• Une poupée Barbie coincée entre deux livres de C&F éditions
    https://cfeditions.com/red-mirror

    On apprend aujourd’hui dans Actulitté que Mattel, le fabricant des poupées Barbie vient de publier (avec succès) une poupée à l’effigie de la militante africaine-américaine et autrice Maya Angelou, au sein d’une collection Barbie de "femmes inspirantes" (qui comporte par exemple déjà Rosa Parks). https://actualitte.com/article/98429/insolite/mattel-commercialise-une-poupee-barbie-a-l-effigie-de-maya-angelou

    Cette annonce m’a évidemment fait bondir par son cynisme... mais il surtout significatif qu’elle entre en écho avec les deux derniers livres publiés par C&F éditions.

    Dans "L’usage de l’art", Fred Turner parle longuement des posters de militantes syndicalistes affichés sur les murs à l’intérieur des bureaux de Facebook.
    https://cfeditions.com/usage-art

    Et de s’étonner : « Les portraits de figures telles que Dolores Huerta, célèbre syndicaliste s’étant battue pour les droits des ouvriers agricoles aux États-Unis, ou de Shirley Chisholm, première Africaine-Américaine élue au Congrès sont affichés dans les bureaux de Facebook du monde entier. [...] Lorsque l’Analog Research Lab affiche une photo de Dolores Huerta sur les murs d’une entreprise dont les ingénieurs ne sont pas syndiqués, il montre son pouvoir de transformer les mouvements politiques les plus incarnés et institutionnalisés en actes d’expression décontextualisés. Sur une affiche, l’image de Dolores Huerta devient un signe, vidé de son histoire, et dès lors redéfini. Une image qui a autrefois pu inspirer des ouvriers agricoles précaires à descendre dans la rue pour manifester offre dorénavant aux ingénieurs des classes moyennes et supérieures une opportunité de célébrer la diversité d’identité au sein de leur entreprise. »

    En écho, Mattel proclame que la collection "Inspiring Women" réunit « des héroïnes incroyables de leur temps, des femmes courageuses qui ont pris des risques, changé les règles et ouvert la voie à des générations de femmes, les invitant à rêver au-delà des limites imposées ».

    Un même discours qui sacralise l’individu, mais noie son action collective derrière un gloubi-boulga marketing sur la liberté... Une liberté que Facebook comme Mattel sont loin d’offrir à leurs salarié·es.

    Dans un rapport publié en novembre 2020, plusieurs ONG dénoncent les humiliations, l’absence de droits et le harcèlement sexuel... dans les usines chinoises qui fabriquent les poupées Barbie "inspirantes". (https://admin.actionaid.fr/uploads/downloadFile/413/Mattel-factory-report-2020.pdf )

    « Salaires indignes, charge de travail infernale, logements insalubres, et parfois même travail forcé... Des détails choquants sur les conditions de travail en Chine ont été exposés les uns après les autres depuis les années 1980. [...] Cette année, nous publions les résultats d’une nouvelle enquête de plusieurs semaines dans une autre usine chinoise de Mattel, dont les résultats sont une fois de plus inquiétants. [...] Mattel a refusé de communiquer sur sa politique de lutte contre le harcèlement sexuel et n’a annoncé aucune mesure visant à éradiquer le harcèlement sexuel. »

    Ceci nous amène à parler du prochain livre publié par C&F éditions, qui va paraître le 1 février : « Red Mirror : L’avenir s’écrit en Chine ».
    https://cfeditions.com/red-mirror

    Cet ouvrage de Simone Pieranni, que nous avons traduit de l’italien, s’intéresse à la manière dont la Chine est devenu le pôle principal de l’avenir du numérique et de l’intelligence artificielle. Il montre les ressorts de ce capitalisme numérique débridé... et notamment les conditions de travail dans les usines de fabrication du matériel informatique, comme dans les bureaux des ingénieures ou le travail à la tâche des "Turcs mécaniques" qui nourrissent l’ogre de l’intelligence artificielle. Un chapitre entier est consacré aux conditions de travail... et nous averti : ce qui se passe là-bas s’étend maintenant dans toutes les usines possédées par les multinationales chinoises. Une analyse confirmée par un article du 13 janvier 2021 sur les employé·es de Huawei en Europe (https://netzpolitik.org/2021/wolf-culture-how-huawei-controls-its-employees-in-europe - en anglais ).

