• Encyclopédie Homo Vivens | Le silence et la vie
    http://encyclopedie.homovivens.org/Dossiers/le_silence_et_la_vie

    Présence et silence s’appellent l’un l’autre. Sous prétexte de transparence et de liberté d’expression, on désapprend à taire ce qui doit l’être, à garder un secret, une confidence. On dit que, dans le village d’antan, tous savaient tout de chacun, alors que le respect de la vie privée est une des belles conquêtes de la modernité. Où en est-on vraiment à ce chapitre ? Dag Hammarskjöld disait : « Le silence est l’espace qui enveloppe toute action et toute vie en commun, comme l’amitié qui se passe de paroles. »

    Avec la télé ou la radio toujours allumée, il est difficile de comprendre ce propos. Pourquoi le silence est-il devenu de plus en plus insupportable ? Veut-on mieux étouffer sa propre intériorité ? Il faudrait relire ce que dit Blaise Pascal sur le divertissement, véhicule tout-terrain de la distraction de soi. Se peut-il que le mal de vivre, que les bleus à l’âme doivent beaucoup à ce paradoxe du vide intérieur et de son encombrement de phantasmes hantés par cette « angoisse flottante » sans repères si bien identifiée par Freud ? Un peu comme les mégapoles urbaines qui s’étalent comme un magma sans dehors ni dedans, où tout se disperse, où l’on passe d’une expérience à l’autre, sans en mûrir une seule. Comme le dit si bien l’aphorisme : tout passe, tout lasse, tout casse. Cette dispersion de flux verbal, de bavardages médiatiques, d’images de plus en plus agressantes, éloigne des joies intenses du recueillement, du silence et de la présence réelle, de la mémoire et de l’horizon.

  • Encyclopédie de L’Agora | Peut-on agir ?
    http://agora.qc.ca/documents/peut_on_agir

    La période présente, en laquelle s’exacerbent un peu partout les comportements réactifs des citoyens-électeurs, est caractérisée par les changements d’orientation erratiques des systèmes « démocratiques » des États occidentaux. On se voit entrer dans une période d’instabilité politique et sociale, aggravée par les contrecoups incontrôlables des ravages inconsidérés portés à la biosphère par la civilisation industrialo-marchande.

     Il se pourrait bien qu’il n’y ait qu’une alternative aux désastres qui s’annoncent : prendre congé (chacun au mieux qu’il peut) de l’activisme ambiant pour se retrouver, et repenser, à partir de nos rêves et à travers notre argumentation rationnelle, notre Bien Commun.

     Certes nous savons que par le passé, on s’occupaient plutôt du Bien Commun sur les décombres des catastrophes (ainsi par exemple le programme du Conseil National de la Résistance en 1944). Mais l’homme a appris à mieux comprendre le cours de l’Histoire et peut désormais anticiper les catastrophes.
    Il n’est pas encore totalement exclu qu’il soit aujourd’hui capable de refonder sa vie en société s’il voit clairement que c’est le seul moyen de ménager un avenir humain à sa descendance, et même, pour tout dire, à l’espèce humaine.

  • Sur le plan idéologique, nous vivons sous l’empire des déconstructeurs. Depuis au moins trois décennies, dans tous les domaines, nous subissons leur action dissolvante. Politique, médias, luttes sociales, tout y passe. « L’effet de ce ‘’déconstructivisme’’ frénétique est d’ouvrir par force sur un complet chaos de la pensée où rien ne demeure des anciens concepts admis et discutés – ni le réel (si contradictoire qu’il se révélerait inassimilable), ni le pouvoir (si multiple qu’il en deviendrait insaisissable), ni la nature humaine (si floue que sa seule réalité relèverait de la fiction), ni la vérité (si conditionnée qu’il serait, par avance, vain de distinguer le vrai du faux), ni le langage (si normé qu’il tiendrait de la prison), ni le corps (si biologiquement indéfinissable qu’il n’aurait d’existence possible que dans le transgenre). »

    Dans le débat public d’aujourd’hui, les questions identitaires occupent désormais le premier plan, surtout lorsqu’elles sont le fait des minorités. Comme l’a dit Deleuze, « C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout le monde. » (Abécédaire, cité par Garcia (dorénavant G.), p. 47) Le social est « marqué par la prolifération, le surgissement imprévisible de nouveaux motifs de discrimination, d’exclusion, de ‘’stigmatisation’’ ou d’ ‘’invisibilisation’’ » (G., p. 23).

