• Une étude détruit le mythe de la fourmi travailleuse
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/09/30/une-etude-detruit-le-mythe-de-la-fourmi-travailleuse

    Sur les 225 insectes suivis, quatre grandes catégories sont apparues : celle des puéricultrices (34 #fourmis), celle des #ouvrières travaillant hors du nid (26), celle des généralistes faisant un peu de tout (62) et enfin celle des #oisives (103 !) ne faisant rien de leur temps ou presque, quelle que fût la période du jour ou de la nuit où on les observât. Pour les auteurs de cet article, force est de constater que rien, ni le besoin de se reposer ni un rythme circadien, ne semble justifier cette #inactivité quasi permanente. Les fourmis qui travaillent font ce qu’elles ont à faire, quel que soit le temps que cela prendra et ne sont pas relayées par les autres : pas de trois-huit chez elles. Les auteurs reconnaissent que trois semaines d’observation ne sont peut-être pas suffisantes pour identifier une fonction mystérieuse qui serait mal comprise par les entomologistes. Interrogé par le New Scientist, Tomer Czaczkes (université de Ratisbonne) a ainsi émis l’idée que ces fourmis puissent être une sorte d’armée de réservistes, attendant que l’on ait besoin d’elles soit pour défendre la colonie, soit pour aller faire une razzia d’esclaves dans une autre fourmilière...

    Daniel Charbonneau, un des deux auteurs de l’étude avec Anna Dornhaus, semble pencher pour d’autres hypothèses. Les fourmis oisives ayant moins d’interactions avec les autres, elles pourraient tout simplement ne pas être au courant que du #travail les attend ou, plus subtil, faire en sorte... de l’éviter. Dans un second article paru dans le numéro d’octobre du Journal of Bioeconomics, Daniel Charbonneau et Anna Dornhaus se demandent ainsi si la paresse, ou du moins le fait qu’une fraction de la population choisisse l’inactivité, n’est pas la conséquence naturelle d’une organisation du travail complexe. L’ #oisiveté pourrait donc en fin de compte être une activité comme une autre... Quoi qu’il en soit, ces deux chercheurs, en démolissant le mythe de la fourmi laborieuse, soulignent que ce résultat implique que toutes les études d’entomologie s’intéressant aux tâches « actives » sont biaisées puisqu’elles oublient que près de la moitié de la population s’adonne à une spécialité importante : le #farniente .

  • Law for the Commons : réinventer un droit pour les Communs
    http://scinfolex.com/2015/09/23/law-for-the-commons-reinventer-un-droit-pour-les-communs

    Depuis le début du mois, une nouvelle ressource particulièrement intéressante a été mise en ligne pour ceux qui veulent découvrir ou approfondir la question des liens entre les Communs et le droit. « Law for The Commons » (Le Droit pour les Communs) prend la forme d’un wiki rattaché au site Commons Transition mis en place par… Source : : : S.I.Lex : :

  • Darwich et la traduction : “Le poème traduit n’est plus la seule propriété de son auteur” | langues de feu
    http://languesdefeu.hypotheses.org/908

    Affirmer qu’il est possible de traduire la poésie, et que l’on peut étudier de la poésie en traduction, ne revient pas à dire que toutes les traductions sont également bonnes ; le corollaire de cela étant que l’existence d’une mauvaise traduction ne saurait être une preuve quant à l’impossibilité de traduire.

    #traduction #poésie

    • Réflexions intéressantes mais qui manquent le fait que la confiance de darwish en sa traduction tenait énormément à la relation privilégiée qu’il entretenait avec son éditeur (Farouk Mardam-Bey) et son traducteur, Elias Sanbar. Avec, de mon point de vue, les risques certains d’une assimilation des styles de l’un et de l’autre.

  • #Festival_actoral.15 // Semaine 2
    http://actoral.org/newsletter/actoral15/septembre/NL6.html
    A #Marseille du 24 #septembre au 10 #octobre

    Présentation

    Le Festival actoral est un rendez-vous où nous vous proposons de découvrir, chaque automne, à travers le travail d’une cinquantaine d’artistes, la richesse des écritures d’aujourd’hui.
 Guidés par le goût de la curiosité et de la découverte, nous invitons des écrivains, des metteurs en scène, des chorégraphes, des plasticiens, des poètes, des cinéastes… français et 
internationaux à vous faire partager leurs enjeux et la singularité de leurs regards sur le monde.

    Le Festival actoral.15 se déroulera en complicité avec : le Théâtre du Gymnase-Bernardines, le MuCEM – Musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée, le Théâtre Joliette-Minoterie, le Ballet National de Marseille & ICKamsterdam, la Criée – Théâtre National de Marseille, la Friche la Belle de Mai, Montévidéo – créations contemporaines, le Laboratoire des Possibles, le Cabaret Aléatoire, Aix-Marseille Université, la Bibliothèque Départementale des Bouches-du-Rhône, les CEMEA – Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active, la Corodis, les Correspondances de Manosque, l’ERAC – Ecole Régional d’Acteurs de Cannes, le FID -Festival international de cinéma de Marseille, Film de Force Majeure, le FRAC PACA – Fonds régional d’art contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur, la librairie Histoire de l’Œil, l’L – Lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création, le Lycée Montgrand, le Lycée Thiers, le Lycée Victor Hugo, le Merlan scène nationale à Marseille, la librairie l’Odeur du temps, OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, Plateaux.ch, les éditions P.O.L, la Revue IF, Seconde Nature, le Cinéma Les Variétés, les éditions Verdier

  • Deux bouquins d’Irène Frain qui m’ont transporté...

    Au royaume des femmes
    Parcours d’un aventurier autrichien parti à la recherche d’une reconnaissance à travers les sommets himalayens au début du XXème. Une toute petite anecdote rigolote : il y a rencontré brièvement Alexandra David Neel mais ils n’ont pas du tout sympathisé.
    Il y est aussi question de botanique, de photographie, de culture et d’histoire
    http://www.livredepoche.com/annonces/bannieres/images/couv-frain-royaume-des-femmes.jpg

    Les naufragés de l’ile tromelin


    Là on parle de la mer, de marins, de vent, de cartographie, d’esclaves clandestins, de pouvoirs, d’humanité, de cruauté...

    tous deux sont des reconstitutions historiques

    #livre

  • http://www.regards.fr/web/article/emancipation-et-pensee-du-complexe

    La dialectique, vous connaissez ? Vous savez, ce vieux truc tiré de la philosophie d’#Hegel et remis à jour par Karl #Marx censé nous aider à comprendre le monde. Ringard ! Balayé par les certitudes des néolibéraux et de la seule politique possible, le fameux #TINA [1].

    Oui, mais voilà que depuis plus de quarante ans, de nombreuses disciplines scientifiques sont révolutionnées par des concepts qui rompent avec la logique déterministe qui caractérisait le #cartésianisme et les sciences dites exactes. Chaos, fractales, intelligence artificielle, structures dissipatives, systèmes dynamiques non linéaires, bifurcation, boucles de rétroaction, systémique, théorie des catastrophes, théorie des niveaux sont les nouveaux outils des scientifiques qui leur permettent désormais d’appréhender le monde non pas tel qu’il se doit d’être, mais tel qu’il est.

    La #révolution_du_complexe
    Ancienne élève de l’École normale supérieure, Janine #Guespin-Michel nous propose avec Émancipation et pensée du complexe un parcours audacieux, tout en étant très compréhensible, dans l’univers des nouveaux concepts scientifiques. Chaque système doit être appréhendé avec un grand nombre d’éléments, lesquels ont de nombreuses interactions entre eux, le tout inséré dans un environnement qui n’est pas lui-même sans incidence sur celui-ci. L’usage intensif de l’ordinateur n’est pas pour rien dans cette révolution que l’auteure a choisi d’appeler la révolution du complexe.

