• Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données | Actu
    https://actu.fr/societe/piratage-d-operateurs-de-tiers-payant-33-millions-de-francais-concernes-par-un-

    Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données

    Viamedis et Almerys, sous-traitants s’occupant du tiers payant des mutuelles, ont été frappés par des cyberattaques ces derniers jours.

    Pour savoir si des informations vous concernant sont potentiellement dans la nature, vous pouvez consulter ce tableau sur resopharma.fr pour savoir si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux opérateurs de tiers payant.

    https://www.resopharma.fr/organismesconventionnes.php?g=7c

    • @rod1001 : exact et pourtant c’était visible hier. Ces petits salopards ont donc dépublié l’information.

      Information importante concernant la communication autour des cyberattaques contre Almerys et Viamedis et vos données personnelles
      Après les cyberattaques dont ont été victime Viamédis et Almerys, certains médias ont relayés une fausse information sur le fait qu’il était possible de vérifier sur le site internet de Résopharma si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux acteurs, afin de savoir si vos données à caractère personnel ont été dérobées.
      La société R+ n’a pas accès à ces informations. R+ est une société offrant des services exclusivement aux professionnels de santé et à leurs partenaires.

      Par conséquent, nous vous invitons à vérifier sur votre carte complémentaire d’assuré s’il est fait mention de l’un des deux acteurs ci-dessus, ou à vous rapprocher directement de votre mutuelle afin d’avoir un état des lieux précis de l’utilisation de vos données à caractère personnel.

      Et donc, ils mentent éhontément.

      Je n’ai pas pensé à faire une copie d’écran. C’est ballot.

    • Des données réexploitables par les pirates

      Selon la Cnil, « les données concernées sont, pour les assurés et leur famille, l’état civil, la date de naissance et le numéro de sécurité sociale, le nom de l’assureur santé ainsi que les garanties du contrat souscrit ». Mais elles ne contiennent pas a priori les informations cruciales pour des pirates comme les informations bancaires, données médicales, remboursements santé, coordonnées postales, numéros de téléphone, courriels…

      Par ailleurs, les données volées ne permettent pas à elles seules de monter des attaques et n’ont quasiment pas de valeur en tant que telles sur le marché noir de la donnée. Si elles sont croisées avec d’autres fichiers par des pirates disposant d’un bon niveau d’organisation, elles permettent toutefois de monter des attaques de hameçonnage (phishing). Le pirate aura à sa disposition des informations lui permettant d’asseoir sa crédibilité aux yeux de sa victime.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20240209.OBS84303/cyberattaque-contre-viamedis-et-almerys-enquete-apres-le-vol-des-donnees-

      En fait, je me suis fait la réflexion suivante : la « dématérialisation », c’est le pendant « cyber » de la crise climatique : on attend la grosse catastrophe pour se dire que, bah c’est trop tard, on peut plus rien faire, va falloir « s’adapter » ...

  • La France condamnée par la CEDH pour une nasse policière dans une manifestation en 2010
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/la-france-condamnee-par-la-cedh-pour-une-nasse-policiere-dans-une-manifestat

    La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné, jeudi 8 février, la France pour le recours sans base légale à une nasse policière lors d’une manifestation [pour les retraites] en 2010 à Lyon, estimant qu’il y avait eu des violations des #libertés de circulation, de réunion et d’expression. C’est la première fois que la France est condamnée pour cette pratique policière d’encerclement de manifestants, selon une source au sein de la cour.
    La CEDH note cependant que si l’utilisation d’une nasse policière était dépourvue de cadre légal à l’époque des faits, il y a près de quinze ans, le ministère de l’intérieur a, depuis, publié un nouveau schéma national de #maintien_de_l’ordre, en décembre 2021, qui encadre cette technique dans la doctrine des forces de l’ordre.
    [...]
    L’avocat des requérants, Me Patrice Spinosi, a salué « une victoire de principe, qui démontre que l’usage de la pratique des “nasses” ou de “l’encerclement” (…) était illicite en France avant l’entrée en vigueur du schéma national du maintien de l’ordre, en décembre 2021 ».
    « Selon la CEDH, le fait que cette pratique soit désormais encadrée n’équivaut pas à un blanc-seing pour les forces de l’ordre. Elle juge que l’usage disproportionné du “nassage” est susceptible de porter atteinte non seulement à la liberté d’aller et venir mais encore à la liberté d’expression », ajoute Me Spinosi dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse.

    #CEDH Police #nasse #En_marche

  • Coup dur pour la préfecture, récit de l’occupation de l’académie du Climat, le 6 février 2024 - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/coup-dur-pour-la-prefecture-recit-17853

    Le 6 février 2024, une cinquantaine de camarades sans papiers à la rue, principalement du collectifs des mineurs de Belleville et leurs soutiens notamment le collectif Paris XXe solidaire avec tou.te.s les migrant.es, s’étaient réunis Place Baudoyer, à proximité de l’hôtel de Ville, pour demander des solutions de logement alors que se tenait le conseil municipal de #Paris. Avec la sournoiserie et l’opportunisme de caniveau qui la caractérise, la préfecture de police de Paris a envoyé ses agents, par 10 degrés, des souffles de vents à 30 km/h et alors que la nuit s’annonçait pluvieuse, pour détruire le campement situé au niveau du Pont Neuf où dormaient la majorité des camarades sans papiers présents au rassemblement. Les camarades d’Utopia 56 arrivés du rassemblement sur les lieux furent intimidé.es par la police, mais se débrouilleront plus tard dans l’après-midi pour récupérer une bonne partie des affaires. Voyant l’opération de police se dérouler en live sur le compte de cerveaux non disponibles, les camarades sont clairs : on reste là, on ne bougera pas, une solution d’hébergement maintenant !
    L’après-midi avançant, des soutiens convergeant vers la place Baudoyer, et la détermination des camarades sans papiers ne flanchant pas d’un pouce, malgré les petits passages provocateurs de quelques agents d’une compagnie de Brav-M déployée sur la Place de l’Hôtel de Ville et la présence d’une vingtaine d’agents municipaux déployé.es sur la place Baudoyer, des dispositions sont prises pour permettre l’envahissement de l’Académie du Climat, donnant sur la place Baudoyer. La nouvelle se propageant dans d’autres campements des Quais de Seine, dont certains (Pont au Change, Pont Sully) étaient attaqués dans la continuité de l’opération débutée à Pont Neuf, nous ne sommes plus 50, mais 90, puis 110, puis 130, à l’intérieur du lieu. Celui-ci est beau, avec une cour intérieure spacieuse dans laquelle sont disposées des chaises et des tables de terrasses, la température est agréable dans l’ensemble du bâtiment, et quelques soutiens jeunes et déter se foutent de la gueule des bourgeois de l’académie qui nous assurent être intersectionnels, pour l’accueil de tous et très sensible à la question des sans papiers en même temps qu’il nous demande de partir. Des repas sont distribués, et de plus en plus de camarades des divers réseaux de soutien sont arrivés : une délégation se forme et part négocier avec la mairie.
    L’#occupation s’impose, la mairie n’envisageant pas de faire intervenir la préfecture, et ne pouvant de toute façon pas faire dormir les gens ailleurs qu’ici pour ce soir. 149 camarades #sans-papiers dorment au chaud, et il paraît que l’affaire remonte au plus haut niveau (Attal’Seum !), car la mairie pète un cable contre la préfecture, dont les agissements qui consistent concrètement dans le fait de retourner les campements et de virer les gens, ne sont tolérables qu’à condition qu’elle ait donné son accord au préalable. (...)

    #toctoc

  • Le je et le moi
    https://laviedesidees.fr/Le-je-et-le-moi

    Face au risque de perdre l’homme à cause du moi, Pierre Guenancia propose d’écarter le moi afin de retrouver l’homme. À propos de : Pierre Guenancia, L’homme sans moi. Essai sur l’identité, Puf

    #Philosophie #identité #Descartes #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240208__guenancia.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240208__guenancia.pdf

  • Piratage de Viamedis et Almerys : les données de santé plus de 33 millions de personnes concernées, selon la CNIL
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/02/07/piratage-de-viamedis-et-almerys-les-donnees-de-plus-de-33-millions-de-person

    Les données des millions d’assurés qui ont été compromises lors du piratage des bases de données sont « l’état civil, la date de naissance et le numéro de Sécurité sociale, le nom de l’assureur santé ainsi que les garanties du contrat souscrit », selon la CNIL.

  • Opération Sirli : la France visée par une plainte devant la Cour européenne des droits de l’Homme
    https://disclose.ngo/fr/article/operation-sirli-la-france-visee-par-une-plainte-devant-la-cour-europeenne-

    Deux ONG ont saisi la CEDH, jeudi 8 février, pour faire reconnaître la responsabilité de l’État français dans l’exécution de centaines de civils égyptiens. Cette plainte fait suite au refus de la justice française d’enquêter sur les dérives de l’opération Sirli, une mission du renseignement militaire français en Égypte, révélée par Disclose. Lire l’article

  • Le changement climatique aurait commencé plus tôt qu’on ne le pensait
    https://reporterre.net/Le-changement-climatique-aurait-commence-plus-tot-qu-on-ne-le-pensait

    En étudiant une demi-douzaine de « sclérosponges » — des organismes marins capables d’enregistrer les variations de la température de l’eau dans leur squelette carbonaté — prélevés à Porto Rico, les scientifiques sont parvenus à reconstruire finement l’évolution de la température de l’océan depuis le début des années 1700, soit un siècle et demi avant que l’humanité ne commence à effectuer des relevés réguliers de sa température par bateau.

    Ils montrent que le changement climatique a des racines plus anciennes qu’escompté. Leur étude indique que le réchauffement de l’océan dû aux activités humaines a commencé au milieu des années 1860, soit environ « quarante ans avant les estimations proposées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) », souligne Wenfeng Deng, professeur à l’Institut de géochimie de Guangzhou (Chine), dans un article commentant cette étude.

    Ça surchauffe aussi à la surface des océans :

    https://pbs.twimg.com/media/GFuw97iXMAAkMY_?format=jpg&name=small

    tout comme dans la basse troposphère :
    https://pbs.twimg.com/media/GFmRKqqXsAA4_Pa?format=jpg&name=small

  • Why does France hold the record for accidents in the workplace? | Euronews
    https://www.euronews.com/2024/02/05/why-does-france-hold-the-record-for-accidents-in-the-workplace

    Les accidents du travail, une hécatombe invisible en France | Euronews
    https://fr.euronews.com/2024/02/05/les-accidents-du-travail-une-hecatombe-invisible-en-france

    Pourquoi la #France est-elle considérée comme le « champion » européen des accidents du travail ? Le Collectif « Stop a la mort au travail », qui milite en faveur des victimes d’accidents mortels et de leurs familles, pourrait avoir la réponse.

