• Dans nos sociétés pressées, le migrant est transparent
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/01/dans-nos-societes-pressees-le-migrant-est-transparent_4644385_1654200.html

    C’est le paradoxe des #migrants. On commence à les #voir quand ils ont disparu. C’est vrai pour les morts de la Méditerranée. C’est aussi vrai au cœur de Paris. Les 380 Africains du #campement de la station de métro La Chapelle dans le 18e arrondissement devraient être évacués cette semaine. Ils étaient installés là depuis huit mois dans l’indifférence générale.

    Leurs récits fous de vie déplacée, ces histoires à dormir debout qu’ils sont toujours prêts à raconter, on préfère les entendre à la télévision que s’arrêter à les écouter. Dans nos sociétés pressées, le migrant est transparent. D’ailleurs, les autorités s’emploient à rendre toujours plus invisibles ces nouveaux parias. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire l’anthropologue Michel Agier. Il a longuement théorisé cette façon de repousser ces indésirables toujours plus loin de nos regards.

    Précarité silencieuse

    « Under the bridge », c’était le nom du campement de La Chapelle. Ce lieu était l’archétype de l’espace de relégation urbain. Un refuge improbable sous le métro aérien et sur les voies ferrées ; un lieu dantesque.

    #évacuation #rendre_invisible #précarité_silencieuse #photos

    Via @paris (#luttes info)

    L’arrêté d’#expulsion du camp de la Chapelle a été affiché en préfecture, ce samedi.

    Il laisse 48 heures aux #réfugié-e-s pour quitter les lieux.

    Un appel à #mobilisation tourne sur listes, soyons nombreu-ses à montrer notre #solidarité (nourritures, vêtements, couvertures bienvenus) :

    Pour exprimer notre solidarité avec les migrant-es et s’organiser, retrouvons-nous lundi 1er juin [aujourd’hui] à 18h30 au campement du métro La Chapelle.

  • La crise, cette grande machine à déclasser - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/05/31/la-crise-cette-grande-machine-a-declasser_1320409

    La pression exercée sur les #chômeurs de longue durée, dont le nombre a plus que doublé depuis 2008, les conduit à accepter des postes de moins en moins qualifiés.

    Ancien ouvrier qualifié devenu vigile dans une grande surface après une longue période sans emploi : le personnage joué par Vincent Lindon dans la Loi du marché n’est pas qu’un rôle de fiction. C’est un phénomène - le chômage de longue durée suivi d’un déclassement social - en pleine explosion dans une France laminée par six ans de crise [Lire 36 ans 46 ans ?]. En mars, #Pôle_Emploi [avec une cap à #emploi, tiens donc...] recensait ainsi 2,3 millions de chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d’un an), un chiffre en hausse de 10 % sur douze mois, et de 18 % pour les très longues durées (sans emploi depuis plus de trois ans). Soit une progression deux à quatre fois plus importante que pour les autres chômeurs.
    « Sédimentation ». Depuis le début de la crise, la hausse est même vertigineuse : + 128 % depuis janvier 2008. Les demandeurs d’emploi de longue durée représentent désormais quasiment un chômeur sur deux (43 %), contre un petit tiers il y a sept ans. « C’est l’effet mécanique d’une crise qui dure, où l’absence d’offres d’emploi fait gonfler le stock de chômeurs, en nombre et en durée, explique le chercheur Thomas Amossé, du Centre d’études de l’emploi (CEE). Mais c’est aussi dû au fait que cette crise a prospéré sur un niveau de chômage qui était déjà élevé. Crise après crise, il y a une sédimentation progressive de la #paupérisation par le chômage. »

    Outre la crise, Pôle Emploi estime que cette hausse est aussi liée, pour les plus âgés, à la suppression progressive, depuis 2008, de la dispense de recherche d’emploi (DRE), qui leur permettait d’attendre la #retraite sans être contraints de chercher un boulot. Suppression qui les a fait basculer, depuis, dans les statistiques du chômage. A cela s’ajoute la réforme des retraites de 2010 qui, en repoussant l’âge légal de départ de 60 à 62 ans, a maintenu des seniors au chômage deux années supplémentaires.

    Mais Lindon n’incarne pas seulement un chômeur de longue durée, c’est aussi un « déclassé social », autre phénomène en vogue dans la France en crise. Ouvrier qualifié, il subit de plein fouet la désindustrialisation entamée dans le milieu des années 2000. « Les usines qui ont fermé ou qui ferment sont souvent adossées à des villes moyennes, où retrouver un emploi du même type se révèle impossible, explique Thomas Amossé. A défaut d’obtenir une #indemnisation de longue durée, ou même après, les ouvriers concernés sont contraints d’accepter des boulots alimentaires, généralement dans le tertiaire : gardiennage, restauration, entretien. »

    Une tendance confirmée par les chercheurs Laurence Lizé et Nicolas Prokovas (1) : « Alors que les déclassements étaient encore très rares entre 1980 et 1985, la #mobilité_descendante a doublé depuis, sous l’effet de la destruction des emplois industriels et de l’essor des emplois de service de faible qualification. » Les femmes, notamment, « ont subi des suppressions d’emploi dans l’industrie et se sont reclassées dans des emplois de service avec un niveau de qualification inférieur, d’aide ménagère, par exemple ». Selon une étude sur un groupe de sortants de l’ANPE en 2007, les chercheurs ont relevé un taux de 24 % de déclassement. Et encore ces chiffres datent-ils d’avant la crise.

    Décalage. Mais ce que souligne également le film de Stéphane Brizé, c’est l’acceptation de ce déclassement, battant ainsi en brèche l’idée qu’un chômeur préfère rester au chaud à Pôle Emploi plutôt que de reprendre un travail en décalage avec ses prétentions. L’étude de Lizé et Prokovas montre ainsi que « les personnes acceptent les emplois déclassés qui leur sont proposés, même si leurs trajectoires antérieures sur le marché du travail leur ouvrent des droits à l’indemnisation ». Selon leurs auteurs, « il n’existe pas de comportement de refus d’emploi de la part des chômeurs : si trappe au chômage il y a, il faudrait en chercher les raisons du côté de la nature des emplois proposés, de leurs conditions d’exercice ou de leur rémunération ».