    Parce que le numérique est dorénavant un moteur majeur de nos sociétés, il est devenu essentiel de comprendre les discours de ses entreprises de pointe. De mesurer combien ils servent avant tout à masquer l’émergence d’une forme nouvelle d’exploitation et de dépossession des outils collectifs au profits d’une sacralisation de l’individu... qui le laisse isolé face aux pressions sociales, politiques et culturelles du capitalisme numérique.

    Deux ouvrages en plein dans l’actualité.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    Fred Turner
    L’usage de l’art. De Burning man à Facebook, art, technologie et management dans la Silicon Valley
    avec un cahier photo de Scott London et de l’intérieur de Facebook
    ISBN 978-2-37662-017-4 - 25 €
    https://cfeditions.com/usage-art

    Simone Pieranni
    Red Mirror : L’avenir s’écrit en Chine
    avec un cahier photo de Gilles Sabrié
    ISBN 978-2-37662-021-1 - 25 €
    https://cfeditions.com/red-mirror
    (pré-commande. Disponible le 1 février)

    #Chine #travail #Red_Mirror #Usage_art #Simone_Pieranni #Fred_Turner

  • « Le Roi Jéhan » Une histoire pas si moyenâgeuse sur la masculinité, le pouvoir et ses secrets, et un livre concept : on accéde à une double-lecture à l’aide d’un filtre rouge, qui modernise le récit et met les corps et les complexes à nu.

    Sans filtre rouge : Au royaume de Mont-Tournure, le roi Jéhan de Potiguigni, imbus de son pouvoir, tire à la courte paille chacun de ses jugements. Méprisé par son peuple, sourd aux conseils de sa reine, il part en guerre pour faire taire la colère populaire. À moins que ce ne soit pour fuir son plus grand secret...

    Avec filtre rouge : Car au royaume de Mont-Tounu, où l’on vit dévêtu, le roi Jéhan de Petitquiqui pense son sexe si petit que tout le monde en rit. Multipliant les conquêtes pour se rassurer, il délaisse la reine. Mais plus il tire sur sa paille pour la faire grandir, plus la moquerie gagne son entourage. Jusqu’à cette provocation du roi voisin, se targuant d’avoir la plus grosse…

    Comme on voit avec le gif

    Par Bénédicte et Marine des Mazery aux Éditions Lapin, 80 pages - 18 euros
    – (lien HS ?) https://librairie.lapin.org/all-parutions-2021/761-le-roi-jehan.html

    #livre #BD #masculinité #pouvoir

  • Europe 1 : Quand des milliardaires transforment une radio en Fox News
    https://www.les-crises.fr/europe-1-quand-des-milliardaires-transforment-une-radio-en-fox-news

    Pendant des décennies, Europe 1 a été l’un des réseaux radiophoniques les plus respectés de #France – mais sous la pression de ses nouveaux propriétaires milliardaires, elle est en train de fusionner avec CNEWS, une copie de Fox. Récemment, les journalistes ont fait grève pour empêcher qu’une icône de la radiodiffusion française ne devienne une nouvelle chambre d’écho de l’extrême droite. Source : Jacobin Mag, Harrison Stetler Traduit par les lecteurs du site Les-Crises L’intervention du milliardaire français Vincent Bolloré dans les #Médias du groupe Lagardère est la suite logique de son dernier projet : la création d’un géant audiovisuel d’extrême droite sans complexe. (Zakaria Abdelkafi / AFP via Getty Images)Lire la (...)