  • Le « #bien_vivre » en petite ville : le rôle des pouvoirs publics locaux
    https://metropolitiques.eu/Le-bien-vivre-en-petite-ville-le-role-des-pouvoirs-publics-locaux.ht

    À travers l’étude des politiques publiques menées à Foix, Pamiers, Auch et Figeac, quatre chercheuses analysent comment se fabrique la notion de « bien vivre » dans ces agglomérations de petite taille. « Bonheur brut », « qualité de vie », « bien-être », « bien vivre » : ces termes reflètent la préoccupation montante d’envisager le développement territorial sous d’autres auspices que la dimension économique et fonctionnelle. Depuis quelques années, les sciences sociales mobilisent de nouveaux indicateurs #Terrains

    / #action_publique, #ingénierie_territoriale, #petites_villes, bien vivre

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_barthe-etal.pdf

  • Report: Arlington’s first guaranteed income pilot boosted quality of life for poorest residents

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    En résumé:
    Employment INCREASED by 16%, and their incomes from paid work INCREASED by 37%. The control group saw no such gains.
    https://hachyderm.io/@scottsantens/111890582659889973

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    Results from Arlington’s first guaranteed income pilot reveal that an additional $500 per month significantly enhanced the quality of life for impoverished families.

    Parents with children under 18, earning less than $46,600 annually, reported that the additional $500 monthly helped them obtain better-paying jobs, address basic needs and improve their overall well-being, according to a new report by the Arlington Community Foundation (ACF), the local nonprofit that oversaw the pilot.

    Moreover, the monthly payments enabled individuals to invest in certifications and educational advancement and tackle their medical bills, credit card debt and student loans.

    Between September 2021 and last December, ACF provided the monthly stipend to families earning 30% of the area median income so they could continue living in Arlington, which is known for having some of the highest living costs in the nation.

    The pilot sought to challenge the stigma associated with guaranteed income, which grants a minimum income to those who do not earn enough to support themselves. It drew inspiration from similar programs in Stockton, California, and Jackson, Mississippi.

    In the long term, Arlington’s Guarantee is meant to persuade state and federal lawmakers to implement some form of guaranteed income. This is not to be confused with universal basic income, another touted policy reform that guarantees income to people regardless of their eligibility for government assistance or their ability to work.

    Findings from the pilot come on the heels of a separate report, which found that more than half of families living in South Arlington cannot afford basic food, housing, medical and childcare expenses, compared to just 15% of families in North Arlington. ACF noted that most guaranteed income pilot participants reside in South Arlington.

    While private donations and philanthropy fully funded the $2 million program, Arlington County’s Department of Human Services (DHS) helped select, track and evaluate participants.

    DHS randomly chose 200 households to receive $500 a month and created a control group with similar demographics and income levels, which did not receive stipends, to compare the results. Most (53%) of participants identified as Black or African-American, followed by people who identify as white (23%). Thirty percent identified as Hispanic or Latino and 70% as non-Hispanic.

    With the extra $500 a month, most participants reported putting the money toward groceries, paying bills, buying household essentials, rent and miscellaneous expenses including car repairs.

    Individuals who received the stipend reported increasing their monthly income by 36%, from $1,200 to $1,640, compared to the control group, whose income only rose 9%. ACF says the extra cash gave participants breathing room to make investments that could improve their job prospects.

    “Rather than working overtime or multiple jobs to meet basic needs, some participants reported using the time to pursue credentials… that could lead to a higher-paying job or starting their own business,” ACF said. “Other participants indicated that Arlington’s Guarantee helped them pursue better-paying jobs by allowing them to purchase interview clothes or cover the gap between their old and new jobs.”

    By the end of the study, nearly three-quarters of participants who received a guaranteed income reported improved mental and physical well-being and an increased sense of control, compared to the control group.

    “It’s a mental thing for me. Just the fact that I knew that I had an income coming, it helped me not have panic attacks,” said one participant. “I knew I could have food for the kids and pay the bills. It allowed me to use my time to be wise about money and not stressed about money.”

    Still, most participants reported they still could not cover an unexpected $400 expense from their savings and said they would need to borrow money, get a loan or sell their belongings in case of an emergency. Income, food and housing insecurity were most acute among undocumented immigrants and those who were once incarcerated.

    Arlington County is not the only locality in Northern Virginia experimenting with a guaranteed income program. Last year, Fairfax County also supported a guaranteed income pilot, offering a monthly stipend of $750 to 180 eligible families over 15 months.

    Although the Arlington County Board signed a resolution imploring state and federal lawmakers to implement a guaranteed income program, neither it nor Fairfax County has indicated that a permanent version of these programs would be implemented locally.

    Meanwhile, ACF said it has been engaging state lawmakers about the prospect of restoring the child tax credit, which expired in 2021, to help raise families out of poverty.

    “This expanded federal CTC in 2021 was a game changer: it reduced child poverty by 46% by lifting 3.7 million children out of poverty before it was allowed to lapse in 2022,” the report said. “This was effectively a trial of guaranteed income policy by the federal government.”

    The U.S. House of Representatives recently passed legislation to expand this credit, which has headed to the Senate for a vote. The tax credit offers a break of up to $2,000 per child, with potentially $1,600 of that being refundable. If signed into law, it would incrementally raise the tax credit amount of $100 annually through 2025.

    Democrats in the Virginia General Assembly, meanwhile, have proposed establishing a child tax credit that would extend until 2029. A House of Delegates subcommittee voted yesterday to delay consideration of the bill until next year.

    https://www.arlnow.com/2024/02/06/report-arlingtons-first-guaranteed-income-pilot-boosted-quality-of-life-for-

    #rdb #revenu_de_base #revenu_garanti #qualité_de_vie #réduction_de_la_pauvreté #travail #Arlington #USA #Etats-Unis #statistiques #chiffres

  • Le Mensonge #Total. Enquête sur un criminel climatique

    L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée. C’est aussi celle où #TotalEnergies a annoncé le plus gros #bénéfice de son histoire : 19 milliards d’euros. Alors que le géant pétrolier rejette chaque année plus de gaz à effet de serre que l’ensemble des Français, il veut nous faire croire, à coups de vastes opérations de #greenwashing, qu’il est devenu un acteur majeur de la transition écologique.

    À partir d’enquêtes solides et accablantes, Mickaël Correia décrit dans ce livre l’arsenal des stratagèmes déployés par le fleuron industriel français pour continuer à nous submerger d’énergies fossiles : gaz faussement « neutre en carbone » ; forage de 400 nouveaux puits de pétrole en #Ouganda ; plantation d’une forêt en République du Congo pour s’acheter une image verte au détriment de paysans expropriés ; torpillage de politiques climatiques ; entrisme jusqu’au coeur de l’Élysée, etc.

    Comment stopper l’entreprise dans sa course climaticide vers toujours plus de profits ? Faut-il aller jusqu’à nationaliser voire démanteler cette multinationale privée qui pourrait à elle seule faire dérailler les accords mondiaux sur le climat ?

    https://www.seuil.com/ouvrage/le-mensonge-total-mickael-correia/9782021555141
    #livre #énergie #énergies_fossiles #pétrole

  • Pénurie de #foncier à urbaniser : de Toulouse à Bourg-en-Bresse, les 20 villes les plus touchées, selon une étude
    https://www.banquedesterritoires.fr/penurie-de-foncier-urbaniser-de-toulouse-bourg-en-bresse-les-20
    https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2024-02/Chantiers_%C3%A0_la_Cartoucherie+%281%29.jpg

    Quelles vont être les conséquences de la sobriété foncière imposée par l’objectif de zéro #artificialisation nette (#ZAN) sur les métropoles et les agglomérations ? Pour le cabinet de conseil en immobilier professionnel Arthur Loyd, 113.000 hectares vont manquer en France d’ici 2030 pour répondre aux besoins de logement et de développement des territoires. Et selon des chiffres extraits de la septième édition de son baromètre sur l’attractivité des métropoles et des agglomérations, ce sont justement les territoires les plus dynamiques en termes de #croissance_démographique et/ou de progression de l’emploi qui vont pâtir le plus de la rareté du foncier.

    […] Alors que selon l’Insee, le nombre de ménages devrait continuer de croître, passant de près de 30 millions en 2018 à 34 millions en 2050, de nouveaux besoins en logements, services et équipements vont apparaître, dans un contexte de rareté foncière. « L’augmentation des coûts de l’immobilier va représenter une problématique durable pour les Français, alors que le #logement est d’ores et déjà le premier poste de dépenses des ménages », souligne Cevan Torossian.

    Autre sujet de premier ordre, pour Arthur Loyd : le besoin de foncier lié à la #réindustrialisation, alors que 12,8 milliards d’euros ont été investis au premier semestre 2023 dans les filières vertes. Selon l’étude, les territoires localisés hors des métropoles, qui seront demain les premiers touchés par les contraintes de sobriété foncière, concentrent aujourd’hui les trois quarts du volume total investi. Tous secteurs confondus, 22.000 hectares devraient être nécessaires pour permettre la réindustrialisation du pays, selon le rapport remis par le préfet Rollon Mouchel-Blaisot en juillet dernier.

    #urbanisation

  • Democracy Now ! sur X :

    According to theintercept’s @jeremyscahill, only one infant was killed in the October 7 attacks on Israel, despite widespread stories of beheaded babies shared by top Israeli and U.S. officials.

    Scahill describes a “propaganda campaign to sell…a scorched earth war," on Gaza.

    https://twitter.com/democracynow/status/1755238359780270159

    https://video.twimg.com/amplify_video/1755228163460767744/vid/avc1/480x270/VRgA5W0MtnWl-HwM.mp4?tag=16

  • La discussion autour de la prostitution féminine fait des victimes des deux côtés du Rhin.

    Les émotions prennent prennent d’assaut la place de la raison et l’idéologie chasse la vérité. Pour calmer les esprits il suffirait de se rappeller que les derniers arguments essentiels sont vieux de 165 ans. Depuis on n’a pas trouvé grand chose à dire apart des phrases idéologiques qui cachent bien leurs vraies intentions.


    Manifest der Kommunistischen Partei
    http://www.dearchiv.de/php/dok.php?archiv=mew&brett=MEW004&fn=459-493.4&menu=mewinh

    La prostitution existe dans un contexte d’exploitation économique, elle fait partie des conditions préalables de l’exploitation comme la famille et le travail salarié. Il y a une relation dialectique entre la famille bourgeoise, la prostitution et le célibat prolétaire forcé.

    Worauf beruht die gegenwärtige, die bürgerliche Familie? Auf dem Kapital, auf dem Privaterwerb. Vollständig entwickelt existiert sie nur für die Bourgeoisie; aber sie findet ihre Ergänzung in der erzwungenen Familienlosigkeit der Proletarier und der öffentlichen Prostitution.

    La famille bourgeoise et la prostitution disparaîtront avec le capital.

    Die Familie der Bourgeois fällt natürlich weg mit dem Wegfallen dieser ihrer Ergänzung, und beide verschwinden mit dem Verschwinden des Kapitals.

    L’épouse et la prostituée constituent deux types de femme que le bourgeois peut exploiter.

    Der Bourgeois sieht in seiner Frau ein bloßes Produktionsinstrument. Er hört, daß die Produktionsinstrumente gemeinschaftlich ausgebeutet werden sollen, und kann sich natürlich nichts anderes denken, als daß das Los der Gemeinschaftlichkeit die Weiber gleichfalls treffen wird.