    « La #pensée_du_complexe à elle seule ne permettra pas d’accélérer la transformation sociale. La pensée du complexe étant une forme, une méthode de pensée, ce n’est ni une doctrine, ni une conception du monde, et elle peut servir, elle a servi, à soutenir de multiples positions politiques. Si son déni favorise l’idéologie dominante, son utilisation ne peut en aucun cas tenir à elle seule lieu d’objectif politique », rappelle fort justement l’auteure. En effet, cette pensée du complexe ne s’affranchit nullement du débat sur la contextualisation de la recherche qui, si elle se doit d’être impartiale, n’en est pas neutre pour autant. Au service de quels intérêts une recherche doit-elle être menée ?

    Voilà qui nous relie à l’interférence entre recherche et #démocratie. Après avoir pointé, au sein des sciences complexes, les impasses de l’auto-organisation – impuissante à elle seule pour penser la transformation – et de l’incertitude – qui favorise un pragmatisme qui mène tout droit au refus de tout changement –, elle pointe les effets pervers du dualisme qui oppose, sans aucun espoir de transcendance, deux contraires.

    Penser la #transformation_sociale
    L’auteure avance que « face à un phénomène politique donné, la pensée dominante analytique et linéaire nous pousse à l’isoler, puis à le découper en parties qu’on analysera séparément en les confrontant deux à deux. La pensée du complexe nous conduit au contraire à l’envisager comme constituant d’un – voire de plusieurs – système(s) et à rechercher les interactions entre les parties. » Voilà qui met à bas toute pensée réductionniste et linéaire en politique.

    L’auteure prend, entre autres, comme illustration l’approche politicienne des guerres américaines en Irak destinées à éradiquer le "mal". Une approche raisonnable et plus "scientifique" nous aurait au contraire laissé entrevoir les boucles de rétroaction qui ont succédé aux interventions armées. Mais l’impérialisme le souhaitait-t-il ? De même, ne sommes-nous pas, à gauche, souvent tributaires de cette pensée linéaire qui, au final, favorise l’idéologie dominante ? Voilà en quoi la dialectique serait, selon Janine Guespin-Michel, un indispensable complément de ce renouveau du complexe : « La pensée du complexe ne sait pas dépasser une contradiction antagonique. Elle est donc insuffisante pour penser le dépassement du capitalisme. Pour la pensée dialectique, ce qui aide à comprendre une situation dynamique, ce sont les contradictions, qu’elles soient antagoniques ou non. »

    Voilà un ouvrage stimulant qui nous amène à nous interroger sur nos pratiques, notre façon de penser la transformation sociale qui ne peut plus se concevoir d’une façon déterministe, mais doit prendre en compte les interactions multiples des classes et groupes sociaux ainsi que de leurs relations à l’environnement. Un appel vivant à un renouveau de la pensée dialectique.

  • Les esclaves oubliés de #Tromelin
    http://www.dupuis.com/les-esclaves-oublies-de-tromelin/bd/les-esclaves-oublies-de-tromelin-les-esclaves-oublies-de-tromelin/25683

    L’île des Sables, un îlot perdu au milieu de l’océan Indien dont la terre la plus proche est à 500 kilomètres de là... À la fin du XVIIIe siècle, un navire y fait naufrage avec à son bord une « cargaison » d’esclaves malgaches. Les survivants construisent alors une embarcation de fortune. Seul l’équipage blanc peut y trouver place, abandonnant derrière lui une soixantaine d’esclaves.

    Les rescapés vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n’est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin récupérera les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.

    Une fois connu en métropole, ce « fait divers » sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à l’orée de la Révolution française.

    Max Guérout, ancien officier de marine, créateur du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), a monté plusieurs expéditions sous le patronage de l’UNESCO pour retrouver les traces du séjour des naufragés. Ses découvertes démontrent une fois de plus la capacité humaine à s’adapter et à survivre, en dépit de tout.

    L’archéologue a invité le dessinateur à les rejoindre lors d’une expédition d’un mois sur Tromelin. De là est né ce livre : une bande dessinée qui entremêle le récit « à hauteur humaine » (on « voit » l’histoire du point de vue d’une jeune esclave, l’une des survivantes sauvées par le chevalier de Tromelin) avec le journal de bord d’une mission archéologique sur un îlot perdu de l’océan Indien. Après le succès international de Marzi, Sylvain Savoia offre à nouveau aux lecteurs une magnifique leçon d’humanité.

    (premières pages visionnables)

  • Je vais peut-être rédiger une proposition pour la consultation « République Numérique » sur le futur Projet de Loi Numérique https://www.republique-numerique.fr

    Comme je manque de temps pour faire plusieurs propositions sérieuses (et que la consultation est certainement bidon : il n’y a pas eu de consultation sur les lois importantes, genre loi Macron ou projet de loi Renseignement, alors qu’on en fait une sur le petit projet - largement vide - d’une ministre très secondaire), je me demande sur quoi je vais travailler. Alors, moi aussi, je consulte en ligne. N’hésitez pas à metre vos commentaires ou votes sur cette superbe plate-forme d’open-démocratie participative ouverte et citoyenne qu’est SeenThis :

    Suppression des boîtes noires d’espionnage ? (Titre II chapitre II section 2 article 22)

    Suppression de la taxe Copie privée sur les disques durs et l’hébergement en ligne ? (Titre I chapitre II section 1)

    Suppression de l’article répressif 323-3-1 du Code pénal qui pénalise la recherche en sécurité informatique ? (Je ne sais pas encore où placer ça.)

    Interdire les DNS menteurs ? (Titre II Chapitre I Section 3 Article 13)

    Voter sur les propositions du gouvernement, par contre, n’a pas d’intérêt : presque toutes sont un progrès mais un progrès ultra-limité. Si on vote Pour, le gouvernement dira qu’on soutient sa minuscule avancée, si on vote Contre, on refuse cette avancée.

  • « Pourquoi tous ces coups d’Etat en Afrique ? » se demandait le politologue Pierre Franklin Tavares en janvier 2004. Archive en accès libre, à lire alors que la situation évolue rapidement au Burkina Faso, suite à la mobilisation de collectifs citoyens comme Le Balai Citoyen (cf. http://www.monde-diplomatique.fr/52835) et à la médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

    http://www.monde-diplomatique.fr/2004/01/TAVARES/10927 [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/7806 via Le Monde diplomatique

  • Quand les identitaires de Lille fournissent des armes aux djihadistes et renseignent la police
    https://luttennord.wordpress.com/2015/09/22/quand-les-identitaires-de-lille-fournissent-des-armes-aux-djih

    Mediapart a publié une nouvelle enquête où l’on apprend que Claude Hermant – chef des identitaires de Lille et patron La Frite Rit – travaillait comme indicateur de la gendarmerie et qu’il a vendu avec la bienveillance des autorités des dizaines d’armes de guerre aux milieux djihadistes ainsi que du (...) — 34b110b2742646c5918d99eaf45b4af6 ?s=96&d=identicon&r=G, capture-d_c3a9cran-2012-12-03-c3a0-10-29-38.png, Antifascisme, Infos, antisémitisme, Claude Hermant, Coulibaly, djihadiste, Génération Identitaire, Hypercacher, identitaires, Kouachi, la frite rit, lille

    https://0.gravatar.com/avatar/34b110b2742646c5918d99eaf45b4af6?s=96&d=identicon&r=G

  • La version 2 des notices AcceDe Web
    http://www.accede-web.com/notices

    Les notices AcceDe Web s’adressent de façon spécifique à chaque intervenant d’un projet web et sont adaptées aux différentes étapes de conception et de développement.