    Retrouver un #travail, même s’il ne correspond pas à ses qualifications, n’est-il cependant pas préférable au chômage ? Non, selon ces mêmes chercheurs : « L’acceptation des emplois déclassés n’apparaît pas comme une stratégie efficace de sortie du chômage car le déclassement n’accélère pas la reprise d’emploi et provoque souvent un enlisement dans la #précarité de statut et de #revenu. » Bref, « l’emploi à tout prix n’est pas forcément une voie satisfaisante de sortie du chômage ».

    (1) « Itinéraires de chômeurs sur longue période : étude des #parcours déclassants ». Laurence Lizé, Nicolas Prokovas, Centre d’économie de la Sorbonne
    attention, le lien qui suit impose le téléchargement du pdf

    www.cereq.fr/index.php/content/download/1295/.../relief29_p107.pdf

    #salaire #inégalités #parcours_de_vie #durée #rythmologie

  • Les taches aveugles de « l’autre euro possible », par Frédéric Lordon - Les blogs du Diplo, La pompe à phynance
    http://blog.mondediplo.net/2015-06-01-Les-taches-aveugles-de-l-autre-euro-possible

    Un de ces lieux communs que l’éditorialisme prend pour de la pensée profonde se plaît à répéter que nous vivons une époque de constante accélération et que tout va toujours plus vite… Qu’on se rassure, il reste des domaines où l’on procède encore avec une sage lenteur, par exemple à propos de l’#euro. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/1681 via Le Monde diplomatique

  • Dette et extractivisme : la résistible ascension d’un duo destructeur, de Nicolas Sersiron - France Culture
    http://www.franceculture.fr/oeuvre-dette-et-extractivisme-la-resistible-ascension-d-un-duo-destruc

    L’extractivisme, ce pillage des #ressources naturelles de la planète par la force, a donné à l’Europe puis aux USA les moyens de dominer le monde.

    Depuis la disparition des colonies, la #dette illégitime, nouvelle violence imposée aux pays dits « en #développement », a permis d’assurer la continuité du #pillage. Cette dette a amplifié le système extractiviste, initialement appliqué aux produits fossiles et agricoles, en l’étendant aux ressources financières du Sud puis aujourd’hui du Nord. Elle impose le remboursement par les populations de dettes dont elles ne sont pas responsables mais victimes. Dette et #extractivisme sont intimement liés. Facteurs d’injustice, de corruption, de violences sociales et environnementales, ils sont également à l’origine du dérèglement climatique.

  • « En attendant les hordes de grands buveurs de bière... »
    (Grèce / revue de presse du 31 mai 2015)

    Mais à présent, qu’allons-nous devenir sans barbares ? / Ces gens-là, écrivait en substance le grand poète grec Constantin Cavafis, c’était quand même une solution...
    Non sans ironie, l’économiste Paul Krugman associe le salut des Grecs en cas de #sortie_de_l'euro et de dévaluation externe au déferlement de hordes de « grands buveurs de bières britanniques » :
    http://mobile.agoravox.fr/actualites/europe/article/paul-krugman-le-vrai-risque-pour-167882

    Rappel à la discipline de parti sur fond d’accord en vue (et de « concessions douloureuses » et/ou de « compromis honorable ») avec les #créanciers : Nikos Pappas (ministre en charge de l’audiovisuel et bras-droit d’Alexis #Tsipras) accentue ses critiques contre la présidente de l’Assemblée nationale, Zoe #Konstantopoulou, trop indépendante selon la fraction majoritaire/gouvernementale du parti au pouvoir et sans doute trop soucieuse aux yeux de ces derniers de défendre (depuis un « perchoir » hautement politisé après son entrée en fonction) le respect des engagements initiaux du #gouvernement_grec (la charge contre Z. K. alimente depuis quelques semaines plusieurs articles de la presse de gauche proche de N. Pappas) : http://www.thepressproject.gr/article/77577/Austiro-minuma-tou-Nikou-Pappa-pros-diafonountes

    A Bruxelles, les pourparlers sur l’économie grecque semblent s’accélérer dans le cadre du Brussels Group. Questions sur la table : système fiscal, régimes de retraites, fonctionnement de la Justice, des marchés, du système bancaire – entre autres. Un accord au niveau des « équipes techniques » du Groupe de Bruxelles paraît « possible », selon des sources proches des négociateurs grecs. Les entretiens se poursuivront vraisemblablement ce lundi, tant au niveau des équipes techniques qu’à celui des responsables politiques.
    http://tvxs.gr/news/eyropi-eop/epitaxynontai-oi-diaboyleyseis-sto-brussels-group

    Après l’entretien de jeudi dernier (en marge de la rencontre au sommet de Riga), une vidéoconférence est prévue ce soir (dimanche 31 mai) entre A. Tsipras, A. #Merkel et F. #Hollande :
    http://tvxs.gr/news/ellada/tilediaskepsi-tsipra-me-merkel-kai-olant-simera-brady
    Cf. aussi :
    http://itgenial.it/articoli/2015/04/01/1386853-crisi-grecia-stathakis-accordo-entro-settimana-prossima-tv

    Le ministre des Finances grec, Yanis #Varoufakis, est vertement critiqué par plusieurs des responsables de Syriza (dont Dimitris #Papadimoulis, député européen et l’une des voix les plus écoutées du parti de gauche radicale) pour avoir nommé Elena Panariti (ancienne membre du #PASOK, ayant travaillé avec l’ancien Premier ministre Giorgos Papandréou) au poste de représentante de la Grèce au #FMI :
    http://en.enikos.gr/politics/29799,Syriza-upheaval-intensifies-over-Greeces-new-IMF-representative.html
    http://tvxs.gr/news/ellada/skies-metaksy-maksimoy-%E2%80%93-baroyfaki-logo-panariti

    Yanis Varoufakis dément les rumeurs concernant sa démission imminente – sans exclure le fait qu’elle pourrait intervenir à un stade ultérieur :
    http://tvxs.gr/news/ellada/ti-apanta-o-baroyfakis-sta-peri-paraitisis-toy