    Dans l’imagination du bourgeois la libération de la femme par l’action révolutionnaire se transforme dans la création d’un harem universel. L’idée même de la liberté est inacessible au bourgeois.

    Er ahnt nicht, daß es sich eben darum handelt, die Stellung der Weiber als bloßer Produktionsinstrumente aufzuheben.

    Le communisme libère la femme de sa qualité de moyen de production et lui rend ainsi son humanité. Il va de soi que toutes les formes de prostitution officielles ou non disparaîtront avec l’ Aufhebung des rapports de production capitalistes.

    Es versteht sich übrigens von selbst, daß mit Aufhebung der jetzigen Produktionsverhältnisse auch die aus ihnen hervorgehende Weibergemeinschaft, d.h. die offizielle und nichtoffizielle Prostituion, verschwindet.

    La révolution communiste européenne n’est pas pour demain, alors il faudra avant tout améliorer le sort des « sex workers » et leur donner tous les droits des ouvriers avec quelques règles de protection en plus qui seraient adaptées à leur situation spécifique.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Aufhebung
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Clara_Zetkin

    #feminisme #prostitution #marxisme #famille

  • Die negative Fabrik Auschwitz - Teil 1
    https://de.wikipedia.org/wiki/Schwarzbuch_Kapitalismus

    Das Schwarzbuch Kapitalismus (Untertitel: Ein Abgesang auf die Marktwirtschaft) ist eine 1999 erschienene Monographie von Robert Kurz, die sich kritisch mit der Geschichte und der Zukunft des Kapitalismus auseinandersetzt. Es gilt als das Hauptwerk des der Wertkritik zuzurechnenden Autors und löste eine Debatte über die vorgenommene Beschreibung der Entstehungsgeschichte des Kapitalismus, seine Gegenwartsdiagnose sowie über die Folgen der Kritik an den herrschenden Verhältnissen aus.

    Dans ce chapitre du Livre noir du capitalisme Robert Kurz explique pourquoi Auschwitz est à la fois l’expression du capitalisme moderne et le crime essentiel préparé de longue date et perpétré par les Allemands l’unique peuple au monde capable de s’y atteler.

    Il y dévéloppe l’idée d’Auschwitz comme une anti-fabrique et anticipation de la catastrophe mondiale causée par les forces inhérentes au capitalisme quand elles rencontrent le savoir-faire et l’idéologie colonialiste et raciste. Pour lui c’est la conséquence de la tentative d’une « Abschaffung » (abolition) du mal incarné par le capital juif au lieu de la « Aufhebung » dialectique du capitalisme dans la transformation socialiste.

    Aufhebung
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Aufhebung

    Texte en trois parties
    Teil 2 https://seenthis.net/messages/985499
    Teil 3 https://seenthis.net/messages/985498

    aus: Robert Kurz, Schwarzbuch Kapitalismus, 1999, Seit 270 ff.

    Die Geschichte der Zweiten industriellen Revolution - Die negative Fabrik Auschwitz

    Es ist oft von der Singularität des Menschheitsverbrechens Auschwitz gesprochen worden. Das trifft zwar insofern zu, als Auschwitz eine einmalige Dimension des Verbrechens enthält, die über bloßen Haß, über bloße Grausamkeit und Barbarei ebenso hinausgeht wie über einen Massenmord aus politisch-ökonomischen Nutzenkalkülen. Aber dieser Begriff der Singularität dient gleichzeitig den westlich-demokratischen Ideologen dazu, Auschwitz aus der deutschen Geschichte, aus Demokratie, Kapitalismus und Aufklärungsvernunft hinauszumythologisieren. »Singularität« meint dann nicht mehr eine einmalige Dimension des Irrationalismus auf dem Boden der modernen bürgerlichen Rationalität selbst, sondern den Einbruch jener »fremden«, äußerlichen und gewissermaßen »außerirdischen« Macht der Finsternis, die mit der reinen kapitalistisch-demokratischen Seele gar nichts zu tun haben kann.

    Mit einer gewissen Bauernschläue hat Ernst Nolte diese offensichtliche Ignoranz des demokratischen »Singularitäts«-Begriffs dafür ausgenutzt, bei seiner apologetischen Historisierung des Nationalsozialismus in einem Aufwasch auch gleich Auschwitz in die Reihe der gewöhnlichen Modernisierungsverbrechen einzugemeinden und als bloß »sekundäre« Untat zu verharmlosen. Und wie schon hinsichtlich der nationalsozialistischen Krisendiktatur im allgemeinen politisch-ökonomischen Sinne, so wäre auch hinsichtlich des Holocaust und seiner spezifischen Qualität im Gegensatz zu Nolte die Perspektive umzukehren, um unbeschadet jener Dimension der Singularität statt einer positiven eine negative Historisierung von Auschwitz vorzunehmen. Der Holocaust wird dann zur Generalanklage gegen Aufklärungsvernunft, Kapitalismus und deutsche Nationalgeschichte: Auschwitz war in diesem Sinne keine »fremde« Tat, sondern eine spezifisch deutsche Konsequenz der Modernisierungsgeschichte selbst, die ihre Wurzeln im allgemeinen Boden des bürgerlich-liberalen und demokratischen Denkens der Moderne hatte.

    Es ist ja eigentlich ganz offensichtlich, daß die ideologische Naturalisierung und Biologisierung des Sozialen von Hobbes über Smith, Malthus usw. bis Darwin eine historische Schicht von Auschwitz darstellt. Ebenso gehört zur Archäologie des Holocaust das Denken von de Sade, jenes »Libertins«, der zum ersten Mal die vollständige Ablösung sowohl der Sexualität als auch »funktioneller Handlungen« überhaupt von jeder menschlichen Gefühlsregung propagiert hat; ein den kapitalistischen »gesellschaftsmaschinellen« Funktionalismus in enthemmten Phantasien vorwegnehmender Alptraum des sozialen Bewußtseins, ohne den der Apparat von Auschwitz ebenfalls nicht denkbar gewesen wäre.

    Auch der moderne Antisemitismus als solcher wurzelt in der Aufklärungsphilosophie, wie Poliakov gezeigt hat; und das ist ja kein Zufall, sondern spiegelt jenen inneren Widerspruch des modernen bürgerlichen Bewußtseins, das den Anspruch der vernünftigen Selbstreflexion ausgerechnet in der Form der Selbstunterwerfung unter die Pseudo-Naturgesetze einer blinden Gesellschaftsphysik erhebt - ein irrationaler Grundsachverhalt, der bei jedem kapitalistischen Entwicklungs- und Krisenschub in der Projektion auf das »jüdische Fremdwesen« scheinaufgelöst wurde.

    Alle Grundelemente des Denkens, das zu Auschwitz geführt hat, entstammen dem breiten Strom der Modernisierungsgeschichte und ihrer Ideologisierung. Und hatte sich das antisemitische Syndrom schon in der kapitalistischen Aufstiegsbewegung des 19. Jahrhunderts über die ganze westliche Welt verbreitet, so wurde es in der fordistischen Zweiten industriellen Revolution zusätzlich aufgeladen. Denn in demselben Maße, wie die betriebswirtschaftliche Rationalisierung und innere Militarisierung des Menschen zu einem absoluten, die gesamte Gesellschaft lückenlos erfassenden System der »abstrakten Arbeit« drängte, spitzte sich auch das negative Moment der qualitätslosen, unheimlichen und gegen jede sinnliche Qualität gleichgültigen Arbeitskategorie zu.

    Die Naturalisierung und Biologisierung dieser negativen Qualität der Qualitätslosigkeit in der »jüdischen Rasse« und die Projektion der leeren, selbstzweckhaften Abstraktion des Kapitalismus auf ein »jüdisches Wesen« erhielt einen neuen und stärkeren Schub: durch die jetzt erst in vollem Maße gültig werdende soziale Gleichnamigkeit und Gleichschaltung der abstrakten Arbeitsquanta von Funktionseliten und »hands«, von Führern und Geführten, nahm das Bedürfnis nach einer pro-jektiven Entsorgung der damit verbundenen destruktiven Rationalität entsprechend zu.

    Die qualitative Steigerung der Zumutungen und die neue Stufe der Benthamschen Verinnerlichung waren daher nicht nur in Deutschland von einem Anwachsen und einer Verdichtung des antisemitischen Syndroms begleitet. Auch in der übrigen Welt und insbesondere in der Sowjetunion und den USA ließ die Zweite industrielle Revolution, im Westen verstärkt durch ihr vorläufiges Scheitern in der Weltwirtschaftskrise, die antisemitische Stimmung im gesellschaftlichen Bewußtsein anschwellen.

    Obwohl die bolschewistische Partei, ihrer Herkunft aus der Sozialdemokratie entsprechend, offiziell den Antisemitismus als bloße Dummheit verstand und ihn unmittelbar nach der Oktoberrevolution sogar unter Strafe gestellt hatte, machte sich in den Kreisen um Stalin schon seit den 20er Jahren eine unterschwellige antisemitische Strömung breit, die in den großen Verfol-gungswellen und Schauprozessen der 30er Jahre gegen angebliche »Verräter, Agenten und Saboteure« eine entscheidende Rolle spielte und die sowjetische Geschichte bis zum Ende begleiten sollte. Noch Anfang der 50er Jahre, kurz vor Stalins Tod, soll sogar die Deportation der sowjetischen Juden geplant gewesen sein; es gab eine Broschüre des Innenministeriums mit dem Titel »Warum die Juden aus den Industriegebieten ausgesiedelt werden müssen« (Rapoport 1992, 207), aber der Plan wurde dann nicht mehr ausgeführt. Später nährte sich der sowjetische Antisemitismus an der proarabischen Außenpolitik gegen Israel, die nach innen als Propaganda gegen »den Zionis-mus« wirkte und von einer Verfolgung angeblicher »zionistischer Agenten« begleitet war.

    Die sowjetische antisemitische Tendenz hatte allerdings eine besondere Note. Stalin stand am konsequentesten für die protofordistische Entwicklungs- und Modernisierungsdiktatur. Und in diesem Kontext muß wahrscheinlich auch das Aufgreifen des antisemitischen Syndroms gesehen werden, das ja in Rußland schon eine lange Tradition unter dem Zarismus hatte. Da die Sowjetunion von der westlichen Weltwirtschaftskrise nicht betroffen war und die Bewegung des Geldkapitals unter staatskapitalistischer Kontrolle stand, richtete sich die paranoide Projektion aber weniger gegen die als »jüdisch« imaginierte Abstraktion des zinstragenden Kapitals als vielmehr gegen die ebenso als »jüdisch« denunzierte »abstrakte Theorie«. Nicht die Spekulanten und Bankiers, sondern die Intellektuellen waren bevorzugtes Ziel der Verfolgung. Diese Variante spielte auch im westlichen Antisemitismus eine Rolle, aber in der Sowjetunion rückte sie ins Zentrum.

