À Carnac, 39 menhirs détruits pour installer un magasin Mr. Bricolage
▻https://www.bfmtv.com/societe/a-carnac-39-menhirs-detruits-pour-installer-un-magasin-mr-bricolage_AN-202306
Le maire de Carnac, défenseur du classement de mégalithe au patrimoine de l’Unesco, assure qu’il ne savait pas qu’un site classé se trouvait sur ce terrain lorsqu’il a délivré le permis de construire.
Des vestiges millénaires sens dessus dessous. 39 menhirs ont été détruits dans le cadre de travaux pour installer un magasin de bricolage de l’enseigne Mr. Bricolage à Carnac, dans le Morbihan. Ces alignements de pierres datant de la période néolithique (entre 6000 et 2200 avant notre ère) étaient pourtant signalés comme un site archéologique mais le maire dit ne pas en avoir eu connaissance, révèle Ouest-France.
Le site concerné consiste en deux alignements de pierres sous forme de murets de moins de deux mètres de haut. Le signalement est venu de Christian Obeltz, un chercheur en archéologie basé à Carnac et spécialiste du néolitique, qui a publié une note de blog critiquant des « aménagements brutaux » jouxtant les alignements de menhirs et « dénaturant ce site mondialement connu ». Il estime que la destruction de ces alignements est « illégale ».
« Toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende », assure-t-il à Ouest-France.
chaque jour, plusieurs fois par jour, des infos cauchemardesques.
#site_archéologique #menhirs #commerce #permis_de_construire
centrée sur un menhir d’allure anthropomorphe, la photo était belle, mais
« Il y avait quelques pierres dont d’ailleurs les archéologues n’étaient pas certains qu’il s’agissait de menhirs », précise Olivier Lepick [maire de Carnac].
Selon la municipalité qui a délivré le permis de construire, cette zone ne faisait pas l’objet d’une protection archéologique. « C’est donc une tempête dans un verre d’eau », s’insurge le maire qui parle d’un mauvais procès. « C’est toujours dommage, évidemment de détruire des sites archéologiques. Mais, je peux vous dire en tant que président de Paysages de mégalithes (l’association qui porte le dossier d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco de l’ensemble des mégalithes du Morbihan), que je suis particulièrement attentif à leur protection. » [lorsqu’ils présentent un intérêt touristique manifeste, ndc]
▻https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/carnac-des-menhirs-au-coeur-d-une-polemique-8093607
Vanter « La France éternelle, ce peuple de bâtisseurs. » (E.M., Mont Saint Michel 5/6/2023), c’est s’affirmer conservateur en même temps que célébrer des sites bankables.
CAPACITE GLOBALE D’HEBERGEMENT DE LA POPULATION NON PERMANENTE 50443
67 Restaurants, 1 Casino, 1 Thalassothérapie, 36 sites d’activités de loisirs
▻https://www.ot-carnac.fr/content/uploads/2020/04/chiffres-cle-carnac-2019.pdf
pour 4 244 habitants en 2023
Sur les RS, toute l’extrême droite dit, indignée, son amour du patrimoine. La palme : « En déplacement en Bretagne, j’ai voulu aller à Carnac là où des menhirs vieux de 7500 ans sont en train d’être massacrés. Ce que cette époque détruit, nous le reconstruirons. » (E. Z.)
qui veut d’une résidence secondaire sans magasin de bricolage à proximité ? entre les problèmes de « zones humides » (non mais ho ! ici c’est mer, hein), les vestiges, la durée des fouilles préventives, comment voulez vous loger du monde et fournir des services !
En 2019 on recensait 8 681 logements à Carnac. Carnac étant un lieu de villégiature très prisé, une forte proportion des logements étaient des #résidences_secondaires puisqu’on en dénombrait 6 202 (71,4 %) contre 2 276 résidences principales (26,2 %)
#corruption #destruction_culturelle #mémoires #capitalisme
Pour faire un parking, en Bretagne j’avais vu aussi à LocTudy, Finistère Sud, la destruction complète d’un cimetière entourant, comme souvent, une église. C’est l’époque où les petits bateaux partaient aussi à la casse.
#violences_politiques
Et le cynisme de récupération, l’entreprise s’appelle SAS Au marché des Druides
Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ; des murets, il y en existe partout.
Hé bien justement, foutez la paix aux murets !
Dans le monde des ordures, capgemini en tête.
Le maire de Carnac Olivier Lepick occupe chez capgemini le poste de Secrétaire Général du Groupe.
▻https://www.capgemini.com/fr-fr/notre-groupe/gestion-gouvernance/equipe-de-direction/olivier-lepick
Il a aussi son rond de serviette à BFM-TV comme expert en beaucoup de choses (géopolitique, armes chimiques, …)
ou
Pour être complet sur son positionnement, il a rallié Horizons d’Édouard Philippe, envisage certainement d’autres fonctions politiques, sachant que la circonscription législative concernée comprend La-Trinité-sur-Mer pour laquelle, l’année dernière, avait plané un peu de suspense : la petite-fille, ralliée zemmourienne, irait-elle marcher sur les traces du grand-père, 40 ans après.
Quand Jean-Marie Le Pen se présentait à une élection législative à Auray, en 1983 - Auray – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme
▻https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray-56400/quand-jean-marie-le-pen-se-presentait-a-une-election-legislative-a-aura
Des rumeurs font état d’une possible candidature de Marion Maréchal dans la circonscription d’Auray en juin prochain : elle ne serait pas la première de la famille Le Pen, puisque son grand-père Jean-Marie s’y était présenté en décembre 1983.
Circonstance propice au renforcement d’une posture de barrage contre l’extrême-droite (cf. événement récent ayant mis Carnac en avant dans la presse nationale).
Lors de ses vœux le maire, à Carnac, le 21 janvier 2023 ; …
▻https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzAxODliOWFmMjU0YTVhMTRiZTFjM2ZiYzIyZDE3MDkzZjg
Ouest-France
… évoquait :
Le futur déménagement du Mr.Bricolage permettra de créer un poumon vert en prolongement du parc de l’office de tourisme. Un accord est trouvé avec M. Doriel, propriétaire des murs, annonce le maire.
Carnac. De nombreux projets dans une commune qui « se porte bien »
▻https://www.ouest-france.fr/bretagne/carnac-56340/carnac-de-nombreux-projets-dans-une-commune-qui-se-porte-bien-cc0f358e-
le communiqué de la DRAC
qui avait donc prescrit une fouille archéologique préventive sur 2000 m2 en juillet 2015 ; fouille qui n’a pas eu lieu, le PC ayant été refusé pour d’autres raisons
Fouille préventive qui n’a pas été jugée utile ou nécessaire pour ce nouveau PC.
Ajoutons que le maire est président de l’association Paysages de mégalithes porteuse du projet d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. Délicat de plaider, oups !
Selon [la mairie], chaque dossier est « étudié extrêmement minutieusement ». « Malheureusement, il a échappé aux documents d’urbanisme sur lesquels le service instructeur a fondé son analyse, se défend la commune.
et encore plus minable, oh ben, c’est pas le premier, ça sera pas le dernier !
Mais, reprend la ville, « des sites détruits car ils n’ont pas été repérés, il y en a des listes, et il y en aura encore ».
citations extraites de l’article de Libération
Carnac : ce que l’on sait de la destruction de menhirs pour construire un Mr Bricolage – Libération
▻https://www.liberation.fr/economie/carnac-ce-que-lon-sait-sur-la-destruction-de-menhirs-pour-construire-un-m
Carnac : « Mr Bricolage » contre les menhirs - Sites & Monuments
▻https://www.sitesetmonuments.org/carnac-mr-bricolage-contre-les-menhirs
Les très nombreuses réactions consécutives à la publication de notre premier article, repris par le journal Ouest France, amènent à revenir sur le cas du bâtiment devant accueillir l’enseigne « Mr Bricolage ».
Y compris réaction au communiqué de la DRAC
Menhirs détruits à Carnac : les raisons d’un emballement médiatique et politique
▻https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-les-raisons-dun-emballement-54eae768-0602-11e
En moins de 24 heures, la destruction d’un site regroupant des menhirs et petits monolithes à Carnac (Morbihan) a reçu un écho médiatique et politique hors du commun. Une affaire chargée de symboles, qui ont fini par évacuer totalement sa complexité.
L’occasion politique était trop belle. Il l’a saisie. Mercredi, profitant d’une séance de dédicaces calée à Pluneret, dans le Morbihan, Éric Zemmour a fait un saut jusqu’à Carnac, pour s’y montrer dans une courte vidéo sur le site où des menhirs et des monolithes ont été détruits par des travaux de construction. « Ici, un élu n’a pas hésité à sacrifier cette trace d’un passé fort lointain pour tout détruire et pour mettre à la place un magasin de bricolage. C’est un peu à l’image de l’époque : on détruit le passé et on bricole par-dessus ».
L’exercice, lapidaire et sans nuance, dit aussi quelque chose de l’époque. Cette affaire – qui pose de vraies questions par ailleurs – convoquait trop de totems et de grands symboles pour ne pas devenir une polémique nationale à peu de frais.
Une histoire qui coche toutes les cases
Histoire, patrimoine, mais aussi environnement, artificialisation des sols, consommation et matérialisme, l’histoire cochait toutes les cases. À gauche, les réactions politiques ont aussi été nombreuses. Comme la députée écologiste Sandrine Rousseau sur le réseau social Twitter : « Détruire des menhirs multimillénaires pour un magasin, quelle meilleure illustration de notre folie ? ». Même argumentaire pour le journaliste Hugo Clément.
Peu importe si le débat – qui ne pourra jamais être totalement tranché, et c’est le principal problème – reste entier sur la valeur archéologique de ce site et de ces petits menhirs et monolithes. Peu importe que la bourde – car ç’en est une et elle fait tache dans la perspective d’un classement de ces mégalithes au patrimoine mondial de l’Unesco – ne soit pas intentionnelle et qu’aucun protagoniste de ce dossier n’ait évidemment souhaité ce scénario.
Pour ne rien arranger, plusieurs médias et comptes très suivis sur les réseaux sociaux ont diffusé des photos et vidéos des alignements de menhirs tels que le grand public les imagine ou les connaît. Un choix qui a alimenté un peu plus la machine à fantasmes et à surréaction. Selon la plateforme de veille Tagaday, 328 articles, sons et reportages ont évoqué le sujet depuis le 6 juin, date de publication du sujet dans Ouest-France.
Le résultat : une déferlante d’approximations, de haine, et de commentaires orduriers sur les réseaux sociaux. Olivier Lepick, maire (Horizons) de Carnac – que nous n’avons pas réussi à joindre – a fini par saluer ironiquement sur Facebook « tous ceux qui ont sali, jugé, exécuté, accusé » et « ceux qui ont agressé mon épouse et mes enfants sur les réseaux sociaux », au moment de s’appuyer sur un communiqué de la Drac qui minimise les dégâts. L’extrême droite, elle, a décidé de pas lâcher l’affaire. Reconquête appelle à une manifestation à Carnac ce vendredi.
Menhirs de Carnac : « On n’a pas détruit la Joconde » [Vidéo] - Carnac – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme
▻https://www.letelegramme.fr/morbihan/carnac-56340/menhirs-de-carnac-on-na-pas-detruit-la-joconde-video-6365174.php
Ce genre d’affaires arrive 10 fois par an.
Au minimum, sa légitimité et sa crédibilité à la tête de Paysages de mégalithes ne devrait pas s’en relever. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, il n’y a plus grand chose qui perturbe nos élites. Et de taper sur les gens qui sont assis devant leur clavier …
Menhirs détruits à Carnac. Reconquête en petit comité devant la mairie
▻https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-reconquete-en-petit-comite-devant-la-mairie-d
Ce vendredi 9 juin 2023, le parti d’Eric Zemmour, Reconquête appelait à un rassemblement devant la mairie de Carnac (Morbihan), au sujet du dossier sensible de la destruction d’un site de menhirs. 22 adhérents étaient présents.
Depuis mercredi 7 juin 2023, la destruction d’un site de menhirs à Carnac (Morbihan), où est aménagé un magasin de bricolage, reçoit un gigantesque écho médiatique. Les réactions politiques s’enchaînent, qu’il s’agisse des Républicains ou du Rassemblement national qui demandent notamment une enquête sur les responsabilités de chacun. Le Parti breton fait de même, signifiant que « l’État doit transférer les compétences patrimoniales à la région. »
Ce vendredi 9 juin, à l’appel de l’instance départementale, vingt-deux adhérents de Reconquête (sur 1 622 à jour de cotisation dans le Morbihan), se sont rassemblées devant la mairie carnacoise.
« Nous repartons bredouilles »
Le responsable régional, Franck Chevrel du parti d’Eric Zemmour, laissant aux journalistes « l’appréciation » de l’ampleur du mouvement, décidé du jour au lendemain, après que leur leader publie une vidéo sur place, sur le site de Montauban, fustigeant de façon lapidaire l’action municipale.
