• L’Inexploré - Pierre Legendre
    https://www.youtube.com/watch?v=8zkdFbCeRLU

    Pierre Legendre, à l’écart du brouhaha médiatique et des idéologies à la mode, a tracé patiemment, sur plus de soixante ans, le chemin de l’anthropologie dogmatique. Il est revenu, en la maison qui l’a accueilli dans ses premières années d’étude des manuscrits médiévaux, l’École des chartes, pour livrer « à la jeunesse désireuse des lois » le suc de son labeur.

    Dans le droit fil de « De la Société comme texte » (2001) et en résonance avec ses conférences données au Japon en 2004 « Ce que l’Occident ne voit pas de l’Occident », dans un style dépouillé, Pierre Legendre découvre ce qui fait tenir debout, enlacés, l’humain et la société. Quel meilleur guide que Piero della Francesca pour ouvrir nos yeux à l’invisible ?

    https://arsdogmatica.com

    #chrétienté #anthropologie_dogmatique #langue #institution #civilisation #montage #scène #individu #personne #fiction #Piero_della_Francesca #principe_de_réalité #religion #ritualité #pacte_dogmatique #faille_institutionnelle #modernité #droit_naturel #droit_romain #occident #papauté #activisme_juridique #contrat #protestantisme #universalisme_politique #impératif_libéral #révolution_protestante #révolutions #Europe #narration_totémique #chorégraphie #logiques_contraires #tiers-terme

  • Allons bon, depuis hier, j’ai dû faire une mise à jour quelconque, et maintenant à chaque fois que je redémarre la machine, j’ai un écran de AdBlock qui s’affiche, et qui me dit que je n’utilise pas leur VPN et que je devrais le faire (en payant).

    M’enfin dans mon idée, j’avais pas installé un antipub pour que ça m’affiche une publicité pour l’antipub…

  • En Israël, les fanatiques du Troisième Temple à Jérusalem, Jean-Pierre Filiu
    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2023/12/03/les-fanatiques-du-troisieme-temple-a-jerusalem_6203641_6116995.html


    Le dôme du Rocher, à Jérusalem. REUTERS/© AMMAR AWAD / REUTERS

    Les surenchères des ministres suprémacistes encouragent les groupuscules messianiques qui veulent construire le Troisième Temple sur l’actuelle esplanade des Mosquées, à Jérusalem.

    Yishaï Sarid, sans doute le romancier israélien le plus inventif de sa génération, a publié en 2015 Le Troisième Temple, un livre « d’anticipation biblique » fondé sur des centaines d’heures d’entretiens avec des militants de la mouvance messianique, majoritairement issus des colonies de Cisjordanie. Vingt ans après l’assassinat du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin par un fanatique issu de cette même mouvance, Yishaï Sarid avait décidé de prendre très au sérieux, littéralement au pied de la lettre, les discours eschatologiques de ces activistes de la « fin des temps ».
    Le roman, couronné par le prestigieux prix Bernstein, suit le narrateur, dont le père « enleva les mosquées du sommet du Mont » pour édifier le Troisième Temple en leur lieu et place. L’écho de cette dystopie résonne aujourd’hui, alors que Benyamin Nétanyahou a promu deux suprémacistes à des portefeuilles-clés, Bezalel Smotrich aux finances (ainsi que ministre délégué à la défense) et Itamar Ben Gvir à la sécurité nationale (avec autorité sur une future « garde nationale »).

    https://archive.is/a6Ewr

    #suprémacisme_juif #messianisme_juif #eschatologie #Israël #histoire

  • Israël-Palestine : les faits | Le Télégramme [Courant d’ère]
    Hervé Hamon, chroniqueur de la rubrique
    https://www.letelegramme.fr/opinions/courant-dere-les-faits-6480261.php
    Ça bouge - un peu - dans la #PQR

    Il n’est plus guère possible, en France, de porter un jugement objectif sur la situation au Proche-Orient, sans se faire illico taxer d’antisémitisme. Il est vrai que le chef de l’État ne nous a pas aidés à y voir clair, déclarant, un jour, que le soutien de la France à Israël est « inconditionnel », et alignant, le lendemain, les conditions de ce dernier.

    Revenons aux faits. Oui, l’offensive du Hamas, le 7 octobre, est un acte terroriste, visant des civils et impliquant des crimes contre l’humanité. Oui, la coalition droite extrême-extrême droite, au pouvoir à Jérusalem, a tout fait pour torpiller les accords d’Oslo, y compris soutenir le Hamas pour affaiblir l’Autorité palestinienne. Oui, les organismes de sécurité israéliens avaient totalement dégarni la zone de Gaza, alors que maintes sources les avaient avertis d’une attaque imminente.

    Oui, en dépit des accords signés et du droit international (les résolutions de l’Onu), les gouvernements israéliens ont poursuivi une politique de colonisation illégale en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La population israélienne dans les territoires occupés est passée de 0, en 1972, à plus de 700 000, cinquante ans plus tard. Des commandos de colons attaquent des maisons palestiniennes et tuent leurs occupants, avec la complicité de Tsahal. N’importe quelle autre nation subirait, en réponse, des sanctions. Mais la protection des États-Unis sert de parapluie. Et l’Europe, globalement, laisse faire.

    Oui, Israël détient sans jugement 3 000 à 3 500 personnes, dont des mineurs, dans ses geôles. Sans jugement, et, pour certains, depuis des années.

    Oui, Israël a le droit de se défendre contre le Hamas qui joue de façon détestable avec les otages. Mais pas en infligeant à la population de Gaza, bouclée dans une prison à ciel ouvert, une punition collective. À l’heure où j’écris, l’Onu a recensé 14 854 morts dont 6 150 enfants, soit plus de 40 % des victimes. Priver les gens d’eau, de nourriture et d’énergie est un crime de guerre. Un seul hôpital reste en état de fonctionner et il n’a nullement été prouvé que les centres de soin abritaient des services du Hamas - la presse internationale étant systématiquement tenue à l’écart.

    Voilà où nous en sommes quand les hostilités reprennent contre les « animaux » gazaouis. Je constate, comme tant d’autres, qu’Israël, agissant ainsi, se fait l’ennemi des Juifs – qui sont mes amis.

  • Israël arme les autocrates du monde avec des armes testées sur les Palestiniens

    Ce fut un génocide que de nombreux dirigeants du monde entier ont tenté d’ignorer. Au printemps 1994, sous couvert d’une guerre, les extrémistes hutus du Rwanda ont commencé à exterminer la population tutsie avoisinante, tuant plus de 800 000 civils et forçant environ 2 millions de personnes à fuir le pays. Au début de cette campagne meurtrière de 100 jours, les Nations unies ont découragé tout engagement international, la qualifiant de « conflit interne ». Toutefois, lorsque l’opinion publique occidentale a compris ce qui se passait, de nombreux pays ont envoyé de l’aide. Cet été-là, le président Bill Clinton – qui avait traîné les pieds malgré l’avertissement de l’ambassade états-unienne locale quant à l’imminence des massacres – a finalement demandé au Congrès une aide de 320 millions de dollars. Yossi Sarid, ministre israélien de l’Environnement [de 1992 à 1996 – membre du Meretz], est arrivé au Rwanda avec une délégation médicale pour aider les survivants. Selon le journaliste Antony Loewenstein, la démarche de Yossi Sarid n’était toutefois qu’une façade, car « avant et pendant le génocide », même après l’embargo décrété par la plupart des pays, le gouvernement israélien avait envoyé des armes aux forces hutues – mitraillettes Uzu et fusils d’assaut Galil, grenades et munitions – en plusieurs cargaisons d’une valeur de plusieurs millions de dollars.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/03/israel-arme-les-autocrates-du-monde-avec-des-a

    #international #israel

    • source Democracy now
      traduction http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/israel-arme-les-autocrates-du-monde-avec-des-armes-testees-sur-les-pales

      « En 2021, Eli Pinko, ancien et premier directeur de l’Agence israélienne de contrôle des exportations de défense, a déclaré : « C’est soit les droits civiques dans un pays, soit le droit d’Israël d’exister. J’aimerais que chacun d’entre vous s’affronte à ce dilemme et dise : “Non, nous défendrons les droits de l’homme dans l’autre pays”. » Avec cette éthique, l’économie israélienne a rapidement « abandonné les oranges pour les grenades », comme l’a fait remarquer un critique. Après la guerre des Six Jours en 1967, lorsque le pays âgé de 19 ans a lancé une attaque préventive contre ses voisins – s’emparant de la Cisjordanie, de Gaza, de Jérusalem-Est et du plateau du Golan – une nouvelle ère de la politique israélienne a commencé.

      Selon Antony Loewenstein, ces initiatives ont engagé le pays « sur une voie militaire qui ne s’est jamais arrêtée », même si, pour être juste, Israël n’était pas le seul sur ce terrain. Six ans auparavant, Dwight Eisenhower avait mis en garde contre les dangers d’un complexe militaro-industriel états-unien dans son discours d’adieu [17 janvier 1961]. Il serait erroné de considérer ce terme pompeux comme représentant simplement un problème national. Au contraire, ces deux complexes – états-unien et israélien – se sont développés de manière interdépendante au sein d’un système plus large.

      The Palestine Laboratory: How Israel Exports the Technology of Occupation Around the World, Verso, mai 2023, Antony Loewenstein

      #livre #armement #commerce_des_armes #guerre

  • Pourquoi le “Suprématisme Blanc” n’est pas un phénomène marginal : un livre d’Alexander L. Hinton – Outside Dana Hilliot
    https://outsiderland.com/danahilliot/suprematisme-blanc

    L’arrivée au pouvoir de Donald Trump et la radicalisation de nombreux membres du Parti Républicain, le succès rencontré par l’ « alt-right » aux États-Unis et l’activisme des militants d’extrême droite (et notamment le trauma causé par le défilé des suprématistes blancs dans les rues de Charlottesville en août 2017) ont suscité selon l’auteur des analyses très insuffisantes dans la littérature politique. Plutôt que d’y voir l’activisme de groupes marginaux, voire d’individus isolés et dérangés mentalement, ou aux biographies dramatiques, A.L. Hinton explique comment les politiques erratiques, le racisme structurel, la promotion de l’exceptionnalisme américain et la conviction que les États-Unis sont parvenus à une société sans distinction de couleur ont détourné l’attention des racines profondes de la violence suprématiste blanche dans le passé brutal des États-Unis, et ce depuis la colonisation et l’esclavage. Nos institutions (et ça vaut évidemment pour l’Europe, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, etc.) sont structurées par le racisme – il faut être aveugle et sourd (ou raciste) pour ne pas en être persuadé : les politiques migratoires honteuses en Europe suffiraient à le démontrer, et l’exploitation coloniale (et son cortège de massacres, de viols, de camps d’internement et de génocides) ne s’est pas achevée avec la « décolonisation ». Le choc et la dénonciation de l’horreur nazie n’a absolument pas mis un terme à l’antisémitisme, et la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, ou l’inscription du génocide aux Nations Unis la même année n’ont pas changé grand-chose aux structurations racistes des rapports Nord-Sud (et de la considération au sein même des sociétés démocratiques occidentales des « racisés de l’intérieur »).

    Le terreau qui voit pousser ces excroissances radicales partout dans les pays occidentaux est encore on ne peut plus présent. Dans l’extrait du livre de A.L. Hinton que je traduis ici, il est rappelé que ces mouvements, aussi groupusculaires soient-ils, peuvent rapidement, si les circonstances s’y prêtent, s’amplifier et donner lieu au pire.

    • Commentaire sur Mastodon de @danahilliot@climatejustice.social

      Je crois qu’un certain nombre de gens essaient de « mesurer » ce qui se passe (chez nous mais aussi chez nos voisins, et à vrai dire dans la plupart des régimes à peu près démocratiques) 😞 Mais que cette compréhension demande un minimum de culture politique (laquelle culture a été ruinée en partie par des décennies de dépolitisation néolibérale)

      Pour ce qui est de la répression des mouvements socio-écologiques, il s’agit d’une lutte du pouvoir (dans sa forme néolibérale quasiment hégémonique actuellement dans le monde) contre l’émergence de tout récit alternatif (la vieille formule de Thatcher : « there is no alternative » ou la sortie de G.W. Bush : « notre mode de vie n’est pas négociable », impliquent la « silentisation » de la critique - ce qui pose du coup un sacré problème concernant la démocratie - et constitue une tragédie dans la perspective de la lente catastrophe qu’est le dérèglement climatique)

      Quant à l’émergence, bel et ben audible et visible, du récit radicalement xénophobe, raciste, plus ou moins fasciste, suprématiste blanc, et immunitaire (comme dirait Roberto Esposito), elle n’est que l’écume qui accompagne la déferlante xénophobe, raciste, etc.. des politiques européennes en matière de non-hospitalité et de néocolonialisme : ces droites décomplexées, qui édifient désormais sans aucun scrupule un continent forteresse parsemé de camps d’internement (pas seulement à ses frontières). Ce décalage vers l’extrême droite de gouvernants supposés au centre droit (élus comme tels en tous cas), libère ces groupes radicaux en quelque sorte, qui ont toujours été là (chaque génération produit ce genre de groupes en fait : parce que le suprématisme racial demeure un mouvement de fond comme l’a très bien analysé pour les USA Alexander L. Hilton :

      https://outsiderland.com/danahilliot/suprematisme-blanc

      ça n’a rien de marginal en réalité.
      ).
      Ils sont les idiots utiles des gouvernements dans la mesure où leur extrémisme fait passer les politiques xénophobes européennes pour un ensemble de mesures rationnelles, inévitables et modérées ("il n’y a pas d’alternatives")

      Ce qui devient inaudible, là aussi, ce sont les récits rappelant les devoirs d’hospitalité, la solidarité internationale (notamment envers les pays du sud), la responsabilité des pays du nord dans les dominations dans l’histoire globale (notamment coloniale et néocoloniale). C’est d’ailleurs là où les deux répressions se rejoignent comme le voit très bien chez nous quelqu’un comme Didier Fassin par exemple : les militants « climatiques » et « humanistes » se retrouvent (et se retrouveront de plus en plus au fur et à mesure de l’avancée de la catastrophe climatique) sur les questions de justice environnementale (les « socio-ecological relationship ») - et dans cette résistance aux gouvernants néolibéraux qui veulent les réduire au silence.