    Schon Lenin hatte ja mehr als einmal gegen die »Tagediebe und Hysteriker unter der Intelligenz« gegiftet. Es ist leicht zu begreifen, daß diese Angriffe dem Einschwenken auf den fordistischen Entwicklungspfad geschuldet waren und dem daraus resultierenden Imperativ: Schluß mit lustig, nicht mehr diskutieren über Sinn und Zweck, sondern Arbeitsquanta verausgaben in der Gesellschaftsmaschine. Die weitere theoretische Reflexion erschien zunehmend als Gefahr, nicht nur im Sinne eines als »unfruchtbar« denunzierten »abstrakten Geschwätzes«, sondern vor allem als jene mögliche Erinnerung an die verlorene Zukunft einer selbstorganisierten Räte-Gesellschaft, jenseits der Entfremdungsformen von Geld und Staat. Hinzu kam die Ideologisierung der Konkurrenz gegen den Westen, die mit der Erfindung eines »Sowjetpatriotismus« und zunehmender Ausländer-phobie einherging; »Intellektualismus« und kritische Reflexion wurden demgegenüber einer unpatriotischen »kosmopolitischen« Lauheit verdächtigt. Halb als schlechtes theoretisches Gewissen, halb als wütender Haß gegen dessen mögliches Aufkeimen, wurde die Intellektuellenhetze zu einer periodisch wiederkehrenden Veranstaltung des Partei- und Staatsapparats.

    Das war um so absurder und doppelbödiger, als die Parteiführung und ihre Kader auf allen Ebenen großenteils selber Intellektuelle waren, zu einem hohen Prozentsatz von jüdischer Herkunft.
    Die Widersprüche, Brüche und Abgründe eines gesellschaftlichen Geschehens, das nicht mehr begrifflich reflektiert werden durfte, jedenfalls nicht mehr kritisch, äußerten sich so auf gespenstische Weise in einer wechselseitigen Denunziation von Intellektuellen als »intelligenzlerische« Miesma-cher und Saboteure des »sozialistischen Aufbaus«. Stalin mußte nur das populäre antisemitische Syndrom und die Denunziation gegen den »jüdischen« unzuverlässigen Kosmopolitismus mit dem ebenso populären antiintellektuellen Ressentiment verbinden, um die hilflose Parteiintelligenz zur Abschlachtung freizugeben.

    Der ungeheure Terror der durchgepeitschten Industrialisierungspolitik, die Foltermethoden zur Einübung des Menschenmaterials in die abstrakte fordistische Zeitdisziplin und die antisemitisch legitimierte Verfolgungswelle gegen die Intelligenzia verbanden sich zum blutigen Gesamtkunstwerk dessen, was als »Tschistka (Säuberung; auch Reinigung oder Entleerung des Darms) [...]« (Rapoport 1992, 56) in die Geschichte des 20. Jahrhunderts eingegangen ist. Gerade weil die Tschistka mit ihrer ungeheuren Willkür, ihren Massenerschießungen, Folterungen und grotesken Schauprozessen durch ein Orwellsches Vokabular der sozialistischen »Glücksordnung« und ihres Lebenskampfes gegen den westlichen Kapitalismus und seine »Agenten« begründet werden mußte, konnte sie nicht anders als in hysterischen und paranoiden Formen bis hin zur buchstäblichen Geistesverwirrung von Anklägern und Angeklagten ablaufen. Was da »hinausgesäubert« werden sollte, war der innere Widerspruch der in gesellschaftlichen Riesenschritten durchgesetzten »abstrakten Arbeit« (und der mögliche theoretische Einspruch dagegen). Dafür war die Mobilisierung des antisemitisch-antiintellektuellen Syndroms geradezu unerläßlich. Erhellend der Kommentar eines alten zaristischen Offiziers im Zuchthaus:

    »Am Ende werden die Träume unseres Zaren Nikolaus noch wahr, obwohl er selbst zu weich war, um sie zu verwirklichen: Die Gefängnisse sind voll von Juden und Bolschewiken« (Rapoport 1992, 70).

    In den USA schlug die antisemitische Hetze ebenso massiv durch, vielleicht sogar noch deutlicher als in der Sowjetunion. Hier waren es natürlich die Spekulation und die große Finanz- und Banken-krise, die auf das »jüdische Fremdwesen« projiziert wurden. John Kenneth Galbraith schrieb über die Stimmung nach dem »Schwarzen Freitag«: »Dicht unter der Oberfläche war der Antisemitismus zu spüren« (Galbraith 1995, 86). Weder blieb allerdings die antisemitische Paranoia-Ideologie unter der Oberfläche, noch war sie auf eine irrationale Krisenreaktion beschränkt. Henry Ford selber, der Prophet der Zweiten industriellen Revolution und ihr Mitschöpfer, war schon lange vorher vom antisemitischen Wahn durchdrungen. Unter seinen Schriften tauchte Anfang der 20er Jahre (und mehrfach ins Deutsche übersetzt) ein Machwerk mit dem Titel »Der internationale Jude« auf. Darin freut er sich fast wie Hitler über die allfällige Thematisierung der »Judenfrage«:

    »Die Judenfrage besteht in den Vereinigten Staaten seit Jahren; aber unter der Oberfläche der Öffentlichkeit [...] Gleichwohl ist es möglich geworden, das Wort >Jude <, das noch vor einem Jahr verpönt war, öffentlich zu gebrauchen. Es erscheint jetzt fast täglich auf der Vorderseite der Zeitungen, ist überall Gegenstand der Erörterungen [...]«(Ford 1922, 116f.).

    Der Grund, warum er die Juden haßt und fürchtet, ist für den freiheitlich-demokratischen Namensgeber der Epoche derselbe wie für Hitler und Stalin: Es geht ihm darum, das fordistische System der Rationalisierung und wissenschaftlich forcierten Aussaugung des Menschenmaterials frei zu halten vom Odium des abstrakten Selbstzwecks. Genau wie die Nazis stellt Ford »schaffendes«
    (nämlich sein eigenes) und »raffendes Kapital« (nämlich das zinstragende Geldkapital des Bankensystems) gegenüber. Alle negativen und zerstörerischen Erscheinungen des protofordistischen Krisenkapitalismus werden auf dieses »kosmopolitische« Geldkapital abgeladen und direkt mit den Juden als kulturell-biologischen Trägern identifiziert:

    »Der internationale jüdische Bankier, der kein Vaterland hat, sondern alle Länder gegeneinander ausspielt, und das internationale jüdische Proletariat, das von Land zu Land streicht, um die ihm genehmen wirtschaftlichen Bedingungen zu suchen, sind hinter allen Problemen zu finden, die heutzutage die Welt beunruhigen. Die Einwanderungsfrage ist jüdisch. Die Sittlichkeitsfrage in Kinos und auf der Bühne ist es. Die Lösung der Judenfrage ist in erster Linie Sache der Juden; tun sie es nicht, so wird die Welt sie lösen (!) [...] Ein Volk wird durch künstlichen Wechseldiskont schwer geschädigt; ein zweites dadurch, daß ihm das Geld aus dem wirtschaftlichen Blutumlauf genommen wird [...] In stürmischen Zeiten fallen mehr Pflaumen als sonst in die aufgehaltenen Körbe der internationalen Bankiers. Kriege und Notzeiten liefern ihnen die reichsten Ernten. Man gehe durch die Amtsräume der Regierung, wo die Geheimnisse der Einkommensteuer, der Bundesbanken, der auswärtigen Politik verwahrt werden sollen - und man findet Juden überall gerade an den Stellen sitzen, wo es dem internationalen Judentum erwünscht ist und wo es erfahren kann, was es will [...]
    Der amerikanische Landwirt und die Industrien, die den Tricks der internationalen Bankiers nicht gewachsen waren und denen bei dürftigem Kredit der Atem ausgeht, wundern sich, wo das Geld sein mag [...]«(Ford 1922,152f.).

    Ob in der Form des Staatskapitalismus oder des »freien« Konkurrenzkapitalismus: Stets ging es darum, das Hohelied der industriellen Massenproduktion zu singen, die im System fordistischer Rationalisierung und mit dem »schaffenden« Geldkapital als bloßem »Lehen« oder »Auftrag« des Arbeitsstaates angeblich unmittelbar für die Befriedigung der Massenbedürfnisse ins Werk gesetzt werden sollte - im Gegensatz zur »jüdischen Weltverschwörung« einer als gesellschaftlich verant wortungslos und blutsaugerisch denunzierten Geldmacherei jenseits der fordistisch aufgerüsteten Maschinenwelt und ihrer »Hymnen vom Schweiß«. Sowjetpatriotismus, nationalsozialistische Autarkiepolitik und US-Isolationismus angesichts eines geschrumpften und verdächtigten Weltmarkts befanden sich ebenso im ideologischen Gleichklang mit mehr oder weniger ausgeprägt antisemitischen Weltanschauungsmustern. »Arbeit« als klassenübergreifendes Pseudo-Konkretum und Nationalismus/Autarkismus als flankierendes Moment der weltweiten antisemitischen Welle wurden für den Durchbruch der Zweiten industriellen Revolution weit über den Kapitalismus des 19. Jahrhunderts hinaus ideologisch mobilisiert.

    Auch die organisatorische Form, in der sich dieser irrationale und mörderische Durchbruch vollziehen sollte, war als übergreifendes Muster zu erkennen, wenn auch wiederum in unterschiedlicher Gestalt und Intensität: das »Arbeitslager«, gesteigert zum »Konzentrationslager«. Das zwanghafte, militarisierende Moment der fordistischen Offensive äußerte sich in diesen »Lagern« am offensten und brutalsten. Wie weit der Kapitalismus bereits verinnerlicht war, wird daran sichtbar, daß es sogar freiwillige Erscheinungsformen des Arbeitslagers gab. In den 20er Jahren organisierten in Deutschland nicht nur rechtsradikale, sondern auch linke, gewerkschaftliche und sogar kommunistische Jugendorganisationen solche Camps eines geradezu religiösen »Arbeitsein-satzes«, die den »Arbeitsdienst« der Nazis vorwegnahmen. Unter dem Eindruck der Massenarbeitslosigkeit in der Weltwirtschaftskrise faßte diese Form einer entfremdeten, militärähn-lichen Staatsorganisation der »abstrakten Arbeit« seit 1935 auch in den USA Fuß:

    »Noch im März verabschiedete der Kongreß den Unemployment Relief Act, auf Grund dessen dann das Civilian Conservation Corps (CCC) gegründet wurde. Freiwillige zwischen 18 und 25 Jahren wurden hierin in einer Art Arbeitsdienstlagern zusammengefaßt und zu Natur- und Landschafts-schutzarbeiten eingesetzt. 1935 waren eine halbe Million junger Leute für 30 Dollar Lohn von solchen Lagern aus taug« (Sautter 1994, 383).