Souhaitant des réponses, deux personnes de Reconquête ont été reçues en mairie par la cheffe de cabinet et l’adjoint Loïc Houdoy, où a été rappelé le process d’instruction des permis de construire. « Nous repartons bredouilles, estime, mécontent, Franck Chevrel. S’il est reconnu que quelque chose dysfonctionne, personne n’est capable de nous expliquer à qui revient la responsabilité des faits. Comment faire pour que cela ne se reproduise pas ? Pas de réponse non plus. »
rappel (cf. plus haut) : Reconquête a tout intérêt à déligitimer un probable adversaire d’une prochaine élection.
À Carnac, 39 menhirs détruits pour construire un magasin Mr Bricolage : que s’est-il passé ? Ouest-France Sibylle Laurent
À Carnac (Morbihan), une enseigne de bricolage sort de terre… sur un site qui hébergeait des menhirs, identifiés par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles). Le permis de construire avait pourtant été accordé. Que s’est-il passé ?
« Yves Coppens doit se retourner dans sa tombe… » L’alerte est venue vendredi 2 juin 2023 de Christian Obeltz. Ce Carnacois fait allusion au paléontologue breton, célèbre notamment pour sa découverte du fossile de Lucy, dans un billet publié sur le site de l’association Sites et monuments, qui vise « à défendre le patrimoine naturel et bâti ».
Ce chercheur sur les populations néolithiques, également correspondant pour la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et collaborateur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Nantes, évoque le fait que « plusieurs aménagements brutaux ont été réalisés, cet hiver et au printemps, aux abords des alignements de menhirs de Carnac, dénaturant ce site mondialement connu ».
Le hic, c’est que cette zone, située aux abords du tumulus Saint-Michel, était référencée depuis 2015 sur l’Atlas des patrimoines, un catalogue en ligne établi par la Drac, recensant les sites archéologiques présents. « C’est un site également fait pour que les élus aillent le consulter, pour tout permis de construire », souligne Christian Obeltz.
Le site de Montauban figurait par ailleurs sur la liste indicative du projet d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, qui concerne 397 mégalithes des rives de Carnac et du Morbihan, répartis sur 27 communes.
Le rapport de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui résultait des fouilles, avait conclu à la découverte probable « d’un alignement mégalithique inédit », en avril 2015. Le site comprenait deux files de petites stèles en granit, se déployant chacune sur une cinquantaine de mètres de long.
Le permis de construire avait alors été retoqué. « Les petits menhirs du chemin de Montauban constituaient sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac, à en juger par les datations carbone 14 obtenues en 2010 sur le site voisin de la ZA de Montauban », précise Christian Obeltz. Elles ont aujourd’hui disparu.
Dans ces conditions de proximité avec un site désormais identifié, comment un nouveau permis de construire a-t-il pu être déposé, et surtout accepté ? Contacté, le maire de Carnac, Olivier Lepick indique ne pas avoir été au courant que la zone était référencée, et renvoie vers la Drac. « Le permis de construire est accordé par la mairie et les services de l’État, indique celui qui est également président de Paysages des mégalithes, qui porte le dossier de candidature au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous sommes extrêmement attentifs à ce genre de choses, nous regardons les zones de pré-inscription archéologique. Dans ce dossier, de notre côté, nous avons respecté scrupuleusement la législation. »
« Si on avait su, on aurait fait autrement ! »
L’affaire semble en effet complexe. Selon la mairie, la Drac avait placé le site en zone de prescription dans l’ancien Plan d’occupation des sols (POS). Mais pas dans l’actuel Plan local d’urbanisme (PLU).
De son côté, le gérant de la SAS, Stéphane Doriel, veut, lui montrer « sa bonne foi » : « J’ai déposé un permis de construire, qui a été instruit, affiché, qui a purgé les délais de recours. Aucun service, aucun document ne nous a jamais avertis d’une prescription, explique-t-il. Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ; des murets, il y en existe partout. Si on avait su cela, on aurait fait autrement, évidemment ! » Le précédent permis de construire avait été refusé, selon lui, non à cause de ces menhirs, mais pour une problématique de zone humide. La Drac n’a pas pu être contactée, en ce début de semaine.
« La loi est formelle : toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende », rappelle Christian Obeltz. Qui avait déjà alerté la Drac en 2013 sur un permis de construire délivré à l’emplacement du tertre de Lann Granvillarec, un petit tumulus, figurant lui aussi sur les sites mégalithiques retenus dans le projet de classement à l’Unesco. À l’époque, les travaux avaient été arrêtés. La maison avait été déplacée.
#menhirs #mégalithes #Carnac #patrimoine_naturel #archéologie #destruction #Bêtise #Morbihan #Mr_Bricolage #POS #PLU
Source : ▻https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/a-carnac-39-menhirs-detruits-pour-construire-un-magasin-que-sest-il-pas
Pas mal ce maire d’une commune de 4200 habitants, qui ne va pas voir ce qui va se passer sur sa commune, connue mondialement pour ses menhirs.
J’ai un gros cailloux dans mon jardin, je pense que je vais aller le déposer à la caisse centrale du monsieur bricolage de mon coin.
Le maire de Carnac est Olivier Lepick, libéral assumé.
Ce monsieur est un dirigeant de #Capgemini et exerce à Paris.
Il ne met les pieds à Carnac qu’une ou deux journées par semaine
La ville est le cadet de ses soucis
Des militants italiens arrêtés à Paris placés en CRA - Paris-luttes.info
▻https://paris-luttes.info/week-end-international-17075
[Mardi] matin à 11h 5 camarades italien.ne.s venu e.s à Paris pour le weekend en hommage à Clément Méric ont été interpellé.e.s et ménotté.e.s dans une pharmacie à Aubervilliers. Iels ont ensuite été amené.e.s au 22 rue de l’Aubrac dans un poste de police. Deux ont été relaché.e.s. mais trois se retrouvent maintenant dans des CRA (Vincennes et Mesnil-Amelot). Alors qu’iels ont des billets pour rentrer demain en Italie. Iels n’ont commis aucun acte pouvant justifier une telle procédure. Cela fait suite au durcissement répressif auquel on a pu assister tout au long de la mobilisation contre la réforme des retraites. Cela est en train de remettre encore plus en question le droit de manifester en France et de circuler au sein de l’Union Européenne, en montrant une fois de plus les convergences profondes et toujours plus explicites entre le gouvernement de Macron et les gouvernements d’extrême droite.
Squat à Toulouse : occupée depuis le 1er mai, la « Maison du peuple » a été évacuée - ladepeche.fr
▻https://www.ladepeche.fr/2023/06/06/toulouse-la-maison-du-peuple-evacuee-fin-du-squat-ouvert-le-1er-mai-112450
Les forces de l’ordre ont profité de la fin de la manifestation contre la réforme des retraites pour évacuer la « Maison du peuple », un squat installé depuis le 1er mai dans un bâtiment de la SNCF à côté de la gare de Toulouse.
Le 1er mai, lors d’une manifestation particulièrement houleuse et violente, des militants avaient investi un bâtiment de la SNCF, boulevard Matabiau après la gare de Toulouse. Un ancien local syndical qui est promis à la destruction pour, à terme, accueillir un vaste projet immobilier et la Tour Occitanie. Après son occupation, très vite, le lieu avait été baptisé « Maison du peuple » et avait accueilli débats et concerts.
Ce mardi, ce squat qui se voulait être selon ses créateurs, et défenseurs, un lieu « pour prolonger la fête des travailleurs et le mouvement contre la loi retraites au-delà des échéances syndicales » a été évacué par les forces de l’ordre.
À la fin de la manifestation, vers 14 heures, des projectiles et des tirs de mortiers auraient été tirés depuis le toit de ce bâtiment qui portait une inscription de soutien aux « blessées » vers les forces de l’ordre. Cette action a entraîné une réaction rapide, sur ordre du patron du dispositif de sécurité, en l’occurrence le préfet. Les lieux ont alors été investis par les forces de l’ordre.
Douze personnes en garde à vue
Douze personnes ont été interpellées notamment par des policiers de la brigade anticriminalité avec le soutien des membres de la compagnie départementale d’intervention et un escadron de gendarmes mobiles. Ces suspects ont dans un premier temps été évacués vers le commissariat central pour un contrôle d’identité. Ce mardi en fin d’après-midi, ces personnes se trouvaient en garde à vue et elles vont passer la nuit à l’Hôtel de police. Des auditions sont prévues demain dans la journée. Le parquet décidera à l’issue des suites à donner.
Le bâtiment a été fermé et n’est plus accessible.
Les occupants ont été gazés dans l’immeuble depuis le toit puis cogné par la BAC
Toulouse : 14h, expulsion en cours de la Maison du peuple
▻https://www.infolibertaire.net/toulouse-14h-expulsion-en-cours-de-la-maison-du-peuple
À l’intérieur, il y a pas seulement des militant.e.s, car le lieu sert aussi d’accueil à des familles et des enfants (qui viennent donc de se faire gazer à l’intérieur !). Peu importe pour la police qui a décidé d’employer tous les moyens pour leur faire quitter les lieux.
Pourquoi les patrons et médecins sont ceux qui fraudent le plus
►https://www.frustrationmagazine.fr/fraude-patrons-medecins
▻https://www.frustrationmagazine.fr/wp-content/uploads/2023/06/h280_40940494-jpg.webp
Sutherland a fondé la théorie de l’association différentielle : elle consiste à dire qu’un milieu social constitue un lieu d’apprentissage de l’écart aux normes, de la définition de ce qui est normal ou acceptable, parfois non-conforme aux normes de la société dans son ensemble.
Et l’on ne peut que constater que dans les milieux bourgeois, il se raconte que la loi qui s’applique aux Français moyens ne vaut pas nécessairement pour celles et ceux qui, bien nés, ont de grosses responsabilités et méritent un traitement différent. Il suffit de voir l’expression d’horreur des bourgeois quand l’un des leurs est traité, de façon souvent très éphémère, comme un justiciable ordinaire : Dominique Strauss-Kahn menotté après avoir été accusé de viol à New York ou Balkany en prison pour blanchiment de fraude fiscale. Quand son argent et son réseau permettent de résoudre tous les problèmes, comment considérer que la justice des simples citoyens s’applique à nous ?
Sacco et Vanzetti, la justice aux ordres de l’Etat
▻https://www.partage-noir.fr/sacco-et-vanzetti-la-justice-aux-ordres-de-l-etat
#Nicola_Sacco #Bartolomeo_Vanzetti #Etats-Unis #Itinéraire #Sacco_et_Vanzetti #anarlivres
►https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/itineraire_saccovanzetti2.pdf
La forêt française, un puits de carbone en péril
▻https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/06/06/la-foret-francaise-un-puits-de-carbone-en-peril_6176474_3244.html
La capacité de stockage du CO₂ par les écosystèmes forestiers a été divisée par deux en dix ans. Une tendance inquiétante alors que la France doit réviser sa stratégie visant à atteindre la neutralité carbone.
Une photographie aérienne par infrarouge couleur (IRC) d’une forêt dans le département de la Marne, en 2022, qui donne à l’Institut national de l’information géographique et forestière des indications relatives à la végétation arborée. IGN 2022Et si la forêt française n’absorbait plus de CO₂ ? Et si, au lieu de constituer un précieux puits de carbone, elle contribuait elle aussi à réchauffer le climat ? Cette perspective inquiétante n’est pas aussi irréaliste qu’elle en a l’air. La tendance est en effet clairement à la baisse : la forêt française absorbe deux fois moins de carbone qu’il y a une décennie. Alors que le gouvernement doit publier, d’ici à l’été, les grandes lignes de la troisième édition de sa feuille de route visant à atteindre la neutralité carbone en 2050, cette diminution du puits de carbone forestier est un enjeu majeur.
Lundi 5 juin, à l’occasion de la publication d’un inventaire des émissions des gaz à effet de serre, les ministères de la transition écologique et énergétique ont pointé « la situation préoccupante » du secteur des terres et forêts.
Une absorption en nette diminution
Selon les dernières données officielles, la forêt française a absorbé, en 2021, 31,2 millions de tonnes équivalent CO₂ (Mt CO₂ éq), soit environ 7,5 % des émissions nationales. Mais c’est deux fois moins que dix ans plus tôt (57,7 Mt CO₂ éq). Et depuis 1990, hors tempêtes, ce chiffre n’a été plus faible qu’à une seule reprise, en 2019 (– 30,1 Mt CO₂ éq). Le Haut conseil pour le climat est l’un des premiers organismes à s’être alarmé, dans son rapport de juin 2022, de la « dégradation significative de la capacité des forêts à capter du carbone », qui restent malgré tout le principal puits naturel du pays.
