• Kechiche, un tyran comme les autres

    http://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2013/05/31/kechiche-un-tyran-comme-les-autres_3421540_3246.html

    Donc Abdellatif Kechiche a gagné et il est difficile de trouver dans la presse des réserves sur le film La Vie d’Adèle, Palme d’or au Festival de Cannes. Enfin, des réserves, il y en a, en pagaille, non pas sur l’oeuvre, mais sur la façon dont elle a été faite. Grosso modo, Kechiche serait humaniste à l’écran, mais pas très humain au travail. C’est Le Monde qui a allumé la mèche à travers trois articles donnant la parole à des techniciens qui ont travaillé sur le tournage pendant cinq mois.

    On passera sur les accommodements au code du travail, du genre journées de onze heures déclarées huit, convocations pendant la nuit, incitation à faire des trajets automobile qui obligeaient à rouler à plus de 180 km/h. On passera, car ces faits, s’ils sont avérés, touchent de nombreux films français et ne manqueront pas d’être cités dans le débat actuel sur la convention collective du cinéma.

  • Viols dans l’US Army, une épidémie silencieuse

    http://abonnes.lemonde.fr/ameriques/article/2013/05/31/us-army-l-epidemie-silencieuse_3420904_3222.html

    ELLE A DU MAL À CONTENIR SON ÉMOTION, RUTH. Le trémolo dans sa voix en dit long. Ce n’est pas tous les jours qu’elle monte sur scène pour s’adresser à une telle audience. Plus d’une centaine de femmes, ex-militaires, l’attendent dans la salle de conférence d’un grand hôtel de Washington DC, à deux pas du Capitole. Tailleur bleu à col rond boutonné jusqu’en haut, longs cheveux noir d’encre soigneusement coiffés, l’ancienne recrue de la Navy a un message pour ses soeurs d’armes : « Quand je vous regarde, je vois la bravoure, le courage, la douleur, la colère et la conviction que je porte en moi chaque jour. » A 44 ans, Ruth Moore est devenue malgré elle l’héroïne d’un demi-million d’anciennes combattantes américaines, agressées sexuellement alors qu’elles servaient leur pays ces vingt dernières années. Héroïne, parce qu’elle porte en elle cette même blessure que chacune tente de panser depuis trop longtemps, et qu’elle compte bien faire entendre ce qu’elle nomme leur « cri de guerre » jusqu’aux portes du Congrès. Et de la Maison Blanche, « s’il le faut ».

  • Ces 900 000 jeunes inactifs découragés de tout

    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/06/01/ces-900-000-jeunes-inactifs-decourages-de-tout_3422155_3224.html

    Lassana et Malik sont comme les voitures auxquelles ils sont adossés. A l’arrêt. Rencontrés sur le parking d’une barre de douze étages, à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), les deux jeunes hommes (qui ont souhaité conserver l’anonymat) portent la même casquette noire et une semblable résignation. « Le boulot ? Je cherche plus à chercher », lance, bravache, Lassana, 22 ans.

    En 3e, l’école l’a « jeté » sans s’inquiéter de son devenir. Pas de place en lycée professionnel. A la mission locale, il a eu droit à deux courtes formations. Cariste et soins à la personne. « Et puis rien. C’est mort pour toi si t’as pas de piston. Pour les jeunes des cités, y a que du travail de chien. Dans l’intérim, ils nous exploitent à fond. On se respecte, on est nés ici, on a été à l’école. On va pas ramasser la merde des gens comme nos parents. »

    Malik, lui, a arrêté en deuxième année son BEP électrotechnique et a cherché du travail pendant un an. « Là, c’est bon, c’est sorti de ma tête. Je fais deux-trois petits boulots chez les gens, au noir. L’intérim, j’ai lâché l’affaire, c’est deux semaines ; à la fin, ils te jettent comme un chien. Ça débouche sur rien. Et tu te retrouves là, sur le parking. »

  • Comment le divorce du siècle a fait le bonheur de l’AS Monaco

    http://www.rue89.com/rue89-sport/2013/05/31/comment-divorce-siecle-a-fait-bonheur-las-monaco-242786

    Le père Noël de l’AS Monaco est rasé de près. Il a 46 ans et fait son âge, ni plus ni moins. Son teint est pâle, ses cheveux grisonnants, son style... Non, Dmitri Rybolovlev n’a pas de style. Juste une immense richesse, que Forbes évaluait en mars à sept milliards d’euros – la 119è mondiale.

