• Enquête. Le scandale des cannelés Baillardran : on vous révèle les pratiques douteuses de la célèbre enseigne bordelaise
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/canneles-baillardran-enquete-sur-un-scandale-on-vous-re
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/dzam6byZmOBQrI06i3A5w6Ricos/930x620/regions/2024/01/17/dossier-la-m-thode-baillardran-00-00-05-08-65a7dd87924e
    Ils pourrissent tout.

    À Bordeaux, impossible d’y échapper. Dès l’arrivée à la gare Saint-Jean ou à l’aéroport, sur la place des Quinconces comme dans la rue Sainte-Catherine ou la place des Grands Hommes… le rouge de la vingtaine de devantures Baillardran est partout où il faut être vu. Toujours détenue par la famille Baillardran, l’enseigne se veut l’incarnation cossue d’une spécialité culinaire bordelaise : le cannelé, qu’elle écrit canelé, dans le respect de l’appellation certifiée. Une image que l’entreprise, créée en 1988, s’efforce d’entretenir. Loin de l’unique pâtisserie familiale des débuts, Baillardran compte aujourd’hui 150 salariés et un chiffre d’affaires de 11,9 M d’euros en 2022, une vraie réussite. À tel point que le 22 septembre dernier, Baillardran faisait partie des entreprises triées sur le volet et présentées au roi d’Angleterre, Charles III, en visite à Bordeaux.

    De l’autre côté de la vitrine, ils sont nombreux à dénoncer ce qu’il s’y passerait. Loin de cette image léchée, certains salariés décrivent des conditions de travail qu’ils jugent intolérables, une hygiène plus que douteuse et même, selon eux, un harcèlement moral qui serait récurrent de la part de la direction. Face à l’impossibilité d’un dialogue, plusieurs salariés se tournent vers la CGT commerce Gironde pour revendiquer leurs droits. Auprès de France 3, ils sont 14, vendeuses et pâtissiers, à témoigner de leur expérience - passée ou actuelle - et dénoncent les pratiques qu’ils auraient constatées au sein de l’enseigne historique de cannelés.

  • Guerre Israël-Hamas : plusieurs pays, dont les Etats-Unis, suspendent leur aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/27/guerre-israel-hamas-plusieurs-pays-dont-les-etats-unis-suspendent-leur-aide-

    L’étau se resserre autour de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Après les Etats-Unis vendredi, c’est au tour de l’Italie, de l’Australie et du Canada d’annoncer, samedi 27 janvier, la suspension de leur financement de l’institution. Ces déclarations interviennent après des accusations portées par Israël selon lesquelles des employés de l’UNRWA pourraient être impliqués dans l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

  • Incendies, destructions... Pourquoi Darmanin laisse faire les agriculteurs
    https://reporterre.net/Incendies-destructions-Pourquoi-Darmanin-laisse-faire-les-agriculteurs

    [...]
    Les convois de tracteurs ont pu se frayer un chemin jusqu’aux préfectures et aux bâtiments de l’administration au cœur des centres-villes sans rencontrer de difficulté, et sous le regard amorphe des forces de l’ordre. Parfois, elles escortaient même le cortège et les conduisaient droit sur leur cible, comme à Agen.

    Dans ses consignes aux préfets, Gérald Darmanin appelait à « une grande modération des forces de l’ordre ». « C’est en dernier recours que les effectifs de maintien de l’ordre déployés aux abords de bâtiments publics seront autorisés à intervenir, et dans le seul cas où l’intégrité des personnes serait menacée ou les bâtiments exposés à de graves dégradations. »

    Une consigne qui, là encore, contraste avec le sort réservé aux militants du mouvement écologique et social. En novembre 2022, le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti appelait à « une réponse pénale systématique et rapide » contre les manifestants opposés aux mégabassines. En juin 2023, la circulaire diffusée après les révoltes consécutives à la mort de Nahel, demandait une réponse judiciaire « rapide, ferme et systématique ».
    Une proximité entre responsables agricoles et autorités

    Pour le sociologue Bertrand Hervieu, spécialiste des mondes agricoles, cette indulgence s’explique par « les grands rapports de proximité entre les responsables agricoles et les autorités, les maires et les préfets », dit-il à France info. « C’est l’inverse des Gilets jaunes, qui n’avaient pas de leaders. Il y a peu de professions qui ont une relation quasi quotidienne avec le gouvernement, d’abord avec le ministre de l’Agriculture, mais aussi avec le Premier ministre. Il y a donc une proximité avec l’État ». Une collusion dénoncée par Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines non merci : « Il y a des représentants de la FNSEA qui vont à la préfecture pour organiser les actions. C’est comme cela qu’ils arrivent à être escortés sur certains lieux. Si ce n’était pas validé, il y aurait des interventions des forces de l’ordre ».

  • Défaite majeure pour Israël : La CIJ déclare qu’Israël commet vraisemblablement un génocide à Gaza - BDS France
    https://www.bdsfrance.org/defaite-majeure-pour-israel-la-cij-declare-quisrael-commet-vraisemblablem

    La Cour internationale de justice (CIJ) est entrée aujourd’hui dans l’histoire. Elle a confirmé la probabilité de l’accusation portée par l’Afrique du Sud au titre de la convention sur le génocide, selon laquelle « Israël s’est livré, se livre et risque de se livrer à nouveau à des actes génocidaires contre le peuple palestinien de Gaza ». Elle ordonne à Israël de prévenir tout acte génocidaire, d’empêcher son armée de commettre de tels actes et d’assurer l’entrée dans la bande de Gaza occupée et assiégée de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres besoins humanitaires.

    Le Comité de coordination palestinien contre l’apartheid (PAACC), qui comprend le département anti-apartheid de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le comité anti-apartheid du Conseil national palestinien (CNP), le mouvement BDS, le Conseil de l’organisation palestinienne des droits humains (PHROC) et le réseau des ONG palestiniennes (PNGO), se réjouit vivement de la décision historique de la CIJ. Les décisions de la CIJ sont définitives, contraignantes et sans appel, et tous les États doivent se conformer à leurs obligations légales en prenant unilatéralement et collectivement toutes les mesures possibles pour s’assurer de manière urgente et définitive qu’Israël respecte la décision de la Cour et mette en œuvre intégralement et sans délai les mesures provisoires qu’elle a ordonnées.

    Bien que la Cour n’ait pas explicitement ordonné un cessez-le-feu immédiat et permanent pour mettre fin au génocide, les États doivent désormais être plus que jamais poussés à remplir leurs obligations légales et à imposer un cessez-le-feu à Israël.

    La décision de la CIJ accroît la responsabilité juridique, voire morale, des États qui respectent le droit international, de la société civile et des personnes de conscience du monde entier, qui doivent mettre fin au génocide israélien en cours et contribuer à démanteler le système d’oppression qui le sous-tend.

    Tous les États, entreprises et institutions, y compris les médias, qui sont complices de l’un ou l’autre aspect du régime israélien de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire, vieux de 75 ans, doivent immédiatement mettre fin à cette complicité et être tenus pour responsables de l’aide et de l’encouragement aux crimes de guerre, aux crimes contre l’humanité et, vraisemblablement, au génocide. Les États tiers qui ont sciemment fourni des armes, du matériel et d’autres formes de soutien à Israël pour qu’il les utilise dans des crimes atroces, y compris le génocide, doivent rendre des comptes pour avoir contribué à des actes internationalement répréhensibles et à des violations des normes de « jus cogens » du droit international.

    À la suite de la décision historique de la CIJ selon laquelle il est plausible qu’Israël commette un génocide, et compte tenu du fait que les États parties à la convention sur le génocide ont l’obligation « erga omnes » de prévenir et de punir le crime de génocide, les États doivent.. :

    – Imposer un embargo militaire bilatéral à Israël, œuvrer à l’adoption d’un embargo obligatoire sur les armes à l’ONU, et adopter d’autres mesures punitives pour prévenir et réprimer ses actes de génocide. et cesser de lui apporter un soutien économique et diplomatique.

    – Imposer des sanctions économiques légales et proportionnées et d’autres contre-mesures à Israël, y compris l’annulation de tous les accords de libre-échange et de coopération, jusqu’à ce qu’il respecte les obligations qui lui incombent en vertu du droit international.

    – Prendre des mesures immédiates pour expulser Israël des forums internationaux, y compris l’Assemblée générale des Nations unies, le Comité international olympique, la FIFA et d’autres, comme l’a fait l’Afrique du Sud de l’apartheid.

    – Les États parties à la Cour pénale internationale (CPI) doivent faire pression sur le procureur pour qu’il fasse avancer rapidement l’enquête sur tous les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de génocide perpétrés par les Israéliens contre le peuple palestinien, et pour qu’il délivre immédiatement et sans plus attendre des mandats d’arrêt pour les dossiers dont la Cour est saisie depuis 2014. Ils doivent également veiller à ce que la Cour dispose de toutes les ressources nécessaires pour garantir la viabilité de l’enquête sur la situation en Palestine.

    – Arrêter et poursuivre, y compris en appliquant la compétence universelle, les ressortissants israéliens, y compris les responsables gouvernementaux, ou les personnes présentes sur leur territoire ou relevant de leur juridiction, qui ont incité au génocide, soutenu le génocide ou perpétré des actes génocidaires contre le peuple palestinien.

    -Assumer leur responsabilité en veillant à ce que les personnes morales et les institutions domiciliées sur leur territoire ou placées sous leur juridiction cessent d’aider et d’encourager le génocide israélien et les autres crimes de droit international, y compris le crime contre l’humanité qu’est l’apartheid, commis à l’encontre du peuple palestinien.

    Rejoignez le nombre important et croissant d’États du Sud qui soutiennent la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ.

    L’ordonnance de mesures conservatoires peut contribuer à la protection des droits des Palestiniens contre un « préjudice supplémentaire, grave et irréparable », comme le demande l’Afrique du Sud. Si elles sont mises en œuvre, les mesures peuvent mettre un terme aux graves préjudices causés par le génocide israélien à l’encontre de 2,3 millions de Palestiniens, mais même lorsque les bombardements incessants de civils et d’infrastructures civiles par Israël cesseront, la famine et les maladies infectieuses qui se propagent à Gaza en raison du siège et du domicide meurtriers d’Israël continueront à dévaster les Palestiniens. Les experts des droits humains des Nations unies ont averti que tous les Palestiniens de Gaza, dont la moitié sont des enfants, ont faim et que plus d’un demi-million d’entre eux sont « affamés ».

    Il reste encore beaucoup à faire pour s’attaquer aux causes profondes de cette situation, la Nakba palestinienne. « Les actes génocidaires d’Israël », comme l’a affirmé l’Afrique du Sud devant la CIJ, doivent être compris « dans le contexte plus large de l’apartheid israélien qui dure depuis 75 ans, de l’occupation israélienne qui dure depuis 56 ans et du siège israélien imposé depuis 16 ans à la bande de Gaza ». La violence coloniale d’Israël depuis 1948, a déclaré l’Afrique du Sud, « a systématiquement et de force dépossédé, déplacé et fragmenté le peuple palestinien, lui refusant délibérément son droit internationalement reconnu et inaliénable à l’autodétermination, ainsi que son droit internationalement reconnu au retour en tant que réfugiés dans leurs villes et villages, dans ce qui est aujourd’hui l’État d’Israël ».

    Dans l’Appel unifié palestinien contre l’apartheid de 2023, les Palestiniens ont affirmé que « le démantèlement du régime israélien de colonialisme et d’apartheid est une condition indispensable pour que le peuple palestinien puisse exercer pleinement ses droits légitimes et inaliénables tels qu’ils sont stipulés dans le droit international ».

    Le peuple palestinien ne sait que trop bien que ce n’est que par le pouvoir du peuple, l’unité et la mobilisation que nous pourrons obtenir justice et exercer nos droits inaliénables. Nous appelons les peuples du monde entier à saisir ce moment créé par la décision de la CIJ et à répondre à l’appel unifié palestinien « pour renforcer l’état mondial croissant de solidarité avec le peuple palestinien et notre juste cause en soutenant – et en participant activement – au mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) dirigé par les Palestiniens ».

    La justice est la seule solution acceptable. Toute action ou effort diplomatique qui ne vise pas à mettre fin et à punir le génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les violations des droits humains commis par Israël, ainsi qu’à mettre fin à toute complicité internationale à cet égard, revient à perpétuer l’impunité, l’injustice et l’oppression de notre peuple, tout en continuant à démanteler l’état de droit international.