      Je crois que tout cela (je résume vraiment) est bien compris (et s’articule fort bien à la logique de l’hyper-capitalisme global). Et absolument sinistre, dramatique, et bientôt tragique.

  • #José_Vieira : « La #mémoire des résistances face à l’accaparement des terres a été peu transmise »

    Dans « #Territórios_ocupados », José Vieira revient sur l’#expropriation en #1941 des paysans portugais de leurs #terres_communales pour y planter des #forêts. Cet épisode explique les #mégafeux qui ravagent le pays et résonne avec les #luttes pour la défense des #biens_communs.

    Né au Portugal en 1957 et arrivé enfant en France à l’âge de 7 ans, José Vieira réalise depuis plus de trente ans des documentaires qui racontent une histoire populaire de l’immigration portugaise.

    Bien loin du mythe des Portugais·es qui se seraient « intégré·es » sans le moindre problème en France a contrario d’autres populations, José Vieira s’est attaché à démontrer comment l’#immigration_portugaise a été un #exode violent – voir notamment La Photo déchirée (2001) ou Souvenirs d’un futur radieux (2014) –, synonyme d’un impossible retour.

    Dans son nouveau documentaire, Territórios ocupados, diffusé sur Mediapart, José Vieira a posé sa caméra dans les #montagnes du #Caramulo, au centre du #Portugal, afin de déterrer une histoire oubliée de la #mémoire_collective rurale du pays. Celle de l’expropriation en 1941, par l’État salazariste, de milliers de paysans et de paysannes de leurs terres communales – #baldios en portugais.

    Cette #violence étatique a été opérée au nom d’un vaste #projet_industriel : planter des forêts pour développer économiquement ces #territoires_ruraux et, par le même geste, « civiliser » les villageois et villageoises des #montagnes, encore rétifs au #salariat et à l’ordre social réactionnaire de #Salazar. Un épisode qui résonne aujourd’hui avec les politiques libérales des États qui aident les intérêts privés à accaparer les biens communs.

    Mediapart : Comment avez-vous découvert cette histoire oubliée de l’expropriation des terres communales ou « baldios » au Portugal ?

    José Vieira : Complètement par hasard. J’étais en train de filmer Le pain que le diable a pétri (2012, Zeugma Films) sur les habitants des montagnes au Portugal qui sont partis après-guerre travailler dans les usines à Lisbonne.

    Je demandais à un vieux qui est resté au village, António, quelle était la définition d’un baldio – on voit cet extrait dans le documentaire, où il parle d’un lieu où tout le monde peut aller pour récolter du bois, faire pâturer ses bêtes, etc. Puis il me sort soudain : « Sauf que l’État a occupé tous les baldios, c’était juste avant que je parte au service militaire. »

    J’étais estomaqué, je voulais en savoir plus mais impossible, car dans la foulée, il m’a envoyé baladé en râlant : « De toute façon, je ne te supporte pas aujourd’hui. »

    Qu’avez-vous fait alors ?

    J’ai commencé à fouiller sur Internet et j’ai eu la chance de tomber sur une étude parue dans la revue de sociologie portugaise Análise Social, qui raconte comment dans les années 1940 l’État salazariste avait pour projet initial de boiser 500 000 hectares de biens communaux en expropriant les usagers de ces terres.

    Je devais ensuite trouver des éléments d’histoire locale, dans la Serra do Caramulo, dont je suis originaire. J’ai passé un temps fou le nez dans les archives du journal local, qui était bien sûr à l’époque entièrement dévoué au régime.

    Après la publication de l’avis à la population que les baldios seront expropriés au profit de la plantation de forêts, plus aucune mention des communaux n’apparaît dans la presse. Mais rapidement, des correspondants locaux et des éditorialistes vont s’apercevoir qu’il existe dans ce territoire un malaise, qu’Untel abandonne sa ferme faute de pâturage ou que d’autres partent en ville. En somme, que sans les baldios, les gens ne s’en sortent plus.

    Comment sont perçus les communaux par les tenants du salazarisme ?

    Les ingénieurs forestiers décrivent les paysans de ces territoires comme des « primitifs » qu’il faut « civiliser ». Ils se voient comme des missionnaires du progrès et dénoncent l’oisiveté de ces montagnards peu enclins au salariat.

    À Lisbonne, j’ai trouvé aussi une archive qui parle des baldios comme étant une source de perversion, de mœurs légères qui conduisent à des enfants illégitimes dans des coins où « les familles vivent presque sans travailler ». Un crime dans un régime où le travail est élevé au rang de valeur suprême.

    On retrouve tous ces différents motifs dans le fameux Portrait du colonisé d’Albert Memmi (1957). Car il y a de la part du régime un vrai discours de colonisateur vis-à-vis de ces régions montagneuses où l’État et la religion ont encore peu de prise sur les habitants.

    En somme, l’État salazariste veut faire entrer ces Portugais reculés dans la modernité.

    Il y a eu des résistances face à ces expropriations ?

    Les villageois vont être embauchés pour boiser les baldios. Sauf qu’après avoir semé les pins, il faut attendre vingt ans pour que la forêt pousse.

    Il y a eu alors quelques histoires d’arrachage clandestin d’arbres. Et je raconte dans le film comment une incartade avec un garde forestier a failli virer au drame à cause d’une balle perdue – je rappelle qu’on est alors sous la chape de plomb du salazarisme. D’autres habitants ont aussi tabassé deux gardes forestiers à la sortie d’un bar et leur ont piqué leurs flingues.

    Mais la mémoire de ces résistances a peu été transmise. Aujourd’hui, avec l’émigration, il ne reste plus rien de cette mémoire collective, la plupart des vieux et vieilles que j’ai filmés dans ce documentaire sont déjà morts.

    Comment justement avez-vous travaillé pour ce documentaire ?

    Quand António me raconte cette histoire d’expropriation des baldios par l’État, c’était en 2010 et je tournais un documentaire, Souvenirs d’un futur radieux. Puis lorsqu’en 2014 un premier incendie a calciné le paysage forestier, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette.

    J’ai travaillé doucement, pendant trois ans, sans savoir où j’allais réellement. J’ai filmé un village situé à 15 kilomètres de là où je suis né. J’ai fait le choix d’y suivre des gens qui subsistent encore en pratiquant une agriculture traditionnelle, avec des outils de travail séculaires, comme la roue celte. Ils ont les mêmes pratiques que dans les années 1940, et qui sont respectueuses de l’écosystème, de la ressource en eau, de la terre.

    Vous vous êtes aussi attaché à retracer tel un historien cet épisode de boisement à marche forcée...

    Cette utopie industrialiste date du XIXe siècle, des ingénieurs forestiers parlant déjà de vouloir récupérer ces « terres de personne ». Puis sous Salazar, dans les années 1930, il y a eu un débat intense au sein du régime entre agrairistes et industrialistes. Pour les premiers, boiser ne va pas être rentable et les baldios sont vitaux aux paysans. Pour les seconds, le pays a besoin de l’industrie du bois pour décoller économiquement, et il manque de bras dans les villes pour travailler dans les usines.

    Le pouvoir central a alors même créé un organisme étatique, la Junte de colonisation interne, qui va recenser les baldios et proposer d’installer des personnes en leur donnant à cultiver des terres communales – des colonies de repeuplement pour résumer.

    Finalement, l’industrie du bois et de la cellulose l’a emporté. La loi de boisement des baldios est votée en 1938 et c’est en novembre 1941 que ça va commencer à se mettre en place sur le terrain.

    Une enquête publique a été réalisée, où tout le monde localement s’est prononcé contre. Et comme pour les enquêtes aujourd’hui en France, ils se sont arrangés pour dire que les habitants étaient d’accord.

    Qu’en est-il aujourd’hui de ces forêts ? Subsiste-t-il encore des « baldios » ?

    Les pinèdes sont exploitées par des boîtes privées qui font travailler des prolos qui galèrent en bossant dur. Mais beaucoup de ces forêts ont brûlé ces dernière décennies, notamment lors de la grande vague d’incendies au Portugal de 2017, où des gens du village où je filmais ont failli périr.

    Les feux ont dévoilé les paysages de pierre qu’on voyait auparavant sur les photos d’archives du territoire, avant que des pins de 30 mètres de haut ne bouchent le paysage.

    Quant aux baldios restants, ils sont loués à des entreprises de cellulose qui y plantent de l’eucalyptus. D’autres servent à faire des parcs d’éoliennes. Toutes les lois promues par les différents gouvernements à travers l’histoire du Portugal vont dans le même sens : privatiser les baldios alors que ces gens ont géré pendant des siècles ces espaces de façon collective et très intelligente.

    J’ai fait ce film avec en tête les forêts au Brésil gérées par les peuples autochtones depuis des siècles, TotalEnergies en Ouganda qui déplace 100 000 personnes de leurs terres pour du pétrole ou encore Sainte-Soline, où l’État aide les intérêts privés à accaparer un autre bien commun : l’eau.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021223/jose-vieira-la-memoire-des-resistances-face-l-accaparement-des-terres-ete-

    #accaparement_de_terres #terre #terres #dictature #histoire #paysannerie #Serra_do_Caramulo #communaux #salazarisme #progrès #colonisation #colonialisme #rural #modernité #résistance #incendie #boisement #utopie_industrialiste #ingénieurs #ingénieurs_forestiers #propriété #industrie_du_bois #Junte_de_colonisation_interne #colonies_de_repeuplement #cellulose #pinèdes #feux #paysage #privatisation #eucalyptus #éoliennes #loi

  • Le #village_sous_la_forêt, de #Heidi_GRUNEBAUM et #Mark_KAPLAN

    En #1948, #Lubya a été violemment détruit et vidé de ses habitants par les forces militaires israéliennes. 343 villages palestiniens ont subi le même sort. Aujourd’hui, de #Lubya, il ne reste plus que des vestiges, à peine visibles, recouverts d’une #forêt majestueuse nommée « Afrique du Sud ». Les vestiges ne restent pas silencieux pour autant.

    La chercheuse juive sud-africaine, #Heidi_Grunebaum se souvient qu’étant enfant elle versait de l’argent destiné officiellement à planter des arbres pour « reverdir le désert ».

    Elle interroge les acteurs et les victimes de cette tragédie, et révèle une politique d’effacement délibérée du #Fonds_national_Juif.

    « Le Fonds National Juif a planté 86 parcs et forêts de pins par-dessus les décombres des villages détruits. Beaucoup de ces forêts portent le nom des pays, ou des personnalités célèbres qui les ont financés. Ainsi il y a par exemple la Forêt Suisse, le Parc Canada, le Parc britannique, la Forêt d’Afrique du Sud et la Forêt Correta King ».

    https://www.villageunderforest.com

    Trailer :

    https://www.youtube.com/watch?v=ISmj31rJkGQ

    #israel #palestine #carte #Israël #afrique_du_sud #forêt #documentaire

    #film #documentaire #film_documentaire

    (copier-coller de ce post de 2014 : https://seenthis.net/messages/317236)

    • Documentary Space, Place, and Landscape

      In documentaries of the occupied West Bank, erasure is imaged in the wall that sunders families and communities, in the spaces filled with blackened tree stumps of former olive groves, now missing to ensure “security,” and in the cactus that still grows, demarcating cultivated land whose owners have been expelled.

      This materiality of the landscape becomes figural, such that Shehadeh writes, “[w]hen you are exiled from your land … you begin, like a pornographer, to think about it in symbols. You articulate your love for your land in its absence, and in the process transform it into something else.’’[x] The symbolization reifies and, in this process, something is lost, namely, a potential for thinking differently. But in these Palestinian films we encounter a documenting of the now of everyday living that unfixes such reification. This is a storytelling of vignettes, moments, digressions, stories within stories, and postponed endings. These are stories of interaction, of something happening, in a documenting of a being and doing now, while awaiting a future yet to be known, and at the same time asserting a past history to be remembered through these images and sounds. Through this there arises the accenting of these films, to draw on Hamid Naficy’s term, namely a specific tone of a past—the Nakba or catastrophe—as a continuing present, insofar as the conflict does not allow Palestinians to imagine themselves in a determinate future of place and landscape they can call their own, namely a state.[xi]

      In Hanna Musleh’s I’m a Little Angel (2000), we follow the children of families, both Muslim and Christian, in the area of Bethlehem affected by the 2000 Israeli armed forces attacks and occupation.[xii] One small boy, Nicola, suffered the loss of an arm when he was hit by a shell when walking to church with his mother. His kite, seen flying high in the sky, brings delighted shrieks from Nicola as he plays on the family terrace from which the town and its surrounding hills are visible in the distance. But the contrast between the freedom of the kite in this unlimited vista and his reduced capacity is palpable as he struggles to control it with his remaining hand. The containment of both Nicola and his community is figured in opposition to a possible freedom. What is also required of us is to think not of freedom from the constraints of disability, but of freedom with disability, in a future to be made after. The constraints introduced upon the landscape by the occupation, however, make the future of such living indeterminate and uncertain. Here is the “cinema of the lived,”[xiii] of multiple times of past and present, of possible and imagined future time, and the actualized present, each of which is encountered in the movement in a singular space of Nicola and his kite.


      http://mediafieldsjournal.squarespace.com/documentary-space-place-and-la/2011/7/18/documentary-space-place-and-landscape.html;jsessioni
      #cactus #paysage

    • Memory of the Cactus

      A 42 minute documentary film that combines the cactus and the memories it stands for. The film addresses the story of the destruction of the Palestinian villages of Latroun in the Occupied West Bank and the forcible transfer of their civilian population in 1967. Over 40 years later, the Israeli occupation continues, and villagers remain displaced. The film follows two separate but parallel journeys. Aisha Um Najeh takes us down the painful road that Palestinians have been forcefully pushed down, separating them in time and place from the land they nurtured; while Israelis walk freely through that land, enjoying its fruits. The stems of the cactus, however, take a few of them to discover the reality of the crime committed.

      https://www.youtube.com/watch?v=DQ_LjknRHVA

    • Aujourd’hui, j’ai re-regardé le film « Le village sous la forêt », car je vais le projeter à mes étudiant·es dans le cadre du cours de #géographie_culturelle la semaine prochaine.