    La vie de Rybolovlev, authentique homme d’affaires, charrie son lot de violence et de retournements de fortune. Elle s’écrit dans quatre pays connus pour leur transparence financière : Russie, Suisse, Chypre, Monaco.

    Fin 2011, il a racheté l’AS Monaco, alors en Ligue 2, pour un euro symbolique, avec la promesse d’investir 100 millions d’euros minimum sur quatre ans. Il a déjà explosé la facture. Le Colombien Falcao, l’un des meilleurs attaquants du monde, est attendu vendredi. Dès cette saison, le stade Louis II va pouvoir se remettre à vibrer – si tant est que ce soit possible.

  • La sisa, la drogue à 1 euro le shoot qui dévaste toujours plus Athènes

    http://www.rue89.com/2013/05/30/sisa-drogue-a-1-euro-shoot-ravage-toujours-plus-athenes-242830

    Il y a un an, on vous parlait de la sisa, nouvelle drogue de synthèse ultra bon marché qui ravageait tout un quartier d’Athènes. Depuis, les choses ont pris des proportions alarmantes.

    Le produit est toujours aussi mal connu des pouvoirs publics et personne ne sait tracer précisément son origine (Iran ? Afghanistan ? Irak ?). Personne ne sait même d’où vient exactement son nom.

    Dérivée de la méthamphétamine, la sisa se compose en partie de liquide de batterie et de détergent. Elle se fume avec une pipe, se sniffe ou s’injecte.

    Ses effets sont désastreux sur la santé des consommateurs : d’après l’Observatoire national des drogues, trois mois de sisa équivalent à dix-huit mois très intensifs d’injections d’héroïne. Dans les rues d’Athènes court le bruit qu’on n’y survit pas plus d’un an.

  • A peine née, la taxe Tobin devient light en passant de 0,1% à 0,01%

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/20130530trib000767470/a-peine-nee-la-taxe-tobin-devient-light-en-passant-de-01-a-001.html

    Selon Reuters, le taux effectif de cette taxe sur les transactions financières dite Tobin sera ramené de 0,1% de la valeur des transactions boursières à 0,01%.

    Les banques et les intermédiaires financiers avaient jeté toutes leurs forces dans la bataille contre un mécanisme censé les faire contribuer aux coûts de la crise financière et inspiré par la France et l’Allemagne.

    De hauts fonctionnaires européens pensaient que la taxe sur les transactions financières permettrait de lever jusqu’à 35 milliards d’euros par an. Mais ce calcul prenait pour base une taxe représentant 0,1% de la valeur des transactions boursières concernées alors que, suivant la dernière mouture du projet, elle serait ramenée à 0,01%, ont dit des responsables à Reuters.

  • Les rejetons de la « Manif pour tous » devant la justice

    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/05/30/apres-les-incidents-aux-invalides-le-proces-en-famille-d-opposants-a

    Sur la vidéo diffusée à l’audience, une foule de manifestants encagoulés pilonnent les CRS de bouteilles de verre. Deux commissaires présents commentent et expliquent le déroulement des violences qui ont émaillé la fin de la « manif pour tous », dimanche 26 mai, à Paris, et ont conduit à 174 interpellations. Trois jours après les faits, mercredi 29 mai, treize d’entre eux étaient jugés en comparution immédiate. Des peines de quatre mois de prison avec sursis et de 30 jours-amende ont été prononcées, ainsi que des relaxes.

    Ils sont arrivés la mine défaite, l’air anxieux et, pour beaucoup, les yeux rougis. Dans le public, des jeunes femmes bien mises ont pris place sur les bancs. Les parents de plusieurs prévenus sont dans la salle. Comme la manifestation, le procès se vit en famille. Car les « casseurs » jugés ce jour-là ne sont pas des petits délinquants connus des services de police, mais, pour beaucoup, des étudiants des beaux quartiers, venus manifester avec leurs parents conter le mariage homosexuel.

  • Et Hollande fit du Sarkozy sur l’Europe....