    « La question des #privatisations en cours constitue un objet de négociation pour le gouvernement, qui s’efforce de promouvoir des changements importants dans les clauses de l’accord, changements susceptibles de garantir l’intérêt public », a déclaré depuis Chania (île de Crète) le ministre grec de l’Économie Giorgos Stathakis, qui a rencontré des représentants de l’administration et du personnel de l’aéroport local. Le président du syndicat des employés s’est déclaré opposé au programme de privatisation des aéroports régionaux.
    A propos de la privatisation du port de #Pirée comme de celle des 14 aéroports régionaux, projets lancés lors de la législature précédente, G. Stathakis a indiqué que le gouvernement s’efforçait d’obtenir de meilleures conditions (plus favorables à l’intérêt public) que celles qu’avait obtenues le gouvernement précédent.
    Le même déclare au « Corriere Della Serra » que la signature de l’accord avec les créanciers n’est plus qu’une question de jours.
    (A ce sujet lire aussi :
    http://www.reuters.com/article/2015/05/30/eurozone-greece-voutsis-idUSL5N0YL02S20150530

    Pour une lecture de la philosophie qui semble guider en l’occurrence le gouvernement grec, cf. mon billet du 19 mai : « L’une des questions posées par cette réorientation est de savoir si cette « mutualisation » hypothétique des bénéfices est une pure vue de l’esprit, un artifice idéologique ou une réalité possible — et, dans ce dernier cas, s’il ne s’agirait pas simplement, dans le contexte spécifique de la faillite achevée de l’État grec et de la reconnaissance d’une #dette insoutenable, de la poursuite, par des moyens assez peu différents, des politiques néolibérales. »
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible

  • Philippe Marlière : « L’euroscepticisme n’est plus un marqueur du clivage gauche / droite | « Le Comptoir
    http://comptoir.org/2015/05/29/philippe-marliere-euroscepticisme-marqueur-clivage-gauche-droite

    Les récents déboires de Syriza montrent que les institutions de l’UE servent le capitalisme et sont violemment opposées à l’autonomie des peuples. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, est même allé jusqu’à expliquer qu’ « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Une politique antilibérale passe-t-elle nécessairement par une remise en question de l’UE telle qu’elle se présente aujourd’hui, voire par une sortie ?

    C’est la grande question. Nous y réfléchissons tous de plus en plus. C’est le stade suivant de l’analyse. Je suis militant de gauche, mais également politiste. Jusqu’à une période récente, la question d’une remise en cause de l’Union européenne ne se posait pas, et encore moins la possibilité d’une sortie. Le Royaume-Uni était le seul trublion de l’affaire. Il n’est pas dans la zone euro parce qu’il existe un microclimat politique britannique admis et accepté par tous.

    #Europe

  • Big banks run everything: Austerity, the IMF and the real story about world economy that the media won’t tell you - Salon.com
    http://www.salon.com/2015/05/28/big_banks_run_everything_austerity_the_imf_and_the_real_story_about_world_eco

    One, Ukraine’s strategic importance is such that it will enjoy Western political and institutional support—and probably the haircut Jaresko wants to give the bankers—so long as there is anyone left in Kieve to cash the checks. Two, I question there is any case of the neoliberals’ ideological compulsions as extravagantly on display as they are in Ukraine today. This prize cannot be lost.

    Look at Greece. You have a government made of some serious intellects. Read what they write and listen to what they say. They are in search of credible, constructive alternatives. They have one on the table. The problem with it is simple: It is an alternative.

    Now Ukraine. Know-nothing stooges, evidence to the contrary always welcome. Yatsenyuk is a ventriloquist’s dream. And to propose an alternative to the orthodoxy must be the furthest thing from his mind.

    Fascinating. Among other things.

    #Dette #FMI #Grèce #Ukraine

  • Décortiquer la crise démocratique - Page 3 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/290515/decortiquer-la-crise-democratique?page_article=3

    Voir l’intégration européenne comme une source externe de la dé-démocratisation nationale serait une erreur. Depuis les années 1980, les traités successifs n’ont pas cherché à reproduire une démocratie conventionnelle en fait déjà dégradée, mais plutôt à prolonger et garantir la soustraction des élites dirigeantes aux mécanismes d’autorisation et de sanction populaires. De ce point de vue, l’UE actuelle serait à lire comme le résultat de la mutation des régimes représentatifs ouest-européens, et non pas comme une excroissance malheureuse dont la disparition ferait revenir un âge d’or disparu de la démocratie.

    C’est notamment ce qu’a théorisé le chercheur britannique Christopher Bickerton, dans un ouvrage publié en 2013 et intitulé European Integration : From Nation-States to Member States. Seuls le bouleversement de l’économie politique de nos sociétés depuis les années 1970, et par conséquent un changement du type d’État qui nous gouverne, peuvent selon lui expliquer les deux paradoxes de l’intégration européenne : (1) le fait que les exécutifs nationaux restent centraux dans une construction qui apparaît pourtant extérieure à l’échelon national, et (2) leur interaction plutôt consensuelle et technique dans cette arène communautaire, à rebours de l’adversité politique qu’ils semblent assumer dans l’arène nationale.

    Pour Bickerton, ces paradoxes s’éclairent si l’on comprend que la division passe entre les exécutifs nationaux intégrés aux institutions européennes d’un côté, et leurs populations nationales de l’autre. Selon cette grille de lecture, l’intégration européenne est l’histoire d’une transformation de la forme d’État prévalant en Europe. À l’État-nation fondé sur la souveraineté populaire, et qui tentait d’organiser des obligations réciproques entre représentants et représentés, aurait ainsi succédé l’« État membre », qui résout le conflit gouvernants/gouvernés en préservant les premiers de la pression populaire.

    L’actuel isolement européen du gouvernement Tsipras, qui prétend échapper à cette évolution, se comprend d’autant mieux sous cet angle. Alors que Syriza se refuse à franchir certaines lignes rouges orthogonales au mandat populaire reçu des Grecs, des exécutifs communautaires et nationaux lui intiment désormais explicitement de tourner le dos à son programme.

    Bickerton rapproche cette nouvelle forme d’État des différentes phases du capitalisme. Les États modernes du second après-guerre, usant des techniques keynésiennes et de compromis institutionnalisés entre différents corps intermédiaires, correspondaient à la configuration fordiste du capitalisme. Les États membres de la fin du XXe siècle sont, eux, contemporains d’une configuration néolibérale de ce dernier. Creusant une tranchée entre la société et ses dirigeants plutôt que de les relier, ils ont restreint d’eux-mêmes le champ des possibles des politiques économiques, en garantissant leur exposition aux verdicts de la finance de marché et en s’interdisant le maniement direct de l’outil monétaire.