▻https://justpaste.it/9yoo9
#Sécheresse #réchauffement_climatique #forêt #carbone #puit_de_carbone #climat
Macron / Borne : la fabrique du mensonge, et de l’autoritarisme
▻https://www.blast-info.fr/emissions/2023/macron-borne-la-fabrique-du-mensonge-et-de-lautoritarisme-DX3YQTZgTNC9ybi
« Élisabeth Borne vient de faire plusieurs déclarations qui sont tout à fait intéressantes, parce qu’elles permettent de vérifier que le macronisme truque en permanence la réalité. La Première ministre d’Emmanuel Macron a d’abord déclaré, lors d’un déplacement en Côte-d’Or, que la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites, qui doit être débattue à l’Assemblée nationale le 8 juin prochain, était, je cite, un « manque de respect envers les Français ». Car il s’agit selon elle d’une proposition « inconstitutionnelle », qui serait forcément annulée par le Conseil constitutionnel si elle était adopté par les députés. Il est donc « scandaleux », toujours selon Élisabeth Borne, de laisser croire aux Français qu’on pourrait voter » un tel texte. Nous savons désormais un peu mieux comment fonctionne cette intéressante Première ministre. Nous savons que pour elle, la gauche qui combat l’extrême droite fait le jeu de l’extrême droite – alors que le ministre de l’Intérieur qui trouve l’extrême droite un peu trop « molle » est un rigoureux professionnel. Et nous savons aussi que pour cette remarquable politicienne - et pour les macronistes en général, respecter les Français consiste à ne tenir aucun compte de leur avis très largement majoritaire lorsqu’ils protestent contre une réforme, d’entraver l’action de leurs représentants au Parlement pour les empêcher de voter contre cette réforme, de faire charger leurs manifestations par les forces de l’ordre – et pour finir, d’insulter la cinéaste qui ose encore dénoncer ces attaques répétées contre la démocratie. » Nouvel épisode de Quelle époque formidable », la chronique politique de Sébastien Fontenelle, à retrouver tous Jeudis sur Blast.
Congé menstruel : que prévoient les propositions de lois déposées par des députés de gauche ?
▻https://www.lefigaro.fr/actualite-france/conge-menstruel-que-prevoient-les-propositions-de-lois-deposees-par-des-dep
Publié le 26/05/2023 à 20:03 , Mis à jour le 30/05/2023 à 15:49
Toutes les salariées pourraient bénéficier de 13 jours de congé menstruel par an, sans jour de carence.
Un groupe d’élus PS et des députés écologistes proposent d’inscrire le congé menstruel dans le Code du travail, alors que des entreprises et collectivités françaises l’ont déjà mis en place.
Après l’Espagne, la France va-t-elle aussi instaurer le congé menstruel ? Tel est l’objectif de la proposition de loi déposée ce vendredi 26 mai par les députés Génération.s et EELV Sébastien Peytavie, Sandrine Rousseau et Marie-Charlotte Garin. Ce texte prévoit de généraliser le congé menstruel à l’échelle de toutes les entreprises et de la fonction publique, et de l’inscrire dans le Code du travail et de la sécurité sociale. Une première en France.
Voilà qui pourrait sembler a priori une bonne idée. Le congé menstruel est totalement légitime.
Sauf que, contrairement à ce qu’indique le titre de cet article et d’après les retours que j’ai eu, les dits élus locaux de gauche s’engagent à appliquer ce nouveau droit au congé menstruel, en usant des autorisations spéciales d’absence (ASA) et non simplement à l’aide d’arrêts de travail, sans journée de carence.
Dans la Fonction publique, les ASA sont accordées statutairement par l’employeur (avec validation du supérieur hiérarchique) pour s’absenter de son travail, selon un certain nombre de conditions (déménagement, décès de membres de la famille, etc.) Certaines heures d’absence du travail pour raisons syndicales sont également des ASA (notamment pour les instances de direction du syndicat : commission exécutive, bureau, congrès, etc., voire même pour accorder des décharges permanentes)
Rappelons qu’un certain nombre d’ASA ont été rognées par la loi de 2019, dite de transformation de la Fonction publique, avec la complicité passive des élus de gauche : PS, EELV ; le PCF ayant adopté une attitude moins franche, d’une commune à l’autre, en fonction de ses alliances électorales (certaines communes PCF ont même refusé l’application).
La loi de transformation de la Fonction publique (Macron), visait à rétablir une égalité de traitement avec les salariéEs du privé sur le nombre de jours de congés et d’autres droits des agents tels que les ASA (alors qu’on aurait pu le faire en alignant les droits du privé sur le public et non l’inverse).
Rappelons également que la journée de carence dans la fonction publique a été restaurée par Macron et que ces mêmes municipalités de gauche se montrées tout aussi dociles dans sa mise en œuvre que dans celle de la loi de transformation de la FP 2019.
La remise en place d’ASA pour « congés menstruels » en 2023, par des employeurs de gauche qui s’étaient montrés particulièrement mous dans le passé pour défendre les droits des SalaiéEs, de façon générale, n’augure des meilleures chances pour faire valoir la légitimité du congé menstruel.
Dans les services, cela risque de mal passer ; y compris par les femmes elles-mêmes (je l’ai constaté). Les logiques de comparaison individuelle du genre « pourquoi elle et pas moi ? » seront inévitables.
La mesure, telle qu’elle s’engage - c’est à dire, à reculons mais en faisant le max de communication - tel que ces partis de gauche ont l’habitude de fonctionner, pourrait avoir comme principal résultat tout le contraire de ce qu’on attend d’une lutte contre la discrimination !
Pour imposer la légitimité du congé menstruel il suffirait tout simplement que ces élus de gauche décident immédiatement de ne plus appliquer la journée de carence ; ce que dit d’ailleurs Osez le féminisme :
Cependant, l’association Osez le féminisme [...]. Selon sa porte-parole, Violaine de Filippis-Abate, le congé menstruel est une « fausse bonne idée » car la « discrimination à l’embauche » ou à « l’évolution professionnelle » est inévitable. L’association préférerait que « tous les salariés, hommes et femmes, soient indemnisés dès le premier jour de maladie, sans délai de carence ». Ce qui reviendrait à mettre en place une mesure commune, et non un dispositif réservé aux femmes.
Mais il est vrai que, pour cela, il faudrait que les élus de gauche aient le courage de ne pas appliquer la loi, notamment, quand elle est clairement discriminatoire contre les femmes, ce qui est le cas de la journée de carence (les agents des communes sont en majorités des femmes et des femmes très mal payées [agent de catégorie C]).
Il faudrait tout simplement que ces élus de gauche aient le courage de l’action politique !
Il est vrai, également, que cette non-application claire et assumée de la journée de carence, une mesure légale mais, clairement, injuste et discriminatoire, priverait ces élus de gauche de trouver une occasion de se faire mousser à peu de frais, dans une opération de marketing sociétal dont ils ont le secret.
Pour compléter la fin de mon post à propos du marketing sociétal du PS :
De mon point de vue, le terme « sociétal » est apparu sur le devant de la scène médiatique en 2012 pour justifier la politique du parti socialiste au pouvoir.
Les diverse discriminations dont il a été question à ce moment-là (sexe, genre, personnes « racisées », handicap, etc.) pour légitimer le discours sociétal ne sont pas subitement apparues du néant.
La plupart de ces problématiques avaient émergé depuis longtemps, notamment dans les années 60-70 (avec parfois un ancrage historique, plus ancien qui nous conduit au XIXe siècle), portées par des collectifs et des personnalités affirmant leurs luttes spécifiques contre les discriminations et pour l’égalité des droits.
Ces entités s’exprimaient, la plupart du temps en tant que luttes spécifiques et autonomes à l’intérieur d’un champ politique global, ce dernier étant clairement identifié comme révolutionnaire.
Tout ce monde, dans sa diversité, restait dans une intention d’en découdre avec le pouvoir capitaliste, car c’était celui qui était là, tout simplement. Ce n’était qu’au travers de la remise en cause radicale - mais dans le réel - de ce pouvoir injuste et discriminatoire, aux multiples apparences et ramifications, que l’on pourrait avancer, y compris dans le conflit interne.
On savait que ce n’était pas facile et qu’aucune solution miracle ne parviendrait à régler tant de complexité (certainement pas l’inéluctabilité d’un quelconque avenir progressiste ou l’automaticité de son caractère radieux) mais il n’y avait pas d’autre choix que d’agir contre ce pouvoir. La théorie s’enrichissait dans la pratique des luttes et par la solidarité, comme on disait à l’époque. Nous n’avions que les moyens du bord, mais on savait de quel côté du bord on était.
À l’époque, est-il besoin de le rappeler ? le PS n’était pas du tout là-dedans.
C’est tout l’art du PS - aidé en cela par quelques ralliements opportunistes et par l’influence des certains courants de recherches sociologiques étatsuniens - que d’avoir extirpé progressivement (depuis 1981) les thématiques de ces luttes autonomes de leur champ révolutionnaire pour en faire ses petites choses électorales, au risque d’éveiller des mises en concurrence et tant de confusion.
En France, une vague d’arrestations contre le mouvement écologiste radical
►https://reporterre.net/En-France-une-vague-d-arrestations-contre-le-mouvement-ecologiste-radica
Une quinzaine de militants ont été arrêtés dans 8 communes de France le 5 juin, dans le cadre d’une instruction judiciaire concernant des dégradations commises en décembre dernier dans une usine Lafarge des Bouches-du-Rhône.
Lundi 5 juin à six heures, une vague d’arrestations et de perquisitions sans précédent a frappé des militantes et militants proches des Soulèvements de la Terre et de l’écologie radicale. L’opération a été menée dans le cadre d’une instruction judiciaire concernant des faits de dégradations accomplis le 10 décembre dernier dans une usine Lafarge à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône).
Les forces de police ont ciblé huit communes à travers la France, dans des grandes villes, à Marseille, Montreuil, Dijon, Lyon, Toulouse, Bayonne ainsi que des zones rurales, à Caylus et à Verfeil-sur-Seye, dans le Tarn-et-Garonne. Plus d’une quinzaine de personnes sont actuellement en garde à vue dans différents commissariats du pays. Elles sont interrogées, selon des sources proches du dossier, dans le cadre d’une enquête ouverte pour association de malfaiteurs et dégradations en bande organisée. Leur garde à vue pourrait durer jusqu’à 96 heures.
[...]
Pour des proches des inculpés, cette opération policière viserait surtout à mettre « un coup de pied dans la fourmillière ». Elle servirait à nourrir le dossier de dissolution des Soulèvements de la Terre qui peine aujourd’hui à avancer.
[...]
« Assimiler aujourd’hui à du terrorisme l’usage légitime de la pince coupante, de la masse et de la clef à molette en vue de neutraliser des infrastructures est un inacceptable retournement ! Les centrales à béton sont des armes d’artificialisation massive des terres agricoles et de destruction de la biodiversité, des bombes à retardement climatique. Il est donc plus que jamais légitime et nécessaire de les désarmer », ont déclaré les Soulèvements de la Terre.
edit
Mediapart
▻https://seenthis.net/messages/1005261
com SDLT
▻https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appel-a-soutien-suite-a-une-vague-d-arrestations-en-france
#militants #écologie #Soulèvements_de_la_Terre #association_de_malfaiteurs #criminalisation #anti_terrorisme #SDAT #Police #théorie_du_désarmement #répression
Montreuil : perquisition et cinq interpellations le lundi 5 juin 2023
►https://paris-luttes.info/montreuil-perquisition-et-cinq-17162
À 6h [lundi 5 juin], une dizaine de camions de police étaient présents dans le quartier (Sous Direction Anti Terroriste, Brigade de Recherche et d’Intervention, police technique et scientifique, Groupe de Soutien Opérationnel) pour entrer dans le bâtiment. Ils cherchaient 6 ou 7 personnes, 5 ont été interpellées. Des ordinateurs, téléphones, clés USB, disques durs et carnets ont été saisis. Les chefs d’inculpation seraient association de malfaiteurs et dégradation en bande organisée, la GAV peut donc durer jusqu’à 96h.
Tout ça s’inscrit a priori dans une série de 10 perquisitions et 15 arrestations ayant eu lieu dans toute la France lundi matin, dans le cadre d’une enquête sur une action contre Lafarge datant de décembre 2022.
🔥💫 Nous appelons à un RDV mercredi à 19h, à mairie de #Montreuil. 💫🔥
Solidarité et soutien à toustes les camarades interpellé.es et perquisitionné.es !
Des rassemblements en solidarité avec les gardés à vue sont appelés aujourd’hui dans diverses localités.
Carrefour ouvre une nouvelle vague de départs, les salariés s’inquiètent
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/06/05/carrefour-ouvre-une-nouvelle-vague-de-departs-les-salaries-s-inquietent_6176
Il s’agit du cinquième plan de réduction des effectifs depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard aux manettes du distributeur. En quatre ans, le groupe s’est séparé de 30 000 salariés en France selon les calculs des syndicats.
[...]