    Bouillaud’s Weblog - bloc-notes d’un politiste
    http://bouillaud.wordpress.com

    Les réalités structurelles de la politique française ont la vie dure. Sur le rapport à l’Union européenne tout particulièrement : quand on se trouve au pouvoir, comme dirait Flaubert, toujours attribuer aux technocrates apatrides de Bruxelles la faute de ce qui ne va pas dans le pays et toujours s’attribuer en revanche le mérite de ce qui y va bien ; se présenter toujours comme le brave gars, plein de bon sens, qui défend le peuple français et son bonheur contre ces fous dangereux, utopistes, incompétents, ou les deux, de Bruxelles ; et surtout ne jamais admettre la réalité des transferts de souveraineté qu’on a soi-même accepté à ces mêmes fous. Selon l’historien Laurent Warlouzet au vu des archives, ce double jeu a commencé sous le Général de Gaulle lui-même en 1958-69. Il continue toujours en 2013.

  • Changer de régime à Damas ne réglera rien

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/05/28/changer-de-regime-a-damas-ne-reglera-rien_3419855_3232.html

    Les preuves de l’usage d’armes chimiques paraissent se multiplier mais, pour l’instant, la tenue d’une conférence sous l’égide des Etats-Unis et de la Russie concernant la Syrie est considérée comme prioritaire.

    Pour que celle-ci débouche sur un compromis, il faudrait que les buts poursuivis par les Etats-Unis et la Russie soient convergents, ce qui n’est pas le cas. Entre-temps, le conflit régional s’élargit car la Syrie n’est pas seulement en guerre civile. Elle est aussi le centre d’un affrontement généralisé entre sunnites et chiites.

    L’Iran, avant même les élections de mi-juin, durcit sa position et entend poursuivre un bras de fer en Syrie afin que son propre régime ne soit pas mis en danger. L’Iran est de surcroît en butte à l’hostilité de l’Azerbaïdjan et de divers mouvements minoritaires en son sein. Le Hezbollah s’est pleinement engagé dans la bataille en Syrie et devra probablement en payer le prix au Liban. En Irak, le régime chiite de Bagdad, allié de la Syrie et de l’Iran, est de plus en plus victime d’actions violentes de la part des sunnites dépossédés de leur pouvoir par la malencontreuse intervention américaine – au moins à leurs yeux.

  • Les patrons « colbertistes » à l’assaut de l’Elysée

    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/05/29/les-patrons-colbertistes-a-l-assaut-de-l-elysee_3420034_3234.html

    « Je froisse mais peu m’importe, ma carrière est derrière moi, je n’ai rien à demander, alors je dis ce que je pense. » A 71 ans, Jean-Louis Beffa semble vivre une seconde jeunesse. Pensez donc : lui, l’austère X-Mines, président de Saint-Gobain de 1986 à 2007, que ses pairs pensaient occupé à faire le baryton (il préside l’Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris), est depuis quelques mois l’un des patrons les plus écoutés du pouvoir.

    Il conseille Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a l’oreille d’Emmanuel Macron, le secrétaire général adjoint de l’Elysée, et ferait partie des visiteurs du soir de François Hollande. Même Pierre Moscovici, dont on connaît le peu d’appétence pour les chefs d’entreprise, et qui ignorait M. Beffa depuis son arrivée à Bercy, a finalement demandé à le voir : la rencontre est prévue le 7 juin.

  • Sans le Qatar mais avec les cocos, Nanterre nargue le basket français

    http://www.rue89.com/rue89-sport/2013/05/29/coco-debrouillarde-nanterre-fait-lecon-basket-francais-242756

    Quand on lui dit que les basketteurs de Nanterre, finalistes du championnat de France de basket, sont des « héros », le président Jean Donnadieu vous reprend :

    « Nous sommes seulement des gens ordinaires, dans lesquels les gens ordinaires se reconnaissent. »

    La semaine dernière, les gens ordinaires se sont qualifiés pour la finale de Pro A – la première manche a lieu ce soir – en éliminant Chalon-sur-Saône, champion de France en titre. En quart de finale, ils avaient sorti Gravelines, leader de la saison régulière. En deux manches, comme des grands.

  • Ouigo, TGV low cost, le train des bouseux, des pauvres, des nonistes *

    http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/05/21/ouigo-tgv-low-cost-train-bouseux-pauvres-nonistes-242489

    C’est marrant la vie – enfin, marrant... Y a même pas un an, j’habitais la plus belle ville du monde (Rome), je couchais avec la plus belle fille de l’univers, je bossais comme « travailleur indépendant », ce qui me permettait de faire la teuf (la vraie bonne grosse teuf de compétition, hein, celle qui s’achève en trou noir dans la lueur blanche du petit matin naissant) six jours sur sept en moyenne.

