• Wolfgang Streeck: Why the Euro Divides Europe. New Left Review 95, September-October 2015.
    http://newleftreview.org/II/95/wolfgang-streeck-why-the-euro-divides-europe

    Anyone wishing to understand how an institution such as the single currency can wreak such havoc needs a concept of money that goes beyond that of the liberal economic tradition and the sociological theory informed by it. The conflicts in the Eurozone can only be decoded with the aid of an economic theory that can conceive of money not merely as a system of signs that symbolize claims and contractual obligations, but also, in tune with Weber’s view, as the product of a ruling organization, and hence as a contentious and contested institution with distributive consequences full of potential for conflict.

    #monnaie #Max_Weber #euro #capitalisme #Europe

  • Le poids d’Air France sur la presse française - L’actu Médias / Net - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/medias/le-poids-d-air-france-sur-la-presse-francaise,74222.php

    Remonté des archives

    Peu de gens le savent, mais Air France est la première acheteuse de presse en France. Chaque année, elle diffuse environ vingt-cinq millions de quotidiens et de magazines, une « attention » qui lui coûte, selon nos estimations, une vingtaine de millions d’euros. Mais ce « service » ne sert pas qu’à agrémenter la vie de milliers de voyageurs. Il profite aussi aux journaux eux-mêmes. Même vendus à prix d’ami (la ristourne est de 50% du prix public, les pros appellent ça la « vente par tiers »), tous ces exemplaires se traduisent en espèces sonnantes et trébuchantes : les 25 000 exemplaires du Monde achetés chaque jour par Air France, c’est 7,5 millions d’euros par an qui tombent dans les caisses du quotidien du soir ; les 30 000 du Figaro, c’est 6,9 millions d’euros. Pour Les Echos et L’Equipe, c’est 2 millions. Une belle poire pour la soif pour une presse quotidienne à la santé financière toujours aussi fragile.

    Autre (gros) avantage de ces achats en masse : ils dopent les chiffres de ventes. Selon l’OJD, qui certifie la diffusion des journaux, Air France pèse « de 15% à 20% » des ventes de la presse quotidienne nationale. Une paille. Ça permet aussi aux patrons de presse de plastronner devant les publicitaires. Plus les ventes d’un journal sont fortes, plus il pourra faire payer cher ses pages de pub. Là aussi, ça se chiffre en millions d’euros. Sans compter que ceux qui prennent l’avion sont particulièrement prisés des annonceurs pour leur fort pouvoir d’achat…

    #chemise #Air_France

  • Entre chômage et petits boulots | La-Croix.com - France
    http://www.la-croix.com/Actualite/France/Entre-chomage-et-petits-boulots-2015-07-27-1338586

    1/3 des demandeurs d’emploi ont une activité réduite

    Sylvie est loin d’être la seule dans son cas. En mai, le nombre d’inscrits à Pôle emploi qui, au cours du mois écoulé, ont eu une activité réduite, qu’elle soit de moins de 78 heures dans le mois (catégorie B) ou de plus de 78 heures (catégorie C), a atteint 1,862 million, soit plus du tiers de l’ensemble des demandeurs d’emploi tenus de chercher du travail. Leur nombre explose, avec une augmentation de 13,9 % en un an, bien plus importante que celle des demandeurs d’emploi sans activité, en catégorie A (+ 5 %).

    À ces demandeurs d’emploi qui travaillent à temps partiel, s’ajoute une autre catégorie de chômeurs en développement : ceux qui reprennent un travail à temps complet mais précaire, et qui se retrouvent à nouveau à Pôle emploi quelques mois plus tard. « Chaque année, autour de 800 000 personnes alternent ainsi petits boulots et chômage », explique-t-on à l’Unedic.

    #précarité #assurance_chômage

  • le message | ou la vie sauvage
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/10/07/le-message

    Cependant une lettre envoyée à Lacédémone par Hippocratès, lieutenant de Mindaros, fut interceptée et portée à Athènes. Elle renfermait ces mots : « Bateaux perdus ; Mindaros tué ; hommes ont faim ; ne savons que faire. »

    Xénophon (Helléniques, Livre 1)

  • « L’ex-RDA est un Mezzogiorno au centre de l’Europe »
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-ex-rda-est-un-mezzogiorno-au-centre-de-l-europe-509960.html

    (...) Aucune chance n’a, en réalité, été laissée aux entreprises est-allemandes. Place nette aura été faite pour les groupes ouest-allemands et la population de l’ex-RDA en aura fait les frais. C’est pourquoi Vladimir Giacchè revendique le terme « d’annexion » qui a été banni du débat public allemand.

    25 ans après la réunification, il est peut-être temps d’ouvrir ce dossier. D’autant que le scandale Volkswagen est venu rappeler que « l’exemplarité » allemande demeure sujette à caution. Valdimiro Giacchè y contribue, et il a accepté de répondre aux questions de La Tribune.(...)

  • Pourquoi le projet de réforme français de la zone euro va échouer
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/pourquoi-le-projet-de-reforme-francais-de-la-zone-euro-va-echouer-510295.h

    Certes, Paris ne manquera pas de se cacher derrière le « compromis » qui comportera des « avancées » et laissera la possibilité de transferts massifs pour l’avenir. Mais ce discours ressemble à la flèche de Zénon d’Elée : plus on se rapproche du but, plus on s’en éloigne. Une fois le "rééquilibre atteint", s’il est atteint, l’Allemagne pourra affirmer que la nouvelle étape vers la solidarité est inutile. La réalité est plus crue : l’union des transferts est inimaginable politiquement et économiquement pour l’Allemagne.

    Berlin fait donc tout pour l’éviter en feignant d’accepter "plus d’intégration" La zone euro qui se dessine n’est pas celle d’une zone intégrée voulue par Emmanuel Macron, mais celle voulue par Wolfgang Schäuble. On resserrera donc simplement la "cage de fer". Les seules avancées tangibles depuis 2010 sont celles vers une zone euro « répressive » basée sur l’application générale du modèle allemand et la compétition interne. Et donc non viable.