    #démocratie #représentation #capitalisme

  • Germany’s Unpaid Debt to Greece: Economist Albrecht Ritschl on WWII Reparations That Never Were
    http://www.truth-out.org/news/item/27261-germany-s-unpaid-debt-to-greece-albrecht-ritschl-on-germany-s-war-d

    The one who did say something, and it was quite revealing, was former German chancellor Helmut Kohl, who at the time of the negotiations once walked out to a press conference and when he was asked about these issues, he said: “look, we claim that we cannot pay reparations, because if we open this Pandora’s box, then given the viciousness and brutality of Nazi warfare, the genocides - there were several genocides that the Nazis carried out - given these absolutely horrific facts and the unbelievable scale of these horrific crimes, any attempt to quantify this and translate it into claims against Germany will either come up with ridiculously low compensation or it is basically going to eat up all of Germany’s national wealth.” And this has consistently been Germany’s standpoint ever since: that the damage done by Nazi Germany, not just in terms of morality and human suffering, but simply in terms of creating material and financial damage, is so huge that it will simply supersede Germany’s capacity to pay.

    And as an economist, I have to say I’m afraid that this is not entirely far-fetched; there is something to it. So what Helmut Kohl then said next was that instead of opening this Pandora’s box and going down the route of reparation claims, it will probably be better to continue what he viewed at the time as successful economic cooperation within Europe. Back then, this looked good, and it was in those pre-euro days when everybody was wildly optimistic about the future of economic cooperation in Europe. Now we have become a little bit more realistic about this, but back then it was probably not entirely unrealistic or unreasonable to think of these issues that way.

    #dette #réparations #Allemagne #Grèce

  • Grèce : soyons pessimistes, demandons l’impossible ! | ou la vie sauvage
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible

    L’accord du 20 février a marqué l’échec de la « stratégie politique » (pour l’Europe / contre l’Europe) initiée et portée par Yanis Varoufakis ; le gouvernement ne peut depuis lors espérer obtenir de réelles concessions de la part de ses partenaires / adversaires qu’en se situant sur leur terrain et qu’en faisant usage de cette arme à double tranchant qu’est le défaut — « à double tranchant » puisque le caractère monstrueux de la dette souveraine hellénique (300 milliards d’euros) ne constitue plus une menace seulement pour l’État, l’économie et le peuple grecs mais dans la même part pour l’Union européenne.

    Appuyée par les conclusions de l’audit de la dette, la cessation de paiement est la seule arme véritable dont dispose aujourd’hui le gouvernement grec.

    #dette #Grèce #Syriza

  • En Irlande aussi, le réveil de la gauche anti-austérité fait trembler le pouvoir en place
    http://www.bastamag.net/De-l-acces-a-l-eau-a-la-lutte-contre-l-austerite-Right2Water-fait-son-chem

    Le parti de gauche anti-austérité Sinn Féin est devenu incontournable depuis les élections européennes. En parallèle, un nouveau mouvement social, Right2Water, issu des luttes contre la taxation de l’eau et la privatisation déguisée de ce bien commun, mobilise massivement. Et formule désormais des propositions pour améliorer le système de santé et d’éducation, pour diminuer le pouvoir de la finance et relancer de véritables politiques économiques d’intérêt général. Après la Grèce avec Syriza et l’Espagne (...)

    #Résister

    / A la une, Indignés de tous les pays..., #Luttes_sociales, #Europe, L’Europe sous la coupe de l’austérité, Accès à (...)

    #Indignés_de_tous_les_pays... #L'Europe_sous_la_coupe_de_l'austérité #Accès_à_l'eau

  • 09.05.2015: Der Uber-Kapitalismus (neues-deutschland.de)
    http://www.neues-deutschland.de/artikel/970525.der-uber-kapitalismus.html

    Das digitale Prekariat

    So erhalten Uber-Fahrer zum einen keinen Tariflohn und auch keinen Lohnersatz im Krankheitsfall. Wiederholt kam es daher in den letzten Wochen zu Protesten von Uber-Fahrern, weil diese von ihrem Verdienst kaum leben können. Ein Fahrer gab der »Washington Post« gegenüber an, bei Uber zu arbeiten, sei, »als ob man umsonst arbeite«. Verantwortlich dafür sind vor allem die niedrigen Fahrtarife, die Uber wiederholt senkte, um die Taxikonkurrenz zu unterbieten.

    Den niedrigen Einkünften stehen hohe Ausgaben gegenüber. Die Fahrer müssen sowohl für die (laufenden) Kosten für das Auto, unter anderem für Benzin und Reparaturen, als auch für ihr Smartphone selbst aufkommen. Zudem verpflichten sie sich, sämtliche Rückzahlungen zu übernehmen, falls sie eines Tages als Scheinselbstständige enttarnt werden sollten.

    #taxi #précariat_numérique #smartphone #app

  • Revenu garanti, salaire social… un tour d’horizon critique
    http://www.tantquil.net/2015/05/05/revenu-garanti-salaire-social-un-tour-dhorizon-critique

    Une des premières manifestations du revenu garanti vient d’économistes entre le keynésianisme et le libéralisme. Parmi eux on peut citer Tobin, l’inventeur (libéral) de la taxe qui porte son nom. Celui ci avait notamment persuadé le candidat démocrate aux élections présidentielle américaine de 1972 Mac Govern d’inclure le revenu garanti à son programme. Raté, ce fut l’une des plus cuisantes défaites des démocrates, face au républicain Nixon.

    En résumé (avec plus ou moins d’emballage) ce type de revenu est un parachute minimum qui permet d’avoir de quoi survivre très chichement. En échange, plus question de sécu, de retraites, etc : prend l’oseille et tire toi !

    Si on met de côté les tenants libéraux d’un revenu minimal de base, en réalité une arme pour démanteler les couvertures sociales actuelles et faire pression sur les salaires, on peut énumérer trois différentes propositions de salaires garantis.

    #économie #communisme

  • La #loi_Macron impose en catimini l’enfouissement des déchets nucléaires
    http://www.reporterre.net/La-loi-Macron-impose-en-catimini-l

    Une première tentative avait déjà eu lieu en juin 2014 dans la loi de transition énergétique puis une deuxième en novembre dans la préparation de la loi Macron. Elles avaient échoué, avec retrait des textes de loi. Mais voici de nouveau revenue la définition de la « réversibilité », condition indispensable au lancement du projet de Cigéo : l’enjeu est de lancer la construction du centre d’enfouissement sans passer par la case législative telle qu’elle était jusque-là instituée par le calendrier (cf « brouiller la procédure pour éviter le débat parlementaire » in : Déchets nucléaires : le gouvernement essaye encore de tricher).