    Robert Kurz
    https://de.wikipedia.org/wiki/Robert_Kurz

    Robert Kurz (* 24. Dezember 1943 in Nürnberg; † 18. Juli 2012 ebenda) war ein deutscher marxistischer Philosoph, Publizist und Journalist. Er war ein Theoretiker der Wertkritik.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Kurz

    Les positions de Robert Kurz et d’André Gorz font partie des texte fondamentales du éco-socialisme.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Gorz

    #capitalisme #nazis #Auschwitz #antideutsch #Schwarzbuch_Kapitalismus

  • Israel Has to Remember What the Argentine Junta Did to Female Hostages - Opinion - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/opinion/2024-02-06/ty-article-opinion/.premium/israel-has-to-remember-what-the-argentine-junta-did-to-female-hostages/0000018d-7fed-d636-adef-7fef9fe90000


    Nora Cortinas, center, president of the Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora human rights organization, holds a portrait of her missing son Gustavo during a mothers’ demonstration in front of the government house in Buenos Aires circa 1982.
    Credit: DANIEL GARCIA / AFP

    About two weeks ago, the one-year birthday of Kfir Bibas – the youngest Israeli abducted to Gaza, he also has Argentine citizenship – was celebrated throughout Buenos Aires. Several important buildings and monuments were illuminated with orange light and rallies were held demanding his release, together with all of the remaining hostages.

    The baby’s abduction is an atrocity that has resonated throughout the world, but it is a particularly painful issue for the average Argentine because of the country’s special history, which carries a grave warning that must not be ignored.

    From 1976-83, Argentina was ruled by a religious, right-wing, military junta that, in addition to the mass murder of an estimated 30,000 people suspected of left-wing activity – among them thousands of Jews, a proportion far exceeding their share of the population – also abducted and “disappeared” citizens, tossing them, drugged and bound, into the ocean from planes.

    Members of the junta also systematically raped female detainees, especially those of Jewish origin. All of these things were done in part with Israeli weapons, after systematic training in weapons use and in tactics of repression by IDF officers, who were fully aware that all of this was taking place.

    Then, like today, all of the Israeli representatives who came to Argentina preferred to ignore the matter of the disappeared, mainly because it complicated the warm relations between Israel and the junta regime.

    Beyond these atrocities, the biggest open wound that burns Argentina to this day is the seizure of babies from the rape victims or from women who were pregnant when they were abducted, to be given to members of the military.

    The human rights organization Mothers of the Plaza de Mayo says about 500 newborns were taken from their mothers, some of whom were Jewish, in captivity.

    For decades this was covered up, because the condition for the return of democracy after the Malvinas/Falklands war in 1982, which was intended to keep the leader of the failed junta in power, was fake unity and amnesty for the right-wingers for their actions as part of the coup d’état.

    It was only after decades of struggle that the mothers of the disappeared – now operating as the Grandmothers of the Plaza de Mayo – were able to restore to one of these infants, Claudia Victoria Hlaczik, her identity.

    It was 1999, and she was 22 at the time. Since then, 141 more such citizens have been found. It was one atrocity too many, and as a result all of the immunity laws were overturned: Since then, the military personnel are being tried, one after another, and sentenced to long prison terms.

    What can be learned from the horrible Argentine experience is that all of the women who gave birth in captivity, without exception, were murdered and disappeared immediately after their newborns were seized. The unbearable descriptions are documented in dozens of court rulings. The mothers, according to the abductors, were terrorists, but the children simply needed a right-wing, religious education, and that is how they were “saved.”

    The testimony of Israeli female hostages who have returned from captivity raises serious concerns that those who remain in the Gaza Strip continue to suffer rape in captivity, nearly four months after they were abducted, while the IDF blows up homes and tunnels but does not rescue them.

    The warning from Argentina should flash bright red: If Hamas members behave as members of the Argentina junta did – and in many ways their antisemitic ideology is similar – they will soon begin to realize that some female hostages are pregnant, and this will seal their fate. They will be held until they give birth, murdered and the children will be taken without leaving a trace. Argentina has not yet recovered from this.

  • Après les sénateurs, les députés adoptent un amendement qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/apres-les-senateurs-les-deputes-adoptent-un-amendement-qui-remet-en-cause-la

    Défenseurs de la liberté d’expression et syndicats professionnels demandent le retrait de ce texte qu’ils considèrent « antidémocratique ».
    Par Aude Dassonville

    « C’est une poursuite sournoise du démantèlement de la loi de 1881 sur la presse. » L’avocat William Bourdon ne décolère pas depuis la découverte de l’adoption par les sénateurs, la semaine dernière, et son arrivée dans l’Hémicycle, mercredi 7 février, d’un amendement qui porte atteinte à la loi sur la liberté de la presse. « Cette loi est un totem de la République depuis cent cinquante ans, et dix élus la modifient en catimini sans prévenir personne », s’indigne, tout aussi sidéré, son confrère Christophe Bigot, président de l’Association des avocats praticiens du droit de la presse – et avocat du Monde.
    Approuvé à la faveur de l’adoption de la loi visant à renforcer la sécurité et la protection des maires et des élus locaux, le texte doit permettre à tout « titulaire d’un mandat électif public ou candidat à un tel mandat » de bénéficier d’un délai de prescription d’un an pour porter plainte en cas de diffamation ou d’injure publique. Actuellement de trois mois, ce délai « permet à la presse d’éviter d’être soumise aux aléas judiciaires d’une manière prolongée, poursuit Me Bigot. Or énormément de maires, ou de présidents de conseil régional mettent déjà une pression de dingue sur la presse quotidienne régionale ».
    Allonger la période au cours de laquelle une action leur reste possible revient à faire peser une épée de Damoclès sur les rédactions et les éditeurs de presse. « Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, organisations syndicales représentatives de journalistes en France, condamnent avec la plus grande fermeté cette modification d’une des lois les plus protectrices de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et d’être informé », blâme l’intersyndicale dans un texte publié en ligne mercredi en début de soirée.

    Dans l’objet de l’amendement – déposé par la sénatrice Catherine Di Folco (Les #Républicains, Rhône) et le groupe #socialiste –, lors de l’examen du texte en octobre, les sénateurs stipulaient que « les auteurs des propos diffamatoires et injurieux à l’endroit des élus sur les réseaux sociaux » bénéficient aujourd’hui d’une « impunité totale » du fait de la relative brièveté de ce délai, alors que les élus « n’ont ni le temps, ni les moyens de procéder à une veille numérique, qui leur permettrait de prendre connaissance à temps des faits délictueux ».
    « Il ne faut pas s’y tromper, critique l’Association des avocats praticiens du droit de la presse dans un communiqué. Sous couvert de lutte contre la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux, objectif légitime dans nos sociétés démocratiques, c’est toute la critique de l’action des élus qui est concernée. »

    A l’Assemblée nationale, certains députés, de même que le gouvernement, ont exprimé leur réticence à valider cet article, que Violette Spillebout (Renaissance, Nord) a justifié par le fait que les élus « sont bien plus largement exposés » que les particuliers aux délits d’injure et de diffamation. « Un passif s’est créé entre les responsables politiques de ce pays et les citoyens, intimement lié à la conviction que le principe d’égalité devant la loi serait une fiction, ou un leurre, commente encore Me Bourdon. Or ce texte aggrave le sentiment d’un deux poids, deux mesures. »

    L’Association des avocats praticiens du droit de la presse appelle le Parlement à renoncer à son texte : « Ce projet, dont la constitutionnalité est plus que douteuse (…) est profondément antidémocratique », insiste-t-elle. De son côté, l’intersyndicale demande le retrait du texte, qui devrait être examiné en commission mixte paritaire à la fin du mois, et promet de « déposer une question prioritaire de constitutionnalité si cette proposition de loi est adoptée en l’état ».

    #presse #élus #droit_de_la presse

  • « Le dispositif de récupération des biodéchets est un miroir aux alouettes », Sabine Barles, urbaniste

    Jusqu’au tournant du XXe siècle, le mot « déchet » n’est pas employé pour désigner les matières organiques, tout simplement parce que ces résidus – épluchures, os, excréments… – sont considérés comme très utiles, notamment pour l’agriculture, où ils servent d’engrais. On les appelle boues, ordures (du latin horridus, qui veut dire « horrible »), ou immondices (du latin immunditia, « saleté »), ce qui n’empêche pas de les valoriser.

    Le mot déchet (qui vient du verbe choir) désigne, au contraire, ce qu’on n’utilise pas dans la fabrication ou la transformation d’un objet, comme les chutes de tissu lors de la confection d’un vêtement.

    [...]

    Depuis le 1er janvier, les collectivités doivent organiser le tri à la source des déchets organiques. Cette mesure marque-t-elle une étape dans ce nouveau récit ?

    A première vue, récupérer les matières organiques semble être une mesure positive. Mais au-delà même des difficultés de faisabilité, le dispositif est un miroir aux alouettes, une façon de nous laisser croire qu’on agit sans aborder les problèmes de fond. Pour que cette collecte soit vraiment utile, il ne suffit pas de déposer un bac et d’organiser une tournée supplémentaire. Il faut un objectif.

    Les #villes concentrent un gisement d’#engrais qui, si on le mobilise, peut contribuer à la nécessaire transformation de l’#agriculture et à la sortie des engrais industriels, à la fois à l’échelle locale pour développer l’agriculture urbaine, mais aussi plus largement à l’échelle régionale. Car il n’existe pas de ville autarcique, c’est une illusion. Chacune entretient des liens avec des territoires qui l’approvisionnent et qu’elle peut approvisionner. Et il est logique et nécessaire que les villes rendent à la #campagne ce qu’elles lui prennent, comme elles l’ont fait jusqu’au début du XXe siècle.

    Malheureusement, la question de cette complémentarité entre la ville et la campagne n’est pas abordée aujourd’hui. Pourtant, l’agriculture n’est jamais très loin de la ville. L’objectif n’est pas que le compost fasse des milliers de kilomètres, mais il peut en parcourir dix à vingt.

    Pour une région comme l’Ile-de-France et le bassin de la Seine, où plus de 40 % de l’espace est agricole, la récupération des fertilisants urbains permettrait, avec la généralisation d’un système de #polyculture et d’élevage biologique, de sortir des engrais industriels. On sait que cela fonctionne, mais ce n’est pas à l’agenda politique.

    Quels sont les principaux freins à de tels changements ?

    La valorisation agricole des #biodéchets se heurte à plusieurs obstacles : la production d’#énergie continue d’avoir la faveur de nombreuses collectivités, qui sont aussi souvent dépendantes des filières existantes. Ces filières nécessitent des équipements lourds – la massification entraînant des économies d’échelle – qui doivent être nourris en permanence. C’est le cas de l’#incinération, qui s’est considérablement développée depuis les années 1970 et permet la production de chaleur. Les villes équipées n’ont aucun intérêt à priver leurs incinérateurs de #déchets.

    Dans d’autres cas, la #méthanisation, qui consiste à dégrader les matières organiques par l’action de bactéries pour produire du biogaz, vient directement concurrencer le compostage des biodéchets. Or, ce procédé ne produit qu’une quantité limitée d’énergie et conduit à la perte d’une matière organique qui serait bien plus utile à l’agriculture. La priorité de l’utilisation agricole par rapport à la valorisation énergétique est pourtant inscrite depuis 2008 dans la hiérarchie officielle des traitements des déchets.

    Que faudrait-il faire pour aller plus loin ?