      Voici donc quelques citations tirées du film :

      Sur une des boîtes de récolte d’argent pour planter des arbres en Palestine, c’est noté « make wilderness bloom » :

      Voici les panneaux de quelques parcs et forêts créés grâce aux fonds de la #diaspora_juive :

      Projet : « We will make it green, like a modern European country » (ce qui est en étroit lien avec un certaine idée de #développement, liée au #progrès).

      Témoignage d’une femme palestinienne :

      « Ils ont planté des arbres partout qui cachaient tout »

      Ilan Pappé, historien israëlien, Université d’Exter :

      « ça leur a pris entre 6 et 9 mois poru s’emparer de 80% de la Palestine, expulser la plupart des personnes qui y vivaient et reconstruire sur les villes et villages de ces personnes un nouvel Etat, une nouvelle #identité »

      https://socialsciences.exeter.ac.uk/iais/staff/pappe

      Témoignage d’un palestinien qui continue à retourner régulièrement à Lubya :

      « Si je n’aimais pas cet endroit, est-ce que je continuerais à revenir ici tout le temps sur mon tracteur ? Ils l’ont transformé en forêt afin d’affirmer qu’il n’y a pas eu de village ici. Mais on peut voir les #cactus qui prouvent que des arabes vivaient ici »

      Ilan Pappé :

      « Ces villages éaient arabes, tout comme le paysage alentour. C’était un message qui ne passait pas auprès du mouvement sioniste. Des personnes du mouvement ont écrit à ce propos, ils ont dit qu’ils n’aimaient vraiment pas, comme Ben Gurion l’a dit, que le pays ait toujours l’air arabe. (...) Même si les Arabes n’y vivent plus, ça a toujours l’air arabe. En ce qui concerne les zones rurales, il a été clair : les villages devaient être dévastés pour qu’il n’y ait pas de #souvenirs possibles. Ils ont commencé à les dévaster dès le mois d’août 1948. Ils ont rasé les maisons, la terre. Plus rien ne restait. Il y avait deux moyens pour eux d’en nier l’existence : le premier était de planter des forêts de pins européens sur les villages. Dans la plupart des cas, lorsque les villages étaient étendus et les terres assez vastes, on voit que les deux stratégies ont été mises en oeuvre : il y a un nouveau quartier juif et, juste à côté, une forêt. En effet, la deuxième méthode était de créer un quartier juif qui possédait presque le même nom que l’ancien village arabe, mais dans sa version en hébreu. L’objectif était double : il s’agissait d’abord de montrer que le lieu était originellement juif et revenait ainsi à son propriétaire. Ensuite, l’idée était de faire passer un message sinistre aux Palestiniens sur ce qui avait eu lieu ici. Le principal acteur de cette politique a été le FNJ. »

      #toponymie

      Heidi Grunebaum, la réalisatrice :

      « J’ai grandi au moment où le FNJ cultivait l’idée de créer une patrie juive grâce à la plantation d’arbres. Dans les 100 dernières années, 260 millions d’arbres ont été plantés. Je me rends compte à présent que la petite carte du grand Israël sur les boîtes bleues n’était pas juste un symbole. Etait ainsi affirmé que toutes ces terres étaient juives. Les #cartes ont été redessinées. Les noms arabes des lieux ont sombré dans l’oubli à cause du #Comité_de_Dénomination créé par le FNJ. 86 forêts du FNJ ont détruit des villages. Des villages comme Lubya ont cessé d’exister. Lubya est devenu Lavie. Une nouvelle histoire a été écrite, celle que j’ai apprise. »

      Le #Canada_park :

      Canada Park (Hebrew: פארק קנדה‎, Arabic: كندا حديقة‎, also Ayalon Park,) is an Israeli national park stretching over 7,000 dunams (700 hectares), and extending from No man’s land into the West Bank.
      The park is North of Highway 1 (Tel Aviv-Jerusalem), between the Latrun Interchange and Sha’ar HaGai, and contains a Hasmonean fort, Crusader fort, other archaeological remains and the ruins of 3 Palestinian villages razed by Israel in 1967 after their inhabitants were expelled. In addition it has picnic areas, springs and panoramic hilltop views, and is a popular Israeli tourist destination, drawing some 300,000 visitors annually.


      https://en.wikipedia.org/wiki/Canada_Park

      Heidi Grunebaum :

      « Chaque pièce de monnaie est devenue un arbre dans une forêt, chaque arbre, dont les racines étaient plantées dans la terre était pour nous, la diaspora. Les pièces changées en arbres devenaient des faits ancrés dans le sol. Le nouveau paysage arrangé par le FNJ à travers la plantation de forêts et les accords politiques est celui des #parcs_de_loisirs, des routes, des barrages et des infrastructures »

      Témoignage d’un Palestinien :

      « Celui qui ne possède de #pays_natal ne possède rien »

      Heidi Grunebaum :

      « Si personne ne demeure, la mémoire est oblitérée. Cependant, de génération en génération, le souvenir qu’ont les Palestiniens d’un endroit qui un jour fut le leur, persiste. »

      Témoignage d’un Palestinien :

      "Dès qu’on mange quelque chose chez nous, on dit qu’on mangeait ce plat à Lubya. Quelles que soient nos activités, on dit que nous avions les mêmes à Lubya. Lubya est constamment mentionnées, et avec un peu d’amertume.

      Témoignage d’un Palestinien :

      Lubya est ma fille précieuse que j’abriterai toujours dans les profondeurs de mon âme. Par les histoires racontées par mon père, mon grand-père, mes oncles et ma grande-mère, j’ai le sentiment de connaître très bien Lubya.

      Avi Shlaim, Université de Oxford :

      « Le mur dans la partie Ouest ne relève pas d’une mesure de sécurité, comme il a été dit. C’est un outil de #ségrégation des deux communautés et un moyen de s’approprier de larges portions de terres palestiniennes. C’est un moyen de poursuivre la politique d’#expansion_territoriale et d’avoir le plus grand Etat juif possible avec le moins de population d’arabes à l’intérieur. »

      https://www.sant.ox.ac.uk/people/avi-shlaim

      Heidi Grunebaum :

      « Les petites pièces de la diaspora n’ont pas seulement planté des arbres juifs et déraciné des arbres palestiniens, elles ont aussi créé une forêt d’un autre type. Une vaste forêt bureaucratique où la force de la loi est une arme. La règlementation règne, les procédures, permis, actions commandées par les lois, tout régulé le moindre espace de la vie quotidienne des Palestiniens qui sont petit à petit étouffés, repoussés aux marges de leurs terres. Entassés dans des ghettos, sans autorisation de construire, les Palestiniens n’ont plus qu’à regarder leurs maisons démolies »

      #Lubya #paysage #ruines #architecture_forensique #Afrique_du_Sud #profanation #cactus #South_african_forest #Galilée #Jewish_national_fund (#fonds_national_juif) #arbres #Palestine #Organisation_des_femmes_sionistes #Keren_Kayemeth #apartheid #résistance #occupation #Armée_de_libération_arabe #Hagana #nakba #exil #réfugiés_palestiniens #expulsion #identité #present_absentees #IDPs #déplacés_internes #Caesarea #oubli #déni #historicisation #diaspora #murs #barrières_frontalières #dépossession #privatisation_des_terres #terres #mémoire #commémoration #poésie #Canada_park

    • The Carmel wildfire is burning all illusions in Israel

      “When I look out my window today and see a tree standing there, that tree gives me a greater sense of beauty and personal delight than all the vast forests I have seen in Switzerland or Scandinavia. Because every tree here was planted by us.”

      – David Ben Gurion, Memoirs

      “Why are there so many Arabs here? Why didn’t you chase them away?”

      – David Ben Gurion during a visit to Nazareth, July 1948


      https://electronicintifada.net/content/carmel-wildfire-burning-all-illusions-israel/9130

      signalé par @sinehebdo que je remercie

    • Vu dans ce rapport, signalé par @palestine___________ , que je remercie (https://seenthis.net/messages/723321) :

      A method of enforcing the eradication of unrecognized Palestinian villages is to ensure their misrepresentation on maps. As part of this policy, these villages do not appear at all on Israeli maps, with the exception of army and hiking maps. Likewise, they do not appear on first sight on Google Maps or at all on Israeli maps, with the exception of army and hiking maps. They are labelled on NGO maps designed to increase their visibility. On Google Maps, the Bedouin villages are marked – in contrast to cities and other villages – under their Bedouin tribe and clan names (Bimkom) rather than with their village names and are only visible when zooming in very closely, but otherwise appear to be non-existent. This means that when looking at Google Maps, these villages appear to be not there, only when zooming on to a very high degree, do they appear with their tribe or clan names. At first (and second and third) sight, therefore, these villages are simply not there. Despite their small size, Israeli villages are displayed even when zoomed-out, while unrecognized Palestinian Bedouin villages, regardless of their size are only visible when zooming in very closely.


      http://7amleh.org/2018/09/18/google-maps-endangering-palestinian-human-rights
      Pour télécharger le rapport :
      http://www.7amleh.org/ms/Mapping%20Segregation%20Cover_WEB.pdf

    • signalé par @kassem :
      https://seenthis.net/messages/317236#message784258

      Israel lifted its military rule over the state’s Arab community in 1966 only after ascertaining that its members could not return to the villages they had fled or been expelled from, according to newly declassified archival documents.

      The documents both reveal the considerations behind the creation of the military government 18 years earlier, and the reasons for dismantling it and revoking the severe restrictions it imposed on Arab citizens in the north, the Negev and the so-called Triangle of Locales in central Israel.

      These records were made public as a result of a campaign launched against the state archives by the Akevot Institute, which researches the Israeli-Palestinian conflict.

      After the War of Independence in 1948, the state imposed military rule over Arabs living around the country, which applied to an estimated 85 percent of that community at the time, say researchers at the NGO. The Arabs in question were subject to the authority of a military commander who could limit their freedom of movement, declare areas to be closed zones, or demand that the inhabitants leave and enter certain locales only with his written permission.

      The newly revealed documents describe the ways Israel prevented Arabs from returning to villages they had left in 1948, even after the restrictions on them had been lifted. The main method: dense planting of trees within and surrounding these towns.

      At a meeting held in November 1965 at the office of Shmuel Toledano, the prime minister’s adviser on Arab affairs, there was a discussion about villages that had been left behind and that Israel did not want to be repopulated, according to one document. To ensure that, the state had the Jewish National Fund plant trees around and in them.

      Among other things, the document states that “the lands belonging to the above-mentioned villages were given to the custodian for absentee properties” and that “most were leased for work (cultivation of field crops and olive groves) by Jewish households.” Some of the properties, it adds, were subleased.

      In the meeting in Toledano’s office, it was explained that these lands had been declared closed military zones, and that once the structures on them had been razed, and the land had been parceled out, forested and subject to proper supervision – their definition as closed military zones could be lifted.

      On April 3, 1966, another discussion was held on the same subject, this time at the office of the defense minister, Levi Eshkol, who was also the serving prime minister; the minutes of this meeting were classified as top secret. Its participants included: Toledano; Isser Harel, in his capacity as special adviser to the prime minister; the military advocate general – Meir Shamgar, who would later become president of the Supreme Court; and representatives of the Shin Bet security service and Israel Police.

      The newly publicized record of that meeting shows that the Shin Bet was already prepared at that point to lift the military rule over the Arabs and that the police and army could do so within a short time.

      Regarding northern Israel, it was agreed that “all the areas declared at the time to be closed [military] zones... other than Sha’ab [east of Acre] would be opened after the usual conditions were fulfilled – razing of the buildings in the abandoned villages, forestation, establishment of nature reserves, fencing and guarding.” The dates of the reopening these areas would be determined by Israel Defense Forces Maj. Gen. Shamir, the minutes said. Regarding Sha’ab, Harel and Toledano were to discuss that subject with Shamir.

      However, as to Arab locales in central Israel and the Negev, it was agreed that the closed military zones would remain in effect for the time being, with a few exceptions.

      Even after military rule was lifted, some top IDF officers, including Chief of Staff Tzvi Tzur and Shamgar, opposed the move. In March 1963, Shamgar, then military advocate general, wrote a pamphlet about the legal basis of the military administration; only 30 copies were printed. (He signed it using his previous, un-Hebraized name, Sternberg.) Its purpose was to explain why Israel was imposing its military might over hundreds of thousands of citizens.

      Among other things, Shamgar wrote in the pamphlet that Regulation 125, allowing certain areas to be closed off, is intended “to prevent the entry and settlement of minorities in border areas,” and that “border areas populated by minorities serve as a natural, convenient point of departure for hostile elements beyond the border.” The fact that citizens must have permits in order to travel about helps to thwart infiltration into the rest of Israel, he wrote.

      Regulation 124, he noted, states that “it is essential to enable nighttime ambushes in populated areas when necessary, against infiltrators.” Blockage of roads to traffic is explained as being crucial for the purposes of “training, tests or maneuvers.” Moreover, censorship is a “crucial means for counter-intelligence.”

      Despite Shamgar’s opinion, later that year, Prime Minister Levi Eshkol canceled the requirement for personal travel permits as a general obligation. Two weeks after that decision, in November 1963, Chief of Staff Tzur wrote a top-secret letter about implementation of the new policy to the officers heading the various IDF commands and other top brass, including the head of Military Intelligence. Tzur ordered them to carry it out in nearly all Arab villages, with a few exceptions – among them Barta’a and Muqeible, in northern Israel.

      In December 1965, Haim Israeli, an adviser to Defense Minister Eshkol, reported to Eshkol’s other aides, Isser Harel and Aviad Yaffeh, and to the head of the Shin Bet, that then-Chief of Staff Yitzhak Rabin opposed legislation that would cancel military rule over the Arab villages. Rabin explained his position in a discussion with Eshkol, at which an effort to “soften” the bill was discussed. Rabin was advised that Harel would be making his own recommendations on this matter.

      At a meeting held on February 27, 1966, Harel issued orders to the IDF, the Shin Bet and the police concerning the prime minister’s decision to cancel military rule. The minutes of the discussion were top secret, and began with: “The mechanism of the military regime will be canceled. The IDF will ensure the necessary conditions for establishment of military rule during times of national emergency and war.” However, it was decided that the regulations governing Israel’s defense in general would remain in force, and at the behest of the prime minister and with his input, the justice minister would look into amending the relevant statutes in Israeli law, or replacing them.