    En gros, j’étais jeune, à peu près heureux, pas vraiment riche mais suffisamment occupé pour m’en foutre, disons, royalement. Y a même pas un an. Aujourd’hui, je vis chez ma mère, dans un petit bled perdu de la montagne hexagonale, mes vies sexuelle et festive sont parmi les dix plus sinistrées de la planète, et j’ai déserté ma vie professionnelle, avec application.

  • CANNES – VU DE TUNISIE • Féliciter ou ne pas féliciter Abdellatif Kechiche

    http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/05/27/feliciter-ou-ne-pas-feliciter-abdellatif-kechiche

    « Abdellatif Kechiche a dédié sa Palme d’or du Festival de Cannes ’aux jeunes tunisiens pour leur acte extraordinaire, la révolution tunisienne, et pour leur aspiration, eux aussi, à vivre librement, à s’exprimer librement et à aimer librement’ », souligne, non sans fierté, le site tunisien Kapitalis.com. Abdellatif Kechiche, est né à Tunis, le 7 décembre 1960 et est arrivé à Nice avec ses parents à l’âge de 6 ans.

    De son côté le site Mag14.com demande : « En quoi Abdellatif Kechiche, et surtout son film La Vie d’Adèle, couronné par la Palme d’or au festival de Cannes, sont-ils tunisiens ? Ce long-métrage de trois heures, au cours duquel le spectateur est littéralement happé dans l’intimité d’un duo amoureux lesbien est-il représentatif de la culture tunisienne ? Et si ce film a pu interpeller une société française marquée par la polémique sur le Mariage pour tous – et la loi promulguée qui autorise le mariage homosexuel en France –, en quoi les Tunisiens devraient-ils se sentir concernés ? »

  • Vous ne voulez pas lâcher la Suède avec son « modèle » ?

    http://www.slate.fr/story/73037/suede-modele

    usby, Rinkeby, Skärholmen... et oui, Stockholm, comme Paris, ou Londres, a aussi ses banlieues déshéritées, peuplées majoritairement de populations d’origine étrangère qui, comme –malheureusement– presque partout ailleurs dans le monde occidental, peinent à trouver du travail, des bonnes écoles pour leurs enfants, et une vraie socialisation dans la classe moyenne suédoise. Bref, qui n’arrivent tout simplement pas à s’intégrer.

    Le problème est de taille, car le pays compte 14,7% de population étrangère (12,5% si l’on enlève les habitants natifs de la Finlande ou du Danemark voisins) et 19% de population d’origine étrangère (étrangère ou née de deux parents étrangers). Il a notamment accueilli ces dernières années beaucoup d’Irakiens, de citoyens de l’ex-Yougoslavie, d’Iraniens, et, plus récemment, de Somaliens.

  • Aider les banques ou les banquiers ?

    http://finance.blog.lemonde.fr/2013/05/25/aider-les-banques-ou-les-banquiers

    Le cas d’Alfredo Saenz Abad, patron de la plus grande banque de l’Eurozone par les actifs, Banco Santander, a défrayé la chronique bien au-delà de l’Espagne. On se souviendra que 100 milliards d’euros ont été octroyés par l’Europe pour recapitaliser les banques espagnoles. L’affaire, dans ce contexte, révèle des aspects profondément embarrassants.

    Alfredo Saenz a démissionné deux semaines après que la très respectable Banco de Espana ait annoncé qu’elle allait revoir le cas de ce banquier catalan de 70 ans. Cette révision devait être faite à la lumière des critères de la banque pour la direction des banques lorsque la personne est le sujet de poursuites pénales.

    Son crime ? Avoir fait de fausses allégations contre quatre hommes d’affaires qui devaient de l’argent à la banque qu’il dirigeait à l’époque, Banco Espanol de Credito (Banesto).Rien de moins.

  • Vers une interdiction de l’alcool en Turquie ?

    http://istanbul.blog.lemonde.fr/2013/05/26/vers-une-interdiction-de-lalcool-en-turquie

    Pourra-t-on encore tranquillement siroter un verre en regardant défiler les navires sur la mer ou faire tinter les verres de raki sur les terrasses d’Istanbul ? Contrairement aux craintes exprimées par une partie de la population turque, la consommation d’alcool n’est pas (encore) interdite. Mais le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir a franchi un nouveau pas dans la stigmatisation des « buveurs ».