    Encyclopédie de L’Agora | Renaud Garcia : une critique de gauche de la déconstruction
    http://agora.qc.ca/documents/renaud_garcia_une_critique_de_gauche_de_la_deconstruction
    #Penser #Société #Politique #2017

    • @Aude

      Ce passage me sembletout de même résumer assez bien le côté « tour de passe-passe » de son argumentaire :

      , si ce qui est a été construit et peut être déconstruit, il devient alors possible de le reconstruire. Cette métaphore aboutit à faire de la technique l’instrument de cette reconstruction. La technique est alors au service de désirs individualistes qui ne trouvent plus comme limite qu’une éthique minimaliste : faire tout ce que l’on désir sans nuire à autrui.

      Prétendre que « déconstruire » mène à servir sur un plateau à « la technique » un monde à reconstruire fait de désirs individualistes me semble instruire un faux procès - et relever d’un regard pour le moins surplombant et chargé de mépris vis à vis des personnes qui ont recours à cet outil critique dans les luttes qu’elles mènent. Et, de fait, il me semble difficile de garder grand chose de vivant de la critique si l’on jette la déconstruction - un genre de critique sans lame, à laquelle manquerait le manche. Il resterait à s’accrocher à l’idée !

      Quant à sa prétention (que je trouve assez extravagante) à ramener contre les luttes des minorités la notion de « limite » à la vie humaine (non que le présent ne foisonne de perspectives de fuites en avant sans limites : mais en imputer la cause, comme la faiblesse de l’idéologie libertaire, aux « déconstructeurs » et, à travers eux, aux luttes menées à l’extérieur du mouvement libertaire, sans lui, me semble tout simplement malhonnête)... je peine un peu à la juxtaposer avec son attachement à l’illusion (qui pour moi signe tout simplement la position de privilégié) de disposer d’un point absolu ou enraciner une révolte et une critique universelles.
      D’un côté les limites, surtout pour les autres qui critiquent mal, de l’autre l’universalisme pour lui et les siens. Cherchez l’erreur !

      D’autant plus que je ne vois pas en quoi le renoncement à cet universalisme déjà là, produit historique masculin et occidental, qu’il insiste pour présenter comme une catastrophe, interdirait de concevoir un projet, à produire ensemble sur un pied d’égalité - qui mériterait peut être bien le nom d’universel, pour le coup, ou un autre.

      En passant, sa compréhension d’une notion comme celle d’intersectionnalité - telle qu’il l’explique lors d’une interview à Radio libertaire - m’a paru des plus fantaisistes, et propre à rendre incompréhensible le simple fait que ce concept permet par exemple - mais peut-être que je me trompe - d’exprimer le fait que les individus se trouvent pour la plupart au carrefour de plusieurs oppressions, et que les oppressions se co-construisent, ce qui implique d’envisager les oppressions dans la complexité leurs interactions. Lui semble curieusement n’y voir que le germe d’un particularisme infini et diviseur pour les individus...

      Certes, Renaud Garcia n’a pas l’arrogance grossière d’un Escudero, et sa culture libertaire scolaire en impose un peu plus. (je n’ai pas lu son livre : j’ai lu et écouté les interview de lui disponible sur le net, et je suppose qu’il essaie d’en rendre compte honnêtement) Mais son propos bien que plus policé et moins outrancièrement falsifiant, ne cesse à mes yeux de trahir à quel point il parle depuis le même point de vue, et défend le même refus obstiné de se dessiller le regard.

      En l’écoutant, j’ai repensé à une fameuse phrase de Brice Hortefeux sur les auvergnats :
      « Quand il n’y en a qu’une, ça va. Le problème, avec les minorités, c’est quand il y en a plusieurs. »

    • Nous évoquions plus haut le rejet, par les pensées décontructionnistes, des grands concepts de la modernité, notamment la notion de vérité. Pour Foucault, par exemple, « un savoir n’est jamais en définitive ni vrai ni faux, mais qu’il se manifeste davantage comme un certain ‘’ régime de vérité’’ qui découpe dans la réalité, à un certain moment, des objets intelligibles » (G., p. 21). « Selon Foucault, ce que l’on appelle la ‘’vérité’’ n’est pas vraiment lié, comme on pourrait le penser selon une définition classique (aristotélicienne), au rapport de concordance entre un énoncé et des faits qui existent indépendamment de l’énonciateur. La vérité est davantage conçue comme un système de règles, toujours instable, intriqué dans un réseau complexe de pratiques et de discours, qui s’alimentent l’un l’autre. » (G., p. 20-21)

