communisation

Sur la communisation et le chaos.

  • Sur terrain instable : la fin d’un non-système monétaire ?
    https://realite.world/2025/05/06/sur-terrain-instable-la-fin-dun-non-systeme-monetaire

    Quel est l’enjeu ? L’abondance de capitaux sur un territoire, qui se traduit par une appréciation du change, y facilite le financement des entreprises et joue donc à la baisse sur le taux d’intérêt auquel celles-ci s’endettent. Elle encourage aussi la projection internationale des entreprises via l’exportation de capitaux d’investissement, car la monnaie forte déprécie les facteurs de production achetés à l’étranger – contrairement à une idée répandue, ce sont bien ces différences dans la valeur relative des devises davantage que les différences dans le coût du travail que le capital cherche à valoriser par ses délocalisations. A l’inverse, une monnaie faible renforce la compétitivité des exportations.

    S’il est clair que les grands et moyens capitaux cherchent partout à déborder l’étroitesse du cadre national, cette projection s’appuie sur des stratégies différentes en fonction du stade de développement de l’industrie nationale. Dans une première phase de développement, que l’on pourrait appeler stade mercantiliste, les différentes économies nationales cherchent à améliorer la compétitivité de leurs exportations à travers un change faible. Ce fut par exemple le cas du Japon d’après-guerre qui, jusqu’aux années 1980, s’est appuyé sur un yen sous-évalué pour favoriser ses exportations. Mais à mesure qu’ils progressent dans la division internationale du travail et que leur production se complexifie, la compétitivité des capitaux se met à davantage à dépendre de leur capacité à structurer des chaînes de valeur articulées, en exportant des capitaux d’investissement et en important des intrants plus complexes et en plus grandes quantités : à ce stade qu’on appellera « impérialiste », la compétitivité des capitaux se met à reposer, non sur la faiblesse, mais au contraire sur la force du taux de change – qui facilite la projection internationale des capitaux et abaisse le coût des intrants importés. Ainsi, le mark fort a joué un rôle décisif dans la stratégie industrielle allemande, en poussant les industriels à se tourner vers des productions complexes moins sensibles à la concurrence internationale, tout en soutenant leurs investissements à l’étranger, notamment en Europe de l’Est. Naturellement, du fait de la concurrence entre les différents pôles qui se trouvent à des stades similaires de développement, et parce que ces ajustements avantagent de manière inégale les différentes branches de la production nationale, les arbitrages sur le change sont constants – entre le soutien à la structuration internationale des capitaux apporté par la monnaie forte et l’amélioration de la compétitivité des exportations liée à une monnaie faible.

    #Chine #USA

  • Doku «Immortals»: Schweizer Regisseurin verrät Trick, wie sie im #Irak filmen konnte
    https://www.20min.ch/story/doku-immortals-schweizer-regisseurin-verraet-trick-wie-sie-im-irak-filmen-konn

    Maja Tschumi, Ihr Film erzählt unter anderem von einer Frau, die sich als Mann verkleidet, um sich frei in Bagdad zu bewegen. Wie haben Sie sich selbst während des Drehs durch den Irak bewegt?
    Das Schicksal von Frauen im Irak wird massgeblich von der Familie bestimmt. Sie kann oft über Gesetze hinweg entscheiden. Es gibt kaum Freiheiten, wenn du wie meine Protagonistin Milo eine konservative Familie hast, die Ehrenmorde praktiziert. Wenn du eine progressive Familie hast, was es im Irak auch oft gibt, kannst du studieren oder sogar eine Karriere machen, wie die Anwältin im Film. Als Ausländerin ohne Familie habe ich noch einmal eine andere Position. Ich habe mir ein breites Netzwerk aufgebaut, von dem ich viel gelernt habe. Und am wichtigsten waren da meine irakischen Freundinnen mit ihren Tipps und Tricks.

  • Aux racines de la domination masculine. Le #féminisme matérialiste de Paola Tabet
    1ère partie : https://spectremedia.org/podcast/2191/?episode=2191
    2e partie : https://spectremedia.org/podcast/aux-racines-de-la-domination-masculine-le-feminisme-materialiste-de-paola-tabet-2eme-partie/?episode=2192

    Un épisode en deux parties qui va aux racines de la domination masculine à partir de travaux de l’anthropologue et féministe matérialiste Paola Tabet rassemblés dans Les doigts coupés. Une anthropologie féministe (La Dispute, 2018) – avec Leila Ouitis, autrice de plusieurs articles sur l’Algérie et une approche matérialiste de la question raciale, et Lise K., doctorante en sociologie du travail et du genre.

    #communisme #reproduction #podcast

  • Rolf Dieter Brinkmann - Die Wörter sind böse
    https://www.ardaudiothek.de/episode/100-aus-100-die-hoerspiel-collection/1974-die-woerter-sind-boese/ard/12853473

    Rolf Dieter Brinkmann zieht 1973 als junger, Aufsehen erregender Autor, der sich für Werbung, Comics und Popmusik interessiert, mit einem Tonbandgerät durch Köln und schimpft auf seine Stadt. Eine wilde Radiocollage in schroffen Schnitten aus radikal subjektiven Alltags-Beobachtungen, spontanen Kneipengesprächen, Wortwechseln mit seiner Frau und seinem sprachbehinderten Sohn sowie kurzen biografischen Texten und Gedichten.