    Vendredi soir 24 mai, un projet de loi a été adopté au Parlement pour restreindre la vente et la publicité de marques de boissons alcoolisées. Il sera désormais interdit de vendre de l’alcool dans un rayon de 100 mètres autour d’un lieu de culte (mosquées, églises, synagogues) ou autour d’un établissement à vocation éducative. Ce qui limite sérieusement le périmètre, comme en témoigne ce plan de Beyoglu, le cœur de la vie nocturne d’Istanbul.

    Interdite également, la vente dans les boutiques, entre 22 heures et 6 heures du matin... Autre conséquence, la publicité pour des boissons alcoolisées sera interdite à la télévision, sur des campus universitaires... Comme pour la cigarette, les diffuseurs devront faire disparaître des écrans télévisés tout verre d’alcool ou bouteille de bière, en les recouvrant pudiquement. Sous peine d’amende.

  • Rana Plaza, la mort de l’industrie

    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/05/26/rana-plaza-la-mort-de-l-industrie_3417734_3234.html

    L’effondrement, le 24 avril, du bâtiment Rana Plaza, près de Dacca au Bangladesh, a fait plus de 1 100 morts et se classe parmi les catastrophes les plus meurtrières de l’histoire du travail. Pourtant, cette tragédie se distingue radicalement par ses causes et révèle, au-delà des très bas salaires ou des mauvaises conditions de travail, les formes extrêmes de production qui se cachent derrière la mondialisation.

    Car ici, pas de coup de grisou comme dans les mines, pas d’explosion comme dans les poudreries, pas de dégagement de gaz toxique comme à Bhopal. L’horreur, ce fut la banale chute d’un immeuble à la manière des maisons pauvres construites à la va-vite et sans permis. Sauf qu’à Rana Plaza, le bâtiment accueillait plusieurs milliers d’ouvriers travaillant pour les plus grandes marques occidentales. Au-delà de la protection des vies humaines, l’accumulation de machines et de marchandises n’a même pas suffi à ce que les lieux soient sécurisés.

    Il faut donc admettre une étrange et meurtrière réalité : ce drame n’est en rien un avatar de la longue histoire de l’industrie textile, serait-elle délocalisée, mais la manifestation d’une activité combinant production de masse, hyperconcentration et... complète désindustrialisation ! Cet hybride inquiétant ne pouvait échapper ni aux pouvoirs publics, ni aux grands donneurs d’ordre.

  • Le bouddhisme incite-t-il aussi à la haine ?

    http://www.slate.fr/story/72889/bouddhisme-incitation-haine

    Un paisible adolescent à lunette encaissant avec bonté les vexations de militaires chinois. Depuis plus de quinze ans, l’imaginaire des Européens a figé le bouddhisme sous les traits de son plus célèbre représentant, le dalaï-lama, tel qu’il a été incarné dans le cinéma. Dans les films de Martin Scorcese (Kundun en 1997) et de Jean-Jacques Annaud (Sept ans au Tibet, la même année) la violence demeure l’apanage des Chinois, le martyre celui de bouddhistes pacifistes.

    Mais d’étranges bouffées d’agressivité venues d’Asie du Sud-Est viennent mettre à mal cette image. Ainsi depuis plus d’un an, en Birmanie comme au Sri Lanka, des communautés musulmanes, largement minoritaires, sont la cible d’exactions perpétrées par la majorité bouddhiste.

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    En Birmanie en 2012, des affrontements entre les deux minorités avaient fait plus de 180 morts et 110.000 déplacés dans le nord. En mars dernier, trois jours d’émeutes anti-musulmanes dans le centre du pays se concluaient sur le tragique bilan de 40 morts tandis que début mai, de nouveaux heurts éclataient au nord de Rangoun.