    #Vincent_Bolloré #Médias,_France,_Vincent_Bolloré

  • CE QUE LA DROITE A FAIT À LA 🇫🇷 FRANCE 🇫🇷 ... ET CE QUE JE NE PEUX PARDONNER Tatiana Ventose

    https://www.youtube.com/watch?v=_AonEp03Y0U

    🧭 POUR T’Y RETROUVER DANS LES DIFFÉRENTES PARTIES DE CETTE VIDÉO 🧭
    ⌚️ 4:10 « Libéralisme Tout-puissant »
    ⌚️ 14:35 « La France outragée »
    ⌚️ 30:00 « Les 2 jambes du système »

    ⬇︎ SOURCES & OUVRAGES D’INTÉRÊT EN LIEN AVEC CETTE VIDÉO⬇︎
    – Histoire des Droites en France, Gilles Richard
    – Le Loup dans la Bergerie, Jean-Claude Michéa
    – Le Complexe d’Orphée, Jean-Claude Michéa
    – La Fin de l’Histoire & le dernier Homme, Francis Fukuyama

  • Jeux Olympiques de Tokyo : des "Jeux de riches" dans un pays de plus en plus pauvre
    https://www.rtbf.be/info/monde/asie/detail_jeux-olympiques-de-tokyo-des-jeux-de-riches-dans-un-pays-de-plus-en-plus

    Le budget faramineux des JO de Tokyo passe mal auprès des millions de Japonais que la pandémie a fait basculer dans la précarité.

    Dans son petit studio du centre-ville, Masako Sasaki, 82 ans, ne suivra que d’un œil les Jeux olympiques à la télé. Cette retraitée a pris en grippe l’événement à cause de son coût faramineux : plus de 13 milliards d’euros, ce qui fera de ces JO les Jeux d’été les plus chers de l’histoire olympique.

    "Pour nous, les petites gens, ces Jeux de riches, c’est vraiment un autre monde" , commente la vieille dame.


     »Moi, par exemple, ma pension de retraite est si peu élevée qu’elle ne me permet pas de manger trois fois par jour. Et puis, j’ai allumé les néons aujourd’hui pour votre venue mais, d’habitude, pour réduire ma note d’électricité, je ne m’éclaire qu’à la lumière du jour et, le soir, grâce à la télé. Le moindre yen économisé compte…"

    20% des Japonais âgés pauvres
    Keiko Kobayashi, 79 ans, peine tout autant à joindre les deux bouts. "Ma pension de retraite ne me suffisant pas pour vivre, j’en suis réduite à nettoyer des cages d’escalier dans des copropriétés" , explique-t-elle.

    "C’est dur, à mon âge, de monter et descendre sans arrêt de lourds seaux d’eau, mais je n’ai pas le choix : sans ce petit boulot, je ne m’en sortirais pas. Au Japon, 20% des seniors vivent sous le seuil de pauvreté. Bon nombre sont donc, comme moi, obligés de travailler. Tout cet argent dépensé pour les JO, on aurait dû le consacrer à l’augmentation des petites pensions de retraite… "

    Ce qui passe mal aussi auprès des Japonais précarisés, c’est le train de vie des hauts dirigeants du Comité international Olympique (CIO) qui assisteront aux Jeux. Ils occuperont des chambres d’hôtel qui coûteront parfois jusqu’à 300.000 yens (plus de 2000 euros) la nuit.

    Or, en vertu du contrat d’attribution des JO, l’essentiel de ces factures hôtelières sera payé, non par le CIO, mais par les contribuables tokyoïtes.

    Les associations caritatives débordées
    "Des nuits à 300.000 yens alors que tant de Japonais ne mangent plus à leur faim, c’est indigne" , s’irrite-t-on dans une ONG qui offre des plateaux-repas aux personnes dans le besoin.