    Outre la mise en place d’une filière structurée de valorisation agricole, le plus urgent est aujourd’hui de diminuer les quantités de biodéchets. De 20 % à 30 % des produits alimentaires sont perdus à différents niveaux de la chaîne : une partie non négligeable du gaspillage intervient dans la sphère domestique et les services de restauration collective, mais beaucoup de pertes ont lieu plus en amont. Il serait nécessaire d’engager une réflexion sur l’ensemble du système #agri-alimentaire, ce qui n’est pas du ressort des collectivités qui gèrent les déchets.

    Le #recyclage, présenté comme l’alpha et l’oméga de la croissance verte, est une mauvaise réponse s’il est pensé en bout de chaîne, comme c’est le cas aujourd’hui. Une vraie stratégie de sobriété énergétique et matérielle suppose des implications économiques et politiques autrement importantes et une transformation profonde de la société. On en est encore loin.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/04/sabine-barles-urbaniste-le-dispositif-de-recuperation-des-biodechets-est-un-

    https://justpaste.it/fthlb

    #histoire #écologie

  • A propos – Artifices
    https://artifices.blog/a-propos

    2023 s’est clos dans la même morosité que celle qui animait les cortèges de janvier. Usé-es par un mouvement qui n’en finissait pas de mourir, nous nous sommes retrouvé-es autour d’une insatisfaction générale vis-à-vis de l’existant, et d’une sincère amertume vis-à-vis de ce qui se donnait pour tâche de l’abolir. Le mouvement social n’a pas été vaincu : il s’est heurté à ses propres limites. Alors que forces politiques de gauche et militant-es radicaux investissaient conjointement la figure du citoyen pour ressusciter un mouvement ouvrier en perdition, chaque jour l’impasse n’en était que plus évidente. Le citoyennisme émeutier a incarné le baroud d’honneur d’un cycle de luttes à l’agonie où l’Etat jouait à la fois le rôle d’ennemi intime et d’interlocuteur.
    Mais, des Gilets Jaunes aux émeutes de juin, à chaque errement le prolétariat a répondu par d’insolentes lignes de fuite. Quelques semaines après que le couperet du retour à la normale se soit abattu sur les derniers défilés syndicaux, les émeutes et pillages qui ont suivi le meurtre raciste de Nahel réalisaient en une poignée de jours ce que le mouvement social avait échoué à produire en six mois. Il nous est paru frappant que ces insurrections fugaces ont davantage posé la question du communisme que les carnavals gauchistes dont nous avions appris à nous satisfaire. Le « travail du négatif » consiste à approfondir ces interstices, à aiguiser les contradictions, jusqu’à la rupture.
    Si aujourd’hui basculement il y a, tout moment critique appelle à la réflexion. L’heure n’est pas à la fondation d’une énième organisation de masse caduque dès sa fondation. Tandis que certain·es aspirent à reconstituer une classe ouvrière pure et parfaite, nous estimons désormais nécessaire de se donner des armes pour prendre acte de sa déshérence et penser toutes les déterminations de classe, de race et de genre, dans laquelle se meuvent les luttes de classe contemporaines, en France ou à l’international.
    Confronté·es à l’atomisation des milieux dans lesquels nous évoluons bon gré mal gré, nous avons émis le souhait commun de créer des espaces et de provoquer des rencontres. Nous nous donnons ainsi l’objectif d’y faire infuser des outils critiques afin d’intervenir théoriquement dans les luttes en cours et de faire exister l’hypothèse communiste. Articuler théorie audacieuse et pratique offensive est plus que jamais d’actualité, à l’heure où les résistances s’enlisent dans leur propre ritualisation. En assumant une voix dissonante, en portant la critique au-delà de la revendication, il s’agira de nous livrer à, selon le mot de Marx, la « critique impitoyable de tout ce qui existe ».

  • Pesticides : « Nous, chercheurs et chercheuses, dénonçons une mise au placard des connaissances scientifiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/07/pesticides-nous-chercheurs-et-chercheuses-denoncons-une-mise-au-placard-des-

    En 2021 et en 2022, nous avons présenté les conclusions de trois synthèses des connaissances scientifiques sur les impacts des produits phytopharmaceutiques (« pesticides ») et les solutions alternatives. Conduits dans le cadre du plan Ecophyto à la demande du gouvernement pour éclairer sa prise de décision, ces travaux, coordonnés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) sont inédits par la centaine d’experts mobilisés et les plus de 11 000 publications analysées.

    Nos expertises scientifiques collectives ont démontré l’ampleur des impacts des #pesticides sur la #santé humaine et l’#environnement, et mis en évidence des alternatives agroécologiques capables de répondre aux enjeux environnementaux tout en préservant la production agricole. Nos travaux ont aussi identifié les verrous socio-économiques et institutionnels qui limitent le déploiement des alternatives, et les leviers pour les dépasser. Nos conclusions ont alimenté des travaux parlementaires soulignant le besoin de renforcer le plan #Ecophyto, car il n’a pas permis de réduire l’usage des pesticides. Pourtant, le gouvernement a choisi de suspendre ce plan pour apaiser le conflit avec une partie du monde agricole.
    Nous, chercheurs et chercheuses, manifestons ici notre inquiétude face à cette décision, symptomatique du traitement disjoint des enjeux agricoles et environnementaux. Nous dénonçons une mise au placard des connaissances scientifiques et réaffirmons la nécessité d’une politique multisectorielle d’envergure et de long terme, en faveur d’une #agriculture économiquement viable et respectueuse de la santé et de l’environnement.

    Enjeux de santé publique et animale

    Tous les milieux (sols, #eau, #air), même éloignés des zones d’application, sont contaminés par des pesticides. Des liens existent entre pesticides et santé humaine chez les #agriculteurs, les autres professionnels manipulant ces produits, et les #enfants exposés pendant la grossesse : maladies respiratoires, troubles cognitifs, maladie de Parkinson, troubles du développement neuropsychologique et moteur, cancers. L’usage généralisé de pesticides favorise les résistances chez les organismes qu’ils sont censés éliminer – compromettant l’efficacité des produits à plus long terme – et chez des organismes responsables de maladies – soulevant de nouveaux enjeux de santé publique et animale.
    Les pesticides contribuent à l’effondrement de la #biodiversité : déclin des invertébrés terrestres (vers de terre, insectes…) et aquatiques, des oiseaux, etc. Ils altèrent certains processus naturels, tels que la #pollinisation, la régulation des ravageurs et des maladies des cultures. Or, ces services que la biodiversité rend gratuitement aux agriculteurs leur sont essentiels pour gagner en durabilité et en autonomie.

    Des solutions existent pour protéger les cultures autrement : semer des mélanges variétaux, cultiver plusieurs espèces dans un même champ, allonger les #rotations ou encore pratiquer l’#agroforesterie. Toutes ces pratiques concourent à contrôler les ravageurs et les maladies des cultures.

    Par exemple, les associations de cultures aident à contrôler les adventices, tandis que les #haies, bandes fleuries et #prairies abritent des oiseaux, des chauves-souris, des araignées et des insectes auxiliaires de culture qui se nourrissent des ravageurs et pollinisent les plantes cultivées. La littérature scientifique signale la baisse de l’usage des pesticides dans les systèmes qui mettent en œuvre ces pratiques.
    De plus, un paysage avec une diversité de cultures et au moins 20 % de végétation non cultivée (haies, prairies, bosquets…) offre des refuges à la biodiversité tout en limitant la dispersion des pesticides. Un autre levier d’action est l’amélioration de l’évaluation des risques liés aux pesticides, notamment en s’appuyant sur les connaissances scientifiques robustes les plus récentes, en renforçant la surveillance postautorisation et en continuant à se fonder sur l’expertise des agences de sécurité sanitaire.

    Les agriculteurs supportent une très grande part du poids des réglementations, alors que leurs choix de pratiques sont contraints par les filières en amont et en aval : #semenciers, conseil agricole, #industries_agroalimentaires, #grande_distribution… En dehors de la certification « Agriculture biologique », les initiatives pour produire de façon rentable sans pesticides de synthèse sont marginales.
    Pour opérer un changement à large échelle, l’ensemble des maillons des filières doit évoluer. Cette évolution doit s’accompagner d’une meilleure évaluation et d’une meilleure répartition des coûts et des bénéfices des pratiques agricoles. Alors que les coûts de l’usage des pesticides sont essentiellement supportés à bas bruit par les contribuables (dépenses de santé, coûts de dépollution…), les cobénéfices de pratiques respectueuses de l’environnement et de la santé restent insuffisamment rémunérés aux agriculteurs.

    Rôle-clé des politiques publiques

    Le succès de la politique agricole commune [PAC] pour moderniser l’agriculture au sortir de la seconde guerre mondiale témoigne du rôle-clé des politiques publiques dans une transition d’envergure. Garantir durablement la sécurité alimentaire en préservant les écosystèmes est possible à condition de se doter de politiques cohérentes qui gèrent simultanément les enjeux sanitaires, agricoles, environnementaux et alimentaires.
    Ces politiques doivent tenir compte des effets du #changement_climatique. Les rendements des systèmes intensifs sont d’ailleurs plus affectés par les épisodes de sécheresse ou d’inondations que ceux des systèmes diversifiés.

    Ces politiques doivent concerner l’ensemble des filières agricoles et alimentaires, de la réorientation de la sélection variétale à la création de débouchés rémunérateurs pour les systèmes vertueux. Elles doivent accompagner les agriculteurs dans la transition en favorisant les relations entre recherche, conseil et pratique. Enfin, elles doivent inciter à l’évolution des comportements alimentaires vers des régimes favorables à la santé et à l’environnement.
    L’objectif de réduction de l’usage de pesticides est atteignable sans opposer agriculture et environnement. Sans nier les imperfections du plan Ecophyto, nous estimons que sa mise en pause est un signal à l’encontre de cet objectif. Le moment n’est-il pas opportun pour construire des politiques publiques audacieuses appuyées sur les connaissances scientifiques ?

    Premiers signataires : Cécile Chevrier, épidémiologiste, Inserm ; Xavier Coumoul, toxicologue, université Paris Cité ; Clémentine Fritsch, écotoxicologue, CNRS ; Vincent Martinet, économiste, Inrae ; Wilfried Sanchez, écotoxicologue, Ifremer ; Aude Vialatte, agroécologue, Inrae.