  • Nabilla, cash-machine assumée

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/medias/actu/0202785346486-nabilla-cash-machine-assumee-569307.php

    « T’es un fruit et t’as pas de pépins ? ! Non, mais à l’eau quoi ! /=Be Fruit ». Avec son agence Marcel (groupe Publicis), la marque Oasis (Orangina Schweppes) est l’une des premières à dégainer et communiquer, le 9 mars, en parodiant immédiatement l’émission de NRJ 12 « Les Anges de la télé-réalité ». Postée sur la fan page Facebook d’ « Oasis Be fruit », est likée 38.000 fois la parodie de la bimbo genevoise, auteure de la réplique désormais culte « - Allo, non, mais allo quoi ! T’es une fille, t’as pas de shampoing, c’est comme si je te dis, t’es une fille, t’as pas de cheveux ». L’enseigne Ikea et son agence Hémisphère Droit les talonne : « A Marseille, dans un petit magasin, nous avions reçu un coussin qui s’appelait Hâllo, se souvient Frank Tapiro, président de l’agence. Nous n’avions qu’ une simple PLV (Publicité sur le lieu de vente), mais quelqu’un du magasin a eu l’idée de prendre une photo et de la poster sur le Net ! Le succès a été colossal ! » Dia enchaîne, puis le chausseur Sarenza...
    Mais à l’inverse des premiers candidats de « Loft Story » en avril 2001 qui découvraient, les yeux écarquillés, les plaisirs éphémères de la gloire médiatique, les nouveaux entrants ont appris à se défendre : deux jours après les offensives d’Oasis et d’Ikea, le 11 mars, Nabilla dépose sa petite phrase auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI). Ikea, Dia, Oasis et Sarenza sont contraints de retirer leurs parodies.

  • EELV demande un « changement de cap » au gouvernement

    http://gauche.blog.lemonde.fr/2013/05/25/eelv-demande-un-changement-de-cap-au-gouvernement

    C’est assez rare pour être souligné. Samedi 25 mai, les écologistes sont tombés d’accord pour demander « un changement de cap » au gouvernement. Trois textes étaient présentés au conseil fédéral du parti qui se réunit samedi et dimanche à Paris. Au final, ils ont débouché sur une motion de synthèse au ton relativement dur. « L’orientation économique du gouvernement et son refus d’écouter toutes les composantes de sa majorité ne peuvent que nous inquiéter », expliquent les écolos.

    Ces derniers réclament « de sortir de la politique gestionnaire à courte vue ». Avec l’augmentation de la TVA ou le crédit d’impôt-compétitivité « sans contre-partie », ils estiment que les efforts ne sont pas « justement répartis ». Ils déplorent également que les réformes « indispensables à la prise en compte des grands enjeux sociaux » soient retardées et une absence de « volonté forte » pour engager la transition énergétique. Ils souhaiteraient une politique d’investissement public au niveau national et la mise en place d’une fiscalité écologique « incitative ». La question des retraites, qui devrait faire débat dans le parti, est également abordée pour demander au gouvernement de veiller à ce que la réforme qu’il envisage se fasse « dans la justice ».

  • Stratégie électorale: It’s the people, stupid !

    http://www.fondation-res-publica.org/Strategie-electorale-It-s-the-people-stupid_a720.html?preacti

    Il pourrait paraître anachronique voire cynique d’aborder les questions de stratégies électorales alors que la France sort à peine de l’élection présidentielle de 2012 et que le pays vit une situation économique particulièrement difficile.

    Pourtant, il faut lire l’essai de Guillaume Liegey, Arthur Muller et Vincent Pons intitulé « Porte à porte, reconquérir la démocratie sur le terrain » (Calmann-Lévy, avril 2013) qui est l’un des premiers ouvrages de vulgarisation à se pencher sur le sujet en France.

    Les trois auteurs ont suivi de près la campagne de Barack Obama en 2008 et ont été les organisateurs de la campagne massive de porte-à-porte de François Hollande au printemps de l’année dernière, où cinq millions de portes ont été frappées. Nourris des derniers développements des sciences sociales et politiques américaines, ils tordent le cou à un certain nombre d’idées reçues qui circulent chez les commentateurs de la vie politique française.

    Non, une élection ne se gagne pas toujours « au centre » auprès des indécis ou des électeurs de l’autre camp. Non, l’abstention n’est pas une fatalité, elle peut être réduite par toute une série d’actions que le gouvernement ou les partis peuvent mettre en œuvre. Oui, il existe encore de vraies marges de progression dans l’exercice concret de la démocratie.

