œuvre. « Mon beau dragon, mon lance-flammes / Mon tueur, mon bel assassin / Joli brute pour ces dames / Mon amour, mon trancheur de seins / Mon pointeur, mon incendiaire / En auras-tu assez brûlé ? / Des hommes torches et violés / Des jeunes filles impubères »."

    Le 1er novembre 1954, les nationalistes algériens du Front de Libération nationale (FLN) commettent une série d’attentats. Cette « Toussaint rouge » marque le début d’une guerre de sept ans. Entretenu par les spolitations et les violences de la période coloniale, le feu de la révolte nationaliste couvait. Ce dont témoigne le morceau « Premier matin de novembre » du groupe la Rumeur. « Les semences du feu ont accouché l’antithèse / De 130 obscures années d’esclavage / Du haut des massifs jusqu’aux plaines pillées / Des cités suppliciées aux villages craquelés / Voilà l’histoire prise au cou par vos visages couleur d’ambre / Quand enfin retentit ce premier matin de novembre ».

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/01/traces-et-memoires-musicales-de-la.html

    En version podcast :
    https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/episodes/Traces-et-mmoires-musicales-de-la-guerre-dAlgrie-dans-la-chanson-francophone-e2dhgml/a-aa11iem