    Elle en distribue "trois fois plus qu’avant l’apparition du virus : certains soirs, les gens doivent faire la queue pendant deux heures avant d’être servis tellement il y a du monde."

    Parmi ces nouveaux pauvres, figurent beaucoup de femmes. Car au Japon, elles occupent deux fois plus souvent que les hommes des emplois précaires. Ils sont mal payés et, en plus, donnent rarement droit aux allocations de chômage quand on les perd.

    Or, les secteurs professionnels qui ont le plus licencié en raison de la pandémie (l’hôtellerie, la restauration, le tourisme, etc.) avaient très souvent recours à des salariées sous-statutaires.

    En raison de l’envolée du taux de pauvreté depuis l’apparition du virus, on estime que, désormais, 35% des ménages nippons les plus défavorisés n’ont plus les moyens d’acheter toutes les denrées alimentaires dont ils ont besoin.

    #japon #pauvreté #jo #jeux_olympiques des #riches , de l #oligarchie, de la #nomenclatura des #trés riche aux frais de la #pauvreté
    Bientôt en #France à #Paris avec la star du #ps est des #beaux_quartiers , #anne_hidalgo

  • L’écran de la Samaritaine Didier Rykner
    https://www.latribunedelart.com/l-ecran-de-la-samaritaine

    La Tribune de l’Art avait combattu le projet de la Samaritaine, mené par LVMH avec le soutien de la Ville de Paris et du Ministère de la Culture ( https://www.latribunedelart.com/paris-samaritaine ). Détruire un ensemble de maisons anciennes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles au cœur de Paris nous faisait revenir au vandalisme des années 1960. La décision du Conseil d’État validant cette opération en désavouant le tribunal administratif était un parfait scandale. Mais on ne lutte pas contre Bernard Arnault, surtout quand celui-ci bénéficie de tous les soutiens politiques, de la droite à la gauche, en passant par une grande partie de la presse ( https://www.latribunedelart.com/la-samaritaine-lvmh-et-la-presse-l-eternel-retour ).


    8. La vue panoramique sur écran depuis la Samaritaine : un écran filmant la Seine... - Photo : Didier Rykner

    Le bâtiment construit par SANAA, nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire ( https://www.latribunedelart.com/samaritaine-la-victoire-de-bernard-arnault-la-defaite-du-patrimoine ), est d’une grande médiocrité, et en rupture totale avec son environnement. Contrairement au procès d’intention que nous font certains, nous ne sommes évidemment pas hostile à l’architecture contemporaine. Il y a d’excellents architectes comme Tadao Andō ou Rudy Ricciotti [1], des architectes capables du meilleur comme du pire, tel Jean Nouvel. Mais il y a aussi des architectes que nous préférons ne pas qualifier, comme Yves Lion, Dominique Perrault ou encore Bruno Gaudin.

    Il paraît que SANAA est un grand cabinet d’architectes. Le Louvre Lens n’en témoigne pas vraiment, même si l’on peut trouver pire. L’édifice qu’ils viennent de construire pour la Samaritaine n’est pas seulement médiocre extérieurement (ill. 1), il l’est aussi à l’intérieur (ill. 2 et 3). Ce n’est même pas médiocre, ce n’est rien. On pourrait se trouver dans un centre commercial de Tokyo ou de Dubaï, il n’y aurait aucune différence. Voilà pourquoi on a détruit un îlot du Paris historique !


    Intérieur du nouveau bâtiment de la Samaritaine - Architectes : SANAA - Photo : Didier Rykner

    La restauration elle-même des bâtiments Art nouveau et Art déco de la Samaritaine nous semble plutôt réussie (ill. 4 à 6), même s’il faudrait sans doute l’étudier plus soigneusement. L’architecte qui en est le maître d’œuvre est un de nos bons architectes en chef, Jean-François Lagneau. Nous l’avons contacté sur un point qui nous inquiétait : à l’origine, le bâtiment d’Henri Sauvage était construit avec des dalles Saint-Gobain en verre qui faisaient office de planchers à tous les niveaux, et qui donnaient à l’ensemble une luminosité et une transparence exceptionnelles. Cet aspect a complètement disparu et Jean-François Lagneau nous a indiqué que ce n’était pas faute d’avoir cherché une solution qui puisse correspondre aux normes de sécurité actuelles. Or, il semble impossible d’installer des planchers en verre qui ne s’écrouleraient pas au moindre incendie. Dont acte, même si cela est bien triste.