      The historical documents cited here have only made public after a two-year campaign by the Akevot institute against the national archives, which preferred that they remain confidential, Akevot director Lior Yavne told Haaretz. The documents contain no information of a sensitive nature vis-a-vis Israel’s security, Yavne added, and even though they are now in the public domain, the archives has yet to upload them to its website to enable widespread access.

      “Hundreds of thousands of files which are crucial to understanding the recent history of the state and society in Israel remain closed in the government archive,” he said. “Akevot continues to fight to expand public access to archival documents – documents that are property of the public.”

    • Israel is turning an ancient Palestinian village into a national park for settlers

      The unbelievable story of a village outside Jerusalem: from its destruction in 1948 to the ticket issued last week by a parks ranger to a descendent of its refugees, who had the gall to harvest the fruits of his labor on his own land.

      Thus read the ticket issued last Wednesday, during the Sukkot holiday, by ranger Dayan Somekh of the Israel Nature and Parks Authority – Investigations Division, 3 Am Ve’olamo Street, Jerusalem, to farmer Nidal Abed Rabo, a resident of the Jerusalem-area village of Walaja, who had gone to harvest olives on his private land: “In accordance with Section 228 of the criminal code, to: Nidal Abed Rabo. Description of the facts constituting the offense: ‘picking, chopping and destroying an olive tree.’ Suspect’s response: ‘I just came to pick olives. I pick them and put them in a bucket.’ Fine prescribed by law: 730 shekels [$207].” And an accompanying document that reads: “I hereby confirm that I apprehended from Nidal Abed Rabo the following things: 1. A black bucket; 2. A burlap sack. Name of the apprehending officer: Dayan Somekh.”

      Ostensibly, an amusing parody about the occupation. An inspector fines a person for harvesting the fruits of his own labor on his own private land and then fills out a report about confiscating a bucket, because order must be preserved, after all. But no one actually found this report amusing – not the inspector who apparently wrote it in utter seriousness, nor the farmer who must now pay the fine.

      Indeed, the story of Walaja, where this absurdity took place, contains everything – except humor: the flight from and evacuation of the village in 1948; refugee-hood and the establishment of a new village adjacent to the original one; the bisection of the village between annexed Jerusalem and the occupied territories in 1967; the authorities’ refusal to issue blue Israeli IDs to residents, even though their homes are in Jerusalem; the demolition of many structures built without a permit in a locale that has no master construction plan; the appropriation of much of its land to build the Gilo neighborhood and the Har Gilo settlement; the construction of the separation barrier that turned the village into an enclave enclosed on all sides; the decision to turn villagers’ remaining lands into a national park for the benefit of Gilo’s residents and others in the area; and all the way to the ridiculous fine issued by Inspector Somekh.

      This week, a number of villagers again snuck onto their lands to try to pick their olives, in what looks like it could be their final harvest. As it was a holiday, they hoped the Border Police and the parks authority inspectors would leave them alone. By next year, they probably won’t be able to reach their groves at all, as the checkpoint will have been moved even closer to their property.

      Then there was also this incident, on Monday, the Jewish holiday of Simhat Torah. Three adults, a teenager and a horse arrived at the neglected groves on the mountainside below their village of Walaja. They had to take a long and circuitous route; they say the horse walked 25 kilometers to reach the olive trees that are right under their noses, beneath their homes. A dense barbed-wire fence and the separation barrier stand between these people and their lands. When the national park is built here and the checkpoint is moved further south – so that only Jews will be able to dip undisturbed in Ein Hanya, as Nir Hasson reported (“Jerusalem reopens natural spring, but not to Palestinians,” Oct. 15) – it will mean the end of Walaja’s olive orchards, which are planted on terraced land.

      The remaining 1,200 dunams (300 acres) belonging to the village, after most of its property was lost over the years, will also be disconnected from their owners, who probably won’t be able to access them again. An ancient Palestinian village, which numbered 100 registered households in 1596, in a spectacular part of the country, will continue its slow death, until it finally expires for good.

      Steep slopes and a deep green valley lie between Jerusalem and Bethlehem, filled with oak and pine trees, along with largely abandoned olive groves. “New” Walaja overlooks this expanse from the south, the Gilo neighborhood from the northeast, and the Cremisan Monastery from the east. To the west is where the original village was situated, between the moshavim of Aminadav and Ora, both constructed after the villagers fled – frightened off by the massacre in nearby Deir Yassin and in fear of bombardment.

      Aviv Tatarsky, a longtime political activist on behalf of Walaja and a researcher for the Ir Amim nonprofit organization, says the designated national park is supposed to ensure territorial contiguity between the Etzion Bloc and Jerusalem. “Since we are in the territory of Jerusalem, and building another settler neighborhood could cause a stir, they are building a national park, which will serve the same purpose,” he says. “The national park will Judaize the area once and for all. Gilo is five minutes away. If you live there, you will have a park right next door and feel like it’s yours.”

      As Tatarsky describes the blows suffered by the village over the years, brothers Walid and Mohammed al-‘Araj stand on a ladder below in the valley, in the shade of the olive trees, engrossed in the harvest.

      Walid, 52, and Mohammed, 58, both live in Walaja. Walid may be there legally, but his brother is there illegally, on land bequeathed to them by their uncle – thanks to yet another absurdity courtesy of the occupation. In 1995, Walid married a woman from Shoafat in East Jerusalem, and thus was able to obtain a blue Israeli ID card, so perhaps he is entitled to be on his land. His brother, who lives next door, however, is an illegal resident on his land: He has an orange ID, as a resident of the territories.

      A sewage line that comes out of Beit Jala and is under the responsibility of Jerusalem’s Gihon water company overflows every winter and floods the men’s olive grove with industrial waste that has seriously damaged their crop. And that’s in addition, of course, to the fact that most of the family is unable to go work the land. The whole area looks quite derelict, overgrown with weeds and brambles that could easily catch fire. In previous years, the farmers would receive an entry permit allowing them to harvest the olives for a period of just a few days; this year, even that permit has not yet been forthcoming.

      The olives are black and small; it’s been a bad year for them and for their owners.

      “We come here like thieves to our own land,” says Mohammed, the older brother, explaining that three days beforehand, a Border Police jeep had showed up and chased them away. “I told him: It’s my land. They said okay and left. Then a few minutes later, another Border Police jeep came and the officer said: Today there’s a general closure because of the holiday. I told him: Okay, just let me take my equipment. I’m on my land. He said: Don’t take anything. I left. And today I came back.”

      You’re not afraid? “No, I’m not afraid. I’m on my land. It’s registered in my name. I can’t be afraid on my land.”

      Walid says that a month ago the Border Police arrived and told him he wasn’t allowed to drive on the road that leads to the grove, because it’s a “security road.” He was forced to turn around and go home, despite the fact that he has a blue ID and it is not a security road. Right next to it, there is a residential building where a Palestinian family still lives.

      Some of Walaja’s residents gave up on their olive orchards long ago and no longer attempt to reach their lands. When the checkpoint is moved southward, in order to block access by Palestinians to the Ein Hanya spring, the situation will be even worse: The checkpoint will be closer to the orchards, meaning that the Palestinians won’t be permitted to visit them.

      “This place will be a park for people to visit,” says Walid, up on his ladder. “That’s it; that will be the end of our land. But we won’t give up our land, no matter what.” Earlier this month, one local farmer was detained for several hours and 10 olive trees were uprooted, on the grounds that he was prohibited from being here.

      Meanwhile, Walid and Mohammed are collecting their meager crop in a plastic bucket printed with a Hebrew ad for a paint company. The olives from this area, near Beit Jala, are highly prized; during a good year the oil made from them can fetch a price of 100 shekels per liter.

      A few hundred meters to the east are a father, a son and a horse. Khaled al-‘Araj, 51, and his son, Abed, 19, a business student. They too are taking advantage of the Jewish holiday to sneak onto their land. They have another horse, an original Arabian named Fatma, but this horse is nameless. It stands in the shade of the olive tree, resting from the long trek here. If a Border Police force shows up, it could confiscate the horse, as has happened to them before.

      Father and son are both Walaja residents, but do not have blue IDs. The father works in Jerusalem with a permit, but it does not allow him to access his land.

      “On Sunday,” says Khaled, “I picked olives here with my son. A Border Police officer arrived and asked: What are you doing here? He took pictures of our IDs. He asked: Whose land is this? I said: Mine. Where are the papers? At home. I have papers from my grandfather’s time; everything is in order. But he said: No, go to DCO [the Israeli District Coordination Office] and get a permit. At first I didn’t know what he meant. I have a son and a horse and they’ll make problems for me. So I left.”

      He continues: “We used to plow the land. Now look at the state it’s in. We have apricot and almond trees here, too. But I’m an illegal person on my own land. That is our situation. Today is the last day of your holiday, that’s why I came here. Maybe there won’t be any Border Police.”

      “Kumi Ori, ki ba orekh,” says a makeshift monument in memory of Ori Ansbacher, a young woman murdered here in February by a man from Hebron. Qasem Abed Rabo, a brother of Nidal, who received the fine from the park ranger for harvesting his olives, asks activist Tatarsky if he can find out whether the house he owns is considered to be located in Jerusalem or in the territories. He still doesn’t know.

      “Welcome to Nahal Refaim National Park,” says a sign next to the current Walaja checkpoint. Its successor is already being built but work on it was stopped for unknown reasons. If and when it is completed, Ein Hanya will become a spring for Jews only and the groves on the mountainside below the village of Walaja will be cut off from their owners for good. Making this year’s harvest Walaja’s last.

      https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-israel-is-turning-an-ancient-palestinian-village-into-a-national-p
      https://seenthis.net/messages/807722

    • Sans mémoire des lieux ni lieux de mémoire. La Palestine invisible sous les forêts israéliennes

      Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, près de 240 millions d’arbres ont été plantés sur l’ensemble du territoire israélien. Dans l’objectif de « faire fleurir le désert », les acteurs de l’afforestation en Israël se situent au cœur de nombreux enjeux du territoire, non seulement environnementaux mais également identitaires et culturels. La forêt en Israël représente en effet un espace de concurrence mémorielle, incarnant à la fois l’enracinement de l’identité israélienne mais également le rappel de l’exil et de l’impossible retour du peuple palestinien. Tandis que 86 villages palestiniens détruits en 1948 sont aujourd’hui recouverts par une forêt, les circuits touristiques et historiques officiels proposés dans les forêts israéliennes ne font jamais mention de cette présence palestinienne passée. Comment l’afforestation en Israël a-t-elle contribué à l’effacement du paysage et de la mémoire palestiniens ? Quelles initiatives existent en Israël et en Palestine pour lutter contre cet effacement spatial et mémoriel ?

      https://journals.openedition.org/bagf/6779

    • Septembre 2021, un feu de forêt ravage Jérusalem et dévoile les terrassements agricoles que les Palestinien·nes avaient construit...
      Voici une image :

      « La nature a parlé » : un feu de forêt attise les rêves de retour des Palestiniens

      Un gigantesque incendie près de Jérusalem a détruit les #pins_européens plantés par les sionistes, exposant ainsi les anciennes terrasses palestiniennes qu’ils avaient tenté de dissimuler.

      Au cours de la deuxième semaine d’août, quelque 20 000 dounams (m²) de terre ont été engloutis par les flammes dans les #montagnes de Jérusalem.

      C’est une véritable catastrophe naturelle. Cependant, personne n’aurait pu s’attendre à la vision qui est apparue après l’extinction de ces incendies. Ou plutôt, personne n’avait imaginé que les incendies dévoileraient ce qui allait suivre.

      Une fois les flammes éteintes, le #paysage était terrible pour l’œil humain en général, et pour l’œil palestinien en particulier. Car les incendies ont révélé les #vestiges d’anciens villages et terrasses agricoles palestiniens ; des terrasses construites par leurs ancêtres, décédés il y a longtemps, pour cultiver la terre et planter des oliviers et des vignes sur les #pentes des montagnes.

      À travers ces montagnes, qui constituent l’environnement naturel à l’ouest de Jérusalem, passait la route Jaffa-Jérusalem, qui reliait le port historique à la ville sainte. Cette route ondulant à travers les montagnes était utilisée par les pèlerins d’Europe et d’Afrique du Nord pour visiter les lieux saints chrétiens. Ils n’avaient d’autre choix que d’emprunter la route Jaffa-Jérusalem, à travers les vallées et les ravins, jusqu’au sommet des montagnes. Au fil des siècles, elle sera foulée par des centaines de milliers de pèlerins, de soldats, d’envahisseurs et de touristes.

      Les terrasses agricoles – ou #plates-formes – que les agriculteurs palestiniens ont construites ont un avantage : leur durabilité. Selon les estimations des archéologues, elles auraient jusqu’à 600 ans. Je crois pour ma part qu’elles sont encore plus vieilles que cela.

      Travailler en harmonie avec la nature

      Le travail acharné du fermier palestinien est clairement visible à la surface de la terre. De nombreuses études ont prouvé que les agriculteurs palestiniens avaient toujours investi dans la terre quelle que soit sa forme ; y compris les terres montagneuses, très difficiles à cultiver.

      Des photographies prises avant la Nakba (« catastrophe ») de 1948, lorsque les Palestiniens ont été expulsés par les milices juives, et même pendant la seconde moitié du XIXe siècle montrent que les oliviers et les vignes étaient les deux types de plantation les plus courants dans ces régions.

      Ces végétaux maintiennent l’humidité du sol et assurent la subsistance des populations locales. Les #oliviers, en particulier, aident à prévenir l’érosion des sols. Les oliviers et les #vignes peuvent également créer une barrière naturelle contre le feu car ils constituent une végétation feuillue qui retient l’humidité et est peu gourmande en eau. Dans le sud de la France, certaines routes forestières sont bordées de vignes pour faire office de #coupe-feu.

      Les agriculteurs palestiniens qui les ont plantés savaient travailler en harmonie avec la nature, la traiter avec sensibilité et respect. Cette relation s’était formée au cours des siècles.