    #Hörspiel #Köln #Deutschland #Literatur

  • Les meilleures blagues sont les plus courtes…
    https://trognon.info/Les-meilleures-blagues-sont-les-plus-courtes-556

    Derrière ce vieux mythe autogestionnaire se cache surtout celui qu’il serait possible de reconvertir le tissu industriel pour le rendre écolo. Croire qu’un collectif ouvrier, même animé des meilleures intentions, pourra détourner les mêmes infrastructures de leur fonction première, c’est tout simplement prendre des vessies pour des lanternes et ne pas bien comprendre les tenants et les aboutissants des moyens de production actuels. Autogérer dans son coin, c’est de toute façon rester enchaîné aux contraintes du Capital. Sans en finir en même temps avec ces contraintes, et donc sans un élan révolutionnaire, les seules autogestions possibles sont dans des petites niches. Or, on n’autogère pas une usine comme on autogère sa petite maison de santé à la cambrousse avec une pote médecin et un compère infirmier ou sa petite épicerie bio…

    Et de toute façon, loin d’être réappropriables, la plupart des infrastructures matérielles de nos sociétés – les autoroutes, les centres commerciaux, les nouvelles technologies de contrôle, l’industrie de l’armement, les mines industrielles, les centrales nucléaires et leurs déchets, etc. – peuvent être considérées comme des forces aliénantes en soi, par nature inappropriables dans une perspective émancipatrice (et garantissant la possibilité d’une vie saine). Il y a de toute façon derrière ce chant de convergence des luttes comme une petite musique rappelant que « le communisme, c’est le gouvernement des soviets plus l’électrification de tout le pays ». On se souvient de ce que ça a donné, merci bien !

    #écologie #France #SoulèvementsDeLaTerre

  • The Labor Theory of #AI
    https://www.nybooks.com/articles/2025/03/27/the-labor-theory-of-ai-the-eye-of-the-master

    Noble does, however, put special emphasis on one motivation that is at least partly rooted in economic rationality: labor discipline. By mechanizing the production process, managers could more fully master the workers within it. The philosopher Matteo Pasquinelli takes a similar view in his recent book The Eye of the Master: A Social History of Artificial Intelligence. In the introduction, Pasquinelli, a professor at the Ca’ Foscari University of Venice, explains that he won’t be offering a “linear history of mathematical achievements.” Rather, he wants to provide a “social genealogy” that treats AI not merely as a technological pursuit but “as a vision of the world.” The centerpiece of this vision is the automation—and domination—of labor. Contemporary AI is best understood, he believes, as the latest in a long line of efforts to increase the power of the boss.

    #IA

  • #Palästina: Volk oder Klasse? Interview mit Emilio Minassian (zweiter Teil)
    https://kommunisierung.net/Palastina-Volk-oder-Klasse-Interview-mit-Emilio-Minassian#ZweiterTei

    Mitte der 2000er Jahre drängen interne Kräfte die Hamas dazu, sich durch die Teilnahme an Wahlen in die Rahmenbedingungen der Autonomieabkommen zu integrieren, d.h. sich im Gefolge der Fatah als Subunternehmerin Israels in der Verwaltung der Proletarier in den besetzten Gebieten zu positionieren. Genau dies tut sie letztendlich, indem sie 2007 im Gazastreifen die Macht ergreift. Da sie es militärisch und ohne mit dem Besatzer zu verhandeln getan hat, konnte sie den unbeugsamen Schein wahren, ungeachtet dessen ist sie objektiv zu einer lokalen Subunternehmerin in der Verwaltung der überschüssigen Proletarier geworden.

    Während 16 Jahren hat die Hamas den Gazastreifen und die Beziehungen zu #Israel (mithilfe von Verhandlungen und Raketen) verwaltet, die Kämpfe niedergeschlagen und einer Unternehmerklasse erlaubt, sich unter ihren Fittichen zu bereichern. Bis zu jenem 7. Oktober 2023, als sie plötzlich aus dieser Rolle der Subunternehmerin austritt, um, so denke ich, erneut den Schwerpunkt auf ihre Dimension der politisch-militärischen Organisation des Typs Hisbollah zu legen. Indem sie das getan hat, hat sie die Klasse der Unternehmer im Gazastreifen geopfert, die sich unter ihren Fittichen entwickelt hatte. Man kann davon ausgehen, dass diese Umorientierung nicht ohne innere Reibereien geschehen konnte, dass sie gleichbedeutend ist mit dem Aufbruch eines alten internen Widerspruchs zwischen ihrem politisch-militärischen Arm mit einer gewichtigen proletarischen Klientel und jener Fraktion, welche Teil der palästinensischen Handelsbourgeoisie ist.

    #Palestine

  • Tristan Leoni - L’Ukraine et ses déserteurs. Partie II : Guerre et révolution ?
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=3639

    Si, à partir de l’invasion russe, la presse bourgeoise copie-colle le plus souvent les communiqués du Quai d’Orsay, la presse militante mainstream met l’accent sur la résistance (forcément) héroïque du « peuple » ukrainien, sur sa prétendue auto-organisation qui serait par essence subversive, ou sur ces « libertaires » engagés volontaires dans l’armée. De vénérables organisations anarchistes rédigent ainsi des communiqués antimilitaristes d’un grand classicisme appelant au soutien inconditionnel des seuls insoumis et déserteurs russes, invisibilisant tout bonnement leurs homologues ukrainiens ! En interne cela ne ravit pas tout le monde mais il s’agit de ne pas froisser certains camarades est-européens à la fibre atlantiste. Certains ne s’y laissent pas prendre, notamment en Italie, ou bien parmi les anarchistes individualistes, certains anarchosyndicalistes ou de petits groupes communistes, notamment bordiguistes, qui conservent des positions internationalistes. Or, avec le temps, il devient difficile de se voiler la face. Si progressivement, comme si de rien n’était, les textes du groupe Assembly deviennent la référence pour traiter le sujet, la cruelle réalité est parfois encore écartée au profit de confortables certitudes. Ainsi, lorsque à l’hiver 2023-2024 l’une des dirigeantes de Solidarity Collective, l’organisation ukrainienne qui soutient les militaires « anarchistes », effectue une nouvelle tournée en Europe occidentale afin de récolter des fonds, on trouve encore quelques lieux alternatifs pour l’accueillir, notamment en France, ou des médias militants complaisants pour lui donner la parole.