    Un des grands halls de la Samaritaine après restauration - Photo : Didier Rykner

    Nous nous interrogions sur deux autres points. D’abord, les lettres formant le mot « Samaritaine », qui datent de l’origine et font partie de la façade classée, n’ont pas encore été remplacées (ill. 6 et 7) et l’on pouvait s’inquiéter d’y voir à la place apparaître les mots « Cheval Blanc », nom de la chaîne d’hôtels de luxe qui s’y est installée. C’était en tout cas le souhait de LVMH. Heureusement, la DRAC Île-de-France nous a confirmé qu’elle tient à sa repose après restauration. Espérons que ce sera le cas.


    Façade de la Samaritaine d’Henri Sauvage (état actuel, sans le nom sur la façade) - Photo : Didier Rykner

    Le second point concernait des appliques Art déco de part et d’autre de la porte d’entrée du magasin, qui n’existent plus. Il s’avère qu’il s’agissait en réalité d’œuvres récentes, datant des années 1980, d’un designer américain, Hilton McConnico. Celui-ci avait créé deux pastiches fort réussis, qui furent vendus chez Lucien à Paris https://www.lucienparis.com/lot/6580/1482598?offset=170& le 14 juin 2010. Si l’on peut regretter que ces deux éléments, qui d’une certaine façon faisaient partie de l’histoire du bâtiment, aient été supprimés, on ne peut décemment crier au scandale. La commande était celle de l’ancien restaurant Toupary qui occupait la terrasse au dernier étage.


    8. La vue panoramique depuis la Samaritaine : un écran filmant la Seine... - Photo : Didier Rykner

    Rappelons qu’Anne Hidalgo célébrait ce projet https://twitter.com/Anne_Hidalgo/status/2518629569 en soulignant qu’il « servait au mieux la mixité sociale » sous prétexte qu’une crèche de 80 places devait être créée. Pas de chance : pour l’instant, aucune place de crèche n’existe encore ( https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-la-creche-de-la-samaritaine-n-a-aucun-enfant-pour-ses-80-berceaux-0 ), et cela n’en prend pas le chemin, le Ier arrondissement n’étant pas « une zone prioritaire » . Mieux encore : désormais, seuls les clients de l’hôtel de luxe qui s’est installé derrière la façade sur la Seine pourront jouir de la vue magnifique qui autrefois était accessible à tous. Les simples parisiens pourront monter à l’étage sous les toits et s’asseoir pour regarder un écran géant montrant en direct la Seine qu’ils ne peuvent plus admirer de la terrasse (ill. 8). La mixité sociale, pour Anne Hidalgo, c’est mettre ses administrés devant un écran filmant la Seine. Peut-on imaginer un tel mépris ?

    #anne_hidalgo #bourgeoisie #mépris #Grand_Paris #urbanisme #métropole #métropolisation #france #logement #hidalgo #ps #ville_de_paris #mixité_sociale #ségrégation #luxe #vandalisme #Art_nouveau #Art_déco #ecrans

  • Maroc. « Comment j’ai été tracé à Vienne par Pegasus »
    https://orientxxi.info/magazine/maroc-comment-j-ai-ete-trace-a-vienne-par-pegasus,4929

    Hicham Mansouri, journaliste marocain réfugié en France et membre de la rédaction d’Orient XXI, fait partie des cibles de #Pegasus. Il raconte pour la première fois comment au cours d’un séjour privé en Autriche, il a été repéré grâce au logiciel espion et suivi par de probables barbouzes marocains.