    #alimentation #économie #science #maladies_respiratoires #troubles_cognitifs #maladie_de_Parkinson #troubles_du_développement_neuropsychologique_et_moteur #TDN #cancers #écologie #agroécologie

  • Naufrage de migrants dans la Manche : une association porte plainte contre les secours en mer
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/06/naufrage-de-migrants-dans-la-manche-une-association-porte-plainte-contre-les

    Naufrage de migrants dans la Manche : une association porte plainte contre les secours en mer
    Par Julia Pascual
    Une plainte pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours » a été déposée, vendredi 2 février, à l’encontre du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais), du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord et des gardes-côtes anglais. Dans cette plainte transmise au procureur de la République du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), dont Le Monde a pris connaissance, l’association d’aide aux migrants Utopia 56 met en cause la façon dont les autorités françaises et britanniques ont traité, le 14 décembre 2022, l’appel à l’aide d’une embarcation pneumatique qui tentait de rejoindre l’Angleterre.
    Au moins quatre personnes sont mortes noyées cette nuit-là et trente-neuf ont été secourues par les Britanniques et un chalutier, parmi lesquelles des ressortissants d’Afghanistan, d’Irak, du Sénégal et d’Inde.« Bonjour mon frère, nous sommes dans un bateau et nous avons un problème. S’il vous plaît, à l’aide. Nous avons des enfants et la famille dans le bateau. Et un bateau, de l’eau qui arrive. Nous n’avons rien pour le sauvetage, pour la sécurité. S’il vous plaît, aidez-moi mon frère. S’il vous plaît. S’il vous plaît. S’il vous plaît. Nous sommes dans l’eau, nous avons une famille. » A 2 h 54, cette nuit-là, l’association Utopia 56 reçoit un message de détresse vocal sur son téléphone d’urgence, par l’application WhatsApp. Il laisse entendre des personnes en pleurs et un moteur en marche. Le canot pneumatique partage sa localisation, dans les eaux françaises.
    Quelques minutes plus tard, l’association transmet l’information par téléphone au Cross de Gris-Nez, l’instance qui coordonne les secours en mer côté français. Un mail est envoyé dans la foulée au Cross ainsi qu’aux secours anglais. « Problème : eau dans le bateau (…) Il y a des familles avec des enfants à bord (…) Ils demandent de l’aide de façon urgente », y précise l’association.
    Que s’est-il alors passé ? « En dépit des informations communiquées (…), les services de secours français, tout comme les services de secours britanniques, ne sont pas intervenus sans délai, estime Utopia 56 dans sa plainte. Il apparaît en effet que le premier bateau des secours britanniques a quitté la côte à 3 h 40, soit plus de quarante minutes après l’appel de l’association. » Les secours anglais ont diffusé un « Mayday » faisant état du canot en train de couler à 4 h 21. D’après le communiqué du Cross diffusé le lendemain du naufrage, le canot aurait continué de progresser jusqu’aux eaux anglaises, après l’alerte donnée par Utopia 56. Le Cross aurait fait relocaliser l’embarcation et exercer une « veille attentive » par deux navires commerciaux successivement avant que les Britanniques n’envoient des secours.
    Le déroulé des événements relatés par Utopia 56 dans sa plainte combine des éléments communiqués par la préfecture maritime, des images prises par un chalutier anglais, l’Arcturus, qui a porté secours à l’embarcation, ainsi que les déclarations de son capitaine relayées dans la presse. L’association s’appuie aussi sur un rapport publié en décembre 2023 par le réseau d’activistes Alarm Phone, qui a notamment assisté en Angleterre au procès – toujours en cours – d’Ibrahim Bah, un Sénégalais de 19 ans qui conduisait l’embarcation cette nuit-là. Il est poursuivi pour « homicide involontaire » et « violation des lois sur l’immigration ». Les audiences ont notamment été l’occasion pour plusieurs rescapés de témoigner des circonstances du naufrage.
    A travers cet ensemble d’éléments, il apparaît que les migrants auraient appelé d’eux-mêmes les secours français, sans résultat, tandis que de l’eau entrait dans le canot. Les passagers en détresse se seraient par ailleurs portés vers un premier bateau de pêche qui aurait refusé de leur porter secours. Puis ils se seraient portés vers l’Arcturus, qui pêchait des coquilles Saint-Jacques dans les eaux britanniques, à environ 14 kilomètres des côtes anglaises. Pour attirer l’attention, les passagers auraient appelé à l’aide et plusieurs d’entre eux auraient sauté à l’eau pour nager jusqu’à s’agripper au filet de pêche du chalutier.
    Les rescapés ont rapporté lors du procès que la panique augmentait à bord du canot avarié. Ses occupants se seraient levés et l’effet conjugué de leur poids et de leur agitation aurait fait céder le plancher. « Comme le bateau s’est effondré sur lui-même, faisant tomber une partie des gens, certains sont restés coincés à l’intérieur », aurait déclaré un rescapé, d’après Alarm Phone.
    Finalement, l’équipage de l’Arcturus est parvenu à accoster le canot et à l’accrocher par une corde pour ensuite commencer à faire monter à son bord des naufragés. Sur des images prises par les pêcheurs, et diffusées par la presse britannique, on voit des personnes dans l’eau au milieu des boudins pneumatiques. D’après le communiqué du Cross, la température de la mer était de l’ordre de 10 degrés, « réduisant la durée de survie d’un naufragé à moins de deux heures ». Les personnes « sont restées pendant un long moment dans les eaux glacées de la Manche, en cherchant à s’accrocher à l’embarcation dégonflée dans l’attente de l’arrivée des secours », détaille la plainte.
    Une photo prise par l’équipage de l’Arcturus montre notamment le cadavre flottant d’un homme qui s’était accroché à une corde du chalutier. Au moins quatre personnes sont mortes noyées cette nuit-là mais cinq autres pourraient avoir disparu, le nombre de passagers n’étant pas connu de façon certaine.Dans son rapport, Alarm Phone s’interroge sur les moyens déployés par les pêcheurs pour secourir les migrants, sans jamais jeter de radeaux ou de gilets de sauvetage, mais prenant le temps de faire des images. Une façon de souligner le manque de maîtrise de la procédure par les pêcheurs, « alors que les services français avaient les moyens opérationnels d’intervenir immédiatement », souligne Utopia 56, convaincue que « le renvoi de responsabilité entre les services a immanquablement retardé le début de l’opération de recherche ».
    Des traversées « de plus en plus dangereuses »
    En 2023, un peu moins de 30 000 migrants ont rejoint les côtes anglaises par la mer, contre plus de 45 000 en 2022. Douze personnes sont décédées au cours de l’année, a précisé vendredi le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, lors d’une conférence de presse. Il a également regretté des traversées « de plus en plus dangereuses », notamment du fait d’embarcations davantage chargées et parce que « certains migrants en détresse n’acceptent pas notre assistance ».
    Le préfet a aussi déclaré avoir fait des « signalements » pour dénoncer « des associations » qui font « le jeu des passeurs » en avertissant le Cross de « faux départs » et de « fausses urgences ». « On est obligé d’envoyer des secours là où il n’y a rien du tout, a-t-il assuré. Ça leurre les forces de sécurité. » « Le préfet accuse les associations sans aucun fondement et cherche simplement à détourner l’attention et à se dédouaner », réagit Nikolaï Posner, d’Utopia 56. Une instruction pénale sur les circonstances du naufrage survenu le 24 novembre 2021, au cours duquel au moins vingt-sept personnes sont mortes, est par ailleurs toujours en cours. Dans ce cadre, sept militaires du Cross et du patrouilleur de service public Flamant sont notamment mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#merdunord#traversee#mortalite#ong

  • Forêts : le Conseil d’Etat rejette la limitation des coupes rases
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/07/forets-le-conseil-d-etat-rejette-la-limitation-des-coupes-rases_6215210_3244

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares.

    Le #Conseil_d’Etat a rejeté une requête du parc naturel du Morvan visant à limiter les « coupes rases », abattages de la totalité des #arbres d’une parcelle accusés de dégrader durablement les #écosystèmes, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 7 février, auprès du Conseil.
    Le parc naturel régional du Morvan, recouvert de forêts sur 135 000 hectares, avait saisi le Conseil d’Etat en avril 2022. Il lui demandait de contraindre le gouvernement français à accepter sa demande, faite en 2018, de soumettre à autorisation toute coupe rase à partir de 0,5 hectare, contre quatre hectares actuellement.
    Selon le parc, la France se serait ainsi conformée à la directive européenne du 13 décembre 2011, qui exige l’évaluation des « incidences sur l’environnement » de tout déboisement, laissant aux Etats membres le loisir de fixer le seuil d’application (à partir de 0,5 hectare, a décidé la France).

    Des associations environnementales demandent son interdiction
    Mais, dans un jugement consulté par l’AFP, le Conseil d’Etat rappelle qu’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que la directive invoquée par le parc « vise, non pas tout déboisement, mais uniquement les opérations réalisées en vue de conférer aux sols concernés un nouvel usage ». Les coupes rases qui ne mettent pas fin à une destination forestière ne sont donc pas concernées, selon le Conseil.
    Ces coupes, également dites « à blanc », libèrent de grandes quantités de carbone tout en détruisant non seulement un paysage, mais également les écosystèmes et les sols, selon les opposants.

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse – depuis 1876 – et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares. De plus, ces coupes franches sont très souvent destinées à planter des monocultures de résineux, plus rentables mais très pauvres en biodiversité.
    « L’enrésinement » (plantation de résineux) du Morvan, petite montagne qui forme un prolongement bourguignon du Massif central, est régulièrement dénoncé par les associations environnementales.
    Les feuillus (chênes, hêtres et autres châtaigniers) représentent encore 54 % de la forêt morvandelle, contre 35 % pour les résineux et 11 % pour les essences mélangées. Mais la part des pins et autres épicéas progressent rapidement : de 2005 à 2016, 10 800 hectares de résineux ont été plantés, tandis que 4 300 hectares de feuillus ont été arrachés, selon les chiffres du parc.

    #forêt #résineux #coupes_rases #économie #écologie #justice #propriété (la liberté d’user et d’abuser)

  • Extrait d’un encart de Télérama (n° 3865 du 10 au 16 février 2024)

    PÉDOCRIMINALITÉ, DES MOTS SUR LES MAUX

    On savait qu’Édouard Durand (photo) n’en resterait pas là. L’ancien coprésident de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), évincé en décembre dernier, publie un très court essai, intitulé 160 000 Enfants. Violences sexuelles et déni social (éd. Gallimard, coll. Tracts, 3,90 €). Trente pages de démonstration implacable et brute concernant un système de violences dont les enfants — précisément 160
    000 chaque année — sont victimes. Trente pages d’une intelligibilité rarement atteinte sur le sujet. Les faits apparaissent ici limpides. Ils l’ont toujours été pour qui veut bien voir ou entendre. Mais « entendre les mots qui décrivent la violence sexuelle, c’est faire surgir les représentations que ces mots suscitent, et c’est insupportable. Il est plus commode de se dire que ça n’existe pas ».
    Édouard Durand décrit, avec une précision très graphique, mais sans outrance, ce que sont les violences sexuelles faites aux mineurs. Un crime où l’arme est un sexe d’adulte, un doigt, une main, une langue. Un crime où la victime n’est qu’un enfant. Il rappelle que les conséquences sur la santé et la vie des victimes sont presque infinies. L’injonction à « tourner la page » ne vaut rien quand on fait face au « présent perpétuel de la souffrance ». Le juge montre que l’insupportable devrait inévitablement déclencher un soutien incontestable, pour ceux qui dénoncent, qui parlent, qui osent s’affranchir de la honte et du dégoût. Or il n’en est rien. « On les soupçonne de mentir, d’exagérer, ou on accuse leur mère, et tout autre adulte protecteur, de mentir, de manipuler. » L’injonction à « sortir du silence » ne vaut rien quand « ce n’est jamais le bon moment, jamais la bonne manière. C’est trop tôt, trop tard, trop vague, trop précis, trop chuchoté, trop public ». Le texte déploie un raisonnement imparable. « Le déni collectif et l’impunité des agresseurs marchent main dans la main, tranquillement, avec assurance, sans inquiétude. » Comment se satisfaire d’une telle violence ? Comment ne pas en être écœuré ? À la lecture de ce texte, on mesure l’ampleur du gâchis. Celui de ne pas avoir reconduit Édouard Durand à la tête de la Ciivise, celui de n’avoir toujours pas donné de suite précise à cette commission.
    -- Julia Vergely

    Et hier, tu apprends que « La légiste et experte judiciaire, Caroline Rey-Salmon, (vice_présidente de la Civiise) est visée par une plainte pour agression sexuelle lors d’un examen gynécologique. »
    https://www.sudouest.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/la-nouvelle-vice-presidente-de-la-ciivise-accusee-d-agression-sexuelle-1846

    #CIVIISE #pédocriminalité #Édouard_Durand

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/1040428

  • Opinion | Boeing Is Missing Much More Than Four Door Bolts - The New York Times
    https://www.nytimes.com/live/2024/02/06/opinion/thepoint#boeing-door-bolts

    Cette affaire Boeing est un révbélateur de la manière dont le capitalisme néolibéral est devenu une manière de singer dans tous les domaines les pratiques du capitalisme numérique. Go fast and break things, soyez agiles, on apprend des erreurs... Une bascule radicale de la culture des ingénieurs vers les pratiques des auditeurs et des commerciaux.