    #Ukraine

  • #Palästina: Volk oder Klasse? Interview mit Emilio Minassian (erster Teil)
    https://kommunisierung.net/Palastina-Volk-oder-Klasse-Interview-mit-Emilio-Minassian

    Von „der Einheit des Raumes“ zwischen #Israel und Palästina auszugehen, ist also eine Art und Weise, eine Analyse der palästinensischen Frage als eine eines durch ein gemeinsames Zugehörigkeitsgefühl und eine einzige und gemeinsame Enteignung vereinten „Volkes ohne Staat“ zu überwinden. Diese Lesart tendiert dazu, gesellschaftlich hervorgebrachte nationale Kategorien zu essentialisieren und zudem die Gewalt des israelischen Staates in einer Kontinuität seit 1948 zu verankern, was die Tatsache nicht berücksichtigt, dass sie Teil globaler Dynamiken ist.

    Was sich seit einem Jahr abspielt, ist weder ein Krieg, an dem sich zwei sich gegenüberstehende nationale Räume beteiligen, noch eine Eroberungsunternehmung, welche die Beschlagnahme von Rohstoffen und Märkten zum Ziel hat. Es ist nicht das „palästinensische Volk“, das man im Rahmen eines Kampfes um die Existenz, in dem sich zwei Nationen gegenüberstehen, im Bombenhagel ertränkt. Der Gazastreifen ist keine ausserhalb von Israel stehende gesellschaftliche Entität. Er ist seit etwa 60 Jahren in den israelischen Kapitalismus, den israelischen Markt integriert. Die dort lebenden Palästinenser sind in ihrer überwiegenden Mehrheit Proletarier ohne eigene Ressourcen, die mit israelischem Geld gekaufte israelische Waren konsumieren, aber keine Arbeiter, deren Arbeit ausgebeutet wird. Es sind Überschüssige, die das israelische Kapital in den 1990er Jahren aus dem Arbeitsmarkt ausgeschlossen und, gemäss einer Logik der Animalisierung, die Teil der kolonialen Geschichte ist, in ein immenses, einige Dutzend Kilometer von Tel Aviv entferntes „Reservat“ gepfercht hat.

    #Palestine

  • RIP David Lynch
    https://www.theguardian.com/film/2025/jan/16/david-lynch-twin-peaks-and-muholland-drive-director-dies-aged-78

    Lynch ploughed a highly idiosyncratic furrow in American #cinema: from his beginnings as an art student making experimental short films, to the cult success of his surreal first feature Eraserhead, and on to a string of award-winning films including Blue Velvet, Wild at Heart and Mulholland Drive, as well as the landmark TV show Twin Peaks. He received three best director Oscar nominations (for Blue Velvet, The Elephant Man and Mulholland Drive), and was given an honorary lifetime achievement Oscar in 2019; he won the Palme d’Or at the Cannes film festival for Wild at Heart in 1990.

    • https://www.arte.tv/fr/videos/117724-000-A/david-lynch-une-enigme-a-hollywood

      Créateur d’une absolue liberté, David Lynch a construit son œuvre comme une énigme à déchiffrer entre rêve et réalité. Réalisateur culte dès ses premiers films ("Eraserhead", « Elephant Man »), Lynch bouleverse à jamais l’univers de la télévision avec sa série « Twin Peaks », avant de s’attaquer aux mensonges d’Hollywood dans « Mulholland Drive ». Retraçant la vie du cinéaste le plus influent de sa génération, ce documentaire explore le sens caché d’une filmographie implacablement cohérente et plonge sous la surface sombre et grouillante de l’American Dream.

      En 1990, avec Twin Peaks, David Lynch révolutionne l’univers des séries, captivant quelque 34 millions de téléspectateurs à travers le monde. La Palme d’or à Cannes qu’il remporte la même année pour Sailor et Lula achève de révéler ce maître de l’étrange qui intrigue autant que ses films. Comment ce cinéaste en marge d’Hollywood est-il devenu l’un des plus influents de sa génération, imposant sa vision surréaliste sur les écrans mais aussi dans le monde de l’art ? Peintre des profondeurs de l’âme humaine, David Lynch fait une entrée fracassante au cinéma avec deux films désormais cultes : Eraserhead (1977) et Elephant Man (1980). Avec Blue Velvet, il ancre ses images dans la nostalgie de l’enfance et révèle la part d’ombre du rêve américain. À partir de Twin Peaks : Fire Walk with Me, le génial cinéaste s’emploie à dynamiter les codes de la narration classique pour mieux dénoncer les faux-semblants d’Hollywood dans Lost Highway et Mulholland Drive. Avec bienveillance, David Lynch invite le spectateur/détective à déchiffrer ses intrigues, inscrivant la quête de sens au cœur de l’expérience humaine. En lutte constante pour sa liberté de création, le réalisateur s’affranchira des contraintes d’Hollywood avec l’aide de producteurs français. Avec Inland Empire et surtout Twin Peaks : The Return en 2017, David Lynch repousse alors toutes les limites et interroge la possibilité d’une œuvre expérimentale dans le cinéma contemporain.

      Jeu(x) de piste
      Tout au long d’une fascinante enquête, ce documentaire collecte les clés que le réalisateur, disparu le 16 janvier, a semées dans chacun de ses films afin de résoudre l’énigme David Lynch. Au cœur de la célèbre Chambre rouge de Twin Peaks s’ouvre un gigantesque jeu de piste avec, pour principaux guides, ses acteurs fétiches, Laura Dern, Kyle MacLachlan, Isabella Rossellini, Naomi Watts... Un portrait inédit dans lequel témoignent aussi les ex-épouses de l’artiste, la comédienne Peggy Reavey et la monteuse Mary Sweeney, Mel Brooks ou encore Thierry Jousse, pour revisiter son œuvre si singulière, entre mystère et élégance.

    • « David Lynch auscultait une Amérique en proie au mal », Thierry Jousse
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/25/david-lynch-auscultait-une-amerique-en-proie-au-mal_6515034_3232.html

      En disparaissant, David Lynch [1946-2025], comme Fellini ou Tati, deux cinéastes qu’il admirait beaucoup, nous a légué non seulement une œuvre, mais aussi et surtout un monde. Ce qui signifie qu’un ensemble d’images, de signes et d’affects s’est imprimé dans le cerveau de très nombreux cinéphiles mais aussi de simples amateurs de cinéma qui ont été, à un moment ou à un autre, touchés par la grâce de cet univers à la fois très cohérent et totalement proliférant.