    • Peu de débats optent pour une focalisation sur le point de vue du client. C’est pourtant un point de vue très intéressant à adopter, puisqu’il permet d’attirer l’attention sur les mécanismes du dominant, plutôt que sur les réactions (toutes légitimes) des dominées. En effet, la réalité des clients est toute autre que les images misérabilistes qui nous poussent à empathiser avec des hommes malheureux, perdus, en solitude émotionnelle, voire handicapés… : les clients sont pour la plupart des mecs infâmes, qui n’ont pas la moindre trace d’empathie pour les femmes qu’ils consomment et utilisent comme des objets, et une énorme proportion d’entre eux est sadique.
      En outre, parmi ceux qui n’ont pas des comportements monstreux, beaucoup s’estiment comme “des bons clients” comparés aux autres, ce qui signifie que 1) ils ont pertinemment conscience des maltraitances que vivent les personnes en prostitution et trouvent ces conditions de travail acceptables, et 2) qu’ils s’estiment nobles s’ils ne les maltraitent pas. En fait, comme ils méprisent profondément les femmes prostituées, ils considèrent que c’est un acte d’une extrême noblesse que de les traiter comme des êtres humains (par exemple, de se rappeler de leurs prénoms, de faire preuve de respect envers leurs limites, ou de leur prodiguer la moindre once de gentillesse).

      Focaliser sur le point de vue du client ou du dominateur plutôt que sur les états d’esprit des soumises ou des prostituées permet de pointer tout ce qu’il y a d’inacceptable dans la prostitution et le bdsm : un homme qui estime qu’un rapport sexuel non-désiré ou violent est jouissif.
      “Un jour, je me suis posé la question : POURQUOI moi ça me parait impossible de frapper une personne dont je sais qu’elle a été maltraitée dans l’enfance, même si c’est elle qui me le demande, alors qu’eux ça semble leur poser AUCUN problème, au contraire ? C’est alors que j’ai réalisé qu’en dépit de ma solitude, de mon mal-être ou de mon handicap, je n’envisagerai jamais d’obtenir du sexe de quelqu’un qui ne le désire pas, ou de tirer de la jouissance des traumas de quelqu’un. Jamais je ne pourrais me dire “c’est ok si elle n’a pas de désir puisqu’elle aime être forcée / c’est ok si elle n’a pas de désir, puisque je la paye”.

      Se mettre dans le point de vue du dominant permet aussi de comprendre pourquoi les arguments sur la déstigmatisation ne fonctionnent pas : une idée forte des libfems est qu’en normalisant le travail du sexe, on ferait baisser les violences dues à la stigmatisation. Mais du point de vue d’un homme violent c’est le contraire : il se dit “Non seulement cette femme se fait pénétrer sans désir, mais en plus elle ne trouve pas ça grave”, et il ne la méprise que davantange. Ainsi la “déstigmatisation” risque bien de produire le résultat inverse de l’effet voulu : plus la violence est dédramatisée, plus elle va être courante, plus le stigma sera lourd. Cela ne vient que renforcer leur opinion machiste profondément ancrée que les femmes, au fond, “aiment ça” et que l’objetisation sexuelle est le désir secret des femmes car cela relève de leur Nature.