      Or qu’a fait l’occupation sioniste ? Après la Nakba et l’expulsion forcée d’une grande partie de la population – notamment le nettoyage ethnique de chaque village et ville se trouvant sur l’itinéraire de la route Jaffa-Jérusalem –, les sionistes ont commencé à planter des #pins_européens particulièrement inflammables sur de vastes portions de ces montagnes pour couvrir et effacer ce que les mains des agriculteurs palestiniens avaient créé.

      Dans la région montagneuse de Jérusalem, en particulier, tout ce qui est palestinien – riche de 10 000 ans d’histoire – a été effacé au profit de tout ce qui évoque le #sionisme et la #judéité du lieu. Conformément à la mentalité coloniale européenne, le « milieu » européen a été transféré en Palestine, afin que les colons puissent se souvenir de ce qu’ils avaient laissé derrière eux.

      Le processus de dissimulation visait à nier l’existence des villages palestiniens. Et le processus d’effacement de leurs particularités visait à éliminer leur existence de l’histoire.

      Il convient de noter que les habitants des villages qui ont façonné la vie humaine dans les montagnes de Jérusalem, et qui ont été expulsés par l’armée israélienne, vivent désormais dans des camps et communautés proches de Jérusalem, comme les camps de réfugiés de Qalandiya et Shuafat.

      On trouve de telles forêts de pins ailleurs encore, dissimulant des villages et fermes palestiniens détruits par Israël en 1948. Des institutions internationales israéliennes et sionistes ont également planté des pins européens sur les terres des villages de #Maaloul, près de Nazareth, #Sohmata, près de la frontière palestino-libanaise, #Faridiya, #Kafr_Anan et #al-Samoui sur la route Akka-Safad, entre autres. Ils sont maintenant cachés et ne peuvent être vus à l’œil nu.

      Une importance considérable

      Même les #noms des villages n’ont pas été épargnés. Par exemple, le village de Suba est devenu « #Tsuba », tandis que #Beit_Mahsir est devenu « #Beit_Meir », #Kasla est devenu « #Ksalon », #Saris est devenu « #Shoresh », etc.

      Si les Palestiniens n’ont pas encore pu résoudre leur conflit avec l’occupant, la nature, elle, s’est désormais exprimée de la manière qu’elle jugeait opportune. Les incendies ont révélé un aspect flagrant des composantes bien planifiées et exécutées du projet sioniste.

      Pour les Palestiniens, la découverte de ces terrasses confirme leur version des faits : il y avait de la vie sur cette terre, le Palestinien était le plus actif dans cette vie, et l’Israélien l’a expulsé pour prendre sa place.

      Ne serait-ce que pour cette raison, ces terrasses revêtent une importance considérable. Elles affirment que la cause palestinienne n’est pas morte, que la terre attend le retour de ses enfants ; des personnes qui sauront la traiter correctement.

      https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/israel-jerusalem-incendies-villages-palestiniens-nakba-sionistes-reto

      –—

      An Israeli Forest to Erase the Ruins of Palestinian Agricultural Terraces

      “Our forest is growing over, well, over a ruined village,” A.B. Yehoshua wrote in his novella “Facing the Forests.” The massive wildfire in the Jerusalem Hills last week exposed the underpinning of the view through the trees. The agricultural terraces were revealed in their full glory, and also revealed a historic record that Israel has always sought to obscure and erase – traces of Palestinian life on this land.

      On my trips to the West Bank and the occupied territories, when I passed by the expansive areas of Palestinian farmland, I was always awed by the sight of the long chain of terraces, mustabat or mudrajat in Arabic. I thrilled at their grandeur and the precision of the work that attests to the connection between the Palestinian fellah and his land. I would wonder – Why doesn’t the same “phenomenon” exist in the hills of the Galilee?

      When I grew up, I learned a little in school about Israeli history. I didn’t learn that Israel erased Palestinian agriculture in the Galilee and that the Jewish National Fund buried it once and for all, but I did learn that “The Jews brought trees with them” and planted them in the Land of Israel. How sterile and green. Greta Thunberg would be proud of you.

      The Zionist movement knew that in the war for this land it was not enough to conquer the land and expel its inhabitants, you also had to build up a story and an ethos and a narrative, something that will fit with the myth of “a people without a land for a land without a people.” Therefore, after the conquest of the land and the expulsion, all trace of the people who once lived here had to be destroyed. This included trees that grew without human intervention and those that were planted by fellahin, who know this land as they do their children and as they do the terraces they built in the hills.

      This is how white foreigners who never in their lives were fellahin or worked the land for a living came up with the national forestation project on the ruins of Arab villages, which David Ben-Gurion decided to flatten, such as Ma’alul and Suhmata. The forestation project including the importation of cypress and pine trees that were alien to this land and belong to colder climes, so that the new inhabitants would feel more at home and less as if they were in somebody else’s home.

      The planting of combustible cypresses and pines, which are not suited to the weather in this land, is not just an act of national erasure of the Palestinian natives, but also an act of arrogance and patronage, characteristics typical of colonialist movements throughout the world. All because they did not understand the nature, in both senses of the word, of the countries they conquered.

      Forgive me, but a biblical-historical connection is not sufficient. Throughout the history of colonialism, the new settlers – whether they ultimately left or stayed – were unable to impose their imported identity on the new place and to completely erase the place’s native identity. It’s a little like the forests surrounding Jerusalem: When the fire comes and burns them, one small truth is revealed, after so much effort went into concealing it.

      https://www.haaretz.com/opinion/.premium-an-israeli-forest-to-erase-the-ruins-of-palestinian-agricultural-t

      et ici :
      https://seenthis.net/messages/928766

    • Planter un arbre en Israël : une forêt rédemptrice et mémorielle

      Tout au long du projet sioniste, le végétal a joué un rôle de médiateur entre la terre rêvée et la terre foulée, entre le texte biblique et la réalité. Le réinvestissement national s’est opéré à travers des plantes connues depuis la diaspora, réorganisées en scènes signifiantes pour la mémoire et l’histoire juive. Ce lien de filiation entre texte sacré et paysage débouche sur une pratique de plantation considérée comme un acte mystique de régénération du monde.

      https://journals.openedition.org/diasporas/258

  • Chômage : le gouvernement charge les seniors pour justifier son échec
    https://www.humanite.fr/social-et-economie/assurance-chomage/chomage-le-gouvernement-charge-les-seniors-pour-justifier-son-echec

    Les demandeurs d’emploi #seniors sont plus que jamais dans le viseur. Lundi, le gouvernement a confirmé qu’il n’allait pas agréer en l’état la nouvelle convention d’#assurance-chômage issue de l’accord entre le patronat, la CFDT, FO et la CFTC, le 10 novembre, envisageant plutôt de prolonger les règles actuelles par décret jusqu’en juin. L’exécutif veut en effet attendre l’aboutissement de la négociation sur l’#emploi_des_seniors qui devrait démarrer d’ici peu.

    Dans un document envoyé aux syndicats et au patronat, le gouvernement annonce viser un taux d’emploi des 60-64 ans de 65 % (contre 33 % aujourd’hui) à l’horizon 2030, notamment en aménageant les fins de carrière ou en renforçant la formation professionnelle.

    « Si on ne secoue pas les puces »

    Les mesures concernant l’#indemnisation des quinquagénaires seront également abordées dans cette discussion, même si l’accord régressif sur l’assurance-chômage prévoit déjà 440 millions d’euros d’économies à réaliser sur leur dos pour la période 2024-2027.

    Mais, sans attendre, la semaine passée, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait déjà prévenu qu’il souhaitait abaisser la durée d’indemnisation pour les plus 55 ans, pointant le fait qu’elle dure « vingt-sept mois » à cet âge contre « dix-huit mois pour les chômeurs plus jeunes », avait-il déclaré sur franceinfo.

    Une façon selon lui « de mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans ». Pour le ministre : _« Si on ne secoue pas les puces, il n’y aura pas 5 % de taux de chômage en fin de quinquennat, soit le #plein-emploi_ (contre 7,4 % aujourd’hui NDLR). »

    Cinq millions de chômeurs

    Si le gouvernement multiplie les déclarations tonitruantes et stigmatisantes, c’est que les statistiques du #chômage continuent de remonter en flèche depuis deux trimestres consécutifs, selon l’Insee. Une tendance confirmée par les dernières statistiques de la Dares, parues ce lundi.

    En incluant les chômeurs n’ayant pas travaillé (catégorie A) et ceux en activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi en France (hors Mayotte) augmente de 0,29 % (+15 800) par rapport à septembre et s’établit à 5,377 millions.

    Le nombre d’inscrits de 50 ans et plus, traditionnellement élevé, est de 1,39 million en octobre, contre 1,38 million en septembre. Ils sont 835 800 âgés de 50 ans et plus à être présents sur les listes de Pôle emploi en octobre depuis un an ou plus, en légère hausse par rapport à septembre.

    Plutôt que de remettre en cause sa politique axée sur la #précarisation de l’#emploi, qui risque de frapper encore plus fort les seniors à l’avenir avec la récente #réforme_des_retraites, le gouvernement persiste à réduire leurs droits.

    Dernière trouvaille, selon les informations de la Tribune dimanche, la première ministre Élisabeth Borne envisagerait désormais de limiter les #ruptures_conventionnelles, qui explosent entre 55 et 60 ans faisant office de #préretraite déguisée, en pointant une nouvelle fois du doigt les bénéficiaires. Mais sans lutter contre les discriminations liées à l’âge chez les employeurs, souvent prompts à se débarrasser des salariés les plus matures.

  • La Palestine est le génocide que nous, peuple juif, pouvons arrêter | Amanda Gelender Mardi 28 novembre 2023 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/guerre-israel-palestine-genocide-peuple-juif-antisionisme

    (...) Les Palestiniens ont autorité sur leur propre lutte pour la liberté. Mais l’endoctrinement et la peur instillée en moi en tant qu’enfant juive étaient trop forts pour les surmonter, jusqu’à ce qu’éclate la bulle du sionisme.

    Lorsque j’ai appris l’ampleur de l’actuelle brutalité d’Israël contre le peuple palestinien, j’ai eu du mal à y croire. Mes aînés juifs m’ont enseigné la justice, les droits de l’homme ainsi que l’obligation morale pour tout juif de cultiver le changement social et de « réparer le monde » (tikkoun olam).

    Comment est-il possible que mon propre peuple puisse omettre la vérité à propos de l’apartheid israélien et de l’occupation ? On m’a enseigné qu’Israël avait été fondé sur un lopin de terre vide, non que des escadrons terroristes sionistes avaient fait irruption dans des villages, tuant 15 000 Palestiniens et déplaçant de force 750 000 personnes supplémentaires lors de la Nakba. Comme moi, ne savaient-ils pas ?

    Erreur sioniste

    L’allégation selon laquelle « tous ceux qui critiquent Israël sont antisémites » me donne l’impression d’être de plus en plus fragile face à la liste croissante des crimes de guerre israéliens. Si tout ce qu’on m’a appris sur Israël n’était pas la vérité, quels étaient les autres mensonges ?

    Et qu’est-ce que cela signifierait pour mon implication au sein de la communauté juive, étant donné que quasiment tous mes coreligionnaires sont toujours investis activement ou tacitement dans l’erreur du nationalisme sioniste ?

    Une fois le déni passé, la colère s’est installée. Des gens auxquels nous faisions confiance nous ont menti, nous ont trompés pour qu’on se réjouisse d’un État d’apartheid qui maltraite les enfants et torture sans pitié en notre nom. De jeunes juifs, comme moi, sont impliqués dans un génocide en cours depuis 75 ans contre le peuple palestinien.

    Il y a eu énormément d’atteintes aux droits de l’homme commises sous prétexte de protéger les moyens d’existence des juifs – alors qu’en réalité, la paix tranquille d’un colon n’est rendue possible que par la répression incessante des Palestiniens. Il n’y a de sécurité pour personne sous occupation. (...)

  • En Jordanie, « le modèle occidental s’est effondré » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/291123/en-jordanie-le-modele-occidental-s-est-effondre

    AmmanAmman (Jordanie).– Un zeste d’étonnement, une poignée de colère et une pelletée d’amertume : voici le cocktail qu’expriment aujourd’hui, dans les salons d’Amman et les réunions en petit comité, les intellectuel·les et les activistes des droits humains jordanien·nes à l’évocation de l’Occident.

    L’immense majorité, même les plus europhiles, même celles et ceux qui ont vécu en France, en Italie, en Allemagne, ou dont l’anglais est parfait, ne comprennent pas le soutien total et inconditionnel de la plupart des pays occidentaux à Israël après les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre et la riposte israélienne ultraviolente contre la bande de Gaza.

    Une tradition bien établie dans les cercles de pouvoir politique et intellectuel jordaniens est ce moment de la journée, souvent le matin, où défile, dans le bureau de telle ou telle personnalité, tout un aréopage de connaissances qui viennent discuter, échanger, argumenter, autour d’un ballet de cafés, de thés, de biscuits et de dattes. On y rencontre des poètes, des ministres, des professeurs, des ambassadeurs, des avocats, des journalistes, des proches du palais, des islamistes des Frères musulmans, des marxistes – tous des hommes.

    Ces derniers temps, on s’y interroge : « Où est l’Europe ? Où sont les valeurs qu’elle prône ? » et, face à la journaliste française : « Où est la France ? Où est sa politique d’équilibre ? »

    Il y est question de deux poids deux mesures et de la négation du droit d’un occupé à se défendre. Car l’attaque du Hamas est vue à travers le prisme de la résistance à l’occupation, et les atrocités commises le 7 octobre par les assaillants du Hamas sont sinon niées, du moins relativisées. La thèse du mouvement islamiste est adoptée sans coup férir : ce sont des éléments « incontrôlés » appartenant au Jihad islamique ou des « civils » palestiniens de Gaza qui ont commis les meurtres. Le Hamas, en quelque sorte, a été débordé.