  • Gaza - Témoignage 26 janvier 2024 - OCL - Organisation Communiste Libertaire
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4059

    Gaza - Témoignage 26 janvier 2024

    samedi 27 janvier 2024, par Saint-Nazaire

    #Ziad_Medoukh vit et travaille à Gaza comme professeur de français, il y est responsable du département de français de l’université Al-Aqsa. Témoins infatigable sur Gaza et la Palestine, il a multiplié les rencontres en France et en Europe, il est venus plusieurs fois à Saint-Nazaire à l’invitation du Comité de soutien à la Palestine local, le CSPRN. Il nous adresse aujourd’hui ce témoignage depuis Gaza
    Message de Ziad Medoukh - vendredi 26 janvier 2024

    Bonjour de Gaza la détruite et Gaza la dévastée.
    Croyez -moi : ma détermination, mon courage, ma résilience, ma patience, et mon optimisme n’arrivent pas à dépasser ma détresse totale
    Après presque quatre mois depuis le début de cette agression horrible de l’occupation contre la population civile de la bande de Gaza, la situation sur place est de plus en plus catastrophique et terrifiante.
    La vie est un goût amer, en fait, il n’y a pas de vie à Gaza
    La vie est paralysée totalement

    Il n’ y a rien : ni nourriture, ni eau, ni médicaments, ni électricité, ni gaz , ni lait, ni pain, ni fruits, ni légumes, ni viande, ni poulet, ni poissons, ni moyens de transport, ni logement et ni perspectives.
    Des milliers d’élèves sont privés de leurs cours, et des dizaines de milliers d’étudiants sont privés de leurs études.
    Des milliers de fonctionnaires, d’employés et d’ouvriers sont privés de leur travail et de leurs salaires.
    Rien ne fonctionne à Gaza actuellement : aucune administration et aucun commerce.
    Je suis très triste
    Je suis malheureux, je souffre au quotidien comme tous les habitants de cette région dévastée et laissée à son sort par une communauté internationale officielle complice
    Et je suis en train de supporter l’insupportable
    J’ai décidé d’écrire ce témoignage pour partager ma peine avec vous les amis et les solidaires de bonne volonté, vous êtes mon seul confort dans cet enfer quotidien

    Quand j’ai un accès à internet, j’essaie de donner des nouvelles, le problème que pour arriver à un point internet je dois marcher deux kilomètres et devant ce point, il y a un monde fou et que chacun à le droit à trente minutes seulement , tout le monde veut avoir des nouvelles de sa famille au sud et le réseau de communication est souvent perturbé et détruit par les bombardements

    Je vois vos très nombreux messages de soutien et de sympathie-les personnes qui proposent des aides et des dons , je vous remercie beaucoup, je disais toujours que le plus important c’est la solidarité morale et politique, en plus, moi je suis un simple citoyen palestinien de Gaza, je vis comme tous les habitants, et je ne veux pas être privilégié avec mon réseau et mes nombreux amis et connaissances -même si je ne réponds pas car le réseau internet est très faible, mais vos messages me soulagent moi le citoyen palestinien de Gaza qui a perdu tout et qui essaie de survivre avec le peu d’espoir qui lui reste

    Mon quotidien est très difficile et très compliqué
    C’est vrai que j’ai vécu beaucoup de guerres , d’agressions, d’offensives et de carnages
    Mais je n’a jamais vécu une situation horrible comme celle-ci depuis mon enfance
    Actuellement, déplacé d’un quartier à un autre et d’une maison à une autre chez les proches et les cousins, car les bombardements se poursuivent jour et nuit partout dans cette prison à ciel ouvert et fermé, et les chars peuvent arriver dans n’importe quel quartier à tout moment.

    Le problème que dans chaque foyer il y de 30 à 40 personnes qui y habitent entre habitants et déplacés , et on doit faire face à cette situation exceptionnelle
    Je suis devenu sans domicile et sans-abri et je dois accepter tout dans ces maisons d’accueil.
    Je ne peux pas ni lire ni écrire dans ces maisons, à cause du bruit, et la présence de dizaines de personnes, en plus, j’ai perdu mes ordinateurs et ma bibliothèque avec ses 3000 milles livres en français après la destruction de mon appartement début décembre dernier, je n’ai rien pu récupérer de mes affaires, mes vêtements, mes diplômes, mes livres publiés, mes recherches et mes cours.

    Tout le monde rentre chez lui avant 17h , et on dort vers 19h, le soir on allume avec des lampes qu’on les rechargent le matin avec les panneaux solaires, heureusement qu’il y a toujours du soleil à Gaza, en fait les panneaux solaires ont beaucoup aidé les habitants de Gaza pour avoir un peu de lumière en rechargeant leurs lampes, leurs batteries et leurs téléphones portables pendant cette période d’obscurité et de panne électrique depuis le début de cette agression début octobre dernier.

    Pour moi, la nuit, je n’arrive pas à dormir, je pense à mon frère assassiné avec toute sa famille, et je pleure seul, je reviens à mes beaux souvenirs avant cette agression, j’essaie de rêver et d’espérer un meilleur avenir, mais en vain.
    Moi, qui remontais le moral des jeunes et des enfants de Gaza traumatisés, je suis devenu sous le choc et traumatisé par le succession des événements tragiques qui ont frappé ma famille et tous les citoyens de Gaza ces derniers mois, et je ne trouve personne pour effacer mes larmes et pour calmer ma colère énorme.
    Mon coeur saigne tout le temps.

    Croyez-moi, je ne suis pas pessimiste, et j’aime beaucoup la vie comme tout le peuple palestinien, mais sur place , notre contexte est inimaginable, inacceptable et horrible !
    Pour la nourriture , on mange un seul repas par jour et quelques fois un repas tous les deux jours, il n’y a rien sur les marchés pour manger, souvent une assiette de riz et quelques morceaux de pain, et si on boit une tasse de café ou du thé, c’est un luxe pour nous.
    Dans chaque maison, les hommes et les femmes s’activent pour préparer le repas en utilisant le feu de bois, parce qu’il n’y a pas de gaz
    Ce n’est pas l’argent qui manque mais les produits alimentaires et essentiels, car depuis 4 mois aucun produit entre à Gaza et il n’ y a pas d’aides humanitaires qui arrivent dans le nord de la bande de Gaza
    En plus, il n’y a aucune organisation internationale ou association locale qui s’occupent des personnes démunies et déplacées qui sont très nombreuses actuellement dans la bande de Gaza

    Selon un dernier rapport des Nations-Unies début janvier 2024 , 90% des habitants de Gaza souffrent de l’insécurité alimentaire.
    Les gens ici ont commencé à mourir de faim.
    Sans oublier que les prix sont multipliés par dix, et les rares produits disponibles sont très chers
    Une petite bouteille d’eau minérale coûte actuellement à Gaza 5 euros, auparavant son prix ne dépassait même pas 0,10 centièmes
    Un kilo de riz qui coûtait 2 euros est passé à 10 euros , un kilo de farine 12 euros avant on l’achetait à 1 euros, et un œuf vaut 3 euros, alors que le plateau de 30 œufs coûtait 4 euros avant l’agression.
    Tout est très cher à Gaza, et rien n’est disponible sur les marchés.

    S’ajoute à tout cela, qu’il n’ y pas ni fruits ni légumes, en fait, tous les terrains agricoles au nord de la bande de Gaza ont été détruits .
    Pour l’eau pas d’eau potable pour boire, et même l’eau à usage domestique n’arrive pas dans les robinets, et on l’achète très cher de quelques stations qui fonctionnent encore, car plusieurs puits d’eau ont été détruits.

    Plusieurs maladies contaminées touchent les habitants.
    Le pire qu’il n’ y a aucune autorité , aucun gouvernement et aucuns services municipaux qui gèrent et qui contrôlent la situation très critique.
    Chacun se débrouille seul pour survivre.
    Par contre, les Palestiniens de Gaza sont solidaires entre eux, mais quelquefois, les gens n’ont rien pour donner, parce qu’il n’y a rien sur place.

    Le matin, le souci de chacun est de cherche à quoi nourrir sa famille et cherche de l’eau avec énormément de difficultés
    Quand je marche dans les rues de Gaza, je deviens très malheureux, car dans chaque quartier, il y a des maisons, bâtiments, immeubles et infrastructures civiles détruits et endommagés.

    J’apprends chaque jour l’assassinat de mes cousins, proches, amis, collègues, voisins et étudiants, ça me rend très triste car je suis impuissant et je ne peux pas dire un mot de condoléances à leurs familles.
    Le sentiment d’impuissance est horrible

    Imaginez-vous , il n’y aucune boulangerie ni magasin, ni pharmacie, ni restaurant et ni café ouvert.
    Et le pire que les gens ici sont très tristes, ils sont préoccupés par leur quotidien tragique, ils pensent à leurs proches disparus et ils essaient de chercher de la nourriture et de l’eau pour leurs enfants, personne ne parle à personne, aucun échange, aucun sourire, tout le monde est sous le choc ; dans chaque famille, il y a des morts, des blessés, des déplacés et des maisons détruitesGaza - Témoignage 26 janvier 2024

    samedi 27 janvier 2024, par Saint-Nazaire

    Ziad Medoukh vit et travaille à Gaza comme professeur de français, il y est responsable du département de français de l’université Al-Aqsa. Témoins infatigable sur Gaza et la Palestine, il a multiplié les rencontres en France et en Europe, il est venus plusieurs fois à Saint-Nazaire à l’invitation du Comité de soutien à la Palestine local, le CSPRN. Il nous adresse aujourd’hui ce témoignage depuis Gaza
    Message de Ziad Medoukh - vendredi 26 janvier 2024

    Bonjour de Gaza la détruite et Gaza la dévastée.
    Croyez -moi : ma détermination, mon courage, ma résilience, ma patience, et mon optimisme n’arrivent pas à dépasser ma détresse totale
    Après presque quatre mois depuis le début de cette agression horrible de l’occupation contre la population civile de la bande de Gaza, la situation sur place est de plus en plus catastrophique et terrifiante.
    La vie est un goût amer, en fait, il n’y a pas de vie à Gaza
    La vie est paralysée totalement

    Il n’ y a rien : ni nourriture, ni eau, ni médicaments, ni électricité, ni gaz , ni lait, ni pain, ni fruits, ni légumes, ni viande, ni poulet, ni poissons, ni moyens de transport, ni logement et ni perspectives.
    Des milliers d’élèves sont privés de leurs cours, et des dizaines de milliers d’étudiants sont privés de leurs études.
    Des milliers de fonctionnaires, d’employés et d’ouvriers sont privés de leur travail et de leurs salaires.
    Rien ne fonctionne à Gaza actuellement : aucune administration et aucun commerce.
    Je suis très triste
    Je suis malheureux, je souffre au quotidien comme tous les habitants de cette région dévastée et laissée à son sort par une communauté internationale officielle complice
    Et je suis en train de supporter l’insupportable
    J’ai décidé d’écrire ce témoignage pour partager ma peine avec vous les amis et les solidaires de bonne volonté, vous êtes mon seul confort dans cet enfer quotidien

    Quand j’ai un accès à internet, j’essaie de donner des nouvelles, le problème que pour arriver à un point internet je dois marcher deux kilomètres et devant ce point, il y a un monde fou et que chacun à le droit à trente minutes seulement , tout le monde veut avoir des nouvelles de sa famille au sud et le réseau de communication est souvent perturbé et détruit par les bombardements

    Je vois vos très nombreux messages de soutien et de sympathie-les personnes qui proposent des aides et des dons , je vous remercie beaucoup, je disais toujours que le plus important c’est la solidarité morale et politique, en plus, moi je suis un simple citoyen palestinien de Gaza, je vis comme tous les habitants, et je ne veux pas être privilégié avec mon réseau et mes nombreux amis et connaissances -même si je ne réponds pas car le réseau internet est très faible, mais vos messages me soulagent moi le citoyen palestinien de Gaza qui a perdu tout et qui essaie de survivre avec le peu d’espoir qui lui reste

    Mon quotidien est très difficile et très compliqué
    C’est vrai que j’ai vécu beaucoup de guerres , d’agressions, d’offensives et de carnages
    Mais je n’a jamais vécu une situation horrible comme celle-ci depuis mon enfance
    Actuellement, déplacé d’un quartier à un autre et d’une maison à une autre chez les proches et les cousins, car les bombardements se poursuivent jour et nuit partout dans cette prison à ciel ouvert et fermé, et les chars peuvent arriver dans n’importe quel quartier à tout moment.

    Le problème que dans chaque foyer il y de 30 à 40 personnes qui y habitent entre habitants et déplacés , et on doit faire face à cette situation exceptionnelle
    Je suis devenu sans domicile et sans-abri et je dois accepter tout dans ces maisons d’accueil.
    Je ne peux pas ni lire ni écrire dans ces maisons, à cause du bruit, et la présence de dizaines de personnes, en plus, j’ai perdu mes ordinateurs et ma bibliothèque avec ses 3000 milles livres en français après la destruction de mon appartement début décembre dernier, je n’ai rien pu récupérer de mes affaires, mes vêtements, mes diplômes, mes livres publiés, mes recherches et mes cours.

    Tout le monde rentre chez lui avant 17h , et on dort vers 19h, le soir on allume avec des lampes qu’on les rechargent le matin avec les panneaux solaires, heureusement qu’il y a toujours du soleil à Gaza, en fait les panneaux solaires ont beaucoup aidé les habitants de Gaza pour avoir un peu de lumière en rechargeant leurs lampes, leurs batteries et leurs téléphones portables pendant cette période d’obscurité et de panne électrique depuis le début de cette agression début octobre dernier.