    #euro #Europe

  • The era of cheap labour is over | Paul Mason | Comment is free | The Guardian
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/sep/27/the-era-of-cheap-labour-is-over

    The assertion that job security kills innovation is etched deep into the free-market mindset. The pursuit of flexible labour markets has, for the past 30 years, made it easy for bosses to hire and fire; and harder for workers to demand both higher wages and the higher security that comes with them. The zero-hours contract has become the symbol of this culture, but there is worse. Unions trying to organise precarious workers report many businesses where there is no contract at all. Temporary work, part-time work, contracts that guarantee just four hours work a week are all common in the low-pay sector.

    The result is the precariat. A broad layer numbering in some countries 25% of the workforce, whose contracts are either temporary or informal, or who arrive via employment agencies.

    Now, an influential study by economists at Delft University has concluded what many of us suspected. A flexible workforce needs an expanded management bureaucracy to oversee it. Because precarity damages trust, loyalty and commitment, say the Delft researchers, it demands more management and control. An entire generation of free-market workers has begun to act according to the factory adage of the old Soviet Union: “We pretend to work, they pretend to pay us.”

    #précariat #contrôle #productivité

  • Bons pauvres, mauvais pauvres (Histoires de Roms 38)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/melikah-abdelmoumen/260915/bons-pauvres-mauvais-pauvres-histoires-de-roms-38

    - Pourquoi est-ce que les X, qui ont pas beaucoup les enfants, ils ont eu une maison pour habiter et des chèques pour aider à acheter le manger, pendant que moi je suis toute seule avec quatre petits enfants et deux grands, et je les ai mis à l’école, et je n’ai rien, même pas la petite chambre ? Pourquoi ?

    La réponse est comme sortie de ma bouche sans que j’aie à y réfléchir : « Oui, je sais, mais selon ce que j’ai compris, les X, en plus de mettre leurs deux enfants à l’école, ils sont allés s’inscrire à des cours de français et à Pôle emploi, depuis un an ils vont faire une heure de français par semaine, ils vont régulièrement à Pôle emploi. »

    – Moi j’ai mon mari en prison et j’ai six les enfants, trois qui vont à l’école, un bébé qui doit rester avec moi, comment tu veux que je prenne une fois par semaine les cours de français et le pôle de l’emploi ?

    La deuxième réponse allait s’échapper tout aussi automatiquement de mes lèvres ("oui, c’est vraiment bien que tu aies mis les filles à l’école, mais il faut faire encore plus d’efforts pour montrer que tu peux t’intégrer, c’est comme ça") mais je l’ai retenue. Je l’ai retenue, parce que je sais qu’elle correspond à une manière de faire et de voir que je n’arrive pas à accepter, à entériner.

    Celle selon laquelle il faut faire le tri entre les bons et les mauvais pauvres, et n’aider que les « méritants ». Laisser crever ceux qui ne le sont pas.

    #mérite #contrôle #guerre_aux_pauvres

  • BALLAST Bernard Friot : « Nous n’avons besoin ni d’employeurs, ni d’actionnaires pour produire »
    http://www.revue-ballast.fr/bernard-friot

    Dans l’une de vos conférences, vous affirmez que la France n’est pas un État laïc. Pouvez-vous nous expliquer en quoi le capitalisme est une religion, d’État qui plus est ?

    La France est un État partiellement laïc et c’est heureux : la laïcité, en séparant l’État des religions, est une condition de l’émancipation populaire, car les religions sont de puissants systèmes d’adhésion à la classe dirigeante. Mais justement, il y a une religion qui, loin d’être séparée de l’Etat, y règne en maître : c’est la religion capitaliste. Entendons par là un ensemble très construit de dogmes, de croyances, de rituels, qui font passer pour divine la violence des institutions du capital. Les dogmes sont construits par la prétendue « science économique », qui s’est imposée à l’université en excluant les hétérodoxes des postes de professeur et qui formate tout le discours des gouvernants et des médias. Plus la réalité infirme le dogme, plus il est raffiné, avec l’affirmation classique de toute religion : c’est parce que nous ne sommes pas assez fidèles au dogme qu’il n’informe pas encore suffisamment le réel ! La prétendue « science économique » procède par injonction permanente. Les croyances permettent d’intérioriser les injonctions du capital : nous présenter sur le marché du travail comme « demandeurs d’emploi » (alors que nous sommes les seuls producteurs de la valeur !) parce que nous croyons que seuls ceux qui ont un emploi produisent de la valeur économique ; nous soumettre aux marchés financiers parce que nous croyons que l’on ne peut financer l’investissement (et créer de la monnaie) que par crédit ; accepter la rémunération du capital parce que nous croyons que l’outil de travail crée de la valeur ; apprendre à vivre avec la souffrance d’un travail mené sous la dictature du temps parce que nous croyons que la mesure naturelle de la valeur, c’est le temps de travail. Je m’en tiens à ces exemples, mais les croyances capitalistes nous enserrent dans un filet très fin.

  • Frédéric Lordon : Il faut défendre le social
    http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-frederic-lordon-il-faut-defendre-le-socia

    Guillaume Erner reçoit Frédéric Lordon, économiste, sociologue, directeur de recherche au CNRS, chercheur au Centre de sociologie européenne et membre du collectif Les économistes atterrés. Il publie Imperium : structures et affects des corps politiques (La Fabrique, 21 septembre 2015). (...) Source : France Culture

    • Lordon se prévaut de Bourdieu qui aurait finalement vu dans l’état « le seul moyen de ne pas s’en remettre aux puissances privées du capital ». Cette vision est radicalement erronée.
      Après la révolution de 17 et la crise de 29, l’état moderne avait précisément pour raison d’être d’obvier à l’anarchie capitaliste (les intérêts nécessairement contradictoires des capitalistes particuliers) non pas contre le capitalisme, mais en tant que #capitaliste_collectif.
      Dire que la tradition communiste n’a vu la fin de l’état que comme une finalité asymptotique, c’est se moquer du monde.
      Ce « nouveau » #étatisme est rien de moins qu’une manière d’éviter, au nom d’une impossible « protection » (on se demande quelles menaces imposeraient actuellement aux organisations inter-étatiques de concéder quoi que ce soit ?) la question de l’usage de la force.
      À une telle aporie (quelle puissance du populaire ?), béante, on trouvera toujours des ordures disposée à remédier Sapir ose, lui, aller plus loin en évoquant la nécessité d’une dictature pour restaurer la souveraineté (zut, celle-ci est nationale...).