      Quand on évoque le monde de Lynch, tout le monde a plus ou moins une idée du sujet dont on parle. Mais cette idée se réduit le plus souvent à quelques figures du mystère et de l’étrange qui, si l’on n’y prend pas garde, virent très rapidement au cliché. Dans ce registre, le cinéaste est souvent assimilé à un artiste tout-puissant, une sorte de démiurge excentrique qui accumulerait les bizarreries et les visions plus ou moins incompréhensibles. Et, de ce point de vue, David Lynch est le cinéaste idéal, lui qui a toujours renvoyé les spectateurs et les spectatrices de ses films à leur propre interprétation, sans jamais donner la sienne.

      Eu égard à l’énorme littérature herméneutique générée par Mulholland Drive [2001], Lost Highway [1997] ou les trois saisons de la série Twin Peaks [1990-1991, puis 2017], on peut affirmer qu’il est, à égalité avec Stanley Kubrick, le cinéaste le plus fantasmé de l’histoire du cinéma. Par ailleurs, David Lynch a souvent été assimilé à un artiste de la pure sensation, qui aurait congédié toute forme de signification. Certains allant même jusqu’à affirmer que la séduction de ce cinéma très sensoriel dissimulerait un vide sidéral, une absence totale de sens. Autrement dit, cette œuvre est perçue comme sursignifiante ou, à l’inverse, insignifiante, c’est-à-dire littéralement sans signification. On a parlé à son sujet de surréalisme, manière superficielle de désigner un monde autonome qui échappe à toute compréhension.

      Elargissement de la notion de réalité

      Même si j’ai été, moi aussi, traversé par la sensorialité de cet univers et par son caractère énigmatique, cette vision d’un cinéma totalement coupé de notre réalité m’a toujours un peu gêné. D’abord, il me semble que cette dimension sensorielle est d’abord, pour David Lynch, un moyen d’établir une connexion avec son spectateur. Les moyens mis en œuvre par le cinéaste, visuels, sonores et musicaux, sont une manière de le mettre en condition pour exciter sa perception, la rendre plus fine, plus aiguë, de mobiliser des flux perceptifs plus subtils, et de réveiller certaines zones un peu anesthésiées de notre cerveau.

      Autrement dit, la sensorialité, chez Lynch, c’est une façon d’envisager la réalité comme une totalité, physique et mentale, consciente et inconsciente, en intégrant, par exemple, le fantasme et le rêve dans la représentation. Pas une négation, donc, mais un élargissement de la notion de réalité, avec comme instrument privilégié le cinéma en tant qu’art total.

      Ensuite, si l’on y regarde de près, les sujets des films de David Lynch sont finalement assez simples et surtout pas coupés de notre réalité. Les angoisses d’un couple face à un bébé, vu comme un alien dont les pleurs sont insupportables, dans Eraserhead, son premier long-métrage [sorti en 1980 en France]. L’inceste et le féminicide, produits du refoulé puritain américain, dans Twin Peaks : Fire Walk with Me [1992]. La schizophrénie comme moyen d’échapper au crime (encore un féminicide !) dans Lost Highway. Une histoire d’amour entre deux femmes qui tourne mal et les fantasmes générés par Hollywood, lieu de pouvoir, dans Mulholland Drive.

      Il y a même un côté pré-#MeToo dans le cinéma de Lynch, par sa façon de cartographier sans anesthésie les meurtres de femme, et même, dans Mulholland Drive, de montrer la domination des vieux producteurs qui plient l’industrie, et plus particulièrement les actrices, à leur pouvoir et à leurs fantasmes. Tout cela est mis en œuvre dans une forme très stylisée, mais cette stylisation, loin d’affaiblir le sujet, la renforce au contraire, car elle nous plonge dans la perception de situations vues de l’intérieur.

      La fable idéale

      Si David Lynch est un cinéaste visionnaire, ses visions sont donc loin d’être les fantasmes d’un esthète confortablement installé dans sa tour d’ivoire, ivre de la gratuité de son art. Au contraire, avec son œuvre ultime, Twin Peaks : The Return, sa vision a pris une dimension quasi politique. A travers la figure de l’agent Dale Cooper, diffractée en plusieurs incarnations, Lynch ausculte une Amérique en proie au mal. Mais ce mal n’est pas si abstrait qu’on pourrait le croire, car il se manifeste de manière très concrète, à travers, par exemple, la mort d’un enfant, violemment renversé par un jeune chauffard – une des scènes les plus traumatisantes de toute l’œuvre du cinéaste.

      D’autre part, dans Twin Peaks : The Return, Lynch montre une Amérique appauvrie, en proie à une crise morale et économique très violente. Il y a dans cette œuvre inclassable, qui fait l’effet d’une véritable déflagration, une contamination du mal qui en est le véritable sujet profond. Dans l’épisode 8, d’une puissance assez stupéfiante, Lynch se paie même le luxe de désigner l’intrusion de la bombe H comme origine de cette contamination, qui coïncide évidemment avec la fin d’une certaine innocence. Twin Peaks : The Return a été diffusée en 2017, alors que Donald Trump avait déjà commencé son premier mandat.

      Loin de moi l’idée de considérer ce chef-d’œuvre terminal comme une critique très directe du trumpisme, même si Lynch était un fervent partisan de Bernie Sanders. Mais la vision très sombre qui se dégage de ce troisième volet de Twin Peaks entre forcément en relation avec une Amérique en proie à des démons bien concrets, au point d’en faire la fable idéale pour les temps ô combien troubles que nous vivons. Si bien que, paradoxalement, Lynch apparaît comme un cinéaste profondément réaliste, au sens où Godard, dans Les Carabiniers, faisait dire à Brecht : « Le réalisme, ce n’est pas comment sont les choses vraies, mais comment sont vraiment les choses. »

      Thierry Jousse est réalisateur, ancien rédacteur en chef des « Cahiers du cinéma » et producteur de l’émission « Ciné Tempo » sur France Musique. Il est l’auteur du livre David Lynch (Le Monde/Cahiers du cinéma, 2007).