    Pour moi, la nuit, je n’arrive pas à dormir, je pense à mon frère assassiné avec toute sa famille, et je pleure seul, je reviens à mes beaux souvenirs avant cette agression, j’essaie de rêver et d’espérer un meilleur avenir, mais en vain.
    Moi, qui remontais le moral des jeunes et des enfants de Gaza traumatisés, je suis devenu sous le choc et traumatisé par le succession des événements tragiques qui ont frappé ma famille et tous les citoyens de Gaza ces derniers mois, et je ne trouve personne pour effacer mes larmes et pour calmer ma colère énorme.
    Mon coeur saigne tout le temps.

    Croyez-moi, je ne suis pas pessimiste, et j’aime beaucoup la vie comme tout le peuple palestinien, mais sur place , notre contexte est inimaginable, inacceptable et horrible !
    Pour la nourriture , on mange un seul repas par jour et quelques fois un repas tous les deux jours, il n’y a rien sur les marchés pour manger, souvent une assiette de riz et quelques morceaux de pain, et si on boit une tasse de café ou du thé, c’est un luxe pour nous.
    Dans chaque maison, les hommes et les femmes s’activent pour préparer le repas en utilisant le feu de bois, parce qu’il n’y a pas de gaz
    Ce n’est pas l’argent qui manque mais les produits alimentaires et essentiels, car depuis 4 mois aucun produit entre à Gaza et il n’ y a pas d’aides humanitaires qui arrivent dans le nord de la bande de Gaza
    En plus, il n’y a aucune organisation internationale ou association locale qui s’occupent des personnes démunies et déplacées qui sont très nombreuses actuellement dans la bande de Gaza

    Selon un dernier rapport des Nations-Unies début janvier 2024 , 90% des habitants de Gaza souffrent de l’insécurité alimentaire.
    Les gens ici ont commencé à mourir de faim.
    Sans oublier que les prix sont multipliés par dix, et les rares produits disponibles sont très chers
    Une petite bouteille d’eau minérale coûte actuellement à Gaza 5 euros, auparavant son prix ne dépassait même pas 0,10 centièmes
    Un kilo de riz qui coûtait 2 euros est passé à 10 euros , un kilo de farine 12 euros avant on l’achetait à 1 euros, et un œuf vaut 3 euros, alors que le plateau de 30 œufs coûtait 4 euros avant l’agression.
    Tout est très cher à Gaza, et rien n’est disponible sur les marchés.

    S’ajoute à tout cela, qu’il n’ y pas ni fruits ni légumes, en fait, tous les terrains agricoles au nord de la bande de Gaza ont été détruits .
    Pour l’eau pas d’eau potable pour boire, et même l’eau à usage domestique n’arrive pas dans les robinets, et on l’achète très cher de quelques stations qui fonctionnent encore, car plusieurs puits d’eau ont été détruits.

    Plusieurs maladies contaminées touchent les habitants.
    Le pire qu’il n’ y a aucune autorité , aucun gouvernement et aucuns services municipaux qui gèrent et qui contrôlent la situation très critique.
    Chacun se débrouille seul pour survivre.
    Par contre, les Palestiniens de Gaza sont solidaires entre eux, mais quelquefois, les gens n’ont rien pour donner, parce qu’il n’y a rien sur place.

    Le matin, le souci de chacun est de cherche à quoi nourrir sa famille et cherche de l’eau avec énormément de difficultés
    Quand je marche dans les rues de Gaza, je deviens très malheureux, car dans chaque quartier, il y a des maisons, bâtiments, immeubles et infrastructures civiles détruits et endommagés.

    J’apprends chaque jour l’assassinat de mes cousins, proches, amis, collègues, voisins et étudiants, ça me rend très triste car je suis impuissant et je ne peux pas dire un mot de condoléances à leurs familles.
    Le sentiment d’impuissance est horrible

    Imaginez-vous , il n’y aucune boulangerie ni magasin, ni pharmacie, ni restaurant et ni café ouvert.
    Et le pire que les gens ici sont très tristes, ils sont préoccupés par leur quotidien tragique, ils pensent à leurs proches disparus et ils essaient de chercher de la nourriture et de l’eau pour leurs enfants, personne ne parle à personne, aucun échange, aucun sourire, tout le monde est sous le choc ; dans chaque famille, il y a des morts, des blessés, des déplacés et des maisons détruites

    Quelques fois, je me demande comment les gens ici font pour survivre et pour exister toujours.
    Pour la situation sanitaire , elle est dramatique, aucun hôpital fonctionne , tous les hôpitaux sont hors-service , il y a seulement trois cliniques dans toute la ville de Gaza qui arbitre 300.000 habitants et déplacés, dans chaque clinique , il a seulement cinq ou six médecins bénévoles débordés qui reçoivent 5000 patients par jour, sans de vrais médicaments à donner, ou des médicaments expirés.
    Personnellement, je suis actuellement malade, je ne trouve aucun laboratoire pour faire des analyses ni pharmacie ni hôpital pour me soigner.

    L’armée la plus morale au monde a assassiné 27.000 palestiniens de Gaza jusqu’à présent parmi eux 22.000 enfants et femmes, et en a blessé 70.000
    Sans oublier, la destruction de presque 65% des infrastructures civiles.
    Le problème que cette armée lâche et criminelle n’a réalisé aucun objectif fixé pour ce gouvernement d’extrême droite.
    C’est de la folie meurtrière et l’impunité totale sans aucune réaction internationale officielle.

    Les Palestiniens de Gaza, malgré leur colère et leur malheur apprécient beaucoup les manifestations de solidarité partout dans le monde pour dénoncer ce génocide répété et pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
    Quatre mois très difficiles pour moi et pour tous les habitants de Gaza avec des événements douloureux, ces quatre mois étaient tous terribles.

    Le mois d’octobre 2023 , au début de l’agression, c’est vrai qu’il y avait des bombardements intensifs, mais j’ai été très occupé, j’accordais des interviews à des médias francophones , j’avais accès à internet et je donnais des témoignages quotidiens et des contacts réguliers avec les amis et les groupes de solidarité avec la Palestine dans le monde francophone , les marchés étaient ouverts et il y avait un peu de nourriture

    Le mois de novembre dernier, la situation est devenue très compliquée, avec le début de l’opération terrestre, l’évacuation de ma famille au sud, et l’arrivée des chars dans mon quartier, j’ai été encerclé chez-moi dans mon quartier dévasté.

    Le mois de décembre 2023 était un mois noir pour moi avec l’assassinat de mon frère et toute sa famille , la destruction de mon appartement et notre immeuble, et mon obligation de quitter mon quartier pour trouver refuge chez les proches.

    Le mois de janvier 2024, a connu la poursuite des bombardements et l’arrivée des chars dans toute la ville de Gaza, et mon obligation de nouveau de chercher d’autres maisons pour y habiter.

    Il y a beaucoup d’événements à raconter, j’aurais besoin des pages et des livres pour décrire notre quotidien très difficile sous les bombes et sous le choc avec cette situation humanitaire catastrophique et ce désastre sans précédent, et je ne crois pas encore que je suis toujours vivant, car je vois la mort mille fois par jour, même si je n’ai pas peur de la mort, cependant, je suis inquiet pour notre avenir.

    L’aspect positif dans tout cela qui me rend fier de moi : Je n’ai pas de haine

    Amitiés palestiniennes
    de Gaza qui n’est plus Gaza
    Et de Ziad qui n’est plus Ziad

    Quelques fois, je me demande comment les gens ici font pour survivre et pour exister toujours.
    Pour la situation sanitaire , elle est dramatique, aucun hôpital fonctionne , tous les hôpitaux sont hors-service , il y a seulement trois cliniques dans toute la ville de Gaza qui arbitre 300.000 habitants et déplacés, dans chaque clinique , il a seulement cinq ou six médecins bénévoles débordés qui reçoivent 5000 patients par jour, sans de vrais médicaments à donner, ou des médicaments expirés.
    Personnellement, je suis actuellement malade, je ne trouve aucun laboratoire pour faire des analyses ni pharmacie ni hôpital pour me soigner.

    L’armée la plus morale au monde a assassiné 27.000 palestiniens de Gaza jusqu’à présent parmi eux 22.000 enfants et femmes, et en a blessé 70.000
    Sans oublier, la destruction de presque 65% des infrastructures civiles.
    Le problème que cette armée lâche et criminelle n’a réalisé aucun objectif fixé pour ce gouvernement d’extrême droite.
    C’est de la folie meurtrière et l’impunité totale sans aucune réaction internationale officielle.

    Les Palestiniens de Gaza, malgré leur colère et leur malheur apprécient beaucoup les manifestations de solidarité partout dans le monde pour dénoncer ce génocide répété et pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
    Quatre mois très difficiles pour moi et pour tous les habitants de Gaza avec des événements douloureux, ces quatre mois étaient tous terribles.

    Le mois d’octobre 2023 , au début de l’agression, c’est vrai qu’il y avait des bombardements intensifs, mais j’ai été très occupé, j’accordais des interviews à des médias francophones , j’avais accès à internet et je donnais des témoignages quotidiens et des contacts réguliers avec les amis et les groupes de solidarité avec la Palestine dans le monde francophone , les marchés étaient ouverts et il y avait un peu de nourriture

    Le mois de novembre dernier, la situation est devenue très compliquée, avec le début de l’opération terrestre, l’évacuation de ma famille au sud, et l’arrivée des chars dans mon quartier, j’ai été encerclé chez-moi dans mon quartier dévasté.

    Le mois de décembre 2023 était un mois noir pour moi avec l’assassinat de mon frère et toute sa famille , la destruction de mon appartement et notre immeuble, et mon obligation de quitter mon quartier pour trouver refuge chez les proches.

    Le mois de janvier 2024, a connu la poursuite des bombardements et l’arrivée des chars dans toute la ville de Gaza, et mon obligation de nouveau de chercher d’autres maisons pour y habiter.

    Il y a beaucoup d’événements à raconter, j’aurais besoin des pages et des livres pour décrire notre quotidien très difficile sous les bombes et sous le choc avec cette situation humanitaire catastrophique et ce désastre sans précédent, et je ne crois pas encore que je suis toujours vivant, car je vois la mort mille fois par jour, même si je n’ai pas peur de la mort, cependant, je suis inquiet pour notre avenir.

    L’aspect positif dans tout cela qui me rend fier de moi : Je n’ai pas de haine

    Amitiés palestiniennes
    de Gaza qui n’est plus Gaza
    Et de Ziad qui n’est plus Ziad

  • Salut Thierry - Le Blog de Floréal


    J’apprends avec beaucoup de peine la mort de #Thierry_de_Lavau, un compagnon libertaire rencontré à la Fédération anarchiste où il avait adhéré en 1977. Il fut l’un des piliers de Radio-Libertaire, au sein de laquelle il anima durant plusieurs décennies l’excellente émission « Traffic ».
    Dans un milieu militant souvent rude, ce camarade sympathique et chaleureux se distinguait par une belle humanité.
    Salut Thierry.https://florealanar.wordpress.com/2024/01/26/salut-thierry

    • J’ai l’impression que les commentaires négatifs sur la décision de la cour de justice perdent de vue à quel point, depuis des années, toute forme de processus légal international était systématiquement bloqué.

      Le rapport Falk-Tilley purement et simplement enterré :
      https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/03/17/sous-la-pression-l-onu-enterre-le-rapport-accusant-israel-d-apartheid_509654
      les États-Unis conditionnant toute aide à l’Autorité palestinienne à l’abandon absolu de toute forme de poursuite juridique contre Israël, la (précédente) procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, inscrite dans la base de donnée des personnes soumises à sanctions des États-Unis et l’annonce que toute personne qui lui prêterait assistance serait à son tour sanctionnée :
      https://www.voaafrique.com/a/washington-sanctionne-la-procureure-de-la-cour-pénale-internationale/5567792.html

      Aujourd’hui, non seulement la Cour de justice internationale accepte d’ordonner des mesures à l’encontre d’Israël, mais aussi annonce qu’il y aura un jugement au fond sur la conduite génocidaire d’Israël.

      Ça me semble un moment historique de ce point de vue.

    • c’est assez clair que c’est historique, à plusieurs points de vue ; y compris celui qui dirait que, selon toute probabilité, ça signera l’arrêt de mort de la CIJ et peut-être de l’ONU, si en effet Israël, avec le soutien de ses potes, s’assied sur les injonctions de la cour et continue comme si de rien n’était.

      Quelles sont les mesures coercitives à disposition de la CIJ pour faire appliquer sa décision ? Envoyer sine die des casques bleus ou blancs de force dans Gaza pour assurer l’aide humanitaire requise ?

    • @olaf : je suppose que la prochaine étape, ça va être une réunion du Conseil de Sécurité (Guterres, pour rappel, avait déjà invoqué l’article 99 de la Charte pour convoquer une réunion et si ce n’est lui, quelqu’un d’autre le fera) pour voter à ce sujet. À minima pour, de manière symbolique, soutenir l’ordonnance de la cour internationale ; ou bien pour tenter d’imposer un cessez-le-feu qui mettrait en branle le point de l’ordonannce de cesser de tuer les Palestiniens.