  • In praise of dirty, sexy cities: the urban world according to Walter Benjamin | Cities | The Guardian

    http://www.theguardian.com/cities/2015/sep/21/walter-benjamin-marseille-moscow-cities?CMP=share_btn_tw

    via @isskein c’est un chouette texte !

    Marseille isn’t as wicked as it used to be. In 1929, the playwright and travel writer Basil Woon wrote From Deauville to Monte Carlo: a Guide to the Gay World of France, warning his respectable readers that, whatever they do, they should on no account visit France’s second city. “Thieves, cut-throats and other undesirables throng the narrow alleys and sisters of scarlet sit in the doorways of their places of business, catching you by the sleeve as you pass by. The dregs of the world are here unsifted … Marseille is the world’s wickedest port.”

  • EM1015_Interview_Lafontaine_LR.pdf
    http://www.oskar-lafontaine.de/fileadmin/user_data/dokumente/EM1015_Interview_Lafontaine_LR.pdf

    Interview d’Oskar Lafontaine sous le titre « plutôt chômeur qu’humilié ».

    – Vous êtes donc d’avis qu’il vaut mieux ne pas avoir de travail qu’en avoir un mal payé ?

    – Oui, mieux vaut être chômeur avec une allocation chômage correcte comme cela a été le cas pendant des décennies plutôt qu’humilié dans des situations de travail précaires.

    Sie sind also der Meinung: besser gar keine
    Arbeit als eine schlecht bezahlte?

    Ja, lieber arbeitslos mit ordentlicher Arbeits
    losenversicherung, wie das Jahrzehnte der
    Fall war, als gedemütigt in prekären Arbeits
    verhältnissen.

    #Hartz #chômage #revenu

  • “ La crainte d’une « concurrence » entre #pauvres “, Le Monde

    #Réfugiés versus #SDF : cette «  #concurrence  » commence à inquiéter associations et élus. Alors que la mobilisation s’organise pour l’accueil des Syriens – réception des maires volontaires samedi 12 septembre Place Beauvau, réunion des préfets de Seine-Saint-Denis pour l’organisation des lieux d’#accueil jeudi –, un doute s’est immiscé parmi les acteurs qui sont en première ligne. Cet élan solidaire ne cache-t-il pas un choix entre les « bons-réfugiés-fuyant-la-guerre » et les autres sans-abri ? Pourquoi l’Etat met-il en scène une solidarité en direction des seuls réfugiés ?

    « 20 000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? »

    L’hébergement des sans-abri est dans une phase critique depuis le début de la crise économique. Les centres d’appel sont saturés, les lieux d’hébergement débordés, et les nuitées en hôtel en constante augmentation dans plusieurs départements. La situation est même devenue dramatique en Ile-de-France : seule une personne sur deux appelant le Samu social, au 115, se voit offrir une solution pour la nuit.

    C’est peu dire que la soudaine capacité de l’Etat à trouver en quelques jours des lieux d’accueil a laissé les équipes perplexes. Solidaires et heureuses de l’élan mais profondément désarçonnées. « Il y a un vrai agacement de constater que, quand les politiques veulent ouvrir des centres, on y arrive très vite. 20 000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? », s’interroge Florent Gueguen, directeur de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars).

    Dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (#CHRS) parisiens comme au #115, c’est la même incompréhension. « Nos salariés ne s’expliquent pas pourquoi cette énergie, cette solidarité n’étaient pas là pour répondre à la montée du nombre de sans-abri. La crainte d’une concurrence entre nos publics est montée très vite », souligne Christine Laconde, directrice du SAMU social de Paris.
    «  Et nous, pourquoi on n’a rien ?  »

    Des rumeurs ont ainsi circulé au lendemain de l’évacuation du campement de La Chapelle, à Paris, en juin : on aurait mis à la rue des familles logées à l’hôtel pour y héberger les migrants évacués. Il a fallu tout de suite démentir pour désamorcer la grogne. « Entre cette incompréhension et la crainte de ne pas avoir un dispositif suffisant pour l’hiver, on a un cocktail explosif », déplore Mme Laconde.
    Sur le campement d’Austerlitz, quelques jours avant son évacuation, jeudi, l’inquiétude des quelques SDF installés au milieu des Soudanais s’exprimait ouvertement. Ils avaient compris qu’ils n’étaient pas concernés par le plan d’hébergement pour les réfugiés. « Et nous, pourquoi on n’a rien ? », demandait ainsi un jeune aux agents de la ville. « Ils se sentent abandonnés, doublement punis. C’est compliqué d’expliquer que les réfugiés syriens ont droit à un abri tout de suite. Y compris parmi les travailleurs sociaux », raconte Dominique Bordin, chargé de la mission SDF de la Ville de Paris.

    En mettant en scène leur engagement, en relayant les élans de solidarité citoyenne, les autorités semblent hiérarchiser et ainsi organiser la concurrence entre pauvres. « C’est quand même curieux, ce traitement des priorités en fonction de l’actualité médiatique ! Les sans-abri à la rue depuis des mois ressentent une profonde injustice », prévient Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. Derrière, les travailleurs sociaux savent combien le discours de l’extrême droite prospère sur la concurrence entre les sans-abri français et les réfugiés étrangers. Le FN ne s’est pas privé de dénoncer l’abandon des « SDF de souche » au profit des « clandestins ». Quand bien même 40 % des appels au 115 proviennent d’étrangers extracommunautaires.
    «  Les gens sont à fleur de peau  »

    La concurrence des places fait aussi des remous dans les municipalités volontaires pour accueillir les déplacés. De nombreux élus ont d’ailleurs fait attention, tout en affichant leur solidarité, à réclamer l’aide de l’Etat pour l’organiser. Ils n’ont pas fait de propositions trop concrètes de lieux vacants, mais plutôt annoncé leur disponibilité. Les rares qui s’y sont essayé ont dû essuyer des reproches. Pierre Aldeguer, maire sans étiquette de Champcueil, petite commune de l’Essonne où l’Etat a décidé de rouvrir un bâtiment hospitalier, a eu droit à quelques rebuffades. « “On ne va pas accueillir toute la merde du monde”, m’ont dit certains très proches de la droite extrême. Mais ils restent minoritaires », raconte l’élu.