    C’est donc le sort des Palestinien·nes que l’on retient. « Je condamne les meurtres d’enfants et de femmes où que ce soit. Le problème, c’est que les Palestiniens sont victimes depuis 70 ans du viol de leurs droits et que le monde occidental reste sourd, affirme Hala Abed, avocate, défenseuse des droits humains et féministe. En fait, il ne s’agit même pas de la nature des actes du Hamas. De toute façon, l’Occident, en particulier les États-Unis et l’Union européenne, soutient Israël. Quoi qu’il fasse. »
    Des ambassades occidentales boycottées

    Le reproche est ancien, il a été entendu lors des précédentes offensives contre la bande de Gaza, mais il prend une nouvelle dimension depuis la guerre contre l’Ukraine et les demandes des pays occidentaux de soutenir Kyiv contre l’agression russe. « Le monde “blanc” se précipite pour aider l’Ukraine mais garde le silence quand Israël occupe la terre de Palestine, quand il bombarde les hôpitaux, tue des femmes et des enfants, coupe l’eau, l’électricité et la nourriture, enrage Roula al-Hroub, dirigeante du Parti des travailleurs, féministe et ancienne députée. Israël est un État voyou, mais l’Occident continue à l’appuyer. Les pays du Nord pratiquent le deux poids deux mesures. Ils ont échoué au test de la démocratie et des droits humains. »

    En signe de défiance, plusieurs personnalités jordaniennes ont décidé de boycotter les activités des ambassades américaines et européennes et de rendre les prix qui leur avaient été décernés. Ainsi Linda Kalash, directrice de l’ONG Tamkeen, récompensée par le prix de la Lutte contre le trafic des êtres humains, reçu du Département d’État américain. Hadil Abdel Aziz, directrice du Centre de justice pour l’aide juridique, a, elle aussi, rendu son prix international de la Femme de courage (IWOC), qui lui a été remis le 8 mars 2023, aux côtés de dix autres femmes.

    Le barreau de Jordanie envisage de rompre l’accord de coopération conclu avec le Conseil national des barreaux français signé en septembre dernier. Les avocat·es du royaume hachémite ont été choqués par les termes de la résolution adoptée par leurs consœurs et confrères français après l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre.

    Alaa Eddine Armouti, ancien président du Conseil national des droits humains, remercié officiellement pour malversations financières, officieusement pour avoir pris sa charge de défenseur de l’État de droit un peu trop au sérieux, est un homme modéré et respecté. Dans ce « salon » d’Amman, assis à côté d’un ancien ministre et d’un membre des Frères musulmans jordanien, il ne cache pas son amertume. « Je suis extrêmement déçu, secoué même, soupire-t-il. J’en arrive à questionner l’universalité des droits humains : pourquoi s’appliquent-ils différemment à l’Ukraine et à la bande de Gaza ? Ce dont nous sommes témoins, c’est que l’Occident, qui ne cesse d’en appeler à la démocratie et aux droits humains, est injuste quand il s’agit du conflit palestinien. Je suis à deux doigts de perdre ma foi dans ces valeurs. »

    Les défenseurs et défenseuses des droits humains, des droits des femmes, se sentent trahi·es par l’Occident. Inaudibles et en danger. « Nous sommes désemparés. L’appui inconditionnel à la position israélienne, dans les premiers jours après le 7 octobre, est une catastrophe pour nous. Nous l’avons dit au haut-commissaire aux droits humains de l’ONU, Volker Türk, lors de sa visite à Amman le 9 novembre dernier, reprend un avocat. Le deux poids deux mesures menace la conviction que le dialogue peut aboutir, puisque les droits humains ne s’appliquent qu’aux Occidentaux et à leurs alliés. »

    Tous ceux et celles qui affirmaient déjà que les droits humains n’étaient en aucune façon une valeur universelle et n’avaient rien à faire dans des sociétés musulmanes et arabes boivent du petit-lait. Ainsi d’Iyad Qoneibi, docteur en pharmacie, condamné en 2016 à deux ans de prison pour incitation à la haine raciale, et de ses 3,8 millions d’abonné·es sur X (ex-Twitter). « Pour lui, la position occidentale aujourd’hui prouve que les droits relèvent d’un complot ourdi pour attaquer les religions, et en particulier l’islam, poursuit l’avocat jordanien. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est beaucoup plus écouté. Et jugé crédible. »

    (...)

    Les armes se tairont dans quelques jours ou quelques semaines au-dessus de la bande de Gaza. Les otages seront relâché·es. Les morts seront enterrés. La politique reprendra ses droits. Mais le droit international, la défense des droits humains, eux, auront bien du mal à sortir de l’abîme qui s’est ouvert entre les pays occidentaux et les sociétés arabes.

  • A Saint-Denis, les médecins de l’hôpital Delafontaine craignent de perdre leur AME
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/12/02/a-saint-denis-les-medecins-de-l-hopital-delafontaine-craignent-de-perdre-leu

    A Saint-Denis, les médecins de l’hôpital Delafontaine craignent de perdre leur AME
    Par Julia Pascual
    L’article du projet de loi « immigration » prévoyant la fin de l’aide médicale d’Etat pour les personnes en situation irrégulière a été voté par le Sénat, mais supprimé en commission par l’Assemblée. En première ligne dans l’accueil de ces populations fragilisées, les soignants redoutent un désastre à la fois humain et économique si ce dispositif disparaissait.
    A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les équipes de l’hôpital Delafontaine sont unanimes. Si l’aide médicale d’Etat (AME) venait à disparaître, ce serait une catastrophe. Le projet de loi relatif à l’immigration voté au Sénat prévoyait sa suppression. Les députés en commission ont cependant rétabli ce dispositif avant le débat prévu à l’Assemblée à partir du 11 décembre.
    L’établissement public est parmi les plus exposés aux conséquences d’une éventuelle réforme de cette couverture maladie destinée à prendre en charge – à la façon d’une ­sécurité sociale basique – les soins des étrangers qui se trouvent en situation irrégulière sur le territoire depuis plus de trois mois. Et pour cause : au cœur du département le plus pauvre de France métropolitaine, 8 % de la patientèle de Delafontaine est couverte par l’AME, contre environ 0,5 % dans les autres structures. Si, demain, ces exilés ne sont plus couverts, qu’adviendra-t-il ? Faute d’AME, les personnes dépourvues de couverture ­maladie recourront davantage aux structures hospitalières là où, aujourd’hui, elles peuvent faire appel aux médecins de ville, comme n’importe quel assuré. Certaines renonceront par ailleurs à se soigner, au risque de voir leur situation s’aggraver et, in fine, solliciteront le ­système des urgences. En fin de compte, les dépenses engendrées pour ces malades resteront à la seule charge de l’hôpital, qui ne sera pas remboursé par l’Asssurance-maladie et verra son déficit se creuser.
    0,5 % de la dépense totale de l’Assurance-maladie
    En Espagne, où un dispositif similaire à l’AME a été supprimé de 2012 à 2018, une étude a démontré que, durant les trois premières années sans cette aide, le taux de mortalité des immigrés sans papiers avait augmenté de 15 %. « Une suppression de l’AME serait de nature à déstabiliser notre modèle économique ou à dégrader le protocole de prise en charge des personnes, prévient Jean Pinson, directeur du centre hospitalier de Saint-Denis, dont dépend l’hôpital Delafontaine. L’AME nous permet d’inscrire les gens dans un parcours de soins standard, moins coûteux pour la collectivité et plus efficient pour eux. »
    A l’opposé de ce constat, le Sénat, dominé par la droite et le centre, a voté la suppression du dispositif, avec pour objectif de « lutter contre la fraude » et de « freiner l’augmentation tendancielle des dépenses d’AME ». En 2022, celles-ci ont représenté 1,186 milliard d’euros, c’est-à-dire 0,5 % de la dépense totale de l’Assurance-maladie, pour quelque 411 364 bénéficiaires.Le Sénat avait prévu le remplacement de l’AME par une aide ­médicale d’urgence (AMU), réduite à la prise en charge des suivis de grossesse, des vaccins obligatoires, des examens de médecine préventive, des maladies graves et des soins urgents « dont l’absence mettrait en jeu le pronostic vital ou pourrait conduire à une altération grave et durable de l’état de santé ». « Dans la tête des gens, si vous n’avez pas besoin de soins urgents et vitaux, alors vous êtes en soin de confort, regrette Jean Pinson. Or, les soins chroniques pour un patient atteint du VIH ou victime d’un AVC, ce n’est pas du confort. » A Delafontaine, les patients couverts par l’AME viennent souvent pour des pathologies multiples. « Il y a beaucoup de diabète, ­d’hypertension, d’insuffisance rénale, de pathologies rhumatologiques », énumère Elisa Pasqualoni, responsable de l’unité d’aval des urgences. « On voit des gens qui en général sont jeunes et en bonne santé, mais qui, au fil du parcours migratoire et à leur arrivée en France, développent des problèmes qui les amènent à consulter », témoigne à son tour Rita Dujon-Mitri, responsable de la PASS hospitalière de Delafontaine, la permanence d’accès aux soins de santé, destinée aux personnes sans couverture maladie ou très précaires, qui voit passer en consultation environ 3 000 personnes chaque année.
    (...)Le médecin de la PASS Louis Crozier lui organise un « gros bilan de santé », qui comprend notamment un électrocardiogramme, une prise de sang, des analyses de selles. Joseph a perdu 5 kg depuis qu’il a quitté son pays, où « on n’accepte pas les couples de même sexe », confie-t-il en pleurs. A Paris, il vit tantôt chez « un ami », tantôt dans la rue, parvient difficilement à faire deux repas par jour, ne mange jamais de fruits ni de légumes.Au gouvernement, on assure qu’une suppression de l’AME ne passerait pas le contrôle de constitutionnalité de la loi relative à l’immigration, car il s’agit d’un cavalier législatif relevant davantage d’une loi budgétaire. Toutefois, pour satisfaire la droite, indispensable pour le vote de ce texte, la première ministre, Elisabeth Borne, a confié une mission d’évaluation à Patrick Stefanini – ancien directeur de campagne de Valérie Pécresse et de François Fillon – et à l’ancien ministre de la santé Claude Evin, qui doit rendre ses conclusions le 4 décembre.
    « La première ministre en tirera les conclusions législatives et réglementaires dans les semaines qui suivent », promet-on au ministère de l’intérieur, où Gérald Darmanin se dit plus favorable à une limitation du ­bénéfice de l’AME dans le temps plutôt qu’à une réduction du panier de soins telle que votée au Sénat. « Soixante-quinze pour cent des personnes à l’AME sont là depuis plus de trois ans », souligne l’entourage du ministre, comme si cela démontrait une forme d’incitation à se maintenir en situation irrégulière en France. A Delafontaine, beaucoup considèrent que réduire le panier de soins ou limiter son bénéfice dans le temps relève de la même « absurdité ». François Lhote est chef du service de médecine interne de l’hôpital : « Les migrants ne viennent pas se faire soigner aux frais de la princesse. On nous parle de tel Moldave venu se faire poser une prothèse de hanche, mais la réalité que l’on voit, nous, médecins, ce sont des gens qui viennent travailler et qui se sacrifient pour leur famille restée au pays. C’est de la lâcheté de s’en prendre à eux. » Depuis son bureau du huitième étage, où il officie depuis trois décennies, le docteur Lhote met en garde : « Ce rejet des précaires ne se limitera pas aux étrangers et on glissera de l’étranger malade au pauvre. »
    Arrivée en France en octobre 2022, Aminata dort elle aussi ici et là, chez des connaissances, mais elle se méfie de ses hébergeurs. Au docteur Louis Crozier, l’Ivoirienne de 32 ans a parlé de ses reviviscences, de son hypervigilance, des « chaleurs » qu’elle ressent dans son corps. Il a remarqué qu’elle l’évitait du regard. Un ensemble de symptômes révélateurs d’un stress post-traumatique.
    La jeune femme s’est ouverte sur les violences infligées par son mari au pays, auxquelles se sont ajoutées des violences sur la route migratoire, en Tunisie notamment. Louis Crozier lui a prescrit des antidépresseurs. Elle va mieux aujourd’hui et a obtenu l’AME. « Si ça vous va, c’est la dernière fois qu’on se voit, lui explique le praticien, au terme de sa quatrième consultation. Vous pourrez aller voir un psychiatre à la Maison des femmes et vous rendre dans un centre médico-social à l’avenir. »Une démarche qui ne sera plus possible si l’AME est supprimée. « Si on doit garder tous ces gens à la PASS, sans les orienter vers la médecine de ville, alors on n’aura plus de place pour les nouveaux patients », s’inquiète le médecin. En attendant, il reçoit dans son cabinet un Algérien de 32 ans. Arrivé il y a une quinzaine de jours en France, il est soigné pour une brûlure au second degré de son mollet droit. La plaie a été causée par le mélange d’huile et d’essence dans lequel sa jambe a trempé, sur le petit bateau qui l’a amené d’Alger à Palma de Majorque. Sophie Ako, l’infirmière, nettoie la chair, y appose quelques bandelettes de tulle gras. La cicatrisation est en bonne voie.

    #Covid-19#migrant#migration#france##AME#sante#loimigration#politiquemigratoire#immigration#seinesaintdenis

  • « Les Trois Brigands », la littérature jeunesse chahutée : épisode • 4/4 du podcast Il était une fois… la littérature de jeunesse
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/les-trois-brigands-la-litterature-jeunesse-chahutee-2108556


    Couverture des « Trois Brigands » illustré par Tomi Ungerer - © 1968, l’école des loisirs, Paris

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-30.11.2023-ITEMA_23568851-2023C36128S0334-21.mp3

    Jeudi 30 novembre 2023

    En 1968, paraît en France "Les Trois Brigands". L’album pour enfants incarne une contre-culture dans la littérature jeunesse à partir des années 1960. Iconoclaste, l’ouvrage présente un monde sombre où les méchants deviennent accueillants pour Tiffany, la petite fille qu’ils ont fait captive.

    Avec

    – Loïc Boyer Designer graphique indépendant
    – Anne Schneider Maîtresse de conférences en littérature française à l’Université Caen Normandie

    Un éléphant, un castor et un reporter à houpette, voici trois figures de l’année 1931, avec la création de Père Castor par Paul Faucher, de Barbar par Cécile et Jean de Brunhoff, et de la parution de Tintin au Congo, une nouvelle aventure que propose Hergé. Pourtant, en 1931, un événement passe inaperçu et c’est normal : la naissance d’un enfant à Strasbourg. Il s’agit de Tomi Ungerer qui, trente ans plus tard, avec les "Les Trois Brigands", chahute la littérature destinée aux enfants.