    Si la (ré-)introduction de cette disposition dans la loi Macron finit par ne plus être une « surprise », elle se fait chaque fois un peu plus par effraction. Cette fois, c’est à cinq heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, après l’examen de 220 amendements tout au long de la journée et de la nuit, que les sénateurs ont adopté le fameux amendement.

    L’amendement 115 avait été déposé par le sénateur UMP de la Meuse, Gérard Longuet, qui se félicitait de la « priorité » accordée par le gouvernement permettant d’accélérer la procédure d’examen et de débat : « Ma satisfaction n’a d’égal que ma honte de passer devant d’autres collègues à cette heure avancée de la nuit ! (sourires) », peut-on lire sur le verbatim édifiant de la séance parlementaire.

    #déchets_nucléaires #enfouissement #socialistes #nucléaire

  • Contraparte » Por una reorientación de Podemos
    http://blogs.publico.es/contraparte/2015/05/04/por-una-refundacion-de-podemos

    Conviene recordar cuál fue el principal coste de esta estrategia: la renuncia a la organización de un partido a la altura del post 15M, capaz de dar un sentido orgánico, territorial y sectorialmente coherente, a una situación que se puede calificar como desbordante en términos de voluntad de participación. Más de mil círculos aparecieron en pocos meses a lo largo y ancho de todo el territorio y decenas de miles de personas se acercaron a ese nuevo partido que tenía por nombre una conjugación verbal. Sin embargo, desde el punto de vista de la guerra relámpago, los Círculos fueron señalados como un impedimento “militante”. De tener peso real en la organización —se decía— sólo obstaculizarían una comunicación más amplia con las mayorías sociales no movilizadas. Los estrategas de Podemos apuntaban a esos mismos estratos sociales, donde los politólogos llevan años localizando los grandes caladeros de voto. Y por eso y a partir de una oposición estereotipada entre “los militantes” y “la ciudadanía”, o aún de forma más descafeínada “la gente”, los círculos fueron suprimidos como posición real de poder, o de contrapoder dentro del partido, en pos de una supuesta comunicación no mediada con el malestar de “la gente normal”. Congruentemente, las líneas críticas a este modelo fueron desechadas una y tras otra con una misma acusación: el gusto acomodaticio por lo minoritario y el miedo a la conquista del poder.

    #Podemos #Espagne #populisme

  • Salamykonos
    http://www.greekcrisis.fr/2015/05/Fr0426.html

    “Tout le monde s’est habitué à la crise. Il y a eu adaptation. Plus personne ne croit sérieusement au retour du temps d’avant. Et voilà comment l’île a fait son plein de soleil et de visiteurs durant ce long weekend du 1er mai. Les gens économisent cent à cent-cinquante euros, rien que pour s’offrir une sortie. Salamine a rarement connu une telle affluence pour un 1er mai. Avant, certains couraient vers Santorin ou vers Mykonos, désormais les îles proches d’Athènes sont les seules abordables. Et on s’y fait. Salamine, comme... ‘Salamykonos’, selon l’expression redevenue à la mode.” Source : greek crisis

  • A suivre : l’assassinat politique d’Henri Curiel revendiqué - France inter

    http://www.franceinter.fr/depeche-lassassinat-politique-dhenri-curiel-revendique

    Ce militant communiste et anticolonialiste a été assassiné par deux hommes, le 4 mai 1978, dans l’ascenseur de son immeuble. 37 ans après, dans un livre « Le roman vrai d’un fasciste français », un homme revendique pour la première fois cet assassinat

    Né en 1914 au Caire, Henri Curiel a, entre autres, participé au réseau d’aide au FLN fondé crée par Francis Jeanson, les « porteurs de valises », avant d’en prendre la direction, passe dix-huit mois à Fresnes, est libéré après la signature des accords d’Evian et passe à eux doigts de l’expulsion de France après avoir été expulsé d’Egypte en 1950.

    Il met ensuite son expérience au service des mouvements de libération nationale du tiers-monde et crée Solidarité, où les militants du monde entier viennent apprendre d’autres militants comment s’organiser, se cacher, et même se battre. Son dernier engagement est pour une tentative de solution du conflit israélo-palestinien. Convaincu que seul le dialogue permettra une issue, il organise des contacts clandestins entre « colombes » israéliennes et palestiniennes.

    S’il est parfaitement « connu » des services, Henri Curiel ne l’est pas du grand public jusqu’à un article de l’hebdomadaire Le Point, de 21 juin 1976 où Georges Suffert, l’accuse d’être « le patron des réseaux d’aide aux terroristes ».

    Deux ans après, celui qui a toujours détesté le terrorisme selon Gilles Perrault, est assassiné par deux hommes, dans l’ascenseur de son immeuble, le 4 mai 1978. Aujourd’hui, ses tueurs courent toujours et le dossier est officiellement classé, mais dans un livre, « Le roman vrai d’un fasciste français », un homme revendique pour la première fois cet assassinat.

    Cet homme s’appelle René Resciniti de Says. Membre de l’Action française, proche des « services français » et des mercenaires de Bob Dénard. Il meurt en 2012, mais dans ce livre posthume, il revendique l’assassinat du militant d’extrême gauche Pierre Goldman et celui d’Henri Curiel.

    Le feu vert pour le meurtre lui aurait été donné par Pierre Debizet, le patron du SAC, la milice du parti gaulliste. C’est en tous cas ce qu’il confie au journaliste Christian Rol à qui il raconte pourquoi et comment il a assassiné Curiel.

    Un témoignage à prendre avec précaution, estime la nièce d’Henri Curiel, Sylvie Braibant.

  • RAUMERWEITERUNG - ein archleague leipzig Projekt
    http://www.raumerweiterung.de/index.html

    Das Projekt Raumerweiterung der beginnt mit der Entdeckung einer Raumerweiterungshalle im Hof einer ehemaligen Druckerei im graphischen Viertel Leipzigs. Nach Untersuchungen, worum es sich bei der Raumerweiterungshalle eigentlich handelt, und der Begeisterung für das Konzept, das ihr zugrunde liegt, beginnt im März 2005 die Nutzung der Halle.