    Stéphane Peu (PCF), adjoint au maire de Saint-Denis, banlieue pauvre du « 93 » qui a proposé ses centres de vacances, a vu plusieurs demandeurs de HLM s’inquiéter d’une éventuelle priorité donnée aux réfugiés : « On n’a pas eu de refus de solidarité, à quelques rares exceptions près – comme ce mail me disant : “Je suis désolé de ne pas avoir traversé la Méditerranée sur un rafiot mais ça fait dix ans que j’attends.” On a une telle crise du logement en Ile-de-France que les gens sont à fleur de peau. » Jean-Luc Laurent (MRC), au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), rapporte des réflexions identiques. En Ile-de-France, quelque 315 000 premières #demandes demeurent non satisfaites.

    Pour faire face à cette peur, il faut créer des lieux propres à l’accueil des réfugiés, soulignent les élus. Et expliquer. « Il faut parler avec la population, dire que les réfugiés vont rester. C’est dur parfois, mais, si on ne le fait pas, on va au-devant d’une catastrophe », insiste Bernard Gérard, maire (LR) de Marcq-en-Barœul, dans le Nord. « La France peut accueillir des centaines de milliers de gens. On l’a bien fait pour les 500 000 exilés espagnols en 1939 ! Mais ça suppose de le dire. Et que les élus n’aient pas peur », assure Yvon Robert (PS), à Rouen. A Lille et Marseille, des députés socialistes ont d’ores et déjà organisé des réunions d’information.

    Sylvia Zappi, 19/9/15, Le Monde

    • C’est plus ou moins pareil partout :
      http://seenthis.net/messages/122129

      Les revenus des mendiants sont arrivés au niveau de 20% des montants d’avant.

      Vor einigen Monaten ging das mit den neuen Verkäufern los, auch Kaufmann spricht von »Rumänen«. Anstatt zwei oder vier Ausgaben, wie sie die meisten bei ihr einkaufen, holen sie sich morgens gleich 20 oder 30 Zeitungen, erzählt sie. Nachmittags kommen sie wieder und holen den zweiten Schwung. »Die sind ziemlich gut organisiert. Wenn einer krank ist, kommt der nächste und stellt sich vor den Supermarkt. Leute wie Tom sind da eher Einzelgänger.« Und wenn einer wie Tom auf seinem langjährigen Stammplatz besteht? »Dann gibt›s öfter auch mal aufs Maul.‹«

      Le matin les nouveaux vendeurs « roumains » viennent chercher les journaux par gros paquets et se réaprovisionnent l’après-midi. C’est un commerce aux tâches partagées avec ses coursiers et ses vendeurs. Ils n’hésitent pas de « casser la geule » aux mendiants déjà sur place pour obtenir les meilleurs endroits de vente.

      Bref les conditions crées par le pouvoir en place mettent en situation de concurrence les démunis. Seule solution : Il faut organiser la solidarité te la résistance.

    • @Klaus ça me parait un peu différent toutefois car ici c’est l’état qui fabrique de la concurrence en raréfiant l’hébergement et en organisant le tri. Mettre en scène une guerre de tous contre tous reste l’une des meilleures manières de légitimer l’action de l’état, seul « garant » possible de la paix...

      Il s’agit d’exacerber toutes les contradictions « secondaires » possibles parmi les prolos de façon à étouffer la contradiction principale (qui décide ?, eh bien c’est l’économie, le mérite, etc.)

      La déclaration de Jospin en 1998 me parait un exemple séminal de cette politique. Alors qu’il était premier ministre et confronté à une mobilisation dune ampleur sans précédent de chômeurs et de précaires pour une hausse substantielle des minima et alors chômage, pour une levée de l’interdiction du RMI aux moins de 25 ans, Jospin avait déclaré « préférer une société de travail à l’assistance ». Outre la disqualification de toute solidarité (si ce n’est au nom du travail qui rend digne...), il s’agissait de "défendre le Smicard et les autres "travailleurs pauvres contre ces parasites d’assistés.

      Pour revenir au thème de ce post, une suite où des assos comme « Aurore » qui gèrent de l’hébergement dans des conditions de caserne plaident pour leurs budgets, sous couverts de droits humains.

      Réfugiés, migrants, sans-abri : refuser la concurrence entre les précaires, par Le Collectif des Associations Unies (pas moins...)
      http://www.liberation.fr/debats/2015/09/23/refugies-migrants-sans-abri-refuser-la-concurrence-entre-les-precaires_13

      Les inquiétudes qu’expriment les travailleurs sociaux, les bénévoles, parfois les personnes en situation de précarité elles-mêmes, face aux risques de concurrence entre « pauvres » sont donc compréhensibles. Mais nous entendons ici et là qu’avant d’aider ceux qui arrivent, il faut d’abord aider ceux qui sont déjà là, voire ceux qui sont nés ici. Ce positionnement est dangereux et contraire à la dignité humaine et aux droits fondamentaux. Notre pays, 6e puissance économique mondiale, peut – et doit – tendre la main à toutes les personnes à la rue, quelle que soit leur situation administrative. L’accueil inconditionnel des personnes en situation de détresse, inscrit dans les textes de notre République, interdit le tri des personnes en fonction de leur statut ou de leur nationalité. Ce principe intangible guide depuis des décennies l’action des associations de lutte contre l’exclusion. Le remettre en cause serait une grave menace à notre pacte social, une entorse aux valeurs républicaines de solidarité et de fraternité.