    “Les Trois Brigands”, une création née aux États-Unis

    Les Trois Brigands a été illustré et écrit par Tomi Ungerer aux États-Unis en 1961. L’ouvrage est dessiné par un Européen parti chercher aux États-Unis une terre propice à la création après la Seconde Guerre mondiale. "Tomi Ungerer est un enfant de la guerre qui a subi l’occupation allemande. Il est issu de la bourgeoisie protestante. Il a appris l’alsacien sur le tas et est mâtiné de trois langues. À vingt ans, il décide de partir avec son carton de dessin sous le bras", raconte Anne Schneider. La littérature jeunesse trouve à New York un terreau où des auteurs et autrices, illustrateurs et illustratrices peuvent plus aisément coucher leurs inspirations sur papier. "Il y a une scène effervescente à New York avec une création d’arts plastiques qui va dans toutes les directions et qui nourrit Tomi Ungerer. Les Américains perçoivent d’ailleurs son style comme européen", explique Loïc Boyer. "C’est aussi cela qui plaît aux États-Unis, cette forme d’exotisme de Tomi Ungerer."

    Une œuvre de contre-culture ?

    L’œuvre participe d’une contre-culture qui bouleverse les rôles prédéterminés imposés aux protagonistes de la littérature jeunesse. À partir des années 1960 et 1970 au fil des pages, les enfants ne sont plus forcément punis pour leurs bêtises. Ils sont même encouragés à questionner l’autorité des adultes et leur hubris. "Ce qui est nouveau, c’est la façon dont les illustrateurs et auteurs vont considérer l’enfant. Pour eux, l’enfant peut aller jusqu’à une transgression permanente et totale de la figure maternelle et de l’autorité. Tomi Ungerer s’inscrit dans cette démarche", explique Anne Schneider. "Il y a une vertu éducative chez Tomi Ungerer. Quelque chose de subversif mais qui prend l’enfant en compte comme un personnage à part entière." D’un point de vue graphique et visuel, la rupture entre le monde des enfants et celui des adultes est quasiment invisible. "Il y a un univers pop dans l’album qui est en décalage avec le vocabulaire graphique pour les enfants. (...) La critique identifie ce style à la publicité plus qu’à l’édition de jeunesse", explique Loïc Boyer. "Les illustrations sont picturalement extrêmement fortes. Il est sur des aplats de couleurs. Il y a une présence du noir qui est très importante et qui à l’époque ne correspond pas graphiquement à ce qu’on a l’habitude de voir pour les enfants", explique Loïc Boyer.

    En France, une littérature jeunesse bouleversée

    C’est justement à travers des ponts entre New York et Paris que la littérature pour enfants trouve une nouvelle jeunesse en France. Grâce notamment à des éditeurs tels que Delpire ou François Ruy-Vidal, qui veulent pour les enfants des histoires et des dessins encore réservés aux plus grands. "Tout le projet de François Vidal, c’est de dire que les enfants ne sont pas en dehors de la société mais qu’ils en font partie. Donc on s’adresse à eux comme on s’adresse aux adultes", explique Loïc Boyer. Ces éditeurs dénichent en France une génération d’auteurs qui trouve sa place dans le paysage de la jeunesse. L’imaginaire des plus petits trouve là un accès aux mondes du design, de la presse et de la publicité.

    Le mouvement n’est pas dénué d’intentions politiques. Les personnages de femmes et de petites filles de Tomi Ungerer ont du caractère et de l’initiative. À partir des années 1970, des histoires comme Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon proposent aux petites filles de nouveaux rôles qui façonnent leurs générations.

    [...]

    Références sonores

    Archive INA de la psychanalyste Françoise Dolto à propos des lois sociales pour l’enfance, RTF, 1948
    Extrait d’une lecture par Tomi Ungerer des "Trois Brigands" dans le film réalisé par Hayo Freitag, 2007
    Archive INA de François Ruy-Vidal sur la lecture des enfants, RTF, 1975
    Archive INA de l’éditeur américain Harlin Quist au sujet de l’illustration de jeunesse, France Inter, 1997
    Archive INA d’Arthur Hubschmid, fondateur de l’école des loisirs, Antenne 2, 1986
    Archive INA de Christian Bruel, fondateur des Éditions du "Sourire qui mord", à propos du métier d’éditeur pour enfants, France Culture, 1978
    Archive INA de Tomi Ungerer lors d’une séance de dédicace à Strasbourg, "Autour d’eux", Grand Est, 1997
    Musique du générique : Gendèr par Makoto San, 2020

    • À la fin de cette émission (≃ 51 : 00) suit une chronique ayant pour titre « Pourquoi les migrants ont-ils été accusés de propager l’invasion des punaises de lit ? »

    • Les subtilités de l’historien Limace lancé sur le temps long à la traque de ces moments particuliers n’ont pas bénéficié de l’absence des Signes de Piste dans sa bibliothèque enfantine . Les fonctions apprenantes n’ont pas encore été clairement identifiées dans les nouveaux régimes du travail .

  • Bonjour,

    dans un CR d’une réunion du CNRS sur le [Maitron](https://maitron.fr) (le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier…) :

    > > > Depuis le début de la période où le site a été gelé, des modifications ont déjà eu lieu. Il y a eu mise en ligne de nouvelles biographies, des ajouts et des recherches de doublons. Pour cela il a fallu mettre à niveau la base existante de 225 000 notices. Mais ce travail doit entraîner des nouveautés avec des parties nouvelles et un nouveau fonctionnement. Le projet est décrit suivant la présentation plus détaillée faite à la réunion du 17 octobre (renvoi au CR qui vous a été transmis). Listing des « biographiables » par les corpus ou groupes de travail La chaîne éditoriale : répartition des bios, rédaction (auteurs et corpus), correction, validation et publication. Grande autonomie des corpus ou groupes de travail Rétroplanning éditorial nécessaire pour le suivi, le travail et la publication. Un nouveau site Pour un fonctionnement optimal, il faut impérativement un nouveau site avec hébergeur et développeur. SPIP est en effet dépassé. Mais l’apparence restera la même. Le nouveau site comportera un moteur de recherche à facettes (avec des filtres), avec l’installation de plugins et possibilité de mises à jour cartographiques, infographie, pour l’ensemble de la valorisation du contenu. Chaque étape du basculement des notices et de la mise en route les différentes fonctions du site, aura besoin d’un contrôle qualité. 4 mois minimum seront nécessaires entre acceptation du devis reçu récemment et mise en fonction du nouveau site.

    Ainsi l’un des gros sites Spip va disparaitre suite à des conflits de pouvoir. Ceux et celles qui ont suivi depuis 18 mois les mésaventures du Maitron, comprennent qu’il ne s’agit pas d’un problème technique mais bien de la volonté politique de tourner symboliquement une page et de mieux contrôler un outil (le Maitron, pas Spip) jusqu’alors collectif et collaboratif.

    Claude

    • Comme je le disais sur le forum :

      C’est clairement la personne qui maintient le site qui est dépassé, et non pas SPIP. Avec lequel il est parfaitement possible de faire un moteur de recherche à facettes super puissant et rapide (avec Manticore + le plugin Indexer par exemple), ainsi que de la cartographie, des infographies générées auto, etc.

      Malheureusement, c’est avant, en amont de cette décision qu’il aurait fallu avoir connaissance de ces débats ET intervenir pour donner des billes, des arguments, des choses factuelles permettant d’affirmer que SPIP peut tout à fait être mis à jour et avoir mille plugins pour faire tout ce qu’ils décrivent. Et que ce qui compte c’est avant tout les personnes qui s’en occupent, qui maitrisent le logiciel, et non pas un manque du logiciel lui-même.

      Maintenant ils ont déjà le devis de la refonte, disent-ils…

      Tu penses qu’il y a encore moyen d’influer sur l’acceptation ou pas du devis de refonte ? (peu probable mais bon…)

    • Il y a bien 3 ans je leur ai proposé de l’aide (le site n’avait par exemple pas les URLS configurées correctement) J’ai été envoyé boulé gentiment et jamais recontacté.

      Dans tous les cas, je me heurte souvent au même scénario
      1- Il y a une sorte de complexe des personnes qui n’y connaissent rien à se faire aider.
      2- Souvent une personne ultra investi ne veut pas lacher le site pour des raisons d’égo. (L’informatique 24/24 créé des égos et des cerveaux curieux)
      3- Quand les vrais décideurs (qui n’y connaissent rien non plus en général) mais qui ont les finances un jour, mettent le grappin dessus et il leur faut pour justifier leur existence réinventer la roue et le bébé et l’eau du bain. Ils me font penser à des promoteurs immobiliers qui rasent le quartier qu’ils ont laissé pourrir.

      Le dernier point et pas des moindres est bien entendu le grappin politique avec le BTPWEB derrière … Voir juste la destruction du travail effectué. Vu également régulièrement.

    • Je les avais contactés il y a qq mois pour leur proposer une refonte (en mode « bouteille à la mer »). J’avais plutôt accès mon argumentaire sur une refonte ergonomique (point sur lequel, je pense, il y a bien à faire).

      Pas de réponse, en effet.

      Il y a peut-être moyen de rattraper le coup ? (si 3 ou 4 réponses à un projet de refonte insistent sur Spip, ils seront bien obligés d’entendre un argumentaire).

    • @colporteur j’aime pas ton tag branding, tu dois pas bien comprendre ce que signifie comme désillusion de contribuer à un logiciel libre, de tout le chemin à concevoir, coder et à faire la doc et faire en sorte que ça serve et que ce soit libre et open source, pour te rendre compte que la différence entre du business code americain financé en amont n’a rien à voir avec l’éthique à laquelle on se tient vu que tout le monde s’en torche et préfère utiliser FB ou WIix. Je dis pas ça pour ma pomme, mais c’est facile d’asséner un tag discrétos, ta réaction est la preuve même que tu mets sur le même plan logiciel libre et salariat pour une grosse boite.

    • @touti, c’est un malentendu, ce « branding » visait le Maitron et leur choix d’une logique propriétaire, je supprime puisque ça semble ambigu (ça pouvait se lire « # Maitron passe d’un # site collaboratif au # branding et abandonne # spip »).
      j’ai été utilisateur de bas niveau (publication et actualisation de pages) de spip. j’ai tenté de le faire adopter en lieu et place de wordpress lors de la création de sites, pour des raisons ergonomiques et politiques (oui, du libre et collaboratif c’est mieux avais-je avancé), malheureusement sans succès. le choix d’un logiciel de marque/propriétaire a été fait sous le fallacieux prétexte de la simplicité et de la fiabilité. un manque d’exigence et un conformismes dommageables.
      il me parait important qu’y compris des sites très fréquentés et réputés utilisent spip qui passe aux yeux de certains pour vieillot, inadapté, laid (j’ai parfois envoyé aux coupables des seen d’arno sur des sites réalisé sous spip). c’est aussi, mais cette fois positivement, une question d"image de marque" d’une marque qui... n’en est pas une ! donc la sortie du Maitron, si elle se confirme, est une mauvaise nouvelle. il va sans dire que je suis reconnaissant à tous.tes les personnes qui ont contribué ou contribuent à ce type de travail invisible et en bonne partie anonyme.

      #logique_propriétaire #coopération #démarchandisation

    • Désolée @colporteur de m’être emportée à une mauvais interprétation. C’est vrai que ça fait mal de voir que le Maitron (où j’ai plusieurs amis disparus maintenant) ne distingue pas la portée politique de ses choix.
      J’avais pourtant souligné quand je les ai contacté que Le Monde Diplo gère plusieurs dizaines de milliers d’articles avec SPIP sans problèmes. Donc passer sans sourciller du libre SPIP à Wordpress sous perfusion libérale de « Stratégie et Design de Contenu » d’une agence qui gère des sites de la RATP ou VINCI autoroutes, ben le CNRS n’en sort pas grandi, c’est même assez honteux.

    • à @yohooo

      il est difficile, loin de Paris et encore plus hors de France de suivre en détail, les pérégrinations de cette malheureuse affaire. Affaire où l’information circule mal et où on vous propose toutefois pétition et contre-pétition.

      Je me souviens d’argument décalé qui s’offusquait qu’il y ait 35 administrateurs [spip] dans ce projet en faisant l’amalgame d’avec le sens de « directeurs directrices administratif|ves » qui plomberaient bien n’importe quelle administration ou entreprise :)

      En attendant, la gestion proposée est celle bien centralisée (franco-jacobine) d’un contrôle dit scientifique avant validation ou correction de notices. La science participative a parfois du mal à passer dans l’~« Université », notamment en France, et le retour du Maitron dans la sphère des professionnels de la profession (laquelle ?) n’est pas très étonnant.

      Et sauf surprise d’un cahier des charges un peu intelligent, les références vers ces 225.000 notices s’appelleront pour longtemps ERROR 404.

      Un dommage collatéral est le départ/rejet de nombre de personnes collaboratrices.

    • @Fil Un temps une partie des notices n’était accessible qu’aux abonné|es (en adhérant à l’Association des amis du Maitron), puis tout a été « libéré » à l’affichage.
      Il suffisait également de citer la source selon le lien du bas.
      Là, il est entre autres question de

      les problèmes juridiques et de droits d’auteurs…

      sans que ce soit explicité. Il semble y avoir des visions différentes sur ce sujet entre les auteurs et autrices (et les institutions partenaires ?) pour qui il y a parfois la crainte que cette grosse base soit monétisé.

      Quelques autrices|auteurs pensent à déménager leurs notices sur d’autres sites.

  • vous donne de vos nouvelles afin que vous sachiez comment vous allez. Ah vous pouvez toujours essayer d’en trouver d’autres, des dictateuses attentionnées comme elle.

    (Mille demandes de pardon à feue madame Bretécher pour lui avoir honteusement détourné et abîmé ses « Frustrés » — ce qu’en réalité les abonné·e·s au présent flux SeenThis ne sont évidemment pas. Cher Lectorat, ne vous contentez pas de cet immodeste pillage pourtant perpétré à votre gloire : il FAUT absolument lire et relire la vraie Bretécher, qui était une déesse, qui éclatait d’intelligence et qui n’a commis QUE des chefs-d’œuvre.)