    Feiern in der Ziehharmonika - monumente-online
    http://www.monumente-online.de/08/06/streiflichter/06_Raumerweiterungshalle.php


    http://www.monumente-online.de/__generated/08/06/images/06_raumerweiterungshalle_zusammenstellung_1_981x715.JPG

    Die Idee von einem Gebäude, das gleichzeitig als Eisdiele, als Postamt, als Hotel, als Turbinenhaus, Pumpstation, Lichtspielhaus, Dorfbad oder gar als Kirche genutzt werden kann, klingt utopisch.

    Dennoch wurde sie in der DDR Realität. 1959 stellte Helmut Both die ersten Entwürfe für die „Transportable Raumerweiterungshalle“ vor, die 1966 - nach einer Weiterentwicklung durch seinen Sohn Klaus - in Serienproduktion ging. Vom Prinzip her einfach, dabei aber äußerst praktisch in ihrer Flexibilität, wurde die Ziehharmonikahalle schnell bekannt. Die „Variant“, wie man sie auch nannte, wurde bis 1989 fast 3.500 mal gebaut.

    In der ganzen DDR gehörte die eigenwillige Frontsilhouette mit ihrem abgerundeten Dachfuß und den nach innen geneigten Außenwänden zum alltäglichen Leben. Denn oft wurde sie - wie im Prospekt auch vorgeschlagen - als „Verkaufsraum für Neubaustadtgebiete“ eingesetzt. Beim Bau der Siedlungen hatten viele „Variant“-Hallen zuvor als Bauarbeiterunterkunft gedient. Auch über die Landesgrenzen hinaus erlangte sie Bekanntheit: Bei den Leipziger Frühjahrsmessen wurde sie regelmäßig als „HO-Kaufhalle“ präsentiert. Oft waren in ihr auch Intershop-Läden und Autobahnraststätten untergebracht.

    Das Prinzip der REH (Raumerweiterungshalle) ist das eines Teleskops: Mehrere Module, Tunnel genannt, werden je nach Bedarf aneinandergesetzt. Maximal acht Tunnel bilden die Höchstlänge von 16 Metern und etwa 128 Quadratmeter Grundfläche. Ohne größeren Aufwand können zwei Hallen zusammengestellt werden, was einen Wurm von etwa 32 Metern Gesamtlänge ergibt! Zusammengeschoben ist ein Transport der Halle kein Problem, denn der Grundrahmen des ersten Tunnels, eine Stahlkonstruktion, die im aufgebauten Zustand als Fundament dient, verwandelt sich zum Fahrgestell. Zum Aufstellen einer 16 Meter langen Halle benötigen sechs Personen unter normalen Bedingungen, ohne weitere Hilfsgeräte, rund sechs Stunden, so sagt zumindest der Prospekt.

    Das Angebot der Auslieferungsmodelle vergrößerte sich im Laufe der Jahre. Es konnten geordert werden: die 5-Tunnel-Universalhalle inklusive „Nassteil“ mit zwei Toiletten und zwei Waschbecken sowie Miniküche, die 16-Tunnel-Kaufhalle, der 2-Tunnel-Einfamilienbungalow oder der 2-Tunnel-Zweifamilienbungalow mit zwei Wohn-Schlafräumen, einer kleinen Küche und einem Flur. Die Qualität der Materialien ließ dagegen immer mehr nach. Die ersten Baureihen glänzten golden oder silbern in eloxiertem Aluminiumblech, später konnte nur noch gewelltes Stahlblech verwendet werden.

    Heute gibt es von den Ziehharmonikahallen nur noch eine Handvoll. So leicht sie zu errichten sind, so leicht sind sie eben auch zu entsorgen. Der „Verein zur Dokumentation der DDR-Alltagskultur“, dem auch Klaus Both angehört, ist daran interessiert, die noch vorhandenen Hallen zu erhalten.

    In der Oberbaum-City in Berlin-Friedrichshain wird eine Halle mit großem Erfolg als Verkaufsladen für DDR-Konsumgüter gebraucht. Hier wird sozusagen Denkmalpflege in ihrer reinsten Form praktiziert. In Brandenburg an der Havel existieren noch zwei REHs, eine aufgebaute und eine zusammengeschobene. Sie sind 2003 als technisches Denkmal unter Schutz gestellt worden. Ihr Besitzer Henry Langer versuchte lange vergeblich, eine angemessene Nutzung für sie zu finden. Jetzt tut sich was: Zwei Architekturinteressierte, darunter ein Londoner Innenarchitekt, werden die Hallen abbauen, restaurieren und wieder nutzbar machen. Für die Neunutzung gehen die ersten Überlegungen in Richtung - eventuell auch mobiler - Wochenendhäuser.

    Übrigens: 1972 wurde der von Helmut Both 1944 gegründete Betrieb in einen volkseigenen Betrieb zwangsumgewandelt. In der fast unveränderten Neuauflage des Prospekts über die REH, diesmal herausgegeben vom VEB Metallbau Boizenburg, später auch Kombinat Fertigelemente, wird die Nutzungsmöglichkeit als Kirchenraum nicht mehr erwähnt. Dafür sah man nunmehr keinen weiteren Bedarf. Die Realität hatte die Utopie eingeholt.

    Beatrice Härig

    Kopfgrafik - rechtes Bild: Der Clou der REH: Zusammengeschoben und auf Räder gesetzt ist sie ohne Probleme transportabel.

    #DDR #architecture

  • 02.05.2015 : Bestialische Besatzer (neues-deutschland.de)
    http://www.neues-deutschland.de/artikel/969833.bestialische-besatzer.html

    Entretien avec l’essayiste et historien allemand Karl Heinz Roth sur la Grèce et la question des réparations (traduction à la va vite...)

    "- Le gouvernement fédéral (allemand) doit accepter un moratoire et une restructuration de la dette. C’est le seul point de départ possible, la seule prémisse décisive pour arriver à une solution dans la crise grecque.

    – Pour l’instant on ne discute ni d’un moratoire ni d’une restructuration, mais d’une liste de réformes. Est-ce au niveau du défi à relever ?