      Et dans ce cas, le tournant historique sera soit que Biden confirme son extrémisme pro-israélien et pose un véto américain à une telle résolution, enterrant l’existence même d’une justice internationale (même imparfaite ou orientée). Ou bien il accepte une résolution, et là ce serait totalement historique (puisque ça veut dire qu’il y aura bien un jugement pour génocide – sans présager de son issue – contre Israël).
      Dans les deux cas on entre dans le domaine de l’inédit.

    • Quand j’écris « émotion », je ne parle pas juste des mesures annoncées, mais de l’énoncé, lent et circonstancié, de l’ordonnance. Parce que, lentement et progressivement, à chaque point, se dévoilait la défaite juridique d’Israël. Je pense que la défaite juridique d’Israël est massive ici, dans ce long et implacable énoncé des justifications de l’ordonnance.

      Je suis persuadé qu’Israël, les gouvernements complices et les médias vont se focaliser sur les mesures elles-mêmes (et sur le fait qu’il n’y a pas d’ordonnance explicite imposant un cessez-le-feu) ; parce que revenir sur la longue litanie qui justifie les mesures « pratiques » est bien plus terrible pour Israël.

    • 26 janvier 2024 - 13h00
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240126-direct-guerre-isra%C3%ABl-hamas-khan-youn%C3%A8s-gaza-feu-incessant-d%C

      La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’empêcher tout éventuel acte de « génocide » à Gaza

      La plus haute juridiction de l’ONU a appelé vendredi Israël à faire tout son possible pour empêcher tout acte de génocide dans la bande de Gaza, en rendant une décision très attendue. Israël doit tout faire pour « empêcher la commission de tous actes entrant dans le champ d’application » de la Convention sur le génocide, a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye.

      La CIJ a également à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza. Israël doit prendre « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens », a statué la Cour internationale de justice (CIJ) dans son verdict.

      13h17 : L’Afrique du Sud salue une « victoire décisive » pour le droit après le verdict de la CIJ

      L’Afrique du Sud a salué vendredi une « victoire décisive pour l’État de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien », à l’issue de l’audience de la CIJ à La Haye. Le ministère des Affaires étrangères, dans son communiqué, estime que la Cour « a déterminé que les actions d’Israël à Gaza sont plausiblement génocidaires et a indiqué des mesures provisoires sur cette base », la remerciant « pour sa décision rapide ».

    • Johann Soufi
      @jsoufi
      https://twitter.com/jsoufi/status/1750867720600428736
      2️⃣.

      Il n’y a probablement que des déçus !
      – Ceux qui étaient persuadés d’un génocide en cours, sont déçus de l’absence d’un cessez-le-feu !
      – Ceux qui défendent encore #Israël sont choqués du jugement qui le suspecte officiellement de #génocide.

      3️⃣.

      La Cour reconnaît à son IMMENSE majorité, le « risque de #génocide ou le génocide » !

      C’est Énorme ! Ça consacre la pertinence des alertes et du terme employé, contrairement à ce que disait par exemple le ministre des affaires étrangères, @steph_sejourne

      4️⃣.

      Cette décision déclenche incontestablement l’obligation juridique des États, notamment des alliés d’Israël, de prendre des mesures / sanctions contre cet État pour prévenir le génocide ! Par exemple un embargo sur les armes !

      5️⃣.

      Cette décision confirme une chose pour tous ceux qui ne croient pas en la justice internationale ! À l’exception de #Sebutinde, tous les juges ont décidé de manière largement indépendante. Sur le droit !

      6️⃣.

      Cela ne signifie pas que les États, notamment #Israël vont exécuter cette décision sans contrainte !
      Les Etats occidentaux vont continuer la politique de l’autruche ! 🤐
      Il nous revient à tous, notamment dans les démocraties, de s’assurer que ce ne soit pas le cas ! ⚖️💪🗣️

    • Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו
      @netanyahu
      https://twitter.com/netanyahu/status/1750879210866929886

      L’engagement d’Israël envers le droit international est inébranlable. Notre engagement sacré à continuer de défendre notre pays et notre peuple est tout aussi inébranlable.

      Comme tout pays, Israël a le droit inhérent de se défendre.

      La tentative ignoble de refuser à Israël ce droit fondamental constitue une discrimination flagrante contre l’État juif, et elle a été rejetée à juste titre.

      L’accusation de génocide portée contre Israël est non seulement fausse, mais elle est scandaleuse, et les gens honnêtes du monde entier devraient la rejeter.

      À la veille de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, je m’engage une fois de plus, en tant que Premier ministre d’Israël, à ne plus jamais recommencer.

      Israël continuera de se défendre contre le Hamas, une organisation terroriste génocidaire.

      Le 7 octobre, le Hamas a perpétré les atrocités les plus horribles contre le peuple juif depuis l’Holocauste, et il promet de répéter ces atrocités encore et encore.

      Notre guerre est contre les terroristes du Hamas, pas contre les civils palestiniens.

      Nous continuerons à faciliter l’aide humanitaire et à faire tout notre possible pour maintenir les civils hors de danger, même si le Hamas utilise les civils comme boucliers humains.

      Nous continuerons à faire ce qui est nécessaire pour défendre notre pays et défendre notre peuple.

    • Commentaire de Trita Parsi :
      https://twitter.com/tparsi/status/1750862839760261566

      The ICJ just ruled against Israel and determined that South Africa successfully argued that Israel’s conduct plausibly could constitute genocide. The Court imposes several injunctions against Israel and reminds Israel that its rulings are binding, according to international law. A final ruling will still take more time, but this ruling will have significant political repercussions. Here are a few thoughts.

      This is a devastating blow to Israel’s global standing. To put it in context, Israel has worked ferociously for the last two decades to defeat the BDS movement - Boycott, Divestment, and Sanctions - not because it will have a significant economic impact on Israel, but because of the manner that it could delegitimize Israel internationally. However, the ruling of the ICJ that Israel is plausibly engaged in genocide is far more devastating to Israel’s legitimacy than anything BDS could have achieved.

      […]

      Lire aussi la suite de ce long message, à propos des États-Unis et de l’Union européenne. En particulier quelle sera l’attitude de Biden devant le Conseil de sécurité : bloquera-t-il une résolution appelant à respecter la décision de la cour internationale ?

    • Le texte de l’ordonnance est en ligne :
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-en.pdf
      En français :
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      J’insiste : je pense que c’est la démonstration juridique (les attendus ?) qui est ici importante et constitue un « devastating blow », bien plus que les mesures finalement imposées, qu’Israël est déjà en train de prétendre que c’est pas grave, puisqu’elle les respecte déjà…

    • Final point: The mere application of South Africa’s application to the ICJ appears to have moderated Israel’s war conduct. Plans to ethically cleanse Gaza and send its residents to third countries appear to have been somewhat paused, presumably because of how such actions would boost South Africa’s application. If so, it shows that the Court, in an era where the force of international law is increasingly questioned, has had a greater impact in terms of deterring unlawful Israeli actions than anything the Biden administration has done.

      C’est consternant, mais c’est vrai, mais c’est insuffisant, car il y aura toujours autant de morts, toujours plus que jamais auparavant. Enfin. Nous verrons. Mais le gvt israélien semble vraiment borné, pour le pire.

    • Je remarque qu’Ali Abunimah, d’Electronic Intifada (et qu’on peut difficilement accuser d’être un défenseur mou-du-genou de la cause palestinienne), est parmi ceux qui ont une lecture très positive de l’ordonnance du tribunal :
      https://twitter.com/AliAbunimah/status/1750883578307649984

      A “ceasefire” is what you demand in an armed conflict. In a genocide you demand an immediate end to all genocidal acts and that is exactly what the ICJ ordered with immediate effect. Please stop helping “Israel” spin its historic defeat as a win.

      Equally important to remember that ICJ ruling is not about what Israel will do: Israel will ignore any ruling. This is about forcing the rest of the world to take seriously their obligations to stop an entity now officially accused of genocide by the world’s highest court.

    • MAP welcomes ICJ’s decision to issue provisional measures in the case presented by South Africa on Israel’s conduct in Gaza
      https://www.map.org.uk/news/archive/post/1559-map-welcomes-icjs-decision

      Medical Aid for Palestinians (MAP) welcomes the decision of the International Court of Justice to issue provisional measures in the case presented by South Africa on Israel’s conduct in Gaza. States must now take urgent and immediate action to ensure these are implemented in full, and the unimaginable suffering of 2.3 million people in Gaza ended.

      The Court’s issuing of provisional measures indicates that there is a plausible risk of genocide against Palestinians in Gaza, reflecting warnings issued from UN independent experts of a “genocide in the making” and the terrible experiences of people living this reality inside Gaza, including our own staff.

      For more than 100 days, the world has watched with horror the immense suffering resulting from Israel’s indiscriminate bombardment and siege, MAP has demanded that the international community act to uphold their responsibility to protect civilians in Gaza from atrocity crimes. The court’s decision must be a wake-up call to world leaders who have persistently failed to uphold this duty, and a warning that they must act to end their potential complicity in the most serious of crimes.

      MAP notes that full implementation of the court’s provisional measures, in particular the demand that Israel enable the provision of humanitarian assistance and basic services to those who need it in Gaza, is impossible without an immediate ceasefire. All parties must uphold their obligations under international humanitarian law, and the systematic dismantling of Gaza’s health system must end.

      We hope today will be a vital first step to bringing justice, health and recovery for the people of Gaza.

    • je re-cite l’extrait de @arno

      Equally important to remember that ICJ ruling is not about what Israel will do: Israel will ignore any ruling. This is about forcing the rest of the world to take seriously their obligations to stop an entity now officially accused of genocide by the world’s highest court.

      C’était clairement rappelé dans l’audience des SudAf : tous les états membres du club anti-genocide sont tenus de surveiller, alerter, respecter et faire respecter la convention. L’ordonnance de la cour concerne Israël bien sûr mais aussi tous les autres.

      Je sais pas si tout le monde est convoqué pour faire son rapport dans un mois :-)

  • Craig Mokhiber sur X :
    https://twitter.com/CraigMokhiber/status/1750865846304416200

    The ICJ has ruled on provisional measures in the #Genocide case against Israel, which must immediately stop killing & harming people in #Gaza & inflicting destructive conditions on them, punish incitement, allow all humanitarian aid, save evidence & report next month. #Victory"

    Not a ceasefire exactly, but they are ordered to stop the acts that were complained about, killing, harming, destruction, etc. Tricky because Israel will likely continue but claim military necessity and lawful intent. The mandated report next month & court response will be crucial.

    But this is a massive victory. The court ruled that South Africa’s genocide claim is “plausible” at this stage and ordered Israel to stop all related acts and allow relief to the people of Gaza.

    Israel, accustomed to impunity, is unlikely to comply. Whether or not they report back to the court next month on measures, the Court will have to act again. And the Security Council can be called to act on non-compliance at any time. The complicit US will then likely veto action

    The General Assembly would then be convened to act. A strong resolution there could call for specific legal, economic, political, diplomatic, consular, organizational & other measures. And individual states and regional orgs should act as well, as a legal duty.

    In sum, while imperfect without a call for an unconditional ceasefire, the court’s order is a historic & powerful tool in the struggle against Israeli impunity, further empowering states, organizations & activists to step up pressure on the apartheid regime. Time for all to act.

    • On ne prend pas tant de pincettes avec les rogues states des divers axes maléfiques.

      C’est en somme, une forme d’indulgence, pour tout dire, parfaitement incompréhensible. Une sorte de dernière sommation, parce qu’on sait que vous êtes du bon côté, et que vous allez comprendre que bon, quoi, c’est juste un accident de parcours, et tout va aller mieux maintenant, on oublie tout mais arrêtez, s’il vous plaît, pardon.

      Et donc, on croit avoir vu qu’il y avait des potentialités de génocide, un petit peu comme quand on constate l’état de catastrophe naturelle, et qu’on est tous affligé en se demandant « pourquoi ici et maintenant ». On ne sait pas qui, quoi, mais on sait que bon, potentiellement, tous les palestiniens vont disparaître, et bon, on demande à Israël de faire quelque chose. Pourquoi Israël après tout ? Parce que bon, à priori, c’est le propriétaire des lieux, en quelque sorte. On dit parait-il la puissance occupante mais il faudrait demander à notre gvt si c’est le bon élément de langage autorisé pour qualifier cet état de fait. Et donc, on lui demande d’être le garant que cette situation apparente ne perdurera pas au delà d’un délai raisonnable.

      L’impression au final que le génocide est un petit peu comme une pandémie malheureuse, et qu’on aimerait bien que le laborantin fou du P4 voisin s’occupe de trouver une solution.

    • La version AFP
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/guerre-israel-hamas-la-cij-ordonne-a-israel-d-autoriser-l-acces-humanitaire-

      Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a, quant à lui, salué « un développement important » qui « isole Israël ». C’est « un avertissement important qu’aucun Etat n’est au-dessus de la loi », a réagi le ministre des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad Al-Maliki, dans un message vidéo. « Les Etats ont désormais l’obligation juridique claire de mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza », poursuit-il.

      Nulle mention des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans ces commentaires.