    Notice d’accessibilité pour la conception fonctionnelle et graphique
    Notice d’accessibilité HTML, CSS et JavaScript
    Notice d’accessibilité pour les composants d’interface riche
    Notice d’accessibilité éditoriale (modèle)

    #web #conception #développement #accessibilité #HTML #CSS #Javascript #qualité #checklists #bonnes_pratiques

  • Mark Twain en guerre contre l’Amérique
    http://www.marianne.net/mark-twain-guerre-contre-amerique-100236812.html

    « Je pense aujourd’hui qu’il n’existe pas un seul être humain honnête de sexe masculin en Amérique. »

    Traduit par l’un des meilleurs connaisseurs de Twain, Bernard Hœpffner, et édité par un véritable écrivain, Jean-Hubert Gailliot (on lui doit notamment le Soleil, prix Wepler 2014), c’est en tout cas un formidable pied de nez à la rentrée littéraire. Quel écrivain actuel pourrait rivaliser face à #Mark_Twain ? Le livre événement de cette rentrée, ce n’est donc peut-être pas Christine Angot tuant symboliquement son père, encore moins Laurent Binet tuant symboliquement Roland Barthes, mais bien Mark Twain tuant tous les symboles de l’Amérique, c’est-à-dire déconstruisant le mythe de la liberté d’expression, souriant de la devise « In God we trust », rappelant les lobbies et les massacres qui permirent sa fondation. Ces milliers de pages sont en fait des mémoires qui mêlent l’histoire et l’homme, et qui feront grincer des dents parce que l’auteur jamais n’y mâche ses mots. Il faut s’habituer à l’ironie qu’il distille dans chaque phrase, comme à son écriture oblique. Mais attention : sans débordement. Sans éclat de rire. Mark Twain : un pince-sans-rire. « Si vous pouvez rire tout en racontant une blague, ceci est un signe que ce n’est pas drôle - pour les autres. [...] Quand la poule a pondu une blague, c’est elle qui rit. Certains êtres humains sont tout aussi vulgaires. » C’est peut-être cela qui rend Twain comme son livre si modernes : un refus froid de l’illusion de supériorité. Qu’il cite un article de journal presque hagiographique ou la lettre trop favorable d’un ami, on dirait que Twain jamais n’y croit. Il semble ancré dans l’ère du soupçon. Il écrit comme un détective. Et nous lisons enfin son enquête.

    #livre

  • Quelle est la ligne éditoriale du Printemps des Poètes des Afriques et d’ Ailleurs ?

    Le Printemps des Poètes des Afriques et d’ Ailleurs, qui fait la part belle aux poètes contemporains de l’Afrique, de la Caraïbe et de l’Océan indien, - tout en créant de solides passerelles avec tous les poètes épris de justice et de liberté, - est la défense et l’illustration de la néo-négritude. En 2003, lors de la parution de mon drame poétique Voyage en Afrique à la recherche de mon moi enivré (Atlantica-Séguier), je l’ai défini comme étant dans la lignée des œuvres des poètes de la négritude du XXe siècle. En fait, disais-je : c’était une nouvelle négritude du XXIe siècle, une néo-négritude ! Le mot était lancé, et il ne représentait à cette date qu’un poète à savoir moi-même. C’est sous cette étiquette que j’ai pris part à maintes dédicaces de mon drame poétique. En 2004, lorsque je décide avec des amis de donner une coloration des Afriques au Printemps des Poètes national, - créé par Jacques Lang, - nous avons recherché et trouvé des poètes de l’Afrique de la Caraïbe et de l’Océan indien vivant en région parisienne. Puis j’ai demandé le parrainage à M. Jacques Rabémananjara, poète malgache de la négritude des années 40. Lors de la première édition j’ai été surpris de rencontrer des frères et sœurs de plume. Dès lors j’ai compris que je n’étais pas le seul poète néo-négritudien. C’est ainsi que lors de la seconde édition, j’ai alors initié le mouvement de la néo-négritude au grand jour en plaçant le festival du Printemps des Poètes des Afriques et d’ Ailleurs sous le thème : « passeurs de mémoire : négritude et néo-négritude ». Cela fit l’effet d’un coup de canon pacifique dans le ciel morose de la poésie africaine francophone !

    http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2015/08/13/poemes-damour-des-afriques-et-dailleurs

    #Afrique #Négritude #Néo_Négritude #Poésie #Caraïbes #Océan_Indien

  • Fabricants et exportateurs d’armes légères

    http://visionscarto.net/armes-legeres-exportateurs-fabricants

    Allez, je commence la publication d’une grande série sur les armes, les fabricants, les exportateurs, les utilisateurs, les importateurs, les profiteurs, etc... Voici une des figures qui montre un aspect de cette « géographie du vide, géographie du plein ». On verra sur une des prochaines cartes qu’à part aux États Unis où on fabrique ET où on importe aussi (et utilise) massivement les armes légères, cette hyper-concentration des fabricants/exportateurs sont loin d’être les régions d’utilisation : Afrique centrale et grands lacs, Sahel, Amérique central et Amérique du sud, Corne de l’Afrique et surtout Yémen, Caucase, Asie centrale, Moyen-orient (hors israël)

    La carte existe en version anglaise aussi
    http://visionscarto.net/small-light-arms-producers-exporters

    #Armement #Armes #Armes_légères #Guerre #Conflits

    • Question1 : Considérez vous comme de l’armement léger également ce qui tient de la surveillance ? vidéosurveillance, drones, alarmes etc … ? Sachant que leurs fabricants sont généralement des marchands d’armes lourdes ?
      Question2 : Où retrouver cette carte interactive, relevée sur seenthis, ou l’on visualise chaque pays importateur (comme la grèce) et ses achats annuels ? #merci @reka
      #industrie_de_l'armement

    • Réponse 1 : non, il s’agit d’armes au sens le plus étroit du terme ; les définitions ne sont pas univoques, mais le Small Arms Survey les définit ici http://www.smallarmssurvey.org/weapons-and-markets/definitions.html
      Comme tu vois ne sont pas non plus prises en compte les techniques de répression type gaz lacrymogène, “armes non létales”, barbelés, etc. Il faudrait sans doute préciser cela dans la carte.

      Réponse 2 : tu penses peut-être à https://armsglobe.chromeexperiments.com ?

    • Oui merci @fil pour tes réponses, c’était bien cette carte. Je ne retrouve pas pour autant la discussion seenthis autour d’elle.
      @reka j’ai tenté de prouver à une connaissance il y a quelques années que la prospérité de la france dont il jouissait aveuglement était basée sur l’industrie de la mort. Tentative également de montrer que ce secteur est non seulement le plus polluant mais qu’il dirige tout en sous main, à commencer par l’énergie, évidemment nucléaire, mais aussi les politiques sécuritaires et l’économie mondiale. Le souci principal rencontré est que ce trafic n’étant pas régulé, il y a des plaques tournantes et qu’il est difficile de connaitre les chiffres réels. L’autre souci est de ne pouvoir distinguer l’imbrication des différentes technologies développées par l’armée dans nos modes de vie, puisqu’elles sont catégorisées comme du progrès, par exemple le cinéma. Bref, le sujet m’intéresse, n’hésite pas si tu as besoin de petites mains.

    • Effectivement ce serait bien de précise concernant arme_légère. La définition adoptée par the Survey qui finalement l’élargit à du mortier de 120mm transportable par un véhicule léger, ça fait bizarre. Sur WP les armes légères sont les armes qui peuvent être transportées et utilisées par une seule personne.

      To this list, the Survey has added single-rail-launched rockets and 120 mm mortars as long as they can be transported and operated as intended by a light vehicle.

    • @touti si tu me proposes de l’aide attention, je risque... d’accepter ! J’ai une série de cartes, de données que je vais « mettre en carte » dans les jours et les semaines qui viennent. Nous les publierons au fur et à mesure. Pour ce qui concerne la prospérité de la France, je n’ai pas regardé de très près les composantes, je suis sur que l’Industrie militaire tient une bonne place, mais sans doute pas la plus importante. Dans le « bouquet » des exportations, il y a beaucoup d’autres secteurs. Cela dit, tu chatouilles un peu ma curiosité et du coup, ça me donne envie de faire une recherche plus approfondie pour voir ce que représente vraiment le secteur militaire dans la structure des exportations. Je ne sais pas par où commencer mais je peux ouvrir un tableau qu’on complémentera au fur et à mesure.