    – Non, car les problèmes sont énormes. La Grèce se trouve au bord de l’abîme. 15% de sa substance en capital ont été détruits. Les diktats et les coupes dans les budgets sociaux imposés par la Troïka ont réduit l’activité économique de près de 30%. Que ce soit du côté de la demande intérieure, des investissements, ou dans le secteur de la santé : les chiffres, les données que nous avons sont catastrophiques. Si des actions radicales ne sont pas entreprises, ce n’est pas seulement la Grèce, j’en suis persuadé, mais toute l’Europe, qui peut se retrouver dans une situation très dangereuse.

    – Vous craignez une poussée vers la droite ?

    – Nous observons déjà en Europe une poussée du conservatisme de droite. Ce sont des gouvernements conservateurs qui partout sont aux affaires. Et ces gouvernements subissent une pression sur leur droite, c’est à dire, qu’ils ne peuvent et ne veulent faire aucune concession vis-à-vis de la Grèce. Et les conditions qu’ils veulent à présent imposer contre Syriza signifieraient une accélération radicale des politiques d’austérité déjà mises en œuvre.

    – Ces politiques ont échoué, selon l’avis de nombreux économistes. Pourquoi s’y accrocher ainsi ?

    – Il en va d’une option stratégique fondamentale. Depuis les années 50 et 60, les Etats-Unis ont fait de la République Fédérale, et plus tard de l’Allemagne réunifiée, la puissance hégémonique européenne. C’était fondé sur une stratégie politico-économique bien déterminée que l’on peut appeler néo-mercantilisme : baisses de salaires systématiques, combinées avec une stratégie de dumping pour l’exportation. Autrement dit : la politique poursuivie (en Allemagne) a été une politique intérieure extrêmement restrictive, pour permettre des processus d’expansion. Ce modèle stratégique a été plus tard, depuis la fin des années 70, renforcé par le système monétaire européen. Et c’est ce qui est aujourd’hui en débat : peut-il y avoir en Europe un tournant vers des modèles keynésiens modérés, comme c’est au fond la stratégie de Syriza mais aussi en ce moment des Etats Unis ? Les élites allemandes combattent cette idée avec le plus grand acharnement - pour sauver le modèle allemand.

    – On discute beaucoup à présent de la question des réparations. Sigmar Gabriel (le vice-chancelier allemand, chef du Parti social-démocrate) a qualifié le débat de « stupide »...

    – La relation des élites allemandes à la Grèce a deux faces. D’un côté, il y a une sorte de complexe d’infériorité : les Allemands ont attaqué la Grèce en avril 1941 - une opération collatérale pour préparer l’offensive contre l’Union Soviétique. Ils ont cru pouvoir intégrer la Grèce et la Yougoslavie à l’Europe fasciste en un minimum de temps. Mais dans ces deux pays s’est levé très vite un mouvement de résistance particulièrement large et puissant. D’un autre côté, nous voyons ce dénigrement massif qui va jusqu’au mépris ouvert. Mais c’est lié aussi au fait que les Grecs sont parmi les rares à avoir encore et toujours soulevé la question des réparations de façon offensive depuis les années 50 et à avoir toujours exigé des réparations pour les injustices commises.
    Ce que j’ai lu dans les archives du ministère des affaires étrangères allemand m’a stupéfait : de quelle façon arrogante à l’extrême, de quelle façon méprisante on s’est occupé des demandes de réparations d’Athènes ! Quelques miettes ont été jetées de la table des seigneurs allemands dans les années 50 et 60 - mais au final on a toujours renvoyé les demandes des Grecs à la Saint Glinglin...
    Il y a une très curieuse combinaison d’amnésie historique, de méconnaissance de l’histoire et d’arrogance. Sur l’occupation et le pillage de la Grèce, la plupart des Allemands ne savent presque rien. Les Nazis ont adapté à la Grèce des plans qui avaient été pensés pour l’offensive contre l’Union Soviétique. Ils ont testé en Grèce en avril 41 ce qui devait se passer lors de l’attaque de l’URSS.

    – A la différence que la Grèce a été vraiment occupée

    – Et d’une façon particulièrement radicale. Elle n’a pas été seulement obligée de supporter les coûts d’occupation, elle a financé aussi tous les coûts d’infrastructure pour la guerre en Afrique du Nord et en Méditerranée orientale. L’agriculture grecque a de plus été pillée de façon systématique. On parle beaucoup de l’emprunt forcé, mais s’y ajoute aussi la politique délibérée d’hyper-inflation qui a conduit à ce que dès l’hiver 41-42 plus de 100 000 personnes sont mortes de faim dans les grandes villes grecques.
    (...)

    – Quand Athènes parle de réparations, le gouvernement fédéral dit que les demandes ont été satisfaites, que l’affaire est close.

    – C’est faux. Il est évident, du point du vue du droit des peuples, que la question de la réparation n’a pas reçue une réponse suffisante. Beaucoup de juristes se sont déjà exprimés là-dessus. Et quand on consulte les archives allemandes, on voit tout de suite que même les spécialistes des ministères allemands en étaient parfaitement conscients. A la conférence sur la dette de Londres, il est dit que la question des réparations devra être traitée plus tard. Dans le traité de 1954 qui a conduit à la restauration de la souveraineté de la RFA, on dit que la question des réparations devra être traitée dans le cadre d’un traité de paix. Ce traité de paix est supposé être le traité 2+4 signé pour la réunification - mais dans les coulisses à Bonn, tout le monde disait : ceci n’est pas un traité de paix. Parce que tous savaient que si on parlait de traité de paix en public, il y aurait forcément un avenant à ajouter sur la question des réparations. Et le gouvernement fédéral ne le voulait à aucun prix. Vous avez mentionné les déclarations du plus haut responsable de la SPD. Quelle honte qu’un leader social-démocrate se retrouve à défendre les lignes d’argumentation de la bureaucratie ministérielle post-nazie...
    Le traité 2+4 devrait être complété par un traité de réparation. (...) L’Allemagne est assez riche. Mais ce qui est décisif c’est la volonté politique.

    – Où la trouver ?

    – Ma génération, celle des enfants des assassins, a mené un long combat dans les années 60 et 70 pour mettre en lumière les crimes nazis et
    évaluer les fautes. Quand on voit aujourd’hui l’énorme déficit de mémoire qui règne, le nombre de larmes de crocodile qui sont versées sans qu’on envisage aucune réparation matérielle, on s’en rend compte : les petits-enfants des assassins eux aussi doivent mener un combat semblable.

    – en un mot, il faudrait qu’il y ait un « nouveau 68 » ?