      APPLICATION DE LA CONVENTION POUR LA PRÉVENTION ET LA RÉPRESSION DU CRIME DE GÉNOCIDE DANS LA BANDE DE GAZA (AFRIQUE DU SUD c. ISRAËL) - CIJ
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      il est indiqué dans un communiqué à l’intention des médias publié le 10 novembre 2023 par le ministère sud-africain des relations internationales et de la coopération, le chef de cabinet du ministère s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Afrique du Sud le 9 novembre 2023 et l’a informé que celle-ci, même si elle « condamn[ait] les attaques menées par le Hamas contre des civils », considérait que la réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre 2023 était illicite et avait l’intention de déférer la situation en Palestine devant la Cour pénale internationale, en demandant que les dirigeants israéliens fassent l’objet d’enquêtes des chefs de #crimes_de_guerre, de #crimes_contre_l’humanité et de génocide.

      https://seenthis.net/messages/1038527

      #Israël #CIJ #droit_international

    • Oui, les mesures conservatoires, non contraignantes, sont insuffisantes et oui, comme dit ci-dessus (https://seenthis.net/messages/1038527#message1038544 ), inutiles, puisqu’Israël les appliquent déjà scrupuleusement sans qu’on ait eu besoin de le lui rappeler.

      Mais je te trouve bien sévère, @biggrizzly, puisqu’il est indéniablement positif que le « droit international » échappe (un répit ?…) au cimetière.
      cf. https://seenthis.net/messages/1038386

      Et, symboliquement, l’écrasante majorité (15 voix pour, 2 contre dont le juge ad hoc israélien) est une défaite juridique majeure pour Israël.

      On notera d’ailleurs que le juge israélien, Aharon Barak, vote pour les mesures 3 et 4 auxquelles seule Mme Sebutinde s’oppose. Qu’on en juge ;

      (3) L’État d’Israël doit prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide à l’encontre des membres du groupe des Palestiniens de la bande de Gaza ;

      (4) L’État d’Israël doit prendre sans délai des mesures effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens de la bande de Gaza ;

    • Disons que je suis sévère avec la façon dont notre communauté internationale va déblatérer, déblatère déjà, sur cette décision.

      Mais je ne vais pas plus en ajouter. Mes commentaires sont ridicules en comparaison des commentaires des premiers concernés.

      On avance, indéniablement, et lorsqu’une décision de cette importance est prise, la façon dont les acteurs réagissent est encore plus importante. Allons-nous vivre la mort de la CIJ, puis de l’ONU, comme on le suggère sur un autre fil ? Leur agonie est lente, mais pas forcément inéluctable. Si la communauté internationale réagit aussi fermement que pour la Russie, peut-être alors pourrons-nous espérer un monde meilleur, un jour.

    • Guerre Israël-Hamas : la CIJ ordonne à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza et lui demande d’empêcher tout éventuel acte de « génocide »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/guerre-israel-hamas-la-cij-ordonne-a-israel-d-autoriser-l-acces-humanitaire-

      La Cour internationale de justice ne se prononce pas sur la question de savoir si Israël commet ou non un génocide. Elle se prononce sur des ordonnances d’urgence avant d’examiner l’affaire sur le fond, un processus qui peut prendre des années.

      Le Monde fait partie des "réalistes". Il ne déblatère pas. Il te dit que tu peux te le carrer bien profond ton "génocide" avec des guillemets. Parce que tu vois, si tu ne l’avais pas encore compris, la CIJ elle n’a pas encore dit s’il y avait ou non génocide, ni si notre ministre des affaires étrangères est un guignol ou un crétin malveillant. Entre guillemets et c’est tout. Et si vous dites le contraire, c’est que vous êtes pro-russe...pardon, antisémite... faut suivre, et le Monde est là pour t’aider.

    • Je ne crois pas avoir suggéré que nous assistions nécessairement à la fin de cette fiction active qu’est le droit international. J’ai tout au plus publié une tribune qui soutient que ce n’est plus l’Occident qui est en mesure de l’invoquer mais, depuis l’attaque contre Gaza, un état du Sud, et que c’est un tournant.
      https://seenthis.net/messages/1036959
      J’ajouterais que si un droit international devait encore exister, il sera cette fois déterminé non seulement par le génocide nazi et la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi par la guerre contre le terrorisme, à savoir nombre d’agressions armées occidentales depuis le Patriot act.
      Un droit international (si il en existe un) dont la constitution serait marquée au coin de rapports de forces multipolaires.

  • Live matchs sur TikTok : comment certains influenceurs soutirent de l’argent à leurs jeunes abonnés
    https://www.radiofrance.fr/mouv/podcasts/reporterter/live-matchs-sur-tiktok-comment-certains-influenceurs-soutirent-de-l-arge

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/23936-25.01.2024-ITEMA_23626416-2024J50872S0025-21.mp3

    La tendance des live matchs sur TikTok a explosé l’an dernier et reste toujours très suivi. C’est aussi un moyen pour certains influenceurs de se faire de l’argent sur le dos de leurs abonnés.
    Avec

    Lou Momège Journaliste

    Des #influenceurs en face à face s’affrontent en live sur TikTok. Ils scandent les noms de leurs followers qui leur envoient des « cadeaux », sous forme d’image virtuelles. Plus ils ont reçoivent, plus grandes sont leurs chances de gagner la partie. Ce sont des live matchs. Pour les remporter, les tiktokeurs incitent leur communauté à leur faire des dons, qui coûtent plus ou moins cher. Une rose par exemple vaut un centime environ, contre plusieurs centaines d’euros pour un lion. À chaque cadeau l’influenceur remercie le donateur en criant son pseudo et lui donne de la visibilité.

    Eva, 15 ans, tombe parfois sur ce type de contenu quand elle scrolle sur TikTok, mais elle suit de loin. « Je ne mets pas d’argent dans les applications parce que ça ne sert à rien, indique la lycéenne. Les influenceurs gagnent déjà de l’argent en faisant des vues. » Si Eva est assez lucide sur les risques de ces matchs TikTok, certains ados, plus fragiles tombent dans le piège.
    Un danger pour les plus influençables

    C’est le cas du fils de Sabine. Il est au collège quand il vole plus de 3 000 euros d’économies à sa mère. D’abord furieuse, Sabine finit par comprendre que son fils a besoin de reconnaissance : « Son objectif c’était que les tiktokeurs qu’il suivait crient son nom, parce que mon fils a du mal à se faire des amis ». Rapidement, le collégien remarque que plus il donne, plus il est remercié. « Il a été prendre l’argent qu’on mettait de côté depuis plus d’un an pour partir en Thaïlande, raconte Sabine. D’abord dix euros, vingt euros, puis il a acheté des cartes jusqu’à 300 euros en une fois. »

    Cette histoire, Audrey la connait bien. Elle tient la page Instagram Vos stars en réalité, qui dénonce les pratiques frauduleuses des influenceurs. Pour comprendre cette pratique, Audrey analyse des matchs TikTok pendant plusieurs mois et constate un véritable problème de dépendance. « Pour certains jeunes, il y a cette illusion de devenir ami avec celui qui fait les matchs. D’autant plus quand ces personnes écrivent en privé aux donateurs », explique Audrey. Pour elle, cette pratique s’apparente dans certains cas à « de l’abus de confiance et de l’abus de faiblesse ».
    Un système économique douteux

    Le système économique de ces matchs TikTok pose aussi question. Car si la plateforme affirme que les mineurs n’ont pas le droit de dépenser de l’argent pour des cadeaux virtuels, dans les faits, rien ne les empêche de le faire. Par ailleurs, la plateforme prélève entre 50 et 70 % de cet argent, mais ces matchs rapportent aussi beaucoup à certains influenceurs, jusqu’à « 100 000 euros par mois », dans les cas les plus extrêmes selon Audrey.

    Ces sommes étant considérées comme des dons, les influenceurs ne les déclarent pas aux impôts. Pourtant « certains se reposent uniquement sur ces matchs pour gagner leur vie », estime Audrey. Le député socialiste Arthur Delaporte a d’ailleurs saisi le ministre des Comptes publics en septembre dernier, sans nouvelles depuis.

    #Live_matchs_TikTok

  • Réarmement démographique : « L’État veut produire de la chair à canon »
    https://reporterre.net/Rearmement-demographique-L-Etat-veut-produire-de-la-chair-a-canon

    En évoquant le réarmement démographique, M. Macron rajoute aux discours natalistes « classiques » une « connotation guerrière insupportable », dit l’éditrice féministe Isabelle Cambourakis. « On nage en pleine dystopie. »
    [...]
    Le corps des femmes n’est pas une arme de guerre. Associer cette terminologie martiale à la politique nataliste me glace le sang. Cela donne l’impression que le gouvernement veut produire de la chair à canon. Ce n’est pas simplement un discours nataliste comme il y en a eu tant d’autres dans l’histoire. S’y ajoute en plus cette connotation guerrière insupportable, alors même que les conflits se multiplient dans le monde. On se demande quel est l’objectif visé concrètement par le gouvernement. Quelle politique le réarmement démographique va-t-il entraîner ? Est-ce seulement un élément de communication militariste ou non ? On reste dans l’expectative mais l’usage de ces mots est sidérant, rien que dans l’image que cela crée. Emmanuel Macron s’impose comme un chef autoritaire et martial qui veut avoir la main sur tout, un petit père du peuple, un pater familias qui irait jusqu’à gérer la reproduction de sa population.

    « On nage en pleine dystopie »

    J’ai l’impression d’assister à une vaste opération d’embrigadement des corps et des personnes pour les besoins d’une hypothétique guerre à venir, pour l’économie et la production ou pour faire face aux futures crises climatiques. On instrumentalise la jeunesse pour tenter de répondre aux catastrophes. Cela fait écho à de nombreux romans d’anticipation comme La Servante écarlate de Margaret Atwood ou le livre que j’ai édité, Viendra le temps du feu (2021) de Wendy Delorme. Dans ce livre, l’État oblige à la procréation et met en place des contrôles sanitaires pour surveiller la fertilité de sa population. Exactement comme les annonces d’Emmanuel Macron avec les tests de fertilité à 25 ans… On nage en pleine dystopie. Le discours du chef de l’État emprunte autant au pétainisme qui vante « la régénération du pays » qu’à la science-fiction.

    [...]

    Cela n’a pas d’influence sur les pratiques de procréation. Ce n’est pas parce que Macron appelle à un réarmement démographique que les gens vont tout d’un coup décider de faire des enfants ! Ces discours n’ont aucun effet, c’est une simple adresse envoyée aux conservateurs.

    … qui arrive un mois après l’adoption de la loi immigration.

    Cela va de pair. Pour que « la France reste la France », selon la formule d’Emmanuel Macron reprise à l’extrême droite, il faut à la fois limiter l’immigration et soutenir la reproduction des femmes blanches et des familles hétérosexuelles françaises.

    [...]

  • Carrefour dans l’impasse ou La bien curieuse idée de la franchise de M. Alexandre Bompard, PDG du Groupe Carrefour - BDS France
    https://www.bdsfrance.org/carrefour-dans-limpasse

    [...]
    En France, quand M. Bompard a pris la présidence et la direction du groupe en 2017, il s’est forcément demandé comment réaliser ce qu’il estimait être sa mission, à savoir mieux rémunérer les actionnaires. Les économistes savent que les entreprises de grande distribution peuvent utiliser un contexte inflationniste pour augmenter les marges sur la vente des produits, mais M. Bompard a du penser que ce ne serait pas suffisant pour satisfaire les actionnaires. Sur l’éternelle question de comment faire baisser le coût du travail, il a trouvé la solution : mettre ses magasins en location-gérance, ou en franchise. Ainsi ce sont les nouveaux employeurs qui assurent la casse sociale : licenciements, perte du 13ème mois et de la mutuelle…, les économies réalisées permettent aux magasins de verser au groupe les fortes redevances prévues dans le contrat de franchise. Les salarié·e·s sont à bout, physiquement et moralement épuisé.e.s et les client.e.s constatent les dégâts dans les magasins franchisés : l’image du groupe s’en ressent1.

    Traversons maintenant la Méditerranée jusqu’en Palestine où M. Bompard va à nouveau utiliser sa vieille recette des contrats de franchise. Plongé dans ses critères de gestion financière et ignorant tout du contexte international, Alexandre Bompard signe des contrats de franchise avec deux sociétés israéliennes de grande distribution : des magasins dans les colonies israéliennes illégales en Palestine occupée vendent des produits Carrefour. Pour preuve de son ignorance ou de son insouciance : le 24 mai 2023, en pleine Assemblée Générale du Groupe, interpellé sur cette question par des militant·e·s, il improvise et promet qu’il n’y aura pas de magasin Carrefour dans les colonies… imprudence sur laquelle il sera très vite obligé de revenir suite aux menaces des enseignes israéliennes, aux protestations du gouvernement israélien et aux appels au boycott des Israélien·ne·s !

    Et pire : fin octobre 2023, alors que la “guerre de Gaza” a déjà fait des milliers de morts civiles palestiniennes, Carrefour-Israël offre des colis aux soldat.e.s de l’armée israélienne, pratique qui est bien étrange pour nous mais assez courante en Israël. Pour seule défense, et confirmant par là même l’information, M. Bompard dit que ce n’est pas lui, que c’est Carrefour Israël. Nous voilà rassuré.e.s ! Une immense indignation parcourt les réseaux sociaux, la campagne de Boycott et de Désinvestissement lancée dès 2022 contre Carrefour à la suite de la signature des contrats de franchise est relancée.