    There it is, the probable answer to why the exit door plug on the Boeing 737 Max Alaska Airlines flight blew out in the air. A National Transportation Safety Board preliminary report on the incident, released today, says that four bolts on the door plug were missing.

    Those four bolts, which prevent the door from sliding up, are removed on purpose when mechanics have to take the door off for maintenance or inspection, as was done last September, according to the report. But somehow, when the installation was over, they weren’t there. No bolts — nothing to stop the door from sliding up and then off.

    Preliminary N.T.S.B. reports like this one focus on establishing facts rather than spelling out who was at fault, which will wait for the final report. But this plane was practically new, and the Boeing chief executive, David Calhoun, has already acknowledged that it was a “quality escape” that caused the blowout.

    Everything so far indicates that Boeing is a company plagued by shoddy quality control. Just yesterday, it disclosed that a supplier had found “two holes may not have been drilled exactly to our requirements” on about 50 unfinished Boeing 737 Max planes, requiring more work on the planes and delaying their delivery.

    How could all this happen?

    This morning, before heading to Capitol Hill to testify before the House Transportation Committee, the F.A.A. administrator Mike Whitaker stopped by CNBC to discuss everything the agency has done to try to get ahead of this: slowing Boeing production lines, revoking certain exemptions, getting more inspectors on the ground, etc.

    But he also said something that really goes to the heart of the matter. Pressed by the host about the root causes, Whitaker said, “The system is designed really as an audit system, and I think that hasn’t worked well enough.”

    Our airline safety system assumes that airplane manufacturers are also deeply invested in upholding safety standards, so the F.A.A. oversight focuses on identifying new problems, improving existing systems and auditing to make sure existing standards are properly upheld.

    What happens if a company instead focuses more on what it could get away with in terms of cost-cutting?

    That’s how we get to a world where audits alone will not have “worked well enough.” The missing bolts may have caused the door to blow out, but it’s the missing corporate ethos that we should examine to understand the root cause.

    #Boeing #Zeynep_Tufekci

  • Gaza : « Une démission des médias occidentaux » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Gaza-Une-demission-des-medias

    Gaza : « Une démission des médias occidentaux »

    Mis en ligne le 02.02.2024

    Média spécialiste des mondes arabes et musulmans, Orient XXI a publié un éditorial critique sur le traitement médiatique des massacres en cours dans la bande de Gaza, tout en assumant utiliser le terme de « génocide ». Entretien.

    Une illustration de Colloghan

    Dans un éditorial publié le 8 janvier, le média spécialiste des mondes arabes et musulmans Orient XXI réagit au traitement médiatique des massacres en Palestine depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Intitulé « Gaza. L’escorte médiatique d’un génocide », il fait une analyse critique des médias occidentaux, tout en affirmant la position éditoriale du média par rapport au terme de « génocide ». Entretien avec Sarra Grira, co-autrice de l’éditorial en question avec Alain Gresh, et rédactrice en chef d’Orient XXI.

    Pourquoi avoir publié cet éditorial ?

    « Dans les semaines qui ont suivi les attaques du Hamas du 7 octobre, une grande partie des médias a repris les éléments de langage de l’État d’Israël sans trop se poser de questions, alors que plusieurs informations se sont révélées fausses après-coup1. Et les informations qui nous parvenaient de Gaza n’étaient soit pas relayées, soit mises à distance ou reprises avec des pincettes pour faire douter de leur nature factuelle. On a vu une démission de la réflexion assez forte des médias occidentaux, avec le relai de la propagande israélienne et l’invisibilisation des Palestinien·nes. Et en décembre, quand Reporters sans Frontières (RSF) a sorti son rapport indiquant que seulement 17 journalistes avaient été tués en couvrant ce conflit (dont 13 à Gaza), alors qu’ils étaient 87 selon le Syndicat des journalistes palestiniens2, on s’est dit que tout cela était trop cynique et indécent pour ne pas réagir. »

    Dans votre analyse des médias, vous parlez d’une « escorte médiatique d’un génocide » et de « débats surréalistes » sur les plateaux télé…

    « Olivier Rafowicz, colonel réserviste et porte-parole francophone de l’armée israélienne qui déclare que questionner le discours de son armée est antisémite, a eu pignon sur rue dans les médias pendant toute cette période pour dérouler sa propagande sans être mis en difficulté – à l’exception de Mohamed Kaci sur TV5Monde, rappelé à l’ordre par sa direction quelques jours après. Quant à I24, une chaîne de propagande israélienne, elle partage les mêmes locaux, les mêmes images et les mêmes invités aux propos parfois abominables que BFMTV, chaîne du même groupe. Et quand on donne enfin la parole à des Palestinien·nes, le réalisateur Élie Chouraqui en rit sur le plateau, en disant “C’est un bon communicant, hein ? Il communique bien, il parle bien à la caméra3”. On a assisté à un déferlement de haine et à une déshumanisation des Palestinien·nes, trop souvent résumé·es à des bilans chiffrés. Arrêt sur images a récemment sorti une enquête sur le service Checknews de Libération4. Elle raconte les tensions au sein de la rédaction, notamment parce que le directeur franco-israélien de Libération, Dov Alfon5, juge excessif l’intérêt de Checknews pour la propagande israélienne. »

    Vous critiquez l’usage du terme de « guerre », pourquoi ?

    « Une guerre, c’est entre deux armées. Or, là, ce ne sont ni deux pays ni deux États qui s’affrontent, mais une armée occupante qui se déchaîne sur le territoire qu’elle occupe ; la plus puissante armée du Proche-Orient, soutenue par une des plus puissantes armées au monde, les États-Unis, contre une milice armée qui a commis des crimes de guerre dans un contexte colonial. Parler de “guerre Israël-Hamas”, alors qu’une très large majorité des victimes sont des civils, dans un territoire en grande partie devenu inhabitable, c’est minimiser la réalité. »

    Qu’en est-il des journalistes sur place ?

    « L’accès à la bande de Gaza est interdit pour les journalistes internationaux, sauf lors de “visites guidées” encadrées par l’armée. Quel·le journaliste peut accepter ça sans en informer le public ? Dans les premiers jours du conflit, aux côtés des médias arabes, je lisais surtout les médias israéliens Haaretz et +972, bien plus critiques que la presse française. Et pour les journalistes palestinien·nes, c’est comme s’ils n’existaient pas, ou comme si les médias français s’en méfiaient alors même que certains étaient des journalistes “fixeurs” ou des correspondant·es pour ces mêmes médias… »

    Comme si un journaliste palestinien ne pouvait pas couvrir correctement le conflit ?

    « Avoir un·e journaliste ukrainien·ne pour parler de la guerre en Ukraine, ou arménien·ne pour parler du Haut-Karabagh, ne pose pas de problème pour les rédactions. Et c’est légitime : connaissant le sujet, le terrain et la langue, ce sont les personnes les plus indiquées pour aller sur le terrain. Mais pourquoi les journalistes arabes ne seraient pas légitimes pour parler de la Palestine ? Et c’est pareil en France ! L’Association des journalistes antiracistes et racisé·es (AJAR) a fait un communiqué pour dénoncer le fait que les journalistes racisé·es, ou arabes, voient leurs paroles discréditées quand il s’agit de la Palestine6. En tant que journaliste arabe, j’ai aussi vécu ça par le passé à France24 : on nous embauche parce qu’on est arabophones, qu’on connaît la région et qu’on a plus facilement accès au terrain, mais cela devient un élément qui discrédite notre travail quand le sujet concerne la Palestine. »

    En fin d’article, vous dites que « pour la première fois, un génocide a lieu en direct ». Vous assumez donc en tant que média l’usage du terme « génocide » ?

    « On a attendu avant d’utiliser ce terme. On ne voulait pas que ce soit un usage émotionnel ou un positionnement politique ou militant, ce qui aurait contribué à banaliser un terme lourd dans un contexte de surenchère aux discours horrifiés. Au fil des semaines, la question du “génocide” s’est imposée, et on a fait appel à des personnes qui maîtrisent cette notion juridique. Puis, mi-décembre, on a publié un article de Ziad Majed qui, textes juridiques à l’appui, explique pourquoi on va désormais parler de génocide à Gaza7 ; non seulement en raison de l’ampleur du massacre et du déplacement de population, mais également en réaction à la volonté délibérée et l’intention avérée de cibler un groupe – les Palestinien·nes – pour ce qu’ils sont. Il précise aussi que les États peuvent avoir un intérêt à réfuter ce terme pour ne pas avoir à agir conformément à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. »

    Vous concluez en appelant à la « responsabilité morale [des journalistes] de se mobiliser pour arrêter ce crime en cours ». Est-ce qu’il s’agit de prendre parti ?

    « Il s’agit pour les journalistes de faire leur travail. Il y a tout un mythe du journalisme objectif et neutre, mais personne ne s’est posé la question de la neutralité par rapport à la guerre en Ukraine, non ? On n’a pas eu un Rafowicz russe sur tous les plateaux. Si demain il y a un attentat en France, évidemment qu’on ne va pas traiter ça comme si c’était arrivé ailleurs dans le monde, vu que ça se passe chez nous, et qu’on est plus concerné·es par certains sujets que par d’autres. Or, à Gaza, il y a une complicité directe des gouvernements occidentaux, donc ça nous concerne aussi. Aucun média n’est neutre, le tout c’est de l’assumer en toute transparence, et de faire notre travail en vérifiant les informations, en exigeant d’aller sur place sans être encadré, au lieu de se faire le relais de la parole officielle. »

    Propos recueillis par Jonas Schnyder