    • Pour approfondir l’auscultation de maître Jousse se procurer ce hors-série n°2 et le livre
      https://www.cahiersducinema.com/boutique/produit/pack-hors-serie-david-lynch-livre-david-lynch
      https://www.cahiersducinema.com/boutique/produit/david-lynch-4
      avec la combine de @cdb_77 https://seenthis.net/messages/1094736
      voici la mixtape de Ciné Tempo
      David Lynch, puissance de la musique !
      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/18123-18.01.2025-ITEMA_24000181-2025M29522S0018-25.m4a
      ça marche mieux ici : https://seenthis.net/messages/1093598#message1094654
      https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/cine-tempo/david-lynch-puissance-de-la-musique-9112618

      https://www.arte.tv/fr/videos/052443-022-A/blow-up-david-lynch-par-thierry-jousse
      Sur le site de l’émission il y a un Blow up - David Lynch par Thierry Jousse impossible à trouver sur youtube mais en voici un autre sur Blue Velvet (1986) un de mes préféré de Lynch avec Denis « maboul » Hopper dont le film ressuscita la carrière atone. Incarnation du mal vissé à son masque à oxygène, et qui aurait inhaler du poppers afin que son visage s’empourpre dans d’hallucinantes poussées de violence sexuelle.
      https://www.youtube.com/watch?v=Gnt6l2qzFVA

    • Huit thèses politiques sur Twin Peaks
      https://lundi.am/Huit-theses-politiques-sur-Twin-Peaks

      David Lynch n’a jamais eu l’image d’un artiste politique. En apparence, la valeur de son œuvre est essentiellement esthétique et plastique, ou encore psychologique, morale, mystique. C’est le Magicien d’Oz en guise de théorie critique. Ne masque-t-il pas les rapports de pouvoir sous un discours manichéen, sous une fausse conscience où le bien et le mal semblent s’affronter dans une lutte aussi abstraite qu’interminable (nihilisme négatif), et où le mal, regardé en face comme un abîme sans fond, exerce sur nous sa séduction morbide vertigineuse (nihilisme réactif) ? Lynch ne nous invite-t-il pas, face à la violence du monde, à pratiquer la méditation transcendantale comme seul refuge, à laisser être et à accepter le réel tel qu’il est (nihilisme passif) ?

      Il aura fallu attendre 2017, avec la Partie 8 de la saison 3 de Twin Peaks, pour voir surgir une référence explicitement politique dans le cinéma de Lynch : une origine terrestre y est assignée à Bob, l’esprit malfaisant qui, sorti de Black Lodge, a tué Laura Palmer au terme d’une lutte terrible. Le mal a surgi le 16 juillet 1945 à 5:29 du matin, lors du premier essai nucléaire américain à White Sands, dans le désert du Nouveau-Mexique, trois semaines avant les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Cette périodicité est décisive : Twin Peaks ne parle pas du mal comme d’un principe métaphysique général et abstrait, mais d’un mal politique, sublunaire. Le sujet de Lynch a toujours été l’Amérique. Non pas seulement l’Amérique en tant que réalité sociale et politique, mais l’Amérique en tant que projet métaphysique, l’Amérique en tant que force attractive et productive dans le destin moderne du monde.

      #É-U

  • Emilio Minassian - #Palestine : peuple ou classe ? (2ème partie)
    https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4337

    Au milieu des années 2000, des franges en son sein poussent le Hamas à intégrer le cadre des accords d’autonomie en participant aux élections, c’est-à-dire à se positionner, à la suite du Fatah, en sous-traitant d’Israël dans la gestion des prolétaires des Territoires. C’est ce qu’il finit par faire en s’emparant du pouvoir à Gaza en 2007. Comme il l’a fait militairement, et sans négocier avec l’occupant, il a pu garder son visage d’intransigeance, mais il n’en est pas moins devenu, objectivement, un sous-traitant local dans la gestion des prolétaires surnuméraires.
    Pendant seize ans, le Hamas a administré la bande, géré les rapports avec #Israël (à coups de négociations et de missiles), réprimé les luttes, permis à une classe d’entrepreneurs de s’enrichir sous son aile. Jusqu’à ce que, soudainement, le 7 octobre 2023, il se dégage de ce rôle de sous-traitant pour, j’imagine, réinvestir sa dimension d’organisation politico-militaire transnationale de type Hezbollah. Ce faisant, il a sacrifié la classe d’entrepreneurs gazaouis qui s’était développée sous son aile. On peut supputer que cette réorientation ne s’est pas faite sans tiraillement interne, qu’elle traduit l’éclatement d’une vieille contradiction en son sein entre sa branche politico-militaire à forte clientèle prolétarienne et sa frange insérée dans la bourgeoisie d’affaires palestinienne.

  • What is #AI? Matteo Pasquinelli
    https://032c.com/magazine/what-is-ai-matteo-pasquinelli

    Philosopher Matteo Pasquinelli’s new book, The Eye of the Master (2023), traces (per its subtitle) the “social history of artificial intelligence.” He begins with an ancient Hindu ritual dedicated to the god Prajapati, who becomes dismembered after he creates the world. Still practiced to this day, the ritual is intended to reconstruct the body of God by using one thousand bricks in a sophisticated geometrical shape while following a mantra, which Pasquinelli calls an algorithm – or rather, a social algorithm, one of the first of its kind in human history. His point is that such mathematical abstractions emerge through labor and practice, rituals and craft, and they do not belong solely to the advanced societies of the Global North, such as Silicon Valley. Technology, he claims, was not “invented by genius engineers and scientists” but rather emerged from the lower classes – the terms computer and typewriter were job titles for humans before becoming names referring only to machines. As such, he develops a theory of technology that had roots in social relations and material design before showing how artificial intelligence is constructed through an incredible collectivity that remains invisible.