      Là, il ne s’agit que du commerce des armes légères, mais les prochaines cartes montreront l’importance des exportations d’armement lourd. j’ai aussi des données sur les technologies de pointe destinés aux armées étrangères et qui ne sont pas incluses dans les statistiques des armements lourds du Sipri. Ça va renforcer l’image terriblement asymétrique (pour la faire courte, cinq fabricants majeurs pour les armes légères et lourdes, et une multitude d’utilisateurs dont 80 % de pays en guerre plus ou moins intense selon les classement des instituts spécialisés à Londres et à Oslo.

      le Small arm survey, dans son dernier rapport, publie un tableau qui a servi de base à cette carte (mon intention cartographique ici était juste de créer un document très simple pour montrer l’hyperconcentration de la fabrication et illustrer par l’exemple cette « géographie du vide et géographie du plein » tellement signifiante. Mais le tableau mais est beaucoup plus détaillé que la synthèse que j’en ai faite. Elle donne - pour chaque pays exportateur - le noms des principaux pays utilisateur. Le problème est que ce n’est pas quantifié, mais il st possible d’établir sur cette base une carte assez complexe (donc très difficile à designer) des pays « récepteurs » de ces armes : si tu veux m’aider :) Je serai bien content parce que je suis particulièrement bien plombé point de vue boulot en ce moment. c’est pour faire un truc du genre armsglobe.chromeexperiments.com mais peut-être pas nécessairement interractif à moins que @fil s’ennuie mortellement en ce moment et qu’il ait envie de s’y coller.

      Je vais amender la carte plus tard, mais d’ores et déjà, il convient de préciser quelques aspects : l’Iran et la Corée du Nord sont des exportateurs reconnus, mais comme l’enquête du Small Arms Survey explique qu’ils ne peuvent pas publier de résultats pour ces deux pays. Il faudrait néanmoins qu’ils apparaissent sur la carte, au moins comme pays « revendeurs ». Par ailleurs, comme le mentionne @fil, il reste tout un secteur économique (contrôle, surveillance, fermeture de frontière) qui ne fait pas partie de la définition « armes légères », mais qui, vu son importance, mériterait aussi une étude particulière pour qu’on puisse chiffrer correctement ce secteur et... en faire une carte pour identifier les acteurs majeurs.

      On pourra rediscuter de « ce que nous disent les cartes » quand j’aurai publié tout le projet armement (environ une vingtaine de documents, cartes et graphiques) et éventuellement aller plus loin dans l’expérimentation.

  • Je découvre ce journal... #ambiances

    Dont voici un article publié en 2014:
    How does it feel to travel through a tunnel? Designing a mundane transit space in Denmark

    Le présent article ouvre la voie à une vision constructive des qualités d’ambiances dans la conception d’un espace de passage. Il a pour objet un tunnel ordinaire pour piétons et cyclistes dans une banlieue de la ville d’Aalborg, au Danemark. À travers sa conception fonctionnaliste et la séparation des modes de circulation, ce tunnel facilite les déplacements quotidiens. En examinant les situations et les mouvements concrets qui surviennent sur le trajet de l’école au domicile, et au moyen d’explorations architecturales spéculatives dans l’hypothèse d’une possible réhabilitation du tunnel, le potentiel sous-utilisé de cet espace de passage comme #espace_public social et sensible est mis en évidence. Une manière d’appréhender ce potentiel, comme nous le montrons, serait de traiter les espaces de passage comme des espaces d’ambiances pour les déplacements, en mettant en avant, dans la conception, l’engagement affectif entre les voyageurs et l’environnement matériel. Cette proposition implique une critique de l’hypothèse selon laquelle les déplacements de la vie quotidienne peuvent se réduire à des pratiques de transport désensibilisées et passives et que les espaces de passage sont des non-espaces.


    http://ambiances.revues.org/454
    #son #ambiance_sonore #tunnel #urban_matter #architecture #urbanisme #revue
    cc @reka @daphne

    • Présentation de la revue :

      Issue du Réseau International Ambiances, la revue Ambiances propose de valoriser les travaux ayant trait aux domaines de l’environnement sensible, de l’architecture et de l’espace urbain. L’objectif est de mettre à l’épreuve du sensible nos manières d’habiter et de concevoir le monde contemporain. En introduisant le sensorium humain au cœur du questionnement sur les espaces architecturaux et urbains, il s’agit d’éclairer sous un jour nouveau les modes de conception et de fabrication de l’environnement construit, de donner toute sa place à l’expérience habitante et aux situations ordinaires de la vie urbaine, de prendre la mesure des mutations écologiques, sociales et esthétiques des villes.

      Plurisensoriel. Ne cessant de se développer depuis plus d’une vingtaine d’années, le domaine des ambiances prête une attention toute particulière aux atmosphères matérielles, configurations perceptives, phénomènes physiques, interactions sociales et tonalités affectives des lieux. Au cœur d’une approche sensible des espaces habités, il prend acte de la pluralité des sens et convoque aussi bien le monde lumineux ou sonore, que thermique ou olfactif, aéraulique, kinesthésique, tactile… Il va sans dire que les recherches impliquant la plurisensorialité – voire l’intersensorialité – trouvent ici toute leur pertinence.

      Interdisciplinaire. Au croisement des formes sensibles, des formes construites et des formes sociales, le domaine des ambiances plaide pour des démarches interdisciplinaires. Il s’adosse aussi bien sur une physique contextuelle étudiant la propagation des signaux dans un espace bâti, que sur une esthétique située traitant du partage de l’expérience sensible, ou sur une activité de conception et pratique de projet attentive aux qualités sensibles des espaces habités. Un des enjeux de cette revue consiste à promouvoir des transversalités entre les sciences sociales, les sciences pour l’ingénieur, l’architecture et l’aménagement urbain.

      Multi Echelles. S’il s’agit bien d’appréhender le monde sensible en tant qu’il se rapporte à des environnements construits, des dispositifs spatiaux et autres agencements matériels, ce champ de questionnement ne présage pas a priori d’un ordre de grandeur unique, qu’il soit micro ou macro. Il se décline plutôt selon de multiples échelles, qu’elles soient d’ordre ergonomique, architectural, urbain ou territorial. Tout espace construit ou toute situation d’habiter est donc susceptible d’être interrogé en termes sensibles.

      Ouvert à toute proposition œuvrant à la fabrique sensible du monde contemporain, le domaine des ambiances architecturales et urbaines est traversé par de nombreuses démarches et de multiples apports qui en font sa richesse. La revue Ambiances propose d’en être l’expression, se nourrissant de travaux à la recherche de circulations nouvelles entre le conçu et le vécu, le mesuré et le qualifié, le projeté et l’éprouvé, le matériel et l’immatériel.

      http://ambiances.revues.org/167

  • Sauvez la planète, tuez un lolcat - Les Inrocks
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/128764832926

    L’informatique et l’audiovisuel représentent un quart de la facture d’électricité d’un foyer français, soit deux fois plus que l’éclairage, rapportent les Inrocks. Si on en croit une présentation (.pdf) récente de Françoise Berthoud (voir également celle-ci .pdf) du groupement des ingénieurs et chercheurs pour réduire les impacts écologiques et sociétaux des TIC (EcoInfo), le numérique serait responsable de 2 à 5% des émissions de carbone dans le monde (plus que l’aviation civile) et consommerait 10% de la production mondiale d’électricité (en croissance de 7% par an). Derrière quelques éco-gestes qui vont à rebours de la fluidité de nos pratiques numériques, sourd une question de fond sur notre rapport à la connexion : pourquoi est-il devenu si simple de dépenser autant d’énergie ? 

    #transition #QNtransitions #écologie #développement_durable

  • CADTM - Grèce : Déchaînement sexiste contre les résistances aux memoranda
    http://cadtm.org/GRECE-Dechainement-sexiste-contre

    Ce serait une erreur d’attribuer cet « extrême phénomène sexiste » à des comportements phallocratiques individuels dus au hasard ou à des mentalités anachroniques. Il s’agit d’une chasse contemporaine aux sorcières. C’est plutôt ça et non pas ce que prétendait la section de politique féministe du (vieux) Syriza quand elle publiait un communique titré « L’attaque sexiste contre Konstantopoulou renvoie à des stéréotypes anachroniques ».