  • Ah mais je ne savais pas que Ben était le neveu de… Ralph Thamar ! En même temps lui non plus ne le savait pas vraiment…

    Par contre impossible de trouver en ligne ce docu. J’ai trouvé celui du milieu sur le reggae, mais je ne trouve pas Créole Jazz et Créole Rap. :(
    Si quelqu’un sait comment les trouver…

    https://www.mouv.fr/r-n-b/creole-soul-avec-ben-l-oncle-soul-sur-france-o-318582
    https://www.dailymotion.com/video/x66bd7a

    #musique #Antilles #Martinique #Ben_l'oncle_soul #Ralph_Thamar #jazz avec #Chassol aussi dedans

  • Entre 7 000 et 10 000 mineurs (le masculin neutre, cette merveille de la langue française, occulte le fait que ce sont en majorité écrasante des filles et que leurs clients sont des hommes) se prostituent en France, le gouvernement va annoncer un plan national
    Le secrétaire d’État à la Protection de l’enfance, Adrien Taquet, va annoncer mardi 13 juillet un plan national de lutte contre la prostitution des mineurs pour l’automne 2021 https://www.francetvinfo.fr/societe/prostitution/entre-7-000-et-10-000-mineurs-se-prostituent-en-france-le-gouvernement-
    #prostitution

  • Le Coût de la virilité par Lucile Peytavin : 95,2 milliards d’euros PAR AN. C’est le coût des comportements asociaux masculins.

    Le budget de la justice en France est de 9,06 milliards d’euros par an. Les prisons peuplées à 97 % d’hommes, c’est 70 000 écrous (103 personnes pour 100 000 habitants). La construction d’une cellule coûte entre 150 000 et 190 000 euros ; une année de prison coûte 32 000 euros. A quoi il faut rajouter les peines en milieu ouvert (174 000) soit 244 000 sous main de justice en France, ainsi que les effectifs de police et de gendarmerie qui dépendent respectivement de l’Intérieur et de l’Armée. Et les pompiers : secours santé et incendie (ce dernier à 7 %). Les hommes sont surreprésentés dans les services d’urgences, en accidentologie ; ils totalisent 52 % des km parcourus mais 85 % des accidents mortels, à tel point que Lucile Peytavin propose que le sticker A signalant le jeune conducteur ou la jeune conductrice (mais adorée, elle, des assureurs) soit remplacé par H pour homme à vie sur leurs voitures ! Violences conjugales, violences à enfants, viols, délits sexuels. Actes violents contre l’état et les Forces de l’ordre, 87 % d’hommes, 93 % pour les guet-apens, les attentats terroristes, le trafic de drogue et la traite humaine : clients de prostituées, 99 % d’hommes, 73 % des proxénètes. Même les incendies de forêt qui occupent les pompiers l’été sont majoritairement d’origine humaine donc de la délinquance. 99 % des pyromanes sont des hommes. Les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 130 morts, 413 blessés, coût estimé pour la société à 2,2 milliards d’euros soit 0,1 % du PIB. Neuf terroristes, neuf hommes. Et la récidive concerne les hommes à 94 %. Je ne fais qu’un résumé de ces données fastidieuses et démoralisantes. Il faut lire le livre où figurent tous les comportement asociaux masculins, et les dépenses générées poste par poste. http://hypathie.blogspot.com/2021/05/le-cout-de-la-virilite.html


    #virilité

    • ça me semble complètement absurde d’amalgamer les vols et les atteintes à l’autorité de l’état à divers autres délits ou crimes cités. et soumis à la une qualification policière et judiciaire qu’il faudrait décortiquer avant de la reprendre (biais innombrables et virilistes gonflettes pro domo). les données des assurances auto sont un meilleur indice des ravages de la virilité.
      la prison elle même fait partie des dégâts de la virilité. Idem pour lafraaance.

    • @colporteur Le sujet ici ce sont les dommages de toutes sortes infligés à la société par les pratiques de la virilité, il me paraît donc normal de recenser tous les actes de délinquance commis par les hommes. Notez que dans son livre Lucile Peytavin ne compte pas la délinquance financière par manque de données fiables, écrit-elle, alors qu’il est vraisemblable que là aussi, les hommes sont majoritaires. Et bien entendu, je précise que même si les femmes commettent les mêmes délits, objection qui nous pend au nez, nous ne le nions pas, nous disons juste qu’ elles ne le font pas dans les mêmes proportions que les hommes. Ce qui laisse supposer que la socialisation inculquée aux filles est plus performante que celle inculquée aux garçons.
      @mad_meg : effectivement, les données sur l’inceste et le viol sont certainement sous-évaluées, il est difficile pour la société d’affronter l’ampleur du fléau.