  • Moscovici, l’homme qui ne veut pas désespérer le Fouquet’s

    http://www.marianne.net/Moscovici-l-homme-qui-ne-veut-pas-desesperer-le-Fouquet-s_a229027.html

    Pierre Moscovici n’a pas de chance. Non seulement il porte à bout de bras l’affaire Cahuzac, non seulement il lui faut assumer une politique économique qui fabrique à la fois la récession et le chômage (ceci expliquant cela), mais en plus il doit assumer le virage qui a fait des grands patrons « ennemis » d’hier les amis d’aujourd’hui. On en aurait le tournis à moins. 

    C’est donc désormais officiel : il n’y aura pas de loi sur l’encadrement des salaires des grands patrons. Celle-ci avait pourtant été promise dans le feu du scandale des rémunérations de nababs qui agrémente l’histoire du CAC 40. 

    En juillet dernier, encore sur la lancée des premières mesures encourageantes prises au lendemain de l’élection de François Hollande (notamment dans le domaine fiscal), le gouvernement avait limité par décret les salaires des dirigeants d’entreprises publiques à 450.000€ par an.

    Cela laisse des émoluments qui feraient rêver bien des citoyens ordinaires. Mais un tel niveau de salaire est à des années lumières de ce qui se pratique dans ces lieux où l’on considère que le niveau du Smic met en péril l’économie nationale. Jusqu’à preuve du contraire, les personnes concernées n’ont pas fui la France, et elles n’ont pas monnayé leurs talents à l’étranger, témoignant ainsi qu’il reste quelques esprits sereins et réalistes dans l’élite.

  • La double peine pour les musulmans de Birmanie

    http://abonnes.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/05/21/violences-religieuses-en-birmanie-des-musulmans-condamnes_3412275_32

    Sept musulmans ont été condamnés mardi 21 mai à des peines allant de deux ans à vingt-huit ans de prison pour leur rôle dans les émeutes religieuses meurtrières en mars à Meiktila, dans le centre de la Birmanie, a-t-on appris de source judiciaire, alors qu’aucun bouddhiste n’a encore été condamné.

    A la fin du mois de mars, une dispute avait éclaté dans un marché entre un vendeur musulman et des clients bouddhistes. Peu après, un moine bouddhiste était tué, ce qui avait trois jours d’émeutes. Selon les chiffres officiels, 44 personnes ont été tuées, 27 mosquées et 14 écoles islamiques, détruites, avant que l’armée reprenne le contrôle de la situation en vertu de l’état d’urgence.

  • Un Israélien sur 19 possède une arme à feu

    http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/21/en-israel-un-ancien-officier-tue-4-personne-dans-une-banque-a-beersh

    Même si le nombre d’incidents liés aux armes à feu est bien plus faible, comparativement, en Israël qu’aux Etats-Unis, le fait divers sanglant qui s’est déroulé, lundi 20 mai, dans une banque de Beersheba, la grande ville du Néguev, repose la question du nombre d’armes en circulation et de la facilité avec laquelle chacun peut s’armer dans l’Etat juif. L’assassin, Itamar Alon, âgé de 40 ans, a tué quatre personnes dans une succursale de la banque Hapoalim, avant de se donner la mort. L’identité de ses victimes –Avner Cohen et Meir Zeitoun, le directeur de la banque et son adjoint, puis deux clients (Anat Even-Haim et Idan Schnitzer Sabari) – éclaire, dans une certaine mesure, son geste.

  • La question de l’accès des Saoudiennes aux stades fait débat

    http://abonnes.lemonde.fr/sport/article/2013/05/21/la-question-de-l-acces-des-saoudiennes-aux-stades-fait-debat_3414738

    L’accès des femmes aux stades en Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, agite les milieux sportifs et politiques depuis la déclaration d’un responsable sportif favorable à cette idée. « Les femmes seraient autorisées dans les stades prochainement », a en effet déclaré récemment le chef de la fédération saoudienne de football, Ahmad Eid. Il a évoqué la possibilité de consacrer 15 % de la capacité d’un stade en construction dans le complexe sportif du roi Abdallah à Jeddah (ouest) à des cabines familiales où les femmes pourraient assister aux matchs de football. Ce stade devrait être prêt en 2014.

    L’Arabie saoudite tente d’organiser la phase finale de la Coupe d’Asie de football en 2019. Dans le cas où elle obtiendrait cette compétition, elle serait obligée de consacrer, sur les gradins, des espaces pour les spectatrices, comme le prévoient les règlements de la Fédération asiatique de football.