    Mais, qu’est ce qui unit la chasse aux sorcières à l’aube du capitalisme avec l’actuel phénomène de sexisme violent, lequel pourrait très bien évoluer vers une chasse aux sorcières contemporaine ?

    La chasse aux sorcières apparait en Europe entre la fin du 15e et le début du 16e siècle, quand le capitalisme fait son apparition |2| Elle se caractérise par la diabolisation systématique des femmes présentées comme sorcières à une période historique de crise -analogue à l’actuelle de l’explosion de la crise de la dette- marquée par des révoltes et des résistances qui voyaient les femmes être en première ligne.

    Aujourd’hui comme alors, nous vivons au milieu d’une réorganisation des rapports de production et de reproduction aux dépens des femmes. C’est un fait totalement ignoré par ceux qui occupent les devants de la scène politique.

    A l’époque de la chasse aux sorcières les femmes avaient été exclues des métiers, de la connaissance, de la terre commune, elles ont été en –cloisonnées, enfermées dans la maison et la chambre à coucher. Aujourd‘hui elles sont chassées de la vie publique et sont poussées à assumer gratis (!) à la maison, plusieurs des services publiques assumés auparavant par l’Etat providence liquidé par les politiques néolibérales d’austérité. Et les énormes sommes ainsi économisées vont évidemment au paiement de la dette publique…

    Et dans le rapport d’Oxfam :

    Oxfam dénonce la mise en pièces du modèle social européen
    http://www.mediapart.fr/journal/economie/090915/oxfam-denonce-la-mise-en-pieces-du-modele-social-europeen?onglet=full

    Cette politique est d’abord payée par les plus faibles, les plus vulnérables : les femmes, les émigrés et les jeunes. « Selon des recherches sur l’impact de l’austérité en Europe, au lendemain de la crise financière, les mères de jeunes enfants avaient encore moins de chances de trouver un emploi qu’avant, notamment en conséquence des coupes réalisées dans les services de garde. À cause des coupes dans les services publics et les mesures de protection sociale, comme le congé parental, les femmes sont davantage susceptibles d’opter pour un travail à temps partiel pour tenir leurs responsabilités au sein du foyer, ce qui limite leur potentiel de revenus », écrit l’ONG.

    #Grèce #austérité #sexisme #sorcières #Union_européenne

  • Dareda : Eilian Buluesu (Demo)
    http://www.foxylounge.com/Dareda-Eilian-Buluesu-Demo

    Nous avons posé quelques question au duo de Dareda à l’occasion de la sortie de Eilian Buluesu, son premier projet. #noise, #rock, #jazz ou electro, la #Musique improvisée du duo marseillais navigue entre les genres. Bouillonnante et tumultueuse (Gingayakuza), la musique de Dareda peut aussi se faire plus caressante et prendre des accents rétro (Aru Hito). À l’occasion de la sortie de Eilian Buluesu, leur premier EP en prix libre sur Bandcamp, nous leur avons posé quelques questions sur leurs (...)

    #Noze

    / Musique, #Entretiens, noise, rock, #punk, jazz, #free

    https://dareda.bandcamp.com/album/eilian-buluesu-demo

  • LE LECTEUR UNE ESPÈCE MENACÉE ?
    Michel Abescat et Erwan Desplanques

    Pas le temps... L’esprit ailleurs... Les amateurs de #livres sont en petite forme. Seuls les best-sellers trouvent voix au chapitre. La lecture passe-temps a-t-elle supplanté la lecture passion ? L’âge d’or de la littérature est-il révolu ? Enquête.

    L’amateur de littérature serait-il devenu une espèce menacée ? Tous les signes sont là. Son habitat se raréfie : à Paris, par exemple, 83 librairies ont disparu entre 2011 et 2014. Et sa population ne cesse de décliner. Selon une enquête Ipsos/Livres Hebdo de mars 2014, le nombre de lecteurs avait encore baissé de 5 % en trois ans. En 2014, trois Français sur dix confiaient ainsi n’avoir lu aucun livre dans l’année et quatre sur dix déclaraient lire moins qu’avant. Quant à la diversité des lectures, elle s’appauvrit également dangereusement, l’essentiel des ventes se concentrant de plus en plus sur quelques best-sellers. Guillaume Musso ou Harlan Coben occupent l’espace quand nombre d’écrivains reconnus survivent à 500 exemplaires.

    Fleuron contemporain de la biodiversité littéraire, l’Américain Philip Roth confiait récemment son pessimisme au journal Le Monde : « Je peux vous prédire que dans les trente ans il y aura autant de lecteurs de vraie littérature qu’il y a aujourd’hui de lecteurs de poésie en latin. » Faut-il préciser que dans son pays, selon une étude pour le National Endowment for the Arts, un Américain sur deux n’avait pas ouvert un seul livre en 2014 ? En début d’année, dans Télérama, l’Anglais Will Self y allait lui aussi de son pronostic : « Dans vingt-cinq ans, la littérature n’existera plus. » Faut-il croire ces oiseaux de mauvais augure ? Le lecteur serait-il carrément en voie de disparition ? Et le roman destiné au plaisir d’une petite coterie de lettrés ? Mauvaise passe ou chronique d’une mort annoncée ?

    La baisse de la lecture régulière de livres est constante depuis trente-cinq ans, comme l’attestent les enquêtes sur les pratiques culturelles menées depuis le début des années 1970 par le ministère de la Culture. En 1973, 28 % des Français lisaient plus de vingt livres par an. En 2008, ils n’étaient plus que 16 %. Et ce désengagement touche toutes les catégories, sans exception : sur la même période, les « bac et plus » ont perdu plus de la moitié de leurs forts lecteurs (26 % en 2008 contre 60 % en 1973). Si l’on observe les chiffres concernant les plus jeunes (15-29 ans), cette baisse devrait encore s’aggraver puisque la part des dévoreurs de pages a été divisée par trois entre 1988 et 2008 (de 10 % à 3 %).

    La lecture de livres devient minoritaire, chaque nouvelle génération comptant moins de grands liseurs que la précédente. Contrairement aux idées reçues, ce phénomène est une tendance de fond, antérieure à l’arrivée du numérique. « Internet n’a fait qu’accélérer le processus », constate le sociologue Olivier Donnat, un des principaux artisans de ces enquêtes sur les pratiques culturelles. Pour lui, « nous vivons un basculement de civilisation, du même ordre que celui qui avait été induit par l’invention de l’imprimerie. Notre rapport au livre est en train de changer, il n’occupe plus la place centrale que nous lui accordions, la littérature se désacralise, les élites s’en éloignent. C’est une histoire qui s’achève ».

    La lecture de romans devient une activité épisodique. En cause, le manque de temps ou la concurrence d’autres loisirs.

    La population des lecteurs réguliers vieillit et se féminise. Il suffit d’observer le public des rencontres littéraires en librairie. « La tranche d’âge est de 45-65 ans, note Pascal Thuot, de la librairie Millepages à Vincennes. Et les soirs où les hommes sont le plus nombreux, c’est 20 % maximum. » Les statistiques le confirment : chez les femmes, la baisse de la pratique de la lecture s’est en effet moins traduite par des abandons que par des glissements vers le statut de moyen ou faible lecteur. Dans les autres catégories, la lecture de romans devient une activité épisodique, un passe-temps pour l’été ou les dimanches de pluie. En cause, le « manque de temps » (63 %) ou la « concurrence d’autres loisirs » (45 %), comme le montre l’enquête Ipsos/Livres ­Hebdo. La multiplication des écrans, les sollicitations de Facebook, la séduction de YouTube, l’engouement pour des jeux comme Call of duty ou Candy Crush, le multitâche (écouter de la musique en surfant sur Internet) ne font pas bon ménage avec la littérature, qui nécessite une attention soutenue et du temps.