      C’est surtout au manque de moyens que sont confrontées les associations pour garantir cet accueil et donner à tous des perspectives de relogement, d’insertion voire d’intégration. L’annonce par le Premier ministre, devant le Parlement le 16 septembre, d’une enveloppe financière supplémentaire dédiée tant à l’accueil de réfugiés qu’à l’hébergement d’urgence de tous les sans-abri est un signe positif. Il importe cependant que les réponses soient à la hauteur des besoins, et qu’un vaste plan d’ensemble soit anticipé, de manière à éviter l’ouverture de structures sous la pression de l’actualité sans réelle prise en compte de l’ensemble des besoins dans la durée.

    • Je suis assez d’accord avec Klaus, un deuxième exemple à Berlin. Pour financer l’accueil des réfugiés-migrants certaines associations ont appelés les citoyens de Berlin à collecter les bouteilles consignées et reverser l’agent de la collecte.
      Les bouteilles consignées sont une source de revenus pour certains retraités et chômeurs et concernent une population de plus en plus jeune. On arrive à des situations complètement incompréhensibles pour les gens qui sont aux minimas sociaux.

  • The Confessions of Nat Turner, the Leader of the Late Insurrection in Southampton, Va. , as transcribed by Thomas Gray
    html : http://docsouth.unc.edu/neh/turner/menu.html
    pdf : http://digitalcommons.unl.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1014&context=etas

    The Confessions of Nat Turner appeared shortly after Turner’s capture. Published as the definitive account of the insurrection and its motivation, the “confession” remains shrouded in controversy. Thomas Gray, a lawyer, released the account, claiming that Turner had dictated the confessions to him and that there was little to no variation from the prisoner’s actual testimony. However, as a slaveholder mired in financial difficulty, Gray likely saw tremendous profit and propaganda potential in satiating the public’s thirst for knowledge about such an enigmatic figure. In addition, literary critics have consistently pointed to discrepancies in Turner’s language and tone throughout the document. They suggest that Turner and Gray’s agendas conflict consistently in the text and thus create the ambiguity that has characterized the document for over a century and a half.

    Bio.
    http://docsouth.unc.edu/highlights/turner.html

    11 novembre 1831. Pendaison de Nat Turner, le meneur de la première révolte des esclaves américains
    http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/11-novembre-1831-pendu-ecorche-et-decapite-nat-turner-paie-la-premiere-revol
    Nate Turne rebellion
    http://www.pbs.org/wgbh/aia/part3/3p1518.html


    http://www.learnnc.org/lp/editions/nchist-newnation/4574
    https://en.wikipedia.org/wiki/Nat_Turner's_slave_rebellion
    http://historymatters.gmu.edu/mpimages/mp034.

    Nat Turner’s Insurrection
    154 years ago, The Atlantic published an account of a Virginia slave revolt that would become one of the bloodiest in American history.
    http://www.theatlantic.com/magazine/archive/1861/08/nat-turners-insurrection/308736

    Nat Turner Project
    Site très complet avec photos, cartos, minutes du procès etc. pour comprendre le contexte de la révolte et la répression qui a suivi.
    http://www.natturnerproject.org

    The Southampton insurrection , Drewry, William Sidney, b. 1870
    https://archive.org/details/southamptoninsur00drew


    –—

    The Confessions of Nat Turner, un roman de William Styron
    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Confessions_of_Nat_Turner

    #histoire #révolte #esclavage

  • Les paysans grecs se préparent à des lendemains d’élection difficiles
    http://www.rtbf.be/info/economie/detail_les-paysans-grecs-se-preparent-a-des-lendemains-d-election-difficiles?id

    « C’est absurde ce qui se passe dans ce pays, maintenant nous allons voir le secteur agricole s’écrouler à son tour », soupire cette mère de deux enfants, dont le mari a quitté un emploi dans l’industrie textile en difficulté pour l’accompagner dans la reprise d’un élevage de vaches près de Serres (Nord).

    L’ajustement fiscal prévu pour les agriculteurs compte parmi le long catalogue de mesures et de réformes exigées de la Grèce pour obtenir un troisième plan d’assistance financière en cinq ans. D’ici 2016, ils verront leur taux d’imposition grimper par étapes de 13 à 26%, leurs contributions sociales augmenter et une ristourne sur le carburant passer à la trappe.

    Pour ces professionnels, jusqu’ici relativement épargnés par la rafale de hausses d’impôts infligées aux Grecs depuis 2009, c’est la perspective dans quelques années « de voir des villages abandonnés et les exploitations rachetées par des grandes entreprises. C’est ça le plan de l’Europe pour nous ? » s’interroge Thanassis Gegas, un agriculteur de 43 ans.

    #Grèce #agriculture #multinationales #grande_distribution #coopérative

  • (1) Gestern hat Griechenland gewählt. Genau genommen... - Sahra Wagenknecht
    https://www.facebook.com/sahra.wagenknecht/posts/1162717730412289?fref=nf

    Répercussions des élections grecques sur la gauche allemande :

    Sahra Wagenknecht fusille la secrétaire générale de son propre parti Die Linke, Katja Kipping qui avait ironisé sur les résultats d’Unité Populaire.

    "Hier la Grèce a voté. Plus précisément, seule une moitié de la Grèce a voté, puisque plus de 45% des électeurs ont souhaité se tenir aussi éloignés aussi que possible de ces élections qui n’en étaient pas. La signature du nouveau mémorandum a en effet transformé la Grèce en un protectorat gouverné par des instances étrangères, par la Troika, et ôté tout pouvoir à son parlement, et ce de façon bien plus complète que par le passé.
    Tant mieux si le parti corrompu qu’est Nouvelle Démocratie n’est pas parvenu à tirer un nouveau capital politique de la déception née de ces événements. Mais tout vainqueur de ces élections savait, avant même le vote, qu’il aurait à se mouvoir dans un corset étroit, prescrit à l’avance : de nouvelles coupes dans les retraites et les budgets sociaux, des privatisations accélérées, de nouvelles destructions des droits des salariés, des salaires toujours plus bas, un chômage toujours plus haut et une pauvreté encore aggravée pour la majorité de la population.
    C’est pourquoi on a bien du mal à féliciter Syriza pour sa victoire. Un programme social qui améliorerait enfin les conditions de vie de la population grecque : le nouveau gouvernement ne pourrait l’appliquer qu’en déchirant l’accord avec les créanciers, un accord qui ne peut avoir que des conséquences économiques et sociales désastreuses.
    C’est cette question qui a conduit à la scission du parti. Certains seront sans doute déçus que la nouvelle formation Unité Populaire, née de la critique de l’orientation mémorandaire de Syriza, ait raté de peu, avec 2,86% des voix, son entrée au parlement. Mais pour un mouvement qui n’existe que depuis un mois, qui ne dispose d’aucune des structures d’un parti, n’a que peu accès aux medias et n’a pratiquement aucun moyen financier, même le résultat atteint mérite le respect.