    #IA

  • None of This Is Happening. Mexico’s desplazados fend for themselves
    https://thebaffler.com/salvos/none-of-this-is-happening-olson

    Three hours west of #Mexico City, the rural state has long been an epicenter of organized crime. Following the presidency of left nationalist Lázaro Cárdenas, whose mandate was considered the last cry of the Mexican Revolution before the country’s consolidation as a one-party autocracy, #Michoacán became the heart of Mexico’s agrarian reform efforts, as vast tracts of land were divvied up and parceled out to campesinos as ejidos, the communally owned territories enshrined in the 1917 Constitution. Following the 1982 debt crisis that tanked Mexico’s economy, greasing the skids for the shift to NAFTA, those same communal lands were bought off and converted into agro-industrial estates—a vast territorial dispossession leading to epidemic levels of poverty. Rural men who were left out of work flooded into criminal enterprises of growing sophistication, moving cocaine and methamphetamine through the state. Subsistence farmers in Michoacán’s coastal mountains, meanwhile, turned to growing marijuana and opium to avoid economic ruin. From the mid-1970s to the early 1990s, the groups of gunmen, corrupt police, and transporters moving drugs were under the strict control of protection rackets violently managed by the military and the Partido Revolucionario Institucional, or PRI, the one-party regime that took power after Cárdenas. By the time the PRI lost its hold on the federal government in 2000, the groups they’d overseen, able to negotiate more flexible protection pacts with local governors, had spun off into cartels, autonomous from the federal government but never beyond its reach.

    #Mexique

  • ISWAP’s ‘Tax’ System is Bleeding Farmers Dry in Northeastern #Nigeria
    https://humanglemedia.com/iswaps-tax-system-is-bleeding-farmers-dry-in-northeastern-nigeria

    Salkida explains that “for numerous farmers, paying taxes in ISWAP or Boko Haram territories, and then encountering additional costs at each security checkpoint in government-controlled areas, along with market commissions, results in a form of double taxation. This situation not only drives up the prices of goods but also diminishes the purchasing power of potential buyers, ultimately affecting traders’ profits.”

    Although the terror group’s activities are largely confined to rural areas, their economic control in these regions significantly impacts the broader security landscape. Salkida notes that the limitation of the group’s operations to rural areas has “diminished their ability to kidnap high-profile individuals for substantial ransom payments,” Consequently, he added, “taxes have become one of their primary sources of revenue, alongside the group’s direct involvement in farming and trading through a designated trade department by the group’s leadership. These activities have established a crucial support system for these violent actors. In the absence of government authority and intervention, these groups continue to be the largest providers of labour and services, with labour in this context meaning taking up arms against the state.”

  • “Das ist kein rich­tiges Leben”
    https://daslamm.ch/das-ist-kein-richtiges-leben

    Irgend­wann haben sie die Regeln geän­dert. Vorher gab es Leute, die andere Lösungen hatten, andere Orte zum Schlafen. Die nur am Donnerstag kamen, wenn jeweils das Geld ausbe­zahlt wird. Dann haben die Leute von der ORS gesagt: „Schau, du musst kommen. Du musst jeden Tag unter­schreiben.“ Ich selber schlafe immer dort. Das mit dem Unter­schreiben ist wichtig, damit sie die Kontrolle haben.

    Für mich ist das Camp wie ein Gefängnis. Die Atmo­sphäre ist scheisse. Wenn ich im Camp bin, muss ich auf Rechte verzichten. Ich muss auf meine Frei­heit verzichten.

    Man sollte keinen Lärm machen. Man sollte nicht ans Telefon gehen, wenn man mit anderen Personen zusammen in einem Raum ist. Da ist aber trotzdem immer jemand, der hustet, jemand, der tele­fo­niert. Also schläfst du nicht gut. Du hast kein rich­tiges Leben. Du bist nicht derje­nige, der entscheiden kann.

    #Schweiz

  • Die Wirrungen der #Wertkritik auf heiligem Land
    https://kommunisierung.net/Die-Wirrungen-der-Wertkritik-auf-heiligem-Land

    Natürlich hätte es keinen Sinn, zu argumentieren zu versuchen, dass es auf dieser Welt keine Antisemiten gebe, die sich auf einen (vulgären oder auch nicht vulgären) Antikapitalismus und/oder Marxismus berufen. Aber insoweit, als die obigen Zitate von einer politischen Strömung ausgehen, die sich auf die radikale marxistische Kritik beruft, ist es sehr wohl sinnvoll, jene Gedankengänge zu untersuchen, welche die Wertkritik dazu bringen, jeglichen Kampf gegen die Klasse, welche die Interessen der kapitalistischen Klasse verkörpert (oder – als gesellschaftliche Klasse – „personifiziert“), die bürgerliche Klasse also, mit Antisemitismus gleichzusetzen. Denn genau darum geht es: Entweder teilt man die Positionen der Wertkritik hinsichtlich ihres „radikalen“ und vermeintlich emanzipatorischen Antikapitalismus oder man ist zwingend, strukturell, potenziell (!?) ein Antisemit! Wir haben es hier mit einer Logik zu tun, die in allen Punkten jener ähnelt, welche alle Kritiken und Kämpfe gegen die kolonialistische Politik des hebräischen Staates in Palästina mit Antisemitismus gleichsetzt. Es gibt eine offensichtliche Kontinuität zwischen diesen Gedankengängen und den von Robert Kurz in seinem Artikel verteidigten Positionierungen. Dieser Gedankengang kann mit folgender Anordnung zusammengefasst werden: Wer den Standpunkt und die Vorgehensweise der Wertkritik hinsichtlich ihrer vermeintlich radikalen kategorialen Kritik des Kapitalismus nicht teilt, ist strukturell ein verächtlicher Antisemit.

    Es gibt mehrere konvergierende konstitutive Elemente des patrimonialen Fundus der Wertkritik, die dazu führen, dass sie unfähig ist, den Antisemitismus und seine Instrumentalisierung kritisch zu betrachten, ein kritischer Blick, der sehr wohl notwendig ist.