    – Je pense que oui. La situation en ce moment est insupportable. Il faut qu’on comprenne qu’on a besoin encore une fois d’un processus de ce type, pour enfin rompre avec tout ce que la bureaucratie ministérielle a accumulé comme refoulement organisé depuis les années 50.
    Une refondation européenne n’est possible que si nous agissons maintenant et qu’un mouvement social vaste se met en branle dans les mois qui viennent, pas seulement pour protéger et soutenir l’expérience grecque, mais aussi pour apprendre à nous coltiner avec notre responsabilité morale.

    In einem Wort: Es müsste ein »neues 1968« geben?

    Ich denke, ja. Die Situation ist im Augenblick unerträglich.

    #Grèce #Allemagne #néo-mercantilisme #Seconde_guerre_mondiale #réparations

  • On a les utopies qu’on mérite : le revenu garanti - Mon blog sur l’écologie politique, par @aude_v
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-brochure

    J’ai tout de la militante écolo-alternative. Des jeunes écolos de Chiche ! jusqu’à la revue L’An 02, en passant par la fondation d’un collectif Vélorution, l’animation d’un groupe décroissance ou la rédaction d’une brochure « Perdre sa vie à la gagner », mon enthousiasme pour le revenu garanti n’aurait pas dû cesser de croître en quinze ans de militantisme.

    Raté. Je suis au chômage depuis plus de dix ans et, considérant cette expérience et les exclusions qui l’accompagnent, cette bonne idée m’apparaît désormais comme une mesure qui conforterait le productivisme ambiant, la perte d’autonomie, les inégalités socio-économiques, culturelles et de genre et serait un recours bien insuffisant devant les désastres que provoque l’organisation du travail (et du chômage !).

    J’explique en quatre temps mes inquiétudes au sujet de ces différentes dimensions.

    #RdB
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-1
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-2
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-3
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-4
    http://blog.ecologie-politique.eu/public/utopies-revenu-garanti.pdf

  • La goutte d’eau irlandaise, Renaud Lambert (Le Monde diplomatique, mai 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/LAMBERT/52906

    En dépit d’une croissance insolente — 4,8 % en 2014 (5) —, la population continue à souffrir de l’#austérité. Sur la base des chiffres les plus récents, en 2013, un tiers de la population se trouvait en situation de « privation forcée », caractérisée par « l’insatisfaction de deux besoins de base, ou plus (…) tels que la nourriture, le chauffage ou des vêtements adaptés pour l’hiver » (6).

    ... de multiples comités se sont créés un peu partout dans le pays, rassemblant parfois des personnes jusque-là non politisées : des chômeurs ou des travailleurs pauvres déjà étranglés par l’austérité ; des membres des classes moyennes supérieures à la fibre écologiste, qui n’auraient rien contre l’idée d’une #taxe_sur_l’eau si celle-ci n’était pas polluée…

    Dans certains villages, des rassemblements spontanés s’organisent pour empêcher l’installation de compteurs. Des vidéos circulent sur Internet, expliquant comment les #saboter (10). Un tiers de la population aurait déjà refusé de s’enregistrer auprès d’Irish Water, bien que les dates butoirs aient été repoussées à plusieurs reprises — un boycott qui a embarrassé le Sinn Féin.

  • #Frontex : les yeux de l’Europe braqués sur nos frontières

    On sait tous que les frontières de l’Union Européenne sont surveillées. Dans un contexte politique de contrôle de l’immigration, cela semble évident. Mais qui les observe ? Et comment ?
    Créée en 2004, l’« Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux FRONTières EXtérieures des États membres de l’Union Européenne », a comme tâche principale la surveillance frontalière. Les technologies utilisées permettent de repérer quiconque s’approche d’un territoire en s’octroyant le droit de ne pas être vues en retour. Le photographe allemand #Julian_Röder fût un de ces privilégiés à pouvoir regarder les yeux de l’Europe en face et à leur rendre la pareille.


    #photographie #contrôle_frontalier
    cc @albertocampiphoto

  • Ce que l’#austérité a fait au système de #santé en Grèce
    http://cadtm.org/Ce-que-l-austerite-a-fait-au

    Les gens sont en train de s’organiser pour résister et pour défendre leurs quartiers contre les impacts les plus désastreux de l’austérité. La multiplication des structures de #solidarité dans les quartiers pour venir en aide aux gens qui manquent de nourriture ou de soins de santé est une expression de cette organisation sociale. Des cliniques de santé solidaires ont été mises sur pied partout en Grèce, avec du personnel bénévole qui essaie de fournir des soins de base à ceux qui n’ont pas accès aux structures de soins. Des médecins, des infirmières et des pharmaciens se portent volontaires dans ces cliniques, mais cela ne suffit pas de loin à satisfaire tous les besoins.

    #tiers-mondisation #mortalité

  • Hégémonie, populisme, émancipation. Perspectives sur la philosophie d’Ernesto Laclau (1935-2014) | Fondation Maison des sciences de l’homme | FMSH
    http://www.fmsh.fr/fr/c/7278

    Ernesto Laclau a écrit des ouvrages vite devenus des références sur le plan international des débats concernant l’hégémonie, le populisme et l’émancipation, trois concepts-clés de sa réflexion. Pourtant, il n’a reçu qu’un accueil très faible de la part de la philosophie institutionnelle française et est resté méconnu du grand public. Ses thèses, originales et souvent provocatrices, justifient l’intérêt suscité par son oeuvre et rendent compréhensible le fait que quelques-uns des noms évoqués soient devenus des interlocuteurs réguliers de Laclau (on citera aussi Critchley et Žižek). Il convient d’y ajouter aussi l’implication citoyenne de Laclau dans les débats en cours, notamment en Argentine, son pays natal qu’il a quitté au début des années 1970 pour poursuivre ses études avec E. Hobsbawm, à Oxford. L’activité qu’il a développée sur place, et de façon plus large dans toute l’Amérique du Sud, l’ont rendu un intellectuel familier du public de langue espagnole, reconnu pour ses contributions théoriques, notamment au cours des dix dernières années. L’influence de sa philosophie fut grande sur les études postcoloniales, decoloniales et subalternistes de différentes origines, ainsi que comme inspiration dans les nouveaux mouvements populistes de gauche d’Europe du sud en ce moment même.

    #Laclau #Podemos #populisme