Pour les salariés, ce n’est toutefois pas une surprise. Le 8 novembre 2022, lors de l’annonce du plan stratégique pour quatre ans, baptisé « Carrefour 2026 », le PDG, Alexandre Bompard, avait laissé entrevoir de nouvelles coupes dans les effectifs. « Carrefour a besoin d’un choc de simplification » [belle reprise du langage technocratique] , avait-il déclaré. Tout en précisant que cette nouvelle organisation se traduirait « par des réductions d’effectifs significatives » dans les sièges du groupe et que « chaque pays y contribuera ». Cette transformation devait permettre au distributeur, implanté dans près de quarante pays, de dégager 4 milliards d’euros d’économies.
[...]
En octobre 2022, #Carrefour a annoncé le basculement de 41 magasins en #location-gérance en 2023 (dont 16 hypermarchés), un an après en avoir sorti 43 autres de son réseau intégré. « Depuis 2018, 268 magasins sont passés en location-gérance, dont 64 hypermarchés », selon les chiffres de Sylvain Macé, pour qui cela devient une « parade » pour réduire les frais de personnels et « dénoncer les accords d’entreprise qui ont été contractés depuis plus de vingt ans ». Les syndicats songent même à alerter la direction générale du travail car « cela va au-delà des seuls magasins déficitaires ».
Le procédé semble faire fait tache d’huile. Auchan, qui possède 634 magasins, a indiqué aux syndicats, le 25 mai, la cession de sept supermarchés où « travaillent au total près de 250 salariés », et surtout sa volonté de « s’engager sur le terrain de la #franchise », raconte Gilles Martin, délégué syndical CFDT du groupe. Environ 15 % seulement des magasins Auchan sont actuellement exploités en franchise, selon ses calculs. Il doit y avoir « un accompagnement social et collectif à partir du moment où les magasins portent le nom de l’enseigne », lance M. Martin [l’âne qui s’occupe poids des chaînes]. A Auchan aussi, les syndicats se demandent s’ils ne vont pas finir par interpeller le législateur.
▻https://justpaste.it/dfsen
Plus de patrons, moins de #salaire
Ça fait un moment qu’ils font ça : le Champion du coin a été revendu à un comptable, en franchise. Là, t’as un gus qui possède 2 - 3 magasins et dont, l’ancienneté, les délégués, les intéressements du groupe, tous les avantages sociaux = adios.
Les salariés, ils se retrouvent direct à ancienneté 0, 0 prime, tout leur est enlevé, il leur reste le SMIC sec.
Dans un monde fini, ta croissance, tu la fais en bouffant la laine sur le dos du peuple.
Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste – La Quadrature du Net
▻https://www.laquadrature.net/2023/06/05/affaire-du-8-decembre-le-chiffrement-des-communications-assimile-a-un-
Cet article a été rédigé sur la base d’informations relatives à l’affaire dite du “8 décembre”1 dans laquelle 7 personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » en décembre 2020. Leur procès est prévu pour octobre 2023. Ce sera le premier procès antiterroriste visant « l’ultragauche » depuis le fiasco de l’affaire Tarnac2.
L’accusation de terrorisme est rejetée avec force par les inculpé·es. Ces dernier·es dénoncent un procès politique, une instruction à charge et une absence de preuves. Ils et elles pointent en particulier des propos decontextualisés et l’utilisation à charge de faits anodins (pratiques sportives, numériques, lectures et musiques écoutées…)3. De son côté la police reconnaît qu’à la fin de l’instruction – et dix mois de surveillance intensive – aucun « projet précis » n’a été identifié4.
L’État vient d’être condamné pour le maintien à l’isolement du principal inculpé pendant 16 mois et dont il n’a été libéré qu’après une grève de la faim de 37 jours. Une seconde plainte, en attente de jugement, a été déposée contre les fouilles à nu illégales et répétées qu’une inculpée a subies en détention provisoire5.
De nombreuses personnalités, médias et collectifs leur ont apporté leur soutien6.
C’est dans ce contexte que nous avons été alerté du fait que les pratiques numériques des inculpé·es – au premier rang desquelles l’utilisation de messageries chiffrées grand public – sont instrumentalisées comme « preuves » d’une soi-disant « clandestinité » venant révéler l’existence d’un projet terroriste inconnu.
Nous avons choisi de le dénoncer.
le fait de se protéger contre l’exploitation de nos données personnelles par les GAFAM via des services comme /e/OS, LineageOS, F-Droid
#données_cryptées #messages_chiffrés #Signal, #WhatsApp #Wire #Silence #ProtonMail #VPN #Tails #TOR = #criminalisation #terrorisme #police #justice
Rappelle toi pour Tarnac refuser d’avoir un téléphone cellulaire est suspect. Il faut baisser l’échine, se laisser surveiller sans maudire, et même participer au flicage et aimer ça comme 98% des personnes qui trouvent ça tellement pratique.
Pour remettre du contexte à propos de l’#affaire_du_8_décembre :
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_8_d%C3%A9cembre_2020
#Rojava #luttes_internationalistes #SDAT #anti_terrorisme
(juste pour mémoire car je finis par m’y perdre avec toutes ces flicailleries)
RSA : « Vivre avec 600 euros n’étant pas une contrainte suffisante, il faudra désormais être stagiaire d’Etat pour les percevoir »
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/03/rsa-vivre-avec-600-euros-n-etant-pas-une-contrainte-suffisante-il-faudra-des
Raphaël Amselem, chargé d’études pour GenerationLibre, spécialiste des finances publiques, et Lucien Guyon, journaliste chez « Blast », dénoncent, dans une tribune au « Monde », la notion de devoir que le gouvernement veut associer au RSA, qui constitue un droit à la dignité humaine et ne saurait par conséquent souffrir de contrepartie.
Le revenu de solidarité active (RSA) porte un nom bien administratif pour désigner une aide essentielle, allouée aux personnes sans moyens, afin qu’elles puissent se vêtir, un peu, se nourrir, comme elles peuvent, et se loger, difficilement. Autrement dit, il reconnaît par une maigre compensation financière que le corps social doit s’assurer de la dignité de chacun de ses membres.
Le gouvernement discute actuellement d’un projet de loi qui devrait conditionner le versement du RSA à un « accompagnement intensif » de quinze à vingt heures par semaine composé, pour le dire simplement, de réunions et d’observations en entreprise. Partant du principe que la dignité se mesure au mérite, le gouvernement choisit, dans le cas d’une telle loi, d’ indexer le droit de survivre à une activité factice, non rémunérée et déléguant toujours davantage le destin des pauvres aux mécanismes iniques de l’administration.
Vivre avec 600 euros n’étant pas une contrainte suffisante, il faudra désormais être stagiaire d’Etat pour les percevoir. Le droit à la dignité consacre, sans dérogations, que l’être humain, au moment où il est, ne peut être privé de subsistance. L’acquisition du savoir, la vie intime, l’éducation, le travail, la famille, la santé, autrement dit tout rapport au monde, se constituent à travers la reconnaissance de l’Autre. L’homme est social d’emblée. La dignité, conçue dans ce cadre, institue un réseau de respect dont il convient de garantir les conditions d’existence.
Chaque membre du corps social doit voir sa subsistance garantie
Paul Ricœur (1913-2005) a écrit dans l’introduction aux Fondements philosophiques des droits de l’homme (1988) : « A toute époque et dans toute culture, une plainte, un cri, un proverbe, une chanson, un conte, un traité de sagesse ont dit le message : si le concept de droits de l’homme n’est pas universel, il n’y en a pas moins, chez tous les hommes, dans toutes les cultures, le besoin, l’attente, le sens de ces droits. L’exigence a toujours été que “quelque chose est dû à l’être humain du seul fait qu’il est humain”. »
Le droit à la dignité prend ainsi sa source dans l’impératif du soin de l’altérité. L’individualité, en ce sens, n’est rendue possible que par l’obligation de reconnaître à l’autre ce que lui-même me reconnaît. Cette correspondance, au fondement de toute civilité, passe par l’observation et la pratique d’un principe simple : chaque membre du corps social doit voir sa subsistance garantie.
Le RSA coûte 15 milliards d’euros, 6 % du budget de la Sécurité sociale. Ce poste de dépenses, c’est 600 euros par personne. Et si tant est que l’argument financier soit central dans ce débat, l’économiste Marc de Basquiat notait qu’une telle réforme pourrait induire la création de 50 000 postes, soit un coût supplémentaire de 1 milliard d’euros. La jargonnante prosodie qui accompagne ce projet, traversée par les « dispositifs personnalisés », les « parcours de réinsertion », la « socialisation par le travail », noie sa violence dans un langage technique informe.
Un régime individuel réglementé à outrance
Le ministre du travail, Olivier Dussopt, disait, le 23 mai 2023, sur Franceinfo, que les allocataires déclinant les offres d’accompagnement seraient « suspendus ». Ce qui signifie, pour le dire sans politesse lexicale, que des humains se verront retirer leur unique ressource à la discrétion d’une instance administrative. Le reste de ce programme punitif prend les allures d’un régime individuel – encore un – réglementé à outrance.
Miracle d’inventivité, le gouvernement a inventé le service national universel (SNU) du pauvre ! Qui touchera le RSA sera désormais administré comme un irresponsable a priori, incapable de s’émanciper d’une situation de dénuement sans l’aide éclairée d’un corps technocratique soi-disant à sa mesure, à sa portée, et capable de qualifier le bon, le juste et le souhaitable pour lui.
Puis, nous la connaissons déjà bien, l’administration française ! Il faut imaginer l’ordinaire allocataire du RSA – 600 euros, pour le redire – à qui on demande de se déplacer à 10 kilomètres de chez lui, pour s’immerger dans une « journée entreprise » censée modifier le cours de son existence ! Il y verra ce qu’est le vrai monde, où des gens missionnent d’autres gens, où des personnes écrivent des notes, où des comptables comptent, où des patrons patronnent, où des livreurs livrent : une révolution !
La violence sociale va de pair avec la violence administrative
Des perspectives à venir pour celui qui pensait qu’être comptable, ça n’était pas compter, qu’être patron, ça n’était pas diriger, et qu’être livreur, ça n’était pas livrer. Ce déboussolement organisé aura sans doute une influence vivifiante dans son « parcours de réinsertion », de sorte qu’il se lèvera, le lendemain, en se disant : « C’est donc ça, une épiphanie ! »
C’est ce manque éclatant de confiance dans la part de la société civile la plus démunie, au point d’en faire l’objet d’un contrôle bureaucratique, qui scandalise, alors que les plus pauvres sont souvent les « premiers de cordée » devant les retors de l’administration, ses impondérables lourdeurs, ses voies labyrinthiques (parfois impénétrables) et son formalisme excessif. Un tiers des bénéficiaires potentiels du RSA renoncent ainsi à le réclamer.
La violence sociale va de pair avec la violence administrative. L’assurance du droit à la dignité est consubstantielle à la philosophie libérale. De John Locke (1632-1704) à Raymond Aron (1905-1983), de Cesare Beccaria (1738-1794) à John Rawls (1921-2002), les principes du libéralisme politique ont été exposés en ces termes : l’Etat n’a pas un droit sur les individus équivalent aux droits qu’il assure.
Ce mythe qui prétend que tout droit serait la conversion d’un devoir amène de graves fautes politiques. La garantie des droits fondamentaux doit être gratuite, spontanée, pour elle-même, par elle-même, et au fondement de l’action publique. Nul ne saurait être redevable en dignité. Une mesure qui conditionne la survie est une mesure qui oublie que des gens survivent.
Rafaël Amselem (chargé d’études au sein du club de réflexions libéral GenerationLibre) et Lucien Guyon(journaliste pour le site de presse en ligne et la Web-TV « Blast »)
#guerre_aux_pauvres #droits_fondamentaux #RSA #travail #accompagnement_intensif #mérite #contrepartie #contrainte #sanction #droit_au_revenu #revenu_minimum #contrôle #violence_sociale #violence_administrative
RSA : « Et si le gouvernement prenait vraiment les choses au sérieux ? », Jean-Claude Barbier
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/01/rsa-et-si-le-gouvernement-prenait-vraiment-les-choses-au-serieux_6175733_323
La querelle sur l’activité obligatoire des allocataires des minima sociaux date d’avant le RMI de 1988, ancêtre du RSA, rappelle dans une tribune au « Monde » le sociologue Jean-Claude Barbier.
Quelles sont les différentes options qui pourraient tracer les pistes d’une possible réforme du revenu de solidarité active (RSA), voulue par le gouvernement ? Elles sont au nombre de quatre et sont bien antérieures à la réforme envisagée aujourd’hui. Il y a d’abord ce que l’on peut qualifier de « méthode Raymond Barre ». Elle remonte à l’époque où l’ancien premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing et candidat à l’élection présidentielle de 1988 demandait l’assistance « absolue » uniquement pour les vieillards et les personnes handicapées ne pouvant pas du tout travailler.