      Pour avoir lu Baudrillard (peut-être pas la référence la plus classieuse du post-modernisme...) quand j’étais encore bien jeune, je ne peux qu’abonder dans ce sens. Alors même que j’étais ébahi par le style, je ne pouvais m’empêcher d’être très chiffonné par ce rapport très spécial à la vérité (de manière triviale, je dirais qu’il s’agissait tout simplement d’un « je m’en foutisme » plus ou moins assumé). Quant aux conséquences politiques de cette façon de réfléchir, difficile de savoir quel véritable impact cela a eu, mais quand je vois l’état de décomposition de tout ce qui est, pour faire simple, à gauche du PS (et du PS lui même d’ailleurs) a priori ça n’a pas attiré les foules.

    • Gilles Deleuze et Felix Guattari ont tenté, à travers la notion de minorité, d’exprimer la double irréductibilité (à la forme-État et à la forme capital) de ces « communautés concrètes qui se situent hors du rapport de travail » : « De manière générale, les minorités ne reçoivent pas davantage une solution de leur problème par intégration, même avec des axiomes, des statuts, des autonomies, des indépendances. Leur tactique passe nécessairement par là. Mais si elles sont révolutionnaires, c’est parce qu’elles portent un mouvement plus profond qui remet en question l’axiomatique mondiale. La puissance de minorité, de particularité, trouve sa figure ou sa conscience universelle dans le prolétaire. Mais, tant que la classe ouvrière se définit par un statut acquis, ou même par un État théoriquement conquis, elle apparaît seulement comme « capital », partie du capital (capital variable), et ne sort pas du plan du capital. […] On voit mal ce que serait un État amazone, un État des femmes, ou bien un État des travailleurs précaires, un État du « refus ». Si les minorités ne constituent pas des États viables, culturellement, politiquement, économiquement, c’est parce que la forme-État ne convient pas, ni l’axiomatique du capital, ni la culture correspondante », Mille plateaux.

      et pas #déconstruction ...

    • @Aude

      je n’entend pas sous-estimer les mésusages et les détournements individualistes, à des fins de carrière militante, d’autopromotion, que tu évoques (je fais succinct, mes excuses si c’est trop simplificateur). Le monde militant à ma connaissance a toujours été le lieu de tels petits jeux de pouvoir, et je suis enclin à penser que les circonstances historiques présentes sont propices à de tels comportement.
      Mais il me semble à minima que c’est faire preuve d’une grande légèreté intellectuelle, à fortiori de la part d’un professeur de philosophie, que de prétendre que la cause se trouverait dans le concept, surtout lorsque les concepts en question ont servi à mettre à jour le fait désagréable pour l’ego que tant de révolutionnaires et autres radicaux, par bien des aspects, faisaient aussi partie du problème.

      Je ne veux pas méconnaître les expériences que tu cites : mais pour une partie des anarchistes et autres révolutionnaires, « déconstruction » est désormais un anathème, ce qui me semble une forme de défaite de la pensée, et quiconque dans son analyse des rapports de pouvoir, commence à prendre au sérieux la notion d’intersectionnalité, se fait traiter de post-moderne, par des gens qui tiennent visiblement à ne pas savoir de quoi il retourne, et à ce que leurs propres privilèges demeurent indicibles.

      Je ne pense pas que de tels résultats aient la moindre efficacité pour ce qui est de contrer ou limiter l’ampleur des problèmes que tu soulèves.
      Encore une fois, je saisis cela un peu vite, en espérant ne pas être trop simpliste.

    • @Aude

      Encore une fois, je suis d’accord en partie avec ce que tu écris.