  • « L’objectif de la loi plein-emploi est de mettre les chômeurs sous pression » | Claire Vivès, Sociologue, chercheure au Cnam
    https://www.alternatives-economiques.fr/lobjectif-de-loi-plein-emploi-de-mettre-chomeurs-pression/00108598

    Ramener le taux de chômage à 5 %, tel est l’objectif que s’est fixé le gouvernement pour le quinquennat. Pour l’atteindre, il compte sur les mesures de sa #loi_plein-emploi. Députés et sénateurs se sont entendus sur une version finale du texte qui doit être validée par les deux chambres du Parlement. Le Sénat l’a adoptée jeudi 9 novembre et l’Assemblée se prononcera le 14 novembre.

    Pour mémoire, cette loi prévoit notamment de renommer Pôle emploi en France Travail et de l’intégrer dans un « réseau pour l’emploi » aux côtés des missions locales et des Cap emploi. Surtout, elle contient l’article controversé qui impose des heures d’activités aux allocataires du #RSA.

    Cette loi s’inscrit dans les lignées des politiques de mise au travail, à l’image de celle du #contrôle des demandeurs d’emploi

    #Travail #mise_au_travail #Chômage #chômeurs #France_travail

    • Faire la guerre à France travail, résister à l’offensive anti-pauvres
      https://rebellyon.info/Faire-la-guerre-a-France-travail-resister-25429

      Il est grand temps de prendre au sérieux la lutte à mener contre la création par l’Etat du nouveau dispositif « France Travail ». Énième réforme du service public de l’emploi, la création de « France Travail » accélère la diminution constante des droits des chômeur.euses, attaque le droit au RSA, et baisse l’ensemble des allocations et minimas sociaux. C’est une pièce de plus dans l’énorme machinerie capitaliste construite par Macron à coups de réformes, de répression et de 49.3. A quand la contre-offensive ?

      Tout le monde est concerné par la création de « France Travail », parce que tout le monde (sauf les riches) va en supporter les coûts.

      La création de ce méga-dispositif s’inscrit dans la droite ligne des politiques néo-libérales qui visent à nous marteler la tronche au nom du « #plein_emploi », cette utopie des capitalistes pour nous obliger à charbonner coûte que coûte pour produire plus. On veut une fois de plus nous faire courber l’échine pour satisfaire les besoins des #entreprises.

      La création de « France Travail » se fait au nom de la même #idéologie que celle ayant présidé à toutes les #réformes qu’on se mange depuis 4 ans : allongement de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, attaque de l’assurance chômage, réforme des lycées pros et chantage aux titres de séjour par l’emploi annoncé par la loi Darmanin. Avec, en ligne de mire, toujours le même objectif pour Macron : que n’importe qui devienne #employable tout le temps. Concrètement, ça veut dire pas de répit pour les pauvres, la création de nouvelles sanctions en cas de refus de ce nouveau « contrat d’engagement », une coercition accrue pour tout le monde.

      #guerre_aux_pauvres #société_punitive

  • Le plus grand syndicat étasunien appelle à un cessez-le-feu alors qu’Israël reprend son génocide.
    Le mouvement en faveur d’un cessez-le-feu a pris de l’ampleur aujourd’hui, lorsque le syndicat des travailleurs unis de l’automobile a annoncé leur soutien devant la Maison-Blanche.
    Il s’agit désormais du plus grand syndicat national étasunien à se joindre à l’appel au cessez-le-feu : une victoire majeure pour la solidarité entre le mouvement ouvrier et le mouvement de libération palestinien.
    Le syndicat a fait cette annonce ce matin à Washington, aux côtés d’organisateurs palestiniens et de militants de la solidarité qui ont entamé une grève de la faim d’une semaine pour exiger un cessez-le-feu immédiat.
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/01/un-cessez-le-feu-permanent-simpose-autres-textes/#

    #international #usa #palestine #israel

  • Proche-Orient : comment les improvisations de Macron malmènent l’héritage de la diplomatie française
    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/proche-orient-comment-les-improvisations-de-macron-malmenent-lheritage-de

    Qui inspire la diplomatie d’Emmanuel Macron ? Comment expliquer tant d’atermoiements depuis le 7 octobre, et cette idée de coalition internationale anti-Hamas lancée comme un coup de poker, lors de son déplacement en Israël, le 24 octobre ? Elle a surpris le monde entier, sans qu’aucun pays n’y souscrive. Elle a saisi le Quai d’Orsay, jusqu’à l’Elysée. « Alors, la France va bombarder Gaza ? », se sont vu questionner les communicants du Château […]

    Le chef de l’Etat a, une fois de plus, ignoré les canaux officiels. Il a préféré écouter… Bernard Henri-Lévy. Oui, l’inoxydable philosophe, toujours en quête d’influence, a de nouveau sévi, douze ans après avoir convaincu Nicolas Sarkozy de bombarder la Libye de Kadhafi, au nom d’une « guerre juste », matrice d’un chaos dont l’Afrique et l’Europe paient encore le prix.

    • A Dubaï, Macron fait les frais de l’irritation des dirigeants arabes sur la question de Gaza
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/02/a-dubai-macron-fait-les-frais-de-l-irritation-des-dirigeants-arabes_6203524_

      Le président français, qui s’est rendu à la COP28, n’est pas parvenu à organiser la table ronde qu’il projetait avec les représentants des gouvernements les plus concernés par la guerre entre Israël et le Hamas.

      [...]
      L’Elysée a passé la journée à minimiser l’importance des contretemps. D’après l’entourage du chef de l’Etat, une tournée régionale a bien été « explorée », sans être jamais décidée. Les dirigeants arabes, précise-t-on, sont d’une très grande prudence, car ils redouteraient critiques et manifestations dans leurs pays respectifs. Compliqué dans ces conditions de parler du « jour d’après » les opérations israéliennes, pourtant l’un des sujets de discussion mis en avant par le chef de l’Etat français dans ses entretiens. Pour Emmanuel Macron, il faut d’ores et déjà préparer le retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, afin d’éviter une occupation durable du territoire par Israël. Mais ni les uns ni les autres ne seraient prêts à s’engager dans ce sens, politiquement ou financièrement.

      « Une position de départ pro-israélienne » qui a surpris

      Des raisons plus profondes encore peuvent expliquer cette méfiance. « Les dirigeants arabes ont été surpris par la position de départ de Macron, très pro-israélienne. En dépit du rééquilibrage en cours, le sentiment domine que la France n’a plus la valeur ajoutée qu’elle pouvait avoir par le passé, que seuls les Etats-Unis comptent, observe l’ancien ambassadeur Denis Bauchard, vétéran de la diplomatie dans la région. A cela s’ajoute le souci des dirigeants arabes de ne pas s’afficher avec les Occidentaux. Les opinions publiques arabes estiment que le Hamas a rendu leur dignité aux Palestiniens en humiliant Israël. »

      Les dirigeants arabes critiquent ainsi le « double standard » dont feraient preuve les Occidentaux, dénonçant les crimes de guerre russes en Ukraine, mais pas, selon eux, les bombardements meurtriers d’Israël dans la bande de Gaza. Cette posture agace Emmanuel Macron : lors d’une rencontre, le 22 novembre, avec plusieurs ministres des affaires étrangères des pays arabes, membres du groupe de contact établi par la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique, le président français leur a retourné la critique en leur reprochant de pratiquer le « deux poids, deux mesures » au sujet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

      https://archive.is/9our3

      #Israël #France #diplomatie

  • Trita Parsi sur X :

    “The siege itself is a #genocide.”

    Former Chief Prosecutor of the International Criminal Court
    @MorenoOcampo1 argues that the siege of #Gaza is itself a genocide because it creates the condition to destroy a people and because of the intent expressed by Israeli leaders.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1730693365266558976/pu/vid/avc1/720x720/GE0zkO4cuyxzza9m.mp4?tag=12

    https://twitter.com/tparsi/status/1730693418492321945

  • Freed Palestinians Were Mostly Young and Not Convicted of Crimes - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/12/01/world/middleeast/palestinian-prisoners-released-gaza.html

    Israel released a total of 240 Palestinian prisoners and detainees in exchange for 105 hostages freed by Hamas during a weeklong pause in hostilities, an arrangement that diplomats had tried to extend before it collapsed into fighting on Friday morning.

    A New York Times analysis of data on the Palestinians released showed that a majority of them had not been convicted of a crime. There were 107 teenagers under 18, including three girls. Another 66 teenagers were 18 years old. The oldest person released was a 64-year-old woman.

  • Le Printemps républicain dévoilé
    Série — 4 épisodes | Slate.fr
    https://www.slate.fr/politique/le-printemps-republicain-devoile

    Comment cette association qui compte officiellement environ 1.000 membres a-t-elle mis en place une stratégie d’influence alliant lobbying, détournement de concepts, forçage médiatique et éditorial, occupation organisée des réseaux sociaux, entrisme au cœur de l’appareil d’État, pour imposer les termes d’un débat, puis les orientations de politiques publiques, sur la laïcité et la lutte contre l’islamisme ?

  • #Argentine : un ancien ministre au passé #nazi nommé procureur du Trésor
    https://www.bfmtv.com/international/amerique-latine/argentine-un-ancien-ministre-au-passe-nazi-nomme-procureur-du-tresor_AV-20231

    Rodolfo Barra, homme-clé de l’administration de Carlos Menem dans les années 1990, avait été poussé à la démission après la parution d’un article de presse révélant ses sympathies nazies, et son rôle dans l’attaque d’une synagogue.

    #sionistes_antisémites

  • Des Malawites en quête de travail en Israël, « une chance », en dépit de la guerre
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/01/des-malawites-en-quete-de-travail-en-israel-une-chance-en-depit-de-la-guerre

    Des Malawites en quête de travail en Israël, « une chance », en dépit de la guerre
    Lilongwe a signé un accord avec Tel-Aviv « d’exportation de main-d’œuvre » alors que de nombreuses fermes israéliennes sont désertées depuis les attaques du Hamas début novembre.
    Ils considèrent ça comme une chance, malgré la guerre : au Malawi, pays d’Afrique australe parmi les plus pauvres de la planète, des centaines de jeunes font la queue, prêts à rejoindre Israël pour y travailler, avec l’espoir d’une vie meilleure. « C’est risqué, mais c’est mieux que de rester chez nous à ne rien faire », lâche à l’AFP une jeune femme de 24 ans, qui ne souhaite pas donner son nom. Comme elle, ils sont plusieurs centaines ce jour de novembre à attendre pour déposer leur candidature au départ, dans cet hôtel de la capitale, Lilongwe, transformé temporairement en centre de recrutement. Serrant contre elle une enveloppe marron contenant son dossier, elle raconte être au chômage depuis la fin de ses études, il y a trois ans : « Je prie pour que nous rentrions tous chez nous sains et saufs, mais c’est un risque que je prends. »
    Le Malawi, où près des trois quarts des 20 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, mène un programme d’émigration ciblant les jeunes, pour leur permettre notamment de gagner des devises étrangères, dont le pays a désespérément besoin.
    Lilongwe a tissé des liens étroits avec Tel-Aviv au fil des années, alors que d’autres pays africains défendent plus radicalement les droits des Palestiniens. Par le passé, le pays a déjà envoyé en Israël des diplômés en agriculture. Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre, suivis de bombardements israéliens massifs sur Gaza en représailles, des milliers d’employés agricoles ont quitté les fermes en Israël, dépouillant ce secteur important de l’économie nationale d’une partie de sa main-d’œuvre. En plus de cet exode, quelque 350 000 Israéliens ont été appelés sous les drapeaux et les travailleurs palestiniens de Gaza ont vu leur permis de travail israélien révoqué après les attaques.
    « La vie est faite de hasard, on fait des paris. Parfois c’est bien de prendre des risques », philosophe Blessings Kanyimbo, un autre candidat. Mercredi soir, un avion a décollé pour Tel-Aviv. Un autre était déjà parti la semaine dernière, transportant plus de 200 jeunes hommes et femmes attirés par les promesses d’embauches dans les fermes désertées.Jusqu’à 5 000 Malawites pourraient ainsi être envoyés en Israël, selon les autorités. Les recrutements sont prévus jusqu’à fin janvier 2024. « La vie est dure au Malawi, de plus en plus. On ne voit pas le bout du tunnel », se lamente Graciam Banda, qui attend aussi patiemment dans la file. Ce commerçant de 30 ans dit gagner l’équivalent de 60 dollars (55 euros) par mois quand Israël lui promet un salaire mensuel de 1 500 dollars. « Je dois nourrir ma famille, payer mon loyer et m’occuper de tout le reste. Avec ce que je gagne ici, c’est impossible, calcule-t-il. Ce job, même à 6 800 km de là, c’est une chance pour moi. »
    L’opposition au Malawi a qualifié l’accord « d’exportation de main-d’œuvre » du gouvernement de « transaction diabolique » avec une région où la guerre a déjà fait des milliers de morts. Les organisations de défense des droits humains ont exigé que soient dévoilées les conditions exactes de l’accord avec Israël afin que les Malawites soient informés des risques qu’ils encourent. Mais le gouvernement rejette les critiques en bloc alors que des dizaines de travailleurs étrangers figuraient parmi les 239 personnes prises en otage par le Hamas, selon Israël.
    « Nos jeunes travaillent dans de nombreux pays comme le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït, Israël et bien d’autres, a expliqué à l’AFP le ministre de l’information, Moses Kunkuyu. Tout peut arriver n’importe où, mais le même niveau de sécurité que celui accordé aux citoyens israéliens sera accordé aux citoyens malawites. » L’ambassadeur d’Israël au Malawi, Michael Lotem, a pour sa part assuré dans la presse locale qu’il s’agit d’un accord « gagnant-gagnant », arguant que les Malawites gagneront de l’argent et du savoir, tandis qu’Israël comblera en partie son déficit de main-d’œuvre. Les travailleurs malawites « ne vont pas à Gaza. Ils travailleront en Israël », a souligné M. Lotem, promettant : « Nous prendrons soin d’eux autant que nous prenons soin des Israéliens. »

    #Covid-19#migrant#migration#israel#malawi#gaza#travailleurmigrant#economie#recrutement#economie#agriculture