    Isolé dans sa tout d’ivoire avec ses meilleurs avocats d’affaire, faisant une confiance aveugle à la communication de son service RSE2, M. Bompard ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Certes les contrats de franchise et autres filiales peuvent écarter le risque juridique du groupe pour le reporter sur les magasins franchisés ou sur les filiales, mais la clientèle et l’opinion publique ne s’y trompent pas : tout ça, c’est Carrefour, à 100%.

    Depuis lors, les services de communication du Groupe restent silencieux, ils semblent sidérés, et il y a de quoi. D’une part l’image du groupe se dégrade de jour en jour, la campagne internationale de BDS ne cesse de monter en puissance en relation avec la volonté farouche affichée par le gouvernement israélien de poursuivre la punition collective qu’il inflige au peuple palestinien pour avoir osé résister à sa politique d’apartheid. D’autre part les entreprises de grande distribution israéliennes franchisées, le gouvernement et l’opinion publique israélienne sont résolus à faire payer très cher à Carrefour un éventuel retrait qu’ils prendraient pour une trahison. En se posant la question de savoir ce qui est existentiel et pour qui, gageons que dans un avenir proche Israël n’abandonnera pas les colonies, mais que Carrefour abandonnera Israël.

    Quelle que soit l’issue des massacres en cours à Gaza, ce que de nombreuses organisations internationales reconnaissent enfin comme un génocide rappelle aux multinationales comme aux petites entreprises qu’Israël est un pays en guerre, une zone à très haut risque pour les investisseurs étrangers. Ce que n’avait pas voulu voir Carrefour, et qu’aujourd’hui il s’apprête à payer très cher.

    #boycottCarrefour

  • Etats-Unis : l’Alabama effectue la première exécution par azote d’un condamné à mort
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/etats-unis-l-alabama-realise-la-premiere-execution-par-azote-d-un-condamne-a

    [...]
    Malgré les critiques et les recours, l’Etat américain de l’Alabama a mis à mort, jeudi 25 janvier, un condamné par inhalation d’azote, une première mondiale dénoncée notamment par l’Organisation des Nations unies (ONU) qui avait comparé ce mode d’exécution à une forme de « torture ».

    Kenneth Eugene Smith, définitivement condamné en 1996 à la peine capitale pour le meurtre d’une femme en 1988, est mort au pénitencier d’Atmore à 20 h 25 (3 h 25 vendredi, heure de Paris), après avoir respiré de l’azote pur, à travers un masque facial, pour provoquer une privation d’oxygène. Selon la chaîne locale du réseau CBS, dont un journaliste a assisté à l’exécution, les derniers mots de M. Smith ont été : « Ce soir, l’Alabama a fait faire un pas en arrière à l’humanité (…). Je m’en vais avec amour, paix et lumière (…). Merci de m’avoir soutenu. Je vous aime tous. »

    Une fois l’exécution lancée, le condamné « a commencé à se tordre et à se débattre pendant approximativement deux à quatre minutes, suivies d’environ cinq minutes de respiration bruyante », a rapporté le média local AL.com, se fondant sur les dires de témoins. Il semble avoir « retenu sa respiration aussi longtemps qu’il le pouvait », a dit aux journalistes le commissaire de l’administration pénitentiaire de l’Alabama, John Hamm.
    [...]

    • Qu’est-ce que l’exécution à l’azote, testée pour la première fois aux États-Unis ?
      https://www.lefigaro.fr/international/etats-unis-l-alabama-pourrait-experimenter-une-execution-a-l-azote-une-prem

      [...]
      Le principal promoteur de l’inhalation d’azote se nomme Mike Christian. Sur son site officiel, cet ancien élu républicain de l’Oklahoma évoque une « méthode pratique, efficace et humaine ». Se basant sur une étude scientifique qu’il a lui-même commandée, l’ex-membre du parlement de cet État du sud explique que l’inhalation d’azote provoque la mort par hypoxie, c’est-à-dire par absence d’oxygène dans le sang. Selon cette étude, le condamné deviendrait inconscient dans les huit à dix secondes suivant l’inhalation, avant de mourir en quelques minutes. Mais le procureur général d’Alabama a indiqué que Kenneth Smith avait expiré exactement 29 minutes après le début de l’exécution.

      De fait, le degré de souffrance enduré par le condamné demeure inconnu. Habituellement utilisée pour euthanasier des animaux, cette méthode n’avait jamais été éprouvée sur l’homme avant Kenneth Smith. Le 16 janvier, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’était emparé de l’affaire, se disant « alarmé » par ce nouveau type d’exécution. Cela « pourrait constituer de la torture ou d’autres traitements cruels ou dégradants au regard du droit international », avait indiqué une porte-parole de l’organisation, Ravina Shamdasani. Cette dernière a notamment souligné que le protocole d’exécution ne prévoyait pas de sédation en amont.
      [...]

  • #Nucléaire : les déboires sans fin d’Hinkley Point révèlent le choix politique de détruire EDF | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/250124/nucleaire-les-deboires-sans-fin-d-hinkley-point-revelent-le-choix-politiqu

    Sept ans plus tard, le constat est là, implacable. Les salariés d’EDF avaient raison sur tout, sur la complexité du projet, sur le calendrier, sur les risques industriels et financiers.

    #EPR #privatisation

  • Cancel culture : le lobby agro-industriel fait annuler une journée d’étude sur l’écologie - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/01/25/cancel-culture-le-lobby-agro-industriel-fait-annuler-une-journee-det

    Il en faut peu pour énerver le lobby agro-industriel. Ce jeudi 25 janvier, la prestigieuse école d’agronomie Agro Paris Tech devait organiser une journée d’étude intitulée : « Paradoxes de l’action stratégique écologiste contemporaine ».

    Une rencontre prévue de longue date, réunissant des professeurs, des chercheurs et des personnes engagées dans les mobilisations écologistes, pour aborder, avec les étudiant-es, les questions relatives à l’écologie, aux modalités de son action et à la répression à laquelle elles sont confrontées.

    Une simple journée de formation, comme il y en a régulièrement à Agro Paris, avec des intervenants de diverses sensibilité, y compris pratiquant l’agriculture intensive. « Cette journée d’étude s’inscrit dans des recherches que nous menons depuis plusieurs années sur les évolutions des pratiques écologistes, au regard de l’aggravation des situations écologiques » explique Arnaud Villalbal, enseignant à l’initiative de ces rencontres. Mais cela n’a pas plu au lobby de l’agriculture intensive. Pourquoi ? Parmi les invité-es se trouvent le collectif Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre, des spécialistes de la répression ou un acteur de la cause anti-spéciste, entre autres.

    #lobby de l’#agroindustrie

    • « J’ai honte de mon école » : AgroParisTech annule l’invitation de militants écolos
      https://reporterre.net/J-ai-honte-de-mon-ecole-AgroParisTech-annule-l-invitation-de-militants-e

      L’école AgroParisTech a annulé une journée d’étude avec des activistes antibassines et antispécistes, prévue le 25 janvier. Motif : éviter qu’elle ne leur serve de « caisse de résonance ». Elle a finalement été déplacée ailleurs.

      lundi 22 janvier à 13 h 30, Bruno Villalba a reçu un coup de fil d’une tout autre teneur : « Il m’a fait savoir dès le départ de la conversation qu’il avait décidé d’interdire la journée, se remémore le chercheur dépité. Il a remis en cause la portée scientifique de l’événement, sans réellement apporter d’éléments probants. Il a précisé que le contexte ne se prêtait pas à cette journée. Qu’il n’était pas souhaitable de recevoir des personnes condamnées pour leurs actions . »

  • L’Espagne touchée par une vague de chaleur en plein hiver avec des températures proches de 30 °C
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/25/l-espagne-touchee-par-une-vague-de-chaleur-en-plein-hiver-avec-des-temperatu

    Des températures avoisinant les 30 °C degrés ont été enregistrées jeudi 25 janvier en Espagne, touchée par une vague de chaleur digne du début de l’été en plein mois de janvier, a annoncé l’agence météorologique (Aemet). D’après elle, le thermomètre est monté à 29,4 °C jeudi après-midi dans la région de Valence et à 27,8 °C dans celle de Murcie (sud-est). Plusieurs records locaux de températures pour un mois de janvier ont par ailleurs été battus à travers le pays.
    Dans la petite station de ski de Puerto de Navacerrada, située dans la région de Madrid, à 1 900 mètres d’altitude, le thermomètre n’est par ailleurs pas descendu sous la barre des 10 °C dans la nuit de mercredi à jeudi.
    Il s’agit de températures « propres au milieu ou à la fin du mois de juin », c’est-à-dire « estivales », a souligné sur le réseau social X le porte-parole de l’Aemet, Ruben del Campo, évoquant une « anomalie ».
    Selon David Corell, chercheur à l’université de Valence, cette chaleur en plein hiver est provoquée par la présence d’un puissant anticyclone au-dessus de la Méditerranée. « Il n’y a pas encore d’études qui aient évalué la tendance à long terme de ce type d’événements mais il est clair que nous vivons ce type de situations anormales de plus en plus fréquemment », a-t-il expliqué.
    Le sud-est de la France n’est pas épargné. Mercredi puis jeudi, des records mensuels de températures maximales ont été atteints le long de la Méditerranée, de l’Aude jusqu’au Var, ainsi que dans les Hautes-Pyrénées, au-dessus de 22 °C.

    #climat #réchauffement_climatique

  • Décision n° 2023-863 DC du 25 janvier 2024 | Conseil constitutionnel
    https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2024/2023863DC.htm

    Loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration
    Non conformité partielle - réserve

    Apparemment, le Conseil Constitutionnel a décidé de mettre noir sur blanc la feuille de route du gouvernement afin de pouvoir avancer sur ses projets les plus importants du quinquennat : la suppression de tout ce qui permettra d’appliquer pour de bon la loi immigration.

    #loi_immigration

    (oui, j’ai mauvais esprit ; sous des airs de victoire de l’état de droit, je ne peux m’empêcher d’y voir une victoire à la Pyrrhus)

    • Détail des rejets, et des conformités... Ci-dessous, les saloperies déclarées conformes...

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/01/25/loi-immigration-ce-que-le-conseil-constitutionnel-a-censure-et-pourquoi_6212

      Les conformes :

      Article 2
      Précision sur les conditions de réacheminement à la frontière

      Article 35
      Suppression des protections contre l’expulsion pour certains étrangers

      Article 37
      Obligation de quitter le territoire français (OQTF) possible contre des étrangers protégés

      Article 39
      Création d’un fichier des mineurs non accompagnés délinquants

      Article 42
      Allongement de la durée d’assignation à résidence des étrangers

      Article 44
      Exclusion de certains étrangers de l’aide sociale à l’enfance s’ils sont visés par une OQTF

      Article 46
      Instauration d’une condition de « respect des principes de la République » pour obtenir un titre de séjour

      Article 66
      Elargissement des cas dans lesquels le bénéfice des conditions matérielles d’accueil peut être retiré

      Article 70
      Fin de la collégialité par principe des jugements de la Cour nationale du droit d’asile

      Articles 72 et 76
      Extension du recours à la visioconférence pour les audiences dans les centres de rétention

      Article 77
      Allongement à quarante-huit heures du délai du juge pour statuer dans les zones d’attente

  • Israel’s Army Drafted and Armed Thousands of Settlers. Accounts of Their Violence Are Piling Up - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/2024-01-17/ty-article-magazine/.premium/israels-army-drafted-thousands-of-settlers-accounts-of-their-violence-are-piling-up/0000018d-12e7-d260-aded-b7efddbe0000

    ’Regional defense’ battalions have grown fivefold since the war in Gaza started, and there are more and more accounts of settlers serving in them assaulting and threatening Palestinians

  • Deux porte-parole des Soulèvements de la Terre encore ciblés par la justice
    https://reporterre.net/Deux-porte-parole-des-Soulevements-de-la-Terre-encore-cibles-par-la-just

    Léna Lazare et Basile Dutertre, porte-parole des Soulèvements de la Terre, seront en procès en novembre prochain. Cela s’ancre dans un « continuum de répression du mouvement écologiste » assurent leurs soutiens.

    Encore un #procès pour Les #Soulèvements_de_la_Terre. Léna Lazare et Basile Dutertre, tous deux porte-parole du mouvement écologiste, seront au tribunal le 22 novembre prochain. Ils risquent deux ans emprisonnement et 7 500 euros d’amende chacun. C’est ce qu’ils ont appris à l’issue d’une matinée d’audition dans le commissariat parisien du 7e arrondissement, le mercredi 24 janvier. « On peut sans doute y voir une volonté d’#acharnement_judiciaire à notre égard », soupire Léna Lazare.

    Leur tort ? Ne pas s’être présentés devant la commission d’enquête parlementaire qui examinait les violences commises durant la manifestation contre les #mégabassines à Sainte-Soline. Cette instance composée de députés de divers groupes les avait convoqués le 11 juillet dernier.