      Mais, par exemple, l’emploi que faisait Léo Thiers Vidal de la notion d’"état agentique" m’a semblé et me semble toujours précieux pour comprendre ma propre place de mec hétéro dans le patriarcat, et la dissonance qu’il peut y avoir entre ce que je crois être et faire, et la manière dont je me trouve pris dans les rapports sociaux, dont j’ai appris à m’y installer.
      Et je ne vois pas à quoi prendre conscience de sa propre position au sein de rapports de domination structurels peut être nuisible - si ce n’est aux illusions sur la « radicalité » de la critique que nous portons, que nous nous plaisons volontiers à entretenir sur nous même, en particulier lorsqu’on se définit comme anarchiste et que l’on est un homme blanc hétéro...
      D’autant plus qu’il me semble, pour l’avoir pratiquée longtemps, que la boîte à outil anarchiste traditionnelle ne fournit aucun outil théorique pour exprimer ces questions là - ce qui n’a jamais empêché un anarchiste d’y venir pour des questions d’éthique personnelle, mais c’est une autre histoire.
      ENcore une fois, je saisis cela en vitesse.
      Pour les universitaires américains, je suis surpris de voir la fréquence à laquelle ils surgissent devant moi sous le clavier d’anarchistes français... le reste du temps, je n’en croise quasiment jamais !

  • De la #nature comme #stratégie d’#accumulation – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/smith-nature-strategie-accumulation

    À un certain niveau, ceux que l’on appelle les conservateurs n’ont simplement pas encore compris les possibilités qu’offrait le #capitalisme environnemental, et c’est ce que l’histoire retiendra d’eux. Ils se placent, par ailleurs, du côté d’une industrie énergétique qui réalise des profits sans précédent tout en communiquant sur le terrain de l’#écologie. Tout comme l’exploitation de la main d’œuvre à bas coûts prolifère dans de nombreuses industries d’Asie, d’Amérique Latine et d’Afrique, l’expansion du capital étendue à la nature constitue encore une solide frontière de l’accumulation du capital, qu’il s’agisse de la prospection sur le vivant en Amazonie ou du forage dans l’Arctique états-unien. L’avant-garde de cette expansion envahissante, est aujourd’hui transplanétaire, avec bientôt la colonisation, l’exploration scientifique et l’exploitation de l’espace, que l’on considère encore couramment comme extérieur à l’ordre planétaire du monde humain.

  • Biodiversité en partage
    http://www.larevuedesressources.org/biodiversite-en-partage,2938.html

    « La diversité et la vie, c’est un peu la même chose ». C’est par ces termes que le paysagiste Gilles Clément conclut ce documentaire, consacré à la la biodiversité végétale. Son « jardin en mouvement » est le recueil d’une diversité qui se construit par le hasard des rencontres. Rencontres végétales, animales… humaines. Nous suivrons ici des humains passionnés par la question végétale, et qui tous sont d’accord pour favoriser cette biodiversité, aussi bien dans les jardins, les champs que dans les espaces (...)

    #Biosystèmes_critiques

    / #Agriculture

  • Avis de temps froid sur les relations humaines !
    http://www.lesauterhin.eu/avis-de-temps-froid-sur-les-relations-humaines

    Si au niveau de la planète s’installe le réchauffement climatique, le climat des relations humaines est lui marqué par un net refroidissement. Dans les temps de crise l’indifférence et la froideur croissent d’autant plus que les perspectives d’en voir l’issue sont sombres explique Götz Eisenberg dans une réflexion construite à partir d’un fait divers, un fait d’hiver.

    #Société #Fraternité #Relationshumaines

  • Philippe Meirieu : le rôle des « pédagogues prétentieux »
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/11/25112016Article636156526083470927.aspx

    En dénonçant le pouvoir de « pédagogues prétentieux » qu’il entend bouter au dehors de l’Éducation nationale s’il est élu président de la République, François Fillon fait un joli coup politique. Il se joint, dans un contexte international et national qu’il sait sensible à ce thème, au concert contre toutes les formes d’« élitisme »… Il sait, évidemment, que, nulle part, dans aucun des grands corps intellectuels et médiatiques, les « pédagogues » ne sont considérés comme relevant de l’élite : nul Prix Nobel de Pédagogie et nulle chaire de cette discipline au Collège de France ou au CNRS. Pas vraiment de reconnaissance de cette approche disciplinaire et épistémologique dans l’université française, ni même de travaux encouragés et accompagnés sur l’histoire et la tradition de la culture pédagogique en France : il faut aller en Suisse ou en Allemagne, au Royaume-Uni ou même en Italie pour trouver des programmes élaborés sur ces questions…