    Du côté des éditeurs, ce sont d’autres chiffres qui servent de baromètre. Ceux des ventes, qui illustrent à leur manière le même phénomène de désengagement des lecteurs. Certes les best-sellers sont toujours présents au rendez-vous. Ils résistent. Et les Marc Levy, David Foenkinos ou Katherine Pancol font figure de citadelles. Si massives qu’elles occultent le reste du paysage, qui s’effrite inexorablement : celui de la littérature dite du « milieu », c’est-à-dire l’immense majorité des romans, entre têtes de gondole et textes destinés à quelques amateurs pointus. Pascal Quignard peine ainsi à dépasser les 10 000 exemplaires, le dernier livre de Jean Echenoz s’est vendu à 16 000, Jean Rouaud séduit 2 000 à 3 000 lecteurs, à l’instar d’Antoine Volodine. Providence, le dernier livre d’Olivier Cadiot, s’est vendu à 1 400 exemplaires et le dernier Linda Lê, à 1 600 (chiffres GfK).

    Quant aux primo-romanciers, leurs ventes atteignent rarement le millier d’exemplaires en comptant les achats de leur mère et de leurs amis. « Oui, les auteurs qui vendaient 5 000 livres il y a quelques années n’en vendent plus que 1 000 ou 2 000 aujourd’hui. Et le vivent très mal », résume Yves Pagès, le patron des éditions Verticales. D’autant plus qu’à la baisse des ventes les éditeurs ont réagi en multipliant les titres pro­posés. De moins en moins de lecteurs, de plus en plus de livres ! Entre 2006 et 2013, la production de nouveaux titres a ainsi progressé de 33 %, selon une étude du Syndicat national de l’édition. Comment s’étonner alors que le tirage moyen des nouveautés soit en baisse, sur la même période, de 35 % ?

    “L’auteur est le Lumpenproletariat d’une industrie culturelle qui est devenue une industrie du nombre.” – Sylvie Octobre, sociologue

    La multiplication des écrivains est un autre effet mécanique de cette surproduction. Le ministère de la Culture recense aujourd’hui 9 500 « auteurs de littérature » qui doivent se partager un gâteau de plus en plus petit. Paupérisés, jetés dans l’arène de « rentrées littéraires » de plus en plus concurrentielles — cette année, 589 romans français et étrangers —, confrontés à l’indifférence quasi générale, les écrivains font grise mine. Ou s’en amusent, bravaches, à l’instar de François Bégaudeau, qui met en scène dans La Politesse (éd. Verticales), son irrésistible dernier roman, un auteur en butte aux questions de journalistes qui ne l’ont pas lu, aux chaises vides des rencontres en librairie, à la vacuité de salons de littérature où le jeu consiste à attendre des heures, derrière sa pile de livres, d’improbables lecteurs fantômes.

    Désarroi, humiliation, découragement : « L’auteur est le Lumpenproletariat d’une industrie culturelle qui est devenue une industrie du nombre », tranche la sociologue ­Sylvie Octobre. Editeur, Yves Pagès nuance évidemment : « Heureusement, il y a des contre-exemples qui soulignent l’intérêt de défendre un auteur sur la durée : Maylis de Kerangal, qui vendait moins de 1 000 exemplaires, a vendu Réparer les vivants à 160 000 exemplaires en grand format. » Pour éviter la catastrophe, les auteurs doivent ainsi, selon lui, faire attention à ne pas devenir des « machines néolibérales concurrentielles, s’enfumant les uns les autres sur de faux chiffres de vente ». Et surtout être lucides, et « sortir du syndrome Beckett-Lady Gaga. Il faut choisir son camp : on ne peut pas écrire comme Beckett et vendre autant que Lady Gaga ».

    De tout temps, les écrivains se sont plaints de ne pas vendre suffisamment. « A la sortie de La Naissance de la tragédie, Nietzsche n’en a vendu que 200 exemplaires et Flaubert n’avait pas une plus grande notoriété que celle de Pascal Quignard aujourd’hui, remarque la sémiologue Mariette Darrigrand, spécialiste des métiers du livre. Nos comparaisons sont simplement faussées quand on prend le XXe siècle comme référent, qui était, de fait, une période bénie pour le livre. » A croire selon elle que nous assisterions moins à une crise du livre qu’à un simple retour à la normale, après un certain âge d’or de la littérature, une parenthèse ouverte au XIXe siècle avec la démocratisation de la lecture et le succès des romans-feuilletons d’Alexandre Dumas, de Balzac ou d’Eugène Sue. Elle se serait refermée dans les années 1970-1980, avec la disparition de grandes figures comme Sartre ou Beckett et la concurrence de nouvelles pratiques culturelles (télévision, cinéma, Internet...).

    « La génération des baby-boomers entretenait encore un rapport à la littérature extrêmement révérencieux, confirme la sociologue Sylvie Octobre. Le parcours social était imprégné de méritocratie, dont le livre était l’instrument principal. Cette génération considérait comme normal de s’astreindre à franchir cent pages difficiles pour entrer dans un livre de Julien Gracq. Aujourd’hui, les jeunes font davantage d’études mais n’envisagent plus le livre de la même façon : ils sont plus réceptifs au plaisir que procure un texte qu’à son excellence formelle et ne hissent plus la littérature au-dessus des autres formes d’art. »

    Aujourd’hui, en France, trois films sur dix sont des adaptations littéraires.

    La majorité des auteurs d’aujourd’hui, comme Stendhal en son temps, devraient ainsi se résoudre à écrire pour leurs « happy few » — constat qui n’a rien de dramatique en soi : « Est-ce qu’il y a plus de cinq mille personnes en France qui peuvent vraiment se régaler à la lecture d’un livre de Quignard ? J’en doute, mais c’est vrai de tout temps : une oeuvre importante, traversée par la question du langage et de la métaphysique, n’a pas à avoir beaucoup plus de lecteurs, estime Mariette Darrigrand. Certains livres continuent de toucher le grand public, comme les derniers romans d’Emmanuel Carrère ou de Michel Houellebecq, mais pour des raisons qui tiennent souvent davantage au sujet traité qu’aux strictes qualités littéraires. »

    L’appétit pour le récit, la fiction est toujours là, lui, qui se déplace, évolue, s’entiche de nouvelles formes d’expression plus spectaculaires ou faciles d’accès. Aujourd’hui, en France, trois films sur dix sont des adaptations littéraires. « La génération née avec les écrans perd peu à peu la faculté de faire fonctionner son imaginaire à partir d’un simple texte, sans images ni musique, constate Olivier Donnat. On peut le regretter, mais elle trouve aussi le romanesque ailleurs, notamment dans les séries télé. » Dans la lignée de feuilletons littéraires du xixe siècle, Homeland ou The Wire fédèrent de nos jours plus que n’importe quel ou­vrage de librairie. De l’avis gé­néral, la série télé serait devenue « le roman populaire d’aujourd’hui » (Mariette Darrigrand), la forme « qui s’adresse le mieux à l’époque » (Xabi Molia), parlant de front à toutes les générations, à tous les milieux sociaux ou culturels, avec parfois d’heureuses conséquences (inattendues) sur la lecture (voir le succès des tomes originels de Game of thrones, de George R.R. Martin, après la diffusion de leur adaptation sur HBO).

    En cinquante ans, l’environnement culturel s’est élargi, étoffé, diversifié, au risque de marginaliser la littérature et l’expérience poétique. « Ma génération a grandi sur les ruines d’une période particulièrement favorable au livre, dit François Bégaudeau. Ce n’est pas une raison pour pleurer. Moi je viens de la marge, d’abord avec le punk-rock puis avec l’extrême gauche, j’ai appris à savourer la puissance du mineur : assumons-nous comme petits et minoritaires, serrons-nous les coudes entre passionnés de littérature, écrivons de bons livres et renversons l’aigreur en passion joyeuse. » Car la créativité est toujours là : l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens dit recevoir chaque année des manuscrits meilleurs que les années précédentes. Et le libraire Pascal Thuot s’étonne moins du nombre de titres qu’il déballe chaque année des cartons (environ dix mille) que de leur qualité. « Il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme : si les ventes baissent, la littérature française reste en excellente santé, assure Yves Pagès. Sa diversité a rarement été aussi forte et reconnue à l’étranger. »

    Tous espèrent simplement que ce bouillonnement créatif ne tournera pas en vase clos, à destination d’un public confidentiel de dix mille lecteurs résistants, mais trouvera de nouveaux relais et un accueil plus large chez les jeunes. Mais comment séduire les vingtenaires avec des romans à 15 euros quand le reste de la production culturelle est quasiment gratuite sur Internet ? « A la différence des séries télé, les romans sont difficiles à pirater, c’est ce qui les sauve et en même temps les tue », note Xabi Molia. Pour survivre, le roman doit faire sa mue à l’écran, s’ouvrir aux nouveaux usages, chercher à être plus abordable (sans céder sur l’exigence), notamment sur Internet où les prix restent prohibitifs. Peut-être alors ne sera-t-il pas condamné au sort de la poésie en latin...