    Et quant à ceux et celles qui affirment d’un ton de triomphe minable que ce résultat serait la preuve que la critique du diktat de la Troika, que la critique de l’euro « est tout sauf populaire dans la population grecque », qu’ils nous permettent de leur rappeler ceci : lorsque le jeune parti WASG (le parti fondé par Oskar Lafontaine après son départ de la SPD, qui a fusionné avec le PDS pour mener à Die Linke quelque temps plus tard, ndT), peu de temps après sa fondation au printemps 2005, a obtenu 2,2% des voix aux élections en NordRhein-Westfalien, personne d’entre nous n’aurait alors réagi par une déclaration aussi bête, telle que : « ces élections ont montré que la critique de G.Schröder et des lois Hartz est tout sauf populaire dans la population allemande ». Le parti Die Linke a par la suite eu l’occasion de prouver le contraire par ses résultats électoraux.

    Pour la Grèce, on peut toujours espérer que Syriza cette fois s’en tienne à ses promesses électorales : ne pas appliquer le programme-catastrophe de la Troika à la lettre, mais renégocier l’accord. Mais sans un plan B, il paraît improbable qu’il puisse disposer des moyens de pression nécessaires pour ouvrir de nouvelles négociations."

    (traduction-minute I.B.)

    Und denen, die jetzt in billigem Jubel meinen, damit hätte sich gezeigt, dass Kritik am Troika-Diktat und am Euro „in der griechischen Bevölkerung alles andere als beliebt“ ist, sei in Erinnerung gerufen: als die junge WASG kurz nach ihrer Gründung im Frühjahr 2005 bei der Wahl in NRW 2,2 Prozent der Stimmen erhielt, hätte niemand von uns darauf mit dem dümmlichen Statement reagiert, die Wahl habe gezeigt, dass Kritik an der Agenda 2010 in der deutschen Bevölkerung „alles andere als beliebt“ sei.

    #Grèce #Syriza #Die_Linke #euro #Troika #austérité

  • La Banque d’Espagne menace la Catalogne d’une sortie de la zone euro
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-banque-d-espagne-menace-la-catalogne-d-une-sortie-de-la-zone-euro-50704

    Vous avez aimé la menace du Grexit et l’utilisation du système bancaire pour faire céder le gouvernement grec cet été ? Vous adorerez la menace du « Catexit », autrement dit celle d’expulser une Catalogne devenue indépendante de la zone euro. Cette nouvelle version a été ouvertement utilisée ce lundi 21 septembre par le gouverneur de la Banque d’Espagne, Luis Maria Linde.

    Le « Catexit »

    Ce dernier a ainsi déclaré que si la Catalogne se séparait de l’Espagne, le nouvel Etat serait « automatiquement exclu de la zone euro, car ce processus implique la sortie de l’Union européenne. » Et Luis Maria Linde d’aller encore plus loin dans les menaces en dressant le tableau cataclysmique d’un « Catexit. » « Les banques catalanes pourraient cesser d’avoir accès au refinancement de la BCE », explique-t-il. Dans ce cas, la Catalogne serait obligée d’émettre sa propre monnaie qui serait sans doute dévaluée. Et Luis Maria Linde rajoute encore l’horreur à la menace : « les dépôts pourront alors être gelés, comme cela a été le cas en Amérique latine ou en Grèce. »

    Utiliser une recette qui a bien fonctionné

    A six jours des élections régionales catalanes qui prennent la forme d’un référendum de substitution, la Banque d’Espagne - et donc la BCE - rejoue la partition grecque, chypriote et irlandaise qui a si bien fonctionné jusqu’ici pour obtenir des électeurs ou des gouvernements ce que désirent la banque centrale. La menace de couper l’accès à l’euro et de provoquer un chaos économique par « un mauvais choix » semble donc devenir un mode de gouvernance de la zone euro de la part de l’Eurosystème. ce qui est nouveau, c’est qu’on est ici non pas dans un choix purement économique, mais dans un choix politique. La Banque d’Espagne sort ici ouvertement de sa neutralité politique en cherchant à apeurer les électeurs catalans. Sa déclaration suit les annonces ce week-end des grandes banques espagnoles qui avaient menacé de quitter la Catalogne si cette dernière sortait de l’UE en cas d’indépendance.

    #Catalogne #Espagne #euro #banques #BCE

  • Perplexing failure of Europe’s centre-left - FT.com
    http://www.ft.com/intl/cms/s/2/40c1903a-5dee-11e5-9846-de406ccb37f2.html#ixzz3mPAMd2xG

    Would centre-left parties do better if they shifted back to the left? The election of Jeremy Corbyn as leader of the British Labour party may herald such a shift. But Britain is not bound to the eurozone consensus. It takes only a change in government to change policy, whereas in the eurozone it would take a treaty change — or more likely a revolution. It is far from clear that today’s centre-left parties will emerge as the agents of change. I suspect not.

    #social-démocratie #gauche

  • Ο ήλιος ο πράσινος ανατέλει | INFOWAR
    http://info-war.gr/ο-ήλιος-ο-πράσινος-ανατέλει

    Le soleil vert se lève

    Aris Chatzistefanou (merci Christine Cooreman pour la traduction)

    Ainsi, donc, le PASOK a triomphé aux élections. Non pas le parti du PASOK. La culture PASOK. Ces gens qui, depuis des années, troquent la liberté contre la sécurité.