Puis il y a la « méthode Nixon », étendue par Clinton en 1996 : obliger pour une allocation de misère – pas même un emploi – à travailler dans les parcs publics. Elle a été surnommée « workfare ». Ensuite, l’insertion, originalité française, la « méthode Jean-Michel Belorgey » (du nom du député socialiste auteur et pilote de la loi revenu minimum d’insertion (RMI) promulguée le 1er décembre 1988), qui combine allocation et accompagnement effectif des personnes par les travailleurs sociaux.
Laissons de côté l’actuelle tentation démagogique qui agite aujourd’hui les députés Renaissance et LR comme elle agita Clinton, et intéressons-nous à la quatrième solution, celle de la « dignité humaine » (Menschenwürde), principe constitutionnel allemand. La Cour de Karlsruhe a en effet exigé en 2019 du gouvernement fédéral qu’il respecte le minimum d’existence (digne) fixé par la Constitution en euros, applicable même après d’éventuelles diminutions pour sanctions.
Rompre avec « l’esprit de radinerie »
Si un gouvernement français prenait vraiment les choses au sérieux, il devrait d’abord rompre avec « l’esprit de radinerie » qui marque l’assistance aux pauvres depuis son invention en Angleterre élisabéthaine au XVIe siècle. Jamais depuis cette époque les gouvernements n’ont accordé un financement suffisant pour aider les personnes pauvres à sortir de la misère.
Si en effet les sommes dépensées paraissent énormes, elles ne représentent, y compris l’indemnisation du chômage, que 8 % des dépenses de protection sociale, contre 80 % pour la santé et les retraites. Près des deux tiers de ceux et celles qui perçoivent les minima sociaux sont en dessous du seuil de pauvreté en France (y compris les enfants).
Une réponse sérieuse devrait donc être celle d’un financement décent mais conséquent, et d’une action d’accompagnement elle aussi conséquente, comme elle existe par exemple au Danemark (à l’exception des immigrants désormais discriminés dans ce pays). Le RMI n’a jamais bien fonctionné en termes de suivi efficace pour le retour ou l’accès à un emploi.
Renforcer les sanctions reste une mesure marginale
En 2022, la Cour des comptes a noté que les dépenses des départements ne sont compensées en longue durée qu’à près de 60 %, ce qui veut dire qu’ils n’ont tout simplement pas les moyens de financer l’insertion. Au Danemark, les collectivités territoriales lèvent leurs propres impôts, et sont au contraire suffisamment dotées.
Mieux, elles sont engagées à gérer efficacement leurs dépenses par des contrats avec l’Etat central qui les incitent à bien le faire. Il est tout à fait possible de dépenser à la fois à bon escient et avec rigueur. Et cela serait une belle réforme à entreprendre pour le ministre français des finances…
Car renforcer les sanctions reste une mesure marginale ou inopérante. Les économistes savent que les sanctions sont d’une efficacité toute relative : elles motivent à la recherche d’emploi quand approche la fin du droit à l’indemnisation, mais elles incitent à prendre des emplois médiocres.
Trouver des emplois de qualité et non des ombres d’emploi
En outre, elles peuvent aussi inciter au non-recours (« Droits et devoirs du RSA : l’impact des contrôles sur la participation des bénéficiaires », Sylvain Chareyron, Rémi Le Gall, Yannick L’Horty, Revue économique n °5/73, 2022). Or, le non-recours au RSA est évalué à un tiers des personnes éligibles. Le problème à résoudre est par conséquent de placer en emploi ou en formation pendant plusieurs mois des centaines de milliers de personnes en difficulté.
Il s’agit de trouver des emplois de qualité et non des ombres d’emploi, comme le redoute l’ancien commissaire au RSA Martin Hirsch. Les personnes pauvres craignent en effet des emplois de seconde zone, selon l’avis du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ▻https://www.cnle.gouv.fr/l-avis-accompagnement-vers-l-1672.html (CNLE) sur l’accompagnement et l’insertion.
Dans le rapport qui envisage la réforme du RSA, l’administration annonce l’objectif d’un conseiller Pôle emploi et d’un travailleur social pour 50 personnes, afin d’obtenir un « accompagnement global » adéquat pour des candidats très éloignés de l’emploi. Or, le régime normal, dit « de suivi », à Pôle emploi est de un pour 363, le régime « guidé » de un pour 211) et régime « renforcé » de un pour 97, selon les chiffres de la Cour des comptes. Un pas immense reste à franchir.
Le service de l’emploi et de l’insertion est en outre confronté à trois populations hétérogènes : les jeunes ayant de grosses difficultés (à qui Le RSA est refusé, jusqu’à l’âge arbitraire de 25 ans), les chômeurs et les titulaires des minima sociaux, et parmi eux ceux qui ont des problèmes de santé (et ils sont nombreux). Chacun de ces groupes a besoin de services adaptés, qui ne peuvent être automatisés.
L’essence de l’esprit de solidarité
Par exemple, il faut des allocations aux jeunes sans emploi ni formation : ils sont plus d’un million, mais moins de 300 000 ont droit au soutien d’un contrat engagement jeune. L’idée d’un accompagnement renforcé accordé à un million de titulaires du RSA (avec un conseiller pour 50 allocataires) coûterait annuellement de 1,4 milliard d’euros, affirme l’IFRAP, un groupe de réflexion ultra-libéral.
Or, la qualité de l’accompagnement conditionne la réussite : c’est précisément son absence qui explique les mauvais résultats de l’insertion, comme l’affirme la Cour des comptes à juste titre. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Danemark dépense trois fois plus proportionnellement que la France pour les « mesures actives » de l’emploi (c’est-à-dire les mesures de formation, d’accompagnement, d’insertion…. hors allocations), ce qui explique leur succès relatif dans notre pays.
Or le Danemark est, comme la France, critiqué comme champion européen des dépenses sociales. Mais il n’y a rien sans rien ! Et de toute façon, l’insertion sociale et professionnelle est sans cesse à remettre sur l’ouvrage, avec des taux d’accès à l’emploi souvent décevants. Il ne faut pourtant pas renoncer, car il s’agit ici de l’essence de l’esprit de solidarité.
Jean-Claude Barbier(sociologue CNRS au Centre d’économie de la Sorbonne /Paris 1 Panthéon Sorbonne)*
La réforme du RSA suscite inquiétudes et scepticisme
▻https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/04/la-reforme-du-rsa-suscite-inquietudes-et-scepticisme_6172003_823448.html
Le gouvernement s’inspire notamment du contrat d’engagement jeune (#CEJ), mis en place en mars 2022. Un dispositif réservé aux 16-25 ans et aux moins de 30 ans en situation de handicap qui ne sont ni en études, ni en activité, ni en formation, et qui peinent à accéder à un emploi durable. Ces derniers s’inscrivent dans un parcours d’accompagnement de quinze à vingt heures hebdomadaires en échange d’une #allocation de 530 euros.
Voilà le tarif : 530e par mois
Toujours aussi drôle de voir les articles de gauche, et les critiques libérales (comme ci-dessus) qui disent 600 euros pour le RSA individuel alors que dans les faits c’est 534,82 (dans plus de 90% des cas, et ce depuis 1988, un « forfait logement » de 12% est retranché du montant maximum théorique).
edit trouvé le reste dont
(...)Des mesures coercitives qui suscitent, là encore, le scepticisme. « Les sanctions annoncées posent une vraie question opérationnelle, considère Antoine Foucher, du cabinet Quintet. Comment va-t-on, même partiellement, même provisoirement, diminuer le RSA des allocataires récalcitrants ? » Ces derniers « sont déjà très contrôlés, avec pas mal de sanctions », ajoute Michaël Zemmour, qui cite notamment « la mise sous surveillance » de leurs comptes en banque.
Discours « démagogiques »
Si les collectivités locales expriment ces craintes c’est aussi parce qu’elles pensent qu’une sorte de double discours existe au sein du gouvernement. « Nous sommes rassurés sur les conditions de l’expérimentation, mais inquiets concernant le contenu de la loi », lance Bruno Bernard. Le président écologiste de la métropole de Lyon dénonce les discours « démagogiques » du président de la République et du ministre des comptes publics, Gabriel Attal. Lors d’un déplacement dans l’Hérault, le 25 avril, ce dernier a opposé « les classes moyennes », « ceux qui comptent pour l’essentiel sur leur travail pour vivre, pas sur les aides sociales ni sur un gros patrimoine », aux opposants à la réforme des retraites qui accueillent les déplacements de ministres avec des casseroles.
Cette opposition entre les actifs et ceux qui bénéficient des minima sociaux avait déjà utilisée par Emmanuel Macron, lors de son entretien télévisé, le 22 mars. « Beaucoup de travailleurs disent “vous nous demandez des efforts mais il y a des gens qui ne travaillent jamais” », avait déclaré le locataire de l’Elysée pour justifier le conditionnement du RSA. (...)
Une rhétorique qui trouve un écho dans la population et qui peut en partie expliquer la difficulté que peuvent avoir les opposants à mobiliser largement. « L’idée s’est imposée dans l’opinion publique [que nous fabriquons] qu’il y a trop de gens qui vivent de la solidarité nationale, analyse le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier. Une forme de consensus sur le sujet s’est installé, donc une telle réforme du RSA ne sera pas vraiment contestée par les Français. » Un climat politique issu de vingt ans de discours sur le supposé « assistanat » auquel vient s’ajouter un contexte économique favorable.
Compte tenu des difficultés de recrutements rencontrées par les employeurs dans de très nombreux secteurs, ceux qui ne travaillent pas sont considérés comme profitant du système. Plusieurs études montrent qu’il y a surtout beaucoup de personnes qui peuvent prétendre au RSA et qui n’en bénéficient pas. « En 2018, un tiers (34 %) des foyers éligibles au RSA serait non recourant chaque trimestre, et un sur cinq (20 %) le serait de façon pérenne trois trimestres consécutifs », rappelle la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.
Dans son entretien avec les lecteurs du Parisien, le 23 avril, Emmanuel Macron s’appuie pourtant sur ceux qui « abusent » du RSA pour défendre la réforme. Un sentiment renforcé par la sensation qu’ont les actifs, et surtout les travailleurs dit de première et deuxième lignes, que leur travail est dévalorisé et ne paie pas assez. « La précarisation du monde du travail renforce le ressentiment de ceux qui ont l’impression de se lever tôt pour un travail difficile et mal payé envers ceux qui bénéficient des minima sociaux sans travailler », signale Brice Teinturier.
Cela me fait penser à ce passage du Capital de Marx, chapitre 27 – L’expropriation de la population campagnarde – évoquant « la loi sur les pauvres » au XVIe siècle.
Le protestantisme est essentiellement une religion bourgeoise. Pour en faite ressortir « l’esprit » un seul exemple suffira. C’était encore au temps d’Élisabeth : quelques propriétaires fonciers et quelques riches fermiers de l’Angleterre méridionale se réunirent en conciliabule pour approfondir la loi sur les pauvres récemment promulguée. Puis ils résumèrent le résultat de leurs études communes dans un écrit,contenant dix questions raisonnées, qu’ils soumirent ensuite à l’avis d’un célèbre jurisconsulte d’alors, le sergent Snigge, élevé au rang de juge sous le règne de Jacques-Ier. En voici un extrait :
« Neuvième question : Quelques-uns des riches fermiers de la paroisse ont projeté un plan fort sage au moyen duquel on peut éviter toute espèce de trouble dans l’exécution de la loi. Ils proposent de faire bâtir dans la paroisse une prison. Tout pauvre qui ne voudra pas s’y laisser enfermer se verra refuser l’assistance. On fera ensuite savoir dans les environs que, si quelque individu désire louer les pauvres de cette paroisse, il aura à remettre, à un terme fixé d’avance, des propositions cachetées indiquant le plus bas prix auquel il voudra nous en débarrasser. Les auteurs de ce plan supposent qu’il y a dans les comtés voisins des gens qui n’ont aucune envie de travailler, et qui sont sans fortune ou sans crédit pour se procurer soit ferme, soit vaisseau, afin de pouvoir vivre sans travail. Ces gens-là seraient tout disposés à faire à la paroisse des propositions très-avantageuses. Si çà et là des pauvres venaient à mourir sous la garde du contractant, la faute en retomberait sur lui, la paroisse ayant rempli à l’égard de ces pauvres tous ses devoirs. Nous craignons pourtant que la loi dont il s’agit ne permette pas des mesures de prudence de ce genre. Mais il vous faut savoir que le reste des freeholders (francs tenanciers) de ce comté et des comtés voisins se joindra à nous pour engager leurs représentants à la chambre des communes à proposer une loi qui permette d’emprisonner les pauvres et de les contraindre au travail, afin que tout individu qui se refuse à l’emprisonnement perde son droit à l’assistance. Ceci, nous l’espérons, va empêcher les misérables d ’avoir besoin d’être assistés . (a) »
(a) R. Blakey : The History of political, literature from the earliest times. Lond., 1855, vol. II, p. 83, 84
oui, si ce n’est qu’on est passé des #workhouse à la « société de travail » (comme Jospin l’a excellemment formulé en 1998) sur un soubassement matériel et social tout autre que les dimensions communautaires détruites par la dynamique du capital : le salaire et le salaire social (j’entends par là autre chose que Friot ; toutes les formes de salaire socialisé, hors emploi, dont le RSA). là l’enjeu du contrôle, c’est de déterminer par la loi, la jurisprudence, les pratiques de guichet, les gesticulations agressives, etc., l’étiage de la disponibilité à l’emploi (la conditionnalité de fait), quitte à multiplier les simulacres (plutôt que les murs) où s’épuise le temps des prolos (la disponibilité à l’emploi avec ses jeux imposés, du théâtre)
des éléments sur ce théâtre, d’il y a 12 ans (...)