  • « Le pouvoir prend goût à l’exception. » Déclenché le jeudi 7 septembre 1995 après une série d’attentats, le plan #Vigipirate n’a, depuis vingt ans, plus jamais été remis en cause. Dès 1996, l’avocat Henri Leclerc s’étonnait de la mise en place de ce vaste dispositif policier ne reposant sur aucune loi ni aucun décret : « Quel besoin avait-on de renforcer encore une loi d’exception en attirant l’attention du législateur et, par-delà, celle de l’opinion publique sur les risques que feraient courir les étrangers à la paix publique ? (…) de quels “pirates” s’agit-il d’ailleurs, et de quelle “vigilance” ? »

    http://www.monde-diplomatique.fr/1996/02/LECLERC/5230

  • Migrants, réfugiés, demandeurs d’asile en Europe 3/3 : un #afflux exceptionnel ?

    "Le mot « migration » n’a pas bonne presse ces temps-ci en Europe. (...) L’actualité et l’intérêt qu’on lui porte incitent à s’interroger sur l’histoire des migrations à l’intérieur de l’Europe, depuis l’Europe et hors de l’Europe ; car on est mieux à même de porter un jugement sur les processus de migrations actuels lorsque l’on peut appréhender les processus achevés - et donc historiques - et lorsque l’on connaît les lignes d’évolution au terme desquelles se posent les problèmes actuels." Klaus Bade, introduction à l’"Europe en mouvement" (Le Seuil, 2002)


    http://www.franceculture.fr/2015-09-04-migrants-refugies-demandeurs-d-asile-en-europe-33-un-afflux

    #migrations #asile #réfugiés #cartographie #visualisation #flèches

    • INTERVIEW Depuis les années 80, l’Amérique a délaissé l’action publique pour lutter contre la pauvreté au profit de programmes philanthropiques privés basés sur la volonté individuelle. Dans un essai paru mercredi, le sociologue Nicolas Duvoux montre que l’#Etat_social a été pratiquement éradiqué. Et remplacé par les fondations des Bill Gates ou Warren Buffet.
      Alors que la crise fragilise les plus faibles et que les #inégalités de #richesse ne cessent de s’accroître, la lutte contre la pauvreté est devenue un défi majeur des Etats développés [sic]. Aux Etats-Unis, l’aide aux plus démunis, principalement issus de la population noire, a radicalement changé de visage. Dans les Oubliés du rêve américain (PUF), paru mercredi, le sociologue Nicolas Duvoux constate ainsi qu’à l’intervention de l’Etat s’est substituée celle de Warren Buffet et Bill Gates. Désormais, c’est la #philanthropie qui fait office de politiques publiques aux Etats-Unis. Une évolution qui gagnera un jour la France ? Même si elle a un parfum très XIXe siècle, l’approche philanthrope a aussi pour effet de relancer le rêve américain ! Essentiellement basés sur la volonté individuelle, les programmes d’aide permettent de regagner estime de #soi et sentiment d’autonomie, bref, de ne plus se sentir pauvre, honte absolue en Amérique. (...)
      Warren Buffet soulignait ainsi qu’il payait moins d’impôts que sa secrétaire. La redistribution à laquelle ils se livrent, à travers le secteur associatif, est si considérable qu’elle se substitue, en partie, aux prestations sociales publiques, qui, elles, ont été drastiquement réduites. (...)
      Personne ne veut être assimilé à un pauvre. C’est de plus en plus valable en France également. Le ressort fondamental de ce rejet me semble être une demande de dignité et de #respectabilité. C’est aussi l’effet de plus de trois décennies de néolibéralisme. (...) inculquer des formes de « savoir être » qui permettent aux participants de se projeter dans l’avenir, à se présenter comme quelqu’un qui a des ressources plutôt que comme quelqu’un de démuni. (...) transformer la société en transformant les gens de l’intérieur, notamment en les aidant à acquérir des techniques - pour gérer leurs émotions ou pour gérer les interactions difficiles avec des voisins violents et armés. Cela a un côté très américain : le #salut passe d’abord par une réforme personnelle. (...)
      incarcération massive des jeunes Noirs : la probabilité d’aller en prison pour les hommes noirs sans diplômes, nés entre 1975 et 1979, est de l’ordre de 70 %. La prison est devenue quelque chose de tout à fait « normal » qui contribue à reproduire les inégalités. On peut penser que c’est tard, à la fin de son second mandat, mais c’est une orientation politique qui est courageuse dans un pays où tout homme politique se doit d’être dur face au crime (« tough on crime »)

      #lutte_contre_la_pauvreté #workfare #état_pénal #gouverner_les_pauvres #néolibéralisme (faire fond sur la liberté des sujets, cf. Michel Foucault) #autonomie_comme_sentiment #diviser_les_pauvres #racaille (les jeunes hommes noirs, destinés à la prison)

    • [L’empowerment] répond aux limites de l’intervention publique qui, elle, ne donne pas de place à l’initiative des gens. C’est d’ailleurs pour cela que ces programmes suscitent une vraie #adhésion. Les personnes pauvres ne veulent plus recevoir, de manière passive et méprisante, des prestations venues de l’extérieur. Mais la limite de ces programmes, c’est qu’on transfère la responsabilité de trouver une solution aux problèmes à des gens qui ont peu de ressources. Et ils contribuent à légitimer la richesse des riches ! La philanthropie a tout de même pour effet de transformer en générosité ce qui est avant tout de l’accumulation privée de richesse, exonérée de fiscalité. C’est l’une des différences majeures entre les philanthropes d’aujourd’hui et ceux du temps de Rockfeller, qu’on surnommait les « barons voleurs » et qu’on accusait de corrompre les politiques et d’exploiter les ouvriers : Bill Gates ou Warren Buffet sont, eux, extrêmement populaires.

      Vous avez aussi noté que le quasi-unanimisme, autour de ces programmes, se fait, en réalité, contre les jeunes hommes noirs. Pourquoi ?
      La #solidarité des participants se construit #contre_la_minorité la plus démunie : ceux qu’on perçoit comme des délinquants - sauf s’ils passent à leur tour par le récit de la rédemption. Tout se passe comme s’il fallait absolument rejeter une minorité qui pose des problèmes pour être intégré à son tour moralement dans la société.

      #intégration_morale #respectabilité #guerre_entre_pauvres

      Une petite note. En matière d’empowerment, il semble qu’il en soit tout autrement dans des collectifs contestataires. La nécessité pour des collectifs de pauvres (chômeurs, précaires, par ex.) de disposer en leur sein d’acteurs non démunis de ressources (syndicalistes, ex étudiants, intermittents) pour forcer l’espace public (en faire exister un) sans risquer d’emblée marginalisation, invisibilité maintenue ou criminalisation ne va pas sans contradictions internes et elle se couple, spécialement en période de reflux dune survalorisation des moins intégrés socialement (les plus dominés étant alors présentés, au nom du concret, comme les seuls porteurs de la vérité).

      Bon, il semble qu’il faille essayer de cueillir ce livre, c’est l’un des rares académiques à enquêter sur le terrain et à donner, avec toute la politesse bourgeoise et scientifique requise, des éléments critiques qui peuvent être utilisés dans une autre perpective que la sienne.