    #Israel #Palästina

  • Spannender #Podcast über die Geschichte der autonomen Szene im Kanton #Aargau
    https://kleinstadtrebellion.podigee.io

    Acht Aarauer*innen erzählen ihre persönlichen Geschichten aus den letzten 50 Jahren von Hausbesetzungen, Zeitungsprojekten, Polizeirepression, Punkkonzerten, Infoläden und Demonstrationen sowie von Wünschen, Ängsten, Hoffnungen, Frustration und Idealismus.

    Was hat sie damals angetrieben? Wie sehen sie im Nachhinein ihre aktive Zeit? Was ist aus ihren Utopien geworden?

    #Schweiz

  • #Palestine : peuple ou classe ? (1ère partie)
    Interview d’Emilio Minassian
    https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4309

    Partir de « l’unité d’espace » entre #Israël et Palestine est donc une manière de sortir d’une analyse de la question palestinienne considérée comme étant celle d’un « peuple sans État », unifié par un sentiment d’appartenance commun et une seule et même dépossession. Cette lecture a tendance à essentialiser des catégories nationales qui sont produites socialement, et aussi à ancrer la violence d’État israélienne dans une continuité depuis 1948, continuité qui ne tient pas compte de son inscription dans des dynamiques mondiales.

    Ce qui se joue depuis un an n’est pas une guerre, impliquant deux espaces nationaux qui se font face, ni une entreprise de conquête visant à accaparer de ressources et de marchés. Ce n’est pas le « peuple palestinien » qu’on noie sous les bombes dans le cadre d’une lutte pour l’existence opposant deux nations. La bande de Gaza n’est pas une entité sociale extérieure à Israël. Elle a été intégrée au marché israélien, au capitalisme israélien, depuis près de soixante ans. Les Palestiniens qui y vivent sont, dans leur écrasante majorité, des prolétaires sans ressources propres qui consomment des marchandises israéliennes, qu’ils achètent avec la monnaie israélienne, mais qui ne sont pas des travailleurs dont le travail est exploité. Ce sont des surnuméraires que le capital israélien a expulsés du marché du travail dans les années 1990 et parqués dans une immense « réserve » à quelques dizaines de kilomètres de Tel-Aviv, dans une logique d’animalisation inscrite dans l’histoire coloniale.

  • Understanding the rebellion in #Syria
    An interview with Joseph Daher
    https://tempestmag.org/2024/12/understanding-the-rebellion-in-syria

    Following the capture of Aleppo, HTS continued to present itself as a responsible actor. HTS fighters for instance immediately posted videos in front of banks, offering assurances that they wanted to protect private property and assets. They also promised to protect civilians and minority religious communities, particularly Christians, because they know that the fate of this community is closely scrutinized abroad.

    Similarly, HTS has made numerous statements promising similar protection of Kurds and Islamic minorities such as Ismaelis and Druzes. It also issued a statement regarding Alawites that called on them to break with the regime, without however suggesting that HTS would protect them or saying anything clear about their future. In this statement, HTS describes the Alawite community as an instrument of the regime against the Syrian people.

    Finally, the leader of HTS, Abu Mohammed al-Jolani, has stated that the city of Aleppo will be managed by a local authority, and all military forces, including those of HTS, will fully withdraw from the city in the coming weeks. It is clear that al-Jolani wants to actively engage with local, regional, and international powers.

    However, it is still an open question as to whether HTS will follow through on these statements. The organization has been an authoritarian and reactionary organization with an Islamic fundamentalist ideology, and still has foreign fighters within its ranks. Many popular demonstrations in the past few years have occurred in Idlib against its rule and violations of political freedoms and human rights, including assassinations and torture of opponents.

  • Aux origines historiques du renversement de Bachar Al-Assad : la révolution syrienne de 2011
    https://spectremedia.org/podcast/aux-origines-historiques-du-renversement-de-bachar-al-assad-la-revolut

    Une histoire de la révolution syrienne de 2011, de sa répression, de sa militarisation et de son internationalisation jusqu’en 2019 – avec Vivian Petit, co-auteur à ce sujet de plusieurs articles parus sur Agitations autonomes et Lundi matin.

    L’émission (1 heure 20 minutes) comporte :

    Une critique de l’anti-impérialisme des imbéciles et sa lecture conspirationniste du soulèvement syrien ;
    Une analyse critique des racines historiques du régime de Bachar Al-Assad ;
    Un décryptage du caractère (pro)impérialiste du régime d’Al-Assad ;
    Une analyse de l’opposition au régime de Assad pré-insurrection ;
    Un historique du soulèvement en #Syrie de 2011 et de sa répression féroce, ainsi que des « réformes » contre-insurrectionnelles de Bachar Al-Assad ;
    Une description de l’auto-administration aux premiers temps du soulèvement syrien ;
    Une explication des causes de la militarisation, de la confessionnalisation et de l’islamisation du soulèvement syrien, avant tout liée au régime, sa répression violente et sa volonté d’apparaître aux yeux des pays occidentaux comme un rempart contre l’islamisme radical ;
    Un panorama des différentes forces islamistes armées en 2014 (Daech, Al Nosra, Front Islamique), de leurs intentions, de leurs bailleurs et de leurs crimes ;
    Une analyse critique des interventions internationales aux côtés du régime (Russie, Hezbollah, milices chiite, Iran) et/ou contre Daech exclusivement (OTAN) ;
    Une critique de « l’anti-impérialisme » de guerre froide d’une partie de l’extrême-gauche française, laquelle a parfois pu en même temps soutenir l’intervention de l’OTAN contre Daech au nom de l’antifascisme ;
    Des recommandations de livres, de documentaires et de films au sujet de l’insurrection syrienne et de sa répression.