    Les questions portaient sur des affaires judiciaires en cours, ont argué les militants, ce qui est illégal. La séparation des pouvoirs législatif et judiciaire n’étant pas garantie, ils ont décliné la convocation et ont finalement répondu par écrit aux questions. Cela n’a pas suffi au président de la commission, Patrick Hetzel. Ce député Les Républicains a donc décidé de porter plainte. C’est la première fois dans l’histoire que deux personnes seront jugées pour de tels faits.

    « Continuum de répression du mouvement écologique »
    « Les parlementaires ont outrepassé leurs droits avec cette convocation qui s’inscrit dans un continuum de répression du mouvement écologique. C’est une convocation plus politique que judiciaire », a déclaré le sénateur écologiste Thomas Dossus.

    #Assemblée_nationale #police #justice #répression

    • Il y a 4 mois, la commission dont il est question :

      Commission d’enquête sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements

      https://seenthis.net/messages/1018130

  • Motaz Azaiza, le reporter de guerre palestinien aux 18 millions d’abonnés, quitte la bande de Gaza
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/24/motaz-azaiza-le-reporter-de-guerre-palestinien-aux-18-millions-d-abonnes-qui

    Né dans le camp de réfugiés de Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, titulaire d’un diplôme en littérature anglaise de l’université Al-Azhar, aujourd’hui détruite, Motaz Azaiza travaillait pour l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Après le 7 octobre, il se lance dans le journalisme, en indépendant, pour alerter le monde sur le carnage en cours dans l’enclave, qu’il qualifie de « génocide ». Ses publications en anglais ouvrent une fenêtre sur cette guerre que les médias du monde entier sont contraints de couvrir à distance, l’Etat israélien leur interdisant de pénétrer dans le territoire palestinien. Comme toute la population de Gaza, il paie un lourd tribut aux bombardements : moins d’une semaine après le début de l’offensive, le 12 octobre 2023, il annonce que « plus de quinze membres de sa famille [ont] été assassinés dans une frappe aérienne israélienne ». Début décembre, il postait une vidéo le montrant en train de courir avec un confrère, hors d’haleine, pour échapper à des tirs de chars israéliens dans leur direction.

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    • Dans la nuit du 3 au 4 novembre 2023, Fanta, 3 mois, est décédée suite à une intoxication au monoxyde de carbone. La veille, sa mère, privée depuis presque un an par la politique de #dématérialisation des procédures administratives et par la #Préfecture du Nord de son droit au travail et de ses droits sociaux, avait tenté de réchauffer leur appartement privé d’électricité, avec un brasero de fortune, conduisant au drame.
      Une marche blanche le 3 février 2024 à 14h devant la Préfecture du Nord, 12 rue Jean Sans Peur à Lille, appelle à rendre hommage à ce bébé, victime de la non-impression d’un bout de papier.

      Il est des coupables qui viennent de loin et qui n’ont pas toujours de visage, ni même d’arme pour tuer. Ici, la plateforme de dématérialisation #ANEF, gérée par le #ministère_de_l’Intérieur, et la Préfecture du Nord ont mis plus d’un an à fournir à Fatima, 26 ans, sa carte de résidente de réfugiée, indispensable pour circuler, travailler et bénéficier des droits sociaux reconnus aux personnes réfugiées. Un an à faire la sourde oreille aux interpellations de tous les travailleurs sociaux, un an à se renvoyer la balle, jusqu’à conduire Fatima à une précarité extrême telle que sa fille Fanta, âgée d’à peine 3 mois, n’y survivra pas.

      #immigration #étrangers #carte_de_séjour

  • « Israël-Gaza, l’onde de choc » sur France 2 : la télévision contre la pensée - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Israel-Gaza-l-onde-de-choc-sur-France-2-la

    « Israël-Gaza, l’onde de choc » sur France 2 : la télévision contre la pensée
    par Arnaud Galliere, Pauline Perrenot, jeudi 25 janvier 2024

    Nous publions, en avant-première, un article qui paraîtra dans le Médiacritiques n°49. Ce numéro sortira en février et sera consacré au traitement médiatique de la situation en Israël et à Gaza depuis le 7 octobre.

    « Israël-Gaza : l’onde de choc » : le 19 octobre, pour la première et dernière fois à ce jour, France 2 consacrait une édition spéciale aux massacres du 7 octobre et à l’intervention militaire israélienne qui a suivi. Co-présentée par Caroline Roux et Julian Bugier, cette émission a été diffusée en prime time (21h) et en direct. « Faire le point sur le conflit afin de mieux comprendre ses tenants et ses aboutissants » était l’objectif affiché par la rédaction, laquelle revendiquait pour cela l’éclairage « de nombreux spécialistes du Moyen-Orient ». L’occasion de se pencher sur la façon dont une chaîne de service public formate et met en scène l’information internationale.

    Une foule d’interlocuteurs hétérogènes

    Sur une émission d’une heure et vingt-deux minutes – nous n’avons pas inclus dans notre analyse les trente dernières minutes de l’émission, qui portèrent quant à elles sur des enjeux de société et de politique françaises –, huit intervenants sont invités à répondre aux questions des journalistes. Parmi eux, quatre demeurent en plateau tout au long de l’émission : Bertrand Badie (« Professeur de relations internationales à Sciences Po » [1]), David Khalfa (« Expert du Moyen-Orient à la fondation Jean-Jaurès »), Isabelle Defourny (« Présidente de Médecins sans frontières ») et Christophe Gomart (« Ancien directeur du renseignement militaire »). Valérie Zenatti – « Écrivaine et scénariste », dont Caroline Roux précise qu’elle a « vécu huit ans en Israël » – arrive en plateau à partir de la vingt-deuxième minute. À ces cinq personnes s’ajoutent trois interlocuteurs ponctuels, dont seul le premier est en studio : Bernard-Henri Lévy (« Écrivain et philosophe »), Raphaël Morav (« Chargé d’affaires d’Israël en France ») et Hala Abou-Hassira (« Représentante en France de l’Autorité palestinienne »).

    Nous avons en outre décompté dix interruptions de plateau (15 minutes et 51 secondes au total), au cours desquelles plusieurs directs, reportages et temps de « décryptage » ont donné à entendre sept journalistes de France 2 et différents témoignages, la plupart du temps montés sous une forme équivalente à celle du micro-trottoir.

    En tout point conforme au formatage d’un plateau dit d’« information » tel que le conçoivent les chefferies médiatiques en télévision, France 2 a donc privilégié le zapping, la multiplicité des intervenants... et l’hétérogénéité de leurs statuts. Deux propriétés qui contribuent, comme nous le soulignions dans un précédent article, à « créer une cacophonie nivelant toutes les voix invitées à s’exprimer : diplomates, politiques, artistes, chercheurs, témoins, militaires, avocats, écrivains, éditorialistes, "experts" et consultants, etc. Un défilé permanent qui remplace un véritable pluralisme par une pluralité des "expressions" [...] », aux dépens, bien souvent, d’une information structurée et cohérente. Et c’est peu dire que cette édition n’a pas fait exception...

    Contraintes inégales et temps de parole réduit au minimum

    Sur un peu plus d’une heure vingt d’émission, le temps de parole cumulé des invités oscille entre, au maximum, 8 minutes et 55 secondes dans le cas de David Khalfa et, au minimum, 2 minutes et 33 secondes pour Raphaël Morav. Pour la plupart soumis aux interruptions constantes des présentateurs, les invités ont un temps de parole moyen par intervention s’élevant... à 26 secondes [2].

    D’une durée résiduelle, leurs interventions masquent en outre des conditions de prise de parole particulièrement inégales. BHL, par exemple, est gratifié d’un entretien privilégié : annoncé en grande pompe tel un témoin d’exception [3], il fait une entrée distincte en plateau, à rebours de ses quatre interlocuteurs voisins, et bénéficie de quatre prises de parole avant de se retirer du studio. Interrompu une seule fois par Julian Bugier, préservé de toute interpellation tant son propos est inscrit dans un dispositif étanche à toute « mise en débat », il est de fait l’invité en plateau dont le temps de parole moyen a été le plus élevé de l’émission.

    Tous n’ont pas eu cette chance. La présidente de MSF Isabelle Defourny, par exemple : présente du début à la fin de l’émission, elle n’est interrogée qu’à seulement trois reprises. Elle essuie cinq interruptions lors de sa première intervention (de 2 minutes 30 au total), doit attendre 25 minutes avant la deuxième, puis plus de 35 minutes avant de s’exprimer une troisième et dernière fois. Ajoutons à ce bilan que sa deuxième prise de parole est loin d’être autonome : elle n’est en réalité sollicitée que pour répondre à une violente interpellation de David Khalfa, qui prend à témoin l’assemblée au moment d’épingler différents tweets de MSF. Isabelle Defourny, qui était de fait la seule intervenante en plateau à pouvoir relayer des informations de terrain concernant les civils de Gaza – quand bien même un reportage a partiellement informé à cet égard –, ne s’est ainsi exprimée que pendant 4 minutes et 27 secondes au total, deux fois moins, par exemple, que David Khalfa.

    Dans de tels dispositifs, les contraintes que les présentateurs ont eux-mêmes fixées pèsent sur leur conduite de l’émission : engagés dans une course contre la montre, soucieux de « faire circuler la parole » sans y parvenir, noyés dans leur propre conducteur sous forme de « pot-pourri » enchaînant les sujets les uns après les autres, ils sont en outre totalement aveuglés par le mythe professionnel postulant un désintérêt des téléspectateurs face à ce que les journalistes conviennent d’appeler entre eux... des « tunnels ». Ainsi, au cours de cette émission, on ne compte plus les chuchotements de Caroline Roux et Julian Bugier se superposant aux propos de leurs invités, ni leurs injonctions à la concision – « Faut faire des réponses courtes, vous êtes nombreux », « Une réaction courte, parce qu’il faut qu’on avance » martèle par exemple Julian Bugier – et encore moins leurs « ouais » réflexes pendant des prises de parole, un type d’interjection dont Pierre Bourdieu soulignait combien il « presse, [... et] fait sentir à l’interlocuteur l’impatience ou l’indifférence » [4]. C’est bien simple : aux yeux des journalistes, s’exprimer plus de deux minutes en continu semble déjà relever d’un trop-plein. Pour avoir pris la parole en duplex pendant 2 minutes 10, Hala Abou-Hassira – la seule voix palestinienne – essuie par exemple une remontrance :

    - Caroline Roux : Je peux vous interrompre ? Est-ce que je peux vous interrompre ?! C’est difficile de vous interrompre quand vous parlez... Et vous nous livrez avec beaucoup de sincérité [coupée]

    - Hala Abou-Hassira : On m’interrompt beaucoup... On m’interrompt beaucoup...

    - Caroline Roux : Alors est-ce que je peux le faire encore une fois ? J’imagine que oui.

    « Vous avez eu sacrément la parole ce soir, pardon de le dire »

    Les interlocuteurs ont beau être soumis à des contraintes similaires, le cadre ne pèse pas sur tous à l’identique, et tous n’adoptent pas les mêmes stratégies. Certains décident de jouer les bons élèves. Au moment de donner la parole à David Khalfa – « Vous avez une minute trente, c’est à vous la parole : une solution à deux États, c’est encore possible ? » – Julian Bugier ajoute : « Si vous ne m’engueulez pas par contre hein ! » L’expert de la Fondation Jean-Jaurès s’en défend – « Moi, je suis très poli » – et s’interrompt de son propre chef au bout de quarante secondes, non sans ajouter cette marque d’ironie : « Voilà, je crois que j’ai fait très court. Ça vous va ? » Conforme au récit dominant privilégié par la plupart des médias, le propos qu’avance David Khalfa a beau être limité par la concision imposée, il reste néanmoins plus immédiatement « intelligible » que d’autres pensées moins hégémoniques.

    Pour celles-ci, le dispositif médiatique devient alors plus qu’une contrainte : un empêchement. Ce que ne renierait sans doute pas Bertrand Badie... Au cours de l’émission, ce dernier est intervenu à sept reprises durant l’émission. Sur ses 7 minutes et 29 secondes de temps de parole, il ne pourra jamais, sauf une fois, parler plus d’une minute sans interruption. Difficile d’imaginer, dans de telles conditions, que le chercheur puisse développer convenablement sa pensée, a fortiori lorsqu’il soulève des angles d’analyse s’écartant des sentiers médiatiquement battus. Ce qu’il ne se prive pas de souligner plusieurs fois au cours de l’émission, comme lors de cet échange avec Caroline Roux :

    - Bertrand Badie : Il ne faut pas prendre une mauvaise direction dans l’analyse et faire comme si on était encore dans l’ancien monde, c’est-à-dire évaluer le Hamas à travers ses soutiens étatiques. C’est vrai qu’il y a des liens avec le Qatar, qui sont d’ailleurs infiniment plus complexes qu’on ne le dit, [chuchotements] qu’il y a des liens avec l’Iran, c’est vrai. Mais ce qu’il faut voir, c’est cette dialectique [Ouais. Ouais.] qu’il y a entre le Hamas et l’opinion publique palestinienne [coupé]

    - Caroline Roux : Oui, on voit surtout... [Bertrand Badie : Non mais attendez, parce que c’est très important...] On voit surtout qu’il y a un soutien du monde arabe au Hamas.