    Ce ne sont pas les pires. Ils ne cachent pas en leur sein d’anciens collabos ou tortionnaires (ou, à tout le moins, ils en ont beaucoup moins que d’autres partis). Leur père peut avoir, oublié dans quelque grenier ou cave, une petite copie de Guernica de Picasso. Mais, pour ce qui est de la pratique politique quotidienne, ils sont identiques, voire, pires.

    Le vainqueur incontesté des élections c’est, bien entendu, Berlin et les créanciers. Non pas parce que domine un parlement dont la seule voix anti-mémorandaire est dorénavant le KKE. Mais, parce qu’aucun homme politique autre que Tsipras n’est en mesure d’appliquer le programme d’austérité inhumaine qu’exige la troïka. Ce fut toujours les « socialistes » et les « socio-démocrates » qui assumaient cette tâche difficile que les partis de droite ne pouvaient pas mettre en œuvre sans se heurter à de grosses réactions populaires.

    Le PASOK est le parti qui a réalisé le plus grand nombre de privatisations dans l’histoire de ce pays. Le PASOK a jeté la Grèce contre les rochers de l’euro. Le PASOK a amené la troïka pour la première fois, transformant la Grèce en colonie de la dette. Et quand les choses ont comencé à s’envenimer, le PASOK a nourri le monstre du fascisme que le système demandait comme solution de dernier recours. Il peut être resté dans l’inconscient collectif comme le « parti des affaires louches » mais, en réalité, sa grande « contribution » fut d’avoir plié les réactions populaires face à la politique néolibérale la plus dure. C’est pourquoi, sa valeur, aux yeux des élites économiques domestiques et étrangères, était inestimables pour près de trois décennies.

    Aujourd’hui, son rôle est repris par SYRIZA.

    Les élections du 20 septembre sont incontestablement un triomphe personnel d’Alexis Tsipras mais aussi le coup le plus dur porté à la démocratie parlementaire.
    En tout premier lieu, à cause de la forte présence d’Aube dorée qui conteste directement toute notion de démocratie. En second lieu, à cause de l’entrée de Leventis, qui est un trollage de la démocratie parlementaire.

    Ce que SYRIZA a accompli en transformant le NON du référendum en OUI, c’est d’avoir laissé hors-parlement la vraie notion du dialogue politique. Près de la moitié des électeurs Grecs ne se sont pas présentés aux urnes, contestant fortement la procédure elle-même.
    Nous attendrons les données précises de la géographie des votes, mais le premier sentiment est que sont restés loin des urnes les parties les plus progressistes des pauvres et des jeunes qui avaient voté NON en masse, lors du référendum. Mais cela veut dire que, bientôt, la bataille autour des mémoranda sera portée dans les rues.
    Et, là, deux perspectives s’ouvrent (sans que l’une n’exclut l’autre) : celle d’une réponse populaire authentique qui renversera en pratique les mémoranda ou celle du retour à des époques sombres où le fascisme sera placé comme une voix prétendument « anti-systémique » pour le bloc parlementaire uni des forces mémorandaires.

    La gauche anticapitaliste, qui aurait dû se trouver à la tête de la nouvelle confrontation, s’est montrée, jusqu’à présent, incapable de surmonter ses petites idées fixes de cuisine intérieure. Il suffit de lire les premiers commentaires des cadres mais aussi de plusieurs membres de cette gauche, sur Twitter et Facebook, pour comprendre que, une fois de plus, le grand ennemi était celui qui se trouvait à côté et non pas en face. D’autres ont simplement eu peur de dire tout haut leurs pensées, craignant de perdre des voix. Les plans alternatifs qu’ils avaient rédigés leur ont fait peur et, au lieu de parler sincèrement aux gens des problèmes de la période de transition, ils ont préféré arrondir, une fois n’est pas coutume, leurs positions.

    Il faudra de nouvelles structures et de nouvelles formules pour donner une forme à la rage. Sinon, cette rage sera individualiste, sombre et raciste. Elle recherchera des brebis galeuses parmi les refugiés, et le salut parmi les fascistes et les charlatans.
    Mais le noir n’est pas le scénario le plus probable. Le rouge, lui, l’est.

    Ce qui est sûr c’est que ceux qui ont troqué la liberté contre la sécurité prendront conscience, une fois de plus, qu’ils ont perdu et la liberté et la sécurité.

    Ο ήλιος ο πράσινος ανατέλει

    21/09/2015

    Το ΠΑΣΟΚ λοιπόν θριάμβευσε στις εκλογές. Όχι το κόμμα ΠΑΣΟΚ. Ο πολιτισμός του ΠΑΣΟΚ. Αυτοί οι άνθρωποι που εδώ και χρόνια επιλέγουν την ησυχία απέναντι στην ελευθερία.

    #PASOK #Syriza #social-démocratie

  • Yanis Varoufakis à propos des élections du 20 septembre
    http://blogs.mediapart.fr/en/blog/monica-m/210915/yanis-varoufakis-propos-des-elections-du-20-septembre

    L’article de Y.Varoufakis paru dans le Guardian - en version française.

    Le plus grand gagnant est la Troïka elle-même. Au cours des cinq dernières années, les projets de loi de la Troïka sont passés par le parlement avec des majorités ultra-minces, procurant des nuits blanches à leurs auteurs. Maintenant, les projets de loi nécessaires au troisième Mémorandum passent avec de confortables majorités, car Syriza s’y est engagé. Presque tous les députés de l’opposition (à l’exception des communistes du KKE et les nazis de l’Aube dorée) votent pour eux.

    Bien sûr, pour en arriver là, il a fallu meurtrir profondément la démocratie grecque. Un million 600.000 Grecs qui avaient voté lors du référendum de Juillet n’ont pas pris la peine de se présenter aux bureaux de vote dimanche - ce n’est pas une grande perte pour les bureaucrates de Bruxelles, Francfort et Washington, qui semblent concevoir la démocratie comme une nuisance.