  • „Sterben und sterben lassen“
    Der #Ukrainekrieg als Klassenkonflikt
    Buchvorstellung und Diskussion in #Zürich mit AK Beau Séjour und Communaut
    https://barrikade.info/article/6784

    7. Dezember 2024, 19.30 Uhr,
    Postsquat (Wipkingerplatz 7) [...]
    Die russische Invasion in der #Ukraine traf eine bereits desorientierte europäische Linke im Mark: Einige hielten im Reflex an überlieferten Prinzipien fest, ohne deren historische Entstehungsbedingungen abzuklopfen – als wäre die Welt ungefähr 1918 stehengeblieben. Andere wiederum hissten eilig die ukrainische Flagge. Ihnen ist der Antifaschismus zur Angelegenheit der NATO geronnen, in Russland glauben sie das grosse Weltenunheil zu erkennen. In beiden Positionen steckt ein Moment, das es zu diskutieren gilt: Was droht in der geopolitischen Dreieckskonstellation Russland, USA, China? Und was bedeutet der Krieg für Militarisierung und Rechtsrutsch europäischer Gesellschaften?

  • Revenge, fire and destruction: A year of Israeli soldiers’ videos from Gaza
    https://www.washingtonpost.com/investigations/interactive/2024/israel-videos-war-idf-gaza

    In the 14 months since the Israeli military launched its invasion of #Gaza, videos and photographs have repeatedly shown its forces demolishing entire buildings, including homes and schools, as well as looting and torching them. Other visuals have Israeli soldiers posing next to dead bodies and calling for the extermination and expulsion of Palestinians. Running through many of these images is the theme of exacting revenge on Gaza for the Hamas-led Oct. 7, 2023, attack, the bloodiest day in Israel’s history — with Hamas posting videos of atrocities committed by its fighters in attacks on Israeli civilians.

    Israeli soldiers have posted thousands of photos and videos from the battlefield, recording their actions in the war and broadcasting them on social media. Though the #Israel Defense Forces have ordered troops not to film and post “revenge” videos, they have continued to appear online throughout the war. The result is a vast cache that gives a rare and troubling view of how some elements of the Israeli military have conducted themselves during one of the most deadly and destructive wars in recent memory.

    #Palestine

  • Sterben und sterben lassen. Der Ukrainekrieg als Klassenkonflikt
    https://www.ajourmag.ch/ukrainekrieg

    Denn nach dem russischen Angriff gab es weder Klassen und Parteien mehr, sondern nur noch nationalen Freund oder Feind. Die Ukrainer:innen, von Putin zu Nazis erklärt, wurden von der eigenen Regierung und dem westlichen Imperialismus zu einem homogenen Volk von Freiheitskämpfern gemacht. Eine Analyse und Kritik der ukrainischen Klassengesellschaft, ihrer politischen Landschaft sowie des westlichen Diskurses über den Krieg und der damit verbundenen wahnwitzigen Aufrüstung wurden unter Verweis auf das ukrainische Interesse als Verrat abgestempelt und/oder unter den Generalverdacht des Putinismus gestellt. Doch es ist gerade der Krieg, der die Klassenwidersprüche und autoritäre politische Tendenzen zuspitzt. Im Westen wird das Sagbare immer weiter eingeschränkt, die Repression verstärkt und die kommenden Austeritätsrunden bereits angekündigt.

    Währenddessen werden in der #Ukraine oppositionelle Parteien verboten und verfolgt, Arbeitsrechte ausgehöhlt und die militärische Verteidigung zerfrisst die ökonomische Unabhängigkeit des Landes. Im Jahr 2023 explodierte die Staatsverschuldung um 30,4 Prozent und hat mittlerweile astronomische 161 Milliarden US-Dollar erreicht. Die Ukraine ist mit 9 Milliarden US-Dollar mittlerweile der drittgrößte Schuldner des IWF. Eine Verschuldung, die dem westlichen Kapital die Tore des zerstörten Landes öffnet, wie es Eric Toussaint, Historiker und Experte für internationale Schuldenbeziehungen, ausdrückt: »Die Schulden, die die Ukraine anhäuft, dienen bereits jetzt als Druckmittel in den Händen der Gläubiger, um das Land zur Umsetzung des unpopulären neoliberalen Modells zu bewegen, und in Zukunft wird dies so weitergehen. Die Gläubiger werden Privatisierungen von öffentlichen Unternehmen, natürlichen Ressourcen, Ackerland usw. fordern, um sich einen Teil des ukrainischen Reichtums anzueignen.«

  • Tristan Leoni - L’Ukraine et ses déserteurs. Partie I : Où sont les hommes ?
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=3608

    Pourtant, alors que l’État semble au bord de l’effondrement, le gouvernement ukrainien fait aussi un choix a priori paradoxal : préserver la jeunesse, c’est-à-dire la démographie de l’#Ukraine. Du fait de la chute du taux de natalité lors de la dépression économique des années 1990, les 18-27 ans représentent aujourd’hui les classes creuses de la pyramide des âges ukrainienne. Réduire davantage le nombre de jeunes en les plongeant dans des combats meurtriers, c‘est réduire le nombre de naissances à cette période, donc celui des hommes dans les prochaines décennies, et mettre ainsi en danger la sécurité et l’économie futures du pays. L’armée pioche donc ses recrues parmi les citoyens de 27 à 60 ans (en 2022, l’Ukraine compte autour de neuf millions d’hommes entre 18 et 60 ans). En quelques mois, elle voit ses effectifs passer de 250 000 à environ un million d’hommes, mais les besoins en nouveaux soldats sont constants, car il faut sans cesse remplacer les morts et les blessés ‒ qui, eux, ne manquent pas.

  • The #Sinaloa Cartel Civil War Raging in #Mexico: Los Chapitos vs El Mayo w/Nathan Jones
    https://podcasts.apple.com/us/podcast/the-sinaloa-cartel-civil-war-raging-in-mexico-los/id1529370760?i=1000678257381

    Sinaloa’s capital #Culiacan is roiling with violence in the wake of El Mayo’s capture, and his alleged betrayal at the hands of the Chapitos.

    But the bloodshed is just part of an ever-changing drug landscape, that’s increasingly dominated by the Sinaloa factions and the CJNG. How do these two organizations work? How can they work together? And what on earth can Mexico’s new president do to stop the bullets from flying? Sean spoke to expert Nathan P. Jones to find out.

    #Mexique #Podcast