    - Bertrand Badie : Vous permettez ? Je fais mon métier, là, si vous permettez.

    - Caroline Roux : Oui, mais moi aussi !

    - Bertrand Badie : Oui mais là jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de le faire et on va bientôt achever l’émission.

    - Caroline Roux : Ah bon ! Bah allez-y. Allez-y, allez-y...

    Se borner à constater les marques d’indifférence et de mépris qu’adresse la journaliste à son interlocuteur manquerait sans doute la principale – et bien plus navrante – conclusion à tirer de cet échange : présentateur-journaliste et chercheur sont deux métiers en totale contradiction d’intérêts. Et développer une expression argumentée, analytique – ou simplement informative –, se révèle littéralement impossible dans le dispositif (multi-)contraint que les journalistes imposent.

    Un peu plus tôt encore, faute d’informations suffisamment fiables, Bertrand Badie refusait d’improviser des analyses à propos de l’explosion survenue dans la cour de l’hôpital Al-Ahli Arab de Gaza deux jours plus tôt pour mieux réorienter le cours du commentaire politique et militaire : « Les questions que nous devons nous poser, ce ne sont pas celles-là, parce que ce n’est pas notre travail. La question que nous devons nous poser, c’est est-ce qu’il est possible d’"éradiquer le Hamas". [...] » Entrecoupée de multiples tentatives d’interruption, son expression est littéralement ignorée par Caroline Roux qui le coupe au bout d’à peine 20 secondes, pour mieux en revenir à sa question initiale... et quand même, in fine, lui retirer la parole :

    - Caroline Roux : Mais en tant qu’analyste, vous avez vu que [l’explosion à l’hôpital Al-Ahli Arab] avait suffi à mettre le feu au monde arabe. Et on y reviendra.

    - Bertrand Badie : Alors... vous avez totalement raison... Ça, c’est l’autre aspect que je voulais mettre en évidence, c’est le perçu des choses, le perçu devient effectivement un paramètre fondamental [coupé]

    - Julian Bugier : On va y revenir

    - Caroline Roux : Et on y reviendra. [Bertrand Badie tente de s’exprimer, inaudible].

    - Julian Bugier : Et on va y revenir. On va y revenir, monsieur Badie.

    - Caroline Roux : On y revient.

    - Julian Bugier : On va y consacrer un chapitre.

    - Caroline Roux : Le message est passé.

    « Le message est passé » ? Vraiment ?

    Le clou du spectacle intervient en fin d’émission. Alors que Bertrand Badie tente cette fois-ci d’apporter une mise en perspective historique en amorçant un propos sur la reconfiguration des jeux d’influences dans le paysage des grandes puissances et des acteurs locaux, il est interrompu au bout de 34 secondes. Et parce qu’il signifie de nouveau son agacement, le carton rouge est immédiat :

    - Caroline Roux : Écoutez, je suis désolée...

    - Bertrand Badie : Heureusement que sur LCI, ce n’est pas comme ça !

    - Caroline Roux : Bah dis-donc ! Vous avez plus de temps ? C’est quand même incroyable de dire...

    - Julian Bugier : Vous êtes sympa... Et vous avez eu sacrément la parole ce soir ! Pardon de le dire...

    - Bertrand Badie : J’ai jamais pu finir une phrase.

    - Caroline Roux : Est-ce que ça vous intéresse qu’on aille au Liban ? Est-ce que ça vous intéresse qu’on aille au Liban ? Pour parler des acteurs locaux ?

    - Julian Bugier : On va aller au Liban. On va aller au Liban, près de Beyrouth.

    - Bertrand Badie : J’essayais de faire une analyse.

    - Caroline Roux : Vous l’avez livrée, pardonnez-moi.

    - Bertrand Badie : Bah non, je ne suis pas arrivé au bout de ce que je voulais dire.

    - Caroline Roux : Vous l’avez livrée avec beaucoup de pédagogie, et je vous en remercie. Mais j’aimerais qu’on aille au Liban. Parce qu’effectivement, tous les regards sont désormais tournés vers ce qui va se passer au Liban, au sud Liban, avec le Hezbollah.

    Fermer le ban en décrétant que l’expression d’un interlocuteur fut pleine et entière... contre son propre avis : une pirouette journalistique performative bien connue, qui n’entérine pas moins l’écrasement de la pensée par la télévision. En outre, nous ne manquerons pas de nous souvenir qu’aux yeux de Julian Bugier, s’exprimer pendant 7 minutes et 29 secondes sur une émission d’1 heure et 22 minutes équivaut à avoir « eu sacrément la parole ». Un échange particulièrement représentatif de ce qui fut, à ce jour, la seule « émission spéciale » de France 2 sur la situation au Proche-Orient organisée en première partie de soirée. Et qui constitue une parfaite introduction à la quatrième critique que l’on peut formuler contre l’émission spéciale de France 2 : l’impression de cacophonie et l’impossibilité de débattre sont accentuées par la succession effrénée de thématiques, qui entravent toute discussion de fond.

    « J’aimerais qu’on aille au Liban » : une succession de sujets sans cohérence

    Massacres du 7 octobre, état d’avancement de l’offensive israélienne, état de la situation à Gaza, histoire du Hamas, perspectives politiques, corridor humanitaire, blocus de Gaza, otages israéliens, mobilisation des réservistes israéliens, souffrances liées aux attentats, situation au Liban, en Iran, etc. Une multiplicité d’angles et de sujets s’entremêlent tout au long de la soirée.

    En théorie, la plupart des thématiques sont agrémentées d’un reportage, d’un direct ou d’un décryptage introductifs minimalistes (1 minute et 35 secondes en moyenne) censés cadrer le temps d’échanges du plateau. Dans les faits, chaque thématique est appréhendée « par le haut » et survolée, tant l’une chasse l’autre au bout de seulement quelques minutes – voire quelques secondes... Conséquemment, le prétendu « débat » n’existe pas, a fortiori quand certains sujets ne font l’objet que d’une simple évocation ou d’une adresse unilatérale, c’est-à-dire à destination d’un seul interlocuteur. À titre d’exemple, la question des perspectives politiques et d’une « solution à deux États » n’est posée qu’à David Khalfa... et traitée en 40 secondes ! Concernant l’histoire du Hamas – ses « objectifs », ses « soutiens », ses « moyens », etc. –, France 2 prétend éclairer le téléspectateur au gré d’un « reportage » d’1 minute 20 qui, évidemment, fait l’impasse sur l’implication et le rôle des gouvernements israéliens dans sa consolidation.

    Autre exemple : au cours d’un direct d’1 minute 11, un envoyé spécial à Ramallah fait la part belle au langage journalistique automatique, en évoquant successivement un « regain de tensions et de violences », des « heurts entre Palestiniens et forces israéliennes », la « présence également d’éléments radicaux et on a vu dans certaines images, la présence aussi du drapeau du Hamas », la « montée de la popularité du groupe terroriste » et la « colère » ou « l’inquiétude » des habitants de Cisjordanie, sans qu’aucun témoignage ne soit donné à entendre. Ce direct indigent n’en reste pas moins auto-suffisant : en plateau, les présentateurs ne relancent pas leurs invités sur les enjeux pourtant cruciaux que cristallise le territoire occupé. Et pour cause : 1 minute et 11 secondes suffisent pour que Caroline Roux décrète qu’« on a parlé de ce qui se passait en Cisjordanie, on l’a vu dans ce qui vient d’être dit à l’instant, sur les images. » Avant d’introduire « la suite » : « C’est intéressant peut-être de parler de la rue arabe. » « La rue arabe », « la guerre des images »... Rien n’a de sens, mais les catégories fourre-tout se succèdent comme autant de cases à cocher : « Pardonnez-moi, moi, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Est-ce que nous sommes en train d’assister à l’embrasement du monde arabe ? » s’impatiente Caroline Roux. « Voilà. C’est la question que j’allais poser ! », relance Julian Bugier. « Il y a l’Iran aussi. Il y a la question de l’Iran. On va en parler ! », s’emballe plus tard le présentateur. Temps d’échange sur « l’Iran » ? Deux minutes.

    Las... Sans doute fallait-il penser cette « émission spéciale » autrement que sur le modèle d’un « C dans l’air » exceptionnel. Car que pouvait bien espérer France 2 d’un tel dispositif ? Informer ? On n’ose le croire : prétendre « informer » sur de tels événements en convoquant autant d’interlocuteurs, dont les statuts et les approches sont si hétérogènes, pour évoquer un si grand nombre de thématiques dans un temps aussi retreint et en tablant, de surcroît, sur un dénominateur commun de connaissances pouvant rassembler les téléspectateurs d’un prime time sur France 2 témoigne, au mieux, d’une douce illusion, au pire, d’une réelle incompétence. Inutile de préciser qu’à force de sauter du coq à l’âne, nombre de points essentiels furent évacués : à la faveur d’un présentisme exacerbé, aucune contextualisation historique du « conflit » ne vit par exemple le jour au cours de l’émission, en dehors d’une mention fugace du blocus de Gaza. Une gageure quand l’émission prétendait « mieux comprendre ses tenants et ses aboutissants ». De la même manière, n’ont strictement jamais été abordés, questionnés ni a fortiori critiqués les positionnements de soutien des puissances occidentales à l’État d’Israël, qu’il s’agisse de celui des États-Unis ou du gouvernement français.

    Ainsi, si l’on ne sait ce qu’espérait précisément le service public, on sait ce qu’il aura réussi : avoir mis en scène un simulacre de débat, décousu et indigent au point qu’il est presque impossible de faire état, en bout de course, de ce que l’on en retient. Succession de sujets sans approfondissement, temps de parole réduits au maximum, interruptions incessantes des intervenants : France 2 a, comme de coutume, façonné un dispositif où la forme et les contraintes télévisuelles l’ont emporté sur l’information.

    Arnaud Gallière et Pauline Perrenot

  • Intelligence artificielle : Publicis va investir 300 millions d’euros sur trois ans
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/01/25/intelligence-artificielle-publicis-va-investir-300-millions-d-euros-sur-troi

    Intelligence artificielle : Publicis va investir 300 millions d’euros sur trois ans

    Dès cette année 2024, la multinationale française spécialisée dans la publicité compte investir 100 millions d’euros dans l’IA. Elle a déjà investi « 8 milliards d’euros » ces huit dernières années dans les acquisitions d’Epsilon et Sapient.

    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 08h05

    Afin de mettre cette technologie « au cœur » de ses activités et en tirer « le meilleur parti » pour ses clients, le grand groupe français spécialiste de la publicité Publicis a annoncé, jeudi 24 janvier, qu’il allait investir 300 millions d’euros sur trois ans pour sa stratégie en matière d’intelligence artificielle (IA).

    Pour la seule année 2024, Publics prévoit un investissement de 100 millions d’euros, « dont 50 % dédiés à la formation et au recrutement des équipes, et 50 % à la technologie, [par] l’achat de licences, de logiciels informatiques et d’infrastructures cloud [informatique dématérialisé] », est-il expliqué dans un communiqué.

    Cet investissement cette année sera financé « intégralement » par des « économies réalisées en interne ». Il « n’aura donc pas d’impact sur la marge opérationnelle du groupe en 2024 » mais sera « légèrement contributif à celle de 2025 », a ajouté le groupe.

    L’IA « au cœur » des activités de l’entreprise depuis 2018

    Chantre de la transformation numérique avec sa propre plate-forme de mise en relation de ses collaborateurs baptisée Marcel, sa plate-forme de traitement des données Epsilon et son activité de conseil technologique Sapient, la multinationale française revendique d’avoir mis l’IA « au cœur » de son organisation « depuis 2018 », bien avant l’émergence de ChatGPT, symbole des programmes d’IA générative qui se sont multipliés depuis la fin de 2022.

    « Puisque nous avons commencé très tôt, nous sommes devenus très tôt très sérieux sur le sujet », a insisté lors d’une conférence de presse téléphonique Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis, rappelant que son groupe avait investi « 8 milliards d’euros » ces huit dernières années dans les acquisitions d’Epsilon et de Sapient.

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    « C’est ça qui nous donne cette longueur d’avance aujourd’hui », car « l’IA, dans une entreprise qui n’est pas adaptée, cela ne sert à rien », a-t-il ajouté, citant comme « avantages compétitifs » de son groupe, face à la concurrence, la propriété de ses données « à grande échelle » ou encore la présence de 45 000 ingénieurs et analystes de données en son sein.

    Concrètement, l’ensemble des données « propriétaires » du groupe sera regroupé sous une seule entité baptisée « CoreAI », dont les capacités seront « progressivement » déployées « au cours du premier semestre 2024 », avec la présentation de ses premières fonctionnalités, en mai, lors du Salon VivaTech à Paris.

    Avant la publication de l’ensemble de ses résultats, le 8 février, Publicis a annoncé que sa croissance organique sur l’année 2023 avait été de 6,3 %, une performance « au-dessus de la fourchette cible de + 5,5 % à + 6 %, qui avait été revue à la hausse en octobre », a-t-il dit.

    Le Monde avec AFP