▻https://seenthis.net/messages/46203
là l’enjeu du contrôle, c’est de déterminer par la loi, la jurisprudence, les pratiques de guichet, les gesticulations agressives, etc., l’étiage de la disponibilité à l’emploi (la conditionnalité de fait), quitte à multiplier les simulacres (plutôt que les murs) où s’épuise le temps des prolos (la disponibilité à l’emploi avec ses jeux imposés, du théâtre)
Effectivement, « de l’autre côté » des allocataires du RSA on trouve des personnes qui occupent des emplois d’insertion, qui ne correspondent à guère autre chose que des missions de contrôle social et de gestion administrative de la précarité (dont un certain nombre sont d’ailleurs d’anciens « bénéficiaires » du RSA).
C’est à ce genre d’aberration auquel conduit la défense aveugle des emplois pour les emplois, au lieu de celle des ressources. J’utilise à dessein le mot « ressources » pour évoquer - indépendamment des différentes formes qu’elles peuvent prendre (salaire, minima, pension de retraite, revenu, apprentis, stage, emplois aidés, etc.) - l’accès inconditionnel à des moyens d’existence qui ne soient jamais inférieurs au SMIC (même si le SMIC est un salaire bas, ce sera toujours mieux que ce que donne la liste des emplois bilboques).
Quand à savoir s’il s’agit ou d’un « salaire socialisé » ou d’un « revenu garanti », à la limite, cela ne me semble pas vraiment déterminant (ce genre de questions aurait même plutôt tendance à me gonfler). Si on trouve un autre mot que « ressources » qui exprime le même sens que celui que je viens de proposer, je suis preneur.
L’autre raison pour laquelle, de façon plus générale, je pense qu’il est essentiel de déconnecter la question des emplois et d’insister sur celle des ressources dans la lutte sociale (notamment dans la lutte syndicale - ce qui n’est vraiment pas gagné) c’est qu’à cause de la « défenses de l’emploi » on en vient à justifier le développement des pires aberrations industrielles qui nous conduisent droit dans le mur sur le plan social, politique et écologique.
Il faut arrêter de justifier les choix politiques et sociaux sur les emplois mais, par contre, la défense des fondamentaux de la justice économique doit rester une priorité afin qu’aucune décision économique ou politique (plan sociaux, taxe carbone, etc.) se fasse au détriment des conditions d’existence matérielles de la classe ouvrière (pour faire simple).
Et puis, après, vient la question du travail, mais là, de mon point de vue, c’est encore une autre problématique.
Enseignement privé : 8 milliards de fonds publics et pas de contrôles
▻https://www.cafepedagogique.net/2023/06/02/enseignement-prive-8-milliards-de-fonds-publics-et-pas-de-controles
L’enseignement privé sous contrat est financé pour 73% par des fonds publics. Pourtant, les contrôles financiers, pédagogiques et administratifs sont quasi inexistants déplore la cour des comptes dans un rapport publié jeudi 2 juin. Tout aussi grave, en concentrant un nombre élevé d’élèves de milieux favorisés, l’enseignement privé risque d’aggraver « certaines faiblesses du système éducatif » pointent les sages de la rue de Cambon qui appellent à moduler les moyens en fonction du profil social des élèves. Pierre Moscovici assure que ce rapport est « intemporel » et qu’il n’a pas de lien avec la signature récente du protocole mixité entre Pap Ndiaye et le secrétaire général de l’enseignement privé ». Le président de la cour des comptes se défend de vouloir porter une parole politique, pour autant, il enjoint les collectivités à prendre en charge les frais de restauration et de transport scolaire pour permettre le « libre choix » des familles les moins favorisées.
La manne de l’apprentissage : L’insolente santé de l’enseignement supérieur privé
►https://seenthis.net/messages/944563
Avec une stratégie d’évitement du public qui ne semble pas se démentir (?), au moment du passage stratégique au collège.
Un article du Monde de décembre 2019 à ce sujet :
« Tout sauf mon collège de secteur » : les stratégies d’évitement de la carte scolaire
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/30/tout-sauf-mon-college-de-secteur_6024354_3224.html
Parents d’élèves, ils ont choisi d’éviter pour leur enfant l’affectation dans leur établissement public de rattachement. Un « sport national », à l’entrée en 6e, qui prend des voies nouvelles
Ainsi, selon lui, si l’enseignement privé scolarise plus d’enfants de milieux favorisés et très favorisés, c’est la faute des collectivités qui ne prennent pas en charge ces coûts [transport et cantine]. Les collectivité seraient donc en partie responsables de la ségrégation scolaire. Elles apprécieront.
Aux origines nazies de l’industrie française | Alternatives Economiques
▻https://www.alternatives-economiques.fr/aux-origines-nazies-de-lindustrie-francaise/00107172
On connaît l’exemple d’un Ferdinand Porsche et de son fils, deux nazis convaincus, venus aider Renault à se reconstruire, notamment en travaillant sur le nouveau modèle de la 4 CV. Mais ils sont en fait plusieurs milliers d’Allemands à s’être installés en France, et jouer, pour certains d’entre eux, un rôle crucial.
Hermann Oestrich par exemple, un ingénieur aéronautique qui a, littéralement, tué à la tâche des ouvriers des camps de travail, un nazi engagé donc. Il va apporter ses recherches sur les moteurs d’avion. Une légende disait alors que la France avait traversé la guerre sans que son industrie aéronautique ait souffert, avec simplement des projets mis de côté… mais en fait inopérants.
C’est grâce notamment à Oestrich que Dassault va prendre du poil de la bête, car le travail du nazi va contribuer au développement des avions français jusqu’au Mirage. On peut aussi évoquer Karl-Heinz Bringer, un spécialiste de la motorisation des fusées. Son travail débouchera sur les moteurs de la fusée Ariane et contribue à assurer une place à l’industrie française du spatial.
Les scientifiques nazis vont également jouer un rôle important dans le développement de l’offre française d’hélicoptères, de missiles sol-air, de radars, de moteurs de char, etc., bref un peu partout dans l’industrie d’armement.
Opinion | They Are the Heirs of Nazi Fortunes, and They Aren’t Apologizing - The New York Times
▻https://seenthis.net/messages/957680
Face aux luttes écologistes, le retour de l’État barbouze | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/020623/face-aux-luttes-ecologistes-le-retour-de-l-etat-barbouze
Face aux luttes écologistes, le retour de l’État #barbouze
Des boîtiers GPS espions sous des voitures, des caméras de surveillance dissimulées devant des lieux de réunion : les activistes des réseaux Bassines non merci et des Soulèvements de la Terre sont confrontés à une offensive d’espionnage inédite.
La start-up Neuralink d’Elon Musk annonce être autorisée à tester ses #implants cérébraux sur des humains
▻https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/la-start-up-neuralink-d-elon-musk-annonce-etre-autorisee-a-tester-ses-i
Neuralink conçoit des appareils connectés à implanter dans le cerveau pour communiquer avec les ordinateurs directement par la pensée. Ils doivent d’abord servir à aider des personnes paralysées ou souffrant de maladies neurologiques. La start-up veut ensuite rendre ces implants suffisamment sûrs et fiables pour qu’ils relèvent de la chirurgie élective. Des personnes pourraient alors débourser quelques milliers de dollars pour doter leur cerveau d’une puissance informatique.
[…]
Pour l’instant, les prototypes de la taille d’une pièce de monnaie ont été implantés dans le crâne d’animaux. Plusieurs singes sont ainsi capables de « jouer » à des jeux vidéo ou de « taper » des mots sur un écran, simplement en suivant des yeux le mouvement du curseur à l’écran.
Elon Musk semble lui-même avoir plus progressé vers le porc que les porcs avec la singularité.
▻https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/elon-musk-presente-son-implant-neuralink-sur-des-cochons_147095
Mais à quel moment est-il envisageable de se coller du Musk dans le cerveau ?
Elon Musk’s “AI sex doll rampage” leaves manufacturer struggling to make ends meet
▻https://chronicle.su/news/elon-musks-ai-sex-doll-rampage-leaves-manufacturer-struggling-to-make-ends
Joseph Thorenson, CEO of Lifelike Creations, LLC, the world’s leading manufacturer of robotic sex dolls, came forward with shocking revelations Wednesday after a business dispute and falling out with his biggest client, billionaire Elon Musk brought his company to the brink of bankruptcy.
“We gave Elon the rock star treatment. A totally bespoke doll modeled after his ex-wife, Grimes. For the first time ever we installed a ChatGPT interface, AI voice synthesis, robotic articulation, self-lubricating, self-cleaning, state of the art automatic vagina. At first glance, the doll might have even fooled me,” Thorenson said. “And initially, he was an incredibly happy customer.”
Dijon : des amendes (sur la base de vidéosurveillance) pour des casserolades - Contre Attaque
▻https://contre-attaque.net/2023/05/26/dijon-des-amendes-sur-la-base-de-videosurveillance-pour-des-casserol
À Dijon, plusieurs personnes ont reçu des amendes de 68 euros pour « émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme ». En cas de non paiement dans les 45 jours, le montant passe même à 145€ ! Il s’agit de verbalisations suite à une manifestation qui a eu lieu le 7 mai derniers lors d’un anniversaire de la Cité de la Gastronomie, en présence de députés macronistes. Les explosions de grenades de la police, elles, ne semblent pas porter atteinte à la tranquillité…
Le syndicat Solidaires explique que ces amendes ont été réalisées sur la base d’images de vidéosurveillance, puisque les personnes qui les reçoivent n’ont pas fait l’objet d’interpellation ni de contrôle au moment de la manifestation. D’ailleurs, d’autres participants à différentes casserolades organisées à Dijon commencent à recevoir des amendes.
Il s’agit d’une atteinte évidente au droit de manifester. Une sorte de racket pour taxer les contestataires, dans un contexte de grande précarité et après un mouvement social qui a déjà coûté de nombreux jours de salaires aux grévistes. Cette mesure d’intimidation est vicieuse : qui peut prendre le risque de perdre des dizaines d’euros à chaque manif un peu bruyante ?
Cela suppose que des policiers aient reçu la consigner de visionner attentivement les images de vidéosurveillance en quête de frappeurs de casseroles à verbaliser. Et qu’ils disposent déjà d’un fichier de personnes militantes, afin de pouvoir les reconnaître sur les bandes. Une pratique probablement illégale, car une contravention implique un contrôle direct par un agent assermenté, excepté pour les infractions routières.
#repression_politique
#judiciarisation
#repression_judiciaire
(et #foutage_de_gueule quand même un peu)
Révélations. Le ministère du Travail forme des employeurs… à déjouer ses contrôles | L’Humanité
►https://www.humanite.fr/social-eco/inspection-du-travail/revelations-le-ministere-du-travail-forme-des-employeurs-dejouer-ses-contro
« Que des avocats dispensent à leurs clients employeurs une telle formation pour éviter les contrôles de l’inspection du travail, c’est logique, reprend Simon Picou. Mais là, il s’agit d’un agent du ministère du travail. L’image renvoyée est celle d’une administration qui se range au côté des employeurs. Il y a un vrai problème d’impartialité. Imagine-t-on des policiers expliquer les recours ou les astuces pour faire sauter des contraventions à des chauffards ? Ou des agents de l’administration fiscale expliquer à des employeurs comment éviter les contrôles ? »
À bas les #CRA : « Ce matin, nous on pleurait et la police rigolait »
▻https://framapiaf.org/@abaslescra@todon.eu/110435771432246425
« Ce matin, nous on pleurait et la police rigolait »
Suite à la mort d’un retenu au CRA de Vincennes, nous publions ici un nouveau témoignage d’un retenu.
« Cela faisait une semaine qu’il était malade, il demandait à aller à l’hôpital. L’infirmerie refusait et lui disait juste de prendre des dolipranes. Ici c’est comme ça, t’es jamais bien soigné. Pour voir un médecin, t’es obligé de gueuler, de te mettre en grève de la faim.