    #Société #Education

  • La France secrète de Sylvain Tesson - Le Temps
    https://www.letemps.ch/culture/2016/11/18/france-secrete-sylvain-tesson

    Avec Sur les Chemins noirs, Sylvain Tesson se frotte donc à la matière d’un territoire refoulé – sorte de mauvaise conscience de la modernité –, à sa pierraille, à ses fossiles, à ses ronces, à ses mûriers providentiels qui le désaltèrent. Il épouse la Haute Provence comme l’Angelo de Jean Giono, cet auteur qu’il admire. Vagabonder ainsi, c’est s’égratigner mille fois, c’est-à-dire aussi aiguiser sa phrase, celle qu’il couche dans le carnet à l’heure du cigarillo.

    #Bleu #France #Initiative #Ecrire

  • L’accueil des mineurs isolés étrangers : « Même si tu es dehors, même si tu n’as rien à manger, il faut que tu tiennes »
    http://www.bastamag.net/Meme-si-tu-es-dehors-meme-si-tu-n-as-rien-a-manger-il-faut-que-tu-tiennes-

    Venus de régions du monde frappées par les guerres ou la misère, ils ont atterri en France. Ils ont moins de 18 ans, sont livrés à eux-mêmes, à des milliers de kilomètres du pays qui les a vu naître et, brièvement, grandir. Depuis l’évacuation de la « jungle » de Calais, les mineurs isolés étrangers défient la chronique. Dans quelles conditions sont-ils accueillis ? Éducateur spécialisé à proximité de Paris, Mathieu les voit défiler depuis plusieurs années. Chargé de les aiguiller au gré des dispositifs d’aide (...)

    #Résister

    / #Migrations, #Droits_fondamentaux, #Logement, A la une, #Solidarités_internationales

  • Ne Pas Pencher dans le Virage
    https://lundi.am/Ne-Pas-Pencher-dans-le-Virage

    Travail oblige, notre rédaction a pris cette sale habitude de beaucoup trop traîner sur l’internet. De Yahoo actualités qui nous raconte la vie de stars dont on ne connaissait pas le nom avant de cliquer aux sites militants qui publient le même article pour la 184e fois, tout y est fait pour retenir notre inattention. Parfois, pourtant, quelque chose nous interpelle. C’est le cas de NPPV, Ne Pas Pencher dans le Virage. Si l’interweb est global, l’initiative semble locale. On ne comprend pas bien (...)

    « https://nppv.noblogs.org »

  • La séance du dimanche : « Qu’ils reposent en révolte »
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/11/13/la-seance-du-dimanche-quils-reposent-en-revolte

    Synopsis : Composé de fragments qui se renvoient et se télescopent les uns avec les autres, créant ainsi de multiples jeux de temporalité et de spatialité, ce film montre sur une durée de trois ans (2007-2010), les conditions de vie des personnes migrantes à Calais. Et par là-même, des politiques engagées par les Etats policiers modernes, qui débordent le cadre de loi et font surgir des zones grises, des interstices, des espaces d’indistinctions entre l’exception et la règle. Un découpage conceptuel, un « partage du sensible » se révèle : l’individu, traité comme un criminel, se voit « dénudé », dépouillé, privé des droits les plus basiques qui font de lui un sujet de droit. Source : Quartiers (...)

  • L’élection de Donald Trump, symptôme alarmant du monde qui vient ? - Basta !
    http://www.bastamag.net/L-election-de-Donald-Trump-symptome-alarmant-du-monde-qui-vient
    http://www.bastamag.net/IMG/arton5902.jpg?1478698266

    En élisant Trump à la Maison Blanche, les États-Unis basculent dans le camp des puissances gouvernées par des courants ultra-réactionnaires et conservateurs : de l’Inde où les nationalistes règnent, au Brésil où une droite évangéliste et néolibérale a destitué la présidente Dilma Roussef, en passant par la Turquie qui avance à grande vitesse vers une dictature réactionnaire. Sans oublier la Russie de Poutine. Ou encore l’attrait qu’exercent certaines idéologies nihilistes et meurtrières, telle celle diffusée par Daech. Est-ce là ce clair-obscur d’où surgissent les monstres, alors que le vieux monde se meurt et que le nouveau monde tarde à apparaître, pour reprendre la célèbre citation d’Antonio Gramsci ? « Cette phase de transition est justement marquée par de nombreuses erreurs et de nombreux tourments », poursuivait celui qui mourut dans les prisons mussoliniennes.