    #mémorandum #Troika #Grèce #Syriza #Tsipras

  • Parodies
    http://www.greekcrisis.fr/2015/09/Fr0463.html

    Voilà donc que sous l’impulsion de l’économiste religieusement européiste et proche de Yannis Dragasákis, la Grèce (au gouvernement non-élu), vient de modifier sa position et ses délégués s’astreindront du vote à l’ONU, contrairement aux orientations léguées par le gouvernement SYRIZA/ANEL, contrairement aux intérêts du peuple grec et en violation flagrante de l’esprit et de la lettre du travail déjà accompli par le Comité d’audit sur la dette grecque que Zoé Konstantopoúlou avait fait former du temps où elle exerçait ses fonctions de Présidente de l’Assemblée Nationale. Source : greek crisis

  • L’usine nostalgique
    http://revueperiode.net/lusine-nostalgique-2

    La fin des années 1970 a été un moment de rupture et de reconfiguration historique de grande ampleur : l’après-Mai 68 et la recomposition du champ politique qui l’accompagne – avec pour horizon la décomposition du gauchisme. Dans le champ intellectuel, une certaine sociologie des classes populaires prenait le pas sur un marxisme en crise. Dans ce texte de 1980 issu de la revue-collectif Les révoltes logiques, Jacques #Rancière invite à repenser le nouage entre pratique et savoir militant, à l’aune de ce retournement du marxisme en sociologie. Dans ce mouvement, Rancière lance déjà son attaque contre Bourdieu et trouve quelques ressources dans l’opéraïsme pour penser le déclin de la figure ouvrière traditionnelle et l’émergence d’une nouvelle forme (...)

    #Uncategorized #enquête_ouvrière #opéraïsme

  • Quelque chose de pourri au royaume de l’AJ | Pôle Juridique
    http://pole-juridique.fr/wp/?p=2798

    Guerre aux pauvres, guerre aux Roms

    Dans l’état actuel du Droit, le nombre et la complexité des pièces justificatives exigées, pour la constitution d’un dossier de demande d’aide juridictionnelle, sont telles que les conditions d’admission ne sont jamais complètement remplies. Pour une illustration, reportez-vous à la deuxième page de la notice remise par le Barreau de Lille : si on suit à la lettre cet inventaire à la Prévert, pratiquement personne ne se verra plus attribuer l’aide juridictionnelle. C’est pourquoi aujourd’hui, il n’est guère difficile à un BAJ de rejeter toutes les demandes qu’il voudra, pour des motifs qui ne sont pas inscrits dans la loi mais qui s’appuient sur elle.

    #Roms #justice

  • Temps balayé
    http://www.greekcrisis.fr/2015/09/Fr0461.html

    À Athènes, on prépare toujours les tables dans la restauration pour touristes ou parfois pour autochtones. L’ambiance y est toutefois très morose, la déception règne, la fronde couve alors sous le soleil de septembre comme sous l’épiderme des réalités touristiques. “Je ne sais pas encore ce qu’il faut faire pour dire m... à tous ces politiciens abominables. Nous finançons leurs sièges au Parlement et c’est tout. Et pour une fois que l’espoir viendrait paraît-il au rendez-vous avec Tsipras, il n’a servi que les intérêts de sa caste des proches, avant de démissionner... après avoir égorgé le pays avec son mémorandum. Non, je n’irai pas voter”, tel est l’avis de ma cousine Mina, électrice historique de la Nouvelle démocratie, ayant voté pour la première fois (et vraisemblablement pour la dernière) en faveur (...)

  • Un entretien écrit avec Jacques Rancière, sur Médiapart :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/bertrand-dommergue/310815/entretien-avec-jacques-ranciere-ou-en-est-lart

    Et pan au passage sur le groin des neuneus et neuneues qui se branlochent à vide sur la pop’philosophie :
    "Je n’ai pas parlé du cannibalisme de l’art contemporain mais de celui des « cultural studies », « media studies » et autres disciplines du même genre qui ont fait leur gagne-pain pratique et leur titre de légitimité scientifique de l’annexion de toutes les pratiques de la vie quotidienne au domaine de la science, tout en jouant du prestige politique vaguement attaché à l’idée de la « démystification » du grand art et de la culture élitiste. J’ai parlé de la violence symbolique que comporte en fait cette prétendue dénonciation : sous prétexte de réhabiliter des pratiques populaires méprisées, on les oblige à devenir ce qu’elles n’ont pas souci d’être : des formes d’art et des objets de science. Il est parfaitement exact que ces formes d’appropriation sont autorisées par l’abolition des frontières propre au régime esthétique de l’art. L’abolition des frontières, c’est aussi, entre autres, le principe de l’impérialisme."

    #Rancière #esthétique #critique_rongeuse_des_souris #philosophie

    • #rengaine. Légitime pour les gars de la nouvelle vague d’analyser Hitchcock, mais pas pour les intellectuels des années 90/2000, issus de milieux plus larges que par le passé, d’analyser, leur propre environnement, les items culturels qu’ils reçoivent et produisent. On devrait arrêter de lire, moi je dis, sauf quelques-uns, qui touchés par la grâce de la culture légitime écriraient poésie en vers, menuets et opéras. Tous les autres, consommez, produisez vos chansonnettes, mais surtout ne les pensez pas dans leur rapport au reste des mondes de l’art.

      C’est là qu’on arrête de le suivre le Rancière.

      Koons le courtier, l’ambiguité de Parr ne s’équilibrent pas sur la balance des conditions sociologiques et économiques concrètes qui cantonnent les intellectuels noirs, par exemple, dans les cultural studies et l’analyse artistique - mais on s’en fout hein, ça compte pas du tout. Ecrivons des alexandrins. Je ne citerais pas les exemples que je connais de lecteurs avertis de Blake ou de Spinoza qui sont matériellement obligés de produire sur Tarantino ou autre.

      Curateur on peut aussi le devenir par lassitude ou juste pour bouffer (bien que la majorité des curateurs ne soient pas rémunérés).