Les keufs l’ont tapé, tapé. Ils l’ont mis à l’isolement et là tu sais comment cela se passe. Il n’y a pas de caméra et les flics te frappent, te frappent... Puis les flics l’ont ramené dans sa chambre hier et ce matin il est mort.
Les flics ce sont des racistes, ils font ce qu’ils veulent. Ce matin, nous on pleurait et la police rigolait. Ils ont pris le téléphone du gars qui est mort pour nous empêcher de contacter ses proches. Les flics, ils vont tout faire pour faire croire que c’est pas à cause d’eux. »
Mort suspecte au centre de rétention de Vincennes : la police accusée - POLITIS
►https://www.politis.fr/articles/2023/05/mort-suspecte-au-centre-de-retention-de-vincennes-la-police-accusee
Mort suspecte au centre de rétention de Vincennes : la police accusée
Un retenu a été retrouvé mort, ce vendredi 26 mai, au centre de rétention administrative de Vincennes. Plusieurs témoins affirment qu’il avait été frappé, la veille, par des policiers, après s’être plaint de ne pas pouvoir être conduit à l’hôpital depuis plusieurs jours.
Hugo Boursier et Pierre Jequier-Zalc • 26 mai 2023
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Mort suspecte au centre de rétention de Vincennes : la police accusée
Le centre de rétention administrative de Vincennes, en septembre 2019.
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP.
Un retenu a été retrouvé mort, ce matin du 26 mai 2023, au bâtiment numéro 1 du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes. L’information, confirmée auprès de Politis par l’Assfam, l’association en soutien aux personnes exilées sur place appartenant au Groupe SOS, a été rendue publique par le collectif À bas les CRA, sur Twitter
Contactés par Politis, plusieurs retenus ont précisé que la personne, d’une cinquantaine d’années et originaire d’Égypte, était malade depuis au moins une semaine. Il était entré au CRA début mai. « Il voulait être soigné à l’hôpital mais les policiers refusaient », indique l’un d’entre eux, joint par téléphone. Certains de ces retenus affirment qu’il a été frappé par trois policiers, jeudi 25 mai.
« Il a été tabassé par les flics hier, puis il est rentré dans sa chambre. Et ce matin vers 9 heures y a des gars qui l’ont retrouvé inconscient », rapporte le collectif À bas les CRA, citant un retenu présent au centre.
Déjà deux morts en 2019
Une altercation à la suite de laquelle des blessures auraient été constatées au niveau du visage du retenu. « Les policiers lui ont pété une dent, il saignait de partout », décrit, en pleurs, une personne présente. « Liberté, égalité, fraternité, qu’ils disent », ajoute-t-il. Joint, le ministère de l’Intérieur n’est, à ce stade, pas en mesure de commenter l’information.
Plus grand CRA de France métropolitaine après celui de Mayotte, le centre de Vincennes avait déjà connu deux morts en 2019. Il est régulièrement critiqué pour ses conditions de rétention. D’après À bas les CRA, depuis deux jours, une grève de la faim a été lancée par « une majorité des retenus du bâtiment 2 », pour protester contre les violences policières, la réduction du temps de parloir et la mauvaise qualité de la nourriture. Un rassemblement est prévu, à 19 h 30, ce soir, devant le RER de Joinville-le-Pont.
Ce soir, la préfecture de Police de Paris annonce à Politis qu’une enquête a été ouverte pour « établir les causes et circonstances du décès ».
@bas_cra
▻https://twitter.com/bas_cra/status/1663106838777217024
La manifestation d’hier au départ de Joinville-le-Pont a été nassée avant de pouvoir atteindre le CRA de Vincennes.
Au même moment, les retenus ont eux aussi manifesté contre les violences policières, avant d’être matraqués et gazés. Force à eux, que brûlent les CRA !
Plastiques biodégradables ? De la frime, selon une étude
▻https://www.courrierinternational.com/article/environnement-plastiques-biodegradables-de-la-frime-selon-une
Des chercheurs nord-américains mettent sérieusement en doute les affirmations de fabricants de plastique selon lesquelles leurs produits sont biodégradables ou même compostables. Selon leur étude, ces bioplastiques ne se décomposent tout simplement pas en dehors d’environnements contrôlés.
Les failles béantes de la réforme du RSA | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/250523/les-failles-beantes-de-la-reforme-du-rsa
Noam Leandri, du collectif Alerte, s’inquiète à la fois des pouvoirs délégués à France Travail pour exercer ces sanctions, mais aussi du risque à donner de la latitude aux départements : « Ça signifie que des départements qui auraient quand même des velléités un peu illégales vont pouvoir y aller un peu plus franco sur les sanctions. Nous, ce qu’on demande au niveau des associations, c’est d’être davantage associés. »
Surtout, insiste encore le président du collectif, les pratiques de Pôle emploi en matière de radiation sont souvent déjà illisibles, ou très strictes. « Avec des convocations à un entretien la veille pour le lendemain, comment voulez-vous que des femmes seules qui élèvent des enfants puissent se libérer ?, s’inquiète-t-il. Et il est souvent impossible de les prévenir par téléphone, car tout est mécanisé et automatisé. »
En cas de suspension, l’avant-projet de loi spécifie que le versement reprendra « à compter de la réalisation des actions correspondant aux engagements du bénéficiaire » et que l’allocataire touchera alors toutes les sommes qui lui sont dues, y compris celles non versées le temps de la suspension. En conférence de presse, Olivier Dussopt a indiqué que ces suspensions pourraient durer de quelques jours à quelques semaines.
L’idée d’une sanction « graduée » est donc installée. Mais jamais n’est mentionnée l’idée de revaloriser la prestation, relève de son côté le sociologue Nicolas Duvoux. « L’effet de longue portée » de ces contrôles renforcés, anxiogènes pour des allocataires vivant dans des conditions déjà très difficiles, n’est pas davantage réfléchi, relève-t-il. Il résume les inquiétudes : « Si on les soumet à un régime d’obligation trop strict, le risque, c’est qu’ils perdent leurs droits. »
ARRETE N° 2023-00550
autorisant la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras installées afin de prévenir les atteintes à la sécurité et aux biens dans plusieurs secteurs de la circonscription de sécurité de proximité des Lilas (93)
Le préfet de police,
Vu le décret n° 2004-374 modifié du 29 avril 2004 relatif aux pouvoirs des préfets, à l’organisation et à l’action des services de l’Etat dans les régions et départements ;
Vu le décret du 20 juillet 2022 par lequel M. Laurent NUNEZ, préfet, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, est nommé préfet de police (hors classe) ;
VU l’arrêté du 19 avril 2023 relatif au nombre maximal de caméras installées sur des aéronefs pouvant être simultanément utilisées dans chaque département et collectivité d’outre-mer ;
VU la demande en date du 23 mai 2023 formée par le commissaire général, chef d’état-major de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) visant à obtenir l’autorisation de capter, d’enregistrer et de transmettre des images au moyen de deux caméras installées sur des aéronefs télépilotés afin d’assurer la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens du vendredi 26 mai 2023 à 12h00 au lundi 29 mai 2023 à 22h00 dans plusieurs secteurs de la circonscription de sécurité de proximité des Lilas (93) :
Considérant que les dispositions du | de l’article L. 242-5 du code de la sécurité Intérieure permettent aux forces de sécurité intérieure, dans l’exercice de leurs missions de prévention des atteintes à l’ordre public et de protection de la sécurité des personnes et des biens, de procéder à la captation, à l’enregistrement et à la transmission d’images au moyen de caméras installées sur des aéronefs dans des lieux particulièrement exposés, notamment en raison de leurs caractéristiques ou des faits qui s’y sont déjà déroulés, à des risques d’agression, de vol ou de trafic d’armes, d’êtres humains ou de stupéfiants ;
Considérant qu’un meurtre s’est produit au sein de la commune des Lilas samedi 20 mai 2023 rue de l’Egalité consécutivement à l’agression de la victime à l’arme blanche par une dizaine d’individus ; que cet évènement a entraîné des tensions subséquentes dans le quartier et entre bandes rivales de jeunes des Lilas et du Pré-Saint-Gervais ; que les réseaux sociaux témoignent d’invectives et d’appels à en découdre ; que les fonctionnaires de police sont intervenus le lundi 22 mai en soirée sur une rixe opposant plusieurs dizaines de jeunes, conduisant à l’interpellation de sept d’entre eux munis de couteaux et de bombes lacrymogènes ; qu’au surplus plusieurs personnes ont été menacées par un individu armé souhaitant obtenir des informations sur le meurtre du 20 mai :
Considérant que le recours à des caméras aéroportées a pour objectif de prévenir les troubles graves à l’ordre public en permettant de détecter les mouvements de jeunes munis d’armes qui seraient tentés d’évoluer d’une cité à l’autre pour en découdre et de prévenir, par surcroît, les menaces, agressions et tentatives de règlements de compte dans Un contexte de tensions prégnantes entre cités ; que ces caméras aéroportées permettront de disposer d’une vision en grand angle pour permettre le maintien et le rétablissement de l’ordre public tout en limitant l’engagement des forces au sol ; qu’il n’existe pas de dispositif moins intrusif permettant de parvenir aux mêmes fins ;
Considérant en outre que la finalité pour laquelle le recours à ces caméras aéroportées est demandé prend en compte les circonstances liées au congé de fin de semaine prolongé avec le lundi 29 mai férié, lesquelles sont de nature à renforcer les risques de survenance de troubles à l’ordre public liés à des rixes entre ces bandes [...]
▻https://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/sites/default/files/Documents/Arrete_PP_drones_DSPAP_CSP_LILAS_0.pdf
Sans-abri de Paris : à Bruz, la crainte d’un nouveau Saint-Brevin - Rennes - Le Télégramme
▻https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/sans-abri-de-paris-a-bruz-la-crainte-d-un-nouveau-saint-brevin-25-05-20
L’installation par l’État d’un centre d’accueil pour sans-abri et migrants venus de Paris dans cette commune près de Rennes fait des remous. Le maire Philippe Salmon s’inquiète des répercussions politiques.
L’annonce n’en finit pas de faire des vagues. L’État a décidé d’installer, dans dix régions de France, des sas d’accueil destinés à accueillir SDF et migrants qui vivent aujourd’hui à Paris. Invoquant la solidarité nationale, il justifie ce choix en pointant le grand nombre de personnes en difficulté dans la capitale. D’autres y voient la volonté de « vider » la ville et ses hôtels, où certains sans-abri sont logés, avant la finale de la Coupe du monde de rugby et surtout les JO 2024.
En Bretagne, c’est Bruz qui a été choisi pour installer ce centre d’une cinquantaine de places, où les volontaires seront accueillis pendant trois semaines, avant d’être redirigés vers les autres départements bretons à tour de rôle. Et autant dire que cela passe mal auprès des élus, défavorables au projet. Les précédents de Callac (22) mais aussi de Saint-Brevin (44), deux communes forcées à renoncer à des projets d’accueil de migrants après des mois d’attaques de l’extrême droite, sont encore dans tous les esprits. Le maire de cette dernière a même démissionné, après avoir été la cible d’un incendie criminel à son domicile.
Le RN réagit
Un scénario qui inquiète l’édile divers gauche de Bruz, Philippe Salmon. « Je n’ai pas envie de me retrouver dans la situation du maire de Saint-Brevin », confie-t-il. Il ne se dit pas opposé, par principe, à l’accueil de migrants et de sans-abri. Sa ville, située au sud de Rennes, dispose d’ailleurs de 22 logements destinés à des demandeurs d’asile, gérés avec l’aide de bénévoles. En revanche, le lieu choisi - un terrain vague de la SNCF pollué - mais surtout la méthode le laissent pantois. Philippe Salmon estime que le projet lui a été imposé sans concertation.
Depuis sa révélation, l’affaire prend une tournure politique. Mercredi, Gilles Pennelle, chef de file du RN en Bretagne, est entré dans la danse. « Comment expliquer que le gouvernement qui n’a pas d’argent pour assurer un logement décent aux 70 000 Bretons mal-logés, en trouve subitement beaucoup pour implanter dans nos communes bretonnes des immigrés qui ne partagent ni notre langue, ni notre culture et qui viennent chez nous uniquement pour bénéficier d’avantages sociaux ? », s’interroge-t-il dans un communiqué. L’Oriflamme, un groupe rennais d’extrême droite issu de l’Action Française, s’est de son côté fendu d’un tweet tout en menace : « Nous veillerons à ce que cela ne soit pas une ruse de la bureaucratie parisienne pour diluer son surplus de migrants en province. »
Le maire de Bruz dénonce une récupération politique
Une récupération, selon Philippe Salmon. « Je n’ai rien à faire avec le RN et je n’ai pas envie qu’ils viennent perturber la vie de la commune », souligne-t-il. « Ils disent que ce centre sera réservé aux migrants mais la préfecture n’est pas sur cette ligne ». Cette dernière affirme en effet que des SDF pourront aussi y être accueillis. « Par ailleurs, la Bretagne est une terre d’accueil et les exilés qui sont sur notre commune veulent s’intégrer », poursuit le maire bretillien.