    • Les personnes pauvres ne veulent plus recevoir, de manière passive et méprisante, des prestations venues de l’extérieur

      Encore la confusion entre sociale et aide aux pauvres, « les #assistés ». Non la #sécurité_sociale ne signifie pas que l’on aide les plus démunis mais que l’on socialise, au contraire de privatiser, des ressources pour sécuriser la vie des individus. Parfois cette sécurité est réservée à un moment de la vie particulièrement instable.

    • L’autonomie, fiction nécessaire de l’insertion ? Nicolas Duvoux
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4026

      Les politiques d’insertion sont exemplaires de la #normativité de l’autonomie dans la société française contemporaine. La contractualisation des relations entre les usagers et les institutions invite les premiers à prouver expressément qu’ils veulent adhérer à la société pour bénéficier de la solidarité de celle-ci. Ces politiques sont de part en part traversées par une logique de la reconnaissance des formes de relation à soi. Chacun y est considéré comme responsable de sa vie, et chacun va devoir trouver en soi les motifs de sa participation à la société.

      Cependant, la valorisation de l’autonomie individuelle a pour pendant une condamnation accrue des comportements considérés comme déviants. Ce renversement est structurel. Pour en rendre compte, on peut suivre ici François Dubet lorsqu’il affirme que « de manière plus ou moins latente, le principe d’autonomie est sous-tendu par une conception héroïque d’un sujet capable de se construire lui-même et donc porté à “blâmer la victime” ». La référence à l’autonomie dans l’insertion apparaît dès lors comme une façon d’adapter cet idéal aux possibilités effectives des individus.

    • Mouais, il y a plusieurs compréhensions du terme. Je dirais plutôt à l’aune de ce qu’enseigne la vie dans le capitalisme - et non pas la philosophie classique - prendre collectivement la liberté de se donner une loi contre celles de ce monde.

      Mais ce qui parait dominer ici actuellement c’est plutôt l’individualisation et l’évitement du conflit collectif, donc pour qui a pour rôle de prévenir les conflits, le majoritaire, ce que dit Duvoux, une norme de l’intégration sociale ; et minoritairement, une vague et impossible aspiration quasi-autarcique. Dans les deux cas, la possibilité d’une estime de soi dans un monde de violence et d’inégalités. Être respectable, suffisamment « normal », ou ne pas se mépriser d’avoir à jouer une participation obligée en parant ses quelques « arts de faire », les écarts aux normes que l’on arrive à développer ou tenir, d’une légitimité idéologique, d’une couche de généralité. (ainsi le dernier édito de Jeff Klak qui se termine par « se tenir chaud » résume-t-il bien le motif dont sont tissés les bandes, groupes et familles élargies où, sous des oripeaux de plus ou moins bon goût, chacun se devrait de trouver refuge).

    • L’autonomie obligatoire. Sociologie du gouvernement de soi à l’école, d’Héloïse Durler (une note de lecture)
      http://lectures.revues.org/17435

      « Sois autonome ! » ou comment dépasser les contradictions d’une « injonction paradoxale » d’une « valeur phare des normes éducatives » contemporaines qui prescrit à l’enseignant d’ « amener l’élève à vouloir librement ce qui lui est imposé dans le cadre scolaire » (p. 10). Tel est l’enjeu au cœur du livre d’Héloïse Durler issu de sa thèse de doctorat. (...)
      Selon elle, on peut raccrocher « l’entreprise d’engagement scolaire » à la « montée managériale par l’autonomie » au travers du « new public management » qui n’épargne ni le monde du travail, l’action sociale ni les politiques éducatives. Par ailleurs, cette entreprise n’est pas étrangère à l’idéologie du « projet » plusieurs fois évoquée et rapidement explorée (p. 34-35) mais, pour parachever la démonstration, il était possible de lui imposer un même traitement qu’aux autres mots-plastiques récurrents des discours concernant les dispositifs éducatifs que sont les notions de « compétence », « objectifs », « qualité » ou de « participation ». En suivant, on peut interroger comment cette « autonomie obligatoire » s’inscrit dans la « nouvelle école capitaliste » de Laval et al. dès lors que les logiques néolibérales du monde du travail pénètrent plus avant le monde l’éducation, davantage orienté depuis les années 1960 vers « l’insertion professionnelle et sociale des jeunes générations » (p. 148) voire pour envisager la construction de la « servitude volontaire aujourd’hui ».

      #autonomie_obligatoire

    • @aude_v pardon, mais quand j’écris plus haut « se tenir chaud » résume-t-il bien le motif dont sont tissés les bandes, groupes et familles élargies où, sous des oripeaux de plus ou moins bon goût, chacun se devrait de trouver refuge", il me semble que ce n’est pas une manière d’encenser cet aspect "affinitaire". C’est souvent un aspect nécessaire (car c’est là que certains partages peuvent avoir lieu, les exemples sont légion : apprendre à parler dans un collectif ça commence souvent par une zone d’entente moins étendue que celle où se prononce "la parole publique", lire et/ou écrire pour qui n’est pas déjà rodé à le faire "dans son coin" à partir du commun, ça nécessite svt une dimension d’"atelier"), mais il est parfaitement insuffisant si il n’est pas lié, ouvert, circulant, confronté à de de l’hétérogène plus déroutant encore que l’hétérogénéité qui déjà le constitue. Par exemple du fait d’une participation à des conflits dans lesquels sont impliqués de plein droit des inconnus, ce qui me parait une vérification indispensable. Et parfois il n’y a même pas besoin d’affinité pour se trouver lié par une cause et par là à ceux qui s’en sont emparé. Sans doute n’avons nous pas vécu le même genre de malheurs de la militance.

    • Phrases ardues, je sais pas si celle là l’était tant que ça, @aude_v, mais je vois bien qu’il m’arrive souvent de m’exprimer de façon confuse. Au point de me dire que je devrais me limiter à envoyer du matériel sans écrire.

      Sinon, pas très sûr de la polarité ascétisme/consumérisme. Pour ce que j’ai connu, il est systématique qu’à un moment ou un autre, des « militants » en viennent à se plaindre de fournir du travail pour des gens qui l’utilisent en free riders. Par exemple, lors de permanences destinées à des précaires et chômeurs. Mais on voit là même chez des syndicalistes. Et un « groupe révolutionnaire » qui déplore la « passivité générale » dit aussi quelque chose du même genre. Cette plainte est celle de celui qui « travaille » et se « sent exploité », ce ceux qui désirent et sont confrontés à une forme d’acédie vis à vis des objet et des rites (aussi incertains soient ils) qu’ils ont élus parmi ceux qui leur paraissent destinés à être aimés.

      Chez les chômistes et pocherons, quand il se passe quelque chose, quand par exemple un « cas », une action, un instant, se lie à une montée en généralité, à une perspective réellement vécue, quand quelqu’un qui ne fait « que passer » permet d’apprendre, de découvrir quelque chose, ce qui est déjà marquer des points, la question du « consumérisme » n’a pas lieu d’être (prenez ce que vous voulez, comme vous pouvez, barrez vous vite si vous voulez, vous nous privez de rien, on est là pour ça, on a tout à gagner). Et puis c’est aussi la manière de faire qui va déterminer une « relation de service » ou de l’entraide éventuelle. Le contre don est pas une norme.

      Je crois que cette façon de se poser et de se dire est un pendant masochiste de la joie qu’il y a à s’approprier, transformer quelque chose. Un régurgitement dû au reflux politique, la parole d’un défaut d’affinité à la matière en jeu. Faudrait passer à autre chose. Et souvent ça tourne en boucle.

      Bon, je met ton papier en liste de lecture...

    • Ceux dont tu causes, avec leurs réus si importantes, ressemblent à des apprentis politiciens (ils disent même pas comme on le voit dans des collectifs précaires chômeurs, « ah là je peux pas j’ai du taff », les taches utiles restant à effectuer par les disponibles). Et si ils ratent leur parcours et/ou renvoient pas l’ascenseur, on peu l’avoir mauvaise. M’enfin faire rire des carriéristes, c’est rarement un bon investissement.