    • policiers et juges savent fort bien que les illégalismes sont majoritairement le fait des hommes ce qui modifient leurs comportements en retour. les contrôles au faciès par exemple visent essentiellement des hommes. si on dit - en défenseurs de la propriété- qu’au vol correspond un cout pour la société, il faut envisager que les délits de ce genre commis par des femmes sont moins constatés (police) et moins pénalisés. Bref, l’idée générale (nuisance corrélées ou dues la virilité) est juste, le calcul d’épicemard proposé est absurde car toutes les « données » mises dans l’équation sont sujettes à caution et à controverses (le vol à l’étalage est souvent un bienfait pour/contre une société qui se refuse à satisfaire des besoins élémentaires et pas que)

    • Pourquoi, l’autonomisation (ou la libération pour employer le terme consacré, je préfère autonomisation) des femmes ce serait de se comporter en voyouse, braqueuse de banque, violeuse... ? le modèle masculin à s’approprier car ce serait l’étalon or du comportement social ? Le bad boy prétendument révolté et tellement glorifié par la culture pop ou plus classique dont on nous abreuve tous les jours pour nous faire avaler n’importe quoi ? L’autonomie, c’est s’affranchir des modèles qu’on veut nous imposer à la trique. Ca vaut pour les garçons. Et tous les comportements sociaux ne se valent pas, à l’aune des résultats produits. Il se trouve que dans les tribunaux, les justiciables sont les hommes, les magistrats et auxiliaires de justice, de l’avocate à la visiteuse de prison sont des femmes, il est temps de se déciller les yeux. Vu les moyens mis sur la table pour les calmer, on est en droit d’attendre du résultat. PS Certaines féministes (Federici pour ne citer qu’elle) sont contre des femmes dans les armées par exemple. Je pense en revanche qu’elles peuvent intégrer les corps de peace keepers, un traité de paix tenant mieux si les femmes y sont associées. Il ne s’agit pas là d’essentialisme, les femmes font leurs choix bien entendu.

    • les modèles masculins sont nocifs pour les hommes eux-mêmes mais seraient bons pour les femmes ? je n’ai pas dit ça. Il n’y a pas de modèle masculin ou féminin qui fasse du vol à la tire autre chose qu’une pratique plutôt banale et je ne comprends pas que l’on puisse parler d’asocialité sans interroger la société elle même, que l’on chiffre des dégâts depuis des catégories institutionnelles des société capitalistes, toutes biaisées, discutables critiquables, mais comme selon un commentaire reçu depuis ici avant que le post soit dépublié, je « radote » et manifeste une « compassion soutenu pour les condés et les agresseurs » (sic), mieux vaut arrêter là.

      #asocialité

    • Il me semble que si l’on veut réellement chiffrer les coûts de la virilité (marque déposée), il est logique d’en soustraire les bénéfices, pour les hommes individuels et pour la société, laquelle s’en sert comme modèle de comportement autorisant toutes sortes de conduites immorales au regard des valeurs humanistes mais plus que rentables sur un plan pragmatique. Se fermer les yeux sur ces choix intéressés des dominants et des institutions, c’est se condamner au statu quo, non ?...

  • Paris Zoopolis (PAZ) association de protection des animaux liminaires (animaux sauvages vivant parmi nous en ville) réclame ce jour devant le Tribunal administratif de Paris l’arrêt de la chasse aux lapins de Garennes accusés de tous les maux, (l’inénarrable pullulants ah ah, rongeurs, trous dans les pelouses) au Jardin des Invalides https://www.cnews.fr/france/2021-07-21/paris-les-lapins-de-garenne-pourraient-ne-plus-etre-chasses-grace-une-associat