Philippe Salmon n’a heureusement pas reçu de menaces à ce jour, contrairement à ses homologues de Callac et Saint-Brevin. « J’ai simplement rencontré des habitants qui s’inquiètent de l’aspect sécuritaire. Ce que je dis à tout le monde, c’est qu’à partir du moment où l’accueil est bien fait, cette problématique-là est réduite », explique-t-il. Avant de répéter sa ligne : d’accord pour accueillir des migrants mais dans des conditions dignes, ce qui n’est pas à ses yeux garanti en l’état actuel du projet.
L’édile a aussi reçu de nombreux témoignages de soutien ces derniers jours. « Je comprends parfaitement la réaction de Philippe Salmon qu’on ne peut pas soupçonner de ne pas être actif dans les politiques d’accueil », réagit notamment Daniel Delaveau, ex-maire de Rennes et président de la Fédération des acteurs de la solidarité en Bretagne. « Sur le principe, organiser une meilleure répartition sur le territoire national des personnes en précarité et desserrer la pression sur l’Île-de-France peut se comprendre. Mais nous sommes très vigilants sur les modalités de mise en œuvre et la méthode. »
À Bruz, les sans-abri de Paris accueillis sur un terrain pollué ? - Rennes - Le Télégramme
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À Bruz (35), le terrain qui doit accueillir des sans-abri de Paris est pollué aux métaux lourds et aux hydrocarbures. Un constat qui inquiète le maire de la commune.
Dès septembre, la commune de Bruz, au sud-ouest de Rennes, accueillera des sans-abri parisiens. La mesure a été annoncée lundi 22 mai par le secrétaire général adjoint de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, Matthieu Blet. Problème : selon un rapport, ce terrain qui appartient à la SNCF et sur lequel devraient s’installer les mobil-homes est pollué.
Un terrain pollué aux hydrocarbures
En 2019, la mairie de Bruz envisage d’acquérir le terrain en question pour y construire un projet immobilier. Elle commande donc un rapport d’étude de terrain à la SNCF, le propriétaire. Les conclusions sont rendues au maire Philippe Salmon lors de sa prise de mandat. Et le résultat est sans appel : « le sol est pollué aux métaux lourds partout. Il y a aussi des zones polluées aux hydrocarbures ». Un constat qui inquiète : « Cela va avoir des conséquences directes sur la santé humaine. On sait que des enfants vont être accueillis. Or, ce sont les plus susceptibles de développer des maladies graves face à cette pollution. On s’interroge forcément sur la dignité des conditions d’accueil ».
Autre préoccupation de la commune : la sécurité des personnes accueillies. Le terrain est coincé entre la voie ferrée Rennes-Redon et une caserne militaire. Si des clôtures doivent être installées avant l’arrivée des SDF franciliens à partir de septembre prochain, ce sont tout de même une trentaine de trains qui passent chaque jour sur ces voies. Le pont routier de l’avenue Jules Tricault, situé juste au-dessus du terrain, est un autre axe de passage important, qui relie deux quartiers importants de la ville.
Inquiétude partagée
La mairie n’est pas la seule à tirer la sonnette d’alarme. Pour Daniel Delaveau, président de la Fédération des acteurs de la solidarité Bretagne et ancien maire de Rennes : « Nous sommes très vigilants sur les modalités de mise en œuvre. Il ne suffit pas d’installer des mobile homes dans n’importe quelles conditions. Il faut respecter un minimum de décence par rapport à l’accueil ».
L’association Aurore, opérateur du projet, a elle aussi refusé, « pour la même raison ». Elle précise : « En attente des études plus poussées de l’Agence régionale de santé sur le niveau de pollution, on s’installe à Montgermont ». Selon les conclusions du rapport de l’ARS, la préfecture pourrait, en effet, changer de site. C’est ce qu’a déclaré Matthieu Blet lors de la conférence de presse : « Nous travaillons avec l’ARS pour savoir s’il est possible de s’implanter sur le lieu. On n’exclut pas de changer de terrain s’il y a un foncier plus aisément mobilisable ».
et la veille, déjà…
« Une situation ingérable » : la Bretagne face au défi de l’accueil des sans-abri de Paris - Bretagne - Le Télégramme
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Des sans-abri de Paris sont incités à rejoindre des centres d‘hébergement qui vont ouvrir en province, dont l’un sera situé en Bretagne, à Bruz (35). Le problème, c’est que les structures locales sont saturées, alertent les associations.
Inciter des sans-abri à quitter Paris pour la province : voici la nouvelle stratégie du gouvernement pour désengorger les centres d‘hébergement d’urgence d’Île-de-France. Et il n’y a visiblement pas de temps à perdre. D’ici quelques jours, des premières personnes qui vivent à la rue dans la capitale seront acheminées en bus jusqu’en Bretagne « sur la base du volontariat ». Elles seront hébergées et nourries dans un hôtel situé sur la commune de Montgermont, au nord de Rennes. Une solution transitoire en attendant la création d’une structure d’accueil spéciale : un « sas », à Bruz, d’ici septembre prochain.
Sur place, ces personnes bénéficieront d’un examen de leur situation administrative et d’une prise en charge adaptée. Après une période de 30 jours maximum, elles quitteront la structure et seront redirigées ailleurs dans la région : dans des hébergements d’urgence ou, en fonction de leur situation, dans des centres d‘accueil pour demandeurs d’asile. D’autres sans-abri venus de région parisienne les remplaceront ensuite dans ce « sas » de façon à effectuer un turnover régulier.
Vider les rues de Paris avant les JO ?
Si le gouvernement espère, grâce à ce dispositif, organiser une meilleure répartition sur le territoire national des personnes en précarité et desserrer la pression sur l’Île-de-France, certains y voient plutôt une manière de « disperser la pauvreté ». « Derrière, il y a clairement l’idée de nettoyer la capitale pour que le sans-abrisme soit moins visible au moment des Jeux Olympiques en 2024 », analyse Marion Quercy, coordinatrice rennaise d’Utopia 56, une association qui vient en aide aux personnes à la rue.
D’après la préfecture d’Ille-et-Vilaine, ce dispositif est dans la droite lignée du plan « Logement d’abord » lancé en 2018. Sauf que les choses se sont bel et bien accélérées ces derniers mois. En mars 2023, une circulaire présentant le dispositif a été diffusée aux préfets par les ministres de l’Intérieur et du Logement.
La Bretagne sature déjà
En Bretagne, un problème de taille se pose : où iront toutes ces personnes à leur sortie du « sas » ? Dans la région, la plupart des dispositifs d‘accueil débordent déjà de partout. « Si on avait de la place, on pourrait comprendre le déplacement de ces personnes, mais là ça n’a aucun sens, s’agace Marion Quercy. On a des familles qui dorment déjà dehors à Rennes, on croise 150 personnes en maraude toutes les semaines. Rien qu’en ce moment, il y a une quarantaine de personnes sous tente au parc Saint Cyr. Pourquoi ne pas loger ces personnes-là avant de faire venir des sans-abri de Paris ? »
« Cette situation va être ingérable, abonde Emmanuelle Ricour-Faye, coordinatrice de l’association Un toit c’est un droit. Actuellement, personne n’a les moyens d’accueillir plus de sans-abri en Ille-et-Vilaine. Le 115 est blindé… nous, on héberge déjà 190 personnes, et on en a encore 160 autres sur liste d’attente. On attend le Département au tournant sur ce dossier car il garde une responsabilité sur l‘hébergement des exilés ».
Créer des places supplémentaires
De son côté, la préfecture d’Ille-et-Vilaine se veut rassurante. « Nous avons bien conscience de la situation, mais le gouvernement va dégager des moyens pour créer des places d‘hébergement supplémentaires. ». En attendant, aucun objectif précis de création de places ne semble avoir été fixé pour le moment et tout semble assez flou. « Il n’y a pas d’enveloppe dédiée, ça dépendra du nombre de personnes qui arrivent, indique Matthieu Blet, secrétaire général adjoint de la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Ça nécessitera une mobilisation de tous les instants ».
Pour Daniel Delaveau, président de la Fédération des acteurs de la solidarité Bretagne et ancien maire de Rennes, l’équation est particulièrement complexe pour l’État. « Il ne suffit pas de débloquer des sous. Pour créer des places, il faut déjà trouver les logements… et, à ce niveau, la situation est extrêmement compliquée dans toute la région aujourd’hui. Forcément, nous allons être extrêmement vigilants sur la mise en place de ce dispositif. On ne veut pas que cela se fasse au détriment de l’accueil déjà tellement difficile des personnes présentes aujourd’hui sur le territoire. »
Des associations déjà épuisées
Et pourtant… À Montgermont, l’hôtel qui doit prochainement accueillir les premiers sans-abri venus de Paris, a été évacué la semaine dernière. De nombreuses familles, placées par le 115, étaient hébergées là-bas, parfois depuis plusieurs mois. Ces ménages, dont certains avec des enfants scolarisés, ont dû faire place nette. Selon nos informations, une jeune fille scolarisée au collège Rosa-Parks a été envoyée avec sa famille dans une structure à Brest. Ambiance...
Face aux manques de places dans les structures, le réseau Territoires accueillants 35, qui regroupe de nombreux acteurs du monde associatif d’Ille-et-Vilaine, s’inquiète également de voir les associations être sursollicitées par les personnes sans-abri une fois qu’elles auront quitté le « sas ». « Les associations ne peuvent continuer à être les seuls intermédiaires pour agir face aux urgences, pallier les carences et répondre à l’ensemble des besoins ».
Pour les associations, un autre risque existe : celui de voir ces personnes revenir vivre dans la rue, à Rennes, plusieurs semaines après leur sortie de la structure temporaire. Alors que la situation y est déjà très tendue. « On l’observe déjà avec certaines familles qui reviennent à Rennes face aux manques de dispositifs existants dans les villes où on les a orientées », explique une bénévole. « Ici, il y a un tissu associatif très riche qui permet de vraiment aider les personnes, ce qu’il n’y a pas dans d’autres villes de Bretagne. » Le défi est de taille.
Près de Rennes, des familles délogées pour faire de la place aux sans-abri de Paris
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À Montgermont, près de Rennes, un hôtel qui hébergeait des familles sans-abri depuis plusieurs mois a été évacué pour faire de la place à des migrants venus de Paris. (Photo Illustration Lionel Le Saux/Le Mensuel)Une enfant scolarisée à Rennes a dû quitter son collège pour partir à Brest avec sa famille.
►https://www.mediapart.fr/journal/france/260523/transferer-les-sans-abri-de-paris-le-projet-qui-inquiete
« S’il s’agit de faire partir des sans-domicile rennais pour faire venir des sans-domicile franciliens, c’est totalement absurde. On craint que le gouvernement veuille faire une espèce de politique du chiffre et que cela soit son nouveau mantra. »
Une histoire de cet ordre-là, révélée par Le Télégramme, a choqué. À Montgermont, un hôtel qui hébergeait des familles à la rue a été évacué par la police la semaine dernière pour faire place à des sans-abri parisiens. À cause de ce jeu de chaises musicales, une adolescente scolarisée à Rennes a dû quitter son collège pour gagner un hébergement à Brest avec sa famille.
Une solution illusoire
À ce stade, il est bien évidemment trop tôt pour dresser un bilan exhaustif de l’opération de « desserrement ». Mais la Fondation Abbé Pierre appelle à la vigilance, insiste encore Manuel Domergue.
Les premiers retours ne sont pas aussi idylliques que veut le faire croire le ministère du logement. « Des gens montent dans des bus sans trop savoir où ils vont, ils apprennent la destination lors du trajet. Sans surprise, ça ne se passe pas bien. Il y aurait déjà des retours. On peut quand même respecter le fait que les gens ne sont pas des pions. » Pourtant, le ministère assure qu’« un travail de communication a été réalisé auprès des sans-abri afin de leur présenter le dispositif ».
Un travailleur social formé en addictologie contacté par Mediapart confirme l’arrivée de plusieurs bus amenant un peu moins d’une centaine de personnes dans sa région. Mais il constate que les informations qui lui ont été fournies n’étaient pas adaptées : « Il n’y avait pas tant de personnes que ça en situation d’addiction. Il y avait beaucoup plus de familles et des personnes en situation irrégulière. Ils avaient une demande administrative, or cet accompagnement ne relève pas de mes missions ».
Et quand bien même cela se déroulerait dans des conditions idéales, Manuel Domergue ajoute qu’il serait illusoire de laisser croire que la solution au mal-logement en région parisienne serait de répartir les personnes sans logement à travers le territoire. « Il y aura toujours une pression particulière sur la capitale comme dans tous les pays centralisés parce qu’ il y a du réseau, de l’emploi et des transports. Cela répond à des aspirations structurelles et sociologiques évidentes. »