    Avec plusieurs questions : la France – et l’Europe – sont-elles, elles aussi, en train de basculer dans ce clair-obscur ? Combien de tragédies nous promettent cette « phase de transition » ? Quelles énergies et nouvelles forces devront être mobilisées pour en sortir ? Ce scrutin montre en tout cas que miser sur l’aversion des électeurs envers un adversaire repoussoir – sexiste, raciste, populiste ou issu de l’oligarchie qu’il pourfend – est bien loin d’être suffisant pour espérer gagner une élection.

  • Encyclopédie de L’Agora | La vie cachée des arbres
    http://agora.qc.ca/documents/la_vie_cachee_des_arbres

    la baguette magique consiste à employer des mots jusqu’ici réservés aux humains et à quelques animaux pour nommer des actes et des sentiments éprouvés par les arbres. Ils parlent, ils comptent, ils coopèrent et d’une manière générale, ils ont des comportements qui présentent avec les comportements humains un degré d’analogie telle qu’ils s’éclairent l’un l’autre. À mesure que j’avançais dans le livre, j’avais le sentiment de mieux me connaître moi-même. Je lisais à l’ombre d’un tremble royal. Je savais que cet arbre a pour caractéristique principale de posséder des feuilles à la tige souple qui se retourne à la moindre brise. Jusqu’à ce jour je n’étais touché que par la subtile musique qui en résultait. Je n’avais jamais fait le lien avec l’expression la plus humaine qui soit : « Il tremblait comme une feuille ».

    J’ignorais surtout qu’en se retournant la feuille du tremble capte les rayons solaires sur ses deux faces, produisant deux fois plus de photosynthèse, deux fois plus d’énergie donc que les autres arbres. Je comprenais aussi pourquoi j’avais vu autour de moi tant de trembles croître à toute allure et dans bien des cas disparaître aussi vite. Wohlleben compare ces arbres à des personnes hyperactives mais aussi, et pour cette raison même, sujettes à la dépression, laquelle les frappe d’abord à leur sommet où elles commencent à perdre des branches, ce qui donne un avantage aux arbres concurrents qui poussent à ses pieds : recevant plus de rayons solaires ils poussent plus vite à leur tour et finissent par renvoyer le tremble à l’humus dont il est sorti.

    #Arbre #Nature #Société

  • Encyclopédie de L’Agora | Pour une architecture fusionnelle avec la nature
    http://agora.qc.ca/documents/pour_une_architecture_fusionnelle_avec_la_nature

    Devenu urbain dans une très large proportion, soumis à une mondialisation excessive, l’homme du 21e siècle a un mode de vie en rupture avec la nature ; il vit dans des bâtiments hermétiques, entretien ses relations au monde par écrans interposés, et se nourrit des récoltes largement importées par les supermarchés….

    L’hégémonie de l’œil n’a jamais été aussi évidente qu’au cours des trente dernières années. Au lieu d’être une expérience existentielle plastique et spatiale, l’architecture a adopté les stratégies de la publicité. Les constructions sont devenues des produits-images, détachés de toute profondeur et de toute sincérité existentielle.

    #Architecture #Nature

  • Les Inrocks - J’ai traversé la banlieue parisienne à pieds (et je ne regrette rien)
    http://www.lesinrocks.com/2016/09/26/actualite/jai-traverse-banlieue-parisienne-a-pieds-ne-regrette-rien-11867128

    Marcher pour s’approprier la ville. Un collectif d’associations (Enlarge your Paris, Le Voyage métropolitain et A travers Paris) a organisé ce week-end une randonnée de 48 heures tout autour de la capitale pour “donner de la chair au Grand Paris”. 600 randonneurs ont répondu à l’appel.

  • François Bégaudeau : « Je ne crois pas à votre modèle de vie »
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/09/25/francois-begaudeau-je-ne-crois-pas-a-votre-modele-de-vie_5003037_3260.html

    Je crois beaucoup à l’autoéducation des égaux. Dans un groupe d’amis, on s’entre-éduque, on s’entre-émancipe. Je sais ce que je leur dois. Ils contribuent à ma radicalité politique. Ils viennent tous de la petite bourgeoisie, sont fils ou filles de profs et sont devenus soit profs, soit précaires. Dès lors que vous n’êtes pas dans l’allégeance au monde du travail tel qu’il s’est « managérisé » depuis quarante ans, eh bien il ne reste que la fonction publique ou la culture. Mais dans ce dernier milieu, il y a un système d’héritage et de reproduction très fort.

  • Olympe de Gouges statufiée à l’Assemblée nationale
    http://www.lefigaro.fr/culture/2016/10/20/03004-20161020ARTFIG00166-olympe-de-gouges-statufiee-a-l-assemblee-national


    Le buste d’Olympe de Gouges est enfin installé. C’est l’occasion pour la presse de faire de l’antiféminisme et pour les hommes politiques de balancer des répliques sexistes.
    https://chaircollaboratrice.com/2016/10/19/le-sein-dolympe

    http://www.ouest-france.fr/societe/le-buste-de-la-feministe-olympe-de-gouges-entre-l-assemblee-nationale-4
    Ouest-france parle au moins un peu de la sculpture. « Regard net, sourire un tantinet ironique, visage tourné vers un buste de Jean Jaurès, son effigie sculptée en marbre blanc, »

    #olympe_de_gouges #historicisation

    • Olivier Blanc, Celle qui voulut politiquer, Le Monde diplomatique, novembre 2008.
      http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/BLANC/16516
      Elle avait 200 ans d’avance sur son temps et peut-être encore sur le notre.

      elle s’intéresse aux enfants nés hors mariage et privés de droits, aux personnes démunies et, bien sûr, aux femmes et au mariage religieux — « le tombeau de l’amour et de la confiance » — qu’elle propose de remplacer par un contrat civil équitable prenant en compte les penchants naturels des partenaires à contracter des liaisons hors mariage .

      Sans les avoir lu je suppose que les articles cités ne parlent pas de l’actualité de cette revendication toujours pas réalisée.

      #amour_libre #société #femmes

  • Les Inrocks - La revue “Feuilleton” fête ses 5 ans avec un numéro passionnant

    Dans un numéro spécial, Feuilleton rassemble des grandes plumes de la “littérature du réel”. Une déclaration d’amour aux écrivains-journalistes et à leurs textes.

    http://www.lesinrocks.com/2016/10/11/livres/la-revue-feuilleton-fete-ses-5-ans-avec-un-numero-passionnant-11871085


    #Bleu #Lire #Journalisme

  • La discipline un peu clandestine de l’urbex, l’exploration urbaine, multiplie les adeptes dans le monde et fait désormais l’objet d’un livre consacré à l’Hexagone : Urbex, 50 lieux oubliés et abandonnés en France. Dans ce premier guide national, l’urbexer Timothy Hannem répertorie les photos envoûtantes de manoirs, hôpitaux, églises, écoles, orphelinats ou piscines oubliées. L’auteur livre aussi ses expériences et ses anecdotes sincères et insolites, en respectant l’une des règles d’or de l’urbex : ne pas dévoiler les adresses des lieux (ni même la région). Les plus curieux entreprendront leurs propres recherches.

    Tour de France des plus beaux lieux abandonnés | Slate.fr
    http://www.slate.fr/grand-format/urbex-architecture-exploration


    #Urbex #Bleu

  • L’usine est partie… – La cabane Bleu
    https://lacabanebleu.wordpress.com/2016/10/16/lusine-est-partie
    https://lacabanebleu.files.wordpress.com/2016/10/img_3567.jpg?w=1200

    … et elle ne reviendra pas. Elle ne reviendra plus. Ils ont tout essayé, promis. C’était une autre époque. Elle a été étirée autant que possible. Les chiffres ont pris des airs de sable dans le sablier. A coups d’annonces fracassantes. De reprises ésotériques. De plans sociaux. La lente érosion du compte à rebours.
    En ce dimanche, le canal ne draine plus que des pénichettes de loisirs.
    Ou des badauds qui, au bout du chemin, posent leur cul sur une bitte. Portable à la main. Les tuiles de la maison voisine se sont envolées depuis belle lurette. Des ronces poussent le carrelage.

    #Mémoire